Test Blu-ray / Visage écrit, réalisé par Daniel Schmid

VISAGE ÉCRIT (Das geschriebene Gesicht) réalisé par Daniel Schmid, disponible en Blu-ray le 6 février 2024 chez Carlotta Films.

Acteurs : Tamasaburô Bandô, Han Takehara, Haruko Sugimura, Kazuo Ôno, Yajuro Bando, Kai Shishido, Toshiya Nagasawa, Asaji Tsutakiyokomatsu, Hiroyuki Koga…

Scénario : Daniel Schmid

Photographie : Renato Berta

Durée : 1h33

Année de sortie : 1995

LE FILM

Il y a bientôt quatre siècles, une loi impériale japonaise imposa que les rôles de femmes dans le théâtre kabuki soient tenus par des hommes, appelés onnagata. Visage écritde Daniel Schmid est une tentative d’approche de Tamasaburo Bando, le plus prestigieux onnagata contemporain. Ce grand acteur de kabuki qui a également tourné pour le cinéma est considéré comme un véritable « trésor vivant », acclamé aussi bien par Rudolf Noureev que par Yukio Mishima.

Dans ce film conçu en quatre parties, le réalisateur suisse livre une œuvre hybride qui abolit les genres et les codes, naviguant allègrement entre fiction et documentaire, Japon moderne et traditionnel. À travers les portraits croisés de Tamasaburo Bando et de ses illustres aînés, comme l’actrice Haruko Sugimura ou le danseur Kazuo Ohno, Visage écrit sonde l’âme de cet art en voie de disparition et rend hommage à ces figures éternelles de la culture nippone.

Bienvenue au kabuki, théâtre japonais traditionnel. Vous y croiserez Morita Shinichi alias Tamasaburo Bando (né en 1950), star en son pays, qui s’est produit dans le monde entier et qui est même apparu au cinéma devant la caméra d’Andrzej Wajda dans Nastasja (1994). Sur scène, mais aussi dans les coulisses et en parallèle en interview, Tamasaburo Bando se livre dans et sur son art à l’occasion de Visage écrit Das geschriebene Gesicht, réalisé par le cinéaste suisse Daniel Schmid. Ce dernier, également acteur apparu chez Wim Wenders (L’Ami Américain), Rainer Werner Fassbinder (Le Marchand des quatre saisons, Lili Marleen), Patrice Chéreau (Judith Therpauve), se glisse derrière et sous la scène, observe comment l’artiste qu’il a sous les yeux se met dans la peau de son personnage, un onnagata donc.

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Test DVD / Innocence sans protection, réalisé par Dušan Makavejev

INNOCENCE SANS PROTECTION (Nevinost bez zastite) réalisé par Dušan Makavejev, disponible en DVD le 8 novembre 2023 chez Malavida Films.

Acteurs : Dragoljub Aleksić, Ana Milosavljevic, Vera Jovanovic…

Scénario : Dusan Makavejev & Branko Vucicevic

Photographie : Stevan Miskovic & Branko Perak

Musique : Vojislav Kostic

Durée : 1h17

Date de sortie initiale: 1968

LE FILM

En 1968, après avoir fait circuler une annonce dans les journaux à la recherche de personnes aux qualités morales et physiques extraordinaires, Dusan Makavejev fait la rencontre de l’acrobate Dragoljub Aleksic et découvre du même coup son film, le premier Innocence sans protection. Il trouve dans cette figure nationale aussi excentrique qu’extraordinaire l’incarnation d’une partie de l’Histoire et de la culture yougoslave et lui rend hommage dans un portrait aussi drôle qu’émouvant.

