Test Blu-ray / Hercule contre les vampires, réalisé par Mario Bava

HERCULE CONTRE LES VAMPIRES (Ercole al centro della Terra) réalisé par Mario Bava, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre chez Artus Films

Acteurs : Reg Park, Christopher Lee, Leonora Ruffo, George Ardisson, Franco Giacobini, Ida Galli, Marisa Belli, Mino Doro, Rosalba Neri, Raf Baldassarre…

Scénario : Sandro Continenza, Franco Prosperi, Duccio Tessari, Mario Bava

Photographie : Mario Bava

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h22

Année de sortie : 1961

LE FILM

Afin de s’emparer du trône d’Œchalie, Lyco envoûte la belle Déjanire pour ensuite la sacrifier aux forces des ténèbres. Voulant sauver sa fiancée, Hercule consulte l’oracle Sybille, qui l’invite à aller chercher une pierre magique au royaume d’Hadès. Mais pour s’y rendre, il devra d’abord ramener une pomme des jardins des Hespérides. Avec l’aide de Thésée et de Télémaque, le héros part à l’aventure.

Quand il réalise et coécrit Hercule contre les vampires avec Sandro Continenza, Franco Prosperi et Duccio Tessari, Mario Bava n’a qu’un seul long métrage à son actif en tant que réalisateur, Le Masque du démon (1960). Officiellement du moins, car le cinéaste, bien que non crédité, a également co-réalisé Les Vampires (1957) et Caltiki, le monstre immortel (1959) aux côtés de Riccardo Freda, Le Danger vient de l’espace (1958) de Paolo Heusch et Hercule et la Reine de Lydie (1959) de Pietro Francisci. Après avoir fait ses classes en tant que directeur de la photographie, puis dans le domaine du documentaire, Mario Bava commence donc par « rendre service » aux cinéastes qui l’emploient. Fils d’un sculpteur, il a hérité du don de son père pour modeler la matière mise à sa disposition. Ancien élève des Beaux-Arts, fasciné par les plus grands peintres, Mario Bava use de son talent en tant que chef opérateur pour Roberto Rossellini, Dino Risi et même pour Raoul Walsh sur Esther et le roi (1960). Même si Hercule contre les vampiresErcole al centro della terra (1961) mentionne souvent Franco Prosperi à la mise en scène, il s’agit bel et bien d’un film de Mario Bava, dans lequel son fascinant univers pictural explose une fois de plus.

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Test Blu-ray / Le Monocle rit jaune, réalisé par Georges Lautner

LE MONOCLE RIT JAUNE réalisé par Georges Lautner, disponible en Édition Digibook Blu-ray + DVD + Livret le 6 mars 2020 chez Coin de mire Cinéma

Acteurs : Paul Meurisse, Marcel Dalio, Olivier Despax, Robert Dalban, Barbara Steele, Edwards Meeks, Rénée Saint-Cyr, Lino Ventura…

Scénario : Albert Kantof, Jacques Robert, Colonel Remy

Photographie : Maurice Fellous

Musique : Michel Magne

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

Le monde entier subit une vague de meurtres de savants atomistes et d’attentats contre des installations nucléaires. Lorsqu’un commando est surpris en plein acte, on charge le commandant Dromard, dit « Le Monocle » de mener l’enquête qui le conduit à Hong-Kong…

