LES LÈVRES ROUGES réalisé par Harry Kümel, disponible en DVD depuis le 29 août 2013 en DVD chez Malavida Films.
Acteurs : Delphine Seyrig, John Karlen, Danielle Ouimet, Andrea Rau, Paul Esser, Georges Jamin…
Scénario : Harry Kümel, Pierre Drouot, Jean Ferry
Photographie : Eduard van der Enden
Musique : François de Roubaix
Durée : 1h36
Année de sortie : 1971
LE FILM
Un couple, qui séjourne dans un vaste hôtel désert d’Ostende, rencontre la comtesse Bathory et sa protégée Ilona. Les deux femmes exercent bientôt leur emprise sur les jeunes gens.
C’est une oeuvre culte, mise en scène par un réalisateur qui s’est toujours défendu ne rien connaître, ou presque, au film de genre, et qui voulait avant tout faire un film « commercial » en s’inspirant d’un sujet trouvé au hasard, en feuilletant un magazine. Les Lèvres rouges, également connu sous le titre Daughters of Darkness pour son exploitation internationale, a pourtant marqué moult générations de cinéphiles depuis sa sortie en 1971. Devenu une grande référence du film de vampire, le second long métrage réalisé par le belge Harry Kümel (né en 1940) est aussi et surtout entré dans la légende du septième art grâce à la présence, à la composition, à la beauté, à l’immense talent de la grande et mythique Delphine Seyrig (1932-1990).
LA SÉDUCTRICE AUX CHEVEUX ROUGES (Take Me to Town) réalisé par Douglas Sirk, disponible le 28 janvier 2020 en DVD chez Elephant Films.
Acteurs : Ann Sheridan, Sterling Hayden, Phillip Reed, Lee Patrick, Lee Aaker, Harvey Grant, Dusty Henley, Larry Gates, Forrest Lewis, Phyllis Stanley, Dorothy Neumann, Ann Tyrrell…
Scénario : Richard Morris
Photographie : Russell Metty
Musique : Joseph Gershenson
Durée : 1h17
Année de sortie : 1953
LE FILM
Vermilion O’Toole est transportée dans un train pour être emprisonnée avec son ex-partenaire, le bandit Newton Cole. Ils parviennent à s’échapper et se cachent dans la ville de Timberline. Vermilion, dont la beauté fait des ravages, se voit offrir une proposition de mariage par les fils de Will Hall, qui a récemment perdu sa femme. Pour rester à distance des US Marshals, elle accepte l’offre…
La Séductrice aux cheveux rouges – Take Me to Town est l’un des trois films réalisés par Douglas Sirk en 1953 avec Le Joyeux Charlatan – Meet Me at the Fair et le formidable All I Desire. A l’instar de Qui donc a vu ma belle ? et de No Room for the Groom, la cuvée 1952 du cinéaste, La Séductrice aux cheveux rouges est une comédie de mœurs et même de western cette fois. Léger et bourré de charme, ce petit film anecdotique dans l’oeuvre du maître du mélodrame n’en reste pas moins une belle réussite.
AND SOON THE DARKNESS réalisé par Robert Fuest, disponible en combo Blu-ray+DVD le 19 février 2020 chez Studiocanal.
