Test Blu-ray / What Keeps You Alive, réalisé par Colin Minihan

WHAT KEEPS YOU ALIVE réalisé par Colin Minihan, disponible en DVD et Blu-ray le 3 novembre 2021 chez Blaq Out.

Acteurs : Hannah Emily Anderson, Brittany Allen, Martha MacIsaac & Joey Klein

Scénario : Colin Minihan

Photographie : David Schuurman

Musique : Brittany Allen

Durée : 1h35

Année de sortie : 2018

LE FILM

Pour leur premier anniversaire de mariage, Jackie emmène Jules dans le coin reculé où son père et elle allaient chasser, quand elle était petite. Personne à la ronde, à part la luxueuse demeure de son amie d’enfance de l’autre côté du lac. Toutes les conditions sont réunies pour un week-end idyllique en amoureuses. Pour une plongée dans l’horreur, aussi.

Né en 1985, le canadien Colin Minihan se fait remarquer en 2011 avec Grave Encounters, film d’horreur devenu culte qu’il réalise avec Stuart Ortiz, sous le nom des Vicious Brothers. Une suite sera vite mise en chantier suite au succès du premier épisode, que les deux complices écriront, mais pour laquelle ils confieront les manettes à John Poliquin. De son côté, Colin Minihan écrit et met en scène Extraterrestrial avec Michael Ironside et Brittany Allen, cette dernière, compagne du cinéaste, sera aussi à l’affiche de Bloody Sand en 2016. Avant de le retrouver aux commandes du remake-reboot d’Urban Legend, le réalisateur signe un petit bijou qui s’inscrit dans le registre du survival, What Keeps You Alive, projeté au Paris International Fantastic Film Festival en 2018. Afin de mieux l’apprécier, évitez tout d’abord la bande-annonce qui révèle beaucoup, pour ne pas dire trop d’éléments de l’histoire. Contentez-vous de lire le résumé ci-dessus ou le suivant si vous voulez en savoir un minimum, mais n’allez pas au-delà. Car What Keeps You Alive est une sacrée bonne surprise qui contient son lot d’émotions fortes, qui cueille le spectateur à plusieurs reprises et qui laisse un goût amer dans la bouche après la projection. Un opus très largement conseillé.

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Test Blu-ray / Le Sens de la famille, réalisé par Jean-Patrick Benes

LE SENS DE LA FAMILLE réalisé par Jean-Patrick Benes, disponible en Blu-ray le 3 novembre 2021 chez Gaumont.

Acteurs : Alexandra Lamy, Franck Dubosc, Christiane Millet, Rose de Kervenoaël, Mathilde Roehrich, Nils Othenin-Girard, Artus, Jackie Berroyer…

Scénario : Jean-Patrick Benes, Antoine Gandaubert, Fabrice Goldstein & Antoine Rein

Photographie : Gilles Porte

Musique : Christophe Julien

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Un matin, les Morel se réveillent avec un gros problème. Ils découvrent que l’esprit de chacun est coincé dans le corps d’un autre membre de la famille ! Chacha, 6 ans, est dans le corps de Papa, Papa dans le corps de son ado de fils, le fils dans le corps de la grande sœur, la grande sœur dans le corps de la mère, et la mère dans le corps de Chacha…. Vous n’avez pas suivi ? Eux non plus. Et ce n’est que le début.

