Test Blu-ray / L’Été en pente douce, réalisé par Gérard Krawczyk

L’ÉTÉ EN PENTE DOUCE réalisé par Gérard Krawczyk, disponible en DVD et Blu-ray le 10 juin 2022 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Jacques Villeret, Jean-Pierre Bacri, Pauline Lafont, Guy Marchand, Jean Bouise, Jean-Paul Lilienfeld, Jacques Mathou, Dominique Besnehard, Claude Chabrol…

Scénario : Gérard Krawczyk & Jean-Paul Lilienfeld, d’après le roman de Pierre Pelot

Photographie : Michel Cénet

Musique : Roland Vincent

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

En échange d’un lapin cédé à son voisin, Fane reçoit Lilas, brave fille innocente et sensuelle, avec laquelle il décide de partir, tout plaquer pour rejoindre la maison familiale, dans le sud de la France, où il retrouve son frère, Momo. Il débarque le jour de l’enterrement de sa mère. La tenue légère de la pulpeuse Lilas ne manque pas de choquer les bigotes du village. Les problèmes commencent…

Pour la plupart, Gérard Krawczyk (né en 1953) est le réalisateur de Taxi 2, 3 et 4, sans savoir qu’il a aussi signé une grande partie du premier, en remplaçant Gérard Pirès, hospitalisé suite à un accident d’équitation. Certains évoqueront Wasabi, le remake de Fanfan la Tulipe ou même celui de L’Auberge rouge, son dernier opus en date et c’était déjà il y a quinze ans. Son premier film, Je hais les acteurs, exercice de style, misait sur la réunion d’une pléiade de comédiens de renom, Patrick Floersheim, Michel Galabru, Dominique Lavanant, Jean Poiret, Bernard Blier, Michel Blanc, Jean-François Stévenin et même une apparition de Gérard Depardieu. Mais son coup d’éclat est et restera L’Été en pente douce, d’après un roman de Pierre Pelot. Inclassable, nourri de référence au western (jusque dans la splendide composition de Roland Vincent, musicien complice de Paul Vecchiali) et au film noir (deux genres souvent très liés), comédie de mœurs teintée d’érotisme, ce deuxième long-métrage en met plein la vue, emmène vers l’inattendu, fait preuve de virtuosité à chaque scène, à chaque plan et repose bien évidemment sur un casting quatre étoiles sur lequel trône la merveilleuse et sculpturale Pauline Lafont, dans le rôle de sa vie, qui fut malheureusement interrompue en raison d’un accident de randonnée qui surviendra l’année suivante. Elle avait alors seulement 25 ans. L’Été en pente douce est comme qui dirait un poème dédié à la comédienne, qui crève, non, qui enflamme l’écran et les sens des spectateurs, comme ceux des hommes qu’elle croise dans le film (qui n’a pas pris une ride), à commencer par les immenses Jean-Pierre Bacri (fabuleux dans un rôle que devait camper Coluche) et Jacques Villeret. Indémodable, inoubliable.

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Test Blu-ray / Cours privé, réalisé par Pierre Granier-Deferre

COURS PRIVÉ réalisé par Pierre Granier-Deferre, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 19 janvier 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Elizabeth Bourgine, Michel Aumont, Xavier Deluc, Sylvia Zerbib, Emmanuelle Seigner, Lucienne Hamon, Pierre Vernier, Rosine Rochette, Guillaume de Tonquédec, Sandrine Kiberlain…

Scénario : Jean-Marc Roberts, Pierre Granier-Deferre & Christopher Frank

Photographie : Robert Fraisse

Musique : Philippe Sarde

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1986

LE FILM

Jeanne Kern est enseignante dans un cours privé mixte. Elle est jeune, jolie et le sait. Tout le monde est attiré par elle; des élèves aux professeurs jusqu’au directeur, Monsieur Ketti. Un jour, une lettre anonyme parvient sur le bureau de Ketti, mettant en cause Jeanne d’une manière on ne peut plus claire, par des allusions précises sur son anatomie intime et l’usage qu’elle en fait. Les lettres se succèdent et bientôt, ce sont des photos qui inondent l’établissement. Tout le monde en reçoit: le directeur, les professeurs, les parents. Elles représentent une « soirée spéciale » au cours de laquelle de très jeunes personnes font l’amour…

