Test 4K UHD / Possession, réalisé par Andrzej Żuławski

POSSESSION réalisé par Andrzej Żuławski, disponible chez Le Chat qui fume en Combo Blu-ray + 4K UHD + CD, ainsi qu’en Box Ultra Collector limitée à 1500 exemplaires qui contient le film Possession en UHD et 2 Blu-ray, le CD de la musique du film, le livre Une histoire orale d’Andrzej Żuławski et la reproduction du dossier de presse d’origine.

Acteurs : Isabelle Adjani, Sam Neill, Margit Carstensen, Heinz Bennent, Johanna Hofer, Carl Duering, Shaun Lawton, Michael Hogben, Maximilian Rüthlein…

Scénario : Andrzej Żuławski & Frederic Tuten

Photographie : Bruno Nuytten

Musique : Andrzej Korzynski

Durée : 2h04

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Après un long et mystérieux voyage, Marc est de retour à Berlin où il retrouve son petit garçon Bob et son épouse Anna. Leur appartement est dans un état pitoyable et Anna est distante, agressive et sur les nerfs. Soupçonnant sa femme d’avoir un amant, Marc l’a fait suivre par un détective privé qui est assassiné dans des conditions particulièrement horribles.

Possession est une œuvre jusqu’au-boutiste. Un film qui pousse à la fois ses comédiens et les spectateurs dans leurs derniers retranchements, qui joue constamment avec les nerfs, mis alors à vif avec une caméra virevoltante, en quasi-lévitation, qui reflète l’hystérie individuelle et collective des protagonistes et qui semble souvent les caresser. Ce rapport amour/haine, se fait ressentir durant les deux longues heures de Possession, qui peuvent passer vite autant qu’elles paraissent parfois interminables. Le réalisateur polonais Andrzej Żuławski (1940-2016) met l’intellect de son audience à rude épreuve, en surfant sur un genre, le fantastique, mais qui le réfute finalement en voulant parler d’un sentiment pourtant bien universel, celui de l’amour et de la séparation. Il épuise également le corps de celui ou celle qui tente, tentera ou retentera l’expérience, celle de se concentrer et de donner toute son attention à ce film hors-normes et inclassable. Possession, c’est une vivisection, celle du coeur d’un artiste, qui observe les dégâts causés par une rupture conjugale, du point de vue anatomique, physique, sur la raison, sur la création, sur l’inspiration. On ressort lessivé, bouleversé, énervé, complètement sonné de Possession, qui emmène les spectateurs au bord du gouffre, qui lui fait voir les plus grandes saloperies. A l’instar de Maurice Pialat, autre tyran perfectionniste du cinéma, Andrzej Żuławski dresse le portrait d’hommes et de femmes en détresse d’amour, qui voient leur vie s’échapper et leurs repères s’écrouler, dans un monde – caractérisé par la présence du mur de Berlin, auprès duquel le tournage s’est déroulé – qui part aussi à vau-l’eau, qui se déchire et fait subir le même sort aux individus. Et c’est aussi magnifique que terrifiant. Enfin, même si Sam Neill n’a absolument rien à envier à sa partenaire, Possession c’est aussi l’une des plus grandes interprétations féminines de tous les temps, celle d’Isabelle Adjani, qui met ses tripes à l’air – autant que le metteur en scène, qui s’inspire très largement de sa situation personnelle – et marque à jamais les esprits.

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Test Blu-ray / Les Horreurs de Frankenstein, réalisé par Jimmy Sangster

LES HORREURS DE FRANKENSTEIN (The Horror of Frankenstein) réalisé par Jimmy Sangster, uniquement disponible dans le coffret Hammer – Tome 2 – 1970-1976 Sex & Blood – Édition Limitée Numérotée – Blu-ray + DVD, depuis le 30 novembre 2020 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Ralph Bates, Kate O’Mara, Veronica Carlson, Dennis Price, Jon Finch, Bernard Archard, Graham James, David Prowse…

Scénario : Jeremy Burnham & Jimmy Sangster, d’après les personnages de Mary Shelley

Photographie : Moray Grant

Musique : Malcolm Williamson

Durée : 1h35

Date de sortie initiale: 1970

LE FILM

Après avoir sciemment provoqué la mort de son père, Victor Frankenstein, jeune homme manipulateur et séducteur, reprend le flambeau et se livre à son tour à quelques expériences macabres. Il engage un pilleur de tombes pour lui fournir les matériaux nécessaires à son travail…