Acteurs : Pamela Franklin, Michele Dotrice, Sandor Elès, John Nettleton, Clare Kelly, Hana-Maria Pravda, John Franklyn, Claude Bertrand, Jean Carmet…
Scénario : Brian Clemens, Terry Nation
Photographie : Ian Wilson
Musique : Laurie Johnson
Durée : 1h35
Date de sortie initiale : 1970
LE FILM
June et Cathy, deux jeunes anglaises, passent leurs vacances en France, seules et à vélo. Dans un café, l’une d’elles fait la connaissance d’un homme. Peu après les deux amies se disputent et se séparent. Quand Jane revient dans le village pour retrouver Cathy, celle-ci a disparu…
Bienvenue chez les Ch’tis ! Dans le Nord de la France (même si le film a été tourné en pleine Beauce), personne ne vous entendra crier. Nous sommes au début des années 1970 et depuis quelques années, le cinéma d’horreur britannique aime poser ses valises dans l’Hexagone, à l’instar de Hurler de peur (1961) et The Maniac (1963) de Michael Carreras, deux excellentes productions de la Hammer Films, qui s’inspiraient de l’ambiance installée par Henri-Georges Clouzot dans Les Diaboliques (1955). Le film à suspense a la cote dans les cinémas du monde entier, surtout depuis l’explosion dans les salles de Psychose (1960) d’Alfred Hitchcock. And Soon the Darkness fait partie de ces thrillers champêtres, qui reposent sur une atmosphère éthérée et la peur qui s’installe dans un pays étranger dont on ne parle pas la langue. A la barre, Robert Fuest (1927-2012), l’un des réalisateurs phares de Chapeau melon et bottes de cuir (et du futur L’Abominable Dr Phibes avec Vincent Price), qui met en scène un scénario coécrit par Brian Clemens (Terreur aveugle de Richard Fleischer) et Terry Nation, également liés à la même série, surtout le premier avec plus de trente épisodes à son actif. And Soon the Darkness est devenu un vrai classique en Angleterre, où il est encore très souvent diffusé à la télévision et qui a même connu un remake du même en nom en 2010, réalisé par Marcos Efron, avec Amber Heard et Karl Urban, se déroulant cette fois en Argentine. Toujours est-il que And Soon the Darkness reste un petit film d’exploitation très efficace, excellemment interprété par la jolie Pamela Franklin, dix ans après sa révélation dans Les Innocents de Jack Clayton dans lequel elle interprétait Flora.
Dès les premières minutes, Robert Fuest instaure une atmosphère mystérieuse, sous un soleil d’été brillant de mille feux, avec ses petites buvettes perdues sur les routes isolées et quasi-désertes de la campagne française. Les deux amies anglaises, Jane et Cathy, infirmières et collègues d’une vingtaine d’années, ont quitté Nottingham pour découvrir la France profonde à vélo. Cet été aurait pu être l’occasion pour elles de se détendre et d’oublier quelque peu leur travail difficile, mais c’était sans compter sur leur caractère diamétralement opposé. Jane, la brune, doit faire face à Cathy, la blonde, quelque peu explosive et désireuse de rencontrer quelques jeunes hommes français. L’occasion se présente durant une pause bien méritée. Cathy aperçoit un individu étrange, le regard dissimulé derrière des lunettes fumées, mais bien que les deux s’observent, les deux vacancières repartent sur les routes. Derrière elle, elles entendent un bruit de moteur et sont rapidement dépassées par un scooter.
And Soon the Darkness place le spectateur du point de vue de Jane, qui parle à peine français et qui se retrouve perdue, sans pouvoir véritablement expliquer à ceux qu’elle croise que son amie a disparu. Ces derniers, de bons gars de chez nous, on peut même dire des bouseux, interprétés par des acteurs du cru avec nos Jean Carmet et Claude Bertrand nationaux, sont soit bougons, soit ignorants, et semblent tous avoir quelque chose à cacher ou à se reprocher. Beaucoup de suspects potentiels donc. De ce point de vue-là, le réalisateur en fait un peu trop avec le personnage de Paul, incarné par Sandor Elès (Comtesse Dracula), qui passe de façon inexpliquée de l’empathie à la menace. Certes, cela fait perdre ses repères au spectateur, qui se demande alors qui a bien pu enlever Cathy comme dans tout whodunit qui se respecte, mais la crédibilité en prend alors un coup.
Cela n’empêche pas And Soon the Darkness de conserver une tension jusqu’à la dernière seconde. Le film se clôt d’ailleurs sur un plan sublime, où le soleil plombant laisse place à une pluie diluvienne, qui révèle les péchés et la cruauté humaine.
LE BLU-RAY
Comme nous l’indiquions dans notre chronique de La peur – Fright, le numéro 21 de la collection Make My Day disponible chez Studiocanal est arrivé ! A l’instar du combo Digipack Hitler…connais pas / France société anonyme qui regroupait un film de Bertrand Blier et d’Alain Corneau, ainsi que celui du combo Folle tuer / Canicule qui comprenait deux longs métrages d’Yves Boisset, l’éditeur et Jean-Baptiste Thoret proposent ici deux thrillers britanniques très rares, And Soon the Darkness (1970) de Robert Fuest et Fright (1971) de Peter Collinson. Aujourd’hui nous passons en revue le premier. Le menu principal est typique de la collection, sensiblement animé et muet.
