Test Blu-ray / Massacre au dortoir, réalisé par Stephen Carpenter & Jeffrey Obrow

MASSACRE AU DORTOIR (The Dorm That Dripped Blood) réalisé par Stephen Carpenter & Jeffrey Obrow, disponible en DVD et combo Blu-ray + DVD le 12 avril 2022 chez Elephant Films.

Acteurs : Laurie Lapinski, Stephen Sachs, David Snow, Pamela Holland, Dennis Ely, Woody Roll, Daphne Zuniga, Jake Jones…

Scénario : Stephen Carpenter, Jeffrey Obrow & Stacey Giachino

Photographie : Stephen Carpenter

Musique : Christopher Young

Durée : 1h28

Date de sortie initiale: 1982

LE FILM

Une résidence universitaire va fermer ses portes afin d’être revendue. Après le départ de tous les étudiants, Joanne, Patty, Brian, Craig et Debbie restent seuls pour débarrasser le mobilier et tout nettoyer. Patty surprend un étudiant, John Hemmit, dans l’enceinte de l’établissement. Peu de temps après, des objets disparaissent et un certain malaise s’installe parmi le petit groupe, qui se sent espionné. Quand Debbie doit quitter la résidence et partir avec ses parents venus la chercher, ces derniers se font massacrer…

Attention nanar ! Ou plutôt, vive les mauvais films sympathiques ! Massacre au dortoirThe Dorm That Dripped Blood, aussi connu sous le titre La Maison de sang, en est un beau, un vrai, un grand, qui vous fera rire durant 1h25 et qui y va souvent à fond dans le nawak et le goût doûteux pour vous faire rire involontairement. On doit cet opus aux élèves de l’école de cinéma de l’University Cooperative Housing Association, présente sur le campus de l’UCLA (l’Université de Californie de Los Angeles), où le film a été quasiment intégralement tourné, avec les moyens du bord, en 16mm, gonflé plus tard en 35mm. Le problème, ou heureusement c’est selon, c’est que cela se voit, que rien ou presque ne fonctionne. On s’amuse vraiment du début à la fin en découvrant jusqu’où le récit peut aller dans non-sens et les « acteurs » dans non-jeu. Le pire, c’est que l’on s’attendait à un vrai slasher, le film sort d’ailleurs en 1982, juste après Vendredi 13 de Sean S. Cunningham, Le Tueur du vendredi et Meurtres en 3 dimensions de Steve Miner, les trois premiers de la saga Vendredi 13 donc, espérait probablement tirer son épingle du jeu et amasser un max de billets verts en surfant sur l’engouement des spectateurs pour les films d’épouvante. Mais par son budget anémique, ses comédiens en carton, son sang réalisé avec de l’encre Waterman (ou du ketchup Heinz pour le coup de la perceuse) et ses cadavres en papier mâché, Massacre au dortoir ne peut évidemment pas rivaliser avec ces références, mais s’avère une très bonne comédie.

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Test DVD / L’Enterrée vive, réalisé par Jack Smight

L’ENTERRÉE VIVE (The Screaming Woman) réalisé par Jack Smight, disponible en DVD et combo Blu-ray + DVD le 12 avril 2022 chez Elephant Films.

Acteurs : Olivia de Havilland, Ed Nelson, Laraine Stephens, Joseph Cotten, Walter Pidgeon, Charles Knox Robinson, Alexandra Hay, Lonny Chapman…

Scénario : Merwin Gerard, d’après une histoire originale de Ray Bradbury

Photographie : Sam Leavitt

Musique : John Williams

Durée : 1h14

Date de sortie initiale: 1993

LE TÉLÉFILM

Laura Wynant sort d’un séjour en hôpital psychiatrique. Fragilisée, elle rentre cependant dans son grand domaine. Mais quand elle commence à entendre les cris d’une femme semblant enterrée vivante, ses proches voient l’opportunité parfaite de prouver qu’elle est folle et contrôler son argent…