Si on l’a souvent vue à la télévision, notamment dans Meurtres au paradis depuis une dizaine d’années, la divine Élizabeth Bourgine, Prix Romy-Schneider en 1985, a su marquer moult spectateurs dans Vive la sociale ! (1983) de Gérard Mordillat (nommée pour le César du meilleur espoir féminin), mais surtout dans La Septième Cible (1984) de Claude Pinoteau (nommée de nouveau, mais au César de la meilleure actrice dans un second rôle), où elle incarnait la fille de Lino Ventura et sans doute encore plus dans Cours privé de Pierre Granier-Deferre. Sorti sur les écrans français en novembre 1986, ce dernier reste tout d’abord célèbre pour son affiche d’exploitation qui avait fait couler beaucoup d’encre, celle où la comédienne apparaît de trois-quarts dos, quasi-nue, seulement vêtue d’un serre-taille rouge. Un visuel sulfureux et excitant qui avait évidemment de quoi titiller la curiosité du public. Alors que Jean de Florette venait de cartonner, que Manon des sources se profilait, que Top Gun remplissait les salles et Cobra avec Stallone le tiroir-caisse de la Warner, Cours privé parvenait à attirer près de 600.000 curieux. Réalisateur d’immenses succès populaires tels que La Horse, Adieu poulet, La Veuve Couderc, Le Chat, Le Train, Une femme à sa fenêtre, Le Toubib, Pierre Granier-Deferre démarre les années 1980 en dirigeant encore et toujours les plus grands du cinéma hexagonal, de Michel Piccoli (Une étrange affaire) à Philippe Noiret (L’Étoile du Nord, L’Ami de Vincent) en passant par Jean-Louis Trintignant (L’Homme aux yeux d’argent). Dans Cours privé, le cinéaste donne pour ainsi dire le rôle de sa vie à son actrice principale, Élizabeth Bourgine, quasiment de toutes les scènes, de tous les plans, avec laquelle il collaborera encore deux fois par la suite, dans Noyade interdite (1987) et La Couleur du vent (1988). Hypnotique, troublant, Cours privé annonce, et ce bien avant l’avènement des réseaux sociaux, comment une personne peut devenir la cible de rumeurs et d’accusations, ici une jeune enseignante sexy, qui détonne dans son environnement professionnel. Quelques problèmes de rythme, mais le film demeure aussi efficace que mémorable.

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Test Blu-ray / Fais-moi très mal, mais couvre-moi de baisers (Fiançailles à l’italienne), réalisé par DIno Risi

FAIS-MOI TRÈS MAL, MAIS COUVRE-MOI DE BAISERS (Fiançailles à l’italienne) (Straziami, ma di baci saziami) réalisé par Dino Risi, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 16 mars 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Nino Manfredi, Ugo Tognazzi, Pamela Tiffin, Moira Orfei, Livio Lorenzon, Gigi Ballista, Pietro Tordi, Samson Burke…

Scénario : Dino Risi, Agenore Incrocci & Furio Scarpelli

Photographie : Alessandro D’Eva

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 1968

LE FILM

Marino, un jeune coiffeur, tombe amoureux de la jolie Marisa. Suite a des calomnies, il doit mettre fin à sa relation avec la jeune fille alors qu’ils s’étaient fiancés. Elle épouse un tailleur sourd-muet mais, la passion ne disparaît pas si facilement…

