Test DVD / La Reine des cartes, réalisé par Thorold Dickinson

LA REINE DES CARTES (The Queen of Spades) réalisé par Thorold Dickinson, disponible en DVD le 31 mai 2021 chez Doriane Films.

Acteurs : Anton Walbrook, Edith Evans, Yvonne Mitchell, Ronald Howard, Mary Jerrold, Anthony Dawson, Miles Malleson, Michael Medwin…

Scénario : Rodney Ackland & Arthur Boys, d’après la nouvelle d’Alexandre Pouchkine, La Dame de Pique

Photographie : Otto Heller

Musique : Georges Auric

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 1949

LE FILM

Au XIXème siècle, à Saint-Pétersbourg, une vieille comtesse vend son âme au diable en échange du pouvoir de gagner aux cartes. Un officier cupide et féru de jeu cherche à connaître son secret, quitte à courir de grands dangers.

Si le nom de Thorold Dickinson (1903-1984) vous est inconnu, sachez tout d’abord que nous sommes déçus, car nous vous en avions parlé il y a un an à l’occasion de la sortie en DVD de Secret People (1952), dans lequel Audrey Hepburn trouvait l’un de ses premiers rôles au cinéma, et que cela veut dire que vous êtes passés à côté de notre article. Deuxièmement, sachez que Martin Scorsese le considère comme étant « certainement un des metteurs en scène les plus ambitieux et les plus talentueux de son temps ». Nous avions déjà été dithyrambiques sur Secret People, nous le serons probablement encore plus avec La Reine des cartes The Queen of Spades, merveilleux drame teinté de fantastique, qui foudroie autant par sa beauté plastique, que par la richesse des thèmes que le film aborde. Sorti en 1949, La Reine des cartes est un chef d’oeuvre absolu sur le désir, la soif de sexe, d’argent et de pouvoir, qui prend pour protagoniste Herman, un homme d’âge mûr, à qui la vie n’a vraisemblablement pas fait de cadeau, un officier de la garde, seul, sans femme ni enfant, sans moyens financiers non plus, qui passe son temps dans quelques bars miteux où ses jeunes camarades tapent le carton, tout en se délectant des danses lascives des tziganes et en buvant vodka sur vodka. Souvent humilié, Herman reste toujours en retrait. Jusqu’au jour où il entend parler de la légende de Saint-Pétersbourg, une superstition liée à la Dame de pique, réputée maléfique et qui porte malheur au cours d’un jeu de cartes alors en vogue, le faro. Connaître le secret des cartes, pourrait bien changer l’existence d’Herman, prêt à tout, même à vendre son âme au diable, pour découvrir cette énigme. Passionnant, sublime, sans cesse étonnant, The Queen of Spades démontre une fois de plus toute l’étendue du talent de Thorold Dickinson, dont la carrière devrait connaître, on en est persuadé, un véritable regain d’intérêt auprès des cinéphiles.

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Test Blu-ray / Resurrection, réalisé par Daniel Petrie

RESURRECTION réalisé par Daniel Petrie, disponible en Blu-ray depuis le 25 mai 2021 chez Elephant Films.

Acteurs : Ellen Burstyn, Sam Shepard, Pamela Payton-Wright, Richard Farnsworth, Roberts Blossom, Clifford David, Madeleine Sherwood, Eva Le Gallienne, etc.

Scénario : Lewis John Carlino

Photographie : Mario Tosi

Musique : Maurice Jarre

Durée : 1h43

Date de sortie initiale: 1980

LE FILM

Après un accident de voiture et la mort de son mari, Edna se découvre des pouvoirs paranormaux de guérison. De retour dans sa petite ville de naissance, elle met son don au service de la communauté, ce qui attire l’attention et la colère de l’église. Edna va tenter de faire entendre sa voix, entre la circonspection des psychologues et la pression des bigots, qui voient en elle une incarnation du diable.

