LES CICATRICES DE DRACULA (Scars of Dracula) réalisé par Roy Ward Baker, uniquement disponible dans le coffret Hammer – Tome 2 – 1970-1976 Sex & Blood – Édition Limitée Numérotée – Blu-ray + DVD, depuis le 30 novembre 2020 chez Tamasa Diffusion.
Acteurs : Christopher Lee, Dennis Waterman, Jenny Hanley, Christopher Matthews, Patrick Troughton, Michael Ripper, Michael Gwynn, Wendy Hamilton…
Scénario : John Elder, d’après le roman de Bram Stocker
Photographie : Moray Grant
Musique : James Bernard
Durée : 1h31
Date de sortie initiale : 1970
LE FILM
Une petite fille est découverte morte avec deux marques de crocs sur le cou. Les fermiers de Kleinenberg reconnaissent l’auteur du crime: le sinistre comte Dracula. Ils décident d’agir immédiatement et marchent sur son château pour y mettre le feu. Mais tuer Dracula, prince des Ténèbres, n’est pas une tâche aisée. Bientôt, le comte reprend ses mauvais tours…
A la fin des années 50, la société Hammer Film Productions produit des longs-métrages mettant en tête d’affiche des monstres effrayants tel que Frankenstein. Un autre personnage fait également son apparition en 1958 : le comte Dracula avec un premier film intitulé Le Cauchemar de Dracula, réalisé par Terence Fischer et avec Christopher Lee dans le rôle-titre. Ce long-métrage est un succès et plusieurs films reprenant l’univers de ce vampire créé par Bram Stoker voient le jour. En 1970, Roy Ward Baker (The Anniversary, Dr Jekyll et Sister Hyde) est choisi par la Hammer pour réaliser le sixième film sur Dracula : Les Cicatrices de Dracula – Scars of Dracula. Christopher Lee y endosse pour la cinquième fois la cape du comte. Les années 70 sont une période difficile pour la Hammer qui mise sur un personnage mythique du cinéma et qui a participé à la renommée de leur société afin de renouer avec le succès.
MEURTRES SOUS CONTRÔLE (God Told Me To) réalisé par Larry Cohen, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 18 mars 2021 chez Rimini Editions.
Acteurs : Tony Lo Bianco, Deborah Raffin, Sandy Dennis, Sylvia Sidney, Sam Levene, Robert Drivas, Mike Kellin, Richard Lynch…
Scénario : Larry Cohen
Photographie : Paul Glickman
Musique : Frank Cordell
Durée : 1h26
Année de sortie : 1976
LE FILM
A New York, un tireur isolé tue plusieurs passants sans mobile apparent. Dépêché sur les lieux, l’inspecteur Peter Nicolas n’obtient qu’une seule explication de la part du tueur : « Dieu m’a demandé de le faire ». Plusieurs meurtres similaires se produisent.
Larry Cohen (1936-2019) a toujours oeuvré en tant qu’artisan, en bon technicien et surtout en tant qu’excellent scénariste. Il sera très vite entré dans la légende pour avoir créé la légendaire série des Envahisseurs en 1967. Le cinéma s’empare très vite de son talent et Larry Cohen y abordera tous les genres, le western avec Le Retour des Sept (1966) de Burt Kennedy et El Condor (1967) de John Guillermin, la blaxploitation avec Black Caesar, le parrain de Harlem (1973) et sa suite Casse dans la ville – Hell Up in Harlem (1973), qu’il réalise après son premier coup d’essai Bone (1972), avec le regretté Yaphet Kotto. Il signe ensuite quelques épisodes de la série Columbo, dont le très célèbre (épisode 2 de la saison 3) Quand le vin est tiré – Any Old Port in a Storm. Il revient derrière la caméra pour ce qui sera l’un de ses films les plus connus Le Monstre est vivant – It’s Alive, qui lui permet d’approcher pour la première fois le genre horrifique. Nous arrivons enfin à Meurtres sous contrôle – God Told Me To, l’une de ses œuvres les plus étranges, les plus barrées, les plus insolites, les plus inclassables et insondables sans doute, pour beaucoup son chef d’oeuvre. Mélange des genres qui avait tout pour être improbable, Meurtres sous contrôle est un ride violent et mystique, qui vaut assurément plus pour sa forme que pour son fond, puisqu’au-delà de son côté nawak complètement assumé, la mise en scène de God Told Me To est superbe et totalement immersive. Pari réussi pour Larry Cohen qui avait voulu tourner son film comme un documentaire à l’aide d’une caméra à l’épaule, qui à l’instar de cette séquence ahurissante du défilé de la Saint-Patrick, plonge directement le spectateur dans le feu de l’action. Évidemment, certains risquent probablement de décrocher lors des envolées religieuses et quand le récit s’engouffre dans la science-fiction de façon inattendue, mais le voyage vaut sacrément le détour et Meurtres sous contrôle demeure une expérience cinématographique à part entière.
