Test Blu-ray / L’Odyssée du sous-marin Nerka, réalisé par Robert Wise

L’ODYSSÉE DU SOUS-MARIN NERKA (Run Silent, Run Deep) réalisé par Robert Wise, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 22 juillet 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Clark Gable, Burt Lancaster, Jack Warden, Brad Dexter, Don Rickles, Nick Cravat, Joe Maross, Mary LaRoche, Eddie Foy III, Rudy Bond…

Scénario : Jon Gay, d’après le roman d’Edward L. Beach

Photographie : Russell Harlan

Musique : Franz Waxman

Durée : 1h29

Année de sortie : 1958

LE FILM

En 1942, pendant le conflit américano-japonais, le sous-marin du commandant Richardson est coulé par le submersible nippon, l’Akikaze. Rongé par ce mauvais souvenir, il se voit confier la direction d’un nouveau sous-marin, le Nerka, au détriment de Jim Bledsoe, son second. Après des mois d’entraînement intensif, Richardson a l’occasion de prendre sa revanche pendant l’attaque de Pearl Harbor.

À la poursuite d’Octobre rouge, Le Bateau, Le Chant du loup, 20 000 lieues sous les mers, USS Alabama, K-19 – Le Piège des profondeurs, U-571, chaque cinéphile visualise immédiatement le sous-marin de ces classiques et même chefs d’oeuvre du septième art. Mais avant ceux-ci, il fait remonter loin, très loin en arrière pour retrouver les origines de ce sous-genre à part entière, autrement dit le film de guerre de sous-marin. Parmi les opus notables et matriciels on trouve L’Espion noir Spy in Black (1939) de Michael Powell, première d’une fructueuse et mythique collaboration qui va durer près de quinze ans avec le scénariste Emeric Pressburger, remarquable film d’espionnage britannique comprenant une dimension documentaire exemplaire, surtout en ce qui concerne les séquences dévoilant le fonctionnement du sous-marin, qui happe le spectateur dès les premières scènes, pour ne plus le lâcher pendant 1h20 jusqu’à l’épatante bataille navale. On doit l’autre étape importante et même décisive à René Clément et à son film Les Maudits (1947), Grand Prix à Cannes, prototype même du film de sous-marin (décor reconstruit à l’échelle dans les studios de la Victorine à Nice) qui explosait alors au milieu des années 40. Témoin de son époque, le réalisateur français se penche sur la déchéance des perdants de la Seconde Guerre mondiale en plaçant ses personnages dans un lieu clôt où émergent petit à petit des règlements de compte souvent fatals. René Clément tire parti de son décor exigu grâce à une réalisation inventive, moderne et raffinée, usant de la caméra portée et d’angles inédits afin de créer une atmosphère étouffante et anxiogène avec un souci constant du réalisme renvoyant au documentaire. Outre-Atlantique, il faut attendre 1957 pour que le film de sous-marin rebondisse à nouveau avec Torpilles sous l’Atlantique The Enemy Below de Dick Powell, avec Robert Mitchum et Cud Jürgens, suivi de près par L’Odyssée du sous-marin NerkaRun Silent, Run Deep (1958). Ce dernier est signé par l’immense Robert Wise, alors entre Femmes coupablesUntil They Sail, avec Jean Simmons Joan Fontaine Paul Newman et Piper Laurie, et Je veux vivre ! I Want to Live!, qui vaudra à Susan Hayward l’Oscar de la meilleure actrice. À l’instar de Richard Fleischer, le cinéaste a toujours su s’approprier un sujet qu’on lui proposait. L’Odyssée du sous-marin Nerka est écrit par John Gay (Le Clan des irréductibles, Soldat bleu, Les Quatre cavaliers de l’apocalypse), habituellement scénariste pour la télévision et qui faisait ici ses débuts au cinéma, d’après un roman d’Edward L. Beach. Si Run Silent, Run Deep n’a pas connu le succès escompté à sa sortie, ses partis-pris sont devenus pour ainsi dire le cahier des charges des films de sous-marin qui allaient suivre. Rares sont les séquences qui se déroulent à l’extérieur du bâtiment, à part bien sûr durant le premier acte qui expose le contexte et les personnages, le principal de l’action étant centrée dans le Nerka avec ses hommes à bord qui communiquent avec le jargon technique approprié. Robert Wise, ancien monteur (chez William Dieterle, Orson Welles et Richard Wallace) apporte sa virtuosité habituelle à ce drame de guerre souvent percutant, qui prend son temps dans la première partie, mais dont la tension n’a de cesse de se resserrer et ce jusqu’à la fin. Une excellente (re)découverte dans laquelle brillent Burt Lancaster et Clark Gable.

