Test 4K UHD / Ticks, réalisé par Tony Randel

TICKS réalisé par Tony Randel, disponible en 4K Ultra HD + Blu-ray le 10 octobre 2022 chez Extralucid Films.

Acteurs : Rosalind Allen, Ami Dolenz, Seth Green, Virginya Keehne, Ray Oriel, Alfonso Ribeiro, Peter Scolari, Dina Dayrit…

Scénario : Brent V. Friedman

Photographie : Steve Grass

Musique : Daniel Licht & Christopher L. Stone

Durée : 1h28

Année de sortie : 1993

LE FILM

Un groupe d’adolescents part à la campagne et découvre un labo de stéroïdes anabolisants installé dans une vieille cabane. Lorsque les ados brisent par accident un des récipients, son contenu se déverse sur un nid de tiques. Celles-ci voient leur taille et leur force augmenter…

Tout d’abord officiant dans le monde des effets spéciaux (pour Roger Corman), puis comme monteur sur Space Raiders, mais aussi et surtout sur le premier Hellraiser (même s’il n’est pas crédité), dont il réalisera lui-même le second opus en 1988, Tony Randel (né en 1956) commence à tâter du scénario ici et là pour Grunt! The Wrestling Movie d’Allan Holzman, avant de passer derrière la caméra. Sa spécialité sera l’épouvante avec quelques titres explicites, Les Enfants des ténèbres, Amityville 1993 – Votre heure a sonné, North Star – La légende de Ken le survivant (oui oui), Morsures, tout en restant monteur pour les autres. L’un de ses films les plus connus demeure indubitablement Ticks, aussi appelé Infested, un vrai et grand délire bien allumé et dégueu comme on les aime avec des personnages jeunes et agaçants, qui se retrouvent à affronter des tiques génétiquement modifiées, des mutants gélatineux qui ont trop absorbé de stéroïdes déstinés à accélérer la croissance d’une plantation forcément illégale de…marijuana. Quand on vous dit que la drogue c’est mal, vous y réfléchirez à deux fois avant d’allumer votre bédo, car il se pourrait bien qu’une tique en profite pour se frayer un chemin sous votre épiderme à votre insu. Ticks affiche déjà trente ans au compteur et reste un divertissement on ne peut plus sympathique, à la mise en scène nerveuse et aux effets spéciaux rigolos. Sortez le pop-corn, la binouse fraîche et détendez-vous pendant 90 minutes !

Le trafiquant de drogue Jarvis Tanner utilise des stéroïdes pour améliorer les plants de marijuana. Le ruissellement de son opération a muté les tiques locales. Tyler Burns doit rejoindre un projet de « nature sauvage » dans le centre-ville dans le but de vaincre sa peur des bois, dirigé par Holly Lambert et Charles Danson. Tyler rencontre ses camarades campeurs Darrel « Panic » Lumley, la fille de Charles, Melissa, Dee Dee Davenport, Rome Hernandez et Kelly Mishimoto. Ils s’arrêtent dans un magasin pour s’approvisionner. Là-bas, Melissa est confrontée à Sir et Jerry, deux habitants. Retour chez Jarvis, dont le hamster est tué par une tique. Lorsque Jarvis enquête, il est attaqué à son tour. Le groupe arrive au camp. Dans leur cabine, Tyler, Panic et Rome découvrent un œuf de tique, que Tyler détruit. Lors d’une randonnée, Melissa est attaquée à son tour…et ce n’est que le début.

Ticks bénéficie du concours de Brian Yuzna (Le Dentiste, Le Retour des morts vivants 3, Deep Water, Re-Animator 2…) et Gary Schmoeller (futur associé d’Albert Pyun sur Nemesis, Crazy Six, Mean Guns…) à la production, d’une photographie franchement pas repoussante signée Steve Grass (Invasion extraterrestre de David Schmoeller), d’un scénario généreux en rebondissements de Brent V. Friedman (Mortal Kombat – Destruction finale, Necronomicon) et d’un montage du même acabit. Le casting est mené par Seth Green, enfant-ado vedette des années 1980-90, vu chez Woody Allen (Radio Days), Jim Abrahams (Quand les jumelles s’emmêlent), Richard Benjamin (J’ai épousé une extra-terrestre) et plus tard dans la trilogie Austin Powers, la belle Ami Dolenz (Touche pas à ma fille), l’indispensable Clint Howard (frère de Ron bien sûr) et sa tronche reconnaissable, et toute une bande de jeunes cibles potentielles pour nos tiques shootées, dont Alfonso Ribeiro, alias Carlton dans Le Prince de Bel-Air.