Troisième et dernier volet de la trilogie dite du Monocle, Le Monocle rit jaune (1964) est assurément le meilleur volet de la saga. A l’époque du Monocle noir (1961), le réalisateur Georges Lautner n’a que quatre longs métrages à son actif quand il découvre le roman éponyme, écrit par le Colonel Rémy et publié en 1960. Résolument sombre, cette série noire (Prix du Quai des Orfèvres en 1960) évoque même un avortement et un foetus jeté dans les flammes. Peu passionné par le livre, le réalisateur y voit néanmoins l’occasion de dynamiter les codes du polar au cinéma en y intégrant une dose massive de second degré et de fantaisie. Une comédie d’espionnage, ce qui était alors impensable. Rétrospectivement, Le Monocle noir est le film avec lequel le cinéaste des Tontons flingueurs, Les Barbouzes et Ne nous fâchons pas, créé sa marque de fabrique. Toutefois, même si la mise en scène demeure géniale avec ses cadres composés et son N&B élégant, Le Monocle noir souffre aujourd’hui d’une exposition poussive et interminable, d’un rythme en dents de scie, de loooongues scènes de dialogues, d’un intérêt très relatif et d’une intrigue à laquelle on ne comprend absolument rien et qui surtout ne passionne jamais. Tout repose sur la réalisation de Georges Lautner donc, mais aussi sur les dialogues concoctés par Pierre Laroche (également scénariste), l’interprétation explosive du grand Paul Meurisse, qui de son côté avait tout fait pour «  saboter  » une oeuvre «  sérieuse  » que lui imposait son contrat.

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Test Blu-ray / Au nom de la terre, réalisé par Edouard Bergeon

AU NOM DE LA TERRE réalisé par Edouard Bergeon, disponible en DVD et Blu-ray le 4 février 2020 chez Diaphana

Acteurs : Guillaume Canet, Veerle Baetens, Anthony Bajon, Rufus, Samir Guesmi, Yona Kervern, Solal Forte, Raffin Melanie…

Scénario : Edouard Bergeon, Emmanuel Courcol, Bruno Ulmer

Photographie : Eric Dumont

Musique : Thomas Dappelo

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Pierre a 25 ans quand il rentre du Wyoming pour retrouver Claire sa fiancée et reprendre la ferme familiale. Vingt ans plus tard, l’exploitation s’est agrandie, la famille aussi. C’est le temps des jours heureux, du moins au début… Les dettes s’accumulent et Pierre s’épuise au travail. Malgré l’amour de sa femme et ses enfants, il sombre peu à peu… Construit comme une saga familiale, et d’après la propre histoire du réalisateur, le film porte un regard humain sur l’évolution du monde agricole de ces 40 dernières années.

Après avoir réalisé le documentaire Les Fils de la terre, diffusé à la télévision en 2012, Édouard Bergeon passe au grand écran avec Au nom de la Terre. Il revient sur l’histoire, aussi véridique que personnelle, de son père.

Le spectateur se retrouve face à Guillaume Canet qui, très investi dans le rôle, s’est rasé le crâne laissant une couronne, au lieu de porter une prothèse qui aurait engendré un manque d’authenticité. De plus, il porte une moustache. Cette transformation physique nous fait oublier l’acteur Guillaume Canet, et nous fait croire à la présence d’un véritable paysan.

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Test DVD / Boeing Boeing, réalisé par John Rich

BOEING BOEING réalisé par John Rich, disponible en DVD depuis le 3 avril 2020 chez LCJ Editions

Acteurs : Tony Curtis, Jerry Lewis, Dany Saval, Christiane Schmidtmer, Suzanna Leigh, Thelma Ritter, Lomax Study…

Scénario : Edward Anhalt d’après la pièce de Marc Camoletti

Photographie : Lucien Ballard

Musique : Neal Hefti

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1965

LE FILM

Bernard est un jeune séducteur qui partage sa vie avec trois hôtesses de l’air. Grâce aux différents horaires des jeunes femmes, il gère facilement ses trois relations. Mais c’était sans compter sur les progrès de l’aéronautique qui réduisent la durée des vols et qui risquent donc de perturber la routine bien installée de ce cher Bernard. Non seulement ça, un ancien collègue, et surtout rival, Robert Reed, débarque de Berlin pour affaires et s’incruste chez lui.

