Test Blu-ray / Mean Guns, réalisé par Albert Pyun

MEAN GUNS réalisé par Albert Pyun, disponible en DVD et Blu-ray le 21 avril 2017 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Christophe Lambert, Ice-T, Michael Halsey, Deborah Van Valkenburgh, Tina Cote, Yuji Okumoto, Thom Mathews, Kimberly Warren…

Scénario : Andrew Witham

Photographie : George Mooradian

Musique : Anthony Riparetti

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 1997

LE FILM

Dans une prison haute technologie, le chef d’une entreprise mafieuse, le Syndicat, réunit une centaine de tueurs dans le but… de s’entretuer ! Les trois survivants pourront se partager un magot.

Pour beaucoup d’amateurs de cinéma Bis, Albert Pyun (né en 1954), est le réalisateur de Cyborg (1989) avec Jean-Claude Van Damme. Depuis son premier long métrage, le film d’heroic-fantasy L’Epée sauvage (1982), le metteur en scène américain né à Hawaii est devenu un spécialiste du cinéma d’action tourné avec des moyens souvent dérisoires, mais une imagination débordante. On compte aujourd’hui à son palmarès plus de 50 séries B d’action et de science-fiction, parmi lesquelles Nemesis (1992) et ses suites, Kickboxeur 2 : Le Successeur (1991), un Captain America (1990) considéré comme un des pires films de tous les temps (merci la Cannon), Explosion imminente (2001) avec Steven Seagal, Tom Sizemore et Dennis Hopper ou bien encore Adrénaline (1996) avec Christophe(r) Lambert. Ce dernier n’a pas encore entrepris son grand chelem BeowulfFortress 2Vercingétorix, la légende du druide roi quand il retrouve Albert Puyn un an après leur précédente collaboration pour Mean Guns.

Le concept du film est très simple. Dans une prison sur le point d’être inaugurée, Vincent Moon, un parrain affublé de dents en titane (Ice-T) invite cent sbires venus des quatre coins du pays. Parmi eux, il y a Lou (Christopher Lambert) et Marcus (Michael Halsey), qui semblent avoir un contentieux à régler, Cam (Deborah Van Valkenburgh) une comptable, forcée à participer à cet étrange meeting et bien d’autres. Moon leur apprend alors qu’ils ont tous été invités afin de participer à un jeu de massacre. Ils doivent tous s’entretuer. Enfin presque tous, puisque seulement les trois derniers « participants » seront épargnés et pourront ainsi se partager la coquette somme de 10 millions de dollars. Le problème, c’est que 10 millions ne se divisent pas par trois et il se pourrait bien que tout ceci ait été organisé par vengeance. Voilà Mean Guns, pure série B tournée pour trois fois rien et en un temps record de cinq jours !

Si la plupart des spectateurs n’y verront qu’une série Z, les amateurs de Bis sauront se régaler devant ce tour de force de 110 minutes très bien rythmées, principalement constituées de gunfights généreux et décalés sur fond de musique mambo, de bastons à la batte de baseball, de dialogues rigolos et décomplexés, de tronches cadrées à la Sergio Leone, sans oublier la plastique de la sublime Tina Cote dans le rôle de Barbie, du burlesque avec le tandem Hoss et Crow (Yuji Okumoto et Thom Mathews), une touche de fantastique avec l’étrange apparition d’une petite fille. A l’instar d’un Robert Rodriguez époque El MariachiDesperado, Albert Pyun s’en tire bien derrière sa caméra agitée et livre quelques affrontements très bande dessinée, en aucun cas réalistes et donc à voir au 36e degré, à la manière du sous-estimé Shoot’Em Up de Michael Davis sorti dix ans plus tard.

Christophe Lambert s’éclate dans ce rôle de pourri et lance des punchlines toutes les trente secondes à ses partenaires, tous bien conscients de participer à un film-attraction qui n’a aucune autre prétention que de divertir. Tina Cote se la joue Nikita, vêtue en robe moulante sexy avec ses bas bien visibles et décolleté généreux. Si elle ravit évidemment les yeux et les sens, l’actrice vue (ou aperçue) dans Nemesis 2, Blast et Omega Doom du même réalisateur ou dans le mythique (pour certains) Barb Wire de David Hogan, est excellente dans le rôle de Barbie, catapultée dans ce jeu mortel sans l’avoir voulu et qui va user de ses charmes pour rester en vie. Même chose pour la comédienne Kimberly Warren dans le rôle de D, bad-ass et moulée dans un pantalon de cuir, qui annonce les personnages à la Milla Jovovich dans la franchise Resident Evil. Il y a d’ailleurs dans Mean Guns, un univers qui lorgne sur celui des jeux vidéos. Avancer, tuer, rester en vie pour aller jusqu’à « la fin du stage », devant les yeux d’un Ice-T qui en fait des tonnes (pléonasme), tandis que Christophe Lambert (qui a déjà fait sa couleur pour Beowulf) nous gratifie de quelques savoureux hin-hin-hin.

