Test Blu-ray / Il gatto dagli occhi di giada, réalisé par Antonio Bido

IL GATTO DAGLI OCCHI DI GIADA réalisé par Antonio Bido, disponible en Mediabook Blu-ray + DVD le 5 avril 2022 chez Uncut Movies.

Acteurs : Corrado Pani, Paola Tedesco, Franco Citti, Fernando Cerulli, Giuseppe Addobbati, Gianfranco Bullo, Jill Pratt, Bianca Toccafondi…

Scénario : Vittorio Schiraldi, Antonio Bido, Roberto Natale & Aldo Serio

Photographie : Mario Vulpiani

Musique : Trans Europa Express

Durée : 1h32

Année de sortie : 1977

LE FILM

Mara, une jeune et jolie danseuse de cabaret est le témoin indirect d’un meurtre brutal commis par un tueur ganté et vêtu de noir. Pensant que la jeune fille détient inconsciemment des informations qui pourraient amener la police à découvrir son identité, l’assassin décide de retrouver sa trace afin de tenter de l’éliminer. De son côté Mara, terrorisée et ne souhaitant pas apporter son témoignage à la police, se confie à son fiancé Lukas sur sa mésaventure afin qu’il essaie de remonter la piste du meurtrier sadique. Une piste qui va vite s’avérer jalonnée de cadavres et où chaque nouvelle victime de l’assassin constitue une pièce supplémentaire du puzzle qui permettra à Lukas de reconstituer le profil du meurtrier. Parviendra-t-il à découvrir les sanglantes motivations du tueur et son identité avant que celui-ci ne s’attaque à la jolie Mara ?

Les débuts de Homepopcorn.fr ont été marqués par la chronique de Terreur sur la lagune Solamente Nero (1978) d’Antonio Bido (né en 1949), sorti chez Le Chat qui fume. Le réalisateur, qui a peu tourné depuis ses débuts il y a plus de cinquante ans (un court, un moyen et cinq longs-métrages + un documentaire), est arrivé au moment où le giallo entamait son chant du cygne. Ou comment un metteur en scène émerge en Italie quand son cinéma connaît ses dernières heures de gloire, y compris le thriller aux tueurs masqués et gantés de cuir. Aujourd’hui, l’oeuvre d’Antonio Bido est reconnue pour son caractère ambitieux et libre, à l’époque où la télévision commençait à avoir la mainmise sur le cinéma. Avec son premier long-métrage, Il gatto dagli occhi di giada (en français, « le chat aux yeux de jade »), ou bien encore Watch Me When I Kill pour sa sortie internationale, sorti en 1977, s’inscrit dans la continuité de la tradition du giallo, une œuvre dans laquelle Antonio Bido exprime son admiration pour Dario Argento et Mario Bava. Pourtant le cinéaste aura toujours avoué ne pas avoir beaucoup d’affection pour le slasher, la violence et le sang au cinéma, et aura toujours cherché à instaurer la peur aux spectateurs en jouant sur les effets suggérés et la montée de tension grâce à des effets de mise en scène recherchés et stylisés. Coup d’essai et coup de maître pour Antonio Bido, dont la virtuosité crève l’écran dès la première séquence et donc le meurtre inaugural. Un diamant noir éclaboussé de rouge-sang, le tout sur un fond jaune, un « capolovoro ».

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Test 4K UHD / Link, réalisé par Richard Franklin

LINK réalisé par Richard Franklin, disponible en Combo Blu-ray + 4K UHD chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Elisabeth Shue, Terence Stamp, Steven Finch, Richard Garnett, David O’Hara, Kevin Lloyd, Joe Belcher…

Scénario : Everett De Roche, d’après une idée originale de Lee David Zlotoff & Tom Ackermann

