Test Blu-ray / L’Enfer des anges, réalisé par Christian-Jaque

L’ENFER DES ANGES réalisé par Christian-Jaque, disponible en combo DVD/Blu-ray le 21 octobre 2020 chez Pathé.

Acteurs : Louise Carletti, Jean Claudio, Lucien Gallas, Serge Grave, Marcel Mouloudji, Félix Claude, Berthe Tissen, Robert Rollis, Sylvia Bataille, Bernard Blier…

Scénario : Pierre Véry, Pierre Laroche, Pierre Ramelot

Photographie : Otto Heller

Musique : Henri Verdun

Durée : 1h34

Année de sortie : 1941

LE FILM

Lucette, une jeune fille évadée d’une maison de redressement, rencontre un jeune garçon battu ayant perdu la mémoire. Elle le prénomme Lucien et s’attache à lui. Tous les deux cherchent à s’intégrer tant bien que mal à la population misérable d’un bidonville de l’est parisien.

Chef d’oeuvre incontournable du cinéma français de la fin des années 1930, Les Disparus de Saint-Agil, réalisé par Christian-Jaque (1904-1994), est adapté du roman éponyme de Pierre Véry publié en 1935. L’oeuvre de l’écrivain demeure l’une de ses plus grandes réussites avec Goupi-Mains rouges et L’Assassinat du Père-Noël, également transposés avec succès au cinéma. Rétrospectivement, Les Disparus de Saint-Agil rend compte de l’état d’esprit de la société française, plus particulièrement du point de vue innocent des enfants, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Après ce succès, le cinéaste enchaîne trois longs métrages, Ernest le rebelle (1938) et Raphaël le tatoué (1938) avec Fernandel, puis Le Grand Elan (1939) avec Charpin. Puis, l’idée lui vient de refaire un film avec des enfants après avoir découvert les enquêtes d’Alexis Danan, journaliste alors en vogue au début des années 1940 dont les écrits sont entre autres publiés dans Paris-Soir. Engagé dans la défense des droits des enfants, Alexis Danan révèle la misère sociale en France, plus particulièrement le sort réservé aux plus jeunes, les victimes innocentes de la société dont il reste l’un des plus fervents défenseurs. Bouleversé par ces découvertes et ces articles, Christian-Jaque y voit là l’occasion de traiter ce sujet qui lui tient également à coeur. Pour cela, il décide de s’entourer de la même équipe que Les Disparus de Saint-Agil à savoir Pierre Véry, chargé ici du scénario, Henri Verdun à la musique, mais surtout en reprenant une partie des enfants qui tenaient la vedette dans le film précédent. Seulement le désir de Christian-Jaque est de s’éloigner de l’ambiance quasi-fantastique, qu’il avait adopté pour aborder le point de vue d’adolescents pensionnaires d’un internat dans Les Disparus de Saint-Agil, pour évoquer frontalement la situation de l’enfance meurtrie. Un carton l’indique en introduction « ce film expose dans sa cruelle vérité la détresse de l’enfance abandonnée, sans guide, sans défense, sans tendresse dans la vie ». En résulte un film d’une noirceur incroyable, pessimiste en diable. L’Enfer des anges est aussi et surtout un chef d’oeuvre bouleversant et désenchanté, magnifiquement photographié et merveilleusement interprété, notamment par la sublime Louise Carletti, déesse qui survit tant bien que mal dans les taudis qui entourent la capitale.

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Test DVD / Secret People, réalisé par Thorold Dickinson

SECRET PEOPLE (The Secret People) réalisé par Thorold Dickinson, disponible en DVD le 29 juin 2020 chez Doriane Films.

