Test Blu-ray / Quand le clairon sonnera, réalisé par Frank Lloyd

QUAND LE CLAIRON SONNERA (The Last Command) réalisé par Frank Lloyd, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 13 février 2025 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Sterling Hayden, Anna Maria Alberghetti, Richard Carlson, Arthur Hunnicutt, Ernest Borgnine, J. Carrol Naish, Ben Cooper, John Russell…

Scénario : Warren Duff, d’après une histoire originale de Sy Bartlett

Photographie : Jack A. Marta

Musique : Max Steiner

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

1836. Guerre d’indépendance du Texas. Le pionnier Jim Bowie, citoyen mexicain, plaide en faveur des rebelles auprès des autorités mexicaines. Devant l’arrogance du Général Santa Anna, qui dirige le Mexique, Bowie se range du côté des rebelles texans. Ceux-ci lui demandent de les mener jusqu’à Alamo, face aux forces supérieures en nombre de Santa Anna.

Moui…pour une fois, nous aurons peu de choses à dire sur Quand le clairon sonnera The Last Command, western réalisé par Frank Lloyd (1886-1960) et sorti sur les écrans américains en 1955. Cinéaste aujourd’hui complètement oublié des amateurs de septième art, Frank Lloyd était avant tout comédien à l’époque du muet, avant de devenir scénariste, producteur, puis metteur en scène. Particulièrement prolifique avec près de 150 films, courts et longs-métrages confondus, Frank Lloyd devait terminer sa longue carrière en 1955 avec Quand le clairon sonnera. L’auteur de Howard le révolté The Howards of Virginia (1940) avec Cary Grant et surtout des Révoltés du Bounty Mutiny on the Bounty (1935), porté par Charles Laughton et Clark Gable, signe une honnête vision du légendaire siège de Fort Alamo, en se focalisant sur la figure historique de James Bowie, pionnier et soldat américain, un des grands acteurs de la révolution texane. Déjà incarné au cinéma par Alan Ladd dans La Maîtresse de fer The Iron Mistress (1952), emballé par le même Gordon Douglas, et par Stuart Randall dans Le Déserteur de Fort Alamo The Man from the Alamo (1953) de Budd Boetticher, Jim Bowie est ici interprété par Sterling Hayden, alors au top de sa popularité, tournant parfois jusqu’à six films par an. S’il ressemble à James Bowie de façon troublante, on ne peut pas dire que le comédien soit convaincant. Rigide, froid, comme s’il était ailleurs, sans doute ralenti par l’alcool, Sterling Hayden traverse l’histoire avec la même expression figée, en prenant la pose. Heureusement, il est très bien entouré et la mise en scène est suffisamment dynamique pour emmener le spectateur jusqu’à l’assaut final, qui vaut sacrément le détour.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Quand le clairon sonnera, réalisé par Frank Lloyd »

Test Blu-ray / Chuka le redoutable, réalisé par Gordon Douglas

CHUKA LE REDOUTABLE (Chuka) réalisé par Gordon Douglas, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD + Livret le 11 avril 2025 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Rod Taylor, Ernest Borgnine, John Mills, Luciana Paluzzi, James Whitmore, Victoria Vetri, Louis Hayward, Michael Cole…

Scénario : Richard Jessup, d’après son roman « Chuka »

Photographie : Harold E. Stine

Musique : Leith Stevens

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 1967

LE FILM

Retranchés dans un fort de l’armée américaine en territoire Arapaho, l’aventurier Chuka et un groupe composé d’une fine gâchette, d’un conducteur de diligence, de deux femmes mexicaines, dont une, Veronika, lui était fiancée, et d’un ramassis de soldats, sont assiégés par des Indiens en révolte et menacés par la famine qui les décime. Contre monnaie sonnante, Chuka accepte d’aller patrouiller dans les environs.