A l’occasion de la sortie récente de l’excellent Freaky de Christopher Landon, nous évoquions le body-swap au cinéma, autrement dit l’échange de corps entre deux personnages. Si cette astuce a largement inspiré le cinéma américain, la France s’en est aussi emparée à plusieurs reprises. Ainsi, Patrick Schulmann avec Rendez-moi ma peau… (1980), Bruno Chiche avec L’un dans l’autre (2017) et François Dupeyron avec La Machine (1994) se sont essayés, avec plus ou moins de réussite d’ailleurs, à ce truc toujours très efficace, tant du point comique pour les deux premiers, que dramatique, voire foncièrement inquiétant pour le troisième. Le Sens de la famille de Jean-Patrick Benes découle forcément de LA référence en la matière, Un vendredi dingue, dingue, dingue Freaky Friday de Gary Nelson (1976) avec Barbara Harris et Jodie Foster, film culte qui avait connu un remake très réussi, Freaky Friday : Dans la peau de ma mère (2003) avec Jamie Lee Curtis et Lindsay Lohan. Dans le film de Jean-Patrick Benes, ce sont – comme son titre l’indique – plusieurs membres d’une même famille qui du jour au lendemain vont se retrouver dans la peau de l’autre, le père dans celui de sa petite fille de cinq ans, le frère dans celui de sa sœur et l’on tient à préciser que cette famille ne vient pas du Nord ! Un peu d’humour ne fait jamais de mal. Le Sens de la famille est une comédie plutôt sympathique, qui n’exploite sans doute pas toutes les possibilités de son postulat de départ et qui ne sait plus trop où aller dans la seconde partie, mais qui contient son lot de quiproquos amusants. Franck Dubosc et Alexandra Lamy, qui se retrouvent à l’écran après le rigolo Bis (2015) de Dominique Farrugia et surtout le génial Tout le monde debout (premier long-métrage réalisé par le comédien) y sont entre autres brillants, tout comme le reste du casting. Bref, un bon moment.

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Test Blu-ray / Le Bazaar de l’épouvante, réalisé par Fraser C. Heston

LE BAZAAR DE L’ÉPOUVANTE (Needful Things) réalisé par Fraser C. Heston, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 22 novembre 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Max von Sydow, Ed Harris, Bonnie Bedelia, Amanda Plummer, J.T. Walsh, Ray McKinnon, Duncan Fraser, Valri Bromfield…

Scénario : W.D. Richter, d’après le roman de Stephen King

Photographie : Tony Westman

Musique : Patrick Doyle

Durée : 2h + version longue TV 3h

Année de sortie : 1994

LE FILM

Dans l’échoppe de l’aimable Leland Gaunt, chacun peut y trouver ce dont il a toujours rêvé pour un prix dérisoire. Mais ces acquisitions sont empoisonnées et réveillent haines et jalousies. Les conflits insignifiants tournent au meurtre, à l’apocalypse. Seul le shérif Pangborn échappe aux ruses de celui qui pourrait bien être le Diable…

S’il n’est définitivement pas le meilleur film adapté d’une œuvre de Stephen King, Le Bazaar de l’épouvante Needful Things n’en reste pas moins très aimé des fans du maître de l’horreur. Produit par la société Castle Rock Entertainment, créée en 1987 entre autres par Rob Reiner, cet opus tiré du roman du même nom publié en 1991 s’en tire fort honorablement, ce qui n’était pas une mince affaire compte tenu de la densité conséquente de l’ouvrage original. Mais comment transposer près de 700 pages en deux heures de film ? Le scénariste W. D. Richter, réalisateur du légendaire Les aventures de Buckaroo Banzaï à travers la 8e dimension (1984), également l’auteur de Nickelodeon (1976) de Peter Bogdanovich, de L’Invasion des profanateurs (1978) de Philip Kaufman, du Dracula (1979) de John Badham, mais aussi l’un des créateurs des Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin (1986) de John Carpenter s’en est admirablement bien tiré et parvient à restituer l’âme du roman, malgré quelques inévitables coupes drastiques. Alors que les adaptations des livres de Stephen King se multipliaient dans les années 1980-1990, Le Bazaar de l’épouvante, situé entre La Part des ténèbres The Dark Half de George A. Romero et Les Évadés The Shawshank Redemption de Frank Darabont parvient à tirer son épingle du jeu. La preuve en est que le premier long-métrage mis en scène Fraser Clarke Heston (fils du grand Charlton) est devenu un petit film culte près de trente ans après sa sortie.