LOVECRAFT COUNTRY – SAISON 1, disponible en DVD et Blu-ray le 17 février 2021 chez HBO et Warner Bros.
Acteurs : Jurnee Smollett, Jonathan Majors, Aunjanue Ellis, Wunmi Mosaku, Abbey Lee, Jamie Chung, Jada Harris, Michael Kenneth Williams, Jordan Patrick Smith…
Scénario : Misha Green, Shannon Houston, Kevin Lau, Matt Ruff, Wes Taylor, Ihuoma Ofordire, Jonathan I. Kidd & Sonya Winton, d’après le roman de Matt Ruff.
Musique : Laura Karpman & Raphael Saadiq
Durée : 10 épisodes de 55 minutes
Date de sortie initiale : 2020
LA SAISON 1
Atticus Freeman, un jeune homme de 25 ans, son amie Letitia et son oncle George embarquent dans un road trip, à travers les États-Unis des années 1950 durant les lois Jim Crow (qui introduisaient la ségrégation dans les services publics, les lieux de rassemblement et restreignaient les interactions sociales entre Blancs et gens de couleur au strict minimum), dans l’objectif de retrouver son père disparu. Commence alors une bataille pour survivre et surpasser le racisme de l’Amérique blanche, tout en affrontant des monstres terrifiants qui semblent tout droit sortis des écrits de Lovecraft.
« H.P. Lovecraft était un écrivain d’horreur extrêmement influent, populaire et talentueux, mais aussi un suprémaciste blanc notoire. Les gens de couleur étaient jusqu’à présent privés des fictions populaires dites de genre, réservées au monde des blancs ». Voilà l’extrait d’une interview de la showrunneuse Misha Green, réalisée à l’occasion de la diffusion sur HBO de la série Lovecraft Country dès août 2020. N’y allons pas par quatre chemins, cette adaptation du roman éponyme de Matt Ruff (2016) est un plantage monumental, qui partait pourtant sur de très bonnes bases et un épisode pilote très intéressant et prometteur, par ailleurs mis en scène par le français Yann Demange (‘71). Malheureusement, on déchante dès le deuxième épisode, d’une part parce que la série bifurque brutalement vers le fantastique et le pseudo-épouvante, d’autre part pour son aspect gloubi-boulga, sa morale douteuse (Jordan Peele étant de la partie, il n’y a donc aucune surprise et tous les blancs sont les vrais monstres de la série), l’absence de charisme de l’acteur principal Jonathan Majors, la laideur des effets spéciaux, son scénario qui vire au nawak et qui s’apparente finalement plus à un ersatz de The Mortal Instruments qu’à un hommage aux films de monstres des années 1950-60. Alors oui, on a déjà vu pire, mais allez au bout des dix épisodes de Lovecraft Country est pénible et harassant, surtout que la série ne va sûrement pas en s’améliorant au fil d’une intrigue qui devient incompréhensible, prétentieuse et involontairement comique. Passez votre chemin.
UN VAMPIRE À BROOKLYN (A Vampire in Brooklyn) réalisé par Wes Craven, disponible en Blu-ray le 6 janvier 2021 chez Paramount Pictures.