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Test Blu-ray / Dillinger, réalisé par John Milius

DILLINGER réalisé par John Milius, disponible en Combo Blu-ray + DVD + Livret – Édition limitée le 7 juin 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Warren Oates, Ben Johnson, Michelle Phillips, Cloris Leachman, Harry Dean Stanton, Geoffrey Lewis, John P. Ryan, Richard Dreyfuss…

Scénario : John Milius

Photographie : Jules Brenner

Musique : Barry De Vorzon

Durée : 1h43

Année de sortie : 1973

LE FILM

Le gangster John Dillinger devient la cible du FBI de Kansas City après avoir participé au meurtre de cinq agents. A force de témérité, il s’attire la sympathie du public et devient vite l’ennemi public n°1…

Quinze ans après L’Ennemi public Baby Face Nelson de Don Siegel, le scénariste John Milius passe derrière la caméra et revient à Dillinger et sa bande dans…Dillinger. Ayant le vent en poupe et devenu l’un des auteurs les mieux payés d’Hollywood après avoir participé à L’Inspecteur Harry Dirty Harry, écrit Jeremiah Johnson de Sydney Pollack, Juge et Hors-la-loi The Life and Times of Judge Roy Bean de John Huston et bien sûr Magnum Force de Ted Post, John Milius accepte de baisser son énorme cachet habituel pour Dillinger, qui sera son premier long-métrage en tant que réalisateur. Après Lawrence Tierney dans Dillinger, l’ennemi public n° 1 de Max Nosseck et Leo Gordon dans L’Ennemi public, c’est au tour de l’exceptionnel Warren Oates d’enfiler le costume trois-pièces du gangster et qui une fois n’est pas coutume accède en haut de l’affiche. S’il s’acquitte admirablement de sa tâche, un autre comédien partage cette place convoitée en la personne du génial Ben Johnson, qui dans la peau de Melvin Purvis, l’agent du FBI lancé à la poursuite de Dillinger, est tout aussi remarquable et par ailleurs mis sur un pied d’égalité avec son partenaire. Anarchiste zen, comme il se définissait lui-même dans sa jeunesse, prenant le train en marche du Nouvel Hollywood, mais aussi et avant tout défenseur des valeurs traditionnelles américaines, John Milius met tout dans Dillinger, son mode de pensée, son âme, son adulation des armes à feu, sa vision de l’héroïsme américain, le tout marqué par une violence sèche, brutale, sanglante, qui participe à la pérennité de ceux qu’il considère alors comme des mythes. Il en résulte un polar mâtiné de film noir et même de western souvent implacable, teinté d’humour et qui n’omet pas l’émotion, qui s’avère aussi et surtout toujours divertissant un demi-siècle après sa sortie explosive.

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Test DVD / Burial, réalisé par Ben Parker

BURIAL réalisé par Ben Parker, disponible en DVD le 19 avril 2023 chez AB Vidéo.

Acteurs : Tom Felton, Harriet Walter, Charlotte Vega, Barry Ward, Bill Milner, Dan Renton Skinner, Kristjan Üksküla, David Alexander…

Scénario : Ben Parker

Photographie : Rein Kotov

Musique : Alex Baranowski

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Un petit groupe de soldats russes, dirigé par l’officier de renseignement Brana Vasilyeva, a pour mission de ramener les restes découverts d’Hitler à Staline, à Moscou.