Daniel Petrie (1920-2004) est un réalisateur qui a commencé sa carrière à la télévision à la fin des années 1940. Même s’il a principalement travaillé pour le petit écran, il a signé plusieurs films pour le cinéma, principalement des drames. Nous lui devons entre autres Un raisin au soleilA Raisin in the Sun, avec Sidney Poitier, Odyssée sous la merThe Neptune Factor, Le PolicemanFort Apache, The Bronx avec Paul Newman ou encore Rocket Gibraltar avec Burt Lancaster. En 1980, il réalise Resurrection, un film fantastique avec Ellen Burstyn et Sam Shepard, genre qu’il retrouvera huit ans plus tard avec Cocoon, le retour. Resurrection commence par un étrange générique avec une main en gros plan plongée dans le noir et avec des lumières colorées qui se reflètent dessus. Celui-ci représente bien le ton énigmatique du long-métrage. Nous suivons la vie sereine d’un couple, Edna et son mari. Ils passent tous les deux des vacances près de la mer, ils sont amoureux. Mais un jour, Edna décide d’offrir à son époux la voiture de ses rêves. Fou de joie, il emmène Edna sur les routes. Mais afin d’éviter de percuter un enfant sur son skate, la voiture tombe d’une falaise, un accident superbement filmé.

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Test Blu-ray / Shadow in the Cloud, réalisé par Roseanne Liang

SHADOW IN THE CLOUD réalisé par Roseanne Liang, disponible en DVD et Blu-ray le 15 avril 2021 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Chloë Grace Moretz, Nick Robinson, Beulah Koale, Taylor John Smith, Callan Mulvey, Benedict Wall, Byron Coll, Joe Witkowski…

Scénario : Max Landis & Roseanne Liang

Photographie : Kit Fraser

Musique : Mahuia Bridgman-Cooper

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Pendant la Seconde Guerre mondiale, une jeune mécanicienne voyageant avec des documents top secret à bord d’un bombardier B-17 est confrontée à une présence maléfique qui risque de compromettre sa périlleuse mission.

Débranchez votre cerveau pendant 1h15 et attachez votre ceinture ! Shadow in the Cloud va vous clouer à votre fauteuil du début à la fin, si vous avez toutefois décidé de vous laisser porter par ce très étrange mélange des genres, complètement assumé, un gros délire formidablement mis en scène, aussi improbable que foncièrement jouissif. Car si le contexte historique est crédible, tout le reste ne l’est pas et c’est voulu ainsi. Huis clos, film de guerre, d’action et d’épouvante, le tout saupoudré d’un discours post-#MeToo (l’ironie étant que le scénario ait été écrit à l’origine par Max Landis, écarté du film pour harcèlement sexuel), Shadow in the Cloud, le second long-métrage de la réalisatrice Roseanne Liang après My Wedding and Others Secrets, entré dans l’histoire pour avoir été le film néo-zélandais le plus rentable en son pays en 2011, est un immense divertissement mené sans aucun temps mort, génialement interprété par Chloë Grace Moretz que la caméra ne lâche pas une seule seconde. Vous cherchez un spectacle sans prise de tête, qui vous donnera l’impression d’embarquer à bord de montagnes russes ? Vous l’avez trouvé !

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Test DVD / Supersonic Man, réalisé par Juan Piquer Simón

SUPERSONIC MAN réalisé par Juan Piquer Simón, disponible en DVD le 1er juin 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Antonio Cantafora, Cameron Mitchell, José Luis Ayestarán, Diana Polakov, José María Caffarel, Frank Braña, Javier De Campos, Tito García…

Scénario : Juan Piquer Simón & Sebastian Moi

Photographie : Juan Mariné

Musique : Carlos Attias, Juan Luis Izaguirre & Gino Peguri

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1979

LE FILM

Depuis le fin fond de l’espace, l’extraterrestre Kronos est envoyé sur la Terre avec pour mission de rétablir l’ordre. Il s’installe à New York et devient un super héros. Il va avoir fort à faire en affrontant le Docteur Gulk, le chef d’une organisation secrète voulant dominer le monde.