Les années 1960 sont exceptionnelles pour Dino Risi (1916-2008), le réalisateur enchaînant alors les films les uns à la suite des autres avec autant de réussite que de succès, en sortant parfois deux voire trois longs-métrages par un. Ainsi, se succèdent Une vie difficile Une vita difficile, La Marche sur Rome La Marcia su Roma, Le Fanfaron – Il Sorpasso, Le Jeudi Il giovedì, Les Monstres I Mostri, Le Gaucho Il Gaucho et L’Homme à la Ferrari Il Tigre. Un C.V. qui en ferait baver plus d’un. 1968, il maestro livre deux opus. Le premier est Le ProphèteIl Profeta, où Dino Risi reforme le même couple que dans son film précédent, Vittorio Gassman et Ann-Margret, peu connu dans nos contrées malgré son immense succès de l’autre côté des Alpes. Le second, celui qui nous intéresse, est Fais-moi très mal mais couvre-moi de baisers Straziami, ma di baci saziami, aussi sous-titré Fiançailles à l’italienne en France, dans lequel le metteur en scène dirige rien de moins que Nino Manfredi, Ugo Tognazzi et la ravissante Pamela Tiffin. Amis cinéphiles, arrêtez ce que vous êtes en train de faire et ruez-vous sur ce joyau de la comédie italienne ! En effet, bien dissimulé derrière d’autres titres porteurs du genre et qui le sera même encore après par Au nom du peuple italien In nome del popolo italiano, Le Sexe fou Sessomatto, Parfum de femme Profumo di donna et La Carrière d’une femme de chambre Telefoni bianchi, Fais-moi très mal mais couvre-moi de baisers – qui aura droit à un remake français en 2010, Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d’amour…, réalisé par Pascal Thomas, avec Marina Hands et Julien Doré – n’a absolument rien à envier aux chefs-d’oeuvre plus emblématiques de Dino Risi et mérite d’être réhabilité.

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Test Blu-ray / King, réalisé par David Moreau

KING réalisé par David Moreau, disponible en DVD et Blu-ray le 22 juin 2022 chez Pathé.

Acteurs : Gérard Darmon, Lou Lambrecht, Léo Lorléac’h, Thibault de Montalembert, Clémentine Baert, Artus, Marius Blivet, Laurent Bateau…

Scénario : David Moreau, Zoé Bruneau, Sophie Glaas & Maria Pourchet, d’après une histoire originale de Jean-Baptiste Andrea & Gael Malry

Photographie : Antoine Sanier

Musique : Guillaume Roussel

Durée : 1h39

Année de sortie : 2022

LE FILM

King, un lionceau destiné à un trafic, s’échappe de l’aéroport et se réfugie dans la maison d’Inès, 12 ans et Alex, 15. Le frère et la sœur ont alors l’idée folle de le ramener chez lui, en Afrique. Mais la traque des douaniers ne leur facilite pas la vie. Lorsque Max, leur grand-père fantasque qu’ils n’ont vu que deux fois dans leur vie, se joint à l’aventure, tout devient possible..

Découvert avec ses films d’horreur Ils et The Eye coréalisés avec Xavier Palud, le cinéaste David Moreau a ensuite connu en 2013 un beau succès avec 20 ans d’écart, pétillante comédie-romantique avec Pierre Niney et Virginie Efira. Avec Seuls, il revenait au film de genre en suivant le schéma tracé par les américains et leurs franchises destinées aux adolescents, Hunger Games, Divergente ou Le Labyrinthe. Tout était réuni pour que Seuls rencontre un large public. Malheureusement, le réalisateur a dû faire avec le peu d’argent mis à sa disposition en raison de la frilosité des producteurs français. King devait signer son retour au cinéma, mais David Moreau n’aura pas le temps de terminer le film, à cause d’une plainte déposée à son égard par une technicienne. Débouté du tournage, David Moreau sera finalement remplacé par le chef opérateur Antoine Sanier. Toutefois, à l’écran cela ne se ressent pas et King demeure un joli film pour les enfants et leur(s) accompagnant(s). L’ombre de Steven Spielberg plane sur cette histoire (ainsi que sur la forme) du début à la fin et l’on en vient même à se dire qu’il s’agit purement et simplement d’un remake d’E.T., l’extra-terrestre, tant les similitudes y sont particulièrement troublantes. Remplacez l’alien par un lionceau et vous avez pour ainsi dire la même chose. King parvient à captiver l’attention de la jeune audience, avec de bons et charismatiques comédiens, la tendresse bourrue de Gérard Darmon (très bon à donner la réplique à ses partenaires en herbe) et un lionceau attendrissant, souvent créé en images de synthèse et dont le résultat est bluffant. De beaux sentiments, un rythme soigné, une photo très classe, de l’aventure, le spectacle est garanti.

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Test Blu-ray / Il était une fois : Queue de béton & L’Aubergine est bien farcie, réalisé par Michel Baudricourt

QUEUE DE BÉTON / L’AUBERGINE EST BIEN FARCIE réalisés par Michel Baudricourt (Michel Caputo), disponibles en Blu-ray chez Pulse Vidéo & Vinegar Syndrome.

