Test Blu-ray / La Rue, réalisé par Jerry Shatzberg

LA RUE (Street Smart) réalisé par Jerry Shatzberg, disponible en DVD & Blu-ray depuis le 22 octobre 2024 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Christopher Reeve, Kathy Baker, Mimi Rogers, Jay Patterson, Andre Gregory, Morgan Freeman, Anna Maria Horsford, Frederick Rolf…

Scénario : David Freeman

Photographie : Adam Holender

Musique : Robert Irving

Durée : 1h37

Date de sortie initiale: 1987

LE FILM

Un fringant journaliste, Jonathan Fisher, en perte de vitesse, propose à son rédacteur en chef un reportage « saignant » sur un souteneur de Times Square. Mais il n’est pas évident d’approcher un des membres du milieu et à bout d’idées, Jonathan bidonne le portrait pittoresque d’un mac imaginaire. Grand succès dans les médias et Jonathan se voit confier une série de reportages sur les bas-fonds. Mais toute médaille a son revers et le journaliste va se frotter au milieu et à la police pour avoir si naïvement menti…

Difficile de trouver un cinéaste aux débuts aussi fulgurants que Jerry Schatzberg (né en 1927). 1970, Portrait d’une enfant déchuePuzzle of a Downfall Child, 1971, Panique à Needle ParkThe Panic in Needle Park, 1973, L’ÉpouvantailScarecrow, qui remporte la Palme d’or au Festival de Cannes 1973. On connaît beaucoup moins la suite de sa carrière, même s’il n’a pas arrêté de tourner jusqu’en 1989, après quoi Jerry Schatzberg fera un break de près de dix ans et reviendra au cinéma qu’en 2000 avec The Day the Ponies Come Back, interprété par Burt Young et Guillaume Canet, qui sera complètement rejeté par la critique et le public. La Rue Street Smart sort en 1987 et s’avère une production Cannon, Yoram Globus et Menahem Golan, toujours en quête de respectabilité, ayant pu mettre la main sur le réalisateur, comme ils venaient de le faire pour Barbet Schroeder (Barfly) et Jean-Luc Godard (King Lear), pendant qu’ils produisaient à côté Protection rapprochée et Le Justicier braque les dealers avec Charles Bronson, Les Barbarians, Le Ninja Blanc et Les Maîtres de l’univers. La même année, alors sous contrat, Christopher Reeve s’apprête à renfiler les collants bleus de Superman pour la quatrième aventure de l’Homme d’acier, dont la licence a été rachetée aux Salkind par les Go-Go Boys. À la recherche de nouveaux rôles qui pourraient l’éloigner de l’image du super-héros qui l’a rendu mondialement célèbre, Christopher Reeve accepte The Quest for Peace (ou Le Face à face chez nous), s’il obtient le financement et donc le premier rôle dans La Rue. C’est une affaire faite. Et le comédien de livrer une grande prestation. Street Smart est un thriller dramatique foncièrement contemporain, qui dévoile une facette peu reluisante de l’ère Reagan, où tout est permis, tout cela dans le but d’arriver au sommet. La Rue n’a rien perdu de sa force et annonce déjà le principe des médias modernes marqués par les chaînes d’infos en continu. Assurément à découvrir.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / La Rue, réalisé par Jerry Shatzberg »

Test Blu-ray / Le Mohican, réalisé par Frédéric Farrucci

LE MOHICAN réalisé par Frédéric Farrucci, disponible en DVD & Blu-ray le 17 juin 2025 chez Ad Vitam.