En tant que créateur de cette collection, Jean-Baptiste Thoret présente tout naturellement le film qui nous intéresse au cours d’une préface en avant-programme (6’). Comme il en a l’habitude, le critique replace de manière passionnante And Soon the Darkness dans son contexte, dans la filmographie et le parcours de Robert Fuest. Il évoque également le casting, ainsi que les deux scénaristes et d’autres membres de l’équipe technique, dont le dénominateur commun s’avère la série Chapeau melon et bottes de cuir. Tout cela est abordé sans pour autant spoiler le film pour celles et ceux qui ne l’auraient pas encore vu.
Auteur et critique, Kim Newman propose une analyse sur le fond comme sur la forme de And Soon the Darkness (28’30). Egalement, romancier, Kim Newman évoque l’évolution du thriller au cinéma au début des années 1970, et aborde la mise en scène de Robert Fuest, ainsi que le casting et le statut culte du film, bien inscrit dans la conscience collective en Angleterre. En revanche, le remake de 2010 n’est pas mentionné. Mais est-ce bien le plus important ?!
L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.
L’Image et le son
And Soon the Darkness en Haute-Définition en France ! Même si le film de Robert Fuest n’a pas le même statut chez nous qu’à l’étranger, nous n’allons pas faire la fine bouche ! D’autant plus que le transfert est quasi-irréprochable, le master – restauré 4K – immaculé, stable et dépourvu de déchets résiduels. Les noirs sont concis, la colorimétrie chaude et agréable, le grain argentique élégant. De très beaux gros plans qui foisonnent de détails, ainsi qu’une profondeur de champs éloquente sont les points forts de ce master HD. La gestion des contrastes est également très solide. Ce Blu-ray présenté dans son format d’origine 1.85. est exemplaire.
Le film de Robert Fuest bénéficie d’un doublage français. Au jeu des comparaisons avec la version originale, la piste française s’accompagne de quelques chuintements. De plus, And Soon the Darkness jouant sur les problèmes de communication entre les langues anglaise et française, l’ensemble n’est guère approprié. La piste anglaise est évidemment plus dynamique, propre et intelligible, homogène dans son rendu, notamment au niveau des effets sonores.
LES DAMNÉS (The Damned) réalisé par Joseph Losey, disponible en Édition Blu-ray + DVD + Livret le 4 février 2020 chez ESC Editions.
Acteurs : Macdonald Carey, Shirley Anne Field, Viveca Lindfors, Alexander Knox, Oliver Reed, Walter Gotell, James Villiers, Tom Kempinski, Kenneth Cope, Brian Oulton…
Scénario : Evan Jones d’après le roman d’après le roman « The Children of Light » de H.L. Lawrence.
Photographie : Arthur Grant
Musique : James Bernard
Durée : 1h31
Date de sortie initiale : 1962
LE FILM
Dans un petit port britannique de la côte sud, l’Américain Simon Wells est dévalisé par une bande de blousons noirs dirigés par King. La soeur de ce dernier, Joan, qui a servi d’appât, prend la défense de Wells et s’enfuit avec lui à bord de son petit yacht. Un peu plus tard, caché dans une maison sur la falaise, refuge de la sculpteur Freya, la maîtresse de Bernard, un agent du gouvernement, le couple est retrouvé par King et sa bande. En fuyant à nouveau, Joan et Simon tombent de la falaise et prennent pied dans une grotte où ils sont bientôt rejoints par King.
Produit entre les formidables Maniac (1963) de Michael Carreras et Paranoïaque (1964) de Freddie Francis, Les Damnés – The Damned, ou bien encore These Are the Damned pour son exploitation aux Etats-Unis, a pour particularité d’avoir été mis en scène par un réalisateur que nous n’imaginions pas s’associer avec la célèbre firme britannique. Il s’agit de Joseph Losey (1909-1984), cinéaste américain à la filmographie déjà impressionnante en 1963, qui compte parmi ses œuvres les plus célèbres Le Garçon aux cheveux verts (1948) avec Dean Stockwell encore tout gamin dans le rôle-titre, Le Rôdeur – The Prowler (1951) ou bien encore le formidable M (1951) remake du chef d’oeuvre de Fritz Lang. Avant d’obtenir le Grand prix du jury pour Accident au Festival de Cannes en 1967 et la Palme d’or pour Le Messager en 1971, le futur réalisateur de The Servant (1963), Cérémonie secrète (1968) et de Monsieur Klein (1976) emballe cette production Hammer, inspirée par le succès mondial du Village des damnés – Village of the Damned (1960) de Wolf Rilla. Etrange drame fantastique profondément pessimiste sur l’avenir de l’humanité, Les Damnés est autant un divertissement très réussi qu’un merveilleux objet de cinéma, dans lequel se démarque – une fois de plus – le grand Oliver Reed. Complètement méconnu et par ailleurs très souvent oublié quand on évoque l’histoire de la Hammer Films, The Damned connaît à juste titre un véritable regain d’intérêt depuis quelques années.