À propos d’Innocence sans protectionNevinost bez zastite, son troisième long-métrage, le réalisateur Dušan Makavejev déclarait à feu Michel Ciment en 1968 « Le cinéma moderne doit échapper à toute définition. Qu’est-ce qu’Innocence sans protection ? Un essai filmé, un documentaire, une nouvelle sorte de spectacle ou la reconstitution d’un vieux film ? C’est tout cela à la fois. Le cinéma moderne doit être un savon dans une main humide. Si vous essayez de le saisir, il vous échappe ». En effet, on retrouve l’aspect collage qui plaisait tant au cinéaste depuis ses premières œuvres, L’Homme n’est pas un oiseau ou Une affaire de coeur : La Tragédie d’une employée des P.T.T., mais aussi dans ses courts-métrages, Conte pédagogique– Pedagoska bajka (1961), savoureuse relecture du conte des frères Grimm, Parade (1962), témoignage d’une Journée internationale des Travailleurs, et le formidable Am, Stram, Gram (1961), merveille visuelle, drôle et burlesque sur le mirage de l’argent. Avec Innocence sans protection, Dušan Makavejev arrive au bout d’un concept et présente donc « une réédition d’un bon vieux film, arrangé, embelli et commenté » par ses soins, comme l’indique un carton en introduction. Une nouvelle expérience cinématographique signée Dušan Makavejev !

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Test DVD / Cow, réalisé par Andrea Arnold

COW réalisé par Andrea Arnold, disponible en DVD le 4 avril 2023 chez Ad Vitam.

Production : Kat Mansoor

Photographie : Magda Kowalczyk

Durée : 1h34

Année de sortie : 2021

LE DOCUMENTAIRE

« Cow nous invite à porter un autre regard sur les vaches, à nous en rapprocher, à contempler leur beauté mais aussi la réalité de leur vie. Sans fard. Ceci est l’histoire d’une réalité, celle d’une vache laitière, et un hommage à l’immense service qu’elle nous rend. Quand je regarde Luma, notre vache, c’est notre monde que je vois à travers elle. » Andrea Arnold

L’auteur de ces mots se souvenait d’un excellent documentaire réalisé en 2013 par Emmanuel Gras, Bovines – ou la vraie vie des vaches. Dix ans plus tard, contre toute attente, la cinéaste de renom Andrea Arnold (Fish Tank, American Honey, Les Hauts de Hurlevent, Red Road) décide de se placer à hauteur de mammifère pour évoquer le quotidien d’une vache en particulier, qui répond ici au doux nom de Luma. Dans les champs, broutant paisiblement, mettant bas pour la sixième fois de son existence (son veau ne pourra d’ailleurs même pas profiter du lait de sa maman, qui nous est réservé et se voit même d’emblée arraché à sa maman après le vêlage), harnachée à la trayeuse électrique (comme un ouvrier sur sa machine), à la fois placide et pourtant dotée d’un fort caractère, qui n’a eu de cesse de s’affirmer avec les années, on suit Luma, qui observe tout autour d’elle, avant de tourner sa magnifique gueule vers nous. Cow prend une autre dimension, car évidemment il ne s’agit pas d’un documentaire « gentil » sur la condition de vie des vaches, par ailleurs dépourvu du moindre commentaire ou voix-off. Autant le dire tout de suite, la fin percutante risque de choquer plus d’un spectateur, ou tout du moins en laisser pas mal sonné par sa brutalité soudaine, même si d’autres l’auront senti venir. Difficile d’en dire plus, mais Cow est un film choc sur le rapport primaire entre l’homme et l’animal, qui laisse de nombreuses traces en tête après l’avoir visionné.

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Test DVD / Un bon début, réalisé par Agnès & Xabi Molia

UN BON DÉBUT réalisé par Agnès & Xabi Molia, disponible en DVD le 7 mars 2023 chez Blaq Out.

Production : Christie Molia

Photographie : Mikaël Lefrançois

Musique : Maxime Bracquemart, Ronan Martin, MBO & Arthur Philippot

Durée : 1h39

Année de sortie : 2021

LE DOCUMENTAIRE

Ils ont l’âge d’entrer en troisième et déjà une réputation d’irrécupérables. Pendant des mois, ils ont vécu loin du collège, en rupture presque totale avec la vie scolaire. À Grenoble, une classe unique en France du nom de « Starter » leur ouvre ses portes. Pendant cette année particulière, le film suit leur adolescence, fragile et malmenée – mais dont le cours peut encore changer.

