Test Blu-ray / Waldo, détective privé, réalisé par Tim Kirkby

WALDO, DÉTECTIVE PRIVÉ (Last Looks) réalisé par Tim Kirkby, disponible en DVD et Blu-ray le 17 février 2022 chez Metropolitan Video.

Acteurs : Charlie Hunnam, Mel Gibson, Morena Baccarin, Rupert Friend, Clancy Brown, Lucy Fry, Jacob Scipio, Paul Ben-Victor, Method Man…

Scénario : Howard Michael Gould, d’après son roman

Photographie : Lyle Vincent

Musique : Peter Nashel

Durée : 1h50

Année de sortie : 2021

LE FILM

Charlie Waldo s’est fait virer avec perte et fracas de la police de Los Angeles. Il mène depuis une existence paisible, loin du monde. Sa vie solitaire s’achève lorsqu’il est engagé comme détective privé pour enquêter sur le meurtre de l’épouse d’Alistair Pinch, une vedette d’une série TV judiciaire. Cette affaire tordue est, pour Waldo, un retour choc dans le monde d’Hollywood, avec ses intrigues de couloirs, ses relations sulfureuses et ses stars capricieuses.

S’il était déjà apparu dans Retour à Cold Mountain d’Anthony Minghella (2003), Hooligans Green Street Hooligans (2005) de Lexi Alexander et Les Fils de l’homme Children of Men (2006) d’Alfonson Cuarón, le britannique Charlie Hunnam commence réellement à faire parler de lui avec la série Sons of Anarchy dès 2008. Le cinéma lui fait les yeux doux et on le retrouve tour à tour chez Guillermo Del Toro (Pacific Rim, Crimson Peak), James Gray (The Lost City of Z) et Guy Ritchie (Le Roi Arthur : La Légende d’Excalibur, The Gentlemen), sans toutefois trouver LE rôle qui fera de lui une star. Depuis l’arrêt de Sons of Anarchy en 2014 et après sept saisons, le comédien apparaît donc ici et là, comme s’il ne savait pas où aller ou comme si les réalisateurs ne savaient pas trop quoi faire de lui. C’est ainsi qu’il tient le haut de l’affiche de Waldo, détective privé Last Looks, mis en scène par Tim Kirkby, à qui l’on doit un Action Point (2018) avec Johnny Knoxville (qui aurait ouvert un parc d’attractions avec ses potes de Jackass), mais aussi toute une ribambelle de séries comme Look Around You, Journal d’une ado hors norme, The Alternative Comedy Experience, Grace et Frankie, Brockmire et prochainement The Pentaverate, de et avec Mike Myers. Dans cette comédie-policière, Charlie Hunnam joue un ex-flic vivant en ermite, qui va malgré lui reprendre du poil de la bête en étant mis sur une enquête se déroulant dans les coulisses d’Hollywood. S’il ne révolutionnera évidemment pas le genre, Waldo, détective privé n’en demeure pas moins un divertissement fort sympathique et de qualité, dans lequel le charisme de l’acteur fait mouche et où il donne la réplique au grand Mel Gibson, qui cachetonne à mort, mais qui le fait bien et nous fait marrer dans le rôle d’une star frappadingue de la télé. Ajoutez à cela le charme dévastateur de Morena Baccarin et vous obtenez un spectacle idéal pour passer deux heures sans vous ennuyer, même s’il restera pas grand-chose du film au final. Mais c’est déjà ça de pris.

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Test DVD / Un héros ordinaire, réalisé par Emilio Estevez

UN HÉROS ORDINAIRE (The Public) réalisé par Emilio Estevez, disponible en DVD le 17 février 2022 chez Metropolitan Video.

Acteurs : Alec Baldwin, Emilio Estevez, Jena Malone, Taylor Schilling, Christian Slater, Che Rhymefest Smith, Gabrielle Union, Jacob Vargas, Michael K. Williams, Jeffrey Wright…

Scénario : Emilio Estevez

Photographie : Juan Miguel Azpiroz

Musique : Tyler Bates & Joanne Higginbottom

Durée : 1h55

Année de sortie : 2018

LE FILM

Après l’arrivée soudaine d’une vague de froid, la bibliothèque publique de Cincinnati devient un refuge pour de nombreuses personnes démunies ou sans-abri, menés par un certain Jackson. Cela n’est pas sans poser quelques petits problèmes de cohabitation au sein de l’établissement d’autant plus que les SDF refusent fermement de quitter les lieux. Rapidement, leur sit-in devient un acte de désobéissance qui déclenche l’arrivée de la police antiémeute qui souhaite les expulser de ce centre de loisirs…