Photographie : Mike Molloy

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 1986

LE FILM

A Londres. Jeune étudiante en zoologie, Jane Chase fait la connaissance de l’étrange professeur Steven Philip, spécialiste de l’étude des chimpanzés. Il lui propose de devenir son assistante. Elle se rend donc bientôt dans sa grande demeure, sur la côte anglaise, où elle est accueillie par un chimpanzé en smoking, Link. Elle se lie très vite d’amitié avec l’animal, ainsi qu’avec les deux compagnons de celui-ci, Imp et Voodoo. Mais d’étranges événements se produisent bientôt. Un jour, le professeur disparaît sans laisser de trace…

Nous avons déjà très largement parlé de Richard Franklin (1948-2007), à l’occasion de la sortie dans les bacs d’un des films les plus célèbres de sa carrière, Patrick (1978). Vous savez ce qu’il faut faire pour tout savoir sur ce réalisateur atypique et ses œuvres qui ne le sont pas moins. Après ce grand succès, le cinéaste continue sur sa lancée et enchaîne avec le non-moins connu Déviation mortelle Roadgames, avec Stacy Keach et Jamie Lee Curtis, à l’époque le plus gros budget alloué à un film australien, avant de s’envoler pour Hollywood où il met en scène rien de moins que Psychose II, suite directe du chef d’oeuvre d’Alfred Hitchcock, qui allait cartonner dans les salles durant l’été 1983. S’ensuit l’étonnant Jouer c’est tuer Cloak and Dagger, d’après un scénario de Tom Holland, juste avant Vampire, vous avez dit vampire ? et qui avait d’ailleurs écrit Psychose II, Nous arrivons alors à Link, un des opus les plus adulés de Richard Franklin. Insolite, quasi-inclassable, ou tout du moins naviguant entre plusieurs genres, Link déroute encore un quart de siècle après sa sortie, et c’est tant mieux. Thriller, comédie horrifique, drame, tout y passe, tandis que nous ne pouvons qu’admirer la beauté et la fraîcheur d’Elisabeth Shue, l’une des plus merveilleuses créatures du cinéma américain des années 1980-90.

Jane Chase une étudiante américaine en zoologie au collège des sciences de Londres se fait embaucher durant ses vacances d’été comme assistante du professeur Steven Phillip, célèbre anthropologue britannique, pour s’occuper de sa villa sur la côte, mais aussi et surtout pour le seconder dans ses recherches sur les chimpanzés et l’évolution des espèces. Arrivée sur place, elle rencontre les trois singes qui vivent avec Phillip : Imp (un jeune chimpanzé), Vaudou (une femelle non dressée et brutale) et Link, un singe de 45 ans, vêtu comme un maître d’hôtel, qui fut jadis la vedette d’un cirque. Ce dernier fait office de majordome et parait bien impressionnant. Mais peu après, le professeur disparaît mystérieusement. Jane ne s’inquiète guère, car la voiture n’est plus là non plus, mais isolée dans cette maison avec Link qui se fait de plus en plus menaçant et sans aucune possibilité de rejoindre la ville (puisque sans voiture et entourée de chiens errants), l’atmosphère se fait de plus en plus pesante. Une nuit, Jane est réveillée par les gémissements de Imp attachée à une cage. En le libérant, elle découvre le cadavre de Vaudou. Au petit matin, Bailey, à qui Phillip avait vendu Vaudou, vient récupérer cette dernière. Lorsque Jane lui apprend la nouvelle, il décide de supprimer Link (puisque prévu dans le contrat) mais menacé par ce dernier, Bailey prendra la fuite. Peu après, Link tente de tuer Imp dans un puits et Jane le met dehors. À partir de là et sans nouvelle du professeur, elle se retrouve cloîtrée dans la maison.

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Test 4K UHD / Le Jour de la bête, réalisé par Álex de la Iglesia

LE JOUR DE LA BÊTE (El día de la bestia) réalisé par Álex de la Iglesia, disponible en édition 4K Ultra HD + Blu-ray depuis le 22 novembre 2021 chez Extralucid Films.

