LES SOUS-DOUÉS PASSENT LE BAC réalisé par Claude Zidi, disponible le 26 février 2020 en DVD et Blu-ray chez Gaumont.
Acteurs : Daniel Auteuil, Michel Galabru, Maria Pacôme, Philippe Taccini, Hubert Deschamps, Raymond Bussières, Etienne Draber, Tonie Marshall, Féodor Atkine…
Scénario : Claude Zidi, Didier Kaminka, Michel Fabre
Photographie : Paul Bonis
Musique : Bob Brault
Durée : 1h32
Année de sortie : 1980
LE FILM
Bébél et ses petits camarades du Cours Louis XIV, sont réputés pour être des fainéants et d’invétérés farceurs. Leur lycée est même dernier du classement au baccalauréat avec 100% de recalés à l’examen ! Après une plaisanterie qui tourne mal, les trublions se retrouvent obligés d’obtenir leur bac à tout prix, tout en rusant et trichant, s’ils ne veulent pas finir en prison…
Pour des millions de spectateurs, y compris pour l’auteur de ces lignes qui considère d’ailleurs ce film comme un chef-d’oeuvre du genre, Les Sous-doués passent le Bac est devenu une comédie culte. Film bande dessinée par excellence, cette oeuvre géniale du grand Claude Zidi enfile les gags comme des perles sur un collier.
QUI DONC A VU MA BELLE ? (Has Anybody Seen My Gal ?) réalisé par Douglas Sirk, disponible le 28 janvier 2020 en DVD chez Elephant Films.
Acteurs : Piper Laurie, Rock Hudson, Charles Coburn, Gigi Perreau, Lynn Bari, William Reynolds, Larry Gates, Skip Homeier, Paul Harvey, Paul McVey, Gloria Holden, Frank Ferguson, Forrest Lewis…
Scénario : Joseph Hoffman d’après une histoire originale d’Eleanor H. Porter
Photographie : Clifford Stine
Musique : Herman Stein
Durée : 1h25
Année de sortie : 1952
LE FILM
Fin des années 1920. Âgé, Samuel Fulton se trouve sans héritier pour sa fortune colossale. Il décide de laisser tout ce qu’il possède aux enfants d’Harriet, son premier amour, qui avait refusé sa demande en mariage quand il était jeune, le jugeant trop pauvre. Mais celui-ci souhaite d’abord tester Harriet et sa famille : il se fait alors passer pour un artiste excentrique et s’installe chez eux…
En 1952, Douglas Sirk ne se repose pas sur ses lauriers et sa nouvelle comédie Qui donc a vu ma belle ?, toujours pour le compte des studios Universal, sort sur les écrans américains moins d’un mois après No Room for the Groom. Mettant en scène une nouvelle fois la pimpante Piper Laurie, il signe sa première collaboration avec le comédien Rock Hudson. Le générique change du tout au tout, le cinéaste allemand est désormais passé à la couleur, plus exactement au Technicolor (sublime photo de Clifford Stine), avec virtuosité. Le ton y est plus dramatique et acerbe que pour No room for the groom, même si le côté conte de fées de la première partie n’en donne pas l’air. Le cinéaste allemand ne l’a jamais nié, la comédie lui a servi de tremplin pour développer la face cachée de l’American Dream, pour critiquer les valeurs familiales de la bourgeoisie américaine et l’ambition.
AMERICAN GRAFFITI par George Lucas, disponible en combo Blu-ray/DVD le 21 janvier 2020 chez Rimini Editions
Acteurs : Richard Dreyfuss, Ron Howard, Paul Le Mat, Charles Martin Smith, Harrison Ford, Cindy Williams, Candy Clark, Mackenzie Phillips, Bo Hopkins, Kathleen Quinlan…
Scénario : George Lucas, Gloria Katz, Willard Huyck
Photographie : Jan D’Alquen, Ron Eveslage
Durée : 1h48
Date de sortie initiale : 1973
LE FILM
En 1962, Curt Henderson, Steve Bolander, Terry Fields et John Milner viennent de terminer le lycée et s’apprêtent à entrer à l’université. A la veille de la séparation, les quatre amis décident de profiter d’une dernière soirée en bonne compagnie et au fil de la nuit les groupes prennent une nouvelle forme.
