Test Blu-ray / Mayday, réalisé par Jean-François Richet

MAYDAY (Plane) réalisé par Jean-François Richet, disponible en DVD, Blu-ray & 4K Ultra-HD le 25 mai 2023 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Gerard Butler, Daniella Pineda, Mike Colter, Tony Goldwyn, Lilly Krug, Evan Dane Taylor, Kelly Gale, Tara Westwood…

Scénario : Charles Cumming & J.P. Davis

Photographie : Brendan Galvin

Musique : Marco Beltrami & Marcus Trumpp

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Alors que la foudre a frappé son avion, le commandant de bord Brodie Torrance pose son appareil en catastrophe et réussit à sauver les passagers. Mais ce crash n’est que le début de leurs problèmes. Ils ont atterri sur une île déchirée par la guerre et la plupart des rescapés sont pris en otage par une redoutable milice rebelle. Torrance va tout faire pour sauver une nouvelle fois ses passagers…

Ça fait du bien de revoir Jean-François Richet aux affaires. À croire que le réalisateur césarisé pour le diptyque Mesrine – L’Instinct de mort / L’Ennemi public n°1 ne parvient à s’exprimer pleinement que sur le sol américain, puisque ses plus grandes réussites demeuraient alors Assaut sur le central 13Assault on Precinct 13 (2005) et Blood Father (2016). Il faudra désormais ajouter MaydayPlane, peut-être son meilleur film aujourd’hui. Après le boursouflé et lénifiant L’Empereur de Paris, Jean-François Richet s’est vu proposer (suite à la défection de Christian Gudegast, Criminal Squad et scénariste de La Chute de Londres) ce thriller d’action au budget confortable de 25 millions de dollars et un scénario cosigné par l’écrivain écossais Charles Cumming et J.P. Davis (auteur d’une obscure comédie romantique avec Michèle Laroque et Matthew Modine dans les années 2000), qu’il aura fait remanier, avant de s’investir pleinement dans ce projet. Au centre, Gerard Butler, à la fois tête d’affiche et producteur, a imposé notre cinéaste (inter)national, qui avait remarqué son travail avec Vincent Cassel (son acteur fétiche). N’y allons pas par quatre chemins ni de main-morte, Mayday est une fantastique série B, riche en rebondissements, menée quasiment en temps réel, à la mise en scène souvent virtuose, qui ne s’arrête pas une seconde. Un divertissement haut de gamme, ponctué par des éclats de violence très impressionnants et même étonnants, et surtout porté par un casting impeccable sur lequel trône Gerard Butler, un de nos derniers héros dignes de ce nom, qu’on a toujours un immense plaisir à retrouver.

Ancien membre de la Royal Air Force, le commandant écossais Brodie Torrance est pilote d’un avion de ligne. Il a aujourd’hui à son bord 14 passagers décollant le jour du nouvel an depuis Singapour pour se rendre à Hong Kong, ainsi qu’un agent de la gendarmerie royale du Canada escortant Louis Gaspare, un prisonnier recherché depuis des années pour meurtre. En plein vol, l’appareil est pris dans une violente tempête et frappé par la foudre. Brodie parvient malgré tout à faire atterrir l’appareil presque sans encombre sur une île en mer de Chine méridionale. Il commence à réfléchir à un moyen de prévenir la compagnie aérienne, Trailblazer Airlines. Cependant, les dégâts ont rendu toute communication impossible. À New York, au siège de la compagnie, les employés et des spécialistes tentent de gérer la crise. Les rescapés vont se rendre compte qu’ils sont en réalité sur l’île de Jolo aux Philippines, en pleine zone dirigée par des séparatistes et où l’armée de Manille ne veut pas s’aventurer par crainte de lourdes pertes. Le personnel de l’avion (hôtesses de l’air et le second de Torrance) ainsi que les passagers sont ensuite pris en otage. Le pilote va alors tout faire pour sauver tout le monde. Brodie va alors se voir aider par Gaspare, qui se révèle un ancien soldat de la Légion étrangère. Le groupe de survivants sera bientôt rejoint par un groupe de mercenaires envoyés par les responsables de la compagnie aérienne afin de sécuriser la zone et d’attendre l’arrivée des secours, mais rien ne se passera comme prévu.

