Test Blu-ray / Goliath, réalisé par Frédéric Tellier

GOLIATH réalisé par Frédéric Tellier, disponible en DVD, Blu-ray & 4K UHD le 13 juillet 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Gilles Lellouche, Pierre Niney, Emmanuelle Bercot, Laurent Stocker, Yannick Renier, Chloé Stefani, Marie Gillain, Jacques Perrin…

Scénario : Frédéric Tellier & Simon Montaïrou

Photographie : Renaud Chassaing

Musique : Christophe Lapinta & Frédéric Tellier

Durée : 2h02

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Une jeune agricultrice a été emportée par la maladie après avoir utilisé dans son exploitation un produit soupçonné d’être dangereux pour la santé, la tétrazine. Un avocat veut faire reconnaître le lien de cause à effet, confronté au puissant lobby des pesticides dont la zone d’influence s’étend à la communauté européenne entière. Pour se faire entendre, la compagne de la victime se suicide devant le siège de l’entreprise qui commercialise la tétrazine. C’est l’embrasement. Littéralement.

En 2017, le journal Le Monde publiait une enquête fleuve sur les « Monsanto papers », réalisée à partir de documents déclassifiés de la société américaine produisant le glyphosate. Difficile de ne pas faire le lien entre cette affaire et celle « imaginée » par Frédéric Tellier, dont on connaît le penchant pour les films tirés de faits réels. Son premier film, L’affaire SK1, en 2014, impressionnait déjà par la méticulosité de sa reconstitution et par la plongée effectuée dans les coulisses de l’enquête sur les meurtres perpétrés par Guy Georges. On savait donc Tellier minutieux. On le découvre engagé. Il faut l’être, pour filmer avec autant de colère les actes de désespoir d’agriculteurs malades ou endeuillés et la violence de la répression d’Etat contre des militants écologistes armés de leur seule détermination. Difficile de ne pas percevoir le point de vue partial du cinéaste qui en voulant dénoncer le pouvoir écrasant des sphères d’influence, prend le risque d’un certain manichéisme – le lobbyiste incarné par Pierre Niney évoluant dans un luxe indécent par un souci d’opposition presque caricaturale avec les victimes de la tétrazine et l’avocat qui les défend (Gilles Lellouche). Qu’importe. Les gestes partisan et cinématographique se confondent avec assez d’habileté pour qu’on ne puisse en faire le reproche à Frédéric Tellier, tant ce dernier excelle à explorer les mécanismes du lobbyisme et à tenir le spectateur en tension du premier au dernier plan (inoubliable).

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Test Blu-ray / Des filles disparaissent, réalisé par Douglas Sirk

DES FILLES DISPARAISSENT (LURED) réalisé par Douglas Sirk, disponible en combo Blu-ray+DVD le 31 août 2022 chez Studiocanal

Acteurs : Lucille Ball, Charles Coburn, George Sanders, Sir Cedric Hardwicke, Boris Karloff…

Scénario : Leo Rosten, d’après une histoire de Jacques Companéez, Ernest Neuville et Simon Gantillon

Photographie : William H. Daniels

Musique : Michel Michelet

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1947

LE FILM

Attirant ses proies féminines en publiant des petites annonces, un tueur en série sévit dans le Londres des années 1940, signant chacun de ses meurtres par un poème aux accents romantiques qu’il poste le soir même à la police pour annoncer le prochain forfait. Sandra Carpenter, entraîneuse dans un dancing, voit justement l’une de ses collègues disparaître après avoir répondu à une petite annonce. De témoin volontaire, la séduisante jeune femme devient un appât de choix quand l’inspecteur chargé de l’enquête estime que son profil pourrait attirer, à son tour, le mystérieux criminel.