Relatif succès critique, THX 1138 est timidement accueilli (euphémisme) par les spectateurs, même si le film rembourse finalement son petit budget de 800.000 dollars. Cependant, le premier long métrage de George Lucas avait conduit son producteur, Francis Ford Coppola, à réaliser Le Parrain pour le compte de la Paramount, afin de régler ses dettes. Tout cela conduit George Lucas à créer sa propre société de production, Lucasfilms, le cinéaste de 27 ans rêvant d’une totale indépendance. Le Parrain devient un immense succès mondial. Remis sur pied, Francis Ford Coppola met George Lucas au défi d’écrire et de mettre en scène une comédie, ou tout du moins un film plus « simple » et grand public que THX 1138. Après une mise en route difficile et quelques réécritures avec Willard Huyck et Gloria Katz, American Graffiti voit le jour. Comme THX 1138, le film est produit pour un budget très modeste de 750.000 dollars, tourné durant 28 jours, 28 nuits plutôt, avec un casting essentiellement composé d’inconnus ou d’acteurs venus du petit écran. A sa sortie en août 1973 et sans véritable soutien des studios Universal, American Graffiti devient rapidement un phénomène, au point de devenir l’un des films plus rentables de l’histoire du cinéma. George Lucas filme un moment suspendu, une nuit, une poignée de personnages arrivés à l’un des carrefours de leur vie respective, un pied encore dans l’enfance et donc de l’innocence, l’autre se dirigeant vers l’avenir et l’incertitude. American Graffiti est un film merveilleux, un chef d’oeuvre, sans doute le plus grand, le plus intimiste et le plus mélancolique de toute la carrière de son auteur.
NO ROOM FOR THE GROOM réalisé par Douglas Sirk, disponible le 28 janvier 2020 en DVD chez Elephant Films.
Acteurs : Tony Curtis, Piper Laurie, Don DeFore, Spring Byington, Lillian Bronson, Paul McVey, Stephen Chase, Lee Aaker, Jack Kelly, Frank Sully…
Scénario : Joseph Hoffman d’après le roman de Darwin L. Teilhet
Photographie : Clifford Stine
Musique : Frank Skinner
Durée : 1h19
Année de sortie : 1952
LE FILM
Le jeune Alvah s’enfuit à Las Vegas en compagnie de la fille de sa propriétaire et les deux tourtereaux se marient. Mais Alvah est malade et la nuit de noce sera pour plus tard… beaucoup plus tard en réalité, puisqu’il part combattre en Corée. Quand une permission lui permet de rejoindre son épouse, les choses ne vont guère mieux. Sa maison est investie par sa belle-famille, qui ignore encore tout du mariage…
Avant de devenir le maître incontesté du mélodrame dès 1954 avec des titres tels que All I Desire, Le Secret magnifique, Tout ce que le ciel permet, Demain est un autre jour, Le Temps d’aimer et le Temps de mourir, Mirage de la vie, le cinéaste allemand d’origine danoise Douglas Sirk (1897-1987), de son vrai nom Hans Detlef Sierck, faisait encore ses classes au sein des studios hollywoodiens. Avant de quitter l’Allemagne suite à la montée du nazisme, le cinéaste possédait déjà de nombreux succès derrière lui avec les drames Les Piliers de la société (1935) et Paramatta, bagne de femmes (1937). Installé aux Etats-Unis, Douglas Sirk reprend le travail à l’instar de ses compatriotes exilés et se plie aux volontés du studio Universal avec lequel il signe un contrat. Après le sublime drame aux allures de film policier Tempête sur la colline, le réalisateur s’essaye à la comédie dite de slapstick avec No Room for the Groom en 1952. Et c’est un enchantement. Magistralement mis en scène avec une énergie toujours aussi contagieuse près de 70 ans après, ce divertissement de haute volée est aussi l’un des premiers films en vedette de l’immense Tony Curtis, qui donne la réplique à la délicieuse Piper Laurie. Les deux comédiens en étaient d’ailleurs à leur troisième collaboration, après Le Voleur de Tanger – The Prince Who Was a Thief (1951) de Rudolph Maté et Le Fils d’Ali Baba – Son of Ali Baba (1952) de Kurt Neumann. S’ils allaient se donner la réplique pour la dernière fois dans Les Bolides de l’enfer – Johnny Dark (1954) de George