Ils s’appellent Melinda, Nels, Tamara, Ziyad, Albina, Chiara, Colleen, Élias, Frank, Halit, Herman, Maïa, Rayan, Tatiana, Sudahan. Ils vont devoir faire équipe avec la team de Starter, Antoine Gentil, Véronique Eugène, Nadia Touati, Natacha André, Lucas Macia et Nino Plaisant. Leur année a été capturée par l’excellent Xabi Molia (né en 1977), réalisateur d’un des plus beaux films des années 2000, 8 fois debout, un bijou qui offrait à Julie Gayet le plus grand rôle de sa carrière. Suivront Les Conquérants (2012) et Comme des rois (2018), qui confirmaient la singularité, la fantaisie, l’univers original et l’immense sensibilité du cinéaste. Systématiquement, il ressortait de ces longs-métrages une élégance, une poésie, une pudeur, un décalage, une malice et une délicatesse. Xabi Molia et sa sœur Agnès, elle-même scénariste, productrice et réalisatrice (pour la télévision), s’unissent pour nous livrer un formidable documentaire, Un bon début, centré sur la lutte contre le décrochage scolaire. Après de longs repérages, les deux metteurs en scène ont jeté leur dévolu sur la promotion de Starter. Comme l’indique un panneau en introduction, depuis 2012 à Grenoble, ce dispositif de l’Éducation nationale accueille chaque année 15 élèves de troisième en rupture scolaire. Pendant un an, ces élèves rescapés vont partager leur temps entre la salle de classe et des stages dans le monde du travail. Antoine Gentil, qui pilote le dispositif, sera notre vecteur. Dans Un bon début, on retrouve tout ce qui fait la réussite habituelle du cinéma de Xabi Molia. Un documentaire à fleur de peau, nullement misérabiliste, qui fait chaud au coeur, qui ravit les yeux avec un très beau Scope et nous donne au final envie de savoir ce que sont devenus ces jeunes adolescents filmés entre la rentrée 2019 et…la fin du confinement en 2020, durant lequel il a fallu redoubler d’inventivité pour poursuivre le travail en cours !

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Test Blu-ray / Il était une fois Marilyn Jess, réalisé par Michel Baudricourt

IL ÉTAIT UNE FOIS MARILYN JESS / LINGERIES FINES ET PERVERSES réalisés par Michel Baudricourt (Michel Caputo) et Paul Kermann (Jean-François Davy), disponibles en Blu-ray chez Pulse Vidéo & Vinegar Syndrome.

Acteurs : Marilyn Jess, Hélène Shirley, Olinka Hardiman, Cathy Ménard, Marianne Aubert, Piotr Stanislas, Alban Ceray, Christoph Clark, Richard Allan, Marina Borringer …

Scénario : Michel Caputo / Jean-François Davy

Durée : 1h17/1h24

Année de sortie : 1987/1984

LES FILMS

En 1987, Marilyn Jess, star incontestée du cinéma pour adulte français, entame le tournage de ce qui serait son ultime film. Michel Beaudricourt saisit l’opportunité de réaliser un portrait de Marilyn, au milieu des acteurs et des actrices et de l’équipe du film, créant un mélange extraordinaire de documentaire et de fantaisie érotique.Il était une fois Marilyn Jess est enfin présenté dans sa version intégrale, restée totalement inédite jusqu’à présent. Trois ans plus tôt, Jean-François Davy dirige son dernier film X en 35mm, Lingeries fines et perverses. Réunissant toutes les stars de l’époque, Hélène Shirley, Marilyn Jess, Olinka Hardiman, Cathy Ménard et Marianne Aubert, le film raconte l’histoire d’une réalisatrice d’oeuvres érotiques plongée dans un voyage à travers les fantasmes féminins.