Une fois n’est pas coutume, nous parlerons d’un téléfilm, L’Enterrée viveThe Screaming Woman de Jack Smight, production Universal qui a su marquer plusieurs générations de téléspectateurs. En effet, celui-ci possède divers atouts, et non des moindres, à commencer par la présence en haut de l’affiche (ou du programme TV c’est selon) d’une légende hollywoodienne, en la personne d’Olivia de Havilland. Au début des années 1970, la star a évidemment sa carrière derrière elle, ainsi que deux Oscars de la meilleure actrice (pour À chacun son destin et L’Héritière, plus le Golden Globe pour le second) et une Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine pour La Fosse aux serpents. Elle consacrera désormais essentiellement le reste de sa vie professionnelle à la petite lucarne (Racines 2, La Croisière s’amuse, Un meurtre est-il facile ?, The Royal Romance of Charles and Diana, Nord et Sud II) et ne reviendra que trois ou quatre fois au cinéma, y compris dans Les Naufragés du 747 Airport ‘77 de Jerry Jameson. Dans L’Enterrée vive, à 55 ans, la comédienne démontre qu’elle en avait encore sous le capot (d’ailleurs en y repensant, elle n’en était quasiment qu’à la moitié de son existence) et signe une remarquable prestation dans ce thriller paranoïaque fort sympathique, qui s’inspire d’une histoire de Ray Bradbury, à l’origine écrite pour la radio en 1948, puis publiée trois ans plus tard. 75 minutes qui passent en un éclair, durant lesquelles la tension est maintenue du début à la fin.

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Test Blu-ray / Caltiki – Le Monstre immortel, réalisé par Riccardo Freda & Mario Bava

CALTIKI – LE MONSTRE IMMORTEL (Caltiki, il mostro immortale) réalisé par Riccardo Freda & Mario Bava, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 19 avril 2022 chez Artus Films.

Acteurs : John Merivale, Didi Perego, Daniela Rocca, Gérard Herter, Giacomo Rossi-Stuart, Daniele Vargas, Vittorio André, Arturo Dominici, Nerio Bernardi…

Scénario : Filippo Sanjust

Photographie : Mario Bava

Musique : Roberto Nicolosi

Durée : 1h16

Date de sortie initiale : 1959

LE FILM

Lors d’une expédition dans un ancien temple Maya, des archéologues découvrent la statue millénaire de Caltiki, la déesse de la mort. Un monstre surgit et s’en prend à un membre de l’équipe, lui greffant une substance gélatineuse. Au même moment, la comète Arsinoé passe près de la Terre, augmentant la radioactivité. La masse informe grossit progressivement, ravageant tout sur son passage.

Beware! Caltiki !!! En effet, un an après Danger planétaire The Blob (1958) d’Irvin S. Yeaworth Jr., l’Italie s’emparait aussi d’une « créature » flasque et visqueuse, un être unicellulaire qui grossit et s’étend en absorbant tout ce qui passe à proximité, Caltiki, le monstre immortelCaltiki – il mostro immortale. A la tête de cette entreprise, deux réalisateurs et non des moindres, Riccardo Freda (sous le pseudonyme anglo-saxon de Robert Hampton) et Mario Bava, le premier ayant quitté le tournage avant la fin des prises de vue, avant d’être remplacé par le second, alors directeur de la photographie et créateur des effets spéciaux. Sur un scénario de Filippo Sanjust, qui pour Riccardo Freda avait déjà signé Le Château des amants maudits Beatrice Cenci et les futurs 7 épées pour le roi Le sette spade del vendicatore et L’aigle de Florence Il magnifico avventuriero, le récit compile les morceaux de bravoure avec des plans étonnamment gores pour l’époque, sur un rythme soutenu du début à la fin et bénéficie d’effets visuels particulièrement réussis encore aujourd’hui. N’hésitez plus et entrez dans cette pyramide sacrée située à Tikal, grande cité maya des basses terres, ville morte située à 500 kilomètres au sud de Mexico, afin de comprendre pourquoi celle-ci a été abandonnée par ses habitants au début du septième siècle. Mais vous n’en reviendrez peut-être pas…

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Test Blu-ray / Chère Léa, réalisé par Jérôme Bonnell

CHÈRE LÉA réalisé par Jérôme Bonnell, disponible en DVD et Blu-ray le 19 avril 2022 chez Diaphana.