En 1957, les productions Hammer Film sortent sur grand écran Frankenstein s’est échappé – The Curse of Frankenstein, premier opus d’une saga cinématographique à succès réalisé par Terence Fischer. Peter Cushing interprète le Baron Victor Frankenstein face à Christopher Lee dans le rôle du monstre. En 1970, un nouveau film intitulé Les Horreurs de Frankenstein – The Horrors of Frankenstein voit le jour après quatre autres suites. Ce film se démarque de la saga. Cette fois-ci, le baron Frankenstein n’est plus joué par l’éternel Peter Cushing et Terence Fischer n’est pas derrière la caméra.

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Test Blu-ray / La Nuit déchirée, réalisé par Mick Garris

LA NUIT DÉCHIRÉE (Sleepwalkers) réalisé par Mick Garris, disponible en DVD et Blu-ray le 24 février 2021 chez BQHL Editions.

Acteurs : Brian Krause, Mädchen Amick, Alice Krige, Jim Haynie, Cindy Pickett, Ron Perlman, Mark Hamill…

Scénario : Stephen King

Photographie : Rodney Charters

Musique : Nicholas Pike

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1992

LE FILM

Charles Brady et sa mère Mary sont les derniers survivants d’une race de chasseurs nocturnes, qui n’appartient pas à notre monde, entretenant aussi des relations incestueuses. Ce sont des félidés ne pouvant rester en vie qu’en se nourrissant de la force vitale d’une jeune vierge. Capables de se métamorphoser et de cacher leur apparence de fauve sous un aspect humain rassurant, ils s’installent à Travis, petite ville tranquille de l’Indiana, et se mettent en chasse. Une seule chose peut les tuer : les chats.

Le réalisateur Mick Garris (né en 1951) est un habitué de l’univers de Stephen King et détient probablement le record d’adaptations à l’écran des œuvres du maître de l’horreur ! C’est en 1992 qu’il démarre sa collaboration avec le romancier, qui lui écrit le film La Nuit déchiréeSleepwalkers, un scénario original et non tiré d’un de ses livres. Suivront l’ambitieuse transposition du FléauThe Stand, minisérie diffusée dès 1994, une nouvelle adaptation de Shining en 1997, Quicksilver Highway, téléfilm à la fois basé sur les nouvelles Le Dentier claqueur (parue en 1993 dans le recueil Rêves et Cauchemars) de Stephen King et Le Corps politique de Clive Barker, Riding the Bullet (2004) d’après la nouvelle Un tour sur le Bolid’, puis DésolationDesperation en 2006, et enfin La Maison sur le lacBag of Bones réalisé pour la télévision en 2011. Mais pour l’heure, La Nuit déchirée est un thriller fantastique lorgnant vers la comédie, ou une comédie-fantastique c’est selon, qui commence de façon sérieuse et qui bifurque petit à petit vers le second degré. Il s’en dégage un côté nawak voire inclassable, qui rappelle l’univers de la série des Contes de la crypte, où brille la beauté insolente de la sublime Mädchen Amick, qui sortait alors de l’univers de Twin Peaks. Auréolé d’un joli succès commercial à sa sortie, La Nuit déchirée est rapidement devenu un petit film culte, sur lequel les années glissent doucement et qui demeure un divertissement quelque peu frappadingue et souvent jubilatoire.

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Test Blu-ray / Les Cicatrices de Dracula, réalisé par Roy Ward Baker

LES CICATRICES DE DRACULA (Scars of Dracula) réalisé par Roy Ward Baker, uniquement disponible dans le coffret Hammer – Tome 2 – 1970-1976 Sex & Blood – Édition Limitée Numérotée – Blu-ray + DVD, depuis le 30 novembre 2020 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Christopher Lee, Dennis Waterman, Jenny Hanley, Christopher Matthews, Patrick Troughton, Michael Ripper, Michael Gwynn, Wendy Hamilton…

Scénario : John Elder, d’après le roman de Bram Stocker

Photographie : Moray Grant

Musique : James Bernard

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 1970

LE FILM

Une petite fille est découverte morte avec deux marques de crocs sur le cou. Les fermiers de Kleinenberg reconnaissent l’auteur du crime: le sinistre comte Dracula. Ils décident d’agir immédiatement et marchent sur son château pour y mettre le feu. Mais tuer Dracula, prince des Ténèbres, n’est pas une tâche aisée. Bientôt, le comte reprend ses mauvais tours…