Ecrite par le français Marc Camoletti (1923-2003), la pièce de théâtre Boeing-Boeing a très rapidement connu un succès foudroyant dès sa création en 1960. Non seulement ce vaudeville construit en trois actes explosera tous les records à la Comédie Caumartin, mais aussi au-delà des frontières avec plus de 18.000 représentations à ce jour à l’international, ce qui fait de Boeing-Boeing la pièce française la plus jouée dans le monde entier. Il n’en fallait pas plus pour qu’Hollywood s’intéresse à ce phénomène. Produit par la Paramount, Boeing Boeing version cinématographique (sans trait d’union dans le titre), respecte le texte et la structure originale, tout en l’agrémentant de quelques sorties dans les rues parisiennes, histoire de laisser aux spectateurs le temps de reprendre leur souffle. Car même si certaines séquences se déroulent à Orly, dans le bureau de Bernard Lawrence ou dans son quartier du XVIe arrondissement près du métro Victor Hugo, le réalisateur John Rich ne peut évidemment pas dissimuler l’essence théâtrale du matériau de base. L’action est donc principalement confinée au sein d’un grand appartement. Boeing Boeing est un véritable festival de portes qui claquent, où Tony Curtis et Jerry Lewis, typhons humains, livrent une prestation dévastatrice aux côtés des ravissantes Dany Saval (oui oui, madame Michel Drucker), Suzanna Leigh et Christiane Schmidtmer. Sans oublier la grande Thelma Ritter (Fenêtre sur cour, Les Désaxés), qui vole la vedette à chaque apparition dans le rôle de la servante Bertha. Boeing Boeing est un feu d’artifice pour les zygomatiques et sa mécanique demeure implacable.

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Test DVD / Hercule contre Rome, réalisé par Piero Pierotti

HERCULE CONTRE ROME (Ercole contro Roma) réalisé par Piero Pierotti, disponible en DVD le 7 avril 2020 chez Artus Films

Acteurs : Sergio Ciani, Wandisa Guida, Livio Lorenzon, Daniele Vargas, Andrea Aureli, Dina De Santis, Carlo Tamberlani, Tullio Altamura…

Scénario : Arpad DeRiso, Arpad DeRiso, Piero Pierotti, Giovanni Scolaro

Photographie : Augusto Tiezzi

Musique : Angelo Francesco Lavagnino

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

Rome, Filippo Afro fait assassiner l’empereur Gordiano pour prendre sa place. De passage, Hercule parvient à sauver sa fille, Ulpia, mais tous deux sont capturés par les hommes de l’usurpateur. Ayant une dette envers Hercule, Quinto Traiano, le gouverneur de Pannonie, lance une armée sur Rome.

Tiens, un péplum transalpin de 1964 ! Hercule contre RomeErcole contro Roma n’a rien de révolutionnaire et a du mal à se distinguer du tout-venant, mais conserve un charme suranné, surtout grâce à « l’interprétation » (notez bien l’usage des guillemets) de l’improbable Alan Steel, de son vrai nom Sergio Ciani (1931-2015). Comme un Gilles Lellouche rital dopé aux stéroïdes ou un Burt Reynolds qui aurait abusé d’anabolisants, ce dernier a bien du mal à faire bouger sa carcasse quand il combat ses adversaires et heureusement que la musique est là pour donner un peu d’entrain à ses actes héroïques. Il n’empêche que cet opus reste un bon divertissement, produit à la chaîne certes, mais qui enchaîne les scènes de bagarres sur un rythme assez bien mené.

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Test DVD / L’Ange noir, réalisé par Roy William Neill

L’ANGE NOIR (Black Angel) réalisé par Roy William Neill, disponible en DVD le 17 mars 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Dan Duryea, June Vincent, Peter Lorre, Broderick Crawford, Constance Dowling, Wallace Ford, Hobart Cavanaugh, Freddie Steele…

Scénario : Roy Chanslor d’après le roman de Cornell Woolrich

Photographie : Paul Ivano

Musique : Frank Skinner

Durée : 1h17

Date de sortie initiale : 1946

LE FILM

Los Angeles. Kirk Bennett découvre Marvis Marlowe, sa maîtresse, morte. Il est arrêté, jugé et condamné à mort. Sa femme, Catherine, décidée à le sauver, mène son enquête avec Martin Blair, l’ancien mari de Marvis. Ils soupçonnent Marko, le patron d’un cabaret, mais ce dernier a un alibi.