Acteurs : Eddie Murphy, Angela Bassett, Allen Payne, Kadeem Hardison, Zakes Mokae, John Witherspoon, Joanna Cassidy, Simbi Kali…
Scénario : Charles Murphy, Michael Lucker, Chris Parker, Eddie Murphy, Vernon Lynch Jr.
Photographie : Mark Irwin
Musique : J. Peter Robinson
Durée : 1h42
Année de sortie : 1995
LE FILM
Le temps est venu pour Maximillian, vampire aristocrate exilé dans les Caraïbes, d’assurer sa descendance. Il se rend donc à New York à la recherche de la femme idéale. Il rencontre Rita Veder, qui travaille dans la police mais qui ignore totalement qu’elle est à moitié vampire. Pour la conquérir sans éveiller ses soupçons, Maximillian doit user de ruse et déployer tout son charme. Il s’adjoint également l’aide de Julius qu’il transforme en zombie pour la circonstance.
S’il a moins rapporté que le premier opus au box-office, Le Flic de Beverly Hills 2 conforte la place d’Eddie Murphy dans le top des acteurs les plus bankables et les plus appréciés par les spectateurs dans le monde. Un an plus tard, Un prince à New York – Coming to America est aussi un triomphe au box-office et l’acteur commence à multiplier les rôles grimés dans le même film, en interprétant ici pas moins de quatre personnages, se donnant même parfois la réplique. Étrangement, c’est juste après le film de John Landis que la machine va commencer à s’enrayer, par petites étapes, doucement, mais sûrement. Son premier coup d’essai derrière la caméra, par ailleurs le seul à ce jour, à savoir Les Nuits de Harlem – Harlem Nights (1989) dans lequel il tient l’affiche avec Richard Pryor, ne rencontre pas le succès espéré (même si le film rentre largement dans ses frais), même chose pour 48 Heures de plus (1990), pour lequel il obtient un salaire record, qui ne parvient pas à retrouver la flamme du premier opus, mais qui rapporte tout de même 150 millions de dollars à l’international. 1992 accélère brutalement la chute d’Eddie Murphy avec deux opus sortis la même année, Boomerang de Reginald Hudlin et Monsieur le député – The Distinguished Gentleman de Jonathan Lynn. Si le premier s’en sort honorablement, le second est réellement le premier revers pour le comédien. Sentant le vent tourner, Eddie Murphy décide de retrouver son personnage fétiche d’Axel Foley pour une troisième aventure du Flic de Beverly Hills, que réalisera John Landis, cinéaste qui lui a déjà porté chance. Mais cette fois, le film ne rentabilise sa mise sur le sol de l’Oncle Sam (42 millions de dollars pour 50 millions de budget). Un échec conséquent pour l’acteur, surtout pour le troisième épisode de la saga qui a fait de lui une star. Cherchant alors à se renouveler, il produit et écrit avec son frère Charlie l’histoire d’Un vampire à Brooklyn – Vampire in Brooklyn, une comédie horrifique sur laquelle Eddie Murphy mise beaucoup, malgré un budget fortement revu à la baisse, 14 millions de dollars. A la barre, nous retrouvons Wes Craven, qui vient d’essayer de redorer le blason de Freddy Krueger dans (le largement surestimé) Freddy sort de la nuit – Wes Craven’s New Nightmare, lui aussi désireux de s’essayer à un nouveau genre et surtout attiré à l’idée de diriger une star internationale. Malheureusement, la sauce n’a pas pris et ne prendra d’ailleurs jamais. S’il est aujourd’hui considéré comme un petit classique, Un vampire à Brooklyn apparaissait déjà has-been en 1995 et ne s’est évidemment pas amélioré plus de 25 ans après sa sortie. La faute à un Eddie Murphy monolithique, qui pense qu’être affublé de longues dents effilées ou croulant sous des tonnes de prothèses fera de lui un vampire charismatique sera suffisant pour contenter à la fois ses fans de la première heure, heureux de le voir interpréter à nouveau plusieurs personnages – le vampire principal, un prédicateur alcoolique et un gangster italien blanc grossier – grâce au talent des maquilleurs, et les aficionados de films d’épouvante. Mais ce cocktail, même si secoué dans tous les sens, ne fonctionne pas et se révèle indigeste.
