Test DVD / L’Arnaqueuse, réalisé par Peter Hall

L’ARNAQUEUSE (Perfect Friday) réalisé par Peter Hall, disponible en DVD et Blu-ray le 21 juillet 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Ursula Andress, Stanley Baker, David Warner, Patience Collier, T.P. McKenna, David Waller, Joan Benham, Julian Orchard…

Scénario : Anthony Greville-Bell & Scott Forbes

Photographie : Alan Hume

Musique : John Dankworth

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 1970

LE FILM

En voyant un beau jour arriver dans son établissement la ravissante Lady Dorset, Mr. Graham, le sous-directeur d’une banque de Londres, a soudain une idée. Avec l’aide de la jolie jeune femme, il compte bien réussir à dévaliser sa propre banque. Mais Lady Dorset a ses propres motivations, et possède bien des atouts cachés.

Finalement, à part James Bond 007 contre Dr No de Terence Young, Les Tribulations d’un Chinois en Chine de Philippe de Broca et peut-être La Dixième Victime La Decima vittima d’Elio Petri, on connaît mal la carrière cinématographique d’Ursula Andress…Si la comédienne suisse est passée à la postérité pour avoir incarné la première James Bond Girl officielle en 1962, on se souvient évidemment tous de sa sortie des flots turquoise en bikini, on aurait quelques difficultés à avancer encore certains autres titres célèbres. Pourtant, celle-ci aura aussi tourné avec Robert Aldrich (Quatre du Texas 4 for Texas), Clive Donner (Quoi de neuf, Pussycat ? What’s New Pussycat), John Guillermin (Le Crépuscule des aigles The Blue Max), ainsi qu’avec toute une ribambelle de cinéastes italiens, de Steno (Un Américain à Rome Un americano a Roma) à Luigi Zampa (Pas folles, les mignonnes Le Dolci signore), en passant par Maurizio Lucidi (La Dernière Chance L’Ultima chance), Duccio Tessari (Les Sorciers de l’île aux singes Safari Express), Sergio Martino (La Montagne du dieu cannibaleLa Montagna del dio cannibale), Fernando Di Leo (Ursula l’anti-gangColpo in canna), Enzo G. Castellari (La Grande DébandadeLe Avventure e gli amori di Scaramouche) et Luigi Zampa (Les MonstressesLetti selvaggi). En 1970, juste avant de rejoindre Alain Delon, Charles Bronson et Toshirô Mifune à Almería pour tourner Soleil rouge de Terence Young, Ursula Andress naviguait sur la Tamise avec Stanley Baker et David Warner, pour une comédie de braquage intitulée L’ArnaqueusePerfect Friday, réalisée par Peter Hall. S’il ne révolutionnera aucun des deux genres auxquels il est rattaché, ce divertissement ne manque pas de charme, surtout cette chère Ursula, très en forme(s) et généreuse avec les spectateurs, qui n’hésite pas à se dévêtir à la moindre occasion.

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Test 4K UHD / Ticks, réalisé par Tony Randel

TICKS réalisé par Tony Randel, disponible en 4K Ultra HD + Blu-ray le 10 octobre 2022 chez Extralucid Films.

Acteurs : Rosalind Allen, Ami Dolenz, Seth Green, Virginya Keehne, Ray Oriel, Alfonso Ribeiro, Peter Scolari, Dina Dayrit…

Scénario : Brent V. Friedman

Photographie : Steve Grass

Musique : Daniel Licht & Christopher L. Stone

Durée : 1h28

Année de sortie : 1993

LE FILM

Un groupe d’adolescents part à la campagne et découvre un labo de stéroïdes anabolisants installé dans une vieille cabane. Lorsque les ados brisent par accident un des récipients, son contenu se déverse sur un nid de tiques. Celles-ci voient leur taille et leur force augmenter…

Tout d’abord officiant dans le monde des effets spéciaux (pour Roger Corman), puis comme monteur sur Space Raiders, mais aussi et surtout sur le premier Hellraiser (même s’il n’est pas crédité), dont il réalisera lui-même le second opus en 1988, Tony Randel (né en 1956) commence à tâter du scénario ici et là pour Grunt! The Wrestling Movie d’Allan Holzman, avant de passer derrière la caméra. Sa spécialité sera l’épouvante avec quelques titres explicites, Les Enfants des ténèbres, Amityville 1993 – Votre heure a sonné, North Star – La légende de Ken le survivant (oui oui), Morsures, tout en restant monteur pour les autres. L’un de ses films les plus connus demeure indubitablement Ticks, aussi appelé Infested, un vrai et grand délire bien allumé et dégueu comme on les aime avec des personnages jeunes et agaçants, qui se retrouvent à affronter des tiques génétiquement modifiées, des mutants gélatineux qui ont trop absorbé de stéroïdes déstinés à accélérer la croissance d’une plantation forcément illégale de…marijuana. Quand on vous dit que la drogue c’est mal, vous y réfléchirez à deux fois avant d’allumer votre bédo, car il se pourrait bien qu’une tique en profite pour se frayer un chemin sous votre épiderme à votre insu. Ticks affiche déjà trente ans au compteur et reste un divertissement on ne peut plus sympathique, à la mise en scène nerveuse et aux effets spéciaux rigolos. Sortez le pop-corn, la binouse fraîche et détendez-vous pendant 90 minutes !

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Test DVD / Algunas Bestias, réalisé par Jorge Riquelme Serrano

ALGUNAS BESTIAS réalisé par Jorge Riquelme Serrano, disponible en DVD le 7 octobre 2022 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Paulina Garcia, Alfredo Castro, Consuelo Carreño, Gaston Salgado, Millaray Lobos, Andrew Bargsted, Nicolás Zárate…

Scénario : Jorge Riquelme Serrano & Nicolás Diodovich

Photographie : Eduardo Bunster

Musique : Carlos Cabezas

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Dolores et Antonio, couple de nantis, sont invités sur une île reculée par leur fille Ana, son mari Alejandro et leurs deux adolescents pour concrétiser un projet financier. Les plans tournent court quand ils se retrouvent abandonnés par le gardien de l’île. Désormais sans moyen de communication, les membres de la famille tentent de survivre dans un climat hostile, la tension s’installe et libère de sombres démons…

En tant que spectateurs européens, nous n’avons sans doute pas tous les codes pour déchiffrer totalement Algunas Bestias, deuxième long-métrage de Jorge Riquelme Serrano, très largement diffusé dans les festivals et récompensé entre autres au Havana Film Festival, ainsi qu’au San Sebastián International Film Festival. Pensé comme “un miroir, un portrait de la société chilienne. C’est un film douloureux, naturaliste et urgent, qui s’attache à faire réfléchir le public, d’une manière franche et douloureuse” comme le décrit le réalisateur lui-même, Algunas Bestias s’inspire de L’Ange exterminateur, oeuvre matricielle de toute la filmographie de Luis Buñuel, référence ultime du huis clos dans lequel le cinéaste espagnol naturalisé mexicain s’attaquait à l’un de ses thèmes de prédilection, la bourgeoisie, figée et hypocrite, qui devenait prisonnière de son propre système. Dans Algunas Bestias, la classe aisée est aussi repliée sur elle-même et cette caste va alors perdre le contrôle et le vernis de la bienséance commencer à s’écailler. Dans une unité de lieu, de temps et d’action, comme qui dirait le chaînon manquant entre Théorème de Pier Paolo Pasolini et Festen de Thomas Vinterberg, Jorge Riquelme Serrano observe ses personnages avec l’oeil d’un entomologiste, dilate le temps pour créer une atmosphère lourde et troublante, joue avec les attentes, jusqu’au final très difficile, à ne pas mettre devant tous les yeux. Si l’on ne sait pas trop quoi en penser sur le coup, Algunas Bestias reste en tête, s’enfouit dans la mémoire, la triture, lui fait mal, certaines scènes revenant sans cesse nous hanter. Un cinéaste est né.

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Test Blu-ray / Cérémonie mortelle, réalisé par Howard Avedis

CÉRÉMONIE MORTELLE (Mortuary) réalisé Howard Avedis, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 21 octobre 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Mary McDonough, David Wallace, Bill Paxton, Lynda Day George Christopher George, Curt Ayers, Bill Conklin, Donna Garrett…

Scénario : Howard Avedis & Marlene Schmidt

Photographie : Gary Graver

Musique : John Cacavas

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1983

LE FILM

Christie Parson est hantée par la mort de son père, noyé dans une piscine. Elle est certaine qu’il s’agissait d’un meurtre, contrairement à sa mère, qui croit à un simple accident. Bientôt, elle se rend compte que quelqu’un la surveille nuit et jour, un inquiétant rôdeur vêtu de noir, qui semble lié à la morgue locale, théâtre d’étranges cérémonies…

Moui…bof…cette Cérémonie mortelle n’a rien de bien flippant, même si la cérémonie éponyme fait référence à la meilleure scène du film. Rien ne distingue véritablement ce Mortuary (ou Embalmed en Angletterre) du tout-venant, alors que le slasher envahissait les salles de cinéma et les vidéoclubs de la planète. Depuis Vendredi 13 de Sean S. Cunningham en 1980, le genre déferle, les propositions et les franchises se multiplient comme Halloween 2 de Rick Rosenthal, Le Tueur du vendredi et Meurtres en 3 dimensions de Steve Miner, tandis que Norman Bates a même fait son retour dans Psychose 2 de Richard Franklin. En 1983, pas de Vendredi 13 à se mettre sous la dent, alors c’est là que le réalisateur Howard Avedis (1927-2017), né en Irak et de son vrai nom Hikmet Labib Avedis entre en scène, se disant qu’il y avait un créneau à prendre. Il s’y engouffre et écrit Cérémonie Mortelle avec sa compagne Marlene Schmidt (ancienne Miss Univers), puis réunit un budget modeste de 250.000 dollars, en espérant en récolter dix fois plus, au minimum. Mission accomplie puisque Mortuary rapporte près de 4,5 millions de dollars au box-office sur le sol américain, sans compter les recettes liées à la location du film en VHS dans le reste du monde. Rétrospectivement, Cérémonie mortelle aura peut-être marqué les spectateurs qui l’auront découvert dans leur salon sur leur magnétoscope Pathé Marconi, mais il ne reste pas grand-chose de cet opus aujourd’hui, à part ce sentiment de nostalgie sans doute, même si la mise en scène n’est pas honteuse et que le casting fait honnêtement le job. À ce titre Mortuary demeure l’une des premières apparitions au cinéma du regretté Bill Paxton, 27 ans, juste avant Terminator de James Cameron et Une créature de rêve de John Hughes. Sympathique certes, mais sitôt vu sitôt oublié.

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Test DVD / Nitram, réalisé par Justin Kurzel

NITRAM réalisé par Justin Kurzel, disponible en DVD le 6 septembre 2022 chez Ad Vitam.

Acteurs : Caleb Landry Jones, Judy Davis, Anthony LaPaglia, Phoebe Taylor, Sean Keenan, Conrad Brandt, Essie Davis, Zaidee Ward…

Scénario : Shaun Grant

Photographie : Germain McMicking

Musique : Jed Kurzel

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Australie, milieu des années 90, Nitram vit chez ses parents, où le temps s’écoule entre solitude et frustration. Alors qu’il propose ses services comme jardinier, il rencontre Helen, une héritière marginale qui vit seule avec ses animaux. Ensemble, ils se construisent une vie à part. Quand Helen disparaît tragiquement, la colère et la solitude de Nitram ressurgissent. Commence alors une longue descente qui va le mener au pire.

Nitr-oglycérine ! Nitram est le cinquième long-métrage explosif de Justin Kurzel, découvert avec Les Crimes de Snowtown en 2011, qui avait ensuite dirigé Michael Fassbender et Marion Cotillard dans Macbeth (2015) et Assassin’s Creed (2016), avant de signer un western avec Russell Crowe, Nicholas Hoult et Charlie Hunnam, Le Gang Kelly. Le film s’inspire d’une histoire vraie. En avril 1996 à Port Arthur en Tasmanie (Australie), un forcené agissant en solitaire ouvre le feu sur la foule. 35 personnes perdront la vie, 23 autres seront grièvement blessés. L’individu responsable de ce massacre, Martin Bryant, 28 ans, écope de 35 peines d’emprisonnement à perpétuité et de 1 035 ans sans liberté conditionnelle. Suite à cet événement, l’Australie révisa sa législation sur le port d’arme et adopta le National Firearms Agreement, des réformes acceptées en une douzaine de jours. Près de 650.000 armes à feu sont alors rachetées par l’État et détruites. Cependant, comme nous l’indique un panneau glaçant en guise de conclusion, aucun état ni territoire ne s’est entièrement conformé au NFA et il y aurait aujourd’hui plus d’armes à feu détenues en Australie qu’à l’époque de l’attentat. Nitram ne montre pas la tuerie, qui intervient dans les dernières secondes du film et nous ne verrons que son auteur s’installer tranquillement à une table, manger une salade de fruits, avant de sortir un fusil de son sac, de se lever et de se diriger vers ses premières victimes. Justin Kurzel dresse le portrait de Martin Bryant, 66 de Q.I., qui après sa courte scolarité reçoit une pension d’invalidité et se fait quelques billets ici et là en proposant ses services comme jardinier ou homme à tout faire. Comment cet individu « lent » a-t-il pu tourner ainsi ? Sans faire de psychologie à deux balles, mais en exposant l’environnement, l’entourage, le quotidien et le rapport avec ses parents, le réalisateur reste constamment collé au plus près de son personnage principal, extraordinairement tenu par Caleb Landry Jones, très justement récompensé par le Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes en 2021. Attention, film choc !

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Test DVD / Une jeune fille qui va bien, réalisé par Sandrine Kiberlain

UNE JEUNE FILLE QUI VA BIEN réalisé par Sandrine Kiberlain, disponible en DVD et Blu-ray le 5 juillet 2022 chez Ad Vitam.

Acteurs : Rebecca Marder, André Marcon, Anthony Bajon, Françoise Widhoff, India Hair, Florence Viala, Ben Attal, Cyril Metzger…

Scénario : Sandrine Kiberlain

Photographie : Guillaume Schiffman

Musique : Patrick Desremaux & Marc Marder

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Irène, jeune fille juive, vit l’élan de ses 19 ans à Paris, l’été 1942. Sa famille la regarde découvrir le monde, ses amitiés, son nouvel amour, sa passion du théâtre… Irène veut devenir actrice et ses journées s’enchaînent dans l’insouciance de sa jeunesse. Mais Irène ne sait pas que le temps lui est peut-être compté.

Il y a un an, nous vous parlions de Seize printemps de Suzanne Lindon, fille de Vincent Lindon et de Sandrine Kiberlain…vous savez ce qu’on en a pensé…nous ne reviendrons pas dessus…sauf si vous voulez rigoler, mais ce n’est pas le but ici. Une jeune fille qui va bien est le premier long-métrage réalisé par Sandrine Kiberlain, qui était déjà passée derrière la caméra en 2016 avec Bonne figure, interprété par Chiara Mastroianni. Avec plus de 70 films à son actif, 35 ans de carrière, un César du meilleur espoir féminin (pour En avoir (ou pas)) de Laetitia Masson), six fois nommée pour la compression de la Meilleure actrice, un César obtenu dans cette catégorie pour 9 mois ferme d’Albert Dupontel, mais aussi Prix Romy-Schneider en 1995 et Molière de la révélation théâtrale en 1997 pour Le Roman de Lulu, Sandrine Kiberlain était on ne peut plus légitime pour devenir réalisatrice. C’est un projet mûrement et longuement réfléchi, envisagé avant même ses débuts au Cours Florent. Comme bien souvent dans une première œuvre, quelques digressions et longueurs se font sentir, ici des séquences de théâtre, vraisemblablement personnelles pour Sandrine Kiberlain, mais qui auraient mérité d’être quelque peu raccourcies. Cependant, il se dégage d’Une jeune fille qui va bien une énergie contagieuse, un charme indéniable, une envie de filmer, de s’exprimer et de diriger des acteurs, un désir de cinéma, de raconter une histoire qui font mouche d’entrée de jeu. Et ce n’est pas tous les jours que le septième art hexagonal révèle un nouvel astre que l’on a hâte de revoir, qui répond au doux nom de Rebecca Marder et qui crève littéralement l’écran. Un premier ouvrage élégant et prometteur.

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Test Blu-ray / Lady Frankenstein, réalisé par Mel Welles

LADY FRANKENSTEIN réalisé par Mel Welles, disponible en Combo Blu-ray + CD – Édition limitée chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Joseph Cotten, Rosalba Neri, Paul Muller, Riccardo Pizzuti, Herbert Fux, Renate Kasché, Lorenzo Terzon, Ada Pometti…

Scénario : Mel Welles, Edward Di Lorenzo, Umberto Borsato, Aureliano Luppi & Egidio Gelso

Photographie : Riccardo Pallottini

Musique : Alessandro Alessandroni

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Dans un pays d’Europe centrale, au XIXème siècle, le baron Frankenstein, assisté par le Dr Charles Marshall, tente de créer l’homme parfait à partir de cadavres que lui procurent des profanateurs de sépultures. Le savant pense parvenir à ses fins lors d’une nuit d’orage, mais le cerveau utilisé pour la transplantation s’avère endommagé. Une fois animée, la créature tue Frankenstein et s’enfuit. Tania, la fille du baron, arrivée au château depuis peu, décide alors de poursuivre les travaux de son père, avec l’aide de Charles. Pendant ce temps, la créature massacre des villageois dans la campagne environnante.

Si la première adaptation au cinéma de l’oeuvre de Mary Shelley remonte à 1910, sous la direction de J. Searle Dawley, Frankenstein n’a eu de cesse d’être passé à la moulinette par le septième art. On lui trouve ainsi une fiancée dans Bride of Frankenstein (1935) de James Whale, un fils (Son of Frankenstein en 1939), une rencontre avec le loup-garou (Frankenstein Meets the Wolf Man, 1943), sans compter un Fantôme de Frankenstein (1942), La Maison de Frankenstein (1944), un affrontement avec Abbott & Costello (Deux Nigauds contre Frankenstein, 1948), un autre contre l’Homme invisible (1958), sans oublier le comeback de la créature sous les couleurs de la Hammer à la fin des années 1960. Avec tout cela, les producteurs et le public en oublieraient presque que Frankenstein n’est pas le nom du monstre, mais celui du docteur qui lui a donné la vie. Ce bon vieux Baron a lui aussi eu une vie privée, il a même eu une fille, Tania…et c’est là qu’intervient Lady Frankenstein, sorti en août 1973 sur les écrans français sous le titre racoleur Lady Frankenstein, cette obsédée sexuelle…À la barre de ce film d’épouvante gothique, un certain Mel Welles (1924-2005), tout d’abord comédien qui démarre sa carrière dans des rôles tellement mineurs qu’il n’est même pas crédité (La Légende de l’épée magique, Bataille sans merci, Le Grand couteau)…il est alors remarqué par Roger Corman, qui le prend dans son écurie. Son rôle le plus connu restera celui dans La Petite boutique des horreurs The Little Shop of Horrors (1960), réalisé par le nabab lui-même, avant que Mel Welles ne tente sa chance derrière la caméra la même année avec Code of Silence, polar qu’il coécrit et où il fait aussi une participation. Tout en continuant d’apparaître ici et là sur le petit comme sur le grand écran, Mel Welles réitère l’expérience à la mise en scène, signant un Eurospy intitulé Llaman de Jamaica, Mr. Ward (1968) avec Ray Danton, mais son opus le plus célèbre demeurera bel et bien Lady Frankenstein aka La Figlia di Frankenstein. Si on découvre un second réalisateur crédité à ses côtés, Aureliano Luppi, celui-ci n’aurait selon les sources jamais mis les pieds sur le plateau et son nom n’apparaît au générique uniquement pour « justifier » une coproduction avec l’Italie. La réussite de ce Lady Frankenstein est donc entièrement imputable à Mel Welles, qui livre un formidable film d’horreur, à la fois respectueux du matériel original, mais aussi singulier, dans le sens où il parvient à trouver un ton qui le démarque du tout-venant ou des autres transpositions. Le gros point fort du film est bien évidemment la présence dans le rôle-titre de la merveilleuse Rosalba Neri, belle et sexy à se damner, que l’on serait prêt à suivre jusqu’en enfer.

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Test Blu-ray / La Nuit érotique des morts-vivants, réalisé par Joe d’Amato

LA NUIT ÉROTIQUE DES MORTS VIVANTS (Le Notti erotiche dei morti viventi) réalisé par Joe d’Amato, disponible en Blu-ray – Édition limitée chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Laura Gemser, George Eastman, Dirce Funari, Mark Shannon, Chantal Kubel, Lucía Ramírez, Lanfranco Spinola…

Scénario : George Eastman

Photographie : Joe d’Amato

Musique : Marcello Giombini

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

Un promoteur immobilier se rend en bateau avec sa petite amie sur une île isolée où il compte développer un complexe immobilier. Sur place, ils sont mis en garde par une jeune femme et un vieil homme des dangers du lieu. Bientôt, les morts de l’endroit se réveillent et les attaquent.

Alors, il en est où ce bon vieux Joe d’Amato au début des années 1980 ? À bientôt 45 ans, le réalisateur ne sait plus où donner de la tête et de sa caméra, qu’il promène partout et si particulièrement sous les cocotiers. La même année sortent Sesso Nero, Anthropophagous : L’Anthropophage, Exotic Love, Passions brûlantes, Symphonie érotique, Paradiso Blu, Les Plaisirs d’Hélène, Hard Sensation…Un autre et non des moindres, reflète ce caractère éclectique (certains diront bordélique) propre au metteur en scène, il s’agit de La Nuit érotique des morts-vivants, aussi connu sous le titre La Nuit fantastique ds morts-vivants ou bien encore Demonia lors de son exploitation en vidéo. Écrit par le complice George Eastman, qui au passage s’octroie bien évidemment le premier rôle masculin, cet opus se déroulant une fois de plus aux Caraïbes, enchaîne à la va-comme-je-te-pousse les scènes d’horreur et pornographiques avec une totale liberté créative, une décontraction de chaque instant, dans le seul et unique but d’attirer le chaland, autrement dit le spectateur avide de chair fraîche, qu’elle soit dévorée ou pénétrée. Il y en a pour tous les goûts, même si ceux-ci s’avèrent plutôt douteux et crapoteux. Pourtant, cette série Z (cette fois, nous sommes pleinement dedans) reste attachante, car au-delà de sa pauvreté technique, des idées émergent ici et là, à l’instar du dernier acte, quand nos personnages se trouvent encerclés par les zombies, qui bien que se déplaçant à deux à l’heure, parviennent tout de même à trouver la façon de piéger leurs victimes, tout simplement en les laissant s’épuiser. Demeure aussi la présence magnétique de la sublimissime Laura Gemser (Emanuelle et les derniers cannibales, Deux Super-flics, Black Emanuelle en Afrique), parfaite naïade, que Joe d’Amato n’a de cesse de mettre en valeur, tout comme ses autres comédiennes par ailleurs très généreuses à l’écran et qui participent au charme rétro de La Nuit érotique des morts-vivants.

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Test Blu-ray / Mais…qu’avez-vous fait à Solange ?, réalisé par Massimo Dallamano

MAIS…QU’AVEZ-VOUS FAIT À SOLANGE ? (Cosa avete fatto a Solange?) réalisé par Massimo Dallamano, disponible en Blu-ray – Édition limitée chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Fabio Testi, Karin Baal, Joachim Fuchsberger, Cristina Galbó, Camille Keaton, Günther Stoll…

Scénario : Peter M. Thouet, Bruno Di Geronimo & Massimo Dallamano, d’après le roman d’Edgar Wallace Les Deux Épingles

Photographie : Joe d’Amato

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

La stupeur frappe Londres suite au meurtre sauvage d’une collégienne dans un petit bois au bord de la Tamise. Présents sur les lieux au moment des faits, Enrico Rossini et Elizabeth Seccles, respectivement professeur d’italien et lycéenne dans le même établissement que la victime, entretiennent une liaison. Tandis que l’enseignant mène sa propre enquête, l’assassin traque sa prochaine victime… Elizabeth !

