THE COURIER réalisé par Zackary Adler, disponible en DVD et Blu-ray le 15 juillet 2020 chez Metropolitan Films.
Acteurs : Olga Kurylenko, Gary Oldman, Amit Shah, Alicia Agneson, Greg Orvis, Craig Conway, William Moseley, Dermot Mulroney…
Scénario : Zackary Adler, James Edward Barker, Andy Conway, Nicky Tate
Photographie : Michel Abramowicz
Musique : James Edward Barker, Tim Despic
Durée : 1h38
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
Une coursière à moto londonienne est embarquée malgré elle dans une opération implacable pour éliminer les témoins gênants du procès d’un criminel international. Qui est cette mystérieuse jeune femme capable de déjouer les plans de tueurs expérimentés ?
Après avoir réalisé le diptyque The Rise of the Krays et The Fall of the Krays, sujet qui a aussi inspiré Legend de Brian Helgeland en 2015, Zackary Adler revient avec The Courier, sorti directement en DVD et Blu-ray dans nos contrées. Pour un film dit d’action, The Courier démarre assez doucement. Le baron de la drogue Ezekiel Mannings, interprété par le merveilleux Gary Oldman qui arbore un cache-œil, est arrêté par le FBI. Il n’y a aucune résistance de sa part, tout se fait dans le calme. Il est assigné à résidence en attendant un procès dans lequel un témoin doit le faire tomber.
LE TUEUR DE L’AUTOROUTE (Bumperkleef) réalisé par Lodewijk Crijns, disponible en DVD le 10 août 2020 chez Rimini Editions.
Acteurs : Jeroen Spitzenberger, Anniek Pheifer, Roosmarijn van der Hoek, Liz Vergeer, Willem de Wolf, Truus te Selle, Hubert Fermin, Tim Linde…
Scénario : Lodewijk Crijns
Photographie : Bert Pot
Musique : Steve Willaert
Durée : 1h22
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
Hans part avec sa famille rendre visite à ses parents. Arrogant, sur les nerfs, Hans ne se maîtrise plus et conduit trop vite, agacé par ceux qui respectent les limitations de vitesse. La situation dégénère lorsqu’un mystérieux conducteur le prend en chasse. Désormais, Hans et sa famille ne sont plus en sécurité nulle part.
Citez-moi dix réalisateurs néerlandais ! Pas facile hein ? Dick Maas (L’Ascenseur, Amsterdamned) bien sûr, Martin Koolhoven (Brismtone) oui bonne pioche, George Sluizer (L’Homme qui voulait savoir) oui encore mieux, le regretté Theo van Gogh (Interview) aussi, le talentueux Anton Corbijn (Control, The American), le maître Paul Verhoeven…bon on vous avoue que c’est assez difficile d’en énumérer une bonne dizaine, mais le fait est que le cinéma hollandais regorge de génies de la caméra ou tout du moins de talents qu’il faudrait sans doute un jour connaître. C’est le cas du dénommé Lodewijk Crijns, dont le prénom et le nom sont aussi difficiles à écrire qu’à prononcer, né en 1970, scénariste et metteur en scène d’une bonne quinzaine de courts et longs-métrages, ainsi que de téléfilms. Grâce au marché de la vidéo et plus particulièrement aux bons soins de Rimini Editions, voilà que débarque en France le dernier film de Lodewijk Crijns, Le Tueur de l’autoroute – Bumperkleef. Le titre original de ce thriller signifie « talonnage », en référence à l’énigmatique chauffeur d’une camionnette blanche, qui a décidé de suivre la voiture d’une famille, jusqu’à jouer avec les nerfs du père et mari, déjà à fleur de peau au volant. Le Tueur de l’autoroute est comme qui dirait un one shot, autrement dit un film qui se regarde du début à la fin avec une tension continue, devant lequel on ne peut détacher les yeux durant 1h20. S’il y a quelques éléments qui peuvent paraître énormes ou complètement improbables, ceux-ci apparaissent après la projection quand on se repense à quelques séquences. L’ensemble est si tendu et porté par un amour du cinéma de genre que l’on fait fi de ces faiblesses et du manque de budget apparent. Le Tueur de l’autoroute est un rollercoaster modeste, corsé d’émotions fortes qui vaut absolument le coup d’oeil.