Acteurs : Richard Allan, Marie-Claude Viollet, Liliane Allan, Karine Gambier, Cathy Dupré, Mika Barthel, Hélène Shirley, Jack Gatteau, Dominique Aveline …

Scénario : Michel Caputo

Durée : 1h13 / 1h24

Année de sortie : 1979 / 1981

LES FILMS

Double programme avec deux films avec Richard Allan, Queue de béton (1979) et L’Aubergine est bien farcie (1981) de Michel Baudricourt.

Si vous êtes un lecteur fidèle, vous savez que j’ai déjà parlé du sieur Richard Lemieuvre, aka Richard Allan ou Queue de béton pour les intimes, au cours d’un article consacré à La Femme-objet de Claude Mulot, que vous n’avez sûrement pas manqué si j’en crois les chiffres impressionnants engendrés par la chronique. Sur IMDB, l’icône de l’âge d’or du cinéma pornographique hexagonal Richard Allan (né en 1942) est crédité au générique de près de 250 longs-métrages, même si l’intéressé dit qu’il en aurait tourné deux fois plus. Quelques titres ? Puisque ça vous fait plaisir…French érection, L’Essayeuse, Couple débutant cherche couple initié, La Marquise von Porno, La partouze du diable, Vicieuses et insatisfaites, Croisière érotique pour couples complaisants, Je mouille aussi par-derrière, Du foutre plein le cul, Retourne-moi, c’est meilleur et bien d’autres ré-jouissances du même acabit(e). Les nostalgiques du poil et du cul (dixit Mozinor dans La Brigade des culottes) pourront se ruer en rut sur un double programme désormais disponible en Blu-ray chez Pulse Vidéo, en collaboration avec Vinegar Syndrome, à savoir Queue de béton, film sorti en 1979, sur lequel le comédien allait trouver le pseudonyme qui le suivra le reste de sa (très) longue carrière (et même encore aujourd’hui) et L’Aubergine est bien farcie, exploité en 1981, tous les deux mis en scène par Michel Caputo, sous le pseudonyme de Michel Baudricourt et produits par Jean-François Davy.

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Test Blu-ray / The Requin, réalisé par Le-Van Kiet

THE REQUIN réalisé par Le-Van Kiet, disponible en DVD et Blu-ray le 25 mai 2022 chez AB Vidéo.

Acteurs : Alicia Silverstone, James Tupper, Deirdre O’Connell, Danny Chung, Jennifer Mudge, Kha Mai…

Scénario : Le-Van Kiet

Photographie : Matt S. Bell

Musique : Jean-Paul Wall

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Un couple en escapade romantique au Vietnam se retrouve bloqué en mer après qu’une énorme tempête tropicale ait balayé leur villa en bord de mer. Le mari étant mutilé et mourant, la femme doit lutter seule contre les éléments, tandis que de grands requins blancs leur tournent autour…

Oh Alicia Silverstone ! Ben oui quoi, qu’est-ce qu’elle était devenue depuis Batman & Robin de Joel Schumacher ? C’est que ce magnifique nanar souffle cette année ses 25 bougies déjà et que nous n’avions pour ainsi dire plus entendu parler de celle qui avait osé enfiler le costume de Batgirl. La critique s’était d’ailleurs bien acharnée sur la comédienne, la traitant de petite boulotte porcine. C’était la bonne époque pour elle, puisqu’elle venait d’enchaîner Le Nouveau Monde d’Alain Corneau, véritable trésor caché de la filmographie du cinéaste français, Clueless d’Amy Heckerling et Excess Baggage de Marco Brambilla. Très en vue à Hollywood, Alicia Silverstone est naturellement appelée pour le blockbuster fluo de feu l’ami Joel, qui bien qu’anéanti par la presse du monde entier, parviendra tout de même à rentabiliser confortablement son budget. Mais après ? On peut noter un amusant Première sortie Blast from the Past de Hugh Wilson avec Brendan Fraser, lui aussi au top de sa carrière…et c’est là que ça devient obscur. En fouinant, on se rend compte que l’actrice a tourné pour Kenneth Branagh (Peines d’amour perdues Love’s Labour’s Lost), campé la méchante dans Scooby-Doo 2 de Raja Gosnell, fait un caméo dans Tonnerre sous les tropiques Tropic Thunder de Ben Stiller, qu’elle est apparue dans le très remarqué Mise à mort du cerf sacré The Killing of a Sacred Deer de Yórgos Lánthimos, ainsi que dans Book Club de Bill Holderman, où elle joue la fille de Diane Keaton…en dehors de cela, rien de vraiment enthousiasmant…et ce n’est pas The Requin, titre angl…euh frança…non plus, ah bah oui il s’agit bien du titre original (!) – même si le film aurait été rebaptisé From Below au Royaume-Uni – qui va la remettre sur le devant de la scène. Car The Requin (ou Le Shark si vous préférez) est une série Z, une belle, une grosse, un énorme nanar qui compile les morceaux de bravoure et repousse les limites de la connerie en totale décontraction. On était pourtant prêt à laisser une chance à Alicia Silverstone, mais sa « prestation » se résume essentiellement à un hallucinant concours de grimaces. C’est donc sacrément jubilatoire et conseillé aux amateurs de mauvais films sympathiques. Le label Saban Films.