Acteurs : Valentina Cortese, Serge Reggiani, Charles Goldner, Audrey Hepburn, Angela Fouldes, Megs Jenkins, Irene Worth, Reginald Tate…

Scénario : Thorold Dickinson, Wolfgang Wilhelm, Christianna Brand

Photographie : Gordon Dines

Musique : Roberto Gerhard

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1952

LE FILM

Dans les années 1930, Maria et Nora, deux jeunes filles d’Europe centrale, sont contraintes de quitter leur pays pour se réfugier à Londres, loin de la menace dictatoriale qui a coûté la vie à leur père. Sept ans plus tard, Maria retrouve, au hasard des rues de Paris, son premier amour. S’ensuit alors une quête périlleuse de justice, qui compromettra les deux jeunes soeurs…

Secret People. Voici un film oublié des cinéphiles et qui aurait pu l’être probablement définitivement s’il n’y avait pas eu la présence au générique d’une des plus grandes stars de tous les temps et future icône de la mode, la mythique Audrey Hepburn. Ancienne danseuse classique, elle nous fait d’ailleurs quelques belles démonstrations dans Secret People où elle incarne une ballerine, la magnifique Audrey décide finalement de se lancer dans la comédie et fait ses classes au théâtre en 1948. Au début des années 1950, âgée de vingt ans, elle rencontre le succès à Broadway avec la pièce Gigi dans laquelle elle tient le rôle-titre, qui lui avait été confiée par Colette, alors l’auteur du roman homonyme dont il s’agissait de l’adaptation. Les petits rôles au cinéma arrivent, mais Audrey Hepburn se contente surtout de silhouettes en arrière-plan du style « l’hôtesse de l’air », « la réceptionniste d’hôtel », « la vendeuse de cigarettes ». Puis la comédienne se rapproche petit à petit de la caméra dans Histoire de jeunes femmesYoung Wives’ Tale (1951) de Henry Cass et De l’or en barreThe Lavender Hill Mob (1951) de Charles Crichton. La même année que ces deux films, Audrey Hepburn peut enfin camper un personnage de premier plan dans Secret People (ou The Secret People en version originale) réalisé par le britannique Thorold Dickinson (1903-1984). Malgré la présence à ses côtés de Serge Reggiani et de Valentina Cortese (Les Bas-fonds de Frisco, La Comtesse aux pieds nus, Femmes entre elles, Barrabas), nous n’avons souvent d’yeux que pour cette jeune actrice qui du haut de ses 24 ans allait crever l’écran l’année suivante dans Vacances romainesRoman Holiday de William Wyler.

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Test 4K Ultra-HD / Les Charnelles, réalisé par Claude Mulot

LES CHARNELLES réalisé par Claude Mulot, disponible en édition 4K Ultra HD + Blu-ray le 13 juillet 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Anne Libert, Francis Lemonnier, Patrick Penn, Barbara Sommers, Georges Guéret, Karin Meier, Katia Tchenko, Robert Lombard…

Scénario : Claude Mulot, Jean-Paul Guibert

Photographie : Jacques Assuerus

Musique : Eddie Vartan

Durée : 1h27

Année de sortie : 1974

LE FILM

Benoît, un fils de « bonne famille » est violent, impuissant et voyeur. Traumatisé depuis son enfance par une belle-mère exhibitionniste et un père insensible, le jeune homme bascule peu à peu dans la folie jusqu’à commettre l’irréparable.