QUELQU’UN DERRIÈRE LA PORTE réalisé par Nicolas Gessner, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 8 juillet 2020 chez Studiocanal.
Acteurs : Charles Bronson, Anthony Perkins, Jill Ireland, Henri Garcin, Adriano Magistretti, Agathe Natanson, Viviane Everly, André Penvern…
Scénario : Jacques Robert, Marc Behm, Nicolas Gessner d’après le roman de Jacques Robert
Photographie : Pierre Lhomme
Musique : Georges Garvarentz
Durée : 1h30
Date de sortie initiale : 1971
LE FILM
Un chirurgien de grande renommée spécialisé dans le cerveau accueille chez lui un homme amnésique, recherché pour viol. Il veut en faire l’instrument qui le vengera de sa femme infidèle.
Quelqu’un derrière la porte n’est assurément pas le film le plus connu de la carrière européenne de Charles Bronson. Pourtant, ce drame psychologique qui flirte avec le thriller est probablement celui où le comédien a le plus d’éléments dramatiques à défendre, ainsi que les dialogues les plus abondants de toute sa filmographie réunie. Réalisé par le méconnu Nicolas Gessner, Quelqu’un derrière la porte est un quasi-huis clos très prenant, singulier et tordu, qui repose également sur l’interprétation morbide du grand Anthony Perkins. A connaître absolument.
TRAUMA CENTER réalisé par Matt Eskandari, disponible en DVD et Blu-ray le 5 août 2020 chez Studiocanal.
Acteurs : Bruce Willis, Nicky Whelan, Steve Guttenberg, Texas Battle, Lynn Gilmartin, Tito Ortiz, Tyler Jon Olson, Heather Johansen…
Scénario : Matt Eskandari
Photographie : Bryan Koss
Musique : Nima Fakhrara
Durée : 1h27
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
À San Juan, sur l’île de Porto Rico, Madison Taylor est blessée lorsqu’elle se retrouve sous les tirs croisés de Pierce et Tull, deux policiers corrompus. Steve Wakes est chargé d’assurer sa protection car elle est la seule témoin d’un double meurtre. Une nuit de tous les dangers débute…
Ceux qui auront lu notre chronique de 10 Minutes Gone savent que Bruce Willis aura probablement emballé ses scènes en un samedi après-midi. A peine sorti du décor quasi-unique dans lequel il venait d’être filmé, l’ami Bruce s’envolait pour Porto Rico, histoire d’aller se détendre pour le reste du week-end. Comme le monde est bien fait, un metteur en scène du nom de Matt Eskandari était dans le coin pour y tourner son nouveau film Trauma Center. Comme il n’avait rien d’autre à faire le dimanche matin (vous rigolez mais sa présence sur le plateau duré seulement deux jours), Bruce Willis est allé rejoindre la petite équipe de tournage, histoire d’emballer quelques scènes dans une ruelle crasseuse, avant que les prises de vues s’effectuent dans un couloir d’hôpital, probablement fermé pour raisons sanitaires, mais qui paraît flambant neuf après quelques coups de pinceaux et un extincteur posé au mur comme élément de décor. Vous l’aurez compris, Trauma Center, diffusé sur la TNT sous le titre Etat de choc, est un énième Direct-to-video de l’ami Bruce, dans lequel il fait une apparition en pointillés, dans le même costume. Réduit au rang de guest-star de luxe, le comédien ne prend même plus la peine d’être crédible une seconde, débite ses dialogues ineptes, la plupart du temps au téléphone portable (son plus fidèle partenaire depuis des années), en laissant cette fois la première place à Nicky Whelan, qui si elle s’en sort pas trop mal (tout en prenant la pose c’est vrai), pâtit d’un rôle inexistant. D’ailleurs c’est un peu le cas de toute cette production. Des éclairages en passant par les décors, les rebondissements, les enjeux, le montage, la mise en scène, tout semble en état de coma. Alors si vous souhaitez tenter l’expérience, à savoir quel effet ça fait d’avoir son encéphalogramme plat, Trauma Center est fait pour vous. Mais est-ce bien raisonnable ?