Gordon Douglas (1907-1993) était ce que certains appellent vulgairement un « faiseur », un « yes man », un réalisateur à la solde des studios, qui passait sans complexe d’un genre à l’autre, en respectant un cahier des charges bien établi, ainsi qu’un budget à ne pas dépasser. Peu de ses films restent en tête ceci dit et ce malgré plus de quarante ans de carrière. On peut tout de même citer Des monstres attaquent la ville Them ! (1954), Appelez-moi monsieur Tibbs They Call Me Mister Tibbs! (1970), suite inattendue de Dans la chaleur de la nuitIn the Heat of the Night (1967) de Norman Jewison, Le Fauve en libertéKiss Tomorrow Goodbye (1950), ses collaborations avec Frank Sinatra (Le Détective, La Femme en ciment, Tony Rome est dangereux,Les 7 voleurs de Chicago), F comme Flint In Like Flint (1967), ainsi que toute une tripotée de westerns, genre dans lequel Gordon Douglas s’est épanoui. La Diligence vers l’Ouest, Rio Conchos, Le Shérif de ces dames, Sur la piste des Comanches, L’Homme du Nevada…autant de titres explicites qui font le bonheur des amateurs de séries B. Celui qui nous intéresse aujourd’hui est Chuka le redoutable ou tout simplement Chuka en version originale, l’avant-dernier western du cinéaste, son dernier étant Barquero en 1970 avec Lee Van Cleef et Warren Oates. Il offre le premier rôle à l’australien Rod Taylor, comédien atypique, une gueule carrée, des épaules de camionneur, un regard azur qui pouvait être souvent bouleversant. La star des OiseauxThe Birds d’Alfred Hitchcock et de La Machine à explorer le temps The Time Machine de George Pal tient le rôle-titre de Chuka et s’impose royalement dans ce western qui s’avère un huis clos anxiogène, où plane l’ombre de la bataille de Fort Alamo. Incontestablement, il s’agit d’un des meilleurs films de Gordon Douglas, qui envoie du lourd côté affrontements entre les soldats américains et les Indiens, mais qui laisse aussi une belle place à l’émotion, au fur et à mesure que le personnage principal se révèle. Une très belle découverte.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Chuka le redoutable, réalisé par Gordon Douglas »

Test Blu-ray / Les Proscrits du Colorado, réalisé par William Witney

LES PROSCRITS DU COLORADO (The Outcast) réalisé par William Witney, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 11 avril 2025 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : John Derek, Joan Evans, Jim Davis, Catherine McLeod, Ben Cooper, Taylor Holmes, Nana Bryant, Slim Pickens…

Scénario : John K. Butler & Richard Wormser, d’après l’article de Todhunter Ballard

Photographie : Reggie Lanning

Musique : R. Dale Butts

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1954

LE FILM

Ayant été dépossédé de son ranch par son oncle, Jet Cosgrave revient au pays pour récupérer son héritage. Pour préparer sa vengeance, il engage des hommes mais les choses se compliquent lorsqu’il tombe amoureux de la fiancée de son oncle…

Voici typiquement l’exemple parfait de la série B comme on l’aime. Les Proscrits du Colorado The Outcast n’est peut-être qu’une goutte d’eau dans la carrière prolifique de William Witney (1915-2002), cinéaste actif de la fin des années 1930 jusqu’à 1982, oeuvant tout aussi bien à la télévision qu’au cinéma. Comédien, réalisateur de seconde équipe (chez Alfred Hitchcock, Henry Koster, Frank Lloyd), scénariste, monteur, William Witney ne vivait que et à travers la caméra. Si peu de cinéphiles sauront citer ne serait-ce qu’un seul de ses films, beaucoup méritent pourtant le détour à l’instar de 40 fusils manquent à l’appel 40 Guns to Apache Pass (1966) et Représailles en Arizona Arizona Raiders (1965) avec Audie Murphy, et même son adaptation fort sympathique d’un roman de Jules Verne, Le Maître du Monde Master of the World (1961) avec Vincent Price et Charles Bronson. Son nom restera essentiellement lié au western, genre auquel il se consacrera y compris pour la petite lucarne à travers moult séries (The Cowboys, Le Virginien, Hondo, Bonanza, Laredo, Les Mystères de l’Ouest, La Grande caravane…). Mais rien de « télévisuel » dans Les Proscrits du Colorado, dont la mise en scène étonne par sa rigueur, sa sécheresse, sa virtuosité même et ce à de nombreuses reprises. Nous sommes ici dans le haut du panier du film à budget modeste et The Outcast s’avère un remarquable divertissement, mené à cent à l’heure, magistralement interprété et emballé par un artisan chevronné, qui a donné au serial ses lettres de noblesse. Une grande découverte.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Les Proscrits du Colorado, réalisé par William Witney »