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Test Blu-ray / 99 femmes, réalisé par Jess Franco

99 femmes (Der heiße Tod) réalisé par Jess Franco, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 17 mai 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Maria Schell, Herbert Lom, Mercedes McCambridge, Luciana Paluzzi, Maria Rohm, Rosalba Neri, Elisa Montés, Valentina Godoy…

Scénario : Jess Franco, Carlo Fadda, Milo G. Cuccia, Peter Welbeck & Javier Péres Grober

Photographie : Manuel Merino

Musique : Bruno Nicolai

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1969

LE FILM

Des jeunes femmes sont envoyées au pénitencier Castillo de la muerte, au milieu du Pacifique, dirigé de main de fer par la directrice Diaz, qui n’hésite pas à abuser sexuellement des prisonnières. Marie, le numéro 99, est sa proie favorite. Mais devant la série de morts inexpliquées au sein de l’île, le gouvernement diligente une enquête. La jeune inspectrice Léonie est chargée de faire un rapport.

1969 est certes l’année érotique comme le chantaient Serge Gainsbourg et Jane Birkin, mais aussi celle où Jess Franco livrait quelques-uns de ses meilleurs crus comme Sumuru, la cité sans hommes, Le Trône de feu The Bloody Judge, tandis que certains pays pouvaient déjà découvrir Justine ou les Infortunes de la vertu. Un autre opus tourné à cette période sort également du lot, Les Brûlantes ou L’Amour dans les prisons de femmes (agrémenté d’inserts pornographiques en France), 99 Mujeres ou tout simplement 99 femmes pour l’exploitation vidéo-DVD du film, son premier long-métrage catégorisé Women In Prison. Le réalisateur espagnol y reviendra souvent, avec Des femmes pour le bloc 9 Frauen für Zellenblock 9 ou bien encore Quartier de femmes Los amantes de la isla del diablo. Pour ses débuts dans ce sous-genre du cinéma Bis, Jess Franco s’en sort formidablement et l’on suit avec autant de plaisir déviant qu’un réel intérêt cinéphile ces prisonnières qui subissent des sévices dégradants et qui décident à un moment donné de se rebeller, dans l’espoir de se sortir de leurs conditions. Évidemment, 99 femmes repose sur un casting essentiellement féminin composé de magnifiques créatures, Maria Schell (Le Trône de feu, Le Diable par la queue, Nuits blanches, Gervaise, La Ruée vers l’ouest), Maria Rohm (Venus in Furs, Justine ou les infortunes de la vertu, Les Inassouvies, L’Appel de la forêt), Elisa Montes (Django, ne prie pas, Texas Adios), Luciana Paluzzi (Opération Tonnerre, Le Vice et la vertu) et surtout Rosalba Neri. Cette dernière, comme elle l’avait précédemment fait dans Pas de roses pour O.S.S. 117 d’André Hunebelle, Furie au Missouri d’Alfonso Brescia, Opération Re Mida (Lucky l’intrépide) de Jess Franco, Hercule contre les vampires de Mario Bava, et le fera encore par la suite dans Les Vierges de la pleine lune de Luigi Batzella et A la recherche du plaisir de Silvio Amadio, crève l’écran de sa beauté animale et Jess Franco l’a bien compris en la mettant en valeur à chaque apparition. On ne s’en lasse pas.