De son vrai nom Roland de Gostrie, Roy William Neill (1887-1946) n’est sans doute pas le réalisateur américain le plus connu de sa génération et pourtant les cinéphiles connaissent une (petite) partie de son œuvre prolifique (plus de cent films à son actif), puisque cet artisan du cinéma hollywoodien aura mis en scène près d’une douzaine d’opus consacrés au personnage de Sherlock Holmes, interprété par Basil Rathbone. De 1943 avec Sherlock Holmes et l’Arme secrèteSherlock Holmes and the Secret Weapon à Sherlock Holmes et la ClefDressed To Kill (1946), ce sera donc trois aventures du célèbre détective privé de Baker Street filmées tous les quatre ans qui feront le bonheur des spectateurs. Pour l’heure, L’Ange noir Black Angel, tourné la même année que Dressed To Kill, est le dernier long métrage de Roy William Neill, qui meurt soudainement à l’aube de ses soixante ans. Ce film noir vaut toujours le coup aujourd’hui pour l’interprétation du grand Dan Duryea (1907-1968), qui mérite largement d’être réhabilité et reconsidéré par les cinéphiles, qui ont souvent tendance à oublier l’intensité du jeu de celui qui aura pourtant tourné avec les plus grands. William Wyler, Howard Hawks, Fritz Lang, Anthony Mann, George Sherman, Robert Siodmak, Robert Aldrich, Douglas Sirk, ont entre autres profité et su mettre en valeur son immense talent. Le comédien qui était alors considéré comme l’un des plus grands salauds du cinéma dans les années 1940-50, trouve dans L’Ange noir un rôle tragique, à fleur de peau, loin de sa violence habituelle. Et il y est une fois de plus magnifique.

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Test Blu-ray / Patrick, réalisé par Richard Franklin

PATRICK réalisé par Richard Franklin, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 6 mars 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Susan Penhaligon, Robert Helpmann, Robert Thomson, Julia Blake, Rod Mullinar, Bruce Barry, María Mercedes, Walter Pym…

Scénario : Everett De Roche

Photographie : Donald McAlpine

Musique : Brian May

Durée : 1h52

Année de sortie : 1978

LE FILM

Nouvellement embauchée dans une clinique privée, Kathy fait la rencontre de Patrick, 24 ans, dans le coma depuis plusieurs années. Mais si le jeune homme a perdu l’usage de ses cinq sens, Kathy découvre qu’il en a développé un sixième : la capacité de pouvoir changer l’ordre des choses.

Avant Soif de sang (1979) de Rod Hardy, Harlequin (1980) de Simon Wincer, Le Survivant d’un monde parallèle (1981) de David Hemmings, Les Traqués de l’an 2000 (1982) de Brian Trenchard-Smith, Montclare: Rendez-vous de l’horreurNext of Kin (1982) de Tony Williams et Fair Game (1986) réalisé par Mario Andreacchio, mais juste après La Dernière Vague The Last Wave (1977) de Peter Weir, il y a eu Patrick, mis en scène par Richard Franklin (1948-2007) en 1978, devenu l’un des symboles du cinéma d’exploitation australien destiné au marché international. Passionné par le cinéma d’Alfred Hitchcock, le cinéaste a d’abord fait ses classes à la télévision avec la série Homicide, pour laquelle il réalise onze épisodes. Son premier long métrage The True Story of Eskimo Nell (1975) était une comédie de western où Richard Franklin se faisait plaisir. Son second film, Fantasm, signé sous le nom de Richard Bruce était également une comédie. Amoureux du thriller et du paranormal, le réalisateur décide d’adapter le scénario écrit par Everett De Roche, futur auteur d’Harlequin, qui allait livrer tour à tour Patrick, Long Weekend de Colin Eggleston et Snapshot de Simon Wincer. Cependant, même si le film ne sortira qu’en 1978, Patrick est un projet qui remonte à plusieurs années. Après quelques réécritures, ce thriller de science-fiction centré autour d’un patient muet et paraplégique (un défi donc) qui détient des dons de télékinésie sort enfin dans le monde entier où il obtient un succès colossal, à l’exception de l’Australie, frileuse envers ses productions commerciales. Aujourd’hui, Patrick est et reste une grande référence du genre.