Acteurs : Alexis Manenti, Mara Taquin, Théo Frimigacci, Paul Garatte, Marie-Pierre Nouveau, Michel Ferracci, Jean Michelangeli, Luiza Benaïssa…

Scénario : Frédéric Farrucci

Photographie : Jeanne Lapoirie

Musique : Rone

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 2025

LE FILM

En plein cœur de l’été, Joseph, l’un des derniers bergers du littoral corse, voit son terrain convoité par la mafia pour un projet immobilier. Il refuse de céder. Cela signerait la fin d’un monde. Quand il tue accidentellement l’homme venu l’intimider, il est forcé de prendre la fuite et devient la proie d’une traque sans répit du sud au nord de l’île. Portée par sa nièce Vannina, la légende de Joseph, incarnant une résistance réputée impossible, grandit au fil des jours et se propage dans toute la Corse…

C’est ce qu’on appelle un grand cinéaste en devenir ! Le Mohican est seulement le second long-métrage du réalisateur Frédéric Farrucci, remarqué en 2020 avec La Nuit venue, drame néo-noir avec Camélia Jordana, récompensé par le César de la meilleure musique originale. On attendait avec impatience son deuxième coup d’essai et nous ne sommes pas déçus. Le Mohican impose bel et bien un nouvel auteur doublé d’un metteur en scène virtuose, qui a profité d’une présentation de son film à la Biennale de Venise en 2024. Loin de la capitale et de l’asphalte où se déroulait principalement l’action de son précédent opus, Frédéric Farrucci, amoureux du cinéma de genre, livre un vrai et formidable western moderne tenté de polar, entièrement tourné dans le maquis, pour lequel il retrouve d’ailleurs sa terre natale, étant né à Ajaccio et ayant grandi sur l’Île de Beauté. Le Mohican est une œuvre personnelle, engagée, anxiogène, qui prend à la gorge du début à la fin, pour résumer, un superbe objet de cinéma.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Le Mohican, réalisé par Frédéric Farrucci »

Test Blu-ray / Rêves sanglants, réalisé par Roger Christian

RÊVES SANGLANTS (The Sender) réalisé par Roger Christian, disponible en Édition Blu-ray + DVD + Livret le 12 juillet 2025 chez Rimini Éditions.

Acteurs : Kathryn Harrold, Zeljko Ivanek, Shirley Knight, Paul Freeman, Sean Hewitt, Harry Ditson, Olivier Pierre, Marsha Hunt, Angus MacInnes…

Scénario : Thomas Baum

Photographie : Roger Pratt

Musique : Trevor Jones

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

Après avoir tenté de se noyer, un jeune homme amnésique est interné en hôpital psychiatrique. Rapidement, le médecin qui s’occupe de lui et certains patients sont victimes d’hallucinations. Le patient semble posséder un curieux pouvoir : il aurait la possibilité de transmettre ses rêves et cauchemars à d’autres personnes…

L’auteur de ces mots n’avait jamais entendu parler de ce film avant son édition en DVD-Blu-ray chez Rimini en juillet 2025. Il s’agit de Rêves sanglants aka The Sender en version originale, premier long-métrage réalisé par Roger Christian. Jusqu’à présent décorateur de plateau (Mon ‘Beau’ légionnaire de Marty Feldman, Star Wars: Épisode IV – Un nouvel espoir de George Lucas, qui lui vaudra un Oscar), directeur artistique (Alien, le 8ème passager de Ridley Scott, Monty Python : La Vie de Brian de Terry Jones), celui-ci passe derrière la caméra avec un court-métrage, Black Angel, qu’il écrit, produit et met en scène en 1980. Cinéphile (il est passionné par Andreï Tarkovski et Ingmar Bergman) et cinéphage (les films d’épouvante s’enchaînent devant ses yeux), Roger Christian a l’opportunité de signer une première œuvre destinée au grand écran avec Rêves sanglants, d’après un scénario de Thomas Baum, visiblement inspiré par sa propre mère, mais aussi par Carrie de Brian De Palma et Patrick de Richard Franklin. S’il n’est pas passé à la postérité, The Sender est finalement resté dans le coeur de beaucoup d’amateurs de cinéma d’horreur et le découvrir aujourd’hui permet de se rendre compte à quel point Roger Christian, auréolé d’un Oscar en 1981 pour son court-métrage The Dollar Bottom en 1981, en avait sous le capot.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Rêves sanglants, réalisé par Roger Christian »

Test Blu-ray / Un ange pour Satan, réalisé par Camillo Mastrocinque

UN ANGE POUR SATAN (Un angelo per Satana) réalisé par Camillo Mastrocinque, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 3 juin 2025 chez Artus Films.