A la fin des années 50, la société Hammer Film Productions produit des longs-métrages mettant en tête d’affiche des monstres effrayants tel que Frankenstein. Un autre personnage fait également son apparition en 1958 : le comte Dracula avec un premier film intitulé Le Cauchemar de Dracula, réalisé par Terence Fischer et avec Christopher Lee dans le rôle-titre. Ce long-métrage est un succès et plusieurs films reprenant l’univers de ce vampire créé par Bram Stoker voient le jour. En 1970, Roy Ward Baker (The Anniversary, Dr Jekyll et Sister Hyde) est choisi par la Hammer pour réaliser le sixième film sur Dracula : Les Cicatrices de Dracula – Scars of Dracula. Christopher Lee y endosse pour la cinquième fois la cape du comte. Les années 70 sont une période difficile pour la Hammer qui mise sur un personnage mythique du cinéma et qui a participé à la renommée de leur société afin de renouer avec le succès.

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Test Blu-ray / Dr Jekyll et Sister Hyde, réalisé par Roy Ward Baker

DR JEKYLL ET SISTER HYDE (Dr. Jekyll & Sister Hyde) réalisé par Roy Ward Baker, uniquement disponible dans le coffret Hammer – Tome 2 – 1970-1976 Sex & Blood – Édition Limitée Numérotée – Blu-ray + DVD, depuis le 30 novembre 2020 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Ralph Bates, Martine Beswick, Gerald Sim, Lewis Fiander, Susan Brodrick, Dorothy Alison, Neil Wilson, Ivor Dean…

Scénario : Brian Clemens, d’après le roman de Robert Louis Stevenson

Photographie : Norman Warwick

Musique : David Whitaker

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Londres, époque victorienne. Le Dr Jekyll tente de créer un élixir d’immortalité en utilisant des hormones féminines prélevées sur des cadavres frais. Mais dès qu’il boit le sérum, Jekyll se transforme en une femme aussi séduisante que démoniaque, Mrs. Hyde…

Le film le plus connu de Roy Ward Baker (1916-2010) est Atlantique latitude 41°A Night to Remember, qui a remporté le Golden Globe du meilleur film étranger de langue anglaise en 1959. Par la suite, il réalise de nombreux films d’horreur comme Les Monstres de l’espace Quatermass and the Pit (1967), The Anniversary (1968), The Vampire Lovers (1970) ou Les Cicatrices de Dracula – Scars of Dracula (1970), produits par la Hammer. Il s’essaye également au drame avec Le Cavalier noir – The Singer Not the Song en 1961. Pour la télévision, il réalise plusieurs épisodes des séries Chapeau melon et bottes de cuir et Amicalement vôtre.

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Test DVD / Lovecraft Country – Saison 1

LOVECRAFT COUNTRY – SAISON 1, disponible en DVD et Blu-ray le 17 février 2021 chez HBO et Warner Bros.

Acteurs : Jurnee Smollett, Jonathan Majors, Aunjanue Ellis, Wunmi Mosaku, Abbey Lee, Jamie Chung, Jada Harris, Michael Kenneth Williams, Jordan Patrick Smith…

Scénario : Misha Green, Shannon Houston, Kevin Lau, Matt Ruff, Wes Taylor, Ihuoma Ofordire, Jonathan I. Kidd & Sonya Winton, d’après le roman de Matt Ruff.

Musique : Laura Karpman & Raphael Saadiq

Durée : 10 épisodes de 55 minutes

Date de sortie initiale : 2020

LA SAISON 1

Atticus Freeman, un jeune homme de 25 ans, son amie Letitia et son oncle George embarquent dans un road trip, à travers les États-Unis des années 1950 durant les lois Jim Crow (qui introduisaient la ségrégation dans les services publics, les lieux de rassemblement et restreignaient les interactions sociales entre Blancs et gens de couleur au strict minimum), dans l’objectif de retrouver son père disparu. Commence alors une bataille pour survivre et surpasser le racisme de l’Amérique blanche, tout en affrontant des monstres terrifiants qui semblent tout droit sortis des écrits de Lovecraft.