Acteurs : Alex Angulo, Armando De Razza, Santiago Segura, Terele Pavez, Nathalie Seseña, Maria Grazia Cucinotta, Gianni Ippoliti, Saturnino García…

Scénario : Jorge Guerricaechevarria & Álex de la Iglesia

Photographie : Flavio Martínez Labiano

Musique : Battista Lena

Durée : 1h44

Année de sortie : 1995

LE FILM

L’Espagne est sur le point de fêter Noël. Un prêtre théologien découvre avec effarement que l’Antéchrist verra le jour avant l’aube.

Il n’y a qu’à lire le résumé et situer le pitch en Espagne pour se dire que le réalisateur Álex de la Iglesia (né en 1965) ne doit pas être bien loin. Le Jour de la bêteEl día de la bestia est en effet son second long-métrage, le film essentiel pour comprendre son cinéma, celui par lequel le succès international est arrivé et qui allait donner le feu vert à toute une génération de cinéastes ibériques, qui rongeaient leur frein, en attendant que le genre soit enfin reconnu dans leur pays. Revoir Le Jour de la bête aujourd’hui, c’est (re)découvrir une pierre angulaire du thriller horrifique espagnol, qui s’appuyaient sur certains codes aussi anciens que le cinéma, mais mis au goût du jour, nourri de névroses propres à la fin du XXè siècle, d’une accumulation d’hypocrisie, de vulgarité, de mensonges, avec l’explosion du repli sur soi, bien avant l’avènement des réseaux sociaux et des chaînes d’infos en continu. Le jour de la bête s’avère encore un défouloir hors-normes près de trente ans après sa sortie. Magistralement mis en scène, bourré d’imaginations, foutraque sans doute, mais redoutablement intelligent et aussi génialement interprété, El día de la bestia est toujours un remède idéal contre la morosité.

Le prêtre Ángel Beriartúa a décodé l’Apocalypse de Jean et est parvenu à déterminer le jour de la naissance de l’Antéchrist. Selon ce message, l’Antéchrist naîtra le 25 décembre 1995 à Madrid, où débute une vague de vandalisme et de criminalité. En revanche, il ignore tout du lieu où il viendra au monde. Convaincu qu’il faut arrêter cette naissance satanique, le prêtre se joint à un fan de death metal, José Maria, pour essayer, par tous les moyens, de trouver où l’événement aura lieu. Il va donc tout mettre en œuvre pour le découvrir, en cherchant à s’attirer les faveurs du Diable. Dans un Madrid survolté, il va s’efforcer d’obtenir la collaboration du « professeur Cavan », un charlatan vedette d’une émission de télévision.

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Test Blu-ray / Le Vampire et le Sang des Vierges, réalisé par Harald Reinl

LE VAMPIRE ET LE SANG DES VIERGES (Die Schlangengrube und das Pendel) réalisé par Harald Reinl, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 4 janvier 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Lex Barker, Karin Dor, Christopher Lee, Carl Lange, Christiane Rücker, Vladimir Medar, Dieter Eppler…

Scénario : Manfred R. Köhler, d’après la nouvelle Le Puits et le Pendule d’Edgar Allan Poe

Photographie : Ernest W. Kalinke

Musique : Peter Thomas

Durée : 1h20

Date de sortie initiale : 1967

LE FILM

En 1801, pour avoir assassiné douze jeunes femmes, la treizième, Béatrice de Brabant s’étant échappée, le comte Regula est condamné à être écartelé en place publique. Avant son supplice, il promet de revenir se venger. 35 ans plus tard, l’avocat Roger de Mont-Elise reçoit une invitation au château d’Andomai, demeure de la famille Regula. En chemin, il sauve une jeune femme d’une attaque de bandits : Lilian de Brabant, elle aussi invitée au château.