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Test Blu-ray / California, réalisé par Michele Lupo

CALIFORNIA réalisé par Michele Lupo, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 16 novembre 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Giuliano Gemma, William Berger, Miguel Bosé, Chris Avram, Paola Dominguín, Robert Hundar, Malisa Longo, Dana Ghia…

Scénario : Roberto Leoni, Nico Ducci, Franco Bucceri & Mino Roli

Photographie : Alejandro Ulloa

Musique : Gianni Ferrio

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

A la fin de la guerre de Sécession, deux anciens soldats sudistes, Willi Preston et California, se lient d’amitié. Malheureusement Willie est abattu sur le chemin le ramenant chez lui. California décide alors d’aller chez les parents de son compère pour leur remettre la médaille gagnée par Willie au champ d’honneur. Mais des chasseurs de primes chargés d’éliminer les anciens confédérés ne vont pas tarder à menacer sa vie…

Michele Lupo (1932-1989) est évidemment loin d’être le réalisateur italien le plus célèbre, mais les spectateurs friands de cinéma Bis, de séries B et de comédies populaires connaissent inévitablement ses films. Citons-en quelques-uns, comme je sais que vous aimez bien ça, les péplums Maciste contre les géants Maciste, il gladiatore più forte del mondo (1962) et Le Retour des Titans Maciste, l’eroe più grande del mondo (1963) avec Mark Forest, le western Arizona Colt Il pistolero di Arizona (1966), les films policiers Qui êtes-vous inspecteur Chandler – Troppo per vivere… poco per morire (1967) et Un homme à respecter Un uomo da rispettare (1972), sans oublier les collaborations du cinéaste avec le grand Bud Spencer, Mon nom est Bulldozer Lo chiamavano Bulldozer (1978), Le Shérif et les Extra-terrestres Uno sceriffo extraterrestre – poco extra e molto terrestre (1979), Faut pas pousser Chissà perché… capitano tutte a me (1980), On m’appelle Malabar Occhio alla penna (1981) et Capitaine Malabar dit La Bombe Bomber (1982). Un artisan, un vrai. Mais l’autre association de Michele Lupo demeure celle entamée en 1963 avec Giuliano Gemma (1938-2013). Au total, les deux hommes tourneront à six reprises, Le Retour des Titans Maciste, l’eroe più grande del mondo (1963), Arizona Colt Il pistolero di Arizona (1966), Méfie-toi Ben, Charlie veut ta peau Amico stammi lontano almeno un palmo (1971), Un homme à respecter Un uomo da rispettare (1972), Africa Express (1976) et le film qui nous intéresse aujourd’hui, California, connu aussi sous le titre Adios California (1977), qui clôt ce partenariat très lucratif. Ce dernier appartient à la période du chant du cygne du western transalpin, dont le plus grand représentant reste bien sûr Mon nom est Personne Il mio nome è Nessuno de Tonino Valerii, que Michele Lupo avait failli réaliser, mais qui suite à des divergences avec Sergio Leone, avait dû laisser les manettes à un autre. California est un magnifique western, un immense opus du genre, un vrai film dramatique, solidement mis en scène et interprété par Giuliano Gemma. Le comédien, culturiste et cascadeur, y est à la fois bouleversant et bad-ass, sensationnel du début à la fin, un monstre de charisme et de talent.

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Test Blu-ray / Calibre 32, réalisé par Alfonso Brescia

CALIBRE 32 (Killer calibro 32) réalisé par Alfonso Brescia, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 16 novembre 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Peter Lee Lawrence, Agnès Spaak, Lucy Scay, Massimo Righi, Alberto Dell’Acqua, Andrea Bosic, Nello Pazzafini, Valentino Macchi…

Scénario : Lorenzo Gicca Palli

Photographie : Fulvio Testi

Musique : Robby Poitevin

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1967

LE FILM

Silver, un chasseur de primes, chargé d’éliminer sept bandits pilleurs de banque, découvre que ses employeurs ne sont autres que les bandits en question, qui l’utilisent pour régler leurs comptes…