GOLDEN CHILD : L’ENFANT SACRÉ DU TIBET (The Golden Child) réalisé par Michael Ritchie, disponible en Blu-ray le 6 janvier 2021 chez Paramount Pictures.
Acteurs : Eddie Murphy, J.L. Reate, Charlotte Lewis, Charles Dance, Victor Wong, Randall « Tex » Cobb, James Hong, Shakti Chen…
Scénario : Dennis Feldman
Photographie : Donald E. Thorin
Musique : Michel Colombier
Durée : 1h34
Année de sortie : 1986
LE FILM
Détective privé de Los Angeles spécialisé dans le rapt et les disparitions d’enfants, Chandler Farrell est contacté par une secte tibétaine pour retrouver l’Enfant Sacré qui a été enlevé par les sbires sataniques de Sardo Mumpsa. Il a d’abord du mal à croire la jolie Kee Nang, mais il se laisse convaincre et, après avoir été initié par la mystérieuse Kala et l’honorable Docteur Hong, il se lance dans une lutte particulièrement dangereuse.
Quand il tourne Golden Child : L’Enfant sacré du Tibet – The Golden Child, Eddie Murphy, âgé de 25 ans est devenu l’une des plus grandes stars de la planète suite aux cartons successifs de 48 heures – 48 Hrs. (1982) de Walter Hill, Un fauteuil pour deux – Trading Places (1983) de John Landis et surtout Le Flic de Beverly Hills – Beverly Hills Cop (1984) de Martin Brest. Le comédien a donc l’embarras du choix et jette son dévolu sur un scénario de Dennis Feldman, remarqué avec Just One of the Guys (1985) de Lisa Gottlieb, futur scénariste de La Mutante – Species (1995) de Roger Donaldson et du mal aimé (à juste titre ?) Virus (1999) de John Bruno, avec Jamie Lee Curtis et Donald Sutherland. Cette fantaisie fantastique bourrée d’humour, d’action et d’aventures est surtout prétexte pour Eddie Murphy d’asseoir son statut en enchaînant les vannes et les éclats de rire, tout en jouant les héros. Si le film a pris un sacré coup de vieux au niveau des effets spéciaux, cette comédie fantastique demeure une vraie madeleine pour de très nombreux spectateurs qui l’ont découvert au cinéma ou pour celles et ceux qui ont grandi avec au fil des multiples diffusions à la télévision. Non seulement Golden Child : L’Enfant sacré du Tibet reste sans nul doute l’un des films les plus funs d’Eddie Murphy, mais les français peuvent également se délecter du doublage sensationnel de Med Hondo, explosif, qui a largement contribué (une fois de plus) à ériger le film de Michael Ritchie au rang des films cultes, à tel point que même le thème principal signé Michel Colombier servira plus tard de musique pour le générique de Téléfoot. Une référence du divertissement emblématique des années 1980, même si l’on est en droit de préférer Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin – Big Trouble in Little China de John Carpenter, par ailleurs sorti la même année, surfant sur des thèmes et des motifs semblables. Mais on peut aussi aimer les deux et c’est même conseillé.
LES HORDES réalisé par Jean-Claude Missiaen, disponible en Coffret Prestige Ultra Collector – Blu-ray + DVD le 28 septembre 2020 chez Doriane Films.
Acteurs : François Dunoyer, Corinne Touzet, Souad Amidou, Simone Eine, Jean-Pierre Kalfon, Philippe Lemaire, Féodor Atkine, Michel Peyrelon, Philippe Laudenbach, Jean-Claude Bouillaud…
Scénario : Jacques Zelde, Joël Houssin, Jean-Luc Fromental, Daniel Riché et Jean-Claude Missiaen, d’après le roman de Jacques Zelde.