Mayday n’a aucune autre prétention que de divertir les spectateurs, le film a d’ailleurs été pensé ainsi par Jean-François Richet, toujours soucieux comme il l’indique en interview de faire oublier leurs soucis à un couple voulant passer un bon moment au cinéma après une semaine difficile au boulot. Plane est un thriller basique sur le papier, mais transcendé par le boulot d’un réalisateur au sommet de sa forme. Il en résulte un spectacle brutal, carré, excellemment photographié par Brendan Galvin (Enragé de Derrick Borte, Rambo : Last Blood d’Adrien Grunberg, Évasion de Mikael Håfström), non dénué d’humour et d’émotions, qui compile plusieurs genres en un, entre le film catastrophe (le premier acte, celui du crash, est redoutablement immersif et anxiogène), le survival (la seconde partie) et le film de guerre (le final). Les morceaux de bravoure se succèdent sans discontinuer, on retiendra cet affrontement bourrin tourné en plan-séquence (scène qui a emballé la critique américaine), que Gerard Butler aura imposé au studio habituellement réticent à ce genre d’exercice.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le spectateur en a pour son argent avec Mayday, qui fleure bon ce doux parfum vintage qu’exhalait Piège de cristal ou même Delta Force, même si Gerard Butler (formidable, vraiment, à la fois émouvant et bien sûr badass) ne fait pas cavalier seul ici et laisse une belle place à son camarade Mike Colter (Million Dollar Baby de Clint Eastwood, Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow, Skin de Guy Nattiv et Luke Cage dans la série du même nom). Le tandem fonctionne à plein régime et il est d’ailleurs déjà annoncé que l’on retrouvera le second pour une suite/spin-off sobrement intitulée Ship, que produira aussi Jean-François Richet. Vous cherchez un défouloir, le genre de film devant lequel vous avez envie de donner du poing aux côtés du personnage principal ? Alors précipitez-vous et installez-vous devant Mayday, vous nous en direz des nouvelles !

LE BLU-RAY

Après un rapide passage dans les salles françaises en janvier dernier (un peu plus de 320.000 entrées), Mayday arrive dans les bacs chez Metropolitan Vidéo, en DVD, Blu-ray et 4K Ultra HD. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est animé et musical.

On démarre par une formidable et passionnante interview de Jean-François Richet (24’), réalisée à l’occasion de cette édition française de Mayday. Sans langue de bois, modeste, franc, le cinéaste revient sur tous les aspects de Mayday, ou Plane (ou même encore The Plane, titre de tournage), en évoquant son arrivée sur le projet (il a demandé que le scénario soit réécrit, le trouvant trop « super-héroïque » à son goût), ses intentions (« trouver une crédibilité »), le travail avec Gerard Butler, les conditions de tournage, les partis-pris, la violence au cinéma, etc. Des images de plateau viennent illustrer l’ensemble.

Trois featurettes promotionnelles (d’une durée totale de 40 minutes), donnent la parole à l’équipe du film (réalisateur, comédiens, directeur de la photographie, chef-cascadeur, costumière…) et compilent les images de tournage, afin de montrer l’implication tant devant la caméra que derrière de notre Gégé Butler adoré (que l’on entend, mais qu’on ne voit pas durant ses interviews). Les séquences d’action sont disséquées (le crash, les fusillades), les conditions de prises de vue aussi (à Porto Rico, sous une chaleur écrasante).

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces de films avec Gerard Butler, disponibles chez Metropolitan Vidéo.

L’Image et le son

L’édition Blu-ray est tout indiquée pour (re)découvrir Mayday. La photo signée Brendan Galvin, allie les teintes froides de la première partie avec les gammes bigarrées, éclatantes et chatoyantes du reste du film. Le relief est très appréciable, la profondeur de champ omniprésente, les contrastes denses, la compression solide comme un roc et le piqué chirurgical. Le cadre large est formidablement exploité, les détails sont riches, et l’apport HD indispensable.

Deux mixages DTS-HD Master Audio 7.1 anglais français de très haute volée. Dans les deux cas, les dialogues sont exsudés avec force, la balance frontale étonne et les effets latéraux sont souvent impressionnants. La belle composition de Marco Beltrami et Marcus Trumpp jouit d’une spatialisation percutante et omniprésente, tandis que le caisson de basses souligne l’action aux moments opportuns, à l’instar des différents affrontements (déflagrations et tirs), du crash (sans oublier l’orage) et du décollage dans le dernier acte. Un festival acoustique !

Crédits images : © Metropolitan Video / Metropolitan FilmExport / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.