Calibre 32, Killer calibro 32, Justicia calibre 45 ou bien encore 32 Calibre Killer est réalisé par Al Bradley en 1967. Mais qui est Al Bradley ? Derrière ce pseudonyme se cache en fait Alfonso Brescia (1930-2001), dont nous vous avons déjà parlé longuement au cours de nos chroniques consacrées au Gladiateur magnifique et Les Contrebandiers de Santa Lucia. Nul besoin de refaire son portrait donc et vous savez ce qui vous reste à faire si vous désirez en savoir plus. Le western qui nous intéresse aujourd’hui, Calibre 32, est le sixième long-métrage du réalisateur, situé entre le film d’aventure Missione sabbie roventi avec Howard Ross et Furie au Missouri, western classique, mais néanmoins de haute tenue, très bien mis en scène et qui pouvait passer pour un film américain. Après le péplum et avant le fantastique, l’érotique et le polar urbain, Alfonso Brescia continue sur sa lancée et livre sa deuxième incursion dans le monde des cowboys, deux ans après Le Colt c’est ma loiLa Colt è la mia legge. Il y dirige pour la première fois Peter Lee Lawrence dans Calibre 32, formidable opus du genre, forcément très inspiré par les films de Sergio Leone, redoutablement efficace et à l’image de son personnage principal très élégant. Un très bon spectacle.

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Test Blu-ray / Présidents, réalisé par Anne Fontaine

PRÉSIDENTS réalisé par Anne Fontaine, disponible en DVD et Blu-ray le 3 novembre 2021 chez Universal Pictures France.

Acteurs : Jean Dujardin, Grégory Gadebois, Pascale Arbillot, Doria Tillier, Jean-Charles Clichet, Pierre Lottin, Jean-Michel Lahmi, Roxane Bret, Denis Podalydès…

Scénario : Anne Fontaine

Photographie : Yves Angelo

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Nicolas, un ancien président de la République, supporte mal l’arrêt de sa vie politique. Les circonstances lui permettent d’espérer un retour sur le devant de la scène. Mais il lui faut un allié. Nicolas va donc partir en Corrèze, pour convaincre François, un autre ancien président (qui, lui, coule une retraite heureuse à la campagne) de faire équipe avec lui. François se pique au jeu, tandis que Nicolas découvre que le bonheur n’est peut-être pas là où il croyait… Et leurs compagnes respectives, elles, vont bientôt se mettre de la partie.

Nous avions laissé Anne Fontaine il y a peu de temps avec Police, que nous avions défendu à sa sortie en Blu-ray en début d’année. Revoilà déjà la réalisatrice, qui nous livre cette fois une comédie, une fantaisie, une fable inattendue puisqu’elle prend pour protagonistes Nicolas (Sarkozy) et François (Hollande), respectivement interprétés par Jean Dujardin et Grégory Gadebois. Si l’on ne savait pas trop comment accueillir le 18e long-métrage de la cinéaste, né pendant le premier confinement lié à la pandémie de Covid-19, on est très vite cueillis par l’excellence des comédiens, qui ont l’air de prendre beaucoup de plaisir à se donner la réplique. Une fois accepté cet étonnant postulat et ces partis-pris pour le moins originaux, Présidents s’avère un divertissement très sympa, un peu pépère certes, mais léger, drôle et intelligent, bien écrit et aux dialogues tordants. On en demandait pas plus et on est au final bien servi.

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Test Blu-ray / Freaky, réalisé par Christopher Landon

FREAKY réalisé par Christopher Landon disponible en DVD et Blu-ray le 20 octobre 2021 chez Universal Pictures France

Acteurs : Vince Vaughn, Kathryn Newton, Celeste O’Connor, Misha Osherovich, Emily Holder, Nicholas Stargel, Kelly Lamor Wilson, Mitchell Hoog…