Acteurs : Grégory Montel, Grégory Gadebois, Anaïs Demoustier, Léa Drucker, Nadège Beausson-Diagne, Pablo Pauly, Yumi Narita…

Scénario : Jérôme Bonnell

Photographie : Pascal Lagriffoul

Musique : David Sztanke

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Après une nuit arrosée, Jonas décide sur un coup de tête de rendre visite à son ancienne petite amie, Léa, dont il est toujours amoureux. Malgré leur relation encore passionnelle, Léa le rejette. Éperdu, Jonas se rend au café d’en face pour lui écrire une longue lettre, bousculant ainsi sa journée de travail, et suscitant la curiosité du patron du café. La journée ne fait que commencer…

Jérôme Bonnell (né en 1977) est l’un de nos cinéastes les plus précieux. Révélé par Le Chignon d’Olga en 2002, le réalisateur aura ensuite très vite imposé son immense sensibilité avec Les Yeux clairs en 2005 (lauréat du prix Jean-Vigo), J’attends quelqu’un en 2007, La Dame de trèfle, injustement passé inaperçu en 2010 et Le Temps de l’aventure, son plus beau film, délicate histoire d’amour entre Gabriel Byrne et Emmanuelle Devos. Nous n’avions plus de nouvelle depuis À trois on y va, qui le plaçait définitivement en orbite, parmi les plus grands et indispensables auteurs du cinéma français. Il aura fallu attendre plus de six ans pour découvrir son septième long-métrage, Chère Léa, qui offre cette fois le premier rôle au génial Grégory Montel, vu dans Les Chatouilles d’Andréa Bescond et Éric Métayer, L’Heure de la sortie de Sébastien Marnier, Les Parfums de Grégory Magne et la série Dix pour cent, qui intègre parfaitement l’univers de Jérôme Bonnell. Soyons honnêtes, nous attendions mieux de Chère Léa, que l’on peut voir comme un équivalent masculin au Temps de l’aventure, surtout après une aussi longue attente, mais renouer avec les personnages pudiques, émouvants, drôles, romanesques et même burlesques chers au metteur en scène n’est franchement pas déplaisant et l’ensemble est on ne peut plus attachant.

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Test Blu-ray / À l’assaut du Fort Clark, réalisé par George Sherman

À L’ASSAUT DU FORT CLARK (War Arrow) réalisé par George Sherman, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 7 avril 2022 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Maureen O’Hara, Jeff Chandler, John McIntire, Suzan Ball, Noah Beery Jr., Charles Drake, Henry Brandon, Dennis Weaver.…

Scénario : John Michael Hayes

Photographie : William H. Daniels

Musique : William Lava & Herman Stein

Durée : 1h18

Date de sortie initiale: 1953

LE FILM

La tribu indienne des Kiowas lance régulièrement des raids contre les colons installés dans l’Oklahoma. Le major Howell Brady est envoyé au Fort Clark, où il propose d’éradiquer le fléau qu’elle constitue en leur opposant d’autres indiens, les Séminoles. Redoutant que ceux-ci, de farouches guerriers désormais réduits à la misère, ne se retournent contre l’armée américaine, son supérieur refuse. Pourtant, bientôt, il n’aura plus le choix…