Acteurs : Barbara Steele, Anthony Steffen, Ursula Davis, Marina Berti, Vassili Karis, Betty Delon, Mario Brega, Claudio Gora, Aldo Berti…

Scénario : Luigi Emmanuele, Giuseppe Mangione & Camillo Mastrocinque, d’après une histoire originale d’Antonio Fogazzaro

Photographie : Giuseppe Aquari

Musique : Francesco De Masi

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1966

LE FILM

Une statue sur laquelle flotte une légende est retrouvée dans un lac, après deux cents ans. La statue porte les traits de la nièce du comte du village riverain et un esprit maléfique semble flotter sur les lieux et posséder la jeune femme.

Quand on évoque le cinéma d’épouvante gothique transalpin, le nom d’une actrice revient fréquemment, celui de Barbara Steele, britannique née en 1937, dont la carrière sera définitivement lancée avec Le Masque du démonLa Maschera del demonio de Mario Bava, adaptation du conte fantastique Vij de l’auteur russe Nicolas Gogol, dans lequel elle campe le double rôle de Katia Vajda de la princesse Asa Vajda. Les réalisateurs vont s’arracher cette comédienne à la beauté sombre. De Roger Corman (La Chambre des tortures) à Riccardo Freda (L’Effroyable Secret du docteur Hichcock), en passant par Federico Fellini (Huit et demi), Antonio Margheriti (Danse macabre, La Sorcière sanglante), Lucio Fulci (Les Maniaques) et Mario Monicelli (L’Armée Brancaleone). 1966, Un ange pour SatanUn angelo per Satana est l’une de ses derniers rôles dans le genre. Ce film d’épouvante est réalisé par Camillo Mastrocinque (1901-1969), cinéaste ayant fait sa renommée dans la comédie, registre qui lui a permis de diriger quelques pointures comme Totò, Vittorio De Sica, Nino Manfredi, Ugo Tognazzi, Walter Chiari et Fernandel. Celui-ci s’acquitte brillamment de la tâche qui lui est confiée et livre un opus très largement conseillé aux amateurs d’horreur – même si mineur – et de fantastique, auquel il lui manque sans doute un petit truc pour prétendre à la réussite parfaite.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Un ange pour Satan, réalisé par Camillo Mastrocinque »

Test Blu-ray / The Colditz Story (La Grande évasion), réalisé par Guy Hamilton

LES INDOMPTABLES DE COLDITZ ou LA GRANDE ÉVASION (The Colditz Story) réalisé par Guy Hamilton, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 27 mai 2025 chez Tamasa Distribution.

Acteurs : John Mills, Eric Portman, Frederick Valk, Denis Shaw, Lionel Jeffries, Christopher Rhodes, Richard Wattis, Ian Carmichael, Bryan Forbes, Theodore Bikel, Eugene Deckers, Anton Diffring…

Scénario : Guy Hamilton, Ivan Foxwell & William Douglas-Home, d’après le livre de Patrick Robert Reid

Photographie : Gordon Dines

Musique : Francis Chagrin

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

La forteresse de Colditz est une prison militaire réputée infranchissable. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les nazis ont l’idée d’y transférer les rois de l’évasion de toutes les nationalités, des officiers britanniques, français et polonais. Regrouper ainsi des récidivistes de l’évasion se révélera une idée plus dangereuse que lumineuse…