Bien qu’il ait livré une douzaine de films, Massimo Dallamano (1917-1976) demeure surtout connu pour son travail comme directeur de la photographie : L’Homme aux cent visages Il Mattatore de Dino Risi, Pour une poignée de dollars Per un pugno di dollari et Et pour quelques dollars de plus Per qualche dollaro in più de Sergio Leone, Un vrai crime d’amourDelitto d’amore de Luigi Comencini portent tous la griffe du chef opérateur. Il devient metteur en scène en 1967 avec le western Bandidos. Il consacrera désormais le reste de sa carrière uniquement à la réalisation, en variant les genres, du giallo (Le Tueur frappe trois foisLa Morte non ha sesso) en passant par le drame-érotique (Vénus en fourrureLe Malizie di Venere), le thriller-érotique (Le DépravéIl Dio chiamato Dorian), lé néo-polar (Piège pour un tueurSi può essere più bastardi dell’ispettore Cliff?). Son opus le plus célèbre reste indubitablement Mais… qu’avez vous fait à Solange ?Cosa avete fatto a Solange?, référence du giallo sortie sur les écrans français en mars 1973 sous le titre Jeux particuliers. En dehors d’une première partie un peu longuette, on se laisse encore happer par l’atmosphère pesante et ambiguë, ainsi que par ce récit troublant (inspiré par le roman Les Deux épinglesThe Clue of the New Pin d’Edgar Wallace), le tout bercé par une musique magnifique signée par le maestro Ennio Morricone.

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Test Blu-ray / Ténor, réalisé par Claude Zidi Jr.

TÉNOR réalisé par Claude Zidi Jr., disponible en DVD et Blu-ray le 7 septembre 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Michèle Laroque, Mohammed Belkhir, Guillaume Duhesme, Maëva El Aroussi, Samir Decazza, Marie Oppert, Louis de Lavignère, Stéphane Debac, Roberto Alagna…

Scénario : Cyrille Droux, Raphaël Benoliel, Claude Zidi Jr. & Héctor Cabello Reyes

Photographie : Laurent Dailland

Musique : Laurent Perez Del Mar

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Antoine, jeune banlieusard parisien, suit des études de comptabilité sans grande conviction, partageant son temps entre les battles de rap qu’il pratique avec talent et son job de livreur de sushis. Lors d’une course à l’Opéra Garnier, sa route croise celle de Mme Loyseau, professeur de chant dans la vénérable institution, qui détecte chez Antoine un talent brut à faire éclore. Malgré son absence de culture lyrique, Antoine est fasciné par cette forme d’expression et se laisse convaincre de suivre l’enseignement de Mme Loyseau. Antoine n’a d’autre choix que de mentir à sa famille, ses amis et toute la cité pour qui l’opéra est un truc de bourgeois, loin de leur monde.

Claude Zidi est un mythe, une légende de la comédie hexagonale dont les films auront attiré plus de 80 millions de spectateurs dans les salles (rien qu’en France), un nombre qui laisse évidemment rêveur les réalisateurs d’aujourd’hui. Nous avions entendu parler de son fils Claude, Claude Zidi Jr. donc, lors de la sortie de son premier long-métrage – co-réalisé avec Cyrille Droux – Les Deguns, adaptation pour le grand écran de la websérie du même nom, devenu rapidement l’un des films les plus traînés dans la boue de 2018. Bien que conspué par la critique, près de 500.000 curieux avaient fait le déplacement au cinéma pour se faire leur propre opinion. Depuis, Claude Zidi Jr. aura participé au scénario et aux dialogues du survolté Divorce Club de Michaël Youn. 2022, il met seul en scène Ténor, qu’il coécrit avec Héctor Cabello Reyes (7 jours pas plus, Retour chez ma mère, Barbecue), Raphaël Benoliel (producteur d’Emily in Paris, Stillwater, Minuit à Paris) et Cyrille Droux (complice de Claude Zidi Jr.), une excellente surprise et ce pour plusieurs raisons. D’une part pour son casting et la présence en haut de l’affiche de MB14, nom de scène de Mohamed Belkhir, auteur-compositeur-interprète, rappeur (depuis l’âge de 12 ans), beatboxeur (champion de France de human beatbox par équipe en 2016 et champion du Monde en 2018), chanteur découvert dans la cinquième saison de The Voice, qu’il termine deuxième. Charismatique, il révèle un vrai talent et un tempérament de comédien, une vraie révélation que l’on devrait retrouver aux César l’année prochaine pour la compression du Meilleur Espoir. D’autre part, cela fait plaisir de voir une comédie-dramatique bien filmée, la mise en scène étant élégante, inspirée et jamais statique, soignée et soutenue par une photographie du même acabit signée Laurent Dailland (Aline, Astérix & Obélix: Mission Cléopâtre, Le Concert). Un petit coup de coeur inattendu, dans lequel Michèle Laroque trouve incontestablement l’un de ses plus beaux rôles.

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