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Test DVD / Les Lèvres rouges, réalisé par Harry Kümel

LES LÈVRES ROUGES réalisé par Harry Kümel, disponible en DVD depuis le 29 août 2013 en DVD chez Malavida Films.

Acteurs : Delphine Seyrig, John Karlen, Danielle Ouimet, Andrea Rau, Paul Esser, Georges Jamin…

Scénario : Harry Kümel, Pierre Drouot, Jean Ferry

Photographie : Eduard van der Enden

Musique : François de Roubaix

Durée : 1h36

Année de sortie : 1971

LE FILM

Un couple, qui séjourne dans un vaste hôtel désert d’Ostende, rencontre la comtesse Bathory et sa protégée Ilona. Les deux femmes exercent bientôt leur emprise sur les jeunes gens.

C’est une oeuvre culte, mise en scène par un réalisateur qui s’est toujours défendu ne rien connaître, ou presque, au film de genre, et qui voulait avant tout faire un film « commercial » en s’inspirant d’un sujet trouvé au hasard, en feuilletant un magazine. Les Lèvres rouges, également connu sous le titre Daughters of Darkness pour son exploitation internationale, a pourtant marqué moult générations de cinéphiles depuis sa sortie en 1971. Devenu une grande référence du film de vampire, le second long métrage réalisé par le belge Harry Kümel (né en 1940) est aussi et surtout entré dans la légende du septième art grâce à la présence, à la composition, à la beauté, à l’immense talent de la grande et mythique Delphine Seyrig (1932-1990).

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Test DVD / La Séductrice aux cheveux rouges, réalisé par Douglas Sirk

LA SÉDUCTRICE AUX CHEVEUX ROUGES (Take Me to Town) réalisé par Douglas Sirk, disponible le 28 janvier 2020 en DVD chez Elephant Films.

Acteurs : Ann Sheridan, Sterling Hayden, Phillip Reed, Lee Patrick, Lee Aaker, Harvey Grant, Dusty Henley, Larry Gates, Forrest Lewis, Phyllis Stanley, Dorothy Neumann, Ann Tyrrell…

Scénario : Richard Morris

Photographie : Russell Metty

Musique : Joseph Gershenson

Durée : 1h17

Année de sortie : 1953

LE FILM

Vermilion O’Toole est transportée dans un train pour être emprisonnée avec son ex-partenaire, le bandit Newton Cole. Ils parviennent à s’échapper et se cachent dans la ville de Timberline. Vermilion, dont la beauté fait des ravages, se voit offrir une proposition de mariage par les fils de Will Hall, qui a récemment perdu sa femme. Pour rester à distance des US Marshals, elle accepte l’offre…

La Séductrice aux cheveux rougesTake Me to Town est l’un des trois films réalisés par Douglas Sirk en 1953 avec Le Joyeux Charlatan – Meet Me at the Fair et le formidable All I Desire. A l’instar de Qui donc a vu ma belle ? et de No Room for the Groom, la cuvée 1952 du cinéaste, La Séductrice aux cheveux rouges est une comédie de mœurs et même de western cette fois. Léger et bourré de charme, ce petit film anecdotique dans l’oeuvre du maître du mélodrame n’en reste pas moins une belle réussite.