Photographie : Jean-Claude Vicquery
Musique : Bernie Bonvoisin
Durée : 5h46 (en 4 épisodes)
Date de diffusion : 1991
LA MINI-SÉRIE
Dans notre futur immédiat, les déclassés et les déshérités rançonnent les automobilistes. Ils forment des groupes paramilitaires afin de conquérir les villes… Ils se structurent en parti politique et deviennent graduellement un état dans l’Etat. Sous une fausse identité, un policier limogé infiltre le mouvement…
Jean-Claude Missiaen (né en 1939) a été à ses débuts critique et attaché de presse. Sa carrière au cinéma se résume rapidement, il est le réalisateur de trois grands polars des années 80 : Tir groupé (1982), Ronde de nuit (1984) et La Baston (1985). Par la suite, la télévision fait appel à son talent. Il met en scène en 1990 la mini-série d’anticipation culte Les Hordes, d’après le roman de Jacques Zelde. Ce thriller politique nous plonge dans le futur proche des villes, une voiture de police blindée semblant sortir tout droit de Mad Max nous fait découvrir une société qui n’a plus rien à voir avec celle que nous avons connue. Le chaos est omniprésent, les chiffres du chômage, de la criminalité et de la pauvreté battent des records. Il y a un écart entre cette population pauvre, obligée d’avoir recours à la violence pour survivre, et le Ministère avec une poignée de personnes qui vivent dans le confort, la richesse et le pouvoir. Les inégalités se creusent.
LA FEMME-OBJET réalisé par Frédéric Lansac (Claude Mulot), disponible en Blu-ray chez Pulse Vidéo & Vinegar Syndrome.
Acteurs : Marilyn Jess, Nicole Segaud, Richard Allan, Laura Clair, Nadine Roussial, Frédéric Carton, Catherine Marsile, Guy Bérardant, Dominique Aveline…
Scénario : Claude Mulot
Photographie : François About
Musique : Jean-Claude Nachon
Durée : 1h26
Année de sortie : 1981
LE FILM
Nicolas est un obsédé sexuel, macho, qui ne pense qu’à son propre plaisir. Ecrivain à la sexualité débordante, il raconte face à sa machine à écrire sa frustration sexuelle et le moyen futuriste auquel il a recouru pour y pallier : une androïde platine (habillée de cuissardes) pouvant satisfaire à ses moindres besoins. Tant d’égoïsme et d’insatiabilité auront-ils raison de ce Frankenstein de la fesse ?
Quand on demande à un cinéphile/cinéphage de citer un ou plusieurs films pornographiques qui l’a ou l’ont marqué, la réponse met un petit bout de temps à arriver. Cela peut dépendre de la génération de l’intéressé en question, ou de sa timidité qui l’empêche alors de faire ressurgir de sa mémoire moult titres qu’il avait soit découvert directement au cinéma, soit en VHS ou devant Canal+ le premier samedi du mois. Mais s’il y a bien une œuvre classée X qui a toujours fait l’unanimité et ce peu importe l’âge du spectateur coquin, c’est bel et bien La Femme-objet, sorti en 1981 et réalisé par Frédéric Lansac, alias Claude Mulot (1942-1986). Les plus fidèles de Homepopcorn.fr auront noté toute l’affection que nous avons pour les films du réalisateur, en particulier ceux dont nous avons déjà parlé, La Rose écorchée, La Saignée, Les Charnelles et Le Couteau sous la gorge, qui penchaient de plus en plus vers l’érotisme pur jus. Sous le nom de Frédéric Lansac (nom repris du personnage principal de La Rose écorchée), Claude Mulot aura ainsi mis en scène des œuvres pornographiques comme le mythique Sexe qui parle (1975), Shocking ! (1976), Blue Ecstasy (1976), La Grande baise (1976), Suprêmes jouissances (1977) et surtout Les Petites écolières (1980) qui offrait à la légendaire Brigitte Lahaie son ultime baroud d’honneur dans le X. Comme un passage de flambeau, et Dieu sait si elle brûle la pellicule, Dominique Troyes, connue par les amateurs et spécialistes sous le nom de Marilyn Jess (ou Patinette) obtient le premier rôle de La Femme-objet, écrit et mis en scène par Claude Mulot, qui fait de sa comédienne la nouvelle star du cinéma pornographique. D’une beauté foudroyante, sculpturale, la peau laiteuse et la poitrine généreuse(ment) offerte aux spectateurs, Marilyn Jess entre dans les annales (j’en vois deux qui rient) et trouve ici le rôle qui changera sa carrière, mais aussi celui de sa vie. Si La Femme-objet vire au film fantastique dans sa seconde partie, l’actrice en est le seul et unique effet spécial, à la fois hypnotique et sublime, suprêmement excitante et inoubliable. Non seulement la mise en scène demeure soignée, mais l’histoire elle-même conserve une modernité impressionnante, puisque la réalité a depuis rejoint la fiction. Tout cela pour dire que si vous n’avez jamais vu un film pornographique dans votre vie, c’est que premièrement ce n’est pas beau de mentir, et que deuxièmement vous devez absolument découvrir La Femme-objet.