10 MINUTES GONE réalisé par Brian A. Miller, disponible en DVD et Blu-ray le 10 juin 2020 chez Studiocanal.
Acteurs : Bruce Willis, Michael Chiklis, Meadow Williams, Kyle Schmid, Texas Battle, Lydia Hull, Swen Temmel, John D. Hickman…
Scénario : Kelvin Mao, Jeff Jingle
Photographie : Peter Holland
Musique : Bob Mori, Michael Trent
Durée : 1h36
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
Frank, un truand notoire, prépare le braquage d’une banque avec son frère Joe et quelques complices. Au moment où ils s’apprêtent à sortir de la banque, l’alarme se déclenche et les policiers se trouvent rapidement sur les lieux. En prenant la fuite, Frank est assommé. Lorsqu’il reprend connaissance, dix minutes se sont écoulées. Le cadavre de son frère gît sur le sol. Il tente de comprendre ce qu’il s’est passé durant ce laps de temps.
« Ne t’inquiète pas Michael, la cantine est bonne, c’est déjà ça ! »
Tiens, Brian A. Miller est de retour ! Ce nom ne vous dit rien ? Vous n’êtes pas attentifs…Brian A. Miller est le metteur en scène de séries B aux titres évocateurs, Crossfire (2010, avec Chris Klein, vous vous rappelez ?), House of the Rising Sun (aka The Redemption en « VF », 2011, avec Dave Bautista), le navrant (euphémisme) Backtrace (2018) avec Sylvester Stallone et ses implants capillaires, mais aussi le sympatoche The Prince (2014) avec Jason Patric, John Cusack et Bruce Willis. Ce dernier est fidèle à Brian A. Miller, et ce en dépit de leurs mauvais films en commun, puisque l’ami Bruce et le réalisateur tourneront également Vice (2015) et Représaille (2018). A peine avions-nous eu le temps de peaufiner notre chronique de ce dernier, que les deux compères avaient déjà emballé 10 Minutes Gone ! En fait, on suppose que la mise en route d’un de leurs films se passe comme ça au téléphone : « Salut Bruce, c’est Brian ! » « Salut. » « Dis-moi tu aurais une journée de libre pour un tournage à Cincinatti ? » « Ouais, c’est un peu calme en ce moment, mais je suis bien reposé, j’ai même dormi durant les prises de vue de Glass, mais ça ne se voit pas trop. » « Ah bah justement j’ai un truc à te proposer. On a trouvé un étage vide dans un building désaffecté de la ville qu’on pourrait aménager avec quelques chaises et une pauvre table. Ça pourrait faire le bureau de ton personnage. On a aussi un costard trois-pièces à te faire porter. On ne l’a qu’en un seul exemplaire par contre, faudra faire gaffe de ne pas le tâcher, mais comme de toute façon tu ne quitteras pas ce décor de la journée et que tu réciteras tous tes dialogues au téléphone, cela ne devrait pas poser de soucis ! » « Ça me tente bien dis-donc ! On signe où ? J’en suis ! » « Parfait ! Rendez-vous samedi entre 9h et 16h, on devrait pouvoir enquiller toutes tes scènes avant le goûter. Michael Chiklis s’occupera du reste et il nous coûtera aussi cher que toi en shampooing ». Autant vous dire que si vous espérez revoir Bruce Willis en pleine action, passez votre chemin, car il ne fout absolument rien dans 10 Minutes Gone, à part plisser les yeux et pincer la bouche durant ses apparitions dispersées en pointillés durant 90 minutes.
L’INCISEUR (Abgeschnitten) réalisé par Christian Alvart, disponible en DVD le 15 juillet 2020 chez Rimini Editions.