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Test Blu-ray / And Soon the Darkness, réalisé par Robert Fuest

AND SOON THE DARKNESS réalisé par Robert Fuest, disponible en combo Blu-ray+DVD le 19 février 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Pamela Franklin, Michele Dotrice, Sandor Elès, John Nettleton, Clare Kelly, Hana-Maria Pravda, John Franklyn, Claude Bertrand, Jean Carmet…

Scénario : Brian Clemens, Terry Nation

Photographie : Ian Wilson

Musique : Laurie Johnson

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1970

LE FILM

June et Cathy, deux jeunes anglaises, passent leurs vacances en France, seules et à vélo. Dans un café, l’une d’elles fait la connaissance d’un homme. Peu après les deux amies se disputent et se séparent. Quand Jane revient dans le village pour retrouver Cathy, celle-ci a disparu…​

Bienvenue chez les Ch’tis ! Dans le Nord de la France (même si le film a été tourné en pleine Beauce), personne ne vous entendra crier. Nous sommes au début des années 1970 et depuis quelques années, le cinéma d’horreur britannique aime poser ses valises dans l’Hexagone, à l’instar de Hurler de peur (1961) et The Maniac (1963) de Michael Carreras, deux excellentes productions de la Hammer Films, qui s’inspiraient de l’ambiance installée par Henri-Georges Clouzot dans Les Diaboliques (1955). Le film à suspense a la cote dans les cinémas du monde entier, surtout depuis l’explosion dans les salles de Psychose (1960) d’Alfred Hitchcock. And Soon the Darkness fait partie de ces thrillers champêtres, qui reposent sur une atmosphère éthérée et la peur qui s’installe dans un pays étranger dont on ne parle pas la langue. A la barre, Robert Fuest (1927-2012), l’un des réalisateurs phares de Chapeau melon et bottes de cuir (et du futur L’Abominable Dr Phibes avec Vincent Price), qui met en scène un scénario coécrit par Brian Clemens (Terreur aveugle de Richard Fleischer) et Terry Nation, également liés à la même série, surtout le premier avec plus de trente épisodes à son actif. And Soon the Darkness est devenu un vrai classique en Angleterre, où il est encore très souvent diffusé à la télévision et qui a même connu un remake du même en nom en 2010, réalisé par Marcos Efron, avec Amber Heard et Karl Urban, se déroulant cette fois en Argentine. Toujours est-il que And Soon the Darkness reste un petit film d’exploitation très efficace, excellemment interprété par la jolie Pamela Franklin, dix ans après sa révélation dans Les Innocents de Jack Clayton dans lequel elle interprétait Flora.

Dès les premières minutes, Robert Fuest instaure une atmosphère mystérieuse, sous un soleil d’été brillant de mille feux, avec ses petites buvettes perdues sur les routes isolées et quasi-désertes de la campagne française. Les deux amies anglaises, Jane et Cathy, infirmières et collègues d’une vingtaine d’années, ont quitté Nottingham pour découvrir la France profonde à vélo. Cet été aurait pu être l’occasion pour elles de se détendre et d’oublier quelque peu leur travail difficile, mais c’était sans compter sur leur caractère diamétralement opposé. Jane, la brune, doit faire face à Cathy, la blonde, quelque peu explosive et désireuse de rencontrer quelques jeunes hommes français. L’occasion se présente durant une pause bien méritée. Cathy aperçoit un individu étrange, le regard dissimulé derrière des lunettes fumées, mais bien que les deux s’observent, les deux vacancières repartent sur les routes. Derrière elle, elles entendent un bruit de moteur et sont rapidement dépassées par un scooter.