Il serait malhonnête d’affirmer que le style de Douglas Sirk, véritable canon esthétique des années 1950, éclate déjà dans ce Lured (brillant titre original !) si peu représentatif de ce que l’immense cinéaste aura laissé comme héritage au septième art. Le film n’en est pas moins époustouflant de maîtrise, dès l’ouverture qui saisit en quelques secondes elliptiques la lecture d’une petite annonce par la future victime prenant son bus de nuit, puis son rendez-vous avec le tueur insaisissable – silhouette anonyme filmée soit en contre-jour, soit via un détail de son corps ou son ombre portée sur les murs et les pavés de la chaussée –, enfin le poème que ce dernier compose sur sa machine à écrire et qui sera dépouillé dans les locaux de Scotland Yard, lançant le récit proprement dit.

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Test 4K UHD / Les Daleks envahissent la Terre, réalisé par Gordon Flemyng

LES DALEKS ENVAHISSENT LA TERRE (Dalek’s Ivasion Earth: 2150 A.D.) réalisé par Gordon Flemyng, disponible en 4K Ultra HD + Blu-ray – Édition boîtier SteelBook le 20 juillet 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Peter Cushing, Bernard Cribbins, Ray Brooks, Jill Curzon, Roberta Tovey, Andrew Keir, Roger Avon, Geoffrey Cheshire…

Scénario : Milton Subotsky & David Whitaker, d’après une histoire de Terry Nation

Photographie : John Wilcox

Musique : Bill McGuffie & Barry Gray

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1966

LE FILM

À Londres de nos jours. Alors qu’il cherche à donner l’alerte à la suite du cambriolage d’une bijouterie, le policier Tom Campbell pensant se diriger vers une cabine police secours se retrouve en fait dans la machine à voyager dans le temps du Docteur Noors. Ce savant loufoque est accompagné de sa nièce et de sa fille. Tous se retrouvent dans la capitale britannique en l’an 2150.

Adulée au Royaume-Unis, mais plus discrète en France, Docteur Who est la plus longue série de science-fiction de tous les temps. Comptant près de 900 épisodes (!) depuis sa création en 1963, elle a eu le droit également à deux films tournés en 1964 et 1965. Remake de certains épisodes, ces deux longs-métrages, Dr Who et les Daleks et Les Daleks envahissent la Terre, ne sont pas considérés, par les fans, comme ayant une quelconque continuité avec la série originelle. Dans ces œuvres, le fameux Peter Cushing interprète le personnage principal, le comédien de la série de l’époque, William Hartnell, étant accaparé par celle-ci et se trouvant dans l’incapacité de tourner autre chose. Il voyage avec ses deux petites-filles dans une machine à voyager, le TARDIS, sorte de gigantesque cabine téléphonique bien identifiable.

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Test Blu-ray / Ténor, réalisé par Claude Zidi Jr.

TÉNOR réalisé par Claude Zidi Jr., disponible en DVD et Blu-ray le 7 septembre 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Michèle Laroque, Mohammed Belkhir, Guillaume Duhesme, Maëva El Aroussi, Samir Decazza, Marie Oppert, Louis de Lavignère, Stéphane Debac, Roberto Alagna…

Scénario : Cyrille Droux, Raphaël Benoliel, Claude Zidi Jr. & Héctor Cabello Reyes

Photographie : Laurent Dailland

Musique : Laurent Perez Del Mar

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Antoine, jeune banlieusard parisien, suit des études de comptabilité sans grande conviction, partageant son temps entre les battles de rap qu’il pratique avec talent et son job de livreur de sushis. Lors d’une course à l’Opéra Garnier, sa route croise celle de Mme Loyseau, professeur de chant dans la vénérable institution, qui détecte chez Antoine un talent brut à faire éclore. Malgré son absence de culture lyrique, Antoine est fasciné par cette forme d’expression et se laisse convaincre de suivre l’enseignement de Mme Loyseau. Antoine n’a d’autre choix que de mentir à sa famille, ses amis et toute la cité pour qui l’opéra est un truc de bourgeois, loin de leur monde.