LAPEUR (Fright) réalisé par Peter Collinson, disponible en combo Blu-ray+DVD le 19 février 2020 chez Studiocanal.
Acteurs : Honor Blackman, Susan George, Ian Bannen, John Gregson, George Cole, Dennis Waterman, Tara Collinson…
Scénario : Tudor Gates
Photographie : Ian Wilson
Musique : Harry Robertson
Durée : 1h27
Date de sortie initiale : 1971
LE FILM
Amanda garde les enfants des amis ou des voisins. Un couple qui vient de s’installer dans le village lui demande de garder leur enfant. Le même soir, l’ex-époux et père de l’enfant, dangereux psychopathe, s’évade de l’établissement spécialisé dans lequel il était interné.
Du réalisateur Peter Collinson (1936-1980), les cinéphiles se souviennent surtout de L’Or se barre – The Italian Job (1969) avec Michael Caine et Noël Coward, Les Baroudeurs – You Can’t Win ‘Em All (1970) avec Tony Curtis, Charles Bronson et Michèle Mercier, ainsi que de l’adaptation d’Agatha Christie, Dix petits nègres – And Then There Were None (1974), qui s’éloigne de la trame originale (dont le dénouement), mais qui vaut le coup pour son casting exceptionnel composé entre autres d’Olivier Reed, Richard Attenborough, Charles Aznavour et Stéphane Audran. Plus confidentiel, Thriller ou Fright en version originale, ou bien encore La Peur, titre français alternatif est un petit thriller emballé avec peu de moyens, mais qui réserve son lot d’émotions fortes et qui repose sur l’intense interprétation de l’incroyable Susan George.
EL PERDIDO (The Last Sunset) réalisé par Robert Aldrich, disponible en combo Blu-ray+DVD le 17 février 2020 chez Sidonis Calysta.
Acteurs : Rock Hudson, Kirk Douglas, Dorothy Malone, Joseph Cotten, Carol Lynley, Neville Brand…
Scénario : Dalton Trumbo d’après le roman de Howard Rigsby
Photographie : Ernest Laszlo
Musique : Ernest Gold
Durée : 1h50
Date de sortie initiale : 1961
LE FILM
Alors qu’elle engage son gigantesque troupeau vers le Texas, la famille Breckenridge reçoit la visite de Brendan O’Malley, un aventurier que le shérif Stribling poursuit pour le meurtre de son beau-frère. Si les deux hommes pactisent le temps de convoyer les bêtes, les embûches se multiplient sur le parcours, naturelles comme une tempête de sable, guerrières comme l’attaque d’indiens rebelles. La tension monte encore lorsque O’Malley séduit la jeune Missy Breckenridge…
Robert Aldrich sort de Trahison à Athènes – The Angry Hills (1959), « un film décevant, non parce qu’il n’est pas bon, mais parce qu’il aurait pu être bon » dixit le réalisateur. Ce dernier décide de revenir au western (et aux Etats-Unis), en acceptant de mettre en scène El Perdido, titre « français » de The Last Sunset, écrit par Dalton Trumbo, alors inscrit sur la tristement célèbre liste noire de Hollywood et exilé au Mexique. Juste avant d’être rayé de cette liste en 1960, le scénariste adapte donc un roman de Howard Rigsby. Seulement voilà, Kirk Douglas, tête d’affiche du film est également producteur exécutif d’El Perdido (via sa société Bryna Films) et les relations avec Robert Aldrich seront houleuses sur le plateau. Par ailleurs, le comédien reprendra le montage à son avantage en post-production, laissant un goût d’inachevé pour tout le monde. Pourtant, à l’écran et en dehors de quelques critiques professionnels, le résultat est on ne peut plus honorable et El Perdido demeure un excellent divertissement, dans lequel Kirk Douglas et Rock Hudson rivalisent de charisme et de talent.
