Test Blu-ray / Golden Child : L’Enfant sacré du Tibet, réalisé par Michael Ritchie

GOLDEN CHILD : L’ENFANT SACRÉ DU TIBET (The Golden Child) réalisé par Michael Ritchie, disponible en Blu-ray le 6 janvier 2021 chez Paramount Pictures.

Acteurs : Eddie Murphy, J.L. Reate, Charlotte Lewis, Charles Dance, Victor Wong, Randall « Tex » Cobb, James Hong, Shakti Chen…

Scénario : Dennis Feldman

Photographie : Donald E. Thorin

Musique : Michel Colombier

Durée : 1h34

Année de sortie : 1986

LE FILM

Détective privé de Los Angeles spécialisé dans le rapt et les disparitions d’enfants, Chandler Farrell est contacté par une secte tibétaine pour retrouver l’Enfant Sacré qui a été enlevé par les sbires sataniques de Sardo Mumpsa. Il a d’abord du mal à croire la jolie Kee Nang, mais il se laisse convaincre et, après avoir été initié par la mystérieuse Kala et l’honorable Docteur Hong, il se lance dans une lutte particulièrement dangereuse.

Quand il tourne Golden Child : L’Enfant sacré du TibetThe Golden Child, Eddie Murphy, âgé de 25 ans est devenu l’une des plus grandes stars de la planète suite aux cartons successifs de 48 heures48 Hrs. (1982) de Walter Hill, Un fauteuil pour deuxTrading Places (1983) de John Landis et surtout Le Flic de Beverly Hills Beverly Hills Cop (1984) de Martin Brest. Le comédien a donc l’embarras du choix et jette son dévolu sur un scénario de Dennis Feldman, remarqué avec Just One of the Guys (1985) de Lisa Gottlieb, futur scénariste de La MutanteSpecies (1995) de Roger Donaldson et du mal aimé (à juste titre ?) Virus (1999) de John Bruno, avec Jamie Lee Curtis et Donald Sutherland. Cette fantaisie fantastique bourrée d’humour, d’action et d’aventures est surtout prétexte pour Eddie Murphy d’asseoir son statut en enchaînant les vannes et les éclats de rire, tout en jouant les héros. Si le film a pris un sacré coup de vieux au niveau des effets spéciaux, cette comédie fantastique demeure une vraie madeleine pour de très nombreux spectateurs qui l’ont découvert au cinéma ou pour celles et ceux qui ont grandi avec au fil des multiples diffusions à la télévision. Non seulement Golden Child : L’Enfant sacré du Tibet reste sans nul doute l’un des films les plus funs d’Eddie Murphy, mais les français peuvent également se délecter du doublage sensationnel de Med Hondo, explosif, qui a largement contribué (une fois de plus) à ériger le film de Michael Ritchie au rang des films cultes, à tel point que même le thème principal signé Michel Colombier servira plus tard de musique pour le générique de Téléfoot. Une référence du divertissement emblématique des années 1980, même si l’on est en droit de préférer Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin Big Trouble in Little China de John Carpenter, par ailleurs sorti la même année, surfant sur des thèmes et des motifs semblables. Mais on peut aussi aimer les deux et c’est même conseillé.

Quel n’est pas son étonnement lorsque Chandler Jarrell apprend qu’il doit retrouver un jeune garçon tibétain, surnommé « l’enfant sacré » en raison de ses pouvoirs magiques. Ce modeste policier noir de Los Angeles ne croit absolument pas à ces histoires à dormir debout. Il commence cependant son enquête et découvre qu’un sinistre sataniste, Sardo Numspa, a kidnappé l’enfant censé apporter miséricorde et harmonie. Petit à petit, Chandler commence à croire en cette histoire : d’ailleurs, c’est bien Kee Nang, une ravissante tibétaine, débarquée à Los Angeles, qui le désigne comme l’Elu, soit celui qui sauvera l’enfant sacré. Ils se rendent alors au Tibet…

Seul un homme dont le cœur est pur, peut manier la dague, et seul un homme qui a le cul étroit peut descendre cet escalier. Et comme j’ai les fesses adéquates j’ai le droit de la manier !

Juste avant de retrouver son personnage d’Axel Foley dans Le Flic de Beverly Hills 2 que réalisera Tony Scott, Eddie Murphy faisait donc le pitre (rien de péjoratif évidemment en écrivant cela) dans Golden Child : L’Enfant sacré du Tibet. Alors oui, revoir cette comédie qui a bercé l’auteur de ces mots aujourd’hui fait un petit pincement quand on voit la pauvreté des effets visuels, ici tout ce qui entoure la face démoniaque de Sardo Numspa, le personnage interprété par le toujours très classe Charles Dance, que l’on venait tout juste de découvrir dans Rien que pour vos yeuxFor Your Eyes Only (1981), opus de James Bond réalisé par John Glen. Mais la nostalgie fonctionne toujours à plein régime et l’on ne peut d’ailleurs s’empêcher de visionner ce film en version française, tout en récitant les dialogues (que l’on connaît encore sur le bout des doigts), à l’instar d’un film-karaoké, devant lequel on se sent bien et en retrouvant son âme d’enfant. L’adaptation hexagonale est fabuleuse, les répliques et les scènes légendaires s’enchaînent comme des perles sur un collier (« Aaaaah je veux la dague !!! ») et sur un rythme vif, tandis qu’Eddie Murphy passe le film le sourire aux lèvres, passant d’un côté à l’autre du cadre d’une démarche chaloupée, immédiatement et irrésistiblement complice avec les spectateurs dès sa première apparition. Et les ados de l’époque se souviennent encore aujourd’hui de la sublime Charlotte Lewis, vue la même année dans le Pirates de Roman Polanski.