Test Blu-ray / Révolte au Mexique, réalisé par Budd Boetticher

RÉVOLTE AU MEXIQUE (Wings of the Hawk) réalisé par Budd Boetticher, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 6 décembre 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Van Heflin, Julie Adams, Abbe Lane, George Dolenz, Noah Beery Jr., Rodolfo Acosta, Antonio Moreno, Pedro Gonzalez Gonzalez…

Scénario : James E. Moser & Kay Lenard, d’après le roman de Gerald Drayson Adams

Photographie : Clifford Stine

Musique : Frank Skinner

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 1953

LE FILM

1911, au Mexique. À la suite de la confiscation de sa mine par l’administration, Irish Gallagher, un « gringo », se retrouve impliqué dans la Révolution mexicaine aux côtés de Pascual Orozco.

Parfois, on ne comprend pas pourquoi un film traîne une mauvaise réputation. C’est encore le cas pour Révolte au MexiqueWings of the Hawk, qui certes n’est assurément pas le meilleur film de son réalisateur, le célèbre Budd Boetticher, mais qui n’en reste pas moins un bon spectacle, efficacement mis en scène et très bien interprété par l’un des plus grands comédiens de l’époque, Van Heflin. En 1953, le cinéaste enchaîne les tournages à vitesse grand V, au point de sortir cinq longs-métrages cette année-là. Si L’Expédition du Fort KingSeminole et Le Déserteur de Fort AlamoThe Man from the Alamo et même À l’est de Sumatra East of Sumatra feront plus parler d’eux, Révolte au Mexique rend compte du savoir-faire de Budd Boetticher, qui enchaîne ici – avec un budget limité, mais qui tente de ne rien laisser paraître – les rebondissements pendant 75 minutes, du début à la fin, sans laisser au spectateur le temps de s’ennuyer. Wings of the Hawk est une récréation, un divertissement élégant, rempli d’action, de sentiments et d’humour, qui laisse un joli souvenir.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Révolte au Mexique, réalisé par Budd Boetticher »

Test Blu-ray / Will Penny, le solitaire, réalisé par Tom Gries

WILL PENNY, LE SOLITAIRE (Will Penny) réalisé par Tom Gries, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD + Livre le 15 novembre 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charlton Heston, Joan Hackett, Donald Pleasence, Lee Majors, Bruce Dern, Ben Johnson, Slim Pickens, Clifton James…

Scénario : Tom Gries

Photographie : Lucien Ballard

Musique : David Raksin

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 1967

LE FILM

Will Penny, cowboy sur le retour, se voit confier la surveillance d’un troupeau pour l’hiver. En prenant possession de sa hutte, il la trouve occupée par Catherine et Horace, une femme et son jeune fils, abandonnés par leur guide alors qu’ils entendaient rejoindre leur mari et père. Isolés par la neige, ils pensent devoir cohabiter pendant les mois d’hiver. Mais une bande de rôdeurs à la recherche de Will va contrarier l’idylle naissante entre Will et Catherine.

À juste titre, Will Penny, le solitaire, ou tout simplement Will Penny, est l’un des meilleurs westerns américains des années 1960 et par ailleurs le film que Charlton Heston citait comme étant celui qu’il préférait dans son illustre carrière. À la fin des années 1960, le western américain classique est pour ainsi dire mort, l’Italie ayant repris le flambeau en l’arrangeant à sa sauce et en y intégrant entre autres une violence alors retenue par les studios hollywoodiens. Tom Gries (1922-1977) est connu pour son travail de scénariste, touchant à tous les genres et signant moult histoires pour diverses séries B. Essentiellement à la télévision, Tom Gries se spécialise aussi dans le western et commence à passer derrière la caméra sur une quantité astronomique de séries. Désormais âgé de 45 ans, il pense à nouveau au grand écran et envisage de mettre en scène une histoire qu’il a écrite seul, celle de Will Penny, le solitaire, que l’on conseille à Charlton Heston. Celui-ci, emballé, souhaite un réalisateur de renom, mais Tom Gries reste intraitable, s’il vend son scénario à la Paramount, il sera aussi celui aux manettes. La star, alors entre Khartoum de Basil Dearden et La Planète des singes Planet of the Apes de Franklin J. Schaffner, rencontre Tom Gries et se laisse facilement convaincre. Il ne regrettera jamais son choix, citant tout le reste de sa vie que Will Penny, le solitaire restera son film favori. Ce western annonce le Nouvel Hollywood, sur le point de naître, offre à Charlton Heston un de ses plus beaux rôles et plonge le spectateur dans un Ouest Américain authentique, qui sent la crasse, le froid, la sueur, qui n’a rien de glamour ou de romanesque, mais qui broie les êtres et où la loi de la jungle laisse les moins préparés sur le bas-côté. Un chef d’oeuvre.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Will Penny, le solitaire, réalisé par Tom Gries »