Scénario : Michael Kennedy & Christopher Landon

Photographie : Laurie Rose

Musique : Bear McCreary

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Pas très sûre d’elle, Millie Kessler, 17 ans, tente de se faire remarquer le moins possible au lycée et de s’endurcir face aux sarcasmes des élèves les plus populaires. Jusqu’au jour où elle croise la route du Boucher, terrifiant tueur en série de la ville : sous l’effet du mystérieux poignard de l’assassin, Millie et son assaillant se retrouvent chacun dans le corps de l’autre ! La jeune fille ne dispose désormais que de 24 heures pour récupérer son corps – passé ce délai, elle restera coincée dans la peau d’un psychopathe de 50 ans ! Avec ses fidèles amis Nyla et Joshua, elle se lance dans une course contre-la-montre pour inverser le sort. Sauf qu’elle a le physique d’un tueur activement recherché par la police, tandis que le Boucher, lui, s’aperçoit que ressembler à une adolescente au visage angélique est une couverture idéale pour commettre son carnage.

Revoilà Christopher Landon, fils du célèbre Michael (La Petite maison dans la prairie, Les Routes du paradis tout ça…), né en 1975, tout d’abord scénariste chez Larry Clark (Another Day in Paradise, 1998), D.J. Caruso (Paranoïak Disturbia, 2007), ainsi que sur les opus 2,3 et 4 de la franchise Paranormal Activity. Il passe derrière la caméra au début des années 2010, puis écrit et réalise Paranormal Activity: The Marked Ones, spin off de la saga, en 2014. L’année suivante, il met en scène Manuel de survie à l’apocalypse zombie Scouts Guide to the Zombie Apocalypse, inédit en France, dans lequel il mixe l’horreur et la comédie. Jason Blum, grand manitou de Paranormal Activity, lui laisse alors carte blanche pour Happy Birthdead Happy Death Day, mélange singulier de Scream de Wes Craven et Un jour sans fin The Groundhog Day d’Harold Ramis. Produit pour cinq millions de dollars, le film en rapporte près de 120 millions à travers le monde et attire même plus d’un demi-million de spectateurs français dans les salles. Une suite est rapidement mise en chantier, qui ne connaîtra pas le même engouement en rapportant la moitié de ce qu’avait rapporté le premier, mais qui sera tout de même très largement rentable. Christopher Landon surfe sur ce qui avait fait le triomphe d’Happy Birthdead, autrement dit combiner le slasher et le fantastique, pour son dernier long-métrage en date, Freaky. Ce que l’on appelle le Body Swap a déjà moult fois inspiré le cinéma. On peut citer en vrac, Échange standard The Change-Up (2011) de David Dobkin, Femme et Mari Moglie et Marito (2018) de Simone Godano, Freaky Friday Dans la peau de ma mère (2003) de Mark Waters (remake d’Un vendredi dingue, dingue, dingue de Gary Nelson), L’un dans l’autre (2017) de Bruno Chiche, Rendez-moi ma peau… (1980) de Patrick Schulmann, La Machine (1994) de François Dupeyron et même dernièrement Le Sens de la famille de Jean-Patrick Benes. Big (1988) de Penny Marshall n’entre pas dans cette catégorie, puisque le personnage principal se réveillait dans son propre corps, plus vieux de vingt ans. Il existe toutefois moult combinaisons possibles. Dans Freaky, l’esprit d’un serial killer quasi-invulnérable se retrouve dans le corps d’une jeune adolescente mal dans sa peau qu’il tentait alors de tuer au moyen d’une dague aztèque envoûtée. Avec son sixième film, Christopher Landon livre un savoureux divertissement, à la fois hilarant grâce à la prestation hors normes de Vince Vaughn, aussi parfait en monstre sanguinaire qu’en jeune femme enfermée dans le corps d’une armoire à glace, que gore avec certaines séquences que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Une réussite de plus pour ce cinéaste qui nous embarque à nouveau pour un ride à la folie contagieuse.

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Test Blu-ray / Conjuring 3 : Sous l’emprise du Diable, réalisé par Michael Chaves

CONJURING 3 : SOUS L’EMPRISE DU DIABLE (The Conjuring: The Devil Made Me Do It) réalisé par Michael Chaves, disponible en DVD et Blu-ray le 13 octobre 2021 chez Warner Bros.