Si vous souhaitez en savoir plus – et je vous le conseille – sur le réalisateur Harald Reinl (1908-1986), reportez-vous à la chronique consacrée à La Vengeance de Siegfried Die Nibelungen (1966), fresque grandiose et variation cinématographique sur la légendaire épopée médiévale composée au XIIIe siècle, narrant entre autres la construction de l’Allemagne, qui avait inspiré Fritz Lang en 1924 pour son diptyque La Mort de Siegfried / La Vengeance de Kriemhilde. On reprend là où l’on s’était arrêté, puisque le film qui nous concerne aujourd’hui, a été tourné juste après par Harald Reinl. Et pour cet opus, le cinéaste s’inspire rien de moins que des grands films d’horreur gothiques de la Hammer, qui influençaient déjà les transalpins, où les gialli commençaient à se multiplier, tandis qu’en Espagne Paul Naschy s’apprêtait à pousser ses premiers cris rigolos de loup-garou. Comme ses confrères italiens, le metteur en scène, toujours à l’affût de ce qui plaisait aux spectateurs, décide de tenter sa chance dans le genre. Ce sera donc Le Vampire et le Sang des Vierges Die Schlangengrube und das Pendel, présenté comme étant l’adaptation de la nouvelle écrite par Edgar Allan Poe, Le Puits et le Pendule – The Pit and the Pendulum, publiée pour la première fois en 1842 dans la revue littéraire annuelle The Gift : A Christmas and New Year’s Present et en France dans le recueil Nouvelles histoires extraordinaires, transposée en 1909 par Henri Desfontaines, mais également en 1961 par Roger Corman avec La Chambre des tortures. A l’instar de ce dernier, tout comme ce sera le cas dans la version signée Stuart Gordon en 1991, la scène de torture qui donne son titre à la nouvelle n’apparaît que dans la dernière partie du film qui nous intéresse, qui se transforme momentanément comme une séquence de Fort Boyard, où l’héroïne doit alors éviter de multiples pièges. Il fallait broder un scénario autour de cet élément central. Manfred R. Köhler, scénariste des Lèvres rouges d’Harry Kümel et d’une poignée de krimis (Du grisbi pour Hongkong, Espionnage à Bangkok pour U-92, Baroud à Beyrouth pour F.B.I. 505, Enigme à Central Park) s’en tire fort bien et compile tous les ingrédients du genre, savamment pris en charge par Harald Reinl, qui soigne chacun de ses plans et l’atmosphère pesante du début à la fin. S’il n’a pas réussi à donner l’impulsion désirée au départ, autrement dit lancer le cinéma d’épouvante teuton, Le Vampire et le Sang des Vierges demeure non seulement une curiosité, mais aussi et surtout un brillant film de genre, bien plus qu’un simple ersatz, mené sur un rythme endiablé, dans lequel l’immense Christopher Lee se mêle au casting.

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Test 4K UHD / Le Rayon Bleu – Blue Sunshine, réalisé par Jeff Lieberman

LE RAYON BLEU (Blue Sunshine) réalisé par Jeff Lieberman, disponible en Combo 2 Blu-ray + 4K UHD chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Zalman King, Deborah Winters, Mark Goddard, Robert Walden, Charles Siebert, Ann Cooper, Ray Young, Stefan Gierasch…

Scénario : Jeff Lieberman

Photographie : Don Knight

Musique : Charles Gross

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Jerry Zipkin, la trentaine, ancien diplômé de Stanford en 1968, participe à une fête avec d’anciens condisciples. Tout bascule quand Frannie, l’un d’entre eux, après avoir brusquement perdu ses cheveux, tue un à un les participants de la soirée. Jerry parvient à se défendre et tue Frannie avant de s’enfuir. Il est aussitôt soupçonné par la police d’être l’auteur des meurtres. Bien décidé à prouver son innocence, il fait appel à son ami David Blume, chirurgien, pour prouver son innocence. Après enquête, Jerry découvre que les participants de la soirée avaient tous autrefois pris du «rayon bleu», un psychotrope proche du LSD…

Avec son premier long-métrage La Nuit des vers géants Squirm, le réalisateur Jeff Lieberman (1976) se fait un nom et se trouve vite repéré autant par les amateurs de fantastique que d’épouvante. Il passe la vitesse supérieure avec Blue Sunshine, connu en France sous le titre Le Rayon Bleu, qu’il écrit et met en scène dès l’année suivante. Plus ambitieux que son précédent film, cet opus démontre le bagage technique de Jeff Lieberman, ainsi que son talent pour raconter des histoires étranges, à la frontière entre deux genres. Il s’inspire ici des études réalisées par les chercheurs à l’époque où le LSD faisait fureur. Dans Blue Sunshine, il imagine ce que les drogues expérimentales déclencheraient chez des individus dix ans après, en particulier un stupéfiant appelé Rayon Bleu, qu’auraient consommé d’anciens étudiants. Ceux-ci commencent chacun leur tour à percevoir des effets secondaires, perdant leurs cheveux, souffrant de migraine carabinée et entrant dans un état de transe psychotique voire dangereux. Le Rayon Bleu repose sur une mise en scène maîtrisée, sobre, qui contraste avec le (sur)jeu halluciné et le charisme aussi magnétique que singulier – entre Gaspard Proust, Sean Penn et Louis Garrel – de Zalman King (1942-2012), plus connu pour avoir écrit et produit 9 semaines 1/2 Nine 1/2 Weeks (1986) d’Adrian Lyne. Film culte pour de nombreux spectateurs, qui ont été longtemps traumatisés par ces assassins psychopathes avec leurs touffes de cheveux épars sur le crâne, Blue Sunshine a bien mérité son statut aujourd’hui et demeure une valeur sûre.

En cette année 1977, la Cité des Anges est confrontée à une vague de meurtres sauvages et inexplicables, guidés par la folie. La police porte rapidement ses soupçons sur un jeune homme : Jerry Zipkin. Afin de prouver son innocence, ce dernier, aidé par son amie Alicia Sweeney, mène alors son enquête et constate que les divers assassins présentent pour points communs d’être chauves et d’avoir fréquenté dix ans plus tôt l’Université de Stanford. À cette époque, ils ont absorbé une drogue expérimentale baptisée Blue Sunshine, dont les effets dévastateurs se déclenchent à retardement. Face à cette menace, Jerry pourra-t-il se disculper avant qu’il ne soit trop tard ?

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Test DVD / The Son, réalisé par Ivan Kavanagh

THE SON (Son) réalisé par Ivan Kavanagh, disponible en DVD le 2 novembre 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Andi Matichak, Emile Hirsch, Luke David Blumm, Cranston Johnson, Blaine Maye, J. Robert Spencer, Rocco Sisto, Kristine Nielsen…

Scénario : Ivan Kavanagh

Photographie : Piers McGrail

Musique : Aza Hand

Durée : 1h34

Année de sortie : 2021

LE FILM

Laura, enceinte, s’enfuit de la secte satanique où elle a grandi. Huit ans plus tard, elle vit en toute tranquillité avec son fils David quand, un soir, Laura voit des inconnus réunis autour du lit du jeune garçon. Après une étrange cérémonie, ce dernier développe des troubles inquiétants et est hospitalisé en urgence. La santé mentale de Laura intrigue rapidement les enquêteurs.

On vous avait bien dit de retenir le nom du réalisateur irlandais Ivan Kavanagh à la sortie de Never Grow Old, western crépusculaire, sombre et poisseux, noir anthracite, jusque dans sa sublime photographie. En effet, celui-ci revient avec son septième long-métrage, un thriller d’épouvante, Son ou bien The Son dans certains pays, dont il signe une fois de plus le scénario, récompensé au Festival International du film fantastique de Bruxelles et au Festival International du film de Dublin. Il retrouve à cette occasion Emile Hirsch (impeccable, même s’il commence bizarrement à ressembler à Jack Black), qu’il avait dirigé dans son précédent opus, mais confie le premier rôle à l’américaine Andi Matichak, qui incarne la petite fille de Laurie Strode dans la trilogie Halloween de David Gordon Green. La comédienne crève l’écran ici dans un rôle ambigu et difficile, troublant et émouvant, celui d’une mère traumatisée par un passé extrêmement violent, qui revient perturber son quotidien et qui pourrait bien attenter à la vie de son fils. Mieux vaut en savoir le moins possible cette fois encore sur les multiples rebondissements qui jalonnent le récit et pour mieux se laisser porter par ce conte macabre souvent virtuose. Une grande claque.

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Test Blu-ray / What Keeps You Alive, réalisé par Colin Minihan

WHAT KEEPS YOU ALIVE réalisé par Colin Minihan, disponible en DVD et Blu-ray le 3 novembre 2021 chez Blaq Out.

Acteurs : Hannah Emily Anderson, Brittany Allen, Martha MacIsaac & Joey Klein

Scénario : Colin Minihan

Photographie : David Schuurman

Musique : Brittany Allen

Durée : 1h35

Année de sortie : 2018

LE FILM

Pour leur premier anniversaire de mariage, Jackie emmène Jules dans le coin reculé où son père et elle allaient chasser, quand elle était petite. Personne à la ronde, à part la luxueuse demeure de son amie d’enfance de l’autre côté du lac. Toutes les conditions sont réunies pour un week-end idyllique en amoureuses. Pour une plongée dans l’horreur, aussi.

Né en 1985, le canadien Colin Minihan se fait remarquer en 2011 avec Grave Encounters, film d’horreur devenu culte qu’il réalise avec Stuart Ortiz, sous le nom des Vicious Brothers. Une suite sera vite mise en chantier suite au succès du premier épisode, que les deux complices écriront, mais pour laquelle ils confieront les manettes à John Poliquin. De son côté, Colin Minihan écrit et met en scène Extraterrestrial avec Michael Ironside et Brittany Allen, cette dernière, compagne du cinéaste, sera aussi à l’affiche de Bloody Sand en 2016. Avant de le retrouver aux commandes du remake-reboot d’Urban Legend, le réalisateur signe un petit bijou qui s’inscrit dans le registre du survival, What Keeps You Alive, projeté au Paris International Fantastic Film Festival en 2018. Afin de mieux l’apprécier, évitez tout d’abord la bande-annonce qui révèle beaucoup, pour ne pas dire trop d’éléments de l’histoire. Contentez-vous de lire le résumé ci-dessus ou le suivant si vous voulez en savoir un minimum, mais n’allez pas au-delà. Car What Keeps You Alive est une sacrée bonne surprise qui contient son lot d’émotions fortes, qui cueille le spectateur à plusieurs reprises et qui laisse un goût amer dans la bouche après la projection. Un opus très largement conseillé.

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Test Blu-ray / Le Bazaar de l’épouvante, réalisé par Fraser C. Heston

LE BAZAAR DE L’ÉPOUVANTE (Needful Things) réalisé par Fraser C. Heston, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 22 novembre 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Max von Sydow, Ed Harris, Bonnie Bedelia, Amanda Plummer, J.T. Walsh, Ray McKinnon, Duncan Fraser, Valri Bromfield…

Scénario : W.D. Richter, d’après le roman de Stephen King

Photographie : Tony Westman

Musique : Patrick Doyle

Durée : 2h + version longue TV 3h

Année de sortie : 1994

LE FILM

Dans l’échoppe de l’aimable Leland Gaunt, chacun peut y trouver ce dont il a toujours rêvé pour un prix dérisoire. Mais ces acquisitions sont empoisonnées et réveillent haines et jalousies. Les conflits insignifiants tournent au meurtre, à l’apocalypse. Seul le shérif Pangborn échappe aux ruses de celui qui pourrait bien être le Diable…

S’il n’est définitivement pas le meilleur film adapté d’une œuvre de Stephen King, Le Bazaar de l’épouvante Needful Things n’en reste pas moins très aimé des fans du maître de l’horreur. Produit par la société Castle Rock Entertainment, créée en 1987 entre autres par Rob Reiner, cet opus tiré du roman du même nom publié en 1991 s’en tire fort honorablement, ce qui n’était pas une mince affaire compte tenu de la densité conséquente de l’ouvrage original. Mais comment transposer près de 700 pages en deux heures de film ? Le scénariste W. D. Richter, réalisateur du légendaire Les aventures de Buckaroo Banzaï à travers la 8e dimension (1984), également l’auteur de Nickelodeon (1976) de Peter Bogdanovich, de L’Invasion des profanateurs (1978) de Philip Kaufman, du Dracula (1979) de John Badham, mais aussi l’un des créateurs des Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin (1986) de John Carpenter s’en est admirablement bien tiré et parvient à restituer l’âme du roman, malgré quelques inévitables coupes drastiques. Alors que les adaptations des livres de Stephen King se multipliaient dans les années 1980-1990, Le Bazaar de l’épouvante, situé entre La Part des ténèbres The Dark Half de George A. Romero et Les Évadés The Shawshank Redemption de Frank Darabont parvient à tirer son épingle du jeu. La preuve en est que le premier long-métrage mis en scène Fraser Clarke Heston (fils du grand Charlton) est devenu un petit film culte près de trente ans après sa sortie.

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Test Blu-ray / Freaky, réalisé par Christopher Landon

FREAKY réalisé par Christopher Landon disponible en DVD et Blu-ray le 20 octobre 2021 chez Universal Pictures France

Acteurs : Vince Vaughn, Kathryn Newton, Celeste O’Connor, Misha Osherovich, Emily Holder, Nicholas Stargel, Kelly Lamor Wilson, Mitchell Hoog…

Scénario : Michael Kennedy & Christopher Landon

Photographie : Laurie Rose

Musique : Bear McCreary

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Pas très sûre d’elle, Millie Kessler, 17 ans, tente de se faire remarquer le moins possible au lycée et de s’endurcir face aux sarcasmes des élèves les plus populaires. Jusqu’au jour où elle croise la route du Boucher, terrifiant tueur en série de la ville : sous l’effet du mystérieux poignard de l’assassin, Millie et son assaillant se retrouvent chacun dans le corps de l’autre ! La jeune fille ne dispose désormais que de 24 heures pour récupérer son corps – passé ce délai, elle restera coincée dans la peau d’un psychopathe de 50 ans ! Avec ses fidèles amis Nyla et Joshua, elle se lance dans une course contre-la-montre pour inverser le sort. Sauf qu’elle a le physique d’un tueur activement recherché par la police, tandis que le Boucher, lui, s’aperçoit que ressembler à une adolescente au visage angélique est une couverture idéale pour commettre son carnage.

Revoilà Christopher Landon, fils du célèbre Michael (La Petite maison dans la prairie, Les Routes du paradis tout ça…), né en 1975, tout d’abord scénariste chez Larry Clark (Another Day in Paradise, 1998), D.J. Caruso (Paranoïak Disturbia, 2007), ainsi que sur les opus 2,3 et 4 de la franchise Paranormal Activity. Il passe derrière la caméra au début des années 2010, puis écrit et réalise Paranormal Activity: The Marked Ones, spin off de la saga, en 2014. L’année suivante, il met en scène Manuel de survie à l’apocalypse zombie Scouts Guide to the Zombie Apocalypse, inédit en France, dans lequel il mixe l’horreur et la comédie. Jason Blum, grand manitou de Paranormal Activity, lui laisse alors carte blanche pour Happy Birthdead Happy Death Day, mélange singulier de Scream de Wes Craven et Un jour sans fin The Groundhog Day d’Harold Ramis. Produit pour cinq millions de dollars, le film en rapporte près de 120 millions à travers le monde et attire même plus d’un demi-million de spectateurs français dans les salles. Une suite est rapidement mise en chantier, qui ne connaîtra pas le même engouement en rapportant la moitié de ce qu’avait rapporté le premier, mais qui sera tout de même très largement rentable. Christopher Landon surfe sur ce qui avait fait le triomphe d’Happy Birthdead, autrement dit combiner le slasher et le fantastique, pour son dernier long-métrage en date, Freaky. Ce que l’on appelle le Body Swap a déjà moult fois inspiré le cinéma. On peut citer en vrac, Échange standard The Change-Up (2011) de David Dobkin, Femme et Mari Moglie et Marito (2018) de Simone Godano, Freaky Friday Dans la peau de ma mère (2003) de Mark Waters (remake d’Un vendredi dingue, dingue, dingue de Gary Nelson), L’un dans l’autre (2017) de Bruno Chiche, Rendez-moi ma peau… (1980) de Patrick Schulmann, La Machine (1994) de François Dupeyron et même dernièrement Le Sens de la famille de Jean-Patrick Benes. Big (1988) de Penny Marshall n’entre pas dans cette catégorie, puisque le personnage principal se réveillait dans son propre corps, plus vieux de vingt ans. Il existe toutefois moult combinaisons possibles. Dans Freaky, l’esprit d’un serial killer quasi-invulnérable se retrouve dans le corps d’une jeune adolescente mal dans sa peau qu’il tentait alors de tuer au moyen d’une dague aztèque envoûtée. Avec son sixième film, Christopher Landon livre un savoureux divertissement, à la fois hilarant grâce à la prestation hors normes de Vince Vaughn, aussi parfait en monstre sanguinaire qu’en jeune femme enfermée dans le corps d’une armoire à glace, que gore avec certaines séquences que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Une réussite de plus pour ce cinéaste qui nous embarque à nouveau pour un ride à la folie contagieuse.