Habituellement, les films de George Sherman (1908-1991) parviennent à emporter l’adhésion grâce au savoir-faire du prolifique et éclectique réalisateur (130 films et épisodes de séries télévisées emballés en quarante ans), à l’instar du superbe Le Shérif d’El Solito The Hard man (1957) avec Guy Madison. Spécialisé dans le western, cet habile artisan, capable de livrer dix films par an dans les années 1940, lève un peu le pied la décennie suivante, à raison de quatre films en moyenne chaque année. En 1953 sortent Lone Hand avec Joel McCrea, Le Prince de Bagdad The Veils of Bagdad, film d’aventures « exotiques » avec Victor Mature et Mari Blanchard, tandis qu’À l’assaut du Fort Clark War Arrow sort sur les écrans pour les fêtes de Noël. C’est ce dernier qui nous intéressera (ou non) aujourd’hui. Pour en revenir à ce que nous disions précédemment, À l’assaut du Fort Clark n’est clairement pas un bon film de George Sherman. Avec son scénario anémique de John Michael Hayes (Nevada Smith de Henry Hathaway, La Rumeur de William Wyler, La Main au collet et Fenêtre sur cour d’Alfred Hitchcock), sa photo lambda signée William H. Daniels (F comme Flint, La Chatte sur un toit brûlantThe Cat on a Hot Tin Roof de Richard Brooks), son montage parfois approximatif, ses costumes assez pauvres, ses décors naturels passe-partout capturés dans l’Arizona et la paresse de la réalisation, rien ou presque ne sort War Arrow du tout-venant. Si le film vaut la peine d’être vu au moins une fois, c’est encore en raison de la présence de Jeff Chandler (1918-1962), dont nous avons déjà parlé à plusieurs reprises (Le Salaire du diable de Jack Arnold, Violence au Kansas de Melvin Frank). Celui qui aura été dirigé par Samuel Fuller (Les Maraudeurs attaquent), Douglas Sirk (Le Signe du Païen, Taza, fils de Cochise), Budd Boetticher (Les Conducteurs du diable), Delmer Daves (La Flèche brisée), Joseph Pevney (La Muraille d’or, La Maison sur la plage, La Rançon de la peur) et Robert Wise (Les Rebelles de Fort Thorn), qui disparaîtra à l’âge prématuré de 42 ans, des suites d’une septicémie foudroyante à la suite d’une intervention chirurgicale, s’impose sans mal une fois de plus ici. Mais il faut bien avouer qu’il n’a pas grand-chose à défendre, tout comme sa partenaire d’ailleurs, la sublime Maureen O’Hara, avec laquelle l’histoire d’amour ne prend jamais vraiment. Bref, À l’assaut du Fort Clark reste à voir si vous êtes ce qu’on appelle vulgairement un complétiste, autrement vous pouvez aisément passer votre chemin…

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Test Blu-ray / Texas Adios, réalisé par Ferdinando Baldi

TEXAS ADIOS (Texas, addio) réalisé par Ferdinando Baldi, disponible en DVD et Blu-ray chez Frenezy.

Acteurs : Franco Nero, Alberto Dell’Acqua, Elisa Montés, José Guardiola, Livio Lorenzon, Hugo Blanco, Luigi Pistilli…

Scénario : Ferdinando Baldi & Franco Rossetti

Photographie : Enzo Barboni

Musique : Antón García Abril

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1966

LE FILM

Voulant se venger de Delgado qui a tué leur père, Burt Sullivan et son frère Jim quittent le Texas pour parcourir le Mexique. Les deux hommes retrouvent Delgado qui est devenu un riche et puissant propriétaire foncier. Mais la découverte d’un secret familial calme soudainement leur désir de vengeance…