Acteurs : Moritz Bleibtreu, Jasna Fritzi Bauer, Lars Eidinger, Fahri Yardim, Enno Hesse, Christian Kuchenbuch, Urs Jucker, Barbara Prakopenka…
Scénario : Christian Alvart d’après le roman de Sebastian Fitzek et Michael Tsokos
Photographie : Jakub Bejnarowicz
Musique : Maurus Ronner et Christoph Schauer
Durée : 2h06
Date de sortie initiale : 2018
LE FILM
Paul Herzfeld est médecin légiste au sein de la police criminelle de Berlin. Alors qu’il pratique une autopsie sur une jeune femme atrocement mutilée, il découvre dans son crâne une capsule contenant un morceau de papier sur lequel est noté un prénom et un numéro de téléphone, qu’il s’empresse d’appeler. Au bout du fil, sa fille, enlevée par un mystérieux individu…
L’Inciseur ou bien Abgeschnitten en version originale qui veut dire « Couper » en allemand, est l’adaptation du roman coécrit par Sebastian Fitzek, né en 1971 et considéré comme le maître du roman à suspens allemand (et par ailleurs auteur des meilleures ventes en librairie en son pays) et Michael Tsokos, médecin légiste allemand et professeur à la Charité à Berlin. Une association rêvée pour le lecteur avide de sensations fortes et de détails anatomiques réalistes qui a conduit au best-seller L’Inciseur, sorti en 2012 en Allemagne et en 2015 dans nos contrées. Les passionnés de thrillers tordus et passionnants vont être aux anges avec cette adaptation cinématographique, réalisée par Christian Alvart, qui a depuis signé le remake teuton de La isla mínima d’Alberto Rodríguez (2014). Vous cherchez un polar sombre ? Un thriller prenant, glauque et bourré de rebondissements ? Alors ne cherchez plus, L’Inciseur est fait pour vous !
5 EST LE NUMÉRO PARFAIT (5 è il numero perfetto) réalisé par Igort, disponible en DVD et Blu-ray le 17 juin 2020 chez M6 Vidéo.
Acteurs : Toni Servillo, Valeria Golino, Carlo Buccirosso, Iaia Forte, Giovanni Ludeno, Lorenzo Lancellotti, Vincenzo Nemolato, Manuela Lamanna…
Scénario : Igort d’après son roman graphique
Photographie : Nicolai Brüel
Durée : 1h43
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
Peppino Lo Cicero, ex-tueur à gages de la Camorra est fier de son fils qui gravit les échelons du crime organisé. Mais quand celui-ci est froidement tué dans un guet-apens, il reprend du service accompagné de son ami Toto le boucher. Leur quête de vérité va déclencher une spirale de vengeances et de trahisons dans les clans mafieux du Naples des années 70.
Le projet d’adaptation cinématographique du roman graphique 5 est le numéro parfait – 5 è il numero perfetto, de l’auteur de bande dessinée italien Igort, de son vrai nom Igor Tuveri, remonte à plus de quinze ans. Sortie en 2002 chez Casterman, cette œuvre publiée dans 20 pays, traduite dans 15 langues et récompensée par de nombreux prix internationaux, a immédiatement conquis le public et la critique. Plusieurs producteurs venus du monde entier ont alors tenté d’en acquérir les droits, tandis que les cinéastes se bousculaient pour transposer cet univers sur le grand écran. Finalement, Igort décide de franchir le pas pour adapter lui-même son propre univers au cinéma. 5 est le numéro parfait sort des sentiers battus dans le cinéma italien, plus habitué aux comédies ou aux drames ou thrillers historiques. Si l’on pense forcément à Sin City (2005) de Frank Miller et Robert Rodriguez et à Dick Tracy (1990) de Warren Beatty, le film trouve son ton, reste évidemment modeste, mais Igort fait preuve d’un sens du cadre, bien plus que du rythme c’est vrai, et peut surtout compter sur l’intense interprétation du plus grand comédien de sa génération, l’immense Toni Servillo, qui porte le film sur ses épaules.