Dans le registre du film de guerre, le sous-genre dit du « film de prisonniers de guerre » tient une place à part entière. L’opus cinématographique emblématique de cette première moitié du vingtième siècle demeure certainement La Grande illusion de Jean Renoir.  » Tous les démocrates du monde devraient voir La Grande illusion «  disait Franklin Delano Roosevelt. Inspiré du récit authentique des prisonniers de guerre en Allemagne, La Grande illusion demeure non seulement l’un des plus grands films de l’histoire du cinéma français mais également l’un des films les plus importants de toute l’Histoire du 7ème art. Reprenant littéralement le titre d’un essai de Norman Angell paru en France en 1910, La Grande illusion fait surtout référence à la démence de croire que la fin de la Première Guerre mondiale prenne fin rapidement mais aussi que ce conflit armé sera le dernier (l’ombre de la Seconde Guerre mondiale plane sur tout le film). Autre opus important dans le genre, Stalag 17 (1953) de Billy Wilder, où des soldats américains, emprisonnés dans un camp allemand situé en Autriche, tentent de débusquer un traître dans leurs rangs et de s’évader. Après ce dernier, les productions lorgnant du côté d’histoires vraies (ou pas) liées à la détention de soldats en temps de guerre vont se multiplier. Ainsi, alors que Jean-Paul Le Chanois livre le formidable Les Évadés, avec Pierre Fresnay, François Perier et Michel André, dont les personnages tentent de gagner la Suède en traversant le nord de l’Allemagne et le Danemark, en Angleterre on découvre Les Indomptables de Colditz – The Colditz Story, quatrième long-métrage réalisé par Guy Hamilton, qui deviendra l’un des plus grands succès de l’année outre-Manche. Entièrement basé sur le roman de Patrick Robert Reid, The Colditz Story, La Grande évasion, comme le film sera ainsi rebaptisé en France cinq ans après sa sortie, anticipe justement le chef d’oeuvre de John Sturges, triomphe de l’année 1963 et peut se targuer d’être devenu avec le temps un mètre-étalon, une référence, qui trouve un équilibre aussi osé qu’étonnant pour l’époque entre la gravité de la situation et un humour inattendu. Une sacrée découverte et une étape indispensable pour les cinéphiles.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / The Colditz Story (La Grande évasion), réalisé par Guy Hamilton »

Test Blu-ray / Presence, réalisé par Steven Soderbergh

PRESENCE réalisé par Steven Soderbergh, disponible en DVD & Bu-ray le 17 juin 2025 chez Blaq Out.

Acteurs : Lucy Liu, Chris Sullivan, Callina Liang, Julia Fox, West Mulholland, Lucas Papaelias, Eddy Maday, Daniel Danielson…

Scénario : David Koepp

Photographie : Steven Soderbergh

Musique : Zack Ryan

Durée : 1h24

Année de sortie : 2024

LE FILM

Une famille emménage dans une nouvelle maison, où une mystérieuse présence hante les lieux.

On ne saurait faire plus concis en matière de pitch. Et pourtant, c’est sur celui-ci que Steven Soderbergh nous livre l’un de ses meilleurs films et ce depuis dix ans. Pour cet opus, il revient d’ailleurs par la case cinéma en France, ce qui ne lui était pas arrivé depuis Paranoïa Unsane en 2018, ayant depuis officié pour le compte de plusieurs plateformes, pour Netflix (High Flying Bird, The Laundromat : L’Affaire des Panama Papers) et HBO Max (La Grande Traversée Let Them All Talk, No Sudden Move, KIMI, Magic Mike : Dernière danse). Sous ses allures on ne peut plus modestes, Presence est un très grand film en matière de mise en scène. Un objet fascinant à décortiquer, à analyser, à visionner, doublé d’un grand moment de cinéma. Steven Soderbergh a toujours été un touche-à-tout, un artiste passionné par la technique, par ce qu’une caméra (ou plutôt par ce que tout objet susceptible d’enregistrer une image) peut réaliser, l’aider à raconter une histoire. Tous les genres y sont passés dans sa carrière et ce depuis 1989 et son premier long-métrage, Sexe, Mensonges et VidéoSex, Lies ans Videotape, titre ô combien révélateur quant à l’attachement du cinéaste à l’image. Presence est un film de genre, raconté à la première personne, par le metteur en scène lui-même donc, étant cameraman, chef opérateur, monteur, bref un homme-orchestre, mais aussi du point de vue d’un fantôme, vecteur que l’on ne quittera pas une seule seconde pendant tout le récit. Magistralement réalisé par Steven Soderbergh, qui n’a jamais eu de cesse de se renouveler d’oeuvre en œuvre et qui a conservé une véritable fraîcheur, celle digne d’un premier film, Presence (tourné en seulement onze jours au moyen d’un appareil photo), véritable exercice de style, accroche le spectateur dès la première scène, celle de la découverte de la demeure par une entité indéterminée, qui paraît se demander elle-même ce qu’elle fait ici, tandis qu’une famille débarque pour visiter la maison. Point de found-footage ici (nous ne sommes pas dans la lénifiante saga Paranormal Activity), place au grand cinéma, celui qui rappelle l’origine du septième art, un spectacle forain et populaire et universel. Presence est un film touché par la grâce.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Presence, réalisé par Steven Soderbergh »