Tiens, il était passé où Emilio Estevez ? Si son frangin Charlie Sheen a longtemps fait les choux gras de la presse people tout en trustant la première place des acteurs les mieux payés de la télévision, Emilio n’a guère fait parler de lui depuis quand ? Un quart de siècle peut-être ? Le comédien culte (né en 1962) des années 1980 d’Oustiders de Francis Ford Coppola, de La Mort en prime Repo Man d’Alex Cox, de The Breakfast Club de John Hughes, d’Étroite surveillance Stakeout de John Badham, de Young Guns de Christopher Cain (et de sa suite) et même de Maximum Overdrive de Stephen King, commencera à se faire plus rare la décennie suivante. Car à part la trilogie des Petits Champions The Mighty Ducks et à la rigueur le fendard Alarme fatale Loaded Weapon 1 de Gene Quintano, il est difficile de se remémorer Emilio Estevez sans sa coupe mulet. C’est en fait derrière la caméra qu’il s’épanouira, aussi bien à la télévision (Le Protecteur The Guardian, Cold Case : Affaires classées, Les Experts : Manhattan, Numb3rs) qu’au cinéma avec l’intéressant film choral Bobby (2006), ainsi que The Way, la route ensemble (2010), pour lequel il offre à son père Martin Sheen l’un de ses plus beaux rôles, tout en lui donnant la réplique. Huit ans après ce film, Emilio Estevez revient à la mise en scène et s’octroie le premier rôle dans Un héros ordinaire The Public, où il s’entoure d’un casting soigné, d’Alec Baldwin à Jena Malone, en passant par Christian Slater et Jeffrey Wright, sans oublier l’excellente Taylor Schilling, star de la série Orange Is the New Black. Un héros ordinaire est un film indépendant qui repose essentiellement sur sa distribution impliquée, comprenez par là que chaque acteur a accepté de baisser son cachet habituel pour y apparaître, qui ne laissera évidemment pas beaucoup de souvenirs après coup car noyé dans la masse ou dans le tout-venant. Néanmoins, il se dégage une mélancolie de The Public, durant lequel on s’attache à l’ensemble des personnages et à cette petite histoire porteuse d’un message d’entraide. S’il ne se gravera assurément pas dans les mémoires, Un héros ordinaire contient quelques scènes sympathiques et mérite qu’on y accorde une projection.

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Test Blu-ray / Illusions perdues, réalisé par Xavier Giannoli

ILLUSIONS PERDUES réalisé par Xavier Giannoli, disponible en DVD et Blu-ray le 30 mars 2022 chez Gaumont.

Acteurs : Benjamin Voisin, Cécile de France, Vincent Lacoste, Xavier Dolan, Salomé Dewaels, Jeanne Balibar, André Marcon, Louis-Do de Lencquesaing, Gérard Depardieu, Jean-François Stévenin…

Scénario : Xavier Giannoli & Jacques Fieschi, d’après le roman d’Honoré de Balzac

Photographie : Christophe Beaucarne

Durée : 2h30

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Lucien est un jeune poète inconnu dans la France du XIXème siècle. Il a de grandes espérances et veut se forger un destin. Il quitte l’imprimerie familiale de sa province natale pour tenter sa chance à Paris, au bras de sa protectrice. Bientôt livré à lui-même dans la ville fabuleuse, le jeune homme va découvrir les coulisses d’un monde voué à la loi du profit et des faux-semblants. Une comédie humaine où tout s’achète et se vend, la littérature comme la presse, la politique comme les sentiments, les réputations comme les âmes. Il va aimer, il va souffrir, et survivre à ses illusions.

L’oeuvre dense d’Honoré de Balzac a toujours inspiré le cinéma et ce depuis les débuts du septième art. Toutefois, les adaptations réalisées pour le grand écran se faisaient rares. On peut évidemment citer La Belle Noiseuse (1991) et Ne touchez pas la hache (2007) de Jacques Rivette, Le Colonel Chabert (1994) d’Yves Angelo ou bien encore La Maison Nucingen (2008) de Raul Ruiz. Le hasard du calendrier fait que deux longs-métrages se sont récemment succédés, Eugénie Grandet de Marc Dugain et surtout Illusions perdues de Xavier Giannoli. Il faut remonter à 1966 et se tourner vers la télévision pour retrouver une transposition du roman d’apprentissage Illusions perdues, une mini-série dans laquelle Yves Rénier incarnait Lucien de Rubempré. Mais c’est tout ! Illusions perdues version 2021 part déjà sur une base aussi solide qu’excitante, avec la présence derrière la caméra de Xavier Giannoli, un de nos plus précieux auteurs, qui signe ici son huitième film en près de vingt ans. Le réalisateur des Corps impatients (2003), Une aventure (2005), Quand j’étais chanteur (2006), À l’origine (2009), Superstar (2012), Marguerite (2015) et L’Apparition (2018) s’associe avec le scénariste Jacques Fieschi pour la troisième fois de sa carrière, les deux collaborateurs s’appropriant le roman original, issu de l’ensemble dit de La Comédie humaine, qui rappelons-le avait été publié en trois parties, entre 1837 et 1843, Les Deux Poètes, Un grand homme de province de Paris (sur lequel le film se concentre essentiellement) et Les Souffrances de l’inventeur. Ce triptyque, pilier important dans l’oeuvre de Balzac, devient donc un film au souffle romanesque d’une durée colossale de 2h30, sans aucun temps mort, aux dialogues renversants, à la mise en scène virtuose et magistralement interprétée par un casting extraordinaire. Avec son quasi-million d’entrées au cinéma et son triomphe récent à la dernière cérémonie des César où il a remporté sept compressions, Illusions perdues est ce qu’on peut appeler un chef d’oeuvre instantané.