Test Blu-ray / Qui tire le premier ?, réalisé par Budd Boetticher

QUI TIRE LE PREMIER ? (A Time for Dying) réalisé par Budd Boetticher, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 6 décembre 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Audie Murphy, Richard Lapp, Anne Randall, Robert Random, Beatrice Kay, Victor Jory, Peter Brocco, Burt Mustin…

Scénario : Budd Boetticher

Photographie : Lucien Ballard

Musique : Harry Betts

Durée : 1h10

Date de sortie initiale : 1982 (tourné en 1969, mais bloqué en raison de problèmes de droits)

LE FILM

Cass Bunning quitte pour la première fois la ferme familiale pour Silver City, un refuge de hors-la-loi, où il sauve une jeune fille destinée au bordel de la ville. Les deux jeunes gens apprennent à se connaître et décident de tenter leur chance ensemble.

C’est sur ce film que se clôt la carrière cinématographique d’Audie Murphy (1925-1971), qui fut l’un des soldats américains les plus décorés de la Seconde Guerre mondiale, devenu par la suite acteur de cinéma, spécialisé dans le western. Tournant avec quelques-uns des plus grands noms du cinéma, de John Huston à Don Siegel, en passant par Jack Arnold, Audie Murphy s’est mine de rien imposé sur le grand écran pendant vingt ans. Qui tire le premier ? A Time for Dying date de 1969 et s’avère son dernier film, deux ans avant son brutal décès dans un accident d’avion. Il n’y fait qu’une apparition d’à peine cinq minutes (trois pour être exact) dans le rôle de Jesse James, bien que le film ait été monté sur son nom. En réalité, également producteur, Audie Murphy aurait contracté de fortes dettes de jeu à Las Vegas et devait beaucoup d’argent à la mafia, raison pour laquelle Qui tire le premier ? a été mis en chantier. À la barre, Budd Boetticher (1916-2001) accepte par amitié de réaliser ce qui sera aussi son dernier long-métrage et western, alors que son précédent remontait à 1960 (Comanche Station). S’il n’est absolument pas un grand film, Qui tire le premier ? est ce qu’on peut appeler une anomalie en 1969, quand bien même celui-ci ne pourra pas sortir sur les écrans avant 1982 en raison de problèmes juridiques. Alors que le Nouvel Hollywood est sur le point d’éclore, on en retrouve quelques bribes dans A Time for Dying, œuvre à la fois solaire et crépusculaire, où la naïveté et la violence s’opposent constamment dans un Ouest Américain toujours placé sous le signe de l’hostilité et qui brise les rêves des jeunes individus, alors bercés par les légendes et mythes. On est certes loin du cycle Ranown et même d’opus moins célèbres, mais très efficaces comme À feu et à sangThe Cimarron Kid (1951), première collaboration Murphy/Boetticher, mais Qui tire le premier ? demeure une sacrée curiosité.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Qui tire le premier ?, réalisé par Budd Boetticher »

Test Blu-ray / Confession d’un tueur, réalisé par Gene Fowler Jr.

CONFESSION D’UN TUEUR (Showdown at Boot Hill) réalisé par Gene Fowler Jr., disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD + Livret le 13 février 2025 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charles Bronson, Robert Hutton, John Carradine, Carole Mathews, Fintan Meyler, Paul Maxey, Thomas Browne, Henry William.…

Scénario : Louis Vittes

Photographie : John M. Nickolaus Jr.