Hé hé hé ! Dans ma poche, y’a une boite de Tic-tac, vas-y pioche dedans ça rafraîchit !

Aux commandes de Golden Child : L’Enfant sacré du Tibet, on est toujours étonné de retrouver Michael Ritchie, metteur en scène des formidables La Descente infernaleDownhill Racer (1969), CarnagePrime Cut (1972), Votez Mc KayThe Candidate (1972) et L’Île sanglanteThe Island (1980), des films souvent difficiles ou violents. Mais Michael Ritchie est aussi un réalisateur de comédies, dont la plus célèbre reste probablement Fletch aux trousses Fletch (1985) avec Chevy Chase dans le rôle-titre dont le gros succès américain a sûrement décidé les studios à lui confier le budget conséquent de 25 millions de dollars pour emballer The Golden Child, ce dont il s’acquitte fort honorablement puisque le film se revoit encore sans véritables soucis 35 ans après sa sortie. Il faut pour cela accepter aussi des décors en carton-pâte en ce qui concerne la représentation du Tibet « façon Hollywood », mais ce n’est qu’un détail, car Golden Child : L’Enfant sacré du Tibet est parcourue par une énergie contagieuse, une légèreté et une insouciance revigorantes.

C’est un film-doudou auprès duquel on se réfugie car étant certain d’y trouver le réconfort désiré, avec une envie probable de retrouver ce parfum unique d’une d’adolescence envolée. Et puis aussi parce que The Golden Child est un putain de bon film disons-le clairement.

Pour Sabrina Guintini.

LE BLU-RAY

Paramount Pictures déterre enfin Golden Child : L’Enfant sacré du Tibet du fond de son catalogue, vingt ans après l’édition d’un DVD aujourd’hui bien obsolète. Nous accueillons donc ce Blu-ray à bras ouverts. Le disque repose dans un boîtier classique de couleur bleue, glissé dans un surétui cartonné. Le visuel reprend heureusement celui de l’affiche originale. Le menu principal est fixe et muet.

Il ne faut pas rêver, nous ne verrons jamais toutes les scènes coupées, au moins une quarantaine de minutes laissées sur le banc de montage après une projection-test jugé peu satisfaisante, qui avait conduit John Barry, alors compositeur du film, à se retirer, laissant sa place à Michel Colombier, qui a eu deux semaines pour livrer sa partition. En revanche, nous trouvons un making of d’époque (13’), constitué d’interviews des comédiens, du réalisateur Michael Ritchie, du scénariste Dennis Feldman, du producteur Edward S. Feldman et du décorateur J. Michael Riva. Quelques photos et diverses images dévoilent le tournage, un gros plan est fait sur les effets spéciaux et tous les propos tenus ici ne dépassent pas le cadre de la promo.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

Ce master HD (restauré 4K nous dit-on) de Golden Child : L’Enfant sacré du Tibet s’avère très réussi. D’une propreté absolue, l’image met en valeur la colorimétrie, ravivée pour l’occasion et offre un rendu plutôt impressionnant des séquences en extérieur avec un relief appréciable. Si la définition n’est pas optimale avec quelques très légers fourmillements constatés (et ne parlons pas des scènes à effets spéciaux, il vous faudra être magnanime) ainsi que des visages tirant sensiblement sur le rosé dans les scènes diurnes, on apprécie le niveau des détails, l’affûtage du piqué, le niveau des contrastes, et l’aplomb de la compression numérique qui consolide les scènes plus agitées. On attendait peut-être des noirs un peu plus fermes et une gestion plus équilibrée de la texture argentique. Clair et net, ce Blu-ray de The Golden Child offre une deuxième jeunesse au film de Michael Ritchie. De toute façon, si vous êtes fans, vous allez obligatoirement repasser à la caisse, mais sans rechigner puisque le DVD de 2001 est depuis largement dépassé techniquement parlant.

Il est évident que ceux qui ont grandi avec le film de Michael Ritchie se précipiteront immédiatement sur l’immense version française (hommage au grand Med Hondo) dont ils connaissent toutes les répliques par coeur et qu’ils ne manqueront pas de réciter au fil de cette redécouverte en Haute-Définition. Mais ils devront se contenter d’une petite piste Dolby Digital 2.0 et n’attendre rien de plus qu’une restitution frontale et suffisamment dynamique. En revanche, la version anglaise est gâtée puisque Paramount nous propose une piste en Dolby TrueHD, qui donne un sérieux coup de fouet aux scènes d’action avec quelques ambiances latérales bienvenues. Une nouvelle dynamique qui crée une immersion inédite et nous replonge dans les aventures de Chandler Farrell.

Crédits images : © Paramount Pictures / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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