Test Blu-ray / Jouer avec le feu, réalisé par Delphine et Muriel Coulin

JOUER AVEC LE FEU réalisé par Delphine & Muriel Coulin, disponible en DVD & Blu-ray le 22 mai 2025 chez Ad Vitam.

Acteurs : Vincent Lindon, Benjamin Voisin, Stefan Crepon, Sophie Guillemin, Édouard Sulpice, Arnaud Rebotini, Maëlle Poesy…

Scénario : Delphine et Muriel Coulin, d’après le roman Ce qu’il faut de nuit de Laurent Petitmangin

Photographie : Frédéric Noirhomme

Durée : 1h58

Date de sortie initiale : 2025

LE FILM

Pierre éduque seul ses deux fils. Louis, le cadet, réussit ses études et avance facilement dans la vie. Fus, l’aîné, part à la dérive. Fasciné par la violence et les rapports de force, il se rapproche de groupes d’extrême-droite, à l’opposé des valeurs de son père. Pierre assiste impuissant à l’emprise de ces fréquentations sur son fils. Peu à peu, l’amour cède place à l’incompréhension…

On est heureux de revoir les sœurs Coulin, Muriel, l’aînée, et Delphine, réalisatrices de 17 filles (2011) et de Voir du pays (2016), qui depuis avaient signé un documentaire, Charlotte Salomon, la jeune fille et la vie, peintre allemande qui, entre 1940 et 1942, a peint plus de 1300 tableaux mêlant peinture, textes et musiques, avant de disparaître à Auschwitz à 26 ans. Elles reviennent à la fiction avec Jouer avec le feu, adaptation du roman de Laurent Petitmangin, Ce qu’il faut de nuit, publié en 2020, qui se penche sur la cellule familiale qui implose quand l’un des fils se met à fréquenter un groupe de jeunes ultras d’extrême-droite. Avec ce troisième long-métrage, Muriel et Delphine Coulin s’inscrivent définitivement dans le cercle des grandes réalisatrices de ces quinze dernières années. Jouer avec le feu impose une fois de plus un univers qui leur est propre, personnel, engagé, fiévreux, qui fait vibrer le spectateur à travers un sujet d’actualité, de société, en trouvant là encore ce parfait équilibre entre film d’auteur et divertissement populaire. Immense réussite.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Jouer avec le feu, réalisé par Delphine et Muriel Coulin »

Test Blu-ray / La Course à l’échalote, réalisé par Claude Zidi

LA COURSE À L’ÉCHALOTE réalisé par Claude Zidi, disponible en Edition limitée Blu-ray & DVD le 25 juin 2025 chez Pathé.

Acteurs : Pierre Richard, Jane Birkin, Michel Aumont, Marc Doelnitz, Amadeus August, Henri Déus, Luis Rego, Catherine Allégret…

Scénario : Michel Fabre, Jean-Luc Voulfow & Claude Zidi

Photographie : Henri Decaë

Musique : Vladimir Cosma

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 1975

LE FILM

Pierre Vidal, cadre dans une banque, doit remplacer le directeur temporairement. Alors que les responsabilités lui montent à la tête et que sa jalousie envers sa fiancée, Janet, devient maladive, il se fait dérober une mallette appartenant à un gros client. Pierre se lance, avec sa fiancée, à la poursuite des voleurs.

La Moutarde me monte au nez ayant conforté Claude Zidi, non seulement au box office avec 3,7 millions d’entrées en France et près de 27 millions rien qu’en U.R.S.S., ainsi que dans son désir de s’émanciper des Charlots, quand bien même il vient de s’associer une dernière fois avec eux pour Les Bidasses s’en vont en guerre, le réalisateur multiplie les projets et souhaite retrouver le tandem Pierre Richard-Jane Birkin. L’équipe s’étant on ne peut mieux entendue sur leur première association se retrouve donc quelques mois plus tard pour La Course à l’échalote, qui dispose d’un budget plus conséquent, ce qui permet quelques prises de vues en Angleterre. Claude Zidi invite le spectateur à une délirante vadrouille entre Paris et Brighton. Le couple vedette fait des étincelles et leur complicité apparaît comme l’une des plus réussies du cinéma français des années 1970. Le réalisateur signe une comédie raffinée, enchaîne les quiproquos, les gags burlesques (Pierre Richard est ici un véritable personnage de cartoon), le vaudeville, avec un sens indéniable de l’inventivité au service du rire. Un film haut en couleur, une comédie extrêmement soignée pour le plus grand bonheur de tous, à voir et à revoir.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / La Course à l’échalote, réalisé par Claude Zidi »

Test Blu-ray / Les Fous du stade, réalisé par Claude Zidi

LES FOUS DU STADE réalisé par Claude Zidi, disponible en Edition limitée Blu-ray & DVD le 25 juin 2025 chez Pathé.

Acteurs : Jean-Guy Fechner, Gérard Filippelli, Gérard Rinaldi, Jean Sarrus, Paul Préboist, Martine Kelly, Gérard Croce, Jacques Seiler…

Scénario : Claude Zidi & Jacques Fansten

Photographie : Paul Bonis

Musique : Les Charlots

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

Graveson, un charmant petit village du Midi de la France, avec ses joueurs de pétanque dont l’accent fleure bon la Provence. Jules, l’épicier, et son fils sont chargés d’organiser les festivités marquant le passage de la flamme olympique. Celle-ci est portée par un athlète allemand, très grand, très blond, avec des yeux très bleus, possesseur d’une spectaculaire musculature. Aux abords du village, dans la joie et avec fantaisie, quatre garçons font du « camping sauvage ».

Immédiatement après l’incroyable triomphe des Bidasses en folie, qui avait attiré 7,5 millions de français dans les salles pendant les fêtes de fin d’année, Les Charlots et Claude Zidi remettent le couvert en septembre 1972 avec Les Fous du stade qui lui aussi connaît un bel accueil du public avec 5,7 millions d’entrées. Incontestablement l’un de leurs meilleurs films, Les Charlots continuent avec Les Fous du stade d’être pris en main par l’un de nos meilleurs réalisateurs de comédie, qui se surpasse autant à l’écriture de gags visuels qu’ à leur exécution à l’écran. Aidé au scénario et aux dialogues par Jacques Fansten, avec lequel il avait travaillé sur La Femme infidèle et Que la bête meure de Claude Chabrol, où il officiait alors comme cadreur avant de passer lui-même à la mise en scène, Claude Zidi emmène ses quatre comédiens, Luis Rego ayant quitté le groupe entre-temps, dans quelques aventures rocambolesques, burlesques, souvent proches du cinéma muet qu’il admire depuis son enfance. Les Fous du stade est comme Les Bidasses en folie et plus tard Le Grand bazar, un film BD, où les personnages défient toutes les lois possibles, y compris celle de la gravité, du réalisme. Pas étonnant que cela ait collé entre Les Charlots et Claude Zidi sur le tournage de La Grande Java, où les comédiens n’ont jamais pu s’entendre avec Philippe Clair, car le cinéaste et ses trublions ont ce truc hors-sol en commun, qui a grande participé à proposer un divertissement quasiment-inclassable, unique et finalement ultra-populaire, qui a fait rire petits et grands du monde entier (le film a été un hit planétaire, faisant même plus de cinquante millions d’entrées en Inde) et qui continue encore aujourd’hui à faire de nouveaux adeptes. Un chef d’oeuvre bien de chez nous. Merci Monsieur Zidi.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Les Fous du stade, réalisé par Claude Zidi »

Test 4K UHD / Quand faut y aller, faut y aller, réalisé par Enzo Barboni

QUAND FAUT Y ALLER, FAUT Y ALLER (Nati con la camicia) réalisé par Enzo Barboni, disponible en DVD, Blu-ray et Combo 4K UHD + Blu-ray, le 29 avril 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Terence Hill, Bud Spencer, Buffy Dee, David Huddleston, Faith Minton, Riccardo Pizzuti, Dan Rambo…

Scénario : Marco Barboni

Photographie : Ben McDermott

Musique : Franco Micalizzi

Durée : 1h47

Date de sortie initiale: 1983

LE FILM

Dans un bar, Doug O’Riordan, un ancien détenu, rencontre Rosco Frazer, un aventurier qui traverse les États-Unis en patins à roulettes. Là, Rosco reconnaît le camionneur qui avait failli l’écraser quelques heures plus tôt. Les deux hommes en viennent aux mains. Ayant échappé aux policiers qui les ont pris pour des voleurs de camions, Doug et Rosco embarquent sur un vol à destination de Miami en usurpant l’identité de deux passagers. Ils ne savent pas que les passagers en question sont deux agents de la CIA.

Si le résultat au box-office de Salut l’ami, adieu le trésor ! Chi trova un amico, trova un tesoro était décevant pour le tandem Terence Hill et Bud Spencer, la chute sera encore plus brutale pour Quand faut y aller, faut y aller Nati con la camicia, qui sort en 1983. Alors que les salles sont prises d’assaut par les spectateurs friands de découvrir Le Retour du Jedi, Flashdance, Tootsie, Rocky 3 : L’Oeil du tigre, Rambo, Octopussy, Jamais plus jamais, les trublions du cinéma italien se retrouvent pour la quatorzième fois devant la caméra et pour la quatrième fois devant celle d’Enzo Barboni (sous son pseudonyme E.B. Clucher). Si les entrées en France (1,7 million de spectateurs, ce qui n’est pas rien) demeurent à peu près identiques à celles de Salut l’ami, adieu le trésor !, celles-ci s’écroulent subitement en Allemagne, où les deux comédiens étaient jusqu’à présent en état de grâce (peut-être en raison des originales germaniques de Terence Hill), et évidemment en Italie où le film n’apparaît même pas dans le top 50 de l’année. Certes, cet opus n’est pas celui auquel on pense en premier quand on évoque Hill&Spencer et quand bien même le scénario patine souvent ici et là, celui-ci possède encore beaucoup de grands moments de franche rigolade. Alors que Sean Connery (moumouté) reprenait la pétoire de l’agent secret au service de sa Majesté et que Roger Moore se grimait en clown pour désamorcer une bombe, les amis Bud et Terence s’amusent également de leur côté à jouer les espions, toujours en toute décontraction. Malgré ses évidentes faiblesses, Nati con la camicia reste un bon moment pour les aficionados.

Continuer la lecture de « Test 4K UHD / Quand faut y aller, faut y aller, réalisé par Enzo Barboni »