Claude Zidi est un mythe, une légende de la comédie hexagonale dont les films auront attiré plus de 80 millions de spectateurs dans les salles (rien qu’en France), un nombre qui laisse évidemment rêveur les réalisateurs d’aujourd’hui. Nous avions entendu parler de son fils Claude, Claude Zidi Jr. donc, lors de la sortie de son premier long-métrage – co-réalisé avec Cyrille Droux – Les Deguns, adaptation pour le grand écran de la websérie du même nom, devenu rapidement l’un des films les plus traînés dans la boue de 2018. Bien que conspué par la critique, près de 500.000 curieux avaient fait le déplacement au cinéma pour se faire leur propre opinion. Depuis, Claude Zidi Jr. aura participé au scénario et aux dialogues du survolté Divorce Club de Michaël Youn. 2022, il met seul en scène Ténor, qu’il coécrit avec Héctor Cabello Reyes (7 jours pas plus, Retour chez ma mère, Barbecue), Raphaël Benoliel (producteur d’Emily in Paris, Stillwater, Minuit à Paris) et Cyrille Droux (complice de Claude Zidi Jr.), une excellente surprise et ce pour plusieurs raisons. D’une part pour son casting et la présence en haut de l’affiche de MB14, nom de scène de Mohamed Belkhir, auteur-compositeur-interprète, rappeur (depuis l’âge de 12 ans), beatboxeur (champion de France de human beatbox par équipe en 2016 et champion du Monde en 2018), chanteur découvert dans la cinquième saison de The Voice, qu’il termine deuxième. Charismatique, il révèle un vrai talent et un tempérament de comédien, une vraie révélation que l’on devrait retrouver aux César l’année prochaine pour la compression du Meilleur Espoir. D’autre part, cela fait plaisir de voir une comédie-dramatique bien filmée, la mise en scène étant élégante, inspirée et jamais statique, soignée et soutenue par une photographie du même acabit signée Laurent Dailland (Aline, Astérix & Obélix: Mission Cléopâtre, Le Concert). Un petit coup de coeur inattendu, dans lequel Michèle Laroque trouve incontestablement l’un de ses plus beaux rôles.

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Test DVD / Killing Field, réalisé par James Cullen Bressack

KILLING FIELD (Survive the Game) réalisé par James Cullen Bressack, disponible en DVD le 3 août 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Chad Michael Murray, Bruce Willis, Swen Temmel, Michael Sirow, Kate Katzman, Zack Ward, Donna D’Errico, Canyon Prince, Sarah Roemer, Sean Kanan…

Scénario : Ross Peacock

Photographie : Bryan Koss

Musique : Tim Jones

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Un homme voit sa tranquillité bouleversée par l’arrivée d’un flic et de dangereux criminels.

Voilà voilà, c’est le pitch de Killing Field, aka Surviving the Game dans certaines contrées, énième DTV interchangeable de Bruce Willis et accessoirement l’une de ses ultimes prestations. Reprenons où nous en étions après Out of Death. Alors qu’il avait dit qu’on ne l’y reprendrait plus, l’ami Bruce allait quitter Porto Rico, quand une équipe de tournage l’alpague, tandis que celui-ci commençait à préparer son déménagement à Betton dans la métropole de Rennes en Ille-et-Vilaine (vous pouvez vérifier, c’est authentique). S’excusant auprès des Déménageurs Bretons avec lesquels il était au téléphone, Bruce demande déjà au réalisateur James Cullen Bressack de se calmer, puis de lui en dire un peu plus sur ce qu’il désire lui faire faire durant l’heure qui lui reste avant son vol. « C’est pas compliqué, vous serez assis à l’arrière d’une bagnole entre deux sbires à la mine patibulaire, vous vous tiendrez le bas du ventre où votre personnage a reçu une balle. Vous direz des trucs du genre « Fuck you ! » ou « Pauvres cons ! » vous voyez, en plissant suffisamment les yeux, votre visage et même, soyons fous, tout votre crâne histoire de montrer que vous êtes toujours bad-ass malgré votre bastos dans le bide » « Ouais, je l’ai déjà fait pas mal de fois ces dernières années, ça devrait le faire. Autre chose ? » « S’il nous reste une demi-heure vous serez ligoté sur une chaise où vous regarderez vos tortionnaires que vous insulterez à nouveau, « Abrutis ! », « Faquins ! », que sais-je encore ? Vous avez carte blanche. Ah oui, il faudra aussi un plan de vous avec un flingue quand vous rentrerez dans une grange et un autre pour la fin du film où vous ferez semblant d’avoir participé à l’action. Mais ça c’est juste si vous avez le temps et si vous n’aviez pas envisagé de passer au duty-free ! ». « Bon, ok, je prends un million. Il faut que je pense à ma retraite et les palets bretons aussi ont subi l’inflation… » « Ok alors, on tourne ! ». Vous l’aurez compris, ou pas, Bruce Willis ne fait que de la figuration dans Killing Field, opus d’action sans aucune imagination, dont la véritable tête d’affiche est Chad Michael Murray, connu pour son rôle de Lucas Scott dans la série télévisée Les Frères Scott et l’excellent House of Wax La Maison de cire de Jaume Collet-Serra, qui s’en sort « pas trop mal », mais qui n’a malheureusement rien à défendre. Toutefois, Killing Field reste un film rigolo dans le sens où rien ne fonctionne et s’avère donc irrésistible à de nombreuses reprises, surtout lors des affrontements divers et variés, extrêmement mal filmés et au montage moisi. Réservé uniquement aux amateurs.