Voilà un pitch bien concis, qui va droit à l’essentiel. Un DTV dont nous n’attendions rien, si ce n’est le plaisir de revoir l’excellent Tom Felton (Drago Malefoy dans la saga Harry Potter), qui à l’instar de son compatriote Daniel Radcliffe a su prendre un virage déroutant dans des productions modestes et indépendantes, mais souvent intéressantes. Burial est le second long-métrage du britannique Ben Parker (rien à voir avec l’oncle de Peter hein), auteur d’un court-métrage en 2011 (Shifter). Comme pour son premier long-métrage The Chamber, sorti en 2016, le réalisateur est aussi le seul scénariste de Burial, qui revisite l’Histoire et imagine ce qui serait arrivé si le corps d’Hitler avait secrètement été récupéré par un escadron de soldats soviétiques, dans le but de l’apporter à Staline, désireux de contempler son ennemi vaincu. C’est une petite surprise fort sympathique que ce film de guerre, qui n’est sans doute pas une réussite totale, mais qui s’avère bien mis en scène, tendu du début à la fin et surtout brillamment interprété.

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Test Blu-ray / Mayday, réalisé par Jean-François Richet

MAYDAY (Plane) réalisé par Jean-François Richet, disponible en DVD, Blu-ray & 4K Ultra-HD le 25 mai 2023 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Gerard Butler, Daniella Pineda, Mike Colter, Tony Goldwyn, Lilly Krug, Evan Dane Taylor, Kelly Gale, Tara Westwood…

Scénario : Charles Cumming & J.P. Davis

Photographie : Brendan Galvin

Musique : Marco Beltrami & Marcus Trumpp

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Alors que la foudre a frappé son avion, le commandant de bord Brodie Torrance pose son appareil en catastrophe et réussit à sauver les passagers. Mais ce crash n’est que le début de leurs problèmes. Ils ont atterri sur une île déchirée par la guerre et la plupart des rescapés sont pris en otage par une redoutable milice rebelle. Torrance va tout faire pour sauver une nouvelle fois ses passagers…

Ça fait du bien de revoir Jean-François Richet aux affaires. À croire que le réalisateur césarisé pour le diptyque Mesrine – L’Instinct de mort / L’Ennemi public n°1 ne parvient à s’exprimer pleinement que sur le sol américain, puisque ses plus grandes réussites demeuraient alors Assaut sur le central 13Assault on Precinct 13 (2005) et Blood Father (2016). Il faudra désormais ajouter MaydayPlane, peut-être son meilleur film aujourd’hui. Après le boursouflé et lénifiant L’Empereur de Paris, Jean-François Richet s’est vu proposer (suite à la défection de Christian Gudegast, Criminal Squad et scénariste de La Chute de Londres) ce thriller d’action au budget confortable de 25 millions de dollars et un scénario cosigné par l’écrivain écossais Charles Cumming et J.P. Davis (auteur d’une obscure comédie romantique avec Michèle Laroque et Matthew Modine dans les années 2000), qu’il aura fait remanier, avant de s’investir pleinement dans ce projet. Au centre, Gerard Butler, à la fois tête d’affiche et producteur, a imposé notre cinéaste (inter)national, qui avait remarqué son travail avec Vincent Cassel (son acteur fétiche). N’y allons pas par quatre chemins ni de main-morte, Mayday est une fantastique série B, riche en rebondissements, menée quasiment en temps réel, à la mise en scène souvent virtuose, qui ne s’arrête pas une seconde. Un divertissement haut de gamme, ponctué par des éclats de violence très impressionnants et même étonnants, et surtout porté par un casting impeccable sur lequel trône Gerard Butler, un de nos derniers héros dignes de ce nom, qu’on a toujours un immense plaisir à retrouver.

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Test Blu-ray / Les Héros de Télémark, réalisé par Anthony Mann

LES HÉROS DE TÉLÉMARK (The Heroes of Telemark) réalisé par Anthony Mann, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 21 septembre 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Kirk Douglas, Richard Harris, Ulla Jacobsson, Michael Redgrave, David Weston, Sebastian Breaks, Maurice Denham, Anton Diffring…

Scénario : Ivan Moffat & Ben Barzman, d’après le roman de John Drummond (But for These Men) et le roman de Knut Haukelid (Skis Against the Atom)

Photographie : Robert Krasker

Musique : Malcolm Arnold

Durée : 2h10

Date de diffusion initiale : 1965

LE FILM

Durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands produisent de l’eau lourde à Télémark en Norvège dans le but de fabriquer la bombe atomique. Les forces britanniques délèguent un petit commando qui a pour mission de s’introduire dans l’usine de Télémark afin de détruire la dangereuse production ennemie.