KILL CHAIN réalisé par Ken Sanzel, disponible en DVD le 3 juin 2020 chez AB Vidéo.
Acteurs : Nicolas Cage, Ryan Kwanten, Enrico Colantoni, Anabelle Acosta, Alimi Ballard, Angie Cepeda, Jon Mack, Eddie Martinez…
Scénario : Ken Sanzel
Photographie : Manuel Castañeda
Musique : Mario Grigorov
Durée : 1h28
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
Une fusillade entre snipers provoque un enchaînement d’événements inattendus. La nuit sera longue et les corps tombent les uns après les autres. Entre trahisons, vengeance et quête de rédemption, le destin de chacun se retrouve irrémédiablement bouleversé.
Il est difficile de situer le tournage de Kill Chain dans la carrière de Nicolas Cage, du moins entre 2018 et 2019. Le seul repère demeure la barbe du comédien, qui a sûrement tourné le film qui nous intéresse aujourd’hui en même temps que Mandy de Panos Cosmatos, The Watcher de Tim Hunter, Between Worlds de Maria Pulera et Primal de Nick Powell, même si Code 211 de York Shackleton, Froide vengeance de Shawn Ku, Running with the Devil de Jason Cabell et Color Out of Space de Richard Stanley s’immiscent dans cette liste et dans lesquels Nicolas Cage est pourtant glabre. Certes l’acteur est probablement celui qui tourne le plus depuis des années, mais sa barbe ne peut pas pousser en une seule journée tout de même ! Après cette réflexion philosophique qui ne manquera pas de tarauder l’esprit des étudiants en cinéma américains dans un demi-siècle quand ils se pencheront sur les cas les plus énigmatiques du septième art, revenons à Kill Chain, mis en boite en août 2018 par le réalisateur Ken Sanzel, ancien scénariste du petit film culte d’Antoine Fuqua, Un tueur pour cible – The Replacement Killers, avec Mira Sorvino et Chow Yun-Fat. Cet ancien soldat et officier de police passe derrière la caméra en 1998 avec son premier long métrage Scar City. Il se consacre essentiellement à la télévision en créant la série Numb3ers, dont il met en scène quelques épisodes. En 2015, Ken Sanzel revient au cinéma avec Blunt Force Trauma, petit film sympathique où Mickey Rourke et Freida Pinto interprètent des champions de duels au pistolet. On comprend ce qui a pu attirer Nicolas Cage dans cette petite production qu’est Kill Chain, une rapidité d’exécution, une présence réduite à l’écran (il n’apparaît que 45 minutes dans le film), une longue séquence dans laquelle il se démarque et un aspect néo-noir qu’il affectionne tout particulièrement depuis toujours. Soyons honnêtes, Kill Chain pâtit des 45 premières minutes (hors introduction où il apparaît brièvement) durant lesquels le comédien laisse le champ libre à ses camarades de jeu, avant de revenir à mi-temps jusqu’à la fin du film.
RUNNING WITH THE DEVIL réalisé par Jason Cabell, disponible en DVD le 20 mai 2020 chez AB Vidéo.
Acteurs : Nicolas Cage, Laurence Fishburne, Cole Hauser, Leslie Bibb, Natalia Reyes, Adam Goldberg, Peter Facinelli, Barry Pepper…
Scénario : Jason Cabell
Photographie : Cory Geryak
Musique : Reinhold Heil
Durée : 1h36
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
Quand un transport de cocaïne voyageant du Mexique au Canada est compromis, le chef d’un puissant cartel ordonne à son meilleur « cuisinier » et à son chef du trafic de remonter la chaîne afin d’identifier et régler le problème. En parallèle, le FBI remonte la piste d’une cocaïne coupée particulièrement mortelle. Rien ne va se passer comme prévu pour les deux camps…
Après Froide vengeance – A Score to Settle de Shawn Ku, pour lequel sa prestation avait été saluée – avec raison – par la critique, Nicolas Cage s’envolait pour le Nouveau-Mexique et la Colombie pour y tourner Running with the Devil, un thriller centré sur le trafic de drogue, dans lequel il s’apprêtait à donner la réplique à Laurence Fishburne. Les deux hommes et amis s’étaient déjà croisés au cinéma dans Rusty James (1983) et Cotton Club (1984) de Francis Ford Coppola, l’oncle de Nicolas Cage. Si on pouvait s’attendre à un Traffic du pauvre ou à un Sicario de bas étage, ce premier long métrage réalisé en solo par Jason Cabell, ancien comédien qui avait déjà co-dirigé Smoke Filled Lungs en 2016, ne manque ni d’idées, ni d’ambitions, et vaut notamment pour sa dissection de l’organisation d’un cartel, de la récolte des feuilles de coca en Colombie, jusqu’à l’arrivée de la poudre blanche dans les night-clubs des Etats-Unis et du Canada. Nicolas Cage y apparaît en pointillés, finalement comme un des rouages de cette mécanique implacable et diaboliquement organisée, mais s’impose une fois de plus (et avec peu de dialogues) dans cette production estimable, qui démontre le potentiel de Jason Cabell, également scénariste et surtout ancien Navy Seal, vétéran des forces spéciales de la marine de guerre des États-Unis, qui s’inspire ici de son propre vécu. Une plus-value non négligeable.
FROIDE VENGEANCE (A Score to Settle) réalisé par Shawn Ku, disponible en DVD et Blu-ray le 1er juillet 2020 chez Studiocanal.
Acteurs : Nicolas Cage, Benjamin Bratt, Noah Le Gros, Karolina Wydra, Mohamed Karim, Ian Tracey, Sean Owen Roberts, Dave Kenneth MacKinnon…
Scénario : John Stuart Newman
Photographie : Mark Dobrescu
Musique : John Kaefer
Durée : 1h40
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
Après 19 ans passés derrière les barreaux pour un crime qu’il n’a pas commis, Frank est libéré en raison d’une maladie incurable. Sachant qu’il ne lui reste que peu de temps à vivre, il décide d’essayer de se racheter aux yeux de Joey, son fils qu’il n’a pas vu grandir, tout en traquant ses anciens complices. Il les tient en effet pour responsable de son emprisonnement et se montre déterminé à les faire payer un par un cette trahison.
Même s’il enchaîne les films de façon frénétique, surtout depuis les années 2010, Nicolas Cage n’a que très rarement signé de mauvaises prestations. Oubliez Tokarev – Rage de Paco Cabezas et Le Chaos – Left Behind de Vic Armstrong, probablement les deux pires films de sa carrière, car ce n’est pas parce que les œuvres du comédien se multiplient dans les bacs qu’elles sont mauvaises, loin de là. C’est le cas de cette Froide vengeance – A Score to Settle, un des six opus de Nicolas Cage tournés en 2019. Ce qui pose problème, c’est comment le film est vendu un peu partout dans le monde, à la manière d’un Taken avec un Nicky prenant la pose, visage fermé, tenant une batte de baseball ensanglantée. Froide vengeance n’est certainement pas un thriller d’action ou violent, même si le film contient une ou deux scènes quelque peu agitées, mais sans plus. Il s’agit plutôt d’un drame psychologique, où Frank, un mec un bout du rouleau, devenu gravement insomniaque après vingt ans de prison, décide de retrouver ceux pour lesquels il a sacrifié deux décennies, ainsi que son épouse et son fils Joey. Ce dernier vient le retrouver dès sa sortie. Frank décide de rattraper le temps perdu en faisant un point sur sa vie, tout en voulant retrouver ses anciens complices – dont le revenant Benjamin Bratt – qui l’ont laissé tomber. Froide vengeance est un film tout à fait étonnant, qui aurait pu être anecdotique s’il n’était pas porté par un immense Nicolas Cage qui accuse enfin son âge (55 ans au moment du tournage), dont la prestation laisse souvent pantois d’admiration. N’y allons pas par quatre chemins, le comédien trouve ici l’un de ses plus beaux personnages depuis longtemps. Il y est tragique, bouleversant, magnifique.