Musique : Albert Harris

Durée : 1h11

Date de sortie initiale : 1958

LE FILM

Le Marshall Luke Welsh traque et abat un hors-la-loi nommé Maynor. Il le ramène dans sa ville natale afin de toucher la prime mais les habitants se refusent à identifier le corps.

C’est en 1958 que la carrière de Charles Bronson connaît son premier grand tournant. En effet, cette année-là, le comédien d’origine lituanienne et de son vrai nom Charles Dennis Buchinsky, est pour la première fois placé en tête d’affiche, non pas d’un, mais de plusieurs films qui sortent à quelques jours ou semaines d’intervalle. Trois longs-métrages qui misent alors sur cet acteur de 26 ans, déjà aperçu une vingtaine de fois au cinéma, chez Henry Hathaway, John Sturges, Robert Parrish, George Cukor, Hugo Fregonese, André de Toth, Robert Aldrich, Delmer Daves et Samuel Fuller. Autrement dit, Charles Bronson, bien que loin d’être une star, possède déjà un C.V. qui ferait bien des envieux, tandis que son nom circule partout à Hollywood. Le vent tourne quand Roger Corman et Gene Fowler Jr. lui offrent simultanément l’opportunité d’accéder au premier rôle, respectivement dans Mitraillette Kelly Machine-Gun Kelly et dans Confession d’un tueur Showdown at Boot Hill. Nous sommes déjà revenus sur le premier, et nous venons avec le même enthousiasme de découvrir le second, qui nous intéresse aujourd’hui. Loin, très loin des rôles qui feront sa marque de fabrique et forgeront son mythe, Charles Bronson trouve dans Confession d’un tueur un de ses personnages les plus originaux, dans un western qui se révèle être plutôt un drame psychologique teinté de romance, où deux jeunes solitaires vont se rencontrer dans des circonstances exceptionnelles et violentes, puis découvrir l’amour dans un monde hostile, où règne la loi de la jungle. Le comédien y révèle un talent dramatique qu’il n’avait dévoilé qu’avec pudeur et qu’il n’aura d’ailleurs que peu d’occasions d’exploiter par la suite. C’est pourquoi visionner Showdown at Boot Hill est une chance pour le spectateur français, puisque longtemps resté inédit chez nous. C’est aussi l’occasion de voir un Charles Bronson à fleur de peau, loin du héros macho et viril qu’il campera sans arrêt et ce quasiment jusqu’à la fin de sa vie. Le voir acheter une crème pour les mains pour sa bien-aimée à une épicière mexicaine (très peau personnage) vaut assurément le coup d’oeil.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Confession d’un tueur, réalisé par Gene Fowler Jr. »

Test Blu-ray / Le Sorcier du Rio Grande, réalisé par Charles Marquis Warren

LE SORCIER DU RIO GRANDE (Arrowhead) réalisé par Charles Marquis Warren, disponible en Blu-ray + DVD + Livret depuis le 15 novembre 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Charlton Heston, Jack Palance, Katy Jurado, Brian Keith, Mary Sinclair, Milburn Stone, Richard Shannon, Lewis Martin.…

Scénario : Charles Marquis Warren, d’après le roman de W.R. Burnett

Photographie : Ray Rennahan

Musique : Paul Sawtell

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 1953

LE FILM

Dans le désert du Sud-Ouest Américain, Ed Bannon, officier de cavalerie qui a grandi chez les Apaches, commande une unité chargée de faire la paix avec les guerriers de cette tribu. Forcé au combat, il affronte le chef indien élevé chez les blancs, Toriano, les deux hommes se connaissent depuis leurs enfances.