Au final, Mean Guns a beau fêter ses vingt ans, le film d’action d’Albert Pyun a vraiment bien vieilli et demeure une savoureuse démonstration de l’entertainment sans prise de tête, sans forcément de budget, mais avec des idées (y compris dans la photo métallique et le cadre large avec des objectifs anamorphiques), une volonté de bien faire avec ce qu’on a, grâce à un montage nerveux, mais compréhensible, et surtout avec des acteurs qui jouent le jeu et dont l’amusement s’avère contagieux.

LE BLU-RAY

Mean Guns est enfin disponible chez Metropolitan Vidéo. L’éditeur n’a pas fait les choses à moitié pour les amateurs du cinéma d’Albert Pyun – il y en a et c’est tant mieux – puisque Mean Guns est accompagné de Nemesis pour une séance double-programme ! A la manière de ses récentes sorties consacrées à Jean-Claude Van Damme avec les Blu-ray qui réunissaient Black Eagle – L’Arme absolue + Full Contact d’un côté et The Order + Le Grand tournoi de l’autre, deux films d’Albert Pyun se trouvent donc réunis sur la même galette. Le test de Nemesis suivra très prochainement. En attendant, une fois le disque inséré, un menu animé et musical nous propose de sélectionner directement le film, la langue et le supplément désiré.

Pour Mean Guns, nous avons l’heureuse surprise de trouver un entretien avec Christophe Lambert (13’) donné spécialement pour cette sortie en Haute-Définition. Comme toujours très disponible, le comédien a l’air ravi de partager ses souvenirs liés au tournage de Mean Guns et même d’Adrénaline sorti l’année d’avant. Christophe Lambert dit avoir toujours été fasciné par le réalisateur Albert Pyun, capable de tourner un film de 90 minutes en 4 jours (Mean Guns a été tourné en 5 jours). « L’acteur qui coupe des têtes » (dixit le Palmashow) ne tarit pas d’éloges sur Pyun, un « grand metteur en scène » dont il loue le « talent phénoménal » et avec lequel il est « très fier d’avoir tourné ». Christophe Lambert évoque ensuite la méthode Pyun, le scénario « formidable » de Mean Guns, le fait qu’il n’ait jamais tourné une scène avec Ice-T, les décors, la photo expérimentale de George Mooradian, les références au cinéma de John Woo, lui-même très inspiré de Sergio Leone. Le comédien clôt cet entretien en déclarant que le réalisateur Albert Pyun mérite vraiment d’être reconnu et se dit prêt à foncer s’il devait le rappeler pour jouer dans un de ses films.

L’Image et le son

Le master HD de Mean Guns est au format 1080p. Présenté dans son cadre large 2.35 original, le film d’Albert Pyun est disponible dans une copie très bien restaurée et même flatteuse. Les fans du film seront ravis de revoir Mean Guns dans ces conditions avec les partis pris expérimentaux du chef opérateur George Mooradian, fidèle collaborateur du réalisateur, avec ses couleurs froides et bleues métalliques pour les scènes se déroulant à l’intérieur de la prison, des teintes plus chaudes et même saumonées pour les extérieurs (avec un piqué plus doux), sans oublier son image anamorphosée avec des bords de cadre sensiblement mais volontairement déformés. Le grain est heureusement respecté, relativement bien géré, peut-être plus prononcé sur certaines séquences (celle de la cuisine à la 52e minute), les noirs sont denses, le master est stable, propre, même si quelques points et tâches ont échappé au scalpel numérique. Dans l’ensemble, l’image HD de Mean Guns participe vraiment à la redécouverte de cette excellente série B d’action.

Deux versions au programme en ce qui concerne l’acoustique, deux pistes DTS HD Master Audio 2.0. Au jeu des comparaisons, la version française (Christophe Lambert ne se double pas lui-même malheureusement, ce qui est frustrant sur les rires) est beaucoup moins dynamique que son homologue, tant au niveau des dialogues que des fusillades. Privilégiez évidemment la version originale, même si les dialogues français valent leur pesant dans les punchlines, qui prennent d’ailleurs quelques libertés de traduction. La piste anglaise est donc beaucoup plus dynamique et restitue mieux le fracas des affrontements.

Crédits images : © Metropolitan Vidéo / Captures du Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

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