Aaaaah Marilyn Jess, ou Patinette pour les intimes, ou bien encore Dominique Troyes pour les plus pointus…dès qu’on évoque son nom, les poils se hérissent, et pas queue. Si vous désirez en savoir plus sur la carrière de l’intéressée, reportez-vous à la chronique de La Femme-objet de Claude Mulot, disponible en Blu-ray chez Pulse Vidéo, en collaboration avec Vinegar Syndrome. Ces derniers continuent sur leur lancée et livrent non pas un, mais deux films avec la star du cinéma pornographique français, Il était une fois Marilyn Jess (1987) de Michel Baudricourt (alias Michel Caputo), également exploité sous le titre plus « explicite » Sodomies brûlantes, et Lingeries fines et perverses (1984) de Paul Kermann, aka Jean-François Davy, baptisé aussi Change de trou, ça fume. Si le second se perd un peu dans un « intellectualisme » de pacotille, le premier vaut franchement le coup (d’oeil et de rein), puisqu’il se focalise sur la belle Marilyn, qui se prépare alors à tirer…sa révérence, après dix ans de « labeur » et une bonne centaine d’opus au compteur.

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Test DVD / Enquête sur un monde solitaire, réalisé par Maxime Kermagoret

ENQUÊTE SUR UN MONDE SOLITAIRE réalisé par Maxime Kermagoret, disponible en DVD aux Éditions L’Harmattan.

Intervenants : Marine Rosset, Jean-Yves Péron, Josette Bahuon, Sylvain Le Meur, Isabelle Cavil, Patricia Arhuro, Fabien Le Guernevé, Nadine Thouvenin, Christophe Hautot…

Montage : Maxime Kermagoret

Musique : Maxime Kermagoret

Durée : 3h21 + 3h16

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Enquête sur un monde solitaire prend la forme d’une immense fresque sociologique sur l’isolement, qui se décline ici à tous les cas possibles ou presque : numérique, géographique, scolaire, familial, sexuel, économique, médical, générationnel… Qu’il soit rural, urbain ou insulaire. Les rencontres se sont déroulées entre mai 2018 et février 2020, principalement dans le Morbihan et le Finistère, pour des heures de confessions sur les naufrages de l’existence, mais aussi sur l’abnégation et le courage des aidants. Cet héroïsme modeste qui permet à une société de ne pas craquer totalement…

Nous avions découvert le cinéaste lorientais Maxime Kermagoret avec L’Eau douce qui coule dans mes veines, son second long métrage, après Destruction Massive. Produit en toute indépendance, tourné principalement avec une équipe bénévole, mais animé par un vrai désir de cinéma, ce drame psychologique en N&B s’avérait un difficile et complexe portrait de femme interprété par Elodie Vagalumni, une oeuvre souvent percutante, qui démontrait la maturité de son auteur-metteur en scène. Dans ce film, Céline, le personnage principal s’enfonçait dans la solitude (thème déjà central), à la recherche d’un emploi, n’éprouvait plus rien et tentait même de se suicider. Après cet échec, elle se voyait proposer de faire la lecture à un homme en train de vivre ses derniers jours. À son chevet, lisant de la poésie, Céline commençait à renaître. Nous voici rendu à Enquête sur un monde solitaire, film-documentaire fleuve de plus de six heures, divisé en deux volumes, le premier d’une durée de 3h21, 3h16 pour le deuxième. Un titanesque travail d’investigation, de rencontres, d’échanges, de partages, enregistrées pendant près de trois années, durant lesquelles Maxime Kermagoret s’est entretenu avec près de 80 personnes, entre les « aidants », autrement dit les acteurs de diverses associations caritatives (indispensables, les besoins étant toujours plus grands), mais aussi celles et ceux rongés par un mal, la solitude donc, mais qu’est-ce que la solitude ? Car si celle-ci était une feuille, ses nervures représenteraient différentes formes. À l’origine, le réalisateur devait se rendre sur l’île de Groix, dans le Morbihan, pour traiter de l’isolement géographique de ses quelques 2000 habitants. Très vite, Maxime Kermagoret décide d’étendre son récit à d’autres « formes » d’isolement. On peut aussi parler d’abandon, d’éloignement, de confinement (le tournage a d’ailleurs pris fin juste avant la première paralysie française des suites du COVID-19), de délaissement, d’enfermement, d’exclusion, de quarantaine, de réclusion, de retranchement, de séparation…La dépression, la violence faite aux femmes (ou les hommes victimes de violences physiques), le mal-logement, les (toutes) petites retraites, l’environnement professionnel, la phobie scolaire, les travailleurs pauvres, les mères en situation monoparentale et bien d’autres sujets sont abordés au cours de ce film passionnant, parfois dur forcément, mais parcouru par une chaleur humaine particulièrement contagieuse, un humanisme jamais forcé, sans aucun pathos, frontal, mais primordial, qui interpelle, qui laissera divers stigmates chez certains spectateurs et s’inscrira durablement dans nos mémoires.