Les Héros de TélémarkThe Heroes of Telemark est le dernier long-métrage réalisé par Anthony Mann, qui décédera en 1967 lors du tournage de Maldonne pour un espion, qui sera ensuite repris par Laurence Harvey, alors en tête d’affiche. Cette petite référence du film de guerre s’inspire une fois de plus d’une histoire vraie, un exploit qui avait d’ailleurs déjà donné naissance à La Bataille de l’eau lourde, semi-documentairede Jean Dréville et Titus Vibe-Müller, sorti en 1948. Une opération qui avait été menée en plusieurs étapes grâce à une collaboration entre français, norvégiens et anglais, ce que nous dévoile (même si tout a été revisité) Les Héros de Télémark, superproduction hollywoodienne classique, qui accuse aujourd’hui quelques baisses de rythme, mais qui n’en reste pas moins passionnant sur le fond et surtout admirable sur la forme avec l’un des meilleurs cinéastes américains à la barre. Pas rancunier, il y dirige Kirk Douglas, la star (également producteur) qui l’avait viré du plateau de Spartacus six ans auparavant, pour divergences artistiques. Anthony Mann devait alors enchaîner avec deux spectacles gigantesques, Le Cid El Cid et La Chute de l’Empire romain The Fall of the Roman Empire, qui ont pu démontrer à Kirk Douglas que le metteur en scène pouvait tenir un budget conséquent, mais aussi se montrer très l’aise dans les séquences d’action et pas seulement que dans le western, genre dans lequel on l’a trop souvent catalogué. S’il n’est pas non plus un chef d’oeuvre, il lui manque en outre un certain souffle épique pour y prétendre, Les Héros de Télémark demeure un divertissement haut de gamme, « à l’ancienne », bourré de charme et beau à regarder, plein de rebondissements et de sentiments, où le tandem Kirk Douglas – Richard Harris fait des étincelles.

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Test Blu-ray / Vendetta, réalisé par Jared Cohn

VENDETTA réalisé par Jared Cohn, disponible en DVD et Blu-ray le 3 mai 2023 chez AB Vidéo.

Acteurs : Bruce Willis, Thomas Jane, Theo Rossi, Clive Standen, Mike Tyson, Kurt Yue, Jackie Moore, Maddie Nichols…

Scénario : Jared Cohn

Photographie : Brandon Cox

Musique : David Findlay

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Lorsque sa fille se fait assassiner et que son meurtrier s’en sort libre, William Duncan décide de rendre justice lui-même. Mais après avoir tué le responsable, il va se retrouver en guerre contre sa famille et le gang qu’elle dirige. William se rendra vite compte que dans la quête de vengeance, il n’y a jamais de vainqueur.

Bruce Willis, Thomas Jane et Mike Tyson ! Une affiche qui a de la gueule pour les cinéphiles déviants ! Évidemment, nous sommes en plein Direct-to-video, l’un des quinze derniers films tournés par le premier en 2022, avant de tirer sa révérence avec la trilogie Detective Knight (RogueRedemptionIndependence) d’Edward Drake. Vendetta (tout est dit dans le titre) est la seconde collaboration de Bruce Willis avec le réalisateur Jared Cohn, qui avaient déjà signé ensemble Deadlock, sympathique Williserie où le comédien se montrait froid et bourrin. Son rôle dans Vendetta est un peu du même acabit, même s’il est moins présent à l’écran ici, mais parvient à tirer son épingle du jeu au cours de deux séquences particulièrement brutales. Contre toute attente, celui qui tient la vedette est le plus méconnu, Clive Standen, britannique que certains auront pu voir dans la série Vikings dans laquelle il jouait Rollo ou pour avoir repris le personnage de Bryan Mills, anciennement joué par Liam Neeson, dans la série Taken, adaptée du film de la trilogie EuropaCorp. Et celui-ci s’en sort bien. Tout ce beau monde est donc réuni pour un thriller plutôt divertissant et bien fichu (toutes proportions gardées), complètement anecdotique, mais ponctué par une violence frontale aussi inattendue que purement gratuite.