And Soon the Darkness place le spectateur du point de vue de Jane, qui parle à peine français et qui se retrouve perdue, sans pouvoir véritablement expliquer à ceux qu’elle croise que son amie a disparu. Ces derniers, de bons gars de chez nous, on peut même dire des bouseux, interprétés par des acteurs du cru avec nos Jean Carmet et Claude Bertrand nationaux, sont soit bougons, soit ignorants, et semblent tous avoir quelque chose à cacher ou à se reprocher. Beaucoup de suspects potentiels donc. De ce point de vue-là, le réalisateur en fait un peu trop avec le personnage de Paul, incarné par Sandor Elès (Comtesse Dracula), qui passe de façon inexpliquée de l’empathie à la menace. Certes, cela fait perdre ses repères au spectateur, qui se demande alors qui a bien pu enlever Cathy comme dans tout whodunit qui se respecte, mais la crédibilité en prend alors un coup.

Cela n’empêche pas And Soon the Darkness de conserver une tension jusqu’à la dernière seconde. Le film se clôt d’ailleurs sur un plan sublime, où le soleil plombant laisse place à une pluie diluvienne, qui révèle les péchés et la cruauté humaine.

LE BLU-RAY

Comme nous l’indiquions dans notre chronique de La peurFright, le numéro 21 de la collection Make My Day disponible chez Studiocanal est arrivé ! A l’instar du combo Digipack Hitler…connais pas / France société anonyme qui regroupait un film de Bertrand Blier et d’Alain Corneau, ainsi que celui du combo Folle tuer / Canicule qui comprenait deux longs métrages d’Yves Boisset, l’éditeur et Jean-Baptiste Thoret proposent ici deux thrillers britanniques très rares, And Soon the Darkness (1970) de Robert Fuest et Fright (1971) de Peter Collinson. Aujourd’hui nous passons en revue le premier. Le menu principal est typique de la collection, sensiblement animé et muet.

En tant que créateur de cette collection, Jean-Baptiste Thoret présente tout naturellement le film qui nous intéresse au cours d’une préface en avant-programme (6’). Comme il en a l’habitude, le critique replace de manière passionnante And Soon the Darkness dans son contexte, dans la filmographie et le parcours de Robert Fuest. Il évoque également le casting, ainsi que les deux scénaristes et d’autres membres de l’équipe technique, dont le dénominateur commun s’avère la série Chapeau melon et bottes de cuir. Tout cela est abordé sans pour autant spoiler le film pour celles et ceux qui ne l’auraient pas encore vu.

Auteur et critique, Kim Newman propose une analyse sur le fond comme sur la forme de And Soon the Darkness (28’30). Egalement, romancier, Kim Newman évoque l’évolution du thriller au cinéma au début des années 1970, et aborde la mise en scène de Robert Fuest, ainsi que le casting et le statut culte du film, bien inscrit dans la conscience collective en Angleterre. En revanche, le remake de 2010 n’est pas mentionné. Mais est-ce bien le plus important ?!

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

And Soon the Darkness en Haute-Définition en France ! Même si le film de Robert Fuest n’a pas le même statut chez nous qu’à l’étranger, nous n’allons pas faire la fine bouche ! D’autant plus que le transfert est quasi-irréprochable, le master – restauré 4K – immaculé, stable et dépourvu de déchets résiduels. Les noirs sont concis, la colorimétrie chaude et agréable, le grain argentique élégant. De très beaux gros plans qui foisonnent de détails, ainsi qu’une profondeur de champs éloquente sont les points forts de ce master HD. La gestion des contrastes est également très solide. Ce Blu-ray présenté dans son format d’origine 1.85. est exemplaire.

Le film de Robert Fuest bénéficie d’un doublage français. Au jeu des comparaisons avec la version originale, la piste française s’accompagne de quelques chuintements. De plus, And Soon the Darkness jouant sur les problèmes de communication entre les langues anglaise et française, l’ensemble n’est guère approprié. La piste anglaise est évidemment plus dynamique, propre et intelligible, homogène dans son rendu, notamment au niveau des effets sonores.

Crédits images : © Studiocanal / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr