Test Blu-ray / The Video Dead, réalisé Robert Scott

THE VIDEO DEAD réalisé par Robert Scott, disponible en Blu-ray depuis juin 2023 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Michael St. Michaels, Thaddeus Golas, Douglass Bell, Al Millan, Roxanna Augesen, Lory-Michael Ringuette, George Kernan, Rocky Duvall…

Scénario : Robert Scott

Photographie : Greg Becker

Musique : Leonard Marcel, Kevin McMahon & Stuart Rabinowitsh

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

Écrivain de profession, Henry Jordan a la surprise, un jour, de se voir livrer un poste de télévision qu’il n’avait pas commandé. Peu après, il découvre que l’appareil est en fait une sorte de portail permettant aux morts de passer dans le monde des vivants, et très vite, des zombies s’introduisent chez lui et le tuent. La maison trouve rapidement de nouveaux propriétaires : la famille Blair. En l’absence des parents, partis en voyage, les enfants, Zoe et Jeff, commencent à mettre de l’ordre dans la demeure. Ils découvrent le téléviseur dans le grenier, ignorant qu’une horde de zombies va bientôt déferler.

The Video Dead. Réalisé par Robert Scott. Écrit par Robert Scott. Produit par Robert Scott. Avec des acteurs choisis par Robert Scott. Bref, le metteur en scène (qui se nomme Robert Scott donc, vous l’aurez compris) a mis son grain de sel partout dans son seul et unique long-métrage, tourné en 1986 et sorti en 1987, exploité en France sous le titre (raccourci) Video Dead. Rien de plus explicite que ce nom de baptême, nous sommes bien en présence de zombies et non pas d’une cassette VHS, mais d’un film de morts-vivants en N&B intitulé Zombie Blood Nightmare qui passe en boucle sur une vieille télévision…tout irait pour le mieux, si les personnages ne s’étaient pas mis en tête de traverser l’écran pour rendre une petite visite de courtoisie à ceux qui étaient en train de les mater en fumant un pétard. Voilà une série B très intelligente, ambitieuse et prometteuse, qui remplit plus que largement son contrat, tout en réservant de bonnes surprises aux spectateurs et en faisant preuve de beaucoup d’humour. C’est le cas de cette poignée de zombies très bien dépeints, qui se marrent au moment où ils trucident les êtres humains, comme s’ils avaient fait un pari entre eux pour savoir lequel sera le plus inventif pour faire passer leurs victimes de vie à trépas. À ce titre, on retiendra celle mise la tête en bas dans le tambour de la machine à laver, avant d’être essorée comme il le faut, devant des zombies goguenards qui par leur comportement rappellent parfois les Gremlins. Ceux-ci s’en sortent mieux que les comédiens non maquillés, dont le surjeu est assez grandiose. Toujours est-il que The Video Dead (de Robert Scott, mais est-il utile de le rappeler ?) demeure un spectacle ô combien réjouissant, bourré de charme y compris dans ses défauts (on se demande encore pourquoi Jeff apparaît en boitant dans des godillots pourris comme un zombie puisqu’il ne claudique plus tout de suite après), bien emballé avec des effets spéciaux et gore qui participent à cette indéniable réussite.

Un homme reçoit un matin un mystérieux colis, il s’agit d’une très ancienne télévision. Le soir même, alors que ce dernier tente de regarder la télévision, il ne tombe que sur des films d’horreur, dont un film de zombies. Le même homme est retrouvé mort le lendemain matin, cloué à sa porte d’entrée. Plus tard, deux jeunes frères et soeurs viennent préparer l’emménagement de leurs parents dans cette maison. Par hasard, ils retrouvent la vieille TV dans le grenier. Cette dernière va une fois de plus diffuser des émissions étranges. D’abord ils n’y prêtent pas attention, mais le problême commence lorsque la télévision s’allume toute seule et que ses « occupants » en sortent pour satisfaire leurs besoins de chair fraîche.…

Si les acteurs ne sont guère enthousiasmants et ne feront quasiment plus rien par la suite, à peine reverrons nous Victoria Bastel dans La Dernière cible (un des rares nanars avec Clint Eastwood), nous nous souviendrons plus des zombies du film, la mariée qui perd la tête, le lycéen sportif bleuâtre, le cadre (anciennement) bien sapé…Ils sont à peu près une demi-douzaine (le scénario original en prévoyait le double avec une origin story pour chacun) et le réalisateur parvient à les mettre tous en valeur, y compris quand ils se réunissent autour d’un bon chili con carne. Raison pour laquelle ce sont eux qui resteront en tête après le visionnage, ainsi qu’une scène où l’un d’entre eux est coupé en deux à la tronçonneuse par le jeune Jeff, trop heureux de faire comme dans son film préféré The Texas Chainsaw Massacre qu’il a vu six fois dit-il. Le tout sur une musique qui ressemble étonnamment à un mélange entre les scores d’Halloween et Les Dents de la mer.

Non seulement les maquillages sont particulièrement sympathiques et réussis, mais tout le reste des effets visuels l’est également, à l’instar des diverses scènes où les zombies déboulent en passant à travers la télévision, avec les néons et les fumigènes de circonstance histoire de chiader cette arrivée. Si The Video Dead ne sortira finalement qu’en vidéo, l’unique opus de Robert Scott, qui fait penser à certaines histoires de Stephen King avec une pincée de Freddy Krueger, a acquis acquis un statut culte qu’il a amplement mérité et qui reste aussi malin que foncièrement divertissant.

LE BLU-RAY

Vous en rêviez ? Le Chat qui fume l’a fait ! The Video Dead est désormais disponible en Haute-Définition en France ! Cette édition se présente sous la forme de boîtier Scanavo, qui renferme une superbe jaquette ultra-band*nte pour les cinéphiles/ages que nous sommes. Le menu principal est animé et musical. Version intégrale.

Voici la quatrième des dernières interventions de l’excellent Damien Granger conçues pour cette vague de séries B des années 1980-1990. Un petit quart d’heure comme d’habitude rempli du début à la fin. L’auteur de moult ouvrages sur le genre et ancien rédacteur en chef de Mad Movies démarre en expliquant les conditions de tournage de The Video Dead, à savoir un film tourné pendant un an et uniquement le week-end par Robert Scott (qui rêvait de faire un film d’horreur), avec ses amis et quelques acteurs alors amateurs, avec les moyens du bord, en toute indépendance. Le scénario original était bien plus élaboré, prévoyait de s’intéresser à 14 zombies, qui avaient tous un background et une caractérisation bien définie. Une ambition forcément démesurée par rapport au budget dont disposait alors le réalisateur. Les influences (Halloween, L’Étrange Créature du lac noir, La Fiancée de Frankenstein), la rallonge de 10.000$ de la part des producteurs (qui désiraient plus de scènes gores), les effets spéciaux, la carrière de Robert Scott (qui deviendra assistant-réalisateur puis directeur de production) et le statut culte de The Video Dead sont aussi passés au crible.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

Cette édition Haute-Définition de The Video Dead confortera à la fois les puristes, soucieux de retrouver la patine clairement indépendante de cette oeuvre devenue culte, et les adeptes du support Blu-ray. Sans jamais dénaturer le grain original, parfois plus appuyé sur certaines séquences sombres, Le Chat qui fume a trouvé le compromis entre le respect des volontés artistiques originales et l’upgrade numérique. Les contrastes sont au beau fixe, les noirs denses, la copie stable et d’une propreté immaculée et les couleurs ravivées. Les scènes diurnes sont lumineuses et le piqué est probablement inédit. Tourné avec un budget minuscule, The Video Dead est un tout petit film et ses partis pris occasionnent quelques plans flous, qui apparaissent encore ainsi en HD. La restauration est donc éloquente, très plaisante et surtout très réussie.

Les versions originales et française sont proposées en DTS-HD Master Audio 2.0. La première option se contente de mieux répartir le score, ainsi que des ambiances dynamiques sur les scènes agitées. La piste anglaise 2.0 est de fort bon acabit, sans doute plus homogène dans son rendu et souvent percutante. Plus anecdotique, la version française est parfois plus sourde, notamment dans son rendu des dialogues et des bruitages.

Crédits images : © Le Chat qui fume / MGM / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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