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Test DVD / Mise en scène with Arthur Penn (Une conversation), réalisé par Amir Naderi

MISE EN SCÈNE WITH ARTHUR PENN (UNE CONVERSATION) (Mise en scène with Arthur Penn (a conversation)) réalisé par Amir Naderi, disponible en DVD le 1er mars 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Arthur Penn

Photographie : Amir Naderi

Durée : 6h

Date de sortie initiale : 2014

LE FILM

En 2002, le réalisateur iranien Amir Naderi, passionné par le travail d’Arthur Penn, entame avec celui un long entretien, qu’il enregistre chez le cinéaste au fil de multiples rendez-vous. A ce jour, jamais le public n’avait pu voir ces échanges, en dehors d’une version courte projetée il y a quelques années au Festival de Venise.

Jean-Pierre Vasseur, le grand manitou de Rimini Editions, a toujours eu une immense affection pour le cinéma d’Arthur Penn. Après le DVD de Georgia, les Blu-ray de Missouri Breaks et de Miracle en Alabama, sans oublier le combo consacré au merveilleux Alice’s Restaurant, l’éditeur propose cette pièce de résistance, qui trônera fièrement dans votre DVDthèque, Mise en scène with Arthur Penn (une conversation), un document exceptionnel présenté dans sa version intégrale de six heures ! Le dispositif est simple, en 2002, Arthur Penn, à l’aube de ses 80 ans, accepte de s’entretenir avec le réalisateur iranien Amir Naderi (Le Coureur, L’eau, le vent, la poussière), face caméra, seul, chez lui dans son appartement new-yorkais, regardant son interlocuteur droit dans les yeux. Enregistré sur plusieurs jours, parfois éloignés de quelques semaines, cette interview rétrospective aborde des sujets divers et variés, comme l’enfance du cinéaste, qui n’a cessé d’être ballotté entre son père et sa mère divorcés, sur son amour pour les femmes (qu’il mettra en valeur tout au long de son illustre carrière, sur scène comme au cinéma), sa passion pour Howard Hawks, George Stevens, John Ford, William Wyler, Joseph L. Mankiewicz, Orson Welles, Akira Kurosawa, Ingmar Bergman, Elia Kazan, Robert Bresson, Louis Malle, Jean-Luc Godard, François Truffaut, Claude Chabrol (la Nouvelle vague a été déterminante dans son approche du cinéma, notamment en ce qui concerne l’utilisation de la caméra comme moyen de raconter une histoire), Gregg Toland et Ghislain Cloquet (directeurs de la photographie), Federico Fellini, Roberto Rossellini, Martin Ritt, Robert Towne, Horton Foote, Jack Smight, Warren Beatty, Vittorio De Sica, Bernardo Bertolucci, George Sidney, Raoul Walsh Nicholas Ray, Fred Zinnemann, que ça soit pour leur travail et/ou pour leur personne, Arthur Penn ayant pu rencontrer certains de ces grands noms au fil de sa vie.