D’ailleurs, on ne s’attache jamais aux protagonistes, il faut bien le dire à peine esquissés, et tout ce qu’on attend d’eux c’est qu’ils y passent, si possible de la plus monstrueuse et sanglante façon. Du point de vue bodycount nous sommes quand même un poil déçus, mais Ticks regorge tout de même de scènes gores, des effets renforcés par des effets spéciaux très convaincants qui sentent le système D (du stop-motion par ci, de l’animatronique par là), mais qui n’en demeurent pas moins efficaces du début à la fin. Mention spéciale à la transformation finale, qui rappelle parfois The Thing de John Carpenter avec une petite touche des Oiseaux d’Alfred Hitchcock, tout en fleurant bon ce parfum désuet propre au cinéma d’horreur des années 1950, qui adorait les petites bébêtes répugnantes.

Si l’on ajoute à tout cela un humour gentiment lourdingue et une musique énergique de Daniel Licht (Dexter, Body of Proof) et Christopher L. Stone (Prison de Renny Harlin, Phantasm 2 à 5), Ticks, même s’il n’invente rien dans le genre et s’avère souvent maladroit, peut se targuer d’avoir bien vieilli, au point de devenir une petite référence pour de nombreux cinéphages. En aucun cas une série Z ou un nanar comme on pouvait peut-être s’y attendre, mais une belle et bien bonne série B à ranger à côté d’Extra sangsues de Fred Dekker.

LE COMBO BLU-RAY + 4K UHD

Nos amis d’Extralucid Films ont encore frappé ! Que voilà un bel objet ! Oubliez le DVD sorti chez Opening en 2007 et ruez-vous immédiatement sur ce magnifique Digipack à deux volets, sublimement illustré par John Capone, glissé dans un fourreau cartonné du plus bel effet. Le numéro 11 de l’anthologie ExtraCulte se doit d’intégrer immédiatement vos étagères. Le menu principal est animé et musical sur chaque disque.

En guise de supplément, l’équipe d’Extralucid Films est allée à la rencontre de Clara Sebastiao (23’30), programmatrice et chargée de projet événementiel. Cette présentation donnera toutes les informations au cinéphile/phage curieux d’en savoir plus sur Ticks. Vous saurez tout ou presque sur la genèse du film, sur les conditions de tournage et de production, sur le réalisateur Tony Randel, le casting (essentiellement télévisuel), le producteur Brian Yuzna (et de sa vision du film qui divergeait avec celle de Tony Randel, ce qui occasionnera quelques reshoots), les effets spéciaux…Dans la dernière partie, Clara Sebastiao positionne Ticks dans la mouvance des films des insectes-monstres des années 1950, sujet qu’il aurait fallu sans doute plus étayer, mais qui n’en reste pas moins très pertinent et intéressant. Un solide module.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

Ticks arrive dans les bacs français dans une superbe édition UHD (oui oui, vous ne rêvez pas) entièrement restaurée. Le travail est impressionnant et l’image est très propre, débarrassée de toutes scories, poussières, griffures et autres résidus imaginables. Un soin particulier a été apporté afin que la texture originale du film, les détails, la structure du grain ne soient pas affectés par le traitement numérique. Ce nouveau transfert permet de redécouvrir le film de Tony Randel sous toutes ses coutures avec une magnifique patine argentique. Cette élévation UHD offre à la colorimétrie un nouveau lifting et un éclat tout aussi inédit. La gestion des contrastes demeure solide, y compris sur les très nombreuses scènes sombres. Pas de réduction de bruit à l’horizon et le piqué est très élégant. N’oublions pas la stabilité de la copie. Pour information, le master 4K (restauré à partir d’un interpositif 35mm) est identique à celui édité outre-Atlantique par Vinegar Syndrome.

En anglais comme en français, les deux mixages DTS-HD Master Audio 2.0 contenteront les puristes. Ces deux options acoustiques s’avèrent dynamiques et limpides, avec une belle restitution des dialogues et de la tonitruante musique du film. Les effets sont solides et le confort assuré. Pas de souffle constaté.

Crédits images : © Extralucid Films / First Look Pictures.1993 / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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