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Test DVD / Malasaña 32, réalisé par Albert Pintó

MALASAÑA réalisé par Albert Pintó, disponible en DVD le 6 juillet 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Begoña Vargas, Iván Marcos, Bea Segura, Sergio Castellanos, José Luis de Madariaga, Iván Renedo, Concha Velasco, Javier Botet…

Scénario : Ramón Campos, Gema R. Neira, David Orea & Salvador S. Molina

Photographie : Daniel Sosa Segura

Musique : Frank Montasell & Lucas Peire

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Madrid, 1976. La famille Olmedo s’installe dans le quartier de Malasaña. Ils sont enthousiastes à l’idée de s’installer dans la capitale, à une époque de profonde transformation pour l’Espagne. Mais il y a quelque chose que la famille ne sait pas encore : dans l’appartement qu’ils ont acheté, ils ne sont pas seuls… Une présence mystérieuse veut les faire sortir de leur nouvelle habitation et va transformer leur nouvelle vie en un cauchemar des plus effrayants.

Ce n’est un secret pour personne, les espagnols et le cinéma d’épouvante c’est une grande histoire d’amour et énumérer les noms ainsi que les titres les plus emblématiques du genre serait une perte de temps. Mais comme pour toutes choses, les recettes deviennent redondantes, la tambouille fade en bouche, le goût de reviens-y se tasse et finit par lasser. C’est le cas avec Malasaña 32, le second long-métrage d’Albert Pintó, coréalisé avec Caye Casas, remarqué en 2017 avec Matar a Dios, récompensé dans plusieurs festivals du monde entier, dont celui très prisé de Sitges, qui l’a auréolé du Prix du meilleur film. Avec Malasaña 32, Albert Pintó signe son premier boulot en solo, prêt à démontrer ce qu’il a sous le capot pour ce deuxième coup d’essai. Malheureusement, s’il n’y a rien à redire concernant la rigueur de la mise en scène, l’excellence du casting et la beauté de la photographie, tout s’accompagne d’une sensation de déjà-vu (y compris le sous-texte politique en basant son histoire après la dictature franquiste), comme si tout le film était constitué du best-of de chefs d’oeuvre ou classiques (Poltergeist, Conjuring…), qui ont déjà été maintes et maintes fois copiés et jamais égalés. Néanmoins, on ne s’ennuie pas devant Malasaña 32, sans doute comme nous le disions parce que c’est bien fait, que l’histoire – inspirée de faits réels, ne riez pas – est bien racontée (ce qui n’est pas à la portée du premier cinéaste venu), qu’on a beau connaître la musique par coeur, mais qu’on se laisse volontiers porter jusqu’à la fin sans ennui.