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Test DVD / A Star You Cannot Kill, réalisé David Darg & Price James

A STAR YOU CANNOT KILL (You Cannot Kill David Arquette) réalisé par David Darg & Price James, disponible en DVD le 6 octobre 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : David Arquette, Christina McLarty Arquette, Patricia Arquette, Rosanna Arquette, Richmond Arquette, Courteney Cox, Coco Arquette, Charlie Arquette…

Scénario : David Darg & Price James

Photographie : David Darg & Price James

Musique : Matt Glass & Dimiter Yordanov

Durée : 1h27

Année de sortie : 2020

LE FILM

En 2000, l’acteur David Arquette avait remporté, à l’occasion d’un tournage, et à la surprise générale, le titre de championnat du monde poids lourd de lutte. 20 ans plus tard, amoureux de ce sport, David Arquette a repris l’entraînement et écume les compétitions de lutte pour se faire un nom dans cet univers, qui après l’épisode controversé de 2000, l’a plutôt considéré comme un usurpateur, qui n’y avait pas sa place.

Quand on vous dit David Arquette, vous pensez à quel film ? Scream bien sûr ! D’accord. Ensuite ? Bah Scream 2 ! Moui, ok. Puis ? Euh…Scream 3 ? Ah oui, c’est vrai…Bon et puis ? Scream…4 ? Bon…on va peut-être s’arrêter là, même si certains cinéphiles pourront aussi citer l’excellent Arac Attack, les monstres à 8 pattes Eight Legged Freaks d’Ellory Elkayem et l’exceptionnel Bone Tomahawk de S. Craig Zahler que trop peu de personnes ont vu. Mais dans l’ensemble, le comédien est et restera probablement Dewey Riley, l’adjoint du shérif de Woodsboro, grand enfant, doux, timide et attachant, que le parodique Scary Movie a rendu zinzin, crade et libidineux. Vous voulez des nouvelles de David Arquette ? Alors précipitez-vous sur A Star You Cannot Kill ! En toute honnêteté, on pensait avoir affaire à un documenteur du style I’m Still Here (2010) de Casey Affleck, dans lequel on découvrait la prétendue nouvelle vie de rappeur de Joaquin Phoenix et sa descente aux enfers. Le film revenait sur l’enfance de Joaquin Phoenix, mais se focalisait principalement sur sa reconversion, partagée entre alcool et stupéfiants, son changement de carrière et sa déchéance. Le tout sous l’œil de la caméra de son beau-frère Casey Affleck. Pas de ça dans le film qui nous intéresse aujourd’hui, car tout ce qui est montré et tout ce qui est dit est vrai. Le 25 avril 2000, dans le cadre de la promotion du film Ready To Rumble de Brian Robbins, David Arquette remporte le Championnat du monde Poids-Lourd de la fédération de Catch World Championship Wrestling (WCW) en battant Jeff Jarrett, sans aucun entraînement. Cela a été considéré comme l’un des pires épisodes de cette fédération. Pour la suite de sa carrière sportive, il vous faudra découvrir cet incroyable documentaire, car il s’agit bien d’un véritable portrait intimiste, complètement dingue, surréaliste et surtout bouleversant.

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Test DVD / Dario Argento : Soupirs dans un corridor lointain, réalisé par Jean-Baptiste Thoret

DARIO ARGENTO – SOUPIRS DANS UN CORRIDOR LOINTAIN réalisé par Jean-Baptiste Thoret, disponible en DVD le 15 septembre 2020 chez Tamasa Diffusion.

Avec : Dario Argento

Image : Laurent Brunet

Musique : Jean-Baptiste Thoret

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Vingt ans séparent les deux parties de ce film portrait consacré à Dario Argento. Tourné à Turin puis à Rome entre 2000 et 2019, Soupirs dans un corridor lointain cale son pas sur l’un des cinéastes les plus marquants de ces quarante dernières années. Ses obsessions, son travail, ses souvenirs, ses hantises, son rapport à la ville éternelle, les blessures de l’Histoire italienne, et puis le temps qui passe…

Né en 1940, Dario Argento est un réalisateur italien devenu aujourd’hui incontournable pour les cinéphiles. Il s’est spécialisé au début de sa carrière dans le giallo, un genre qui mélange le cinéma policier, l’horreur et l’érotisme. Durant la période la plus riche de sa carrière, les années 1970-80, il entame sa fameuse « Trilogie des Enfers » avec Suspiria (1977), Inferno (1980) et qu’il achève en 2007 avec La Troisième mère La Terza madre. Il est aussi connu pour ses films d’horreur tels que Ténèbres – Tenebre (1982), Les Frissons de l’angoisseProfondo rosso (1975) ou encore Phenomena (1985).