Faut-il dire Texas Adios ou Texas, addio ? Les deux sont valables, cela dépend si vous désirez vous la jouer cinéphile pointilleux ou non. Toujours est-il que Texas Adios a très largement contribué à la renommée, puis au mythe de Franco Nero dans le paysage cinématographique transalpin et plus spécialement dans le western dit « spaghetti ». Le comédien n’attendra pas longtemps après ses débuts sur le grand écran pour devenir une star. Quatre ans après son premier long-métrage (La Peau à vif Pelle viva de Giuseppe Fina) et diverses apparitions chez Antonio Margheriti (Les Criminels de la galaxie I Criminali della galassia, La Guerre des planètes I Diafanoidi vengono da Marte), Django de Sergio Corbucci débarque et remplit les salles du monde entier, propulsant Franco Nero au top des acteurs les plus reconnus et convoités. Les deux westerns qu’il tourne à la suite – et qui sortiront aussi en 1966 à quelques semaines d’intervalle – assiéront sa réputation, Le Temps du massacre Tempo di massacro de Lucio Fulci et Texas Adios de Ferdinando Baldi. Ce dernier, peut-être moins connu que les autres, est pourtant une immense réussite du genre, que le comédien principal qualifiera lui-même comme étant « le plus américain des westerns italiens ». Et comme on dit de l’autre côté des Alpes, c’est un capolovoro, autrement dit un chef d’oeuvre.

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Test Blu-ray / La Mort caresse à minuit, réalisé par Luciano Ercoli

LA MORT CARESSE À MINUIT (La Morte accarezza a mezzanotte) réalisé Luciano Ercoli, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 5 avril 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Nieves Navarro, Simón Andreu, Peter Martell, Carlo Gentili, Ivano Staccioli, Claudio Pellegrini, Fabrizio Moresco, Alessandro Perrella…

Scénario : Ernesto Gastaldi, Sergio Corbucci & Mahnahén Velasco

Photographie : Fernando Arribas

Musique : Gianni Ferrio

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

Valentina, jeune et belle top model, essaye une nouvelle drogue expérimentale sous surveillance médicale, la HDS, drogue euphorisante et hallucinogène. Au cours de la nuit, elle assiste à un meurtre horrible, perpétré dans l’immeuble voisin par un tueur au gant d’acier pointé. Le lendemain, la jeune femme est persuadée que ce qu’elle a vu n’est pas le seul fruit de son délire. Elle va chercher ce qui s’est passé.

Luciano Ercoli (1929-2015) commence sa carrière au cinéma comme producteur, dès le début des années 1960, après avoir officié rapidement comme assistant-réalisateur chez Primo Zeglio (Le Capitaine fantastique), Pietro Francisci (Attila fléau de Dieu), Raffaello Matarazzo (La Fille de la rizière) et Hugo Fregonese (I girovaghi). Avant de passer lui-même derrière la caméra, il va ainsi s’associer avec André Hunebelle sur O.S.S. 117 se déchaîne !, Fantômas et Furia à Bahia pour OSS 117, produire trois « Totò movies » (Che fine ha fatto Totò baby?, Il comandante et Totò d’Arabia), retrouver Jean Marais sur Le Gentleman de Cocody de Christian-Jaque, collaborer avec Duccio Tessari sur Le Retour de Ringo et Très honorable correspondant. Puis, 1970, il se lance dans la mise en scène et va enchaîner trois gialli, genre alors en vogue en Italie et qui attire les spectateurs dans les salles du monde entier. Ce sera Photo interdite d’une bourgeoise Le Foto proibite di una signora per bene, Nuits d’amour et d’épouvante La Morte cammina con i tacchi alti et La Mort caresse à minuit La Morte accarezza a mezzanotte. Ces trois opus sont portés par la même comédienne, l’espagnole Nieves Navarro, plus connue sous le pseudonyme de Susan Scott, qui retrouvera d’ailleurs le cinéaste (son époux à la ville) pour Dérapage contrôlé Troppo rischio per un uomo solo (1973) et La Bidonata (1977). La Mort caresse à minuit vaut essentiellement pour elle, pour sa beauté, son charisme et son talent. Quasiment de tous les plans ou de toutes les scènes, elle éclipse les quelques facilités de scénario ou les invraisemblances, certes récurrentes dans le giallo, aidée en cela par un humour souvent inattendu et bienvenu.

