Test Blu-ray / Deadlock, réalisé par Jared Cohn

DEADLOCK réalisé par Jared Cohn, disponible en DVD et Blu-ray le 12 octobre 2022 chez AB Vidéo.

Acteurs : Bruce Willis, Patrick Muldoon, Matthew Marsden, Michael DeVorzon, Stephen Cyrus Sepher, Ava Paloma, Kelcey Rose Weimer, Chris Cleveland…

Scénario : Cam Cannon & Jared Cohn

Photographie : Brandon Cox

Musique : Yagmur Kaplan

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Un ancien militaire travaillant dans une centrale électrique de Géorgie doit entrer en action pour éviter un désastre lorsqu’un groupe de soldats rebelles prend le contrôle de la centrale et prend les employés en otage.

Une fois n’est pas coutume, nous ne reprendrons pas le « feuilleton Bruce Willis » habituel, étant donné que Deadlock sort du lot, toutes proportions gardées, le comédien ayant un peu plus à défendre (il apparaît d’ailleurs tout le long, un exploit) que dans ses méfaits récents commis en DTV. S’il semble fatigué, cela sied finalement à son personnage de vieux briscard. En fait, il faut voir Deadlock comme si Bruce Willis interprétait cette fois le rôle de Hans Gruber dans Piège de cristal, dans cette relecture fauchée – et sans véritable imagination – de Die Hard tournée dans une centrale hydroélectrique abandonnée. Il y a deux films dans Deadlock, le premier, celui qui nous intéresse le plus, est porté par Bruce Willis, que l’on a rarement vu aussi froid et violent à l’écran, même s’il ne décolle pas le cul de son siège (une manie dans ses quinze derniers opus), mais qui surprend en flinguant des types à bout portant, en appuyant plusieurs fois sur la gâchette, histoire d’être certain que sa victime est passée de vie à trépas, tandis que le sang en images de synthèse éclabousse tout autour de lui. Le second, plus anecdotique, est centré sur Mack, joué par Patrick Muldoon, un ancien des forces spéciales (bah tiens…), un ranger d’élite de l’armée à la retraite qui se trouvait évidemment sur les lieux de la prise d’otages (il soudait des câbles…) et qui va bien sûr mettre à profit ses compétences particulières acquises au cours d’une longue carrière (air connu), qui vont faire de lui un cauchemar pour Bruce et ses sbires. De ce côté-là, ça ne fonctionne pas, puisque Mack dégomme les mecs un par un, sans jamais se forcer (certains le voient apparaître, mais ne tirent pas immédiatement, par politesse peut-être), ne semble jamais mis en danger et traverse tout le décor sans vraiment se planquer, en attendant que les mercenaires viennent à lui. Deadlock est-il un bon film ? Non. Un divertissement honorable ? Sans doute, car on ne voit pas le temps passer, Bruce Willis paraît plus « jouer » que d’habitude (il n’est pourtant pas réputé dans ce domaine), les mauvais points deviennent sympathiques et l’ensemble n’est pas déshonorant comparé aux ultimes Williseries déversées en VOD ou dans les bacs.

Le criminel recherché Ron Whitlock dirige une équipe de mercenaires en mission de vengeance. Convaincu que les détectives locaux sont responsables de la mort de l’un de ses fils et de l’emprisonnement injustifié de l’autre pour une saisie de drogue bâclée, le groupe impitoyable s’empare brutalement d’un barrage hydroélectrique et retient tout le monde à l’intérieur en otage. Avec une ville voisine au bord d’inondations et de destructions massives, c’est à Mack Karr, un béret vert de l’armée à la retraite, de sauver des milliers de vies innocentes avant qu’il ne soit trop tard.