Acteurs : Vera Farmiga, Patrick Wilson, Ruairi O’Connor, Sarah Catherine Hook, Julian Hilliard, John Noble, Eugenie Bondurant, Shannon Kook…

Scénario : David Leslie Johnson-McGoldrick

Photographie : Michael Burgess

Musique : Joseph Bishara

Durée : 1h52

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Dans cette nouvelle affaire terrifiante de meurtre issue de leurs dossiers secrets – l’une des plus spectaculaires – , Ed et Lorraine Warren, les enquêteurs paranormaux, commencent par se battre pour protéger l’âme d’un petit garçon, puis basculent dans un monde radicalement inconnu. Ce sera la première fois dans l’histoire des États-Unis qu’un homme soupçonné de meurtre plaide la possession démoniaque comme ligne de défense.

A l’occasion de la sortie en Blu-ray de La Malédiction de la Dame Blanche, nous faisions un point complet sur le Conjuring-Verse. Nous vous invitons donc à vous y reporter afin d’éviter toutes redites. Car aujourd’hui, nous parlerons de Conjuring 3 : Sous l’emprise du diable, troisième volet de la franchise du même nom, deuxième suite du film d’où tout est parti en 2013. Avant cela, rappelons que cet univers s’étoffait dernièrement du troisième épisode d’Annabelle, intitulé Annabelle : La Maison du mal, suite directe au film réalisé par John R. Leonetti (vous suivez ?), mis en scène par Gary Dauberman, dans lequel apparaissaient Vera Farmiga et Patrick Wilson dans le rôle des époux Warren, qui faisaient d’ailleurs aussi un caméo dans La Nonne de Corin Hardy. On reprend notre respiration. Bref, les Warren sont de retour avec leur propre film et si l’on est content de revoir les deux excellentes têtes d’affiche, on déchante assez rapidement. Occupé avec Malignant et surtout Aquaman and the Last Kingdom, James Wan, ne pouvant être sur tous les fronts, décline la réalisation de Conjuring 3 : Sous l’emprise du Diable, mais reste cependant producteur. Comme cela ne sert à rien de perdre du temps, autant prendre un metteur en scène de proximité et donc Michael Chaves, qui venait de livrer La Malédiction de la Dame Blanche, rempile pour ce huitième épisode de la saga horrifique. Malheureusement, ce passage de relai ne se fait pas sans heurts et ce Conjuring 3 ne dépasse jamais ou rarement le stade du tout-venant.

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Test Blu-ray / Bilitis, réalisé par David Hamilton

BILITIS réalisé par David Hamilton, disponible en Edition Collector Mediabook Blu-ray + CD de la bande originale et Edition Collector Mediabook DVD + CD de la bande originale depuis le 25 août 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Patti D’Arbanville, Mona Kristensen, Gilles Kohler, Bernard Giraudeau, Mathieu Carrière, Irka Bochenko, Jacqueline Fontaine, Marie-Thérèse Caumont…

Scénario : Catherine Breillat, Jacques Nahum et Robert Boussinot, d’après Les Chansons de Bilitis de Pierre Louÿs

Photographie : Bernard Daillencourt

Musique : Francis Lai

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

La découverte de l’amour et des plaisirs d’une jeune pensionnaire d’école privée, Bilitis, à travers l’objectif du photographe Lucas.

Trois ans après le triomphe international d’Emmanuelle de Just Jaeckin, le cinéma érotique voire pornographique remplit les salles. Bilitis est le premier long-métrage réalisé par le photographe britannique David Hamilton (1933-2016). Il s’agit en fait d’un roman-photo dont les clichés prendraient vie grâce à la magie du septième art, puisqu’on y retrouve le style éthéré qui a fait la renommée de l’artiste à travers le monde, avec des images ouatées, à l’instar d’un rêve éveillé ou de réminiscences. D’ailleurs la toute première séquence renvoie à cette idée en nous présentant celle qui sera le personnage principal du film et qui lui donne son titre, Bilitis, qui assise sur son lit paraît se remémorer un passé proche. Des flashs lui arrivent alors sous la forme de photographies, dont le format s’étend soudainement sur tout l’écran. Puis les images s’animent…Bilitis est un produit de son époque, le témoignage d’un temps révolu. Si certains et certaines ne manqueront pas de crier au scandale, puisque David Hamilton y montre longuement de jeunes adolescentes dans le plus simple appareil (dans le premier quart d’heure du moins), comme il l’a toujours fait, d’autres pourront sûrement apprécier ce catalogue d’images papier glacé, naïf à souhait, joliment mis en scène, dans lequel déambulent Bernard Giraudeau, Patti d’Arbanville dans le rôle-titre et surtout Mona Kristensen qui vole la vedette à ses deux partenaires par sa beauté troublante. Près de 45 ans après sa sortie sur les écrans, Bilitis demeure une vraie curiosité.