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Test Blu-ray / Aline, réalisé par Valérie Lemercier

ALINE réalisé par Valérie Lemercier, disponible en DVD, Blu-ray et Édition collector limitée – Blu-ray + DVD + CD Bande originale du film le 16 mars 2022 chez Gaumont.

Acteurs : Valérie Lemercier, Sylvain Marcel, Danielle Fichaud, Roc Lafortune, Antoine Vézina, Pascale Desrochers, Jean-Noël Brouté, Victoria Sio…

Scénario : Valérie Lemercier & Brigitte Buc

Photographie : Laurent Dailland

Musique : Avec la voix de Victoria Sio

Durée : 2h05

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Portée par sa famille et son grand amour, la 14ème enfant d’une famille modeste Québécoise va devenir la plus grande chanteuse planétaire.

Maintes fois reporté en raison de la pandémie, Aline a pu enfin débouler sur les écrans français le 10 novembre 2021. La critique a été très élogieuse, mais on ne peut pas dire que le public ait réellement suivi avec « seulement » 1,3 million de spectateurs en bout de course, ce qui est évidemment léger si l’on tient compte des quasi-25 millions d’euros de budget que le film a coûté. Si Aline s’est sûrement bien vendu à l’étranger (y compris aux Etats-Unis), Valérie Lemercier n’aura pas réussi à retrouver l’engouement populaire qu’elle avait connu en 2005 avec Palais Royal ! (2,8 millions d’entrées). En fait, Aline laisse une drôle d’impression. Il s’agit assurément du plus grand travail derrière la caméra de la réalisatrice, l’argent se voit à l’écran, le cadre large est superbe, la photographie est du même acabit, les comédiens sont formidables, Valérie Lemercier en tête et celle-ci n’a d’ailleurs pas démérité le César de la meilleure actrice octroyé lors de la dernière cérémonie des compressions dorées. Toutefois, on ne sait pas trop quoi en penser de son film. C’est sympa, rien à redire là-dessus, mais on finit par se demander le réel intérêt de cette entreprise. En l’état, Aline est une déclaration d’amour de Valérie Lemercier à Céline Dion, sentiment et passion qui transpirent à chaque plan pour son « vrai » sujet, et même si ce biopic sort du rang grâce à la personnalité et aux partis-pris singuliers de la cinéaste, scénariste et comédienne, l’ensemble s’apparente souvent à une illustration de la page Wikipédia de la chanteuse québécoise. Mais en même temps, le film est bien mieux que ça. Bref, on ne sait pas très bien sur quel pied danser, enfin c’est compliqué…Et je compte bien découvrir moi-même à travers cette chronique, si Aline est un bon film ou non…

À la fin des années 1960, au Québec, naît Aline (inspirée de Céline Dion), quatorzième et dernier enfant de Sylvette et Anglomard Dieu. Dans cette famille où la musique est reine, Aline se découvre un véritable talent pour le chant. Le producteur de musique Guy-Claude (inspiré par René Angélil), lorsqu’il entend cette magnifique voix, n’a plus qu’une idée en tête : faire d’Aline la plus grande chanteuse au monde. Entre le soutien de sa famille et son amour avec Guy-Claude, Aline va devenir l’une des plus grandes stars internationales de la chanson.

Valérie Lemercier a toujours été une actrice et une auteure à part dans le panorama cinématographique hexagonal. Aussi à l’aise en bourgeoise en polo Lacoste (Les Visiteurs, qui lui vaudra un César) ou en tailleur Chanel (L’Opération Corned-Beef), qu’en parisienne à fleur de peau (Vendredi soir de Claire Denis, une de ses plus grandes prestations dramatiques) ou en directrice de marketing raciste (Agathe Cléry), la comédienne aura surtout étonnamment brillé en tant que second rôle au cinéma, chez Gérard Jugnot (Casque bleu), Danièle Thompson (Fauteuils d’orchestre), Gabriel Julien-Laferrière (Neuilly sa mère! et sa suite) et les deux Petit Nicolas de Laurent Tirard. Finalement, Valérie Lemercier n’a jamais été aussi bien servi que par elle-même, puisqu’elle se sera offert le rôle principal dans chacun de ses six longs-métrages en tant que cinéaste.

Dans cette fonction, elle en a fait du chemin depuis Quadrille (1997), d’après la pièce de théâtre de Sacha Guitry, qui à l’époque n’avait coûté que quatre « petits » millions d’euros, exercice de style qui avait attiré 135.000 curieux. Aline vient couronner à la fois l’actrice et la metteuse en scène. On sent que Valérie Lemercier connaît à fond (après un an de recherches très intensives) celle dont elle a décidé de raconter la vie en s’inspirant des grands épisodes de son existence, tout en livrant une œuvre de fiction, d’où le changement des prénoms et avoir ainsi la liberté de jouer comme elle le souhaite avec ses protagonistes. Et surtout, en se focalisant sur un élément, certes attendu, mais dont on ne soupçonnait pas qu’il deviendrait le sujet principal du film, l’histoire d’amour fusionnelle entre Aline et Guy-Claude Kamar, autrement dit entre Céline Dion et René Angélil. Outre l’importance accordée à la reconstitution des événements de la vie de Cé-Al-ine (énorme boulot sur les costumes, les coiffures, les décors…), cette relation devient le moteur du récit. Face à Valérie Lemercier, on découvre l’imposant Sylvain Marcel, comédien québécois, dont la ressemblance avec son modèle est parfois troublante, dont la prestation sera accompagnée d’une nomination aux César en 2022. Au-delà de ce mimétisme, et cela est d’ailleurs valable pour l’ensemble du casting, on finit par oublier « qu’un tel est la représentation de », car les « personnages » s’avèrent immédiatement attachants, la réalisatrice ayant rassemblé des acteurs du cru exceptionnels, à l’instar de Danielle Fichaud qui incarne Sylvette, la mère d’Aline, nommée cette année elle aussi pour le César de la meilleure actrice dans un second rôle.

Aline est une comédie-dramatico-romantico-musicale canado-française dont les ellipses pourront déconcerter certains fans de Céline Dion, car après la découverte du talent hors-norme de cette petite fille de 12 ans (interprétée là aussi par Valérie Lemercier grâce à la magie des effets spéciaux), tout s’enchaîne très vite durant les 90 minutes restantes. On ne s’ennuie pas une seconde, le rythme est déchaîné, comme s’il était branché sur l’énergie de son personnage principal, la B.O. mixe à la fois les tubes de la star (chantés ici par l’incroyable Victoria Sio) et ceux issus d’un juke-box élégant et racé, c’est beau à regarder, émouvant à souhait, peut-être pas aussi drôle qu’espéré, mais là encore, la cinéaste n’a pas voulu tomber dans la caricature ou la parodie. Aline est un long-métrage ambitieux et sérieux, qui montre les hauts et les bas de l’artiste qu’il dépeint, ainsi que les joies, les peines, les doutes. Tout n’est pas rose dans cette vie faite de paillettes. Dans la dernière partie (qui rappelle celle du récent A star is born de Bradley Cooper), Aline tente de concilier à la fois sa vie de famille et le « monstre » qu’elle a créé, chantant durant près de quinze ans à Las Vegas, pour se rendre compte qu’elle n’aura eu de cesse de faire l’aller-retour entre sa villa de rêve et la salle de concert, sans rien connaître d’autre que la scène et surtout le bonheur d’être avec celui qu’elle aime et ses trois enfants. C’est sur ce dernier point qu’Aline, véritable fable sensible, tendre et bienveillante, emporte finalement l’adhésion, bien au-delà de « Valérie Lemercier qui imite Céline Dion ».

Car si l’on a toujours su qu’elle était sûrement l’une de nos plus grandes actrices de comédie, beaucoup semblent avoir découvert qu’elle était aussi tout simplement une immense comédienne. J’ai donc aimé Aline.

LE BLU-RAY

Aline débarque dans les bacs en DVD, Blu-ray et même en Édition collector limitée – Blu-ray + DVD + CD Bande originale du film, grâce aux bons soins de Gaumont. Le menu principal est animé sur le légendaire I’m Alive.

On s’attendait à plus…nous ne trouvons en effet que trois featurettes de trois minutes chacune, revenant sur la genèse du projet, l’écriture du scénario, le travail sur les décors et les costumes, la préparation physique intensive, les partis-pris et les intentions de la réalisatrice, le casting, la réinterprétation de seize chansons de Céline Dion par Victoria Sio et les effets spéciaux numériques. Aux nombreuses images de tournage, s’ajoutent les interviews de Valérie Lemercier, la chef décoratrice Emmanuelle Duplay, la chef costumière Catherine Leterrier, Victoria Sio…

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

On ne saurait faire mieux. Pour son sixième long métrage, Valérie Lemercier a de nouveau jeté son dévolu sur le talentueux et éclectique chef opérateur Laurent Dailland (Marie-Francine, La Cité de la peur, Le Goût des autres). Les partis pris esthétiques originaux sont magnifiquement rendus à travers ce Blu-ray d’une folle élégance avec des couleurs saturées. Le piqué est affûté, les contrastes fabuleusement riches, les détails sont abondants aux quatre coins du cadre large comme sur les gros plans, tandis que le codec AVC consolide l’ensemble avec fermeté, y compris sur les scènes se déroulant dans la pénombre ou en intérieur.

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre un mixage DTS-HD Master Audio particulièrement bluffant, surtout dans les scènes chantées, mais également dans les séquences plus calmes. En fait, toutes les scènes peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec des effets qui environnent le spectateur. Les effets annexes sont présents et dynamiques. De son côté, le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film. Une piste 2.0 est aussi de la partie, ainsi qu’une piste Audiodescription et les sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants.

Crédits images : © Gaumont / Copyright RECTANGLE PRODUCTIONS/GAUMONT/TF1 FILMS PRODUCTION, DE L’HUILE/ PRODUCTIONS CARAMEL FILM INC./PCF ALINE LE FILM INC./BELGA PRODUCTIONS / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / L’Autoroute de l’enfer, réalisé par Ate de Jong

L’AUTOROUTE DE L’ENFER (Highway to Hell) réalisé Ate de Jong, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 10 mars 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Patrick Bergin, Adam Storke, Chad Lowe, Kristy Swanson, Pamela Gidley, Jarrett Lennon, C.J. Graham, Richard Farnsworth…

Scénario : Brian Helgeland

Photographie : Robin Vidgeon

Musique : Hidden Faces

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1991

LE FILM

Décidés à se marier malgré l’opposition de leurs familles, Charlie et Rachel se rendent à Las Vegas. Ils vont croiser la route du sergent Bedlam, une sorte de flic zombie qui enlève Rachel et disparaît. Charlie découvre que pour retrouver sa fiancée, il doit aller en Enfer.

Quand on parle de Brian Helgeland, on évoque tour à tour L.A Confidential (1997) de Curtis Hanson, merveilleuse adaptation du roman éponyme de James Ellroy récompensée par deux Oscars, Mystic River (2003) de Clint Eastwood, une autre transposition, celle d’un des meilleurs livres de Dennis Lehane, film lui qui sera lui aussi lauréat de deux belles statuettes dorées, Payback (1999), même si renvoyé avant la fin du tournage, avant qu’une Directors’s Cut ne soit dévoilée en 2006. Brian Helgeland est un nom connu des cinéphiles. On oublie un peu plus facilement ce qu’il a fait par la suite, Man on fire et L’Attaque du métro 123 de Tony Scott, Green Zone de Paul Greengrass, Salt de Phillip Noyce, Robin des Bois de Ridley Scott, ainsi que ses propres mises en scène, Chevalier A Knight’s Tale (2001), Le Purificateur The Order (2003), ou bien Legend (2015), dans lequel Tom Hardy a cette mauvaise idée de jouer un double-rôle et donc d’être deux fois plus irritant. On connaît encore moins ses débuts, placés sous le signe du film d’épouvante. Emballés par leur collaboration sur La Ligne du diable 976-EVIL, Robert Englund, dont il s’agissait du premier film en tant que réalisateur, et Brian Helgeland se retrouvent sur le quatrième opus de la série Freddy Krueger, Le Cauchemar de Freddy A Nightmare on Elm Street 4: The Dream Master (1988) de Renny Harlin. Puis, après deux épisodes de la série Vendredi 13, le scénariste signe le script de L’Autoroute de l’enfer Highway to Hell, connu aussi en France sous le titre Bienvenue en enfer. En revanche, le réalisateur néerlandais Ate de Jong demeure totalement oublié. Pourtant, en dépit d’une exploitation limitée à sa sortie, L’Autoroute de l’enfer est devenu un film chéri par les aficionados du genre. Comédie horrifique et fantastique, survoltée, menée sur un train d’enfer, interprétée par des comédiens en mode frappadingue, dans de superbes décors, avec des effets spéciaux cheap et néanmoins très réussis, Highway to Hell (ne cherchez pas, il n’y a aucun lien avec la chanson d’AC/DC ici) s’apparente à un rollercoaster déglingué, aux armatures fragiles, mais dans lequel on prend place volontiers, pour être brinquebalé de tous les côtés. Ça fait un bien fou !

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Test DVD / Le Jour se lève et les conneries commencent, réalisé par Claude Mulot

LE JOUR SE LÈVE ET LES CONNERIES COMMENCENT réalisé par Claude Mulot, disponible en DVD depuis le 8 septembre 2016 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Gérard Surugue, François Domange, Gérard Darier, Eva Harling, Maurice Risch, Jacques Legras, Henri Guybet, Jane Chaplin, Robert Rollis, Philippe Castelli…

Scénario : Claude Mulot & Bruno Trompier

Photographie : Carlo Carlini

Musique : Jacques Assuérus

Durée : 1h22

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Ils sont trois. Trois inséparables copains liés par l’âge, l’approche de la trentaine, par une même aversion pour le travail, et une constante fringale de plaisirs. Tant bien que mal, ils fuient leurs responsabilités, profitent des autres, vivent en parasite et déploient des trésors d’imagination pour importuner, ennuyer ou provoquer leur prochain…

Entre La Femme-objet avec Marilyn – Patinette – Jess et Richard – Queue de béton – Allen et le très beau Black Venus, Claude Mulot (La Rose écorchée, La Saignée) s’octroyait une récréation dans le registre de la comédie, en rassemblant quelques-uns de ses innombrables copains, avec un film au titre à rallonge (comme cette phrase d’ailleurs), typique des années 1980, Le Jour se lève et les conneries commencent. Un nanar vrai de vrai, mais fait avec le coeur et dans le but vraisemblablement unique de se marrer un bon coup. Résultat des courses, se succèdent à l’écran Henri Guybet, Maurice Risch, Michel Modo, Jacques Legras, Robert Rollis, Philippe Castelli, Jean Cherlian, dans une sorte d’Expendables franchouillard, qui s’apparente à un hymne à la paresse. Nos trois protagonistes principaux, interprétés par François Dommange (3 hommes et un couffin), Gérard Darier (Camille Claudel) et Gérard Surugue (Il y a des jours…et des lunes), dont l’alchimie ne prend pas vraiment, mais on s’en fiche, sont rattrapés par le monde adulte et ses responsabilités, alors qu’ils sont en train de dire adieu à leur troisième décennie passée sur Terre et à rien y glander. Si Le Jour se lève et les conneries commencent vaut bien qu’on lui accorde un petit visionnage, c’est en raison de la présence inattendue – mais pas tant que ça en fait, puisqu’il s’agissait d’un des meilleurs amis de Claude Mulot – de Johnny Hallyday, qui revient à plusieurs reprises dans le film, dans une sorte de running gag amusant. Voici en tout cas un bon candidat pour votre soirée nanar du samedi soir !

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Test Blu-ray / Une langouste au petit déjeuner, réalisé par Giorgio Capitani

UNE LANGOUSTE AU PETIT DÉJEUNER (Aragosta a colazione) réalisé par Giorgio Capitani, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 25 août 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Enrico Montesano, Claude Brasseur, Janet Agren, Claudine Auger, Silvia Dionisio, Roberto Della Casa, Geoffrey Copleston, Letizia D’Adderio…

Scénario : Laura Toscano, Franco Marotta, Jacques Dorfmann & Guy Lionel

Photographie : Carlo Carlini

Musique : Piero Umiliani

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1979

LE FILM

Enrico est un représentant de commerce qui ne réussit pas dans son métier, ce que lui reprochent sa femme et sa fille. Il rate son suicide, et cherche du réconfort auprès d’un de ses amis, qui lui demande un service en échange.

Pour les cinéphiles, Giorgio Capitani (1927-2017) reste surtout le réalisateur du péplum Le Grand défi : Hercule, Samson, Maciste, et Ursus, les invincibles Ercole, Sansone, Maciste e Ursus gli invincibili, dans lequel Alan Steel et Howard Ross se partageaient les exploits. Ancien assistant de Vittorio Cottafavi (Les Cents Cavaliers), pour lequel il a écrit quelques films, Giorgio Capitani se spécialise dans la comédie. Il dirige Vittorio Gassman dans Pleins Feux sur l’archange L’arcangelo (1969), la divine Catherine Spaak dans Mais qui donc porte la culotte ? La schiava io ce l’ho e tu no (1973), Sophia Loren, Marcello Mastroianni et Aldo Maccione dans La Pépée du gangster La pupa del gangster (1975). L’une de ses rencontres importantes dans le métier restera celle avec l’acteur Enrico Montesano, méconnu en France, mais grande vedette dans son pays, avec lequel il fera quatre comédies, Les Bonshommes Pane, burro e marmellata (1977), Io tigro, tu tigri, egli tigra (1978), Une langouste au petit déjeuner Aragosta a colazione (1979) et Je hais les blondes Odio le bionde (1980). Le film qui nous concerne aujourd’hui, leur troisième collaboration, est une coproduction franco-italienne, dans laquelle Enrico Montesano donne la réplique à Claude Brasseur, dans une de ses rares incursions dans le cinéma transalpin. Honnêtement, nous n’attendions pas grand-chose de cette comédie et nous sommes très agréablement surpris. Car on rit du début à la fin devant cette Langouste au petit déjeuner ! On rit, même vraiment de bon coeur devant toutes les catastrophes déclenchées par le personnage principal ! Enchaînement ininterrompu de gags, soulignés par une musique pouët-pouët comme on les aime de Piero Umiliani (Tropique du Cancer, Viva Django, Il Vigile), Aragosta a colazione avait tout du nanar sur le papier, mais se révèle être un vaudeville survitaminé très influencé par La Party The Party (1968) de Blake Edwards, mené à cent à l’heure et formidablement interprété, y compris par un casting féminin à se damner, composé de Silvia Dionisio, Claudine Auger et Janet Agren.

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Test Blu-ray / 3 hommes et un couffin, réalisé par Coline Serreau

3 HOMMES ET UN COUFFIN réalisé par Coline Serreau, disponible en DVD et Blu-ray le 8 mars 2022 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Roland Giraud, Michel Boujenah, André Dussollier, Dominique Lavanant, Philippine Leroy-Beaulieu, Annick Alane…

Scénario : Coline Serreau

Photographie : Jean-Yves Escoffier & Jean-Jacques Bouhon

Durée : 1h46

Date de sortie initiale : 1985

LE FILM

« Un copain déposera un colis et passera le reprendre plus tard ». Tel est le message laissé par Jacques, avant son départ pour le Japon, à ses deux compères Pierre et Michel avec lesquels il partage un luxueux appartement. Comme prévu, le colis arrive et à la stupéfaction générale, il s’agit d’un bébé… Adieu liberté et aventures sans lendemain.

Ce film a été un phénomène mondial. Plus de dix millions d’entrées en France, 2,5 millions en Allemagne, près de 35 millions en Union Soviétique, suivi d’un remake US – Trois hommes et un bébé Three Men and a Baby – deux ans plus tard réalisé par Leonard Nimoy, qui connaîtra lui-même une suite en 1990 intitulée Tels pères, telle fille 3 Men and a Little Lady, mise en scène par Emile Ardolino, avant qu’une séquelle du film original soit finalement mise en chantier en 2002, 18 ans après, qui ne connaîtra pas du tout (euphémisme) le même engouement. Tout le monde connaît 3 hommes et un couffin, le troisième long-métrage de Coline Serreau, le plus grand succès en France au box-office de l’année 1985, très loin devant Rambo 2 : la mission (5,9 millions d’entrées) et Les Spécialistes (5,3 millions d’entrées), mais aussi et surtout le plus gros hit des années 1980, qui apparaît aujourd’hui au 22è rang de tous les temps en termes d’entrées, entre Taxi 2 de Gérard Krawczyk et Les Canons de Navarone de J. Lee Thompson. Que reste-t-il de 3 hommes et un couffin presque quarante ans après sa sortie ? Un modèle de comédie, qui parvient à faire oublier son quasi-huis clos (le film se déroulant essentiellement dans l’appartement des trois personnages principaux) par le charisme, l’immense talent et l’alchimie de ses immenses comédiens, ainsi que ce parfait équilibre fragile entre le rire et l’émotion. Succession de dialogues entrés dans le langage courant et de scènes cultes, 3 hommes et un couffin est un chef d’oeuvre universel et intemporel.

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Test Blu-ray / Le Trésor du Petit Nicolas, réalisé par Julien Rappeneau

LE TRÉSOR DU PETIT NICOLAS réalisé par Julien Rappeneau, disponible en DVD et Blu-ray le 23 février 2022 chez Warner Bros.

Acteurs : Ilan Debrabant, Audrey Lamy, Jean-Paul Rouve, Pierre Arditi, Grégory Gadebois, Jean-Pierre Darroussin, Adeline D’Hermy, Noémie Lvovsky, François Morel…

Scénario : Mathias Gavarry & Julien Rappeneau, d’après l’oeuvre de René Goscinny & Jean-Jacques Sempé

Photographie : Vincent Mathias

Musique : Martin Rappeneau

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Dans le monde paisible du Petit Nicolas, il y a Papa, Maman, l’école, mais surtout, sa bande de copains. Ils s’appellent Les Invincibles, mais ils sont avant tout inséparables. Du moins le pensent-ils. Car quand Papa reçoit une promotion et annonce que la famille doit déménager dans le sud de la France, le petit monde de Nicolas s’effondre. Comment imaginer la vie sans ses meilleurs amis ? Sans les croissants d’Alceste, les lunettes d’Agnan, les bêtises de Clotaire, loin de leur cher terrain vague ? Aidé par ses copains, Nicolas se met en quête d’un mystérieux trésor qui pourrait lui permettre d’empêcher ce terrible déménagement.

Le Petit Nicolas de Laurent Tirard avait triomphé avec plus 5,5 millions de spectateurs dans les salles en 2009. Un très beau succès. Après un épisode d’Astérix également réussi, mais qui s’était soldé par un échec commercial plutôt conséquent, le réalisateur revenait cinq ans plus tard à l’univers des génies René Goscinny et Jean-Jacques Sempé, avec une nouvelle aventure de Nicolas, Les Vacances du Petit Nicolas. Doté d’un budget similaire à celui du premier opus, plus de vingt millions d’euros, ce deuxième film faisait la part belle aux parents, qui redoublaient d’énergie pour faire marrer les mioches. Résultat des courses, tout le monde s’est senti quelque peu trahis, puisque le personnage de Nicolas y était cette fois quasiment transparent, tout comme sa bande de potes de vacances, loin d’être aussi attachante que celle de son école habituelle, Alceste, Geoffroy, Clotaire, Eudes… Cette seconde mouture avait néanmoins attiré près de 2,5 millions de français au cinéma. Nous pensions que Le Petit Nicolas n’apparaîtrait plus sur le grand écran et nous avions tort. Le revoilà avec un nouveau visage, celui d’Ilan Debrabant, vu dans Roulez jeunesse de Julien Guetta et 10 jours sans maman de Ludovic Bernard, qui succède ainsi à Maxime Godart et Mathéo Boisselier. S’il n’est pas le meilleur interprète du rôle (on reste attaché au premier), celui-ci ressemble vraiment au légendaire dessin de Sempé. Contrairement au second opus, Le Trésor du Petit Nicolas trouve le bon équilibre entre le monde des enfants et celui des parents de Nicolas. Exit Valérie Lemercier et Kad Merad, place à Audrey Lamy et Jean-Paul Rouve, qui apportent une sensibilité différente au récit, surtout le second, bien plus convaincant et naturel que son prédécesseur. En toute honnêteté, on ne misait pas un kopeck sur ce troisième volet, par ailleurs indépendant, mais il se dégage un vrai charme du film réalisé par Julien Rappeneau. En dépit d’une première partie redondante avec ce qui avait été installé dans les deux épisodes précédents, Le Trésor du Petit Nicolas acquiert finalement son rythme de croisière et cueille le spectateur adulte là où il s’y attendait le moins, l’émotion. Une agréable surprise donc, qui s’est malheureusement planté à sa sortie avec seulement un peu plus que 500.000 entrées…Séance rattrapage.

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Test 4K UHD / Sexe, Mensonges et Vidéo, réalisé par Steven Soderbergh

SEXE, MENSONGES ET VIDÉO (Sex, Lies, and Videotape) réalisé par Steven Soderbergh, disponible en Édition Collector DVD, Blu-ray et 4K Ultra HD + Blu-ray le 15 février 2022 chez L’Atelier d’Images.

Acteurs : James Spader, Andie MacDowell, Peter Gallagher, Laura San Giacomo, Ron Vawter, Steven Brill, Alexandra Root, Earl T. Taylor, David Foil…

Scénario : Steven Soderbergh

Photographie : Walt Lloyd

Musique : Cliff Martinez

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1989

LE FILM

Graham Dalton a un étrange secret : il collectionne en cassettes vidéo des témoignages de femmes qui lui confient leur vie sexuelle. De retour dans sa ville natale après une longue absence, il retrouve un ancien ami qui a “réussi” et sa femme. L’arrivée de Graham va perturber le couple et les évènements vont prendre une tournure inattendue…

En 1989, Steven Soderbergh a 26 ans et de son propre aveu ne croit pas trop au potentiel de son premier long-métrage, Sexe, Mensonges et VidéoSex, Lies and Videotape, mis à part le fait que ce film – destiné premièrement à la VHS – pourrait lui servir pour, éventuellement, trouver un boulot dans le monde du cinéma, en ajoutant au passage une ligne à son C.V. Résultat des courses, la Palme d’or au Festival de Cannes (il est alors le plus jeune cinéaste à recevoir cette distinction après Louis Malle), le Prix d’interprétation masculine pour James Spader, le Prix FIPRESCI, quatre Film Independent Spirit Awards, trois nominations aux Golden Globes, deux aux BAFTA et une aux Oscars, sans oublier le Prix du public à Sundance. Sexe, Mensonges et Vidéo est une révolution dans le cinéma indépendant américain et devient l’un des films les plus rentables, puisque produit pour 1,2 million de dollars, 25 millions de billets verts sont recueillis, tandis que près d’1,5 million de spectateurs se ruent dans les salles françaises en octobre 1989. Près de 35 ans après sa sortie, que reste-t-il de Sexe, Mensonges et Vidéo ? Un drame doux-amer, qui dissimule une ironie mordante sous son vernis glacé, qui place le spectateur comme témoin « privilégié » du quotidien d’une femme et de son époux en crise, et de la présence des deux éléments perturbateurs, qui vont faire exploser, ou imploser c’est selon, ce couple qui a à la fois perdu le dialogue, mais aussi l’alchimie physique, si elle a existé un jour. Étrangement, Sexe, Mensonges et Vidéo à peu vieilli, si ce n’est au niveau des coupes de cheveux bien sûr, et prendre de la bouteille lui a même fait beaucoup de bien. Le génie d’un des cinéastes les plus intéressants, éclectiques et prolifiques de la fin du XXè siècle, et même du début du XXIè siècle en fait, éclate littéralement et revenir à la source de sa carrière est chaque fois toujours plus revigorant.

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