Le plus grand des super-héros, c’eeeeeeeeeeeeest ???? Bah c’est pas lui en tout cas ! Et pourtant, Supersonic Man est un immense divertissement qui vous fera rire du début à la fin ! Film (cu)culte réalisé par l’espagnol Juan Piquer Simón (1935-2011), pape du cinéma d’exploitation en son pays à qui l’on doit Le Continent fantastique (1976), Les Diables de la mer (1981), Le Sadique à la tronçonneuse (1982), Mutations – Slugs (1988), ainsi que – en tant que producteur – Escalofrío (1978) de Carlos Puerto, Supersonic Man surfe sans complexe sur le triomphe du Superman de Richard Donner, en pompant allègrement certaines séquences, tout en inversant les couleurs du costume du Man of Steal pour essayer de donner le change. Adieu le slip rouge à coquille, place à un joli slip bleu à paillettes qui brille au firmament. De plus, Supersonic Man est affublé d’un masque, qui dissimule en réalité le changement d’acteur au moment de la transformation de Paul (Michael Goby) en Supersonic (Richard Yesteran), qui à l’instar de Bill Bixby et de Lou Ferrigno dans L’Incroyable Hulk, se partagent la double vedette. Toujours est-il que notre cher alien, qui se la coulait douce en biostase et uniquement vêtu de son moule-bite, s’élance vers la caméra et vole (même à l’envers, comme Captain Barbell aux Philippines, il s’en fout Supersonic Man !) vers de belles et fantastiques aventures où grâce à ses pouvoirs il pourra aller voler une bouteille de champagne dans les cuisines d’un grand restaurant, transformer en banane le flingue d’un ennemi, tout en emballant une jolie nana grâce à sa moustache frétillante quand il prend l’apparence humaine. Bref, Supersonic Man, coproduction italo-espagnole qui apparaît très souvent dans les tops des meilleurs nanars, est un spectacle comme on les aime, décontracté, très drôle, généreux et mené sans temps mort !

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Test DVD / Les Yeux de la nuit, réalisé par John Farrow

LES YEUX DE LA NUIT (Night Has a Thousand Eyes) réalisé par John Farrow, disponible en DVD le 25 mai 2021 chez Elephant Films.

Acteurs : Edward G. Robinson, Gail Russell, John Lund, Virginia Bruce, William Demarest, Richard Webb, Jerome Cowan, Onslow Stevens…

Scénario : Barré Lyndon & Jonathan Latimer, d’après le roman de Cornell ‘William Irish’ Woolrich

Photographie : John F. Seitz

Musique : Victor Young

Durée : 1h18

Année de sortie : 1948

LE FILM

John Triton exerce ses talents de voyant dans des spectacles de cabaret, avec ses partenaires Jenny et Whitney Courtland. Mais, un jour, il s’aperçoit que son cerveau est traversé par des visions de mort. En effet, plusieurs de ses prédictions se réalisent. Bientôt, il voit que Jenny, qu’il aime, doit mourir à la suite de son premier accouchement. Il se retire du monde, mais vingt ans plus tard, il revoit la fille de Jenny, orpheline de sa mère dès sa naissance…

Étranges ces Yeux de la nuit – Night has a thousand eyes, film noir, drame psychologique et thriller fantastique, réalisé par l’éclectique et prolifique John Farrow (1904-1963). Le metteur en scène de moult longs-métrages chéris par les cinéphiles, le phénoménal Quels seront les cinq ? -Five came back (1939), Hondo (1953) et Le Renard des océans (1955) avec John Wayne, Vaquero (1953) avec Robert Taylor & Ava Gardner, Voyage sans retour (1950) avec Robert Mitchum, California, terre promise (1947), La Grande horloge (1948) et Un pacte avec le diable (1949) avec Ray Milland, et bien d’autres, est l’un des noms les plus prestigieux d’Hollywood à la fin des années 1940. Il se voit confier l’adaptation d’un roman à succès de Cornell Woolrich, écrivain pour lequel les studios faisaient les yeux doux après les grands succès de L’Homme-léopard (1943) de Jacques Tourneur et Les Mains qui tuent – Phantom Lady (1944) de Robert Siodmak, sans oublier les autres polars inspirés par une de ses œuvres Street of chance (1942), The Mark of the Whistler (1944) de William Castle, L’Ange noir (1946) avec Dan Duryea et L’Évadée (1946) avec Robert Cummings et Michèle Morgan. Sur un scénario coécrit par Barré Lyndon (Crépuscule de Henry Hathaway, le fabuleux Hangover Square de John Brahm) et Jonathan Latimer (La Clé de verre de Stuart Heisler), John Farrow signe un film complètement atypique, qui joue avec les genres, ce qui a sans doute déstabilisé les spectateurs puisque Les Yeux de la nuit ne rencontrera pas vraiment son public. Pourtant, cette curiosité mérite amplement d’être découverte, d’autant plus que l’immense Edward G. Robinson y est – comme d’habitude – parfait.