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Test Blu-ray / Willy’s Wonderland, réalisé par Kevin Lewis

WILLY’S WONDERLAND réalisé par Kevin Lewis, disponible en DVD et Blu-ray le 2 novembre 2021 chez Program Store.

Acteurs : Nicolas Cage, Emily Tosta, Beth Grant, Ric Reitz, Chris Warner, Kai Kadlec, Caylee Cowan, Jonathan Mercedes…

Scénario : G.O. Parsons

Photographie : David Newbert

Musique : Émoi

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Un mystérieux vagabond accepte un travail de concierge dans un parc d’attractions pour enfants abandonné, appelé Willy’s Wonderland. Il va découvrir qu’il est pris au piège et qu’il a été désigné comme sacrifice humain pour d’étranges créatures. Le parc se transforme alors en cauchemar vivant peuplé d’animatroniques possédés par des démons…

Ceux qui nous lisent savent à quel point nous vouons un culte à Nicolas Cage. Ces dernières années, nous avons passé en revue USS Indianapolis de Mario Van Peebles, Dog Eat Dog de Paul Schrader, Vengeance de Johnny Martin, Arsenal de Steven C. Miller, Usurpation de Jonathan Baker, Code 211 de York Alec Shackleton, Grand Isle, piège mortel de Stephen S. Campanelli, Froide vengeance de Shawn Ku, Running with the Devil de Jason Cabell, Kill Chain de Ken Sanzel, Primal de Nick Powell et Jiu Jitsu de Dimitri Logothetis. Il ne chôme pas le Nicky et nous donne toujours de quoi nous sustenter. Et croyez-le ou non, la plupart de ces DTV sont très recommandables, le comédien rappelant qu’on peut encore compter sur lui et qu’il s’investira totalement même dans les productions les plus fauchées ou improbables. C’est ce qu’on appelle le génie. Revoyez Army of One de Larry Charles, Mandy de Panos Cosmatos et Color Out of Space de Richard Stanley, ses prestations y sont complètement hallucinantes. Alors que Pig de Michael Sarnoski, porté par des critiques élogieuses, est actuellement dans les salles et que Prisoners of the Ghostland de Sion Sono se fait attendre en France, Nicolas Cage se retrouve cette fois enfermé dans un parc d’attractions quelque peu délabré et y affronte les mascottes du parc qui ont décidé de prendre vie et la mauvaise idée de s’en prendre à lui. Tenant grâce à des boissons énergétiques Punch Pop qu’il prend à heure fixe, notre héros, que rien ni personne ne semble impressionner, va passer une folle nuit et ce pour notre plus grand plaisir. Willy’s Wonderland est un savoureux divertissement, un poil redondant certes, mais ô combien jouissif, dans lequel notre Nicky Cage est «iconisé » à chaque instant. Cela faisait d’ailleurs bien longtemps que ce dernier n’avait pas été aussi bien filmé et l’on sent constamment l’amour que lui porte le réalisateur Kevin Lewis. Bref, vous cherchez un gros délire assumé, un mélange d’horreur liant le sang et l’huile et d’humour frappadingue ? Alors précipitez-vous sur Willy’s Wonderland, chaînon manquant entre Jeu d’enfant – Child’s Play et La Nuit au musée – Night at the Museum !

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