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Test Blu-ray / Panique année zéro, réalisé par Ray Milland

PANIQUE ANNÉE ZÉRO (Panic in Year Zero!) réalisé par Ray Milland, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 18 mai 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Ray Milland, Jean Hagen, Frankie Avalon, Mary Mitchel, Joan Freeman, Richard Garland, Richard Bakalyan, Rex Holman…

Scénario : Jay Simms & John Morton

Photographie : Gilbert Warrenton

Musique : Les Baxter

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1962

LE FILM

Tandis que la famille Baldwin est en route pour un week-end à la campagne, Los Angeles est victime d’une attaque nucléaire. Réalisant peu à peu l’ampleur de l’événement, ils vont devoir s’organiser pour se mettre à l’abri, survivre et faire face aux survivants, dont certains sont prêts à tout.

En 1962, un an après l’érection du mur de Berlin, quelques semaines après le débarquement de la baie des Cochons et trois mois avant la Crise des missiles de Cuba, le péril atomique fait trembler la planète. Une Troisième Guerre mondiale semble imminente. Le cinéma s’empare de cette paranoïa omniprésente et internationale. Plusieurs films vont alors traiter, à leur façon, de cette hystérie qui couve, The Creation of the Humanoids de Wesley Barry, La Jetée de Chris Marker, This Is Not a Test de Fredric Gadette et Panique année zéro – Panic in Year Zero! de Ray Milland. En effet, l’acteur d’Uniformes et jupon court, Le Poison (Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes et Oscar du meilleur acteur), Californie, terre promise, La Fille sur la balançoire, Espions sur la Tamise, Un pacte avec le diable et Le Crime était presque parfait était déjà passé derrière la caméra à plusieurs reprises et ce depuis 1955, année d’Un homme traqué A Man Alone. Si ses travaux en tant que réalisateur seront essentiellement destinés à la télévision, Ray Milland dirigera également quatre autres longs-métrages pour le cinéma, dont Panique année zéro, survival (il s’agissait d’ailleurs du titre original), film de science-fiction à tout petit budget, mais rempli d’imagination et qui repose sur un script malin signé Jay Simms (The Giant Gila Monster, Les Musaraignes tueuses et cette fois encore de The Creation of the Humanoids), d’après deux nouvelles de Ward Moore, L’Aube des nouveaux jours (Lot, 1953) et Les Nouveaux Jours (Lot’s Daughter, 1954), contes post-apocalyptiques d’inspiration biblique. En dépit d’un manque évident de moyens, Ray Milland se défend très bien à la mise en scène et livre un opus bourré de charme, pas si sympathique que ça, qui rend compte de la complexité et de la noirceur de l’âme humaine en cas de situation extrême. Panique année zéro est à la fois rétro dans sa forme, mais on ne peut plus d’actualité…

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Test Blu-ray / Sonny Boy, réalisé par Robert Martin Carroll

SONNY BOY réalisé par Robert Martin Carroll, disponible en Blu-ray le 23 mars 2022 chez Extralucid Films.

Acteurs : David Carradine, Paul L. Smith, Brad Dourif, Conrad Janis, Sydney Lassick, Savina Gersak, Alexandra Powers, Michael Boston…

Scénario : Graeme Whifler

Photographie : Roberto D’Ettorre Piazzoli

Musique : Carlo Maria Cordio

Durée : 1h43

Année de sortie : 1989

LE FILM

Weasel, l’homme de main de Slue, kidnappe par inadvertance un nourrisson qu’il remet à son boss. Rebaptisé Sonny Boy, l’enfant est éduqué dans la haine et subit des sévices physiques et psychologiques visant à en faire un parfait psychopathe. Un jour, sa cage reste ouverte…