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Test Blu-ray / Conjuring 3 : Sous l’emprise du Diable, réalisé par Michael Chaves

CONJURING 3 : SOUS L’EMPRISE DU DIABLE (The Conjuring: The Devil Made Me Do It) réalisé par Michael Chaves, disponible en DVD et Blu-ray le 13 octobre 2021 chez Warner Bros.

Acteurs : Vera Farmiga, Patrick Wilson, Ruairi O’Connor, Sarah Catherine Hook, Julian Hilliard, John Noble, Eugenie Bondurant, Shannon Kook…

Scénario : David Leslie Johnson-McGoldrick

Photographie : Michael Burgess

Musique : Joseph Bishara

Durée : 1h52

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Dans cette nouvelle affaire terrifiante de meurtre issue de leurs dossiers secrets – l’une des plus spectaculaires – , Ed et Lorraine Warren, les enquêteurs paranormaux, commencent par se battre pour protéger l’âme d’un petit garçon, puis basculent dans un monde radicalement inconnu. Ce sera la première fois dans l’histoire des États-Unis qu’un homme soupçonné de meurtre plaide la possession démoniaque comme ligne de défense.

A l’occasion de la sortie en Blu-ray de La Malédiction de la Dame Blanche, nous faisions un point complet sur le Conjuring-Verse. Nous vous invitons donc à vous y reporter afin d’éviter toutes redites. Car aujourd’hui, nous parlerons de Conjuring 3 : Sous l’emprise du diable, troisième volet de la franchise du même nom, deuxième suite du film d’où tout est parti en 2013. Avant cela, rappelons que cet univers s’étoffait dernièrement du troisième épisode d’Annabelle, intitulé Annabelle : La Maison du mal, suite directe au film réalisé par John R. Leonetti (vous suivez ?), mis en scène par Gary Dauberman, dans lequel apparaissaient Vera Farmiga et Patrick Wilson dans le rôle des époux Warren, qui faisaient d’ailleurs aussi un caméo dans La Nonne de Corin Hardy. On reprend notre respiration. Bref, les Warren sont de retour avec leur propre film et si l’on est content de revoir les deux excellentes têtes d’affiche, on déchante assez rapidement. Occupé avec Malignant et surtout Aquaman and the Last Kingdom, James Wan, ne pouvant être sur tous les fronts, décline la réalisation de Conjuring 3 : Sous l’emprise du Diable, mais reste cependant producteur. Comme cela ne sert à rien de perdre du temps, autant prendre un metteur en scène de proximité et donc Michael Chaves, qui venait de livrer La Malédiction de la Dame Blanche, rempile pour ce huitième épisode de la saga horrifique. Malheureusement, ce passage de relai ne se fait pas sans heurts et ce Conjuring 3 ne dépasse jamais ou rarement le stade du tout-venant.

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