Le nom de Charles Marquis Warren (1912-1990) n’est sans doute pas très connu de ce côté de l’Atlantique. En revanche, il demeure célèbre aux États-Unis pour son travail dans le western, en littérature, mais aussi au cinéma comme à la télévision. Si ses œuvres les plus marquantes restent les séries Gunsmoke, Le Virginien et Rawhide, pour le grand écran, c’est un peu plus aléatoire, puisqu’il écrit pour les autres (Le Triomphe de Buffalo Bill de Jerry Hopper, Fort Invincible de Gordon Douglas, La Chevauchée de l’honneur de Leslie Fenton, La Mission du commandant Lex d’André de Toth), mais aussi pour lui-même (Charro avec Elvis Presley, La Chevauchée des Vaqueros avec Joel McCrea, Little Big Horn avec Lloyd Bridges). 1953, il adapte Adobe Walls, un roman de W. R. Burnett, auteur très prisé par Hollywood puisque Quand la ville dort de John Huston, La Fille du désert, La Grande évasion et L’Escadron noir de Raoul Walsh, ainsi que Le Petit César de Mervyn LeRoy étaient déjà tirés de ses œuvres. Si Charles Marquis Warren s’éloigne volontairement du livre original, c’est pour mieux recentrer son récit sur l’opposition des deux personnages principaux, interprétés ici par Charlton Heston et Jack Palance. Le premier a alors le vent en poupe au début des années 1950 et enchaîne une série de westerns, à l’instar du Fils de GéronimoThe Savage de George Marshall et de films d’aventures à succès (Quand la Marabunta grondeThe Naked Jungle de Byron Haskin, Le Secret des IncasSecret of the Incas de Jerry Hopper). Prenant déjà de beaux risques alors qu’il n’est qu’au début de sa carrière cinématographique, il incarne un individu froid, repoussant, animé par la haine. Mais comme souvent, Charlton Heston, qui n’a jamais choisi ses rôles au hasard et surtout sans réflexion, apporte à son personnage une importante et passionnante ambiguïté, cherchant non pas à excuser les agissements de son personnage, mais plutôt à comprendre pourquoi Ed Bannon est devenu ainsi. Western excessivement mal reçu à sa sortie et bien encore après, au point où il est encore aujourd’hui très souvent rejeté par les cinéphiles qui en ont entendu des vertes et des pas mûres, surtout son caractère raciste (ce qu’il n’est pas du tout), Le Sorcier du Rio Grande Arrowhead vaut pour la confrontation de ses deux têtes d’affiche, qui assurent chacun de leur côté et qui font des étincelles quand ils se retrouvent face à face. Un divertissement avant tout, mais aussi doublé d’une réflexion sur ce qui peut amener un être humain à vivre dans l’hostilité, l’aversion, la malveillance et le ressentiment. Un western pas aussi idiot, comme ont pu le qualifier certains critiques et même historiens du cinéma spécialisés dans le genre, les mêmes qui encensent Le Vent de la plaine The Unforgiven, qui pour le coup est plus que nauséabond. Faites-vous donc votre propre opinion, avant de tirer sur l’ambulance sans même connaître ce film finalement moins célèbre que sa réputation.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Le Sorcier du Rio Grande, réalisé par Charles Marquis Warren »

Test Blu-ray / Sept hommes à abattre, réalisé par Budd Boetticher

SEPT HOMMES À ABATTRE (Seven Men From Now) réalisé par Budd Boetticher, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD depuis le 19 décembre 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Randolph Scott, Gail Russell, Lee Marvin, Walter Reed, John Larch, Don « Red » Barry, Fred Graham, John Beradino.…

Scénario : Burt Kennedy

Photographie : William H. Clothier

Musique : Henry Vars

Durée : 1h18

Date de sortie initiale : 1956

LE FILM

L’ex-shérif Ben Stride est à recherche des sept meurtriers de sa femme lors d’un braquage de la Wells Fargo. Se culpabilisant de ce meurtre, il prend la route de la Californie sur la piste des bandits. Il croise le chemin d’un couple et de deux bras cassés qui le mènent vers les malfrats mais s’enfuient avec le butin. Dans ce périple, plus d’un est porteur de secrets… !