Lors de notre chronique consacrée à l’édition 4K UHD de La Rose écorchée, nous avions présenté Claude Mulot ainsi : Nourri au cinéma de genre, cinéphage, le réalisateur Claude Mulot (1942-1986) aura réussi à marquer les spectateurs passionnés par les films Bis en une poignée de longs métrages d’exploitation. Egalement connu sous le pseudonyme Frédéric Lansac (nom repris du personnage principal de La Rose écorchée) par les plus polissons d’entre nous avec ses œuvres intitulées Les Charnelles (1974), Le Sexe qui parle (1975) ou bien encore La Femme-objet (1981) avec la sublimissime Marilyn Jess, Claude Mulot démarre sa carrière en 1968 avec la comédie coquine Sexyrella. Mais c’est en 1970 qu’il signe ce qui restera son chef d’oeuvre, La Rose écorchée, un film d’épouvante imprégné de l’oeuvre de Georges Franju, Les Yeux sans visage, mais aussi du cinéma gothique transalpin et même des opus de la Hammer. Sans oublier une petite touche de Psychose d’Alfred Hitchcock. Merveille visuelle et animée par un amour incommensurable pour le septième art, La Rose écorchée est aujourd’hui considérée comme une pierre angulaire du cinéma de genre hexagonal, qui a aussi révélé une magnifique comédienne, Annie Duperey. Le scénariste et complice de Max Pécas sur le très beau Je suis une nymphomane (1971), puis sur les films estampillés « Dimanche soir sur M6 » Embraye bidasse… ça fume (1978), On est venu là pour s’éclater (1979), Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu (1980) et On se calme et on boit frais à Saint-Tropez (1987) a toujours continué sur sa lancée du cinéma de genre, notamment avec le remarquable La Saignée (1971), étonnant thriller dramatique, percutant, sombre, pessimiste, où le cinéaste confirmait sa virtuosité. En 1973, changement de cap vers la comédie d’aventures, Profession : aventuriers. C’est l’année suivante que Claude Mulot devient Frédéric Lansac pour réaliser Les Charnelles ou Les Émotions secrètes d’un jeune homme de bonne famille, drame très érotique situé à mi-chemin entre l’étude de mœurs et psychologique qu’affectionnait le cinéaste, et le cinéma pornographique qu’il abordera frontalement peu de temps après. C’est un film qui a le cul entre deux chaises, ou filmé plein cadre quand les jolies demoiselles se trémoussent, se déshabillent ou copulent sur le même (et excellent) thème musical du génial Eddie Vartan. Les Charnelles demeure une curiosité puisque bien que répondant au cahier des charges (ou « décharge » c’est selon) du cinéma érotique alors en plein boum, les personnages, notamment celui campé par le très bon Francis Lemmonier ne sont pas oubliés ou vides, mais toujours ambigus et intéressants. Le parfait équilibre entre le cinéma d’auteur (parfois à la limite de l’expérimental lors de la baise psychédélique) et le pur cinéma d’exploitation en quelque sorte.

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Test Blu-ray / Le Mystère von Bulöw, réalisé par Barbet Schroeder

LE MYSTÈRE VON BULÖW (Reversal of Fortune) réalisé par Barbet Schroeder, disponible en DVD et Blu-ray le 2 juin 2020 chez L’Atelier d’Images

Acteurs : Glenn Close, Jeremy Irons, Ron Silver, Annabella Sciorra, Uta Hagen, Fisher Stevens, Jack Gilpin…

Scénario : Nicholas Kazan d’après le livre d’Alan Dershowitz

Photographie : Luciano Tovoli

Musique : Mark Isham

Durée : 1h52

Date de sortie initiale : 1990

LE FILM

Une des plus riches héritières des États-Unis, Sunny Von Bülow, est retrouvée dans un coma profond provoqué par une surdose d’insuline. Son second mari, Claus, personnalité inquiétante et charismatique, est instantanément accusé d’avoir tenté de l’assassiner et est condamné à 30 ans de prison. Décidé à prouver son innocence, il obtient le concours du célèbre avocat Alan Dershowitz qui, aidé de ses étudiants, va mener une enquête riche en révélations pour le disculper. Le procès ultra médiatisé qui va suivre sera la dernière chance d’éclaircir le mystère von Bülow.

Barbet Schroeder (né en 1941) commence sa carrière de réalisateur par la fiction en 1969 avec les films français More (1969), La Vallée (1972), Maîtresse (1976) et Tricheurs (1984). Il réalise en parallèle des documentaires : Général Idi Amin Dada : Autoportrait (1974) sur le président ougandais, Koko, le gorille qui parle (1978) sur un singe qui apprend le langage des signes ou encore The Charles Bukowski Tapes (1987) sur le célèbre écrivain. La même année, il se lance dans une carrière américaine en réalisant Barfly avec Mickey Rourke et Faye Dunaway. Le deuxième film dans sa période américaine s’intitule Le Mystère von Bülow – Reversal of Fortune (1990).

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Test Blu-ray / Mississippi Burning, réalisé par Alan Parker

MISSISSIPPI BURNING réalisé par Alan Parker, disponible en DVD et Blu-ray le 12 mai 2020 chez L’Atelier d’Images

Acteurs : Gene Hackman, Willem Dafoe, Frances McDormand, Brad Dourif, Michael Rooker, R. Lee Ermey, Gailard Sartain, Stephen Tobolowsky…

