Test Blu-ray / Une baraque à tout casser, réalisé par Richard Benjamin

UNE BARAQUE À TOUT CASSER (The Money Pit) réalisé par Richard Benjamin, disponible en DVD et en combo Blu-ray+DVD le 25 février 2020 chez Elephant Films.

Acteurs : Tom Hanks, Shelley Long, Alexander Godunov, Maureen Stapleton, Joe Mantegna, Philip Bosco, Josh Mostel, Yakov Smirnoff, Mia Dillon…

Scénario : David Giler

Photographie : Gordon Willis

Musique : Michel Colombier

Durée : 1h31

Année de sortie : 1986

LE FILM

Un jeune couple, Walter et Anna, décide de s’installer à la campagne dans une maison qui va s’avérer ruineuse après une série de catastrophes. Ils vont tenter par tous les moyens de remettre leur coûteux achat en état…

Tom Hanks Begins ! Ou presque, car Une baraque à tout casserThe Money Pit (ou La Foire aux malheurs au Québec) surfait alors sur le succès rencontré par le comédien avec Splash de Ron Howard en 1984. Après le remake du Grand Blond avec une chaussure noire intitulé L’Homme à la chaussure rougeThe Man with One Red Shoe (1985) de Stan Dragoti, Tom Hanks ajoutait un nouveau hit à sa jeune carrière, il était alors âgé de 30 ans, et confirmait à la fois l’engouement de la critique à son égard et surtout sa cote auprès des spectateurs qui s’étaient immédiatement attachés à ce grand gaillard dégingandé et un peu lunaire. Produit par Steven Spielberg entre Les Goonies de Richard Donner, Retour vers le futur de Robert Zemeckis, Le Secret de la pyramide de Barry Levinson et Fievel et le Nouveau Monde de Don Bluth, Une baraque à tout casser n’a sans doute pas le prestige de ces derniers, mais reste une comédie géniale et menée à cent à l’heure près de 35 ans après sa sortie. Une valeur sûre.

Le réalisateur Richard Benjamin (né en 1938) demeure inconnu dans nos contrées. Ancien comédien vu dans Catch 22 (1970) de Mike Nichols et Mondwest (1973) de Michael Crichton, il passe ensuite à la mise en scène en 1982 avec Où est passée mon idole ? avec Peter O’Toole, puis réunira à l’écran Clint Eastwood et Burt Reynolds dans le passable Haut les flingues !City Heat (1984). Rétrospectivement, Une baraque à tout casser est l’un de ses meilleurs films avec Les Deux SirènesMermaids (1991) et Made in America (1993), même si l’auteur de ces mots garde une très grande affection pour J’ai épousé une extra-terrestreMy Stepmother Is an Alien (1988) avec la sublime Kim Basinger et Dan Aykroyd.

Pour l’heure, The Money Pit est un excellent remake du film Un million clé en mainMr. Blandings builds his Dream House (1948) de H.C. Potter, dans lequel Cary Grant et Myrna Loy interprétaient les époux Blandings, qui fatigués de vivre à New York, décidaient de faire construire à la campagne la maison de leurs rêves. Mais le parcours, jusqu’à l’achèvement, se révélera semé d’embûches avec des entrepreneurs et des ouvriers qui se font prier, des tracas financiers, etc. Une baraque à tout casser reprend peu ou prou la même trame en l’ancrant dans un New York contemporain, frappadingue, où tout va à cent à l’heure. L’éloignement de la Grosse Pomme promettait une retraite paisible, mais il n’en est rien, bien au contraire. Le couple, formidablement incarné par Tom Hanks (survolté et loufoque) et la ravissante Shelley Long (Les Croque-morts en folie) se retrouve face à une multitude d’incidents, de catastrophes ménagères, de problèmes qu’ils n’auraient jamais pu imaginer. Tout cela est concocté par un spécialiste du genre, David Giler, déjà l’auteur du légendaire Touche pas à mon gazonFun with Dick and Jane (1977) avec George Segal et Jane Fonda, comédie cultissime qui connaîtra d’ailleurs un très bon remake, Braqueurs amateurs (2005) avec Jim Carrey et Téa Leoni. On y retrouve son sens du gag burlesque et surtout celui de la réaction en chaîne.

Richard Benjamin use du slapstick, genre qu’affectionnait le cinéma hollywoodien dans les années 1940 en misant sur de très nombreux gags visuels, extrêmement bien réglés et chorégraphiés, mais surtout très drôles. La maison tant convoitée devient alors un palais des horreurs pour leurs propriétaires, ainsi qu’un Palais du rire pour les spectateurs. Une baraque à tout casser, véritable Screwball comedy, reste emblématique des meilleurs divertissements estampillés Amblin Entertainment.

LE BLU-RAY

Anciennement disponible en DVD chez Universal Pictures France (depuis 2003), Une baraque à tout casser revient dans les bacs en édition standard, mais aussi et surtout en combo Blu-ray+DVD chez Elephant Films. Nouveau visuel qui peut rappeler celui de l’édition DVD/Blu-ray de The ‘Burbs (Les banlieusards) disponible chez Carlotta Films. Le menu principal est fixe et musical.

L’éditeur reprend le petit making of (7’30) que l’on trouvait déjà sur l’ancienne édition DVD, composée d’images de tournage et d’interviews promotionnelles de l’équipe du film.

On poursuit avec une présentation très complète du film de Julien Comelli (23’). Le journaliste en culture-pop évoque tout d’abord le film Un million clé en main, dont Une baraque à tout casser est le remake, avant d’en venir à la carrière du réalisateur Richard Benjamin, qu’il compare très justement à celle de Ron Howard. Puis, Julien Comelli en vient plus précisément au film (et production Steven Spielberg) qui nous intéresse aujourd’hui. Beaucoup d’anecdotes s’enchaînent, notamment sur les conditions de tournage et le casting. Ce document se clôt sur des propos recueillis du compositeur Michel Colombier, juste avant la mort de ce dernier en 2004, qui signait alors la musique d’Une baraque à tout casser et qui partageait ses souvenirs liés au film.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces et une galerie de photos.

L’Image et le son

L’élévation HD (1080p, AVC) d’Une baraque à tout casser permet aux couleurs de retrouver un peu de peps, une clarté évidente, ainsi qu’un nouveau relief. La propreté de la copie est acceptable (diverses griffures et poussières demeurent), la texture argentique est flatteuse et la définition fort appréciable. Le piqué est joliment acéré, avec notamment des séquences sombres et nocturnes bien définies. La gestion du grain est également bien équilibrée. Si l’on excepte volontiers quelques légers fourmillements et flous intempestifs, revoir Une Baraque à tout casser dans ces nouvelles conditions techniques est plutôt agréable et donne un sérieux coup de jeune au film de Richard Benjamin.

Chose étonnante, nous trouvons deux doublages français différents sur cette édition. Le doublage original est proposé en 2.0., alors que le nouveau, avec la voix de Damien Boisseau (qui double habituellement Matt Damon, Edward Norton, James Marsden) est disponible en DTS-HD Master Audio 5.1. Les puristes se tourneront bien évidemment vers le doublage de 1986, même si le nouveau ne démérite pas. Tout se joue donc au niveau de la spatialisation, forcément plus convaincante en 5.1., d’autant plus que la version 1986 s’avère plus sourde et marquée par un léger souffle. La piste anglaise 2.0. est dynamique, la plus aérée du lot, la plus riche également.

Crédits images : © Elephant Films / Universal Pictures / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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