Qui aurait pu penser que celui qui campait Kwai Chang Caine dans la série Kung Fu incarnerait un jour une femme, ou plutôt un travesti très maniéré, torse velu offert au vent balayant les plaines du Nouveau Mexique, la taille serrée dans une robe ajustée, les talons hauts s’enfonçant dans la terre sableuse ? Il s’agit de Sonny Boy, réalisé par un certain Robert Martin Carroll, qui signait ici son premier long-métrage en 1989. Qui est ce metteur en scène ? On ne sait pas trop, ou plutôt on ne sait rien. En l’état, Sonny Boy est un OFNI qui repose sur un scénario écrit par Graeme Whifler, auteur d’un Dr. Rictus en 1992 et du film d’horreur Neighborhood Watch en 2005. Ces deux natures indépendantes et pour le moins underground s’associent donc pour une œuvre singulière, qui parvient à rendre la fange poétique, la saloperie « attachante », le glauque en histoire d’amour « contrariée ». Évidemment, les actes du père de famille, magistralement interprété par l’impressionnant Paul L. Smith, sont ignobles, impardonnables, condamnables, pourtant les personnages ne sont jamais montrés du doigt ou jugés. Ces portraits dressés de dégénérés, qui ont appris à faire avec les moyens du bord et qui ont su instaurer un système d’échanges de bons procédés pour faire fonctionner la communauté, ne sont pas réalistes. Il est plus aisé pour les spectateurs de s’y intéresser, même si le film n’est pas exempt de défauts de rythme. Sonny Boy est une expérience cinématographique à part entière, dont il demeure moult images après la projection et à laquelle on repense encore bien longtemps après.

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Test Blu-ray / Les Chasseurs de scalps, réalisé par Sydney Pollack

LES CHASSEURS DE SCALPS (The Scalphunters) réalisé par Sydney Pollack, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 7 avril 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Burt Lancaster, Shelley Winters, Telly Savalas, Ossie Davis, Dabney Coleman, Paul Picerni, Dan Vadis, Armando Silvestre…

Scénario : William W. Norton

Photographie : Duke Callaghan & Richard Moore

Musique : Elmer Bernstein

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1968

LE FILM

En 1850, dans les Montagnes Rocheuses. Un trappeur, Joe Bass, rencontre des Indiens Kiowas, qui lui proposent d’échanger ses fourrures contre un esclave noir. Joe est obligé d’accepter. Plus tard, il retrouve les Indiens scalpés. Il décide de retrouver ses chasseurs, payés par l’Etat, afin de reprendre ses fourrures.

Sydney Pollack (1934-2008) doit comme qui dirait les débuts de sa carrière à Burt Lancaster (1913-1994), ce dernier ayant remarqué le talent qui couvait chez ce jeune aspirant metteur en scène sur le tournage du Temps du châtiment de John Frankeinheimer (1961) où il officiait comme stagiaire, l’avait encouragé et fait sa promo auprès de quelques gens importants des studios. C’est tout d’abord à la télévision qu’il va faire ses classes, en mettant en boite moult épisodes de séries diverses et variées (Bob Hope Presents the Chrysler Theatre, Haute tension, Ben Casey, The Law and Mr. Jones, Shotgun Slade), avant de signer son premier long-métrage en 1965, 30 minutes de sursis The Slender Thread, avec Sidney Poitier, Anne Bancroft et Telly Savalas. Il enchaîne très vite sur Propriété interdite This Property Is Condemned, d’après une pièce de Tennessee Williams et un scénario de Francis Ford Coppola, sur lequel il dirige Robert Redford, Natalie Wood et Charles Bronson. 1968, Sydney Pollack dirige enfin Burt Lancaster dans un western quelque peu tardif, Les Chasseurs de scalps The Scalphunters, d’après une histoire de William W. Norton, futur auteur du formidable The Hunting Party Les Charognards (1971) de Don Medford et de White Lightning Les Bootleggers de Joseph Sargent (1973). Alors qu’On l’appelle Trinita – Lo chiamavano Trinità… n’était même pas encore sorti, le troisième long-métrage du réalisateur flirtait déjà avec le western parodique, sans se vautrer complètement dans la comédie (au contraire de Cat Ballou d’Elliot Silverstein sorti trois ans plus tôt), mais comporte tout de même beaucoup d’humour et même quelques séquences quasi-burlesques, qui contrastent avec la violence sèche des affrontements. Chasse à l’homme, survival, road-trip, comédie, buddy-movie, Les Chasseurs de scalps est bel et bien et avant tout un vrai et excellent western.

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