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Test DVD / Out of Death, réalisé par Mike Burns

OUT OF DEATH réalisé par Mike Burns, disponible en DVD le 7 septembre 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Jaime King, Bruce Willis, Lala Kent, Kelly Greyson, Michael Sirow, Megan Leonard, Tyler Jon Olson, Oliver Trevena…

Scénario : Bill Lawrence

Photographie : Peter Holland

Musique : Jacob Bunton & Mike Burns

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Au cours d’une randonnée, une jeune femme, Shannon, assiste au meurtre d’un dealer assassiné par une policière. Après l’avoir photographiée en train de l’abattre, le témoin s’enfuit dans la forêt tandis que la flic corrompue la traque avec son coéquipier. Toutefois, Shannon trouve refuge auprès d’un ancien officier de l’ordre, Jack Harris, qui la sauve de leurs griffes avant que sa nièce ne soit prise en otage par leur boss à la tête du commissariat, compromis dans des affaires louches…

Comme le sieur Bruce Willis a désormais pris sa retraite anticipée pour cause d’aphasie, un trouble de la communication qui le conduisait à réduire ses répliques, qu’il ne parvenait plus à apprendre, nous découvrons petit à petit ses derniers « méfaits » dans le monde de la VOD et du DTV. Ainsi, après Cosmic sin, Anti-Life, Trauma Center, Représaille, First Kill, Acts of violence et 10 Minutes Gone, l’ami Bruce tournait Out of Death, l’un de ses trois ou quatre films de 2020 et ce malgré le confinement. Il se rattrapera jusqu’à la fameuse annonce de l’arrêt de sa carrière en emballant au moins une quinzaine de longs-métrages qui fleuriront bientôt ce qui reste de votre rayon culture. En l’état, ou peut-être sommes nous devenus plus indulgents, Out of Death, que vous pourrez trouver sous le titre Hors de la mort (parfois, une traduction littérale ne suffit pas), n’est franchement pas le pire film de Bruce de ces dernières années (coucou Apex !). Certes, nous sommes conscients de la « qualité » du bousin, mais celui-ci parvient à divertir grâce à ses nombreux défauts et même Bruce Willis semble un poil plus concerné lors de ses apparitions en pointillés, du genre on le montre dans la toute première scène, puis un panneau indique « quelques heures plus tôt » pour le ramener une demi-heure après. Avec une note de 0 % sur Rotten Tomatoes basée sur onze critiques à ce jour, cela vous donne un premier aperçu de cette chasse à l’homme (à la femme plutôt) qui vous attend, durant laquelle il n’est évidemment pas interdit de rire !

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Test 4K UHD / Dr Who et les Daleks, réalisé par Gordon Flemyng

DR WHO ET LES DALEKS (Dr. Who and the Daleks) réalisé par Gordon Flemyng, disponible en 4K Ultra HD + Blu-ray – Édition boîtier SteelBook le 29 juin 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Peter Cushing, Roy Castle, Jennie Linden, Roberta Tovey, Barrie Ingham, Geoffrey Toone, Michael Coles, John Bown…

Scénario : Sydney Newman, Milton Subotsky & David Whitaker, d’après une histoire de Terry Nation

Photographie : John Wilcox

Musique : Malcolm Lockyer

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 1965

LE FILM

Le Docteur montre à ses petites filles, Susan et Barbara, sa toute dernière invention: le TARDIS, un vaisseau capable de voyager dans le Temps et dans l’Espace. Malencontreusement, Ian, le petit-ami de Barbara, active la machine… Le Docteur et ses compagnons se retrouvent alors sur la planète Skaro, en ruines suite à la guerre nucléaire opposant les Daleks au peuple des Thals.