« H.P. Lovecraft était un écrivain d’horreur extrêmement influent, populaire et talentueux, mais aussi un suprémaciste blanc notoire. Les gens de couleur étaient jusqu’à présent privés des fictions populaires dites de genre, réservées au monde des blancs ». Voilà l’extrait d’une interview de la showrunneuse Misha Green, réalisée à l’occasion de la diffusion sur HBO de la série Lovecraft Country dès août 2020. N’y allons pas par quatre chemins, cette adaptation du roman éponyme de Matt Ruff (2016) est un plantage monumental, qui partait pourtant sur de très bonnes bases et un épisode pilote très intéressant et prometteur, par ailleurs mis en scène par le français Yann Demange (‘71). Malheureusement, on déchante dès le deuxième épisode, d’une part parce que la série bifurque brutalement vers le fantastique et le pseudo-épouvante, d’autre part pour son aspect gloubi-boulga, sa morale douteuse (Jordan Peele étant de la partie, il n’y a donc aucune surprise et tous les blancs sont les vrais monstres de la série), l’absence de charisme de l’acteur principal Jonathan Majors, la laideur des effets spéciaux, son scénario qui vire au nawak et qui s’apparente finalement plus à un ersatz de The Mortal Instruments qu’à un hommage aux films de monstres des années 1950-60. Alors oui, on a déjà vu pire, mais allez au bout des dix épisodes de Lovecraft Country est pénible et harassant, surtout que la série ne va sûrement pas en s’améliorant au fil d’une intrigue qui devient incompréhensible, prétentieuse et involontairement comique. Passez votre chemin.

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Test Blu-ray / The Wicker Man, réalisé par Robin Hardy

LE DIEU D’OSIER (The Wicker Man) réalisé par Robin Hardy, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 25 novembre 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Christopher Lee, Edward Woodward, Britt Ekland, Diane Cilento, Ingrid Pitt, Lindsay Kemp, Russell Waters, Aubrey Morris…

Scénario : Anthony Shaffer, d’après le roman de David Pinner

Photographie : Harry Waxman

Musique : Paul Giovanni

Durée : Version cinéma (85 minutes) et Final Cut (94 minutes).

Date de sortie initiale : 1973 / 2013

LE FILM

Une lettre anonyme amène le sergent Neil Howie à venir enquêter dans une petite île écossaise sur la mystérieuse disparition d’une jeune fille. Le policier se heurte au silence inquiétant des habitants qui vont jusqu’à nier l’existence de la disparue. Peu à peu, le sergent Howie, découvre que la petite communauté, dirigée par l’excentrique lord Summerisle, regroupe les membres d’une secte païenne qui semble s’adonner à des cérémonies d’un autre âge.

Connu en France sous le titre Le Dieu d’osier, The Wicker Man, réalisé en 1973 par Robin Hardy est très souvent cité dans les tops divers consacrés aux meilleurs films britanniques. Et cette réputation n’est pas usurpée. Quasiment cinquante ans après sa sortie dans les salles et ce même si le montage aura subi quelques coupes drastiques par la censure qui voyait d’un mauvais œil qu’on s’attaque à la religion catholique de façon aussi virulente, The Wicker Man n’a absolument rien perdu de son efficacité. Foncièrement dérangeant et pourtant parcouru tout du long par un humour noir revigorant, sombre et pourtant lumineux, véritable film de genre et néanmoins inclassable, ce Dieu d’osier étonne, bouleverse et effraie, renverse les conventions, les défonce même, pour emmener là où le spectateur était loin de se douter. C’est une des références pour de nombreux aficionados de films d’épouvante, où aucune goutte de sang n’est d’ailleurs versée, mais aussi et surtout pour moult cinéastes qui ont tenté d’en plagier l’âme, le fond, l’atmosphère, sans jamais y parvenir, ou presque, comme l’a récemment démontré le très prometteur Ari Aster avec son incroyable Midsommar, sorti en 2019. Il existe aujourd’hui au moins trois montages de The Wicker Man, celui vu dans les salles en 1973, le Director’s Cut rafistolé avec difficultés – à partir d’une copie de travail appartenant à Roger Corman – et d’une durée prolongée de 15 minutes, ainsi que le Final Cut réalisé et exploité en 2013, sous la supervision de Robin Hardy, trois ans avant de s’éteindre et qui se disait très fier de cette dernière mouture, qui se rapprochait pour lui de la version la plus proche de ses intentions originales.

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Test Blu-ray / Relic, réalisé par Nathalie Erika James

RELIC réalisé par Nathalie Erika James, disponible en DVD et Blu-ray le 3 février 2021 chez Blaq Out.

