Test Blu-ray / Fête sanglante – The Slumber Party Massacre, réalisé par Amy Holden Jones

FÊTE SANGLANTE (The Slumber Party Massacre) réalisé par Amy Holden Jones, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 3 octobre 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Michelle Michaels, Robin Stille, Michael Villella, Andree Honore, Gina Mari, David Millbern, Debra De Liso, Jennifer Meyers…

Scénario : Rita Mae Brown

Photographie : Stephen L. Posey

Musique : Ralph Jones

Durée : 1h14

Année de sortie : 1982

LE FILM

En l’absence de ses parents, Trish Devereaux invite chez elle quelques amies de son équipe de basket… pour une soirée entre filles ! Ses deux voisines et leurs petits amis, n’étant pas conviés, observent jalousement les préparatifs de l’autre côté de la rue, et préparent une intrusion inopinée, histoire de leur causer une petite frayeur. Mais tout ce petit monde ignore qu’un évadé de l’hôpital psychiatrique a lui aussi l’intention de participer à sa manière à la petite partie… emmenant avec lui son infernale foreuse mécanique pour transformer cette nuit en hurlements de peur et de mort !

Si la franchise The Slumber Party Massacre est très connue aux États-Unis, en France c’est une autre histoire. En fait, il existe plusieurs sagas du même acabit, sorties en parallèle et toutes produites par le nabab Roger Corman (97 ans cette année, toujours actif), Sorority House Massacre et Cheerleader Massacre, avec comme personnages principaux quelques jeunes donzelles du lycée ou du campus, réunies dans leur dortoir ou pour une soirée pyjama dans un lieu forcément éloigné, paumé dans la végétation luxuriante, si possible au bord d’un lac. Il y a trois opus The Slumber Party Massacre, le premier (Fête sanglante) ayant connu un beau succès dans les salles en 1982 (malgré une exploitation limitée), rapportant près de 4 millions de dollars pour un budget initial de 220.000 billets verts, avant de connaître deux suites sorties directement en vidéo, également mises en scène par des femmes, en 1987 et 1990. La même année que Meurtres en 3 dimensions Friday the 13th Part III de Steve Miner et Dément de Jack Sholder avec Jack Palance, Donald Pleasence et Martin Landau, les spectateurs, essentiellement les jeunes adultes, public ouvertement ciblé, découvrent donc Trish Devereaux et ses copines, qui chichement vêtues tentent d’échapper aux griffes, à la perceuse électrique plutôt, d’un tueur frappadingue qui a décidé de les prendre pour cibles. The Slumber Party Massacre n’a pas très bien vieilli. Le film pâtit d’un gros manque de rythme du début à la fin et malgré sa courte durée (74 minutes montre en main, credits compris), on s’ennuie. Mais heureusement, la réalisatrice Amy Holden Jones (née en 1955) n’est guère avare en plans boobs complètement gratuits et passe aussi pas mal de temps à filmer les jolies petites fesses de ses comédiennes. C’est déjà ça…

L’action se déroule à Venice, Los Angeles. Trish Deveraux, une lycéenne de 18 ans, organise une soirée pyjama pendant que ses parents sont absents. Leur voisin, M. David Contant, est chargé de surveiller les filles. Pendant ce temps, Russ Thorn, un tueur en série s’évade d’un hôpital psychiatrique. Trish retrouve ses amies Kim, Jackie et Diane. Elle invite à la fête la nouvelle fille, Valérie, mais celle-ci décline l’offre. Après le cours, une de leurs camarades de classe, Linda, retourne en classe pour récupérer un livre. Elle est attaquée par Russ, armé d’une perceuse électrique. Alors que la fête commence ce soir-là, les filles fument de la ganja et boivent de l’alcool, tandis que Valérie boit du Tang (avec beaucoup de sucre), garde sa sœur cadette, Courtney (qui matte Stallone dans le Playgirl de juillet 1981), de l’autre côté de la rue. Deux garçons de l’école, Jeff et Neil, arrivent et espionnent les filles (en gros en se mettant devant la fenêtre, à deux mètres d’elles et en parlant à voix haute) pendant qu’elles se changent. Ce qu’ils ne savent pas, c’est que Russ compte bien s’inviter à la fête, qui promet d’être sanglante.

Tu la sens ma grosse foreuse ?Mouais…bof…Il ne se passe pas grand-chose dans The Slumber Party Massacre, exploité en France (où le film a été interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie) sous le titre Fête sanglante, premier long-métrage d’Amy Holden Jones, assistante de Martin Scorsese sur Taxi Driver, monteuse d’American Boy: A Profile of – Steven Prince (court-métrage du même Marty) de Joe Dante sur Hollywood Boulevard et de Hal Hashby sur Coeurs d’occasion Second-Hand Hearts. Un joli C.V. et un savoir-faire technique (en gros elle s’était débrouillée pour filmer les trois premières scènes de l’histoire avec ses propres moyens) qui a convaincu Roger Corman de lui laisser les manettes de ce film d’épouvante comme qui dirait destiné aux drive-in. Après avoir revu le scénario de Rita Mae Brown, militante lesbienne et féministe engagée pour la défense des droits civiques aux États-Unis, qui était à la base une parodie du slasher, finalement revue au premier degré par les producteurs, Amy Holden Jones est bien décidée à montrer ce qu’elle a sous le capot du point de vue mise en scène. Même si pour cela elle déclinera la proposition de Steven Spielberg pour monter E.T. L’Extraterrestre.