En 1956, débute le cycle Ranown, dont nous avons déjà parlé à quelques reprises, qui désigne les sept collaborations entre le réalisateur Budd Boetticher (1916-2001) et l’acteur Randolph Scott (1898-1987). Sept westerns tournés entre 1956 et 1960, sept films considérés comme faisant partie des meilleurs westerns de l’histoire du cinéma. Vont ainsi se succéder Sept hommes à abattre Seven Men From Now, L’Homme de l’Arizona The Tall T, Le Vengeur agit au crépuscule – Decision at Sundown, L’Aventurier du Texas Buchanan Rides Alone, La Chevauchée de la vengeance Ride Lonesome, Le Courrier de l’or Westbound et Comanche Station. Deux autres grands noms se distingueront également de ce cycle Ranown, celui de Burt Kennedy et celui de Charles Lang Jr, scénaristes qui se relaieront d’opus en opus, même si le premier a plus imprimé sa marque que le second. Si vous êtes néophytes, précipitez-vous immédiatement sur ce premier « volet », qui condense tout ce qui a fait la popularité et la pérennité de cette anthologie. Une durée ramassée (Sept hommes à abattre n’excède pas les 75 minutes et avait même été coupé pour son exploitation dans les salles françaises), un montage sec et nerveux, un sens inouï du cadre, un héros que l’on pourrait qualifier de minéral qui annonce quelque part l’Homme sans nom que campera Clint Eastwood dans la Trilogie du Dollar dix ans plus tard. Magistralement mis en scène par Budd Boetticher, que nous n’aurons de cesse de réhabiliter encore et toujours, porté par un Randolph Scott impérial (dans un rôle refusé par John Wayne, pris par La Prisonnière du désert, qui produit néanmoins le film et le propose à Boetticher et Scott) qui donne la réplique (ou le regard) à l’immense Lee Marvin, Seven Men From Now est une étape indispensable dans la vie d’un cinéphile.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Sept hommes à abattre, réalisé par Budd Boetticher »

Test Blu-ray / Horizons lointains, réalisé par Rudolph Maté

HORIZONS LOINTAINS (The Far Horizons) réalisé par Rudolph Maté, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD depuis le 15 novembre 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Fred MacMurray, Charlton Heston, Donna Reed, Barbara Hale, William Demarest, Alan Reed, Eduardo Noriega, Larry Pennell.…

Scénario : Winston Miller & Edmund H. North, d’après le roman de Della Gould Emmons

Photographie : Daniel L. Fapp

Musique : Hans J. Salter

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

Lewis et Clark se rendent en Louisiane peu après le rachat de la colonie française par les États-Unis. Leur expédition débarque sur des terres sur lesquelles aucun homme blanc n’a circulé… Sacajawea a toujours vécu ici et se révèle être une alliée de taille face au danger qu’encourent les nouveaux venus à cause des natifs.

Parmi les grands noms oubliés du western, celui de Rudolph Maté (1898-1964) est sans doute l’un de ceux à réhabiliter. Tout d’abord directeur de la photographie très convoité, ayant officié chez Carl Theodor Dreyer (La Passion de Jeanne d’Arc, Vampyr), René Clair (Le Dernier Milliardaire), Fritz Lang (Liliom), il débarque à Hollywood au milieu des années 1930 où il collabore là aussi avec les plus grands, de William Wyler à George Marshall, en passant par King Vidor, Leo McCarey, Alfred Hitchcock, Ernst Lubitsch et Orson Welles. Il passe naturellement derrière la caméra à la fin des années 1940 et signera une trentaine de longs-métrages, dont une poignée de westerns on ne peut plus conseillés, Les Années sauvages The Rawhide Years avec Tony Curtis, Le Souffle de la violence The Violent Men avec rien de moins que Glenn Ford, Barbara Stanwyck et Edward G. Robinson, Le Gentilhomme de la Louisiane The Mississippi Gambler avec Tyrone Power et Piper Laurie. Celui qui nous intéresse (beaucoup) aujourd’hui s’intitule Horizons lointains The Far Horizons et sort en 1955, quelques semaines après Le Souffle de la violence. Celui-ci se démarque par son sujet singulier, l’achat de la Louisiane à la France par les États-Unis et plonge les spectateurs au début du XIXe siècle. S’il n’est pas exempt de petits défauts, le film vaut non seulement pour la confrontation de ses deux stars, Charlton Heston et Fred MacMurray, mais aussi et surtout pour ses magnifiques décors naturels et costumes. Un très bon divertissement.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Horizons lointains, réalisé par Rudolph Maté »