C’est en territoire neutre que l’auteur de ces mots a découvert Dr Who et les DaleksDr. Who and the Daleks, n’ayant jamais vu un seul épisode de la mythique série britannique de science-fiction Doctor Who, diffusée depuis novembre 1963 sur BBC One et à ce jour la plus longue série SF de tous les temps. Quand le film de Gordon Flemyng sort sur les écrans deux ans plus tard, c’est un triomphe, un phénomène national, alors que les fans purs et durs de la version petit écran n’auront de cesse d’appeler au boycott, en raison des grandes libertés prises avec l’oeuvre originale, notamment sa représentation du personnage principal. Si l’on retrouve les ingrédients, à l’instar du TARDIS (Time And Relative Dimension In Space ou Temps et Dimensions Relatifs dans l’Espace), ce fameux “véhicule” qui prend la forme d’une cabine téléphonique de la police anglaise à bord duquel le Docteur voyage à travers l’espace et le temps, les “stars” qui partagent le haut de l’affiche s’avèrent les célèbres Daleks. Ces extraterrestres ou mutants on ne sait pas trop, se déplacent dans leurs armures colorées et lumineuses, s’expriment avec une voix robotisée et possèdent quelques armes comme ce lance-fumée qui pulvérise celui ou celle qui leur chercheraient des noises. On imagine mal le succès rencontré par les Daleks, dont la première apparition remonte déjà au sixième épisode de la première saison, intitulé The Dead Planet. Par ailleurs, Dr Who et les Daleks reprend peu ou prou le même scénario, nos héros se retrouvant par inadvertance sur la planète Skaro, en apparence morte, sur laquelle survivent deux races. La première est celle des Thals, d’apparence humaine et pacifique qui survit tant bien que mal dans la forêt. L’autre est celle des Daleks, ayant perdu toute humanité et réduits à une forme tentaculaire. Les Daleks vivent tous dans des armures coniques d’où ils tirent leurs pouvoirs et ne peuvent vivre que dans les villes où l’électricité statique les fait se déplacer. Les deux gros points forts de cette relecture cinématographique sont la couleur, la série étant évidemment en N&B, et la présence au casting du légendaire Peter Cushing dans le rôle-titre. Entre Le Train des épouvantes Dr Terror’s House of Horrors de Freddie Francis et L’Île de la terreur Island of Terror de Terence Fisher, le comédien s’octroyait une petite récréation bienvenue et livre une formidable prestation, tout en recréant et en s’appropriant le personnage interprété à la télévision par William Hartnell. C’est merveilleusement kitsch, ultra-divertissant, drôle, tendre, bourré d’imagination, immanquable donc.

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Test Blu-ray / En attendant Bojangles, réalisé par Régis Roinsard

EN ATTENDANT BOJANGLES réalisé par Régis Roinsard, disponible en DVD et Blu-ray le 11 mai 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Virginie Efira, Romain Duris, Solan Machado-Graner, Grégory Gadebois, Orianne Daudin, Juliette Blanche, Rose Harlean, Lucas Bléger…

Scénario : Romain Compingt & Régis Roinsard, d’après le roman d’Olivier Bourdeaut

Photographie : Guillaume Schiffman

Musique : Clare & Olivier Manchon

Durée : 2h04

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Camille et Georges dansent tout le temps sur leur chanson préférée Mr Bojangles. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis. Jusqu’au jour où la mère va trop loin, contraignant Georges et leur fils Gary à tout faire pour éviter l’inéluctable coûte que coûte.