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Test Blu-ray / Jiu Jitsu, réalisé par Dimitri Logothetis

JIU JIUTSU réalisé par Dimitri Logothetis, disponible en DVD et Blu-ray le 17 mars 2021 chez AB Vidéo.

Acteurs : Nicolas Cage, Alain Moussi, Marie Avgeropoulos, Frank Grillo, Tony Jaa, Rick Yune, JuJu Chan, Marrese Crump…

Scénario : Dimitri Logothetis & James McGrath, d’après leur roman graphique

Photographie : Gerardo Madrazo

Musique : Adam Dorn

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Un ancien ordre de combattants experts du Jiu Jitsu doit faire face à un extraterrestre vicieux afin de protéger la Terre. L’avenir de l’humanité repose sur eux…

2019 a été particulièrement chargé pour notre cher Nicolas Cage, entre le très bon Froide vengeance, l’intéressant Running with the Devil, le sublime Color Out of Space, l’anecdotique Kill Chain, les sympatoches Primal et Grande Isle, le comédien a su terminer les années 2010 – durant lesquelles il aura au final tourner 36 films – sur une bonne note, prouvant une fois de plus à ses détracteurs qu’il en avait encore sous le capot et que l’on pouvait compter sur lui, y compris dans ses multiples productions hasardeuses et calamiteuses. A l’annonce de Jiu Jitsu et de son nouveau look, nous avons tous eu peur. Mais réunir sur la même affiche Alain Moussi, Frank Grillo, Tony Jaa et Nicolas Cage, avouez que c’était finalement tentant ! En fait, il vaut mieux en savoir le moins possible sur Jiu Jitsu pour mieux « l’apprécier », car cette série B, que certains rapprocheront forcément plus de la dernière lettre de l’alphabet, vaut son pesant de cacahuètes. Car Jiu Jitsu est ni plus ni moins un remake de Predator de John McTiernan. Oui, il y a un alien dans ce film que nous imaginions plutôt comme un petit film de combat, peut-être un mix entre Street Fighter, Kickboxer et Mortal Kombat. Mais non, il s’agit bien d’un « hommage » au chef d’oeuvre de McT, dans lequel brille le non-jeu et l’absence de charisme d’Alain Moussi, absolument ridicule (même si nous ne lui dirions pas en face), qui se contente de répéter les répliques de ses partenaires en y ajoutant un point d’interrogation, du style « Il faut exterminer cet alien ! » « Exterminer cet alien ? », tout en essayant d’avoir un tant soit peu l’air concerné par ce qui se passe. Il faut le voir plisser les yeux pour simuler la tristesse avec son regard vide d’expression. Et que les fans de Nicolas Cage soient rassurés, même en tant que « second rôle », celui-ci est bien présent à l’écran et assure le show comme toujours en y croyant à fond, dur comme fer, tout en s’amusant à croiser le fer avec un extraterrestre et en refilant vite fait son chèque encore tout chaud au fisc qui lui colle au cul depuis dix ans. Jiu Jitsu est un divertissement honnête, pas inoubliable hein, mais qui passe agréablement le temps après avoir bien pris soin de déconnecter ses fonctions neurologiques et mentales.

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Test 4K UHD / Possession, réalisé par Andrzej Żuławski

POSSESSION réalisé par Andrzej Żuławski, disponible chez Le Chat qui fume en Combo Blu-ray + 4K UHD + CD, ainsi qu’en Box Ultra Collector limitée à 1500 exemplaires qui contient le film Possession en UHD et 2 Blu-ray, le CD de la musique du film, le livre Une histoire orale d’Andrzej Żuławski et la reproduction du dossier de presse d’origine.

Acteurs : Isabelle Adjani, Sam Neill, Margit Carstensen, Heinz Bennent, Johanna Hofer, Carl Duering, Shaun Lawton, Michael Hogben, Maximilian Rüthlein…

Scénario : Andrzej Żuławski & Frederic Tuten

Photographie : Bruno Nuytten

Musique : Andrzej Korzynski

Durée : 2h04

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Après un long et mystérieux voyage, Marc est de retour à Berlin où il retrouve son petit garçon Bob et son épouse Anna. Leur appartement est dans un état pitoyable et Anna est distante, agressive et sur les nerfs. Soupçonnant sa femme d’avoir un amant, Marc l’a fait suivre par un détective privé qui est assassiné dans des conditions particulièrement horribles.

Possession est une œuvre jusqu’au-boutiste. Un film qui pousse à la fois ses comédiens et les spectateurs dans leurs derniers retranchements, qui joue constamment avec les nerfs, mis alors à vif avec une caméra virevoltante, en quasi-lévitation, qui reflète l’hystérie individuelle et collective des protagonistes et qui semble souvent les caresser. Ce rapport amour/haine, se fait ressentir durant les deux longues heures de Possession, qui peuvent passer vite autant qu’elles paraissent parfois interminables. Le réalisateur polonais Andrzej Żuławski (1940-2016) met l’intellect de son audience à rude épreuve, en surfant sur un genre, le fantastique, mais qui le réfute finalement en voulant parler d’un sentiment pourtant bien universel, celui de l’amour et de la séparation. Il épuise également le corps de celui ou celle qui tente, tentera ou retentera l’expérience, celle de se concentrer et de donner toute son attention à ce film hors-normes et inclassable. Possession, c’est une vivisection, celle du coeur d’un artiste, qui observe les dégâts causés par une rupture conjugale, du point de vue anatomique, physique, sur la raison, sur la création, sur l’inspiration. On ressort lessivé, bouleversé, énervé, complètement sonné de Possession, qui emmène les spectateurs au bord du gouffre, qui lui fait voir les plus grandes saloperies. A l’instar de Maurice Pialat, autre tyran perfectionniste du cinéma, Andrzej Żuławski dresse le portrait d’hommes et de femmes en détresse d’amour, qui voient leur vie s’échapper et leurs repères s’écrouler, dans un monde – caractérisé par la présence du mur de Berlin, auprès duquel le tournage s’est déroulé – qui part aussi à vau-l’eau, qui se déchire et fait subir le même sort aux individus. Et c’est aussi magnifique que terrifiant. Enfin, même si Sam Neill n’a absolument rien à envier à sa partenaire, Possession c’est aussi l’une des plus grandes interprétations féminines de tous les temps, celle d’Isabelle Adjani, qui met ses tripes à l’air – autant que le metteur en scène, qui s’inspire très largement de sa situation personnelle – et marque à jamais les esprits.

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Test Blu-ray / Les Horreurs de Frankenstein, réalisé par Jimmy Sangster

LES HORREURS DE FRANKENSTEIN (The Horror of Frankenstein) réalisé par Jimmy Sangster, uniquement disponible dans le coffret Hammer – Tome 2 – 1970-1976 Sex & Blood – Édition Limitée Numérotée – Blu-ray + DVD, depuis le 30 novembre 2020 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Ralph Bates, Kate O’Mara, Veronica Carlson, Dennis Price, Jon Finch, Bernard Archard, Graham James, David Prowse…

Scénario : Jeremy Burnham & Jimmy Sangster, d’après les personnages de Mary Shelley

Photographie : Moray Grant

Musique : Malcolm Williamson

Durée : 1h35

Date de sortie initiale: 1970

LE FILM

Après avoir sciemment provoqué la mort de son père, Victor Frankenstein, jeune homme manipulateur et séducteur, reprend le flambeau et se livre à son tour à quelques expériences macabres. Il engage un pilleur de tombes pour lui fournir les matériaux nécessaires à son travail…

En 1957, les productions Hammer Film sortent sur grand écran Frankenstein s’est échappé – The Curse of Frankenstein, premier opus d’une saga cinématographique à succès réalisé par Terence Fischer. Peter Cushing interprète le Baron Victor Frankenstein face à Christopher Lee dans le rôle du monstre. En 1970, un nouveau film intitulé Les Horreurs de Frankenstein – The Horrors of Frankenstein voit le jour après quatre autres suites. Ce film se démarque de la saga. Cette fois-ci, le baron Frankenstein n’est plus joué par l’éternel Peter Cushing et Terence Fischer n’est pas derrière la caméra.

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Test Blu-ray / La Nuit déchirée, réalisé par Mick Garris

LA NUIT DÉCHIRÉE (Sleepwalkers) réalisé par Mick Garris, disponible en DVD et Blu-ray le 24 février 2021 chez BQHL Editions.

Acteurs : Brian Krause, Mädchen Amick, Alice Krige, Jim Haynie, Cindy Pickett, Ron Perlman, Mark Hamill…

Scénario : Stephen King

Photographie : Rodney Charters

Musique : Nicholas Pike

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1992

LE FILM

Charles Brady et sa mère Mary sont les derniers survivants d’une race de chasseurs nocturnes, qui n’appartient pas à notre monde, entretenant aussi des relations incestueuses. Ce sont des félidés ne pouvant rester en vie qu’en se nourrissant de la force vitale d’une jeune vierge. Capables de se métamorphoser et de cacher leur apparence de fauve sous un aspect humain rassurant, ils s’installent à Travis, petite ville tranquille de l’Indiana, et se mettent en chasse. Une seule chose peut les tuer : les chats.

Le réalisateur Mick Garris (né en 1951) est un habitué de l’univers de Stephen King et détient probablement le record d’adaptations à l’écran des œuvres du maître de l’horreur ! C’est en 1992 qu’il démarre sa collaboration avec le romancier, qui lui écrit le film La Nuit déchiréeSleepwalkers, un scénario original et non tiré d’un de ses livres. Suivront l’ambitieuse transposition du FléauThe Stand, minisérie diffusée dès 1994, une nouvelle adaptation de Shining en 1997, Quicksilver Highway, téléfilm à la fois basé sur les nouvelles Le Dentier claqueur (parue en 1993 dans le recueil Rêves et Cauchemars) de Stephen King et Le Corps politique de Clive Barker, Riding the Bullet (2004) d’après la nouvelle Un tour sur le Bolid’, puis DésolationDesperation en 2006, et enfin La Maison sur le lacBag of Bones réalisé pour la télévision en 2011. Mais pour l’heure, La Nuit déchirée est un thriller fantastique lorgnant vers la comédie, ou une comédie-fantastique c’est selon, qui commence de façon sérieuse et qui bifurque petit à petit vers le second degré. Il s’en dégage un côté nawak voire inclassable, qui rappelle l’univers de la série des Contes de la crypte, où brille la beauté insolente de la sublime Mädchen Amick, qui sortait alors de l’univers de Twin Peaks. Auréolé d’un joli succès commercial à sa sortie, La Nuit déchirée est rapidement devenu un petit film culte, sur lequel les années glissent doucement et qui demeure un divertissement quelque peu frappadingue et souvent jubilatoire.

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Test Blu-ray / Les Cicatrices de Dracula, réalisé par Roy Ward Baker

LES CICATRICES DE DRACULA (Scars of Dracula) réalisé par Roy Ward Baker, uniquement disponible dans le coffret Hammer – Tome 2 – 1970-1976 Sex & Blood – Édition Limitée Numérotée – Blu-ray + DVD, depuis le 30 novembre 2020 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Christopher Lee, Dennis Waterman, Jenny Hanley, Christopher Matthews, Patrick Troughton, Michael Ripper, Michael Gwynn, Wendy Hamilton…

Scénario : John Elder, d’après le roman de Bram Stocker

Photographie : Moray Grant

Musique : James Bernard

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 1970

LE FILM

Une petite fille est découverte morte avec deux marques de crocs sur le cou. Les fermiers de Kleinenberg reconnaissent l’auteur du crime: le sinistre comte Dracula. Ils décident d’agir immédiatement et marchent sur son château pour y mettre le feu. Mais tuer Dracula, prince des Ténèbres, n’est pas une tâche aisée. Bientôt, le comte reprend ses mauvais tours…

A la fin des années 50, la société Hammer Film Productions produit des longs-métrages mettant en tête d’affiche des monstres effrayants tel que Frankenstein. Un autre personnage fait également son apparition en 1958 : le comte Dracula avec un premier film intitulé Le Cauchemar de Dracula, réalisé par Terence Fischer et avec Christopher Lee dans le rôle-titre. Ce long-métrage est un succès et plusieurs films reprenant l’univers de ce vampire créé par Bram Stoker voient le jour. En 1970, Roy Ward Baker (The Anniversary, Dr Jekyll et Sister Hyde) est choisi par la Hammer pour réaliser le sixième film sur Dracula : Les Cicatrices de Dracula – Scars of Dracula. Christopher Lee y endosse pour la cinquième fois la cape du comte. Les années 70 sont une période difficile pour la Hammer qui mise sur un personnage mythique du cinéma et qui a participé à la renommée de leur société afin de renouer avec le succès.

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