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ATTENTION AU BLOB ! (Beware! The Blob) réalisé par Larry Hagman, disponible en combo Blu-ray + DVD le 14 décembre 2020 chez ESC Editions.
Acteurs : Robert Walker Jr., Gwynne Gilford, Richard Stahl, Richard Webb, Shelley Berman, Godfrey Cambridge, Larry Hagman, Carol Lynley…
Scénario : Jack Woods & Anthony Harris, d’après une histoire originale de Richard Clair & Jack H. Harris
Photographie : Al Hamm
Musique : Mort Garson
Durée : 1h27
Date de sortie initiale : 1972
LE FILM
Suite à des travaux d’excavation, un employé trouve un contenant métallique indiquant « spécimen garder gelé ». Après avoir confié ce mystérieux cylindre à son patron Chester Hargis , la femme de ce dernier néglige la mise en garde de l’inscription. Exposée à la chaleur ambiante de leur habitation, en quelques instants une chose gluante d’un rouge vif sort par elle-même du contenant qui l’abritait. La chose augmente de volume très rapidement. Cette masse gélatineuse devient énorme, elle se déplace très vite et peut se glisser partout, elle absorbe tout ce qui vit. La vie l’attire et elle a faim ! Les habitants de la petite ville sont en danger…
Attention au Blob ! ou attention au nanar surtout ! Beware ! The Blob est en effet un très grand moment de nawak assumé où l’on retrouve à la barre Larry Hagman (1931-2012), mondialement connu pour son rôle mythique de J.R. Ewing dans la série Dallas, qui comptera plus de 350 épisodes réalisés entre 1978 et 1991, qui connaîtra d’ailleurs une suite dans les années 2010, à laquelle le comédien participera aussi. Mais pour l’heure, Attention au Blob ! demeure le seul et unique long métrage de Larry Hagman en tant que metteur en scène. Tant mieux diront certains. Néanmoins, il n’est pas interdit, loin de là, de prendre beaucoup de plaisir devant ce pseudo-film fantastico d’horreur bourré d’humour qui compile les séquences à la va-comme-je-te-pousse, sans aucun rythme, avec visiblement beaucoup d’improvisation (trèèèès approximatives), mais avec une légèreté et une insouciance contagieuses. Du coup, on a beaucoup d’affection pour Attention au Blob !, dont les acteurs au rabais, les dialogues hilarants, les effets spéciaux tordants et le montage aux pâquerettes combleront les amateurs de mauvais films sympathiques.
ONDINE (Undine) réalisé par Christian Petzold, disponible en DVD le 6 janvier 2021 chez Blaq Out.