LES MAGNATS DU POUVOIR (Winter Kills) réalisé par William Richert, disponible en combo Blu-ray+DVD le 29 janvier 2020 chez Studiocanal.
Acteurs : Jeff Bridges, John Huston, Anthony Perkins, Eli Wallach, Sterling Hayden, Dorothy Malone, Tomas Milian, Belinda Bauer, Ralph Meeker, Toshirô Mifune…
Scénario : William Richert d’après le roman de Richard Condon
Photographie : Vilmos Zsigmond
Musique : Maurice Jarre
Durée : 1h33
Date de sortie initiale : 1979
LE FILM
Nick est le demi-frère d’un président des Etats-Unis assassiné il y a plus de quinze ans. Il est plongé dans le passé, quand un homme mourant lui révèle être le véritable assassin de son frère. Le présumé coupable arrêté à l’époque par la police n’était qu’un homme de paille. Nick mène l’enquête mais sa propre vie est alors menacée…
Complètement méconnu, ou même totalement oublié par les historiens du cinéma et par les cinéphiles, Les Magnats du pouvoir, connu également sous le titre Qui a tué le président ? ou bien encore Winter Kills en version originale, est un des films les plus étranges que vous pourrez voir dans votre vie. Quasi-inclassable, comédie noire et décalée, thriller d’espionnage pur et dur, drame psychologique, on ne sait ou plutôt on ne peut jamais trancher et même longtemps après, le film ne cesse de revenir dans la tête. Réalisé par William Richert (né en 1942), à la base producteur de documentaires (Derby, A Dancer’s life), scénariste (La Loi de la pagaille), acteur occasionnel, Winter Kills est son premier long métrage en tant que réalisateur. Aussi passionnant à l’écran que pour l’histoire de son tournage catastrophique, Les Magnats du pouvoir est en fait l’aboutissement de quinze années d’enquête sur l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy, puisque son récit condense toutes les théories du complot qui ont fleuri autour de ce drame historique. Sur un scénario foisonnant, passionnant, mais aussi ultra-complexe, William Richert livre une fabuleuse adaptation du roman de Richard Condon (auteur d’Un crime dans la tête, transposé par John Frankenheimer en 1962) dans laquelle brillent de fantastiques comédiens (et quel casting !), menés par le grand Jeff Bridges. Une découverte s’impose.
UNE BARAQUE À TOUT CASSER (The Money Pit) réalisé par Richard Benjamin, disponible en DVD et en combo Blu-ray+DVD le 25 février 2020 chez Elephant Films.
Acteurs : Tom Hanks, Shelley Long, Alexander Godunov, Maureen Stapleton, Joe Mantegna, Philip Bosco, Josh Mostel, Yakov Smirnoff, Mia Dillon…
Scénario : David Giler
Photographie : Gordon Willis
Musique : Michel Colombier
Durée : 1h31
Année de sortie : 1986
LE FILM
Un jeune couple, Walter et Anna, décide de s’installer à la campagne dans une maison qui va s’avérer ruineuse après une série de catastrophes. Ils vont tenter par tous les moyens de remettre leur coûteux achat en état…
Tom Hanks Begins ! Ou presque, car Une baraque à tout casser – The Money Pit (ou La Foire aux malheurs au Québec) surfait alors sur le succès rencontré par le comédien avec Splash de Ron Howard en 1984. Après le remake du Grand Blond avec une chaussure noire intitulé L’Homme à la chaussure rouge – The Man with One Red Shoe (1985) de Stan Dragoti, Tom Hanks ajoutait un nouveau hit à sa jeune carrière, il était alors âgé de 30 ans, et confirmait à la fois l’engouement de la critique à son égard et surtout sa cote auprès des spectateurs qui s’étaient immédiatement attachés à ce grand gaillard dégingandé et un peu lunaire. Produit par Steven Spielberg entre Les Goonies de Richard Donner, Retour vers le futur de Robert Zemeckis, Le Secret de la pyramide de Barry Levinson et Fievel et le Nouveau Monde de Don Bluth, Une baraque à tout casser n’a sans doute pas le prestige de ces derniers, mais reste une comédie géniale et menée à cent à l’heure près de 35 ans après sa sortie. Une valeur sûre.