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Test Blu-ray / Paradise City, réalisé par Chuck Russell

PARADISE CITY réalisé par Chuck Russell, disponible en DVD et Blu-ray le 5 avril 2023 chez AB Vidéo.

Acteurs : Bruce Willis, John Travolta, Stephen Dorff, Blake Jenner, Noel Gugliemi, Branscombe Richmond, Kate Katzman, Amber Abara…

Scénario : Edward Drake, Corey Large & Chuck Russell

Photographie : Austin F. Schmidt

Musique : Sam Ewing

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Lorsque le chasseur de primes Ian Swan est abattu et présumé mort après avoir disparu dans les eaux de Maui, son fils Ryan, son ex-partenaire et un détective local se sont mis en quête de ses assassins. Après avoir été menacés par un courtier en puissance impitoyable, il semble que Ryan et son équipe n’aient plus d’options – jusqu’à ce qu’une excursion dans la communauté insulaire étroitement gardée de Paradise City les unit à un allié imprévu.

L’affiche promet du lourd ! Non pas en matière de shampooing, mais en action bad-ass quoique vintage, avec John Travolta, flingue à la main et visage mangé par la barbe, et Bruce Willis, chemise blanche tâchée de sang, crâne réfléchissant la lumière du soleil et les joues piquetées de poils blancs, les deux ayant l’air prêts à en découdre. Tourné en mai 2021, Paradise City est donc l’un des derniers films de Bruce Willis avant de mettre fin à sa carrière pour des raisons de santé. Et cet opus est loin d’être le plus mauvais des dernières Williseries comme nous les appelons et ce grâce à un réalisateur adroit aux manettes, ce bon vieux Chuck Russell. Ce dernier a fait le bonheur des cinéphiles dans les années 80-90 avec d’excellents divertissements comme Freddy 3 – Les griffes du cauchemar (le meilleur de la franchise), l’efficace Le Blob, le légendaire The Mask et le génial L’Effaceur avec Arnolad Schwarzenegger. Les années 2000 ont été plus difficiles avec les inénarrables L’Elue et Le Roi Scorpion. Après ce film, Chuck Russell produit le chef d’oeuvre Collateral de Michael Mann puis signe un épisode de la série Fringe en 2010, avant d’enchaîner avec The Revenge, titre français de I am Wrath, vigilante movie avec John Travolta en mode Taken, que devait à l’origine mettre en scène William Friedkin avec Nicolas Cage. À l’instar de The Revenge, Paradise City s’avère un spectacle fort sympathique, une série B bien emballée, bien jouée et rythmée, qui distrait et fait tout oublier pendant 1h30 avant de s’autodétruire dans nos mémoires dès le générique de fin.

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Test 4K UHD / On l’appelait Milady, réalisé par Richard Lester

ON L’APPELAIT MILADY (The Four Musketeers: Milady’s Revenge) réalisé par Richard Lester, disponible en Combo Blu-ray + 4K Ultra-HD le 26 avril 2023 chez Studiocanal.

Acteurs : Oliver Reed, Raquel Welch, Richard Chamberlain, Michael York, Frank Finlay, Christopher Lee, Geraldine Chaplin, Jean-Pierre Cassel, Faye Dunaway, Charlton Heston…

Scénario : George MacDonald Fraser, d’après le roman d’Alexandre Dumas

Photographie : David Watkin

Musique : Lalo Schifrin

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1974

LE FILM

D’Artagnan, enfin devenu mousquetaire comme ses trois amis, fait aux côtés de l’armée royale le siège de La Rochelle, tenue par les protestants. Sa chère Constance, servante diligente d’Anne d’Autriche, a été enlevée par Richelieu. Celui-ci complote pour faire assassiner le duc de Buckingham, doublement coupable à ses yeux puisqu’il est aimé de la reine et se prépare à secourir les assiégés. Les quatre inséparables se sont donné pour mission de le sauver, et surtout de retrouver Constance Bonacieux. Mais Milady de Winter, la plus belle et la plus dangereuse des espionnes du cardinal, a juré de la faire mourir, ainsi que d’Artagnan…