Jean-Baptiste Thoret est un historien et critique de cinéma. Il s’est spécialisé dans le mouvement du Nouvel Hollywood et dans le cinéma italien des années 70. Il est l’auteur de plus d’une dizaine d’ouvrages sur le cinéma. Son documentaire commence par un extrait de film réalisé par Dario Argento, où Jean-Baptiste Thoret nous fait prendre conscience de son esthétisme et de son style singulier. Il n’y a aucun doute, le critique est un expert du cinéma du maître italien qu’il analyse depuis plusieurs décennies. Ses propos sont remplis d’admiration, c’est un défenseur de la première heure de ses films.

Dans la première moitié du documentaire, il s’agit d’un remontage d’images datant de 2000, où Jean-Baptiste Thoret avait pu assister au tournage du film Le Sang des innocents – Non ho sonno. Durant l’interview, Dario Argento parle de sa relation avec le cinéma et de ses débuts en tant que critique. Par la suite, il dévient scénariste notamment pour le film Il était une fois dans l’Ouest (1969) de Sergio Leone, une expérience qui le poussera à se lancer dans la mise en scène. D’ailleurs, Dario Argento se confie sur sa vision du métier de réalisateur et de l’importance de la narration. Les interviews sont entrecoupées par des images du tournage où l’on peut voir le cinéaste qui tente difficilement de faire comprendre à son équipe ce qu’il souhaite. Il semble complètement habité par son film, sur le plateau, rien d’autre que la réalisation ne compte.

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Test DVD / Mississippi Blues, réalisé par Bertrand Tavernier et Robert Parrish

MISSISSIPPI BLUES réalisé par Bertrand Tavernier et Robert Parrish, disponible en DVD depuis le 13 janvier 2012 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Bertrand Tavernier, Robert Parrish, William Ferris…

Scénario : Bertrand Tavernier, Robert Parrish

Photographie : Pierre-William Glenn

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 1983

LE FILM

D’un long périple sur les routes du « Vieux Sud » américain, les cinéastes Bertrand Tavernier et Robert Parrish ont ramené une moisson d’images pittoresques, hommage sensible à un pays qui, au-delà de ses propres mythes, est resté fidèle à lui-même. Des lieux qui inspirèrent William Faulkner à ceux qui virent gronder la révolte noire dans les années 60, les deux voyageurs n’ont pas hésité à se mêler aux populations locales, dans les églises, les « bars à blues » ou ailleurs…

Le passé n’est pas mort. Il n’est même pas encore passé.

William Faulkner.

Plus que les Etats-Unis, Bertrand Tavernier a toujours été fasciné par l’histoire du Sud du pays. En 1983, il décide de s’y rendre pour réaliser un de ses rêves, faire un voyage de six semaines à travers l’état du Mississippi, bordé à l’ouest par la Louisiane et l’Arkansas, au nord par le Tennessee, à l’est par l’Alabama et au sud par le golfe du Mexique. Avec une équipe réduite, mais aussi avec l’aide du réalisateur-scénariste Robert Parrish, Bertrand Tavernier traverse les routes et part à la rencontre d’hommes et de femmes, d’étudiants et d’hommes d’église, d’afro-américains et de blancs, de chômeurs et d’hommes de pouvoir. En résulte le fabuleux portrait d’un pays figé dans ses traditions, gangrené par le racisme, la suprématie des WASP, rongée par le manque de travail et la pauvreté. Mississippi Blues est un fabuleux film-documentaire, à travers lequel la musique, omniprésente, prend également une place importante et devient une complainte pour résister et survivre.

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