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Test Blu-ray / Nashville Lady, réalisé par Michael Apted

NASHVILLE LADY (Coal Miner’s Daughter) réalisé Michael Apted, disponible en DVD et Blu-ray le 5 juillet 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Sissy Spacek, Tommy Lee Jones, Levon Helm, Phyllis Boyens, William Sanderson, Beverly D’Angelo, Bob Hannah, Ernest Tubb…

Scénario : Tom Rickman, d’après l’autobiographie de Loretta Lynn, écrite avec George Vecsey

Photographie : Ralf D. Bode

Durée : 2h

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

Née dans une famille de mineurs, au cœur d’un village du Kentucky, Loretta se marie à 13 ans avec Doolittle Lynn. Décelant chez elle un véritable talent de chanteuse, il lui offre une guitare et l’encourage à se produire sur scène. Elle deviendra l’une des plus grandes vedettes de la Country Music.

En France, nous sommes loin d’imaginer le succès de Loretta Lynn, de son vrai nom Noretta Webb, star de la musique country, interprète, autrice et compositrice, née en 1932 à Butcher Hollow dans le Kentucky. Aux États-Unis, tout le monde connaît sa biographie et pour cause, puisque les studios Hollywoodiens n’ont pas attendu sa disparition (ce serait toujours le cas sinon, puisqu’elle vient de fêter ses 90 ans cette année) pour s’emparer de son incroyable histoire et pour retracer son itinéraire à travers un biopic. C’est donc Universal qui met en route Nashville Lady, aka Coal Miner’s Daughter en version originale, titre repris d’une des plus célèbres chansons de Loretta Lynn. Sorti en mars 1980 sur le sol de l’Oncle Sam, Nashville Lady rapporte 67 millions de dollars, soit l’équivalent de près de 240 millions aujourd’hui. Un triomphe, un raz-de-marée, qui aura valu à sa comédienne Sissi Spacek l’Oscar de la meilleure actrice, le Golden Globe et le BAFTA. Chose amusante, c’est Loretta Lynn elle-même qui aura jeté son dévolu sur la légendaire interprète de Carrie pour jouer son rôle au cinéma, en découvrant son visage sur quelques photographies de comédiennes pressenties. Comédie-dramatique hagiographique classiquement, mais efficacement mise en scène par le britannique Michael Apted, Nashville Lady vaut essentiellement, voire entièrement pour la prestation hors normes de Sissy Spacek et de son partenaire Tommy Lee Jones, dont l’alchimie emporte tout sur son passage.

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Test Blu-ray / L’Honneur d’un capitaine, réalisé par Pierre Schoendoerffer

L’HONNEUR D’UN CAPITAINE réalisé par Pierre Schoendoerffer, disponible en Blu-ray le 1er mai 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Jacques Perrin, Nicole Garcia, Georges Wilson, Charles Denner, Claude Jade, Robert Etcheverry, Georges Marchal, Jean Vigny…

Scénario : Jean-François Chauvel, Pierre Schoendoerffer & Daniel Yonnet

Photographie : Bernard Lutic

Musique : Philippe Sarde

Durée : 2h

Date de sortie initiale : 1982

LE FILM

Paris 1982. 20 ans sont déjà passés depuis la fin de la guerre d’Algérie. Au cours d’une émission télévisée consacrée au conflit, un professeur de la Sorbonne accuse Martin Caron, un officier tué lors des derniers combats, d’avoir été un tortionnaire et un criminel. Sa veuve décide de laver l’honneur de son mari…

1977, Pierre Schoendoerffer (1928-2012) réalise Le Crabe-Tambour, qui attire 1,2 million de spectateurs dans les salles, se voit récompenser par six nominations aux César l’année suivante et en obtient trois, ceux du Meilleur acteur pour Jean Rochefort, du Meilleur acteur dans un second rôle pour Jacques Dufilho et de la Meilleure photographie pour Raoul Coutard. Cinq ans plus tard, L’Honneur d’un capitaine ne connaîtra pas le même engouement avec seulement 418.000 entrées, dépassé alors par le triomphe inattendu du documentaire L’Amérique interdite de Romano Vanderbes et de Class 1984 de Mark L. Lester. Rétrospectivement, le septième long-métrage du cinéaste (en tenant compte de La Passe du diable, coréalisé avec Jacques Dupont, et en écartant ses documentaires) apparaît comme étant le plus sobre dans son dispositif, puisqu’il s’agit d’un film de procès, se déroulant essentiellement dans un tribunal, avec différents apartés centrés sur les agissements du capitaine, élégamment campé par feu Jacques Perrin. Ce dernier est monté en grade, puisqu’après avoir joué un sous-lieutenant dans La 317e Section (1965) et un lieutenant dans Le Crabe-Tambour (1977), le voici promu capitaine. Comme d’habitude, Pierre Schoendoerffer n’y va pas de main morte et fonce tête baissée en abordant un sujet encore tabou, en l’occurrence la guerre d’Algérie, en exposant constamment les arguments des deux partis adverses. Dommage que la mise en scène s’avère paresseuse, surtout durant les très longs passages de procès, qui pâtissent également d’un gros manque de rythme, car le propos reste évidemment passionnant et l’interprétation brillante.

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Test Blu-ray / La Mort de Belle, réalisé par Edouard Molinaro

LA MORT DE BELLE réalisé par Edouard Molinaro, disponible en Blu-ray le 1er mai 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Jean Desailly, Alexandra Stewart, Monique Mélinand, Yvette Etiévant, Jacques Monod, Marc Cassot, Jacques Pierre, Yves Robert…

Scénario : Jean Anouilh, d’après le roman de Georges Simenon

Photographie : Jean-Louis Picavet

Musique : Georges Delerue

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 1961

LE FILM

Dans son pavillon de la banlieue de Genève, Stéphane Blanchon, professeur de français au Collège international de Genève, passe sa soirée seul, d’abord en corrigeant ses copies, puis en bricolant autour d’un tour à bois. Sa femme Christine partie en ville pour un bridge entre amis, l’appelle pour le convaincre de venir la rejoindre, il refuse. La jeune Belle, une américaine, fille d’une amie de Christine, qui vit chez eux pendant ses études, est ramenée par un petit ami qui la laisse devant la maison. Elle vient souhaiter une bonne nuit à Stéphane qui ne l’entend pas à cause du moteur du tour. Le lendemain, il part à l’école comme d’habitude. A peine arrivé au collège, il est appelé par son épouse : Belle a été retrouvée morte, étranglée dans sa chambre.

Du cinéaste Edouardo Camille Molinaro alias Edouard Molinaro (1928-2013), nous connaissons surtout ses immenses succès populaires, Oscar (plus de six millions d’entrées), La Cage aux folles (5,4 millions), Hibernatus (3,4 millions), L’Emmerdeur (3,3 millions), La Cage aux folles 2 (3 millions), Mon oncle Benjamin (2,7 millions) ou bien encore Une ravissante idiote (2,2 millions). Au cours de sa longue carrière, le réalisateur aura attiré près de 50 millions de spectateurs dans les salles françaises. Pourtant, Edouard Molinaro n’a jamais caché que les films qui lui étaient le plus cher et le plus personnel étaient ceux tapis dans l’ombre. Dès ses débuts, celui-ci aura emporté l’adhésion des spectateurs avec ses films policiers, Le Dos au mur (1958), Des femmes disparaissent (1959) et Un témoin dans la ville (1959), y compris avec sa première comédie Une fille pour l’été (1960), qui ont tous dépassé la barre du million d’entrées. Après cette parenthèse humoristique, le metteur en scène revenait au polar avec La Mort de Belle, adapté du roman du même nom de Georges Simenon, publié en 1952. Trésor dissimulé dans la prolifique et éclectique filmographie d’Edouard Molinaro, ce thriller psychologique est avant tout le bouleversant portrait d’un homme « pur », magnifiquement interprété par Jean Desailly, qui devient le principal suspect dans une affaire de meurtre, dans laquelle une jeune américaine de 18 ans a été retrouvée étranglée dans la chambre qu’elle louait près de Genève. Fascinante et éprouvante dissection de la machine judiciaire, capable de broyer n’importe qui sur son passage, La Mort de Belle est un chef d’oeuvre insoupçonné qui fera le bonheur des cinéphiles.

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