On reprend l’histoire là où elle s’était arrêtée, on retrouve les mêmes et on recommence. Enfin presque, pas tout à fait. Nous rappellerons juste qu’à la base, Les Trois Mousquetaires et On l’appelait Milady ne devaient faire qu’un seul et même film de 3h30, mais qu’en raison d’une date de sortie avancée, les Salkind ont décidé de scinder le récit en deux parties, sans en avertir les comédiens. Ainsi, The Three Musketeers allait rencontrer un immense succès aux États-Unis et en Angleterre surtout, moins dans nos contrées, alors que Raquel Welch et d’autres de ses camarades intentaient un procès aux producteurs, n’ayant été payés que pour un long-métrage. Six mois plus tard sort donc sur les écrans The Four Musketeers: Milady’s Revenge, évidemment toujours réalisé par Richard Lester, qui entre les deux volets avait eu le temps d’emballer le génial Terreur sur le BritannicJuggernaut. Cependant, cette « suite » n’est pas du même acabit que Les Trois Mousquetaires et possède un ton plus sérieux, voire grave, même si l’humour est encore au rendez-vous, mais de façon beaucoup plus retenue. Les affrontements sont plus secs et brutaux, la violence assez frontale, l’émotion présente et ce grâce à la magnifique performance du grand Oliver Reed, bouleversant dans le rôle d’Athos, rôle central de cet épisode avec le personnage de Milady, magistralement campé par Faye Dunaway, tandis que D’Artagnan apparaît en retrait. Au final, les deux opus se complètent parfaitement, mais on peut avoir une nette préférence pour le second, sans doute plus riche et attachant.

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Test 4K UHD / Les Trois Mousquetaires, réalisé par Richard Lester

LES TROIS MOUSQUETAIRES (The Three Musketeers) réalisé par Richard Lester, disponible en Combo Blu-ray + 4K Ultra-HD le 26 avril 2023 chez Studiocanal.

Acteurs : Oliver Reed, Raquel Welch, Richard Chamberlain, Michael York, Frank Finlay, Christopher Lee, Geraldine Chaplin, Jean-Pierre Cassel, Faye Dunaway, Charlton Heston…

Scénario : George MacDonald Fraser, d’après le roman d’Alexandre Dumas

Photographie : David Watkin

Musique : Michel Legrand

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

Arrivant à Paris de sa Gascogne natale, le jeune d’Artagnan parvient à entrer dans le fameux régiment des Mousquetaires du roi Louis XIII. Il se lie d’amitié avec trois d’entre eux : Athos, Porthos et Aramis et deviendront inséparables. Sa logeuse, Constance Bonacieux, dont il est tombé amoureux, est aussi la confidente de la reine Anne d’Autriche. C’est ainsi qu’il sera mêlé à l’intrigue des ferrets que la reine a donnés à son amant, le duc de Buckingham. Déjouant les pièges de Milady de Winter et du comte de Rochefort, les âmes damnées du cardinal de Richelieu, il sauvera l’honneur de la reine.