Hmmm….non, ça ne fonctionne pas. Enfin, peut-être un peu dans la dernière partie, et encore…dommage…oui c’est bête car Régis Roinsard est un réalisateur prometteur. Ayant fait ses classes dans le clip musical (pour Jean-Louis Murat, Cali, Jane Birkin, Anaïs…), quelques publicités et deux courts-métrages, Régis Roinsard fait parler de lui en 2012 avec son premier long métrage Populaire, un vrai petit coup de coeur à sa sortie pour l’auteur de ces mots, récompensé par cinq nominations aux César, dont celle du Meilleur premier film et lauréat de quatre prix internationaux. Doté d’un budget impressionnant pour une première œuvre d’environ 15 millions d’euros, Régis Roinsard s’inspirait de réels championnats de vitesse dactylo organisés dans les années 40 jusque dans les années 60 et livrait une comédie pétillante, en reconstituant minutieusement les années 50, ses décors, ses costumes, sa musique, son énergie et son insouciance. Il y dirigeait Romain Duris, qu’il retrouve donc dix ans plus tard dans En attendant Bojangles, l’adaptation du roman éponyme et best seller d’Olivier Bourdeaut. S’il aura mis huit ans pour revenir au cinéma avec Les Traducteurs, Régis Roinsard aura enchaîné immédiatement avec son troisième opus qui reprend divers ingrédients de Populaire…mais le cocktail demeure fade. La faute au couple principal, Romain Duris – Virginie Efira (qu’on nous met décidément à toutes les sauces), qui ne fait aucune étincelle, qui fait faux, alors que l’association Romain Duris – Déborah François dans Populaire était merveilleuse, débordait d’énergie, de fraîcheur, de légèreté et de charisme. Là où ces deux derniers prenaient un plaisir évident à se donner la (savoureuse) réplique, tout est éteint et morne dans En attendant Bojangles, qui paraît surjoué, artificiel et très rapidement épuisant.

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Test 4K UHD / Cat’s Eye, réalisé par Lewis Teague

CAT’S EYE réalisé par Lewis Teague, disponible en Combo Blu-ray+4K UHD le 25 mai 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Drew Barrymore, James Woods, Alan King, Kenneth McMillan, Robert Hays, Candy Clark, James Naughton, Tony Munafo…

Scénario : Stephen King

Photographie : Jack Cardiff

Musique : Alan Silvestri

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1985

LE FILM

Trois histoires dont le point commun est un chat errant qui a des visions d’une petite fille l’appelant au secours :

  • Un homme qui a décidé d’arrêter de fumer et qui s’inscrit pour cela dans une clinique spécialisée, avec des méthodes plutôt… étonnntes.
  • Un joueur de tennis rattrapé par le mari de sa maîtresse, un gangster d’Atlantic City, et contraint, pour sauver sa peau, de faire le tour d’un immeuble en marchant sur la corniche.
  • Une petite fille est terrorisée par un lutin nocturne sanguinaire. Son chat, baptisé General, tente de la protéger du mieux qu’il peut malgré l’incrédulité des parents de la fillette, désireux de se débarrasser de lui à tout prix.

Quand Cat’s Eye sort au cinéma en 1985, les adaptations de Stephen King ne sont pas rares, aussi bien sur le grand que sur le petit écran. En 1985, l’écrivain a déjà publié Carrie, Salem, Shining, Le Fléau, Dead Zone, Charlie, Cujo, Christine, Simetierre…et parmi ces romans sept ont connu une transposition par Brian De Palma, Stanley Kubrick, David Cronenberg, John Carpenter, Mark L. Lester, Tobe Hooper et Lewis Teague, sans oublier George A. Romero et son film à sketches Creepshow. Autant dire que le phénomène King est omniprésent. Emballé par sa version de Cujo (malgré son dénouement optimiste), le producteur italien Dino De Laurentiis (qui venait de financer Dead Zone et Charlie), confie au réalisateur Lewis Teague (né en 1938) les manettes de Cat’s Eye, anthologie comprenant les adaptations des nouvelles Desintox, Inc. et La Corniche, issues du recueil Danse macabre Night Shift, ainsi que d’une histoire inédite créée spécialement à cette occasion par le maître de l’horreur. Rôle-titre de Charlie, Drew Barrymore, propulsée par E.T. l’extra-terrestre de Steven Spielberg tient cette fois encore le haut de l’affiche de Cat’s Eye, au même titre que James Woods et Robert Hays, le film ayant été mis en route rien que pour elle par Dino De Laurentiis, raison pour laquelle elle joue d’ailleurs deux rôles différents ici. Il en résulte un savoureux opus du genre, composé de trois sketches très réussis, excellemment mis en scène et interprétés, devenu culte avec les années, après un succès somme toute modeste et en dessous des espérances du nabab transalpin.

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