Soyons honnêtes, il ne faut pas s’attendre à grand-chose du réalisateur Jared Cohn, connu pour ses pâles copies et ersatz de grosses machines hollywoodiennes, dont les titres sont eux-même opportunistes comme Fast and Fierce : Death Race, Alien Predator (et sa suite Alien Preadtor War), Atlantic Rim, 12/12/12, Halloween Pussy Trap Kill Kill (bonjour le combo…) et bien d’autres, bref, déjà une bonne cinquantaine « d’oeuvres » à son actif, tournées en à peine quinze ans, tout en effectuant en même temps quelques apparitions devant la caméra, en officiant à la production, parfois même à la photographie, au montage, aux cascades et au scénario. C’est le cas pour Deadlock, qu’il a cosigné avec + (le très bon USS indianapolis de Mario Van Peebles avec Nicolas Cage), puis en réunissant des acteurs habitués des séries B-Z comme Matthew Marsden (Bounty Killer, Anacondas : À la poursuite de l’orchidée sauvage et même dans Les Sœurs Soleil de Jeannot Szwarc), aux tronches patibulaires (on vous invite à regarder les photos du casting sur IMDB).

À ce titre, ce cher Patrick Muldoon, peigné comme un dessous-de-bras (on insiste bien sur le fait qu’il sort d’une gueule de bois carabinée), découvert en 1997 dans Starship Troopers de Paul Verhoeven, ancien monsieur Tori Spelling, Denise Richards et Juliette Binoche, n’aura eu de cesse d’enchaîner les productions les plus hasardeuses, aussi bien sur le petit que sur le grand écran. De Vanquish (avec Morgan Freeman à Ruby Rose), en passant par Bernie le dauphin : mission sauvetage, Robo-Dog se déchaîne, L’Aventure magique de Noël, Un Noël qui a du chien, Born to Ride, The Lost Legend of Sinbad, Turbulent Skies, The Second Arrival, Le Chien qui a sauvé Pâques, cela donne un bel aperçu d’une filmographie nawak, mais sans doute lucrative pour l’intéressé. Peu importe, car celui-ci fait ce qu’il peut dans Deadlock, dans lequel il n’a guère l’occasion de briller et se contente surtout de défourailler à droite à gauche.

Les minutes passent gentiment (c’est plutôt rythmé), le récit avance, Jared Cohn utilisant parfois des stockshots visibles comme le nez au milieu de la figure pour montrer l’étendue des dégâts provoqués par Bruce Willis, en plein Die Hard with a Vengeance, Ron voulant venger la mort d’un de ses deux fils par la police, le second ayant été arrêté. Persuadé qu’ils ont été exécuté lors d’un assaut alors qu’ils n’étaient pas armés, Ron a donc recours aux grands moyens pour appeler un par un les responsables, tout en menaçant une femme enceinte et des écoliers qui étaient de passage pour visiter la centrale. « Ce sera mon héritage » murmure Bruce Willis à la fin. On espère qu’il ne parlait pas de ce film en particulier ou plutôt de son package de sorties directes en numérique ou sur support physique, mais bel et bien des motivations de son personnage.

En l’état, Deadlock vaut plus que Vice, Killing Field, Cosmic Sin, Anti-Life, Trauma Center, 10 Minutes Gone, Représaille, Acts of violence, Apex, Gasoline Alley réunis, même s’il faut évidemment être conscient de la qualité du « spectacle » qui se joue devant nos yeux…

LE BLU-RAY

Vous avez demandé le nouveau Bruce Willis en DTV ? Le voilà ! Deadlock est désormais présenté en DVD et Blu-ray chez AB Vidéo. Jaquette au visuel efficace, glissée dans un boîtier classique de couleur bleue. Le menu principal est animé et musical.

La bande-annonce (VOSTF) est disponible.

L’Image et le son

Peu de choses à dire sur ce master Haute-Définition de Deadlock qui peine parfois à convaincre. Le relief est certes appréciable, mais le piqué est aléatoire et pâtit de la mise en scène heurtée. Les détails ne manquent pas, les couleurs sont vives et froides, la clarté des séquences diurnes tire profit de cet upgrade. Le reste est plus anecdotique. Les stockshots, au grain appuyé, sont évidents.

Les mixages français et anglais DTS-HD Master Audio 5.1 créent un espace d’écoute suffisamment plaisant en faisant la part belle à la musique. Quelques ambiances naturelles et déflagrations percent les enceintes latérales sans se forcer mais avec une efficacité chronique, tandis que le caisson de basses distille ses effets avec ardeur comme lors de la poursuite. Deux pistes Stéréos sont aussi au programme. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue s’effectue via le menu contextuel.

Crédits images : © AB Vidéo / Reactor (MFG) Production / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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