Le cinéma n’a pas tardé pour s’emparer du roman d’Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, initialement publié en feuilleton dans le journal Le Siècle en 1844, puis édité la même année en volume, puisque la première adaptation date de 1903 et nous la devons au maître Georges Méliès, film aujourd’hui perdu…Le magicien y reviendra six ans plus tard (Le Mousquetaire de la reine), tout comme son compatriote Max Linder, qui pour le coup tournera sa version, L’Étroit Mousquetaire (1922), outre-Atlantique. Impossible de lister les versions qui suivront, en Italie, aux États-Unis (dont une avec Douglas Fairbanks), au Mexique, etc…les plus célèbres demeurent sans doute celle de 1948 de George Sidney, avec Gene Kelly, Lana Turner, Vincent Price, Van Heflin et Angela Lansbury, celle de 1953 d’André Hunebelle avec Georges Marchal et Bourvil, sans oublier celle de 1961, mise en scène par Bernard Borderie avec Gérard Barray, Mylène Demongeot, Georges Descrières et Guy Delorme, inoubliable en comte de Rochefort. En 1973, les français ont été un peu plus frileux avec Les Trois MousquetairesThe Three Musketeers (seulement 629.000 entrées), emballé cette fois par Richard Lester, prestigieuse production qui réunissait pourtant une distribution quatre étoiles, avec Michael York (D’Artagnan), Oliver Reed (Athos), Richard Chamberlain (Aramis), Frank Finlay (Porthos), Faye Dunaway (Milady), Raquel Welch (Constance Bonacieux), Geraldine Chaplin (Anne d’Autriche), Jean-Pierre Cassel (Louis XIII), Christopher Lee (Rochefort) et Charlton Heston (Richelieu). Entièrement tourné en Espagne, Les Trois Mousquetaires devait à l’origine être une fresque de plus de 3h30, comprenant un entracte. Mais la famille de producteurs Salkind (Alexander, Ilya et Michael) a préféré la scinder en deux films, sans en avertir les comédiens, ce qui allait entraîner quelques procès. Coup de chance pour les Salkind, la première partie est un immense succès international, assurant un doublé l’année suivante pour On l’appelait MiladyThe Four Musketeers: Milady’s Revenge. Le premier volet s’avère une redoutable et irrésistible comédie pour toute la famille, menée à cent à l’heure et portée par un casting d’exception. Si les scènes d’affrontement ont pris du plomb dans l’aile, le scénario de George MacDonald Fraser a su reprendre les ingrédients principaux du livre original et en restitue l’âme, notamment à travers de succulents dialogues. De grands numéros d’acteurs, beaucoup d’humour, du panache, de l’aventure, on en redemande.

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Test Blu-ray / Detective Knight : Independence, réalisé par Edward Drake

DETECTIVE KNIGHT : INDEPENDENCE réalisé par Edward Drake, disponible en DVD et Blu-ray le 7 avril 2023 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Bruce Willis, Jack Kilmer, Dina Meyer, Lochlyn Munro, Willow Shields, Jimmy Jean-Louis, Lorenzo Antonucci, Dax Campbell…

Scénario : Edward Drake & Corey Large

Photographie : Laffrey Witbrod

Musique : Scott Curie

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

L’affectation de dernière minute du policier James Knight à l’équipe de la fête de l’Indépendance se transforme en une course contre la montre pour arrêter un ambulancier déséquilibré qui se fait passer pour un policier.

Le voici, le voilà, le tout dernier, l’ultime long-métrage que Bruce Willis aura tourné avant de mettre fin à sa carrière. Si nous avons longtemps tiré sur l’ambulance, sans savoir à l’époque que l’acteur était atteint d’aphasie, en passant en revue une quinzaine de ses longs-métrages sortis directement dans les bacs ou en VOD, nous sommes aussi revenus sur les producteurs opportunistes qui l’ont fait participer à leurs films – souvent – de bas étage. Toujours est-il que Detective Knight : Independence est assurément le meilleur opus de cette « trilogie » constituée de Rogue et de Redemption, ainsi qu’une des Williseries, notre terme pour désigner ces séries B (voire Z) dans lesquelles s’est illustré l’ami Bruce, les plus sympathiques. Contrairement où les deux premiers épisodes se « suivaient » ou s’enchaînaient lâchement, ce troisième volet aurait pu tout aussi bien être présenté indépendamment, puisque quasiment rien ne le rattache aux précédents. Il n’empêche que cet Independence tient la route et ce grâce à un jeune comédien charismatique et plutôt impressionnant, Jack Kilmer (né en 1995), qui n’est autre que le fils de Val Kilmer et Joanne Whalley, déjà croisé dans l’excellent Palo Alto de Gia Coppola et Lord of Chaos de Jonas Åkerlund. Il vole la vedette ici à chaque apparition et s’avère même assez flippant. Bruce Willis apparaît plus que dans Rogue et Redemption, possède plus de dialogues (ce qui apparemment a été extrêmement difficile, pour ne pas dire douloureux pour lui et ses partenaires) et ce dès le début du film. Le dernier acte le place enfin au coeur de l’action, même si les doublures se voient nettement (on entend également parfois sa voix, sans le voir), mais l’ensemble est bien fichu et divertissant. Ciao Bruce, prends soin de toi, faire tout ce voyage avec toi depuis 35 ans a été très chouette et on ne t’oubliera jamais.

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