Acteurs : Robyn Nevin, Emily Mortimer, Bella Heathcote, Steve Rodgers, Chris Bunton, Robin Northover, Catherine Glavicic, Christina O’Neill…

Scénario : Natalie Erika James & Christian White

Photographie : Charlie Sarroff

Musique : Brian Reitzell

Durée : 1h30

Année de sortie : 2020

LE FILM

Edna, une octogénaire, disparaît subitement. Sa fille Kay et sa petite-fille Sam se rendent chez elle, dans sa grande demeure isolée, afin de mener les recherches et tenter de la retrouver. Quelque chose d’aussi mystérieux que néfaste et inquiétant semble entourer l’endroit…

C’est un premier long-métrage, un coup de maître. Relic n’est pas un film d’épouvante comme les autres, il fait aussi et surtout réfléchir pendant et après son visionnage. Si l’on comprend petit à petit que tout n’est qu’allégorie, la mise en scène prend aux tripes à mi-parcours, au détour d’un plan, pour ne plus lâcher le spectateur jusqu’à la toute dernière séquence, ahurissante et poignante. Lors de ce dénouement, après une demi-heure passée littéralement en apnée (encore plus fort que Tom Cruise donc), certains se diront que la réalisatrice Natalie Erika James ne donne pas d’explications…et en fait si, tout apparaît, s’illumine. Produit par Jake Gyllenhaal et les frères Russo, Relic est une oeuvre incroyablement intelligente, sensitive, philosophique, anxiogène sur la forme (la photo de Charlie Sarroff est sublime), totalement bouleversante et tragique sur le fond car universelle et intime. Assurément l’une des plus belles découvertes de l’année 2020 au cinéma.

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Test Blu-ray / Un vampire à Brooklyn, réalisé par Wes Craven

UN VAMPIRE À BROOKLYN (A Vampire in Brooklyn) réalisé par Wes Craven, disponible en Blu-ray le 6 janvier 2021 chez Paramount Pictures.

Acteurs : Eddie Murphy, Angela Bassett, Allen Payne, Kadeem Hardison, Zakes Mokae, John Witherspoon, Joanna Cassidy, Simbi Kali…

Scénario : Charles Murphy, Michael Lucker, Chris Parker, Eddie Murphy, Vernon Lynch Jr.

Photographie : Mark Irwin

Musique : J. Peter Robinson

Durée : 1h42

Année de sortie : 1995

LE FILM

Le temps est venu pour Maximillian, vampire aristocrate exilé dans les Caraïbes, d’assurer sa descendance. Il se rend donc à New York à la recherche de la femme idéale. Il rencontre Rita Veder, qui travaille dans la police mais qui ignore totalement qu’elle est à moitié vampire. Pour la conquérir sans éveiller ses soupçons, Maximillian doit user de ruse et déployer tout son charme. Il s’adjoint également l’aide de Julius qu’il transforme en zombie pour la circonstance.