Scénario : Chris Gerolmo

Photographie : Peter Biziou

Musique : Trevor Jones

Durée : 2h07

Date de sortie initiale : 1988

LE FILM

1964. Trois militants d’un comité de défense des droits civiques disparaissent mystérieusement dans l’État du Mississippi. Deux agents du FBI, Ward et Anderson, aux méthodes opposées mais complémentaires sont chargés de l’enquête. Très vite leurs investigations dérangent et des violences sur fond de racisme éclatent dans cette ville où le Ku Klux Klan attise les haines et la violence…

Lorsqu’il réalise Mississippi Burning en 1988, Alan Parker est déjà un cinéaste confirmé avec des films éclectiques. Il commence sa carrière en 1976 avec Du rififi chez les mômes – Bugsy Malone, où il parodie, sous forme d’hommage, les films de gangsters des années 1920/1930, en mettant en scène uniquement des enfants. Deux ans plus tard, sort sur les écrans Midnight Express, film sur l’histoire véridique de William Hayes arrêté et emprisonné en Turquie, qui vaudra à Alan Parker une nomination pour l’Oscar du meilleur réalisateur. Ensuite, il met en scène le film musical Fame, le drame L’Usure du temps – Shoot the Moon, puis The Wall, fondé sur le double album conceptuel du groupe Pink Floyd, Birdy l’adaptation du roman de William Wharton et enfin Angel Heart avec Robert De Niro et Mickey Rourke.

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Test Blu-ray (édition Gaumont) / Un singe en hiver, réalisé par Henri Verneuil

UN SINGE EN HIVER réalisé par Henri Verneuil, disponible en DVD et Blu-ray le 3 juin 2020 chez Gaumont.

Acteurs : Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo, Suzanne Flon, Noël Roquevert, Gabrielle Dorziat, Paul Frankeur, Hella Petri, Marcelle Arnold…

Scénario : François Boyer, Henri Verneuil & Michel Audiard d’après le roman d’Antoine Blondin

Photographie : Louis Page

Musique : Michel Magne

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 1962

LE FILM

L’hôtelier d’une petite station balnéaire de Normandie a juré à sa femme de ne plus toucher à un verre d’alcool. C’était sans compter avec l’arrivée de Fouquet qui surgit avec la tentation…

Si je buvais moins, je serais un autre homme, et j’y tiens pas !

Ravis de leurs précédentes collaborations sur Des gens sans importance (1956) et Le Président (1961), Jean Gabin et Henri Verneuil se retrouvent en 1962 pour l’adaptation du roman éponyme d’Antoine Blondin (prix Interallié en 1959), Un singe en hiver. Quelques années auparavant, une première tentative de transposition avait été refusée par la MGM qui n’y voyait qu’une simple et honteuse histoire d’alcooliques. Après le projet d’adaptation du roman Au large d’Eden de Roger Vercel, abandonné suite au refus de Jean Gabin (faute de pied marin), le studio revient finalement sur sa décision. Henri Verneuil obtient le feu vert pour Un singe en hiver.

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Test Blu-ray (édition Gaumont) / Le Président, réalisé par Henri Verneuil

LE PRÉSIDENT réalisé par Henri Verneuil, disponible en DVD et Blu-ray le 3 juin 2020 chez Gaumont.

Acteurs : Jean Gabin, Bernard Blier, Renée Faure, Henri Crémieux, Alfred Adam, Louis Seigner, Georges Adet, Albert Michel…

Scénario : Michel Audiard, Henri Verneuil d’après le roman de Georges Simenon

Photographie : Louis Page

Musique : Maurice Jarre

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 1961

LE FILM

Agé de 73 ans, l’ancien Président du Conseil Emile Beaufort joue toujours un rôle central dans la vie politique du pays. La rédaction de ses mémoires lui permet de revenir sur son parcours et d’évoquer ses relations avec Philippe Chamalont, sur le point de devenir à son tour Président du Conseil.

Emile Beaufort (Jean Gabin) : Je suis un mélange d’anarchiste et de conservateur, dans des proportions qui restent à déterminer.

N’y allons pas par quatre chemins, Le Président est l’un des plus beaux et l’un des plus grands rôles de Jean Gabin. Adapté du roman de Georges Simenon, mis en scène par Henri Verneuil, sa seconde collaboration avec le monstre du cinéma français, cinq ans après le merveilleux Des gens sans importance (1956), Le Président demeure toujours autant d’actualité puisque le film évoque la formation de l’Europe, la condamnation des rapports étroits entre les députés et le monde des affaires ou de l’industrie, ainsi qu’une crise économique sans précédent. Littéralement habité par son personnage, Jean Gabin donne la (fabuleuse et écrite sur mesure) réplique au phénoménal Bernard Blier, dirigé pour la première fois par Henri Verneuil. Du grand cinéma quoi !