Seulement voilà, The Slumber Party Massacre multiplie les mauvais jumpscares, mous du genou qui plus est, comme le film Red is Dead dans La Cité de la peur, « du calme Sandy, c’est moi ! ». Mais comme nous le disions plus haut, le premier plan boobs apparaît au bout de deux minutes, donc Fête sanglante ne peut pas être mauvais. Le problème provient du manque de charisme des actrices, en particulier de Michelle Michaels, qui ne fera quasiment rien d’autre, à part camper la secrétaire de Charles – Paul Kersey – Bronson dans l’inénarrable Le Justicier braque les dealersDeath Wish 4 : The Crackdown. Debra De Liso (Kim) fait penser à Michael Youn grimé en nana (c’est méchant, mais on assume), Andree Honore (Jackie) incarne la copine black super bien gaulée et Gina Smika Hunter (Diane) paraît s’endormir pendant les prises. Seule la belle Robin Stille (Valerie) retient l’attention, même si celle-ci ne fera pas non plus vraiment carrière et ce n’est pas American Ninja 4 avec Michael Dudikoff et David Bradley qui pourra changer la donne.

Tout ce beau petit monde se désape tranquillement pour maintenir l’intérêt des spectateurs, y compris durant une scène de douche évidemment inutile, mais où Amy Holden Jones prend le temps de bien cadrer les jolis postérieurs mis à sa disposition, même quand une actrice entreprend de se laver la raie. Parallèlement, Michael Villella, que la réalisatrice refera tourner dans Love Letters avec Jamie Lee Curtis, fait ce qu’il peut pour avoir l’air cinglé avec sa grosse perceuse au symbole phallique (l’affiche d’exploitation va clairement dans ce sens), qu’il se fera d’ailleurs circoncire et même castrer en bout de course, mais on ne peut s’empêcher de rire devant sa prestation. Néanmoins, en dépit de ses très nombreux défauts, Fête sanglante n’est pas détestable, dans le sens où il y a une générosité de tous les instants, certes maladroite, mais indéniable. La photographie de Stephen L. Posey (Les Tueurs de l’éclipse) est loin d’être minable, la musique de Ralph Jones est anecdotique, mais tout de même efficace, tout comme les effets sanglants, à l’instar de cette décapitation inattendue.

Mais au final, nous nous remémorerons surtout les poitrines dénudées et dévoilées ici et là, ainsi que les autres parties charnues de l’anatomie de ces demoiselles. Preuve qu’ Amy Holden Jones a quand même réussi à faire passer son message féministe. Et pour conclure, il n’est pas interdit de préférer le remake-suite-reboot de la franchise, The Slumber Party Massacre – New Gen, mis en scène en 2021 par Danishka Esterhazy, fort sympathique comédie horrifique.

LE COMBO BLU-RAY + DVD + LIVRET

Après Dominique : Les Yeux de l’épouvante et avant Audrey Rose de Robert Wise (prévu le 21 novembre 2023), la collection Angoisse de Rimini Éditions s’agrémente désormais de Fête sanglante The Slumber Party Massacre. Les deux disques et le livret de 24 pages (Marc Toullec y revenant longuement sur la genèse et le tournage du film) sont disposés dans le Digipack à trois volets, glissé dans le fourreau cartonné aux couleurs désormais classiques de cette sublime et indispensable anthologie.

Seule la bande-annonce est proposée en guise de bande-annonce.

L’Image et le son

Joli Blu-ray (au format 1080p) que celui édité par Rimini Éditions ! Même si Fête sanglante conservera toujours cette patine propre aux films tournés avec un tout petit budget. Il ne faut donc pas s’attendre à un miracle, mais ce master HD n’a absolument rien de honteux, bien au contraire. Les couleurs sont saturées à souhait et très agréables pour les mirettes, les détails ne manquent pas avec un piqué somme toute convaincant, la texture argentique est quant à elle préservée, organique et bien gérée, même si certains plans s’avèrent étonnamment plus grumeleux. La définition chancelle quelque peu sur les séquences sombres, mais rien d’important, tout comme les diverses poussières dispersées ici et là.

Evitez la piste française, la plus faible du lot et qui mise avant tout sur le report des voix. Mais le doublage est très chouette. La version originale est de plus mieux équilibrée, dynamique, sans aucun souffle, avec des dialogues clairs, une solide restitution de la musique. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Crédits images : © Local Color Productions / Rimini Editions / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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