S’il a moins rapporté que le premier opus au box-office, Le Flic de Beverly Hills 2 conforte la place d’Eddie Murphy dans le top des acteurs les plus bankables et les plus appréciés par les spectateurs dans le monde. Un an plus tard, Un prince à New YorkComing to America est aussi un triomphe au box-office et l’acteur commence à multiplier les rôles grimés dans le même film, en interprétant ici pas moins de quatre personnages, se donnant même parfois la réplique. Étrangement, c’est juste après le film de John Landis que la machine va commencer à s’enrayer, par petites étapes, doucement, mais sûrement. Son premier coup d’essai derrière la caméra, par ailleurs le seul à ce jour, à savoir Les Nuits de Harlem Harlem Nights (1989) dans lequel il tient l’affiche avec Richard Pryor, ne rencontre pas le succès espéré (même si le film rentre largement dans ses frais), même chose pour 48 Heures de plus (1990), pour lequel il obtient un salaire record, qui ne parvient pas à retrouver la flamme du premier opus, mais qui rapporte tout de même 150 millions de dollars à l’international. 1992 accélère brutalement la chute d’Eddie Murphy avec deux opus sortis la même année, Boomerang de Reginald Hudlin et Monsieur le député The Distinguished Gentleman de Jonathan Lynn. Si le premier s’en sort honorablement, le second est réellement le premier revers pour le comédien. Sentant le vent tourner, Eddie Murphy décide de retrouver son personnage fétiche d’Axel Foley pour une troisième aventure du Flic de Beverly Hills, que réalisera John Landis, cinéaste qui lui a déjà porté chance. Mais cette fois, le film ne rentabilise sa mise sur le sol de l’Oncle Sam (42 millions de dollars pour 50 millions de budget). Un échec conséquent pour l’acteur, surtout pour le troisième épisode de la saga qui a fait de lui une star. Cherchant alors à se renouveler, il produit et écrit avec son frère Charlie l’histoire d’Un vampire à Brooklyn Vampire in Brooklyn, une comédie horrifique sur laquelle Eddie Murphy mise beaucoup, malgré un budget fortement revu à la baisse, 14 millions de dollars. A la barre, nous retrouvons Wes Craven, qui vient d’essayer de redorer le blason de Freddy Krueger dans (le largement surestimé) Freddy sort de la nuitWes Craven’s New Nightmare, lui aussi désireux de s’essayer à un nouveau genre et surtout attiré à l’idée de diriger une star internationale. Malheureusement, la sauce n’a pas pris et ne prendra d’ailleurs jamais. S’il est aujourd’hui considéré comme un petit classique, Un vampire à Brooklyn apparaissait déjà has-been en 1995 et ne s’est évidemment pas amélioré plus de 25 ans après sa sortie. La faute à un Eddie Murphy monolithique, qui pense qu’être affublé de longues dents effilées ou croulant sous des tonnes de prothèses fera de lui un vampire charismatique sera suffisant pour contenter à la fois ses fans de la première heure, heureux de le voir interpréter à nouveau plusieurs personnages – le vampire principal, un prédicateur alcoolique et un gangster italien blanc grossier – grâce au talent des maquilleurs, et les aficionados de films d’épouvante. Mais ce cocktail, même si secoué dans tous les sens, ne fonctionne pas et se révèle indigeste.

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Test Blu-ray / La Maison de la mort, réalisé par James Whale

LA MAISON DE LA MORT – UNE SOIRÉE ÉTRANGE (The Old Dark House) réalisé par James Whale, disponible en Blu-ray le 27 janvier 2021 chez Carlotta Films.

Acteurs : Boris Karloff, Gloria Stuart, Melvyn Douglas, Charles Laughton, Elspeth Dudgeon, Lilian Bond, Ernest Thesiger…

Scénario : Benn W. Levy d’après le roman de J.B. Priestley

Photographie : Arthur Edeson

Durée : 1h12

Date de sortie initiale : 1932

LE FILM

Surpris par un orage et une pluie diluvienne, des voyageurs égarés trouvent refuge dans une demeure lugubre, appartenant à l’étrange famille Femm. Ils y rencontrent d’inquiétants personnages : Horace, le blafard maître de maison, sa soeur Rebecca, sourde et religieuse obsessionnelle, ou encore Morgan, le domestique défiguré et muet, sujet à des crises de violence lorsqu’il boit. L’atmosphère est lourde et menaçante, la nuit s’annonce bien longue…

La Maison de la mort, également connu sous le titre Une soirée étrange, est un autre chef d’oeuvre de James Whale caché derrière son monument Frankenstein (1931). Réalisé juste avant L’Homme invisible (1933) et La Fiancée de Frankenstein (1935), The Old Dark House, sorti en 1932 et adapté du roman Dans la nuit de J. B. Priestley, réunit Melvyn Douglas, Charles Laughton, Ernest Thesiger et la superbe Gloria Stuart. Cette dernière est bien connue des spectateurs, même s’ils ne connaissent pas obligatoirement son nom, puisque l’actrice incarnera Rose âgée dans Titanic de James Cameron 65 ans plus tard ! Mais celui qui parvient à s’élever au-dessus du lot n’est autre que Boris Karloff, qui une fois de plus transcende un personnage en apparence limité grâce à son charisme hors-normes et son immense talent. Par ailleurs, le producteur Carl Laemmle Jr. a tenu à laisser une note d’intention à l’audience en avant-programme « Le Boris Karloff dans ce film est le même comédien qui a créé le monstre de Frankenstein. Cette explication vise à éviter tout litige éventuel, même si de tels litiges constituent un hommage à la grande versatilité de l’acteur ». Un message « nécessaire » si certains spectateurs auraient dans l’idée de se faire rembourser après la projection s’ils avaient vu le film sans reconnaître le comédien, il est vrai méconnaissable, mais sensationnel.

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