LA ROSE ET LA FLÈCHE (Robin and Marian) réalisé par Richard Lester, disponible en DVD et Blu-ray le 18 février 2020 chez Rimini Editions.
Acteurs : Sean Connery, Audrey Hepburn, Robert Shaw, Richard Harris, Nicol Williamson, Denholm Elliott, Ian Holm, Kenneth Haigh, Ronnie Barker, Victoria Abril…
Scénario : James Goldman
Photographie : David Watkin
Musique : John Barry
Durée : 1h46
Année de sortie : 1976
LE FILM
Après vingt ans passés aux Croisades, Robin des Bois et Petit-Jean reviennent au pays. Ils y retrouvent certains de leurs anciens compagnons. Marianne est devenue religieuse et le shérif de Nottingham sévit toujours. La nouvelle du retour de Robin se répand.
On a coutume de dire que les légendes sont immortelles. Certes, mais avant cela, il faut bien le héros en question disparaisse et que sa mort participe à l’histoire qui sera contée à travers les siècles. C’est le cas pour Robin des Bois, ou Robin Hood pour les intimes, personnage fictif né au Moyen Age en Angleterre, apparu à travers la littérature britannique du XIVe siècle. Le cinéma s’est très vite emparé de l’histoire de ce brigand au grand coeur, qui vivait avec ses compagnons dans la forêt de Sherwood et celle de Barnsdale. Si le premier film sur Robin des Bois remonte à 1908, on peut mentionner celui avec réalisé en 1922 par Allan Dwan avec Douglas Fairbanks dans le rôle-titre, mais aussi et surtout Les Aventures de Robin des Bois – The Adventures of Robin Hood (1938) de Michael Curtiz, avec Errol Flynn et Olivia de Havilland. On compte ensuite plusieurs dizaines de films (au bas mot) prenant pour personnage principal l’habile braconnier et défenseur des pauvres et des opprimés, dont une fantastique transposition produite par Walt Disney Pictures et réalisée par Wolfgang Reitherman en 1973. C’est alors que le réalisateur américain Richard Lester décide de mettre en scène La Rose et la Flèche – Robin and Marian en 1976, d’après un scénario de James Goldman (Le Lion en hiver avec Katharine Hepburn), qui s’éloigne des représentations précédentes, puisque le film narre la vieillesse et la mort des personnages. Succès très mitigé à sa sortie, La Rose et la Flèche est devenu rapidement un film culte et demeure aujourd’hui très prisé par les cinéphiles, notamment en raison de l’interprétation de son couple star, Sean Connery et Audrey Hepburn.
LE DESTIN EST AU TOURNANT (Drive a Crooked Road) réalisé par Richard Quine, disponible en DVD le 18 février 2020 chez Sidonis Calysta.
Acteurs : Mickey Rooney, Dianne Foster, Kevin McCarthy, Jack Kelly, Harry Landers, Jerry Paris, Paul Picerni, Dick Crockett…
Scénario : Blake Edwards d’après une histoire de James Benson Nablo
Photographie : Charles Lawton Jr.
Musique : George Duning
Durée : 1h19
Date de sortie initiale : 1954
LE FILM
Mécanicien complexé par sa petite taille, Eddie Shannon s’éprend de Barbara Mathews. Deux amis de celle-ci, Steve Norris et Harold Baker, proposent 1 500 dollars à Eddie pour les aider lors d’un hold-up. Eddie refuse dans un premier temps, mais par amour, il finit par accepter…
Quand il tourne Le Destin est au tournant – Drive a Crooked Road en 1957, le comédien Mickey Rooney a déjà près de trente ans de carrière derrière lui. Alors âgé de 34 ans, l’ancien enfant star des années 1930 n’a jamais arrêté de tourner et ce jusqu’à sa mort en 2014 à l’âge bien avancé de 93 ans. Cependant, même si l’acteur a été prolifique, peu de rôles restent marquants. Après les comédies musicales des années 1940, souvent réalisées par Norman Taurog, l’acteur est à la recherche d’un nouveau souffle. Il se voit alors proposer le superbe scénario écrit par le grand Blake Edwards, d’après une histoire de James Benson Nablo, The Wheel Man. Mis en scène par Richard Quine, Le Destin est au tournant est un drame qui lorgne sur le film noir et qui offre surtout à Mickey Rooney son plus beau rôle au cinéma, ni plus ni moins.