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Test Blu-ray / Je suis vivant !, réalisé par Aldo Lado

JE SUIS VIVANT ! (La Corta notte delle bambole di vetro) réalisé par Aldo Lado, disponible en Blu-ray le 13 août 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Jean Sorel, Mario Adorf, Ingrid Thulin, Barbara Bach, José Quaglio, Piero Vida, Fabijan Sovagovic, Relja Basic…

Scénario : Aldo Lado d’après une histoire originale d’Ernesto Gastaldi

Photographie : Giuseppe Ruzzolini

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h32

Année de sortie : 1971

LE FILM

Le corps apparemment sans vie d’un homme est découvert dans un jardin public de Prague. Transporté à l’hôpital, où il est identifié, il entend son décès confirmé par un médecin. Le corps est celui de Gregory Moore, un journaliste américain qui enquêtait sur des jeunes femmes disparues dans de mystérieuses circonstances. Incapable de parler ni de bouger, Moore est conduit dans une chambre froide. Laissé seul dans l’obscurité, le journaliste essaie alors de se remémorer les événements s’étant déroulés durant les jours précédents, afin de comprendre comment il a pu en arriver à cette situation inextricable.

Je suis vivant ! La Corta notte delle bambole di vetro, ou Horreur dans la nuit pour certains, est le premier long métrage d’Aldo Lado, né en Croatie en 1934 et qui se rendra célèbre peu de temps après avec Qui l’a vue mourir ?Chi l’ha vista morire ? (1972), La Cosa Buffa (1972), La CousineLa Cugina (1974) et plus tard L’humanoïde L’Umanoide (1979). Ancien assistant de Maurizio Lucidi (Pecos è qui: prega e muori!, Trois salopards, une poignée d’or, Les Héros ne meurent jamais), de Bernardo Bertolucci (Le Conformiste) et même de Gérard Pirès (Fantasia chez les ploucs), Aldo Lado fait ses armes en tant que scénariste avec Une charogne est néeCarogne si nasce (1968) d’Alfonso Brescia, La victime désignéeLa vittima designata (1971) de Maurizio Lucidi et Un’anguilla da 300 milioni (1971) de Salvatore Samperi. Je suis vivant !, avait tout d’abord été envisagé sous le titre Malastrana, qui renvoyait au nom d’un quartier du centre de Prague où se déroule l’intrigue du film. S’il est tout de même sorti sous cette appellation en Allemagne et au Brésil, Je suis vivant ! a aussi été intitulé La Corta notte delle farfalle pendant un temps en Italie, titre visible sur diverses affiches d’exploitation, avant d’adopter définitivement celui de La Corta notte delle bambole di vetro ou « La courte nuit des poupées de verre ». Avec cette première œuvre, Aldo Lado s’empare des codes du giallo, jusqu’au titre énigmatique à rallonge, pour mieux les triturer et les inscrire dans une thématique qui sera récurrente dans sa carrière, la critique de la bourgeoisie. S’il n’est pas exempt de longueurs, Je suis vivant ! n’en garde pas moins un charme inaltérable, constamment ponctué de séquences marquantes, comme la présence de la sensuelle Barbara Bach, dans une de ses premières apparitions au cinéma, six ans avant de devenir l’une des meilleures James Bond Girls dans L’Espion qui m’aimaitThe Spy Who Loved Me (1977) de Lewis Gilbert.

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Test Blu-ray / La Bête tue de sang-froid, réalisé par Aldo Lado

LA BÊTE TUE DE SANG-FROID (L’Ultimo treno della notte) réalisé par Aldo Lado, disponible en Blu-ray le 13 août 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Flavio Bucci, Macha Méril, Gianfranco De Grassi, Enrico Maria Salerno, Marina Berti, Franco Fabrizi, Irene Miracle, Laura D’Angelo, Dalila Di Lazzaro…

Scénario : Aldo Lado, Renato Izzo d’après une histoire originale d’Ettore Sanzò & Roberto Infascelli

Photographie : Gábor Pogány

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h32

Année de sortie : 1975

LE FILM

Deux jeunes filles doivent se rendre pour le week-end dans la famille de l’une d’elles. Dans le train de nuit qu’elles empruntent, elles sont agressées par deux marginaux accompagnés d’une femme désaxée.