Acteurs : Paula Beer, Franz Rogowski, Maryam Zaree, Jacob Matschenz, Anne Ratte-Polle, Rafael Stachowiak, José Barros, Julia Franz Richter…
Scénario : Christian Petzold, d’après la nouvelle Ondine s’en va de Ingeborg Bachmann
Photographie : Hans Fromm
Durée : 1h26
Année de sortie : 2020
LE FILM
Ondine est une diplômée en histoire qui travaille comme guide à Berlin. Son amant la quitte pour une autre femme. Immédiatement après la rupture, elle rencontre Christoph dont elle tombe amoureuse. Tous les deux passent des moments merveilleux ensemble jusqu’à ce que Christoph se rende compte que Ondine fuit quelque chose. Il commence alors à se sentir trahi…
Avec Ondine, le réalisateur et chef de file du nouveau cinéma d’auteur allemand Christian Petzold (né en 1960) propose un portrait de femme porté par la magnifique Paula Beer, qui signe après Transit, sa seconde collaboration avec le metteur en scène de Yella, Jerichow, Barbara et Phoenix. Oeuvre romanesque, épurée, mêlant à la fois le feu des sentiments et l’apparence glacée des personnages, Ondine s’inspire du conte éponyme de Friedrich de La Motte-Fouqué, (1811), mais surtout de sa réappropriation par la poétesse, nouvelliste et romancière autrichienne Ingeborg Bachmann (1926-1973) dans Ondine s’en va, écrit du point de vue du personnage, en plaçant son histoire dans un Berlin contemporain. La photo du chef opérateur Hans Fromm, fidèle collaborateur de Christian Petzold, fait la part belle aux teintes solaires et bleutées, dans un désir de rendre la ville comme un paysage enfermé dans un aquarium, où Paula Beer, telle Ava Gardner dans le merveilleux Pandora (1950) d’Albert Lewin, est filmée comme une sirène à la beauté ensorcelante. Comme dans la plupart des oeuvres précédentes de Christian Petzold, une histoire d’amour contrariée sert une fois de plus de fil conducteur. Les sentiments chez le cinéaste ne s’expriment habituellement qu’à travers les regards, les intentions et les non-dits. Dans Ondine, l’amour explose à travers la passion du personnage principal et de Christoph, interprété par le magnétique Franz Rogowski (Happy End de Michael Haeneke), qui retrouve ici sa partenaire de Transit. Tout irait pour le mieux dans cette histoire sentimentale, si un battement de coeur qui s’est un peu emballé de façon inattendue, n’entraînait pas la suspicion et la méfiance, thèmes déjà abordés par le metteur en scène dans Yella, Jerichow et Barbara. Récompensée par l’Ours d’Argent au Festival de Berlin, Paula Beer, qui succède ainsi à la sublime Nina Hoss comme muse de Christian Petzold, livre une fantastique et éblouissante performance.
MAX STEEL réalisé par Stewart Hendler, disponible en DVD et Blu-ray le 12 décembre 2020 chez Metropolitan Films.
Acteurs : Ben Winchell, Maria Bello, Andy Garcia, Ana Villafañe, Mike Doyle, Phillip DeVona, Billy Slaughter, Al Mitchell…
Scénario : Christopher L. Yost
Photographie : Brett Pawlak
Musique : Nathan Lanier
Durée : 1h32
Date de sortie initiale : 2016
LE FILM
Lorsque l’adolescent Max McGrath découvre que son corps peut générer l’énergie la plus puissante de l’univers, il doit se lier au seul être capable de le contenir: un mystérieux extraterrestre techno-organique nommé Steel. Unis comme le super-héros Max Steel, les deux amis doivent combattre une menace extraterrestre et percer les secrets de leur passé.
Vous ne connaissez pas Max Steel ? Peut-être que votre progéniture connaît les figurines articulées toutes moches ! Le jouet d’action disponible chez Mattel depuis 1999 s’inspirait de la première série télévisée du même nom. Les enfants découvraient ainsi un nouveau personnage, ses ennemis, ses véhicules, bref de quoi leur donner envie de demander à leurs parents d’acheter tout cet univers. Depuis, Max Steel a conquis d’autres fans, qui se délectaient en même temps du dessin-animé. A l’instar de G.I. Joe chez Hasbro, son adaptation au cinéma était donc inévitable. Mais de là à dire qu’elle était très attendue…Toujours est-il que la version live des aventures de Max Steel a été tournée en 2014, avant de sortir au cinéma en 2016 dans quelques salles américaines et aura dû attendre 2020 pour arriver en France, directement par la case DVD-Blu-ray. Réalisé par l’inconnu Stewart Hendler, auteur d’un certain Whisper en 2007 avec Michael Rooker et de Soeurs de sang (2009), remake inutile (pléonasme) de The House on Sorority Row, ainsi que de la série H+ (2011-2013), Max Steel saura trouver son public, en particulier auprès des jeunes adultes à qui le film est essentiellement, voire exclusivement réservé.