C’est ce qu’on appelle un film coup de poing. La Bête tue de sang-froidL’Ultimo treno della notte, connu également sous le titre Le Dernier Train de la nuit, mais aussi La Chienne du train de nuit, Le Train de la mort et Train d’enfer, est le sixième long métrage réalisé par l’excellent Aldo Lado (né en 1934). L’auteur et metteur en scène de quelques références du cinéma d’exploitation italien, à qui l’on doit Je suis vivantLa Corta notte delle bambole di vetro (1971), Qui l’a vue mourir ?Chi l’ha vista morire ? (1972), La Cosa Buffa (1972), La CousineLa Cugina (1974) et plus tard L’humanoïdeL’Umanoide (1979), signe ici un remarquable thriller, dramatique et anxiogène, percutant et redoutable. Un film qui n’a pour ainsi dire pas pris de rides et qui reste aussi célèbre que chéri par les amateurs de cinéma Bis pour la sensationnelle interprétation de Macha Méril, surprenante, sadique et glaçante en bourgeoise frappadingue qui usera de ses charmes de poupée de porcelaine auprès de deux jeunes délinquants, pour assouvir ses pulsions violentes, voire meurtrières. La Bête tue de sang-froid est un chef d’oeuvre de genre.

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Test DVD / La Vertu des impondérables, réalisé par Claude Lelouch

LA VERTU DES IMPONDÉRABLES réalisé par Claude Lelouch, disponible en DVD le 15 septembre 2020 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Marianne Denicourt, Stéphane De Groodt, Elsa Zylberstein, Ary Abittan, Béatrice Dalle, Rufus, Philippe Lellouche, Agnès Soral…

Scénario : Claude Lelouch, Valérie Perrin

Photographie : Robert Alazraki

Musique : Laurent CousonAhmet Gülbay

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Ce jour-là, il y a de la tension dans l’air : Marianne se fait voler sa voiture et son chien sur une aire d’autoroute. Stéphane se dispute sans arrêt avec sa femme. Noémie ne supporte plus les infidélités de son mari Aldo. Un orchestre méconnu se produit pour la dernière fois… Quand soudain, tout bascule. Pour le meilleur comme pour le pire. La Vertu des impondérables, ou comment passer de la brutalité d’un imprévu à la douceur de l’inespéré…

Quelquefois, le bonheur vient des catastrophes…

In-fa-ti-ga-ble ! Bientôt 83 ans au compteur et pourtant le sieur Claude Lelouch continue de nous présenter en moyenne un film tous les deux ans ! Son dernier en date s’intitule La Vertu des impondérables et n’a pas eu la chance (question de point de vue bien sûr) de sortir sur les écrans en raison du contexte sanitaire et du confinement qui en a découlé. Toujours est-il que le cinéaste n’est pas prêt de raccrocher, de prendre sa retraite et de se la couler douce à l’Hôtel Barrière Le Normandy de Deauville. Pour La Vertu des impondérables, visiblement son cinquantième film, nous n’avons pas compté mais on veut bien le croire, Claude Lelouch a trouvé l’inspiration après s’être volé un scénario en janvier 2018, un long métrage qui aurait dû s’intituler Oui et Non, un évènement sur lequel il aura immédiatement rebondi et qui aura même inspiré le titre du film qui nous intéresse aujourd’hui. En fait, La Vertu des impondérables lui a permis non seulement d’oublier ce méfait (ou cet acte d’héroïsme, c’est selon), mais aussi et surtout d’innover encore une fois en filmant sa nouvelle œuvre uniquement à l’aide d’un iPhone pendant deux semaines. Beaucoup de ses détracteurs trouveront forcément des choses à redire sur son style, sa direction d’acteurs et ses tics-tocs habituels, mais on ne pourra pas reprocher à Claude Lelouch de vouloir suivre l’évolution de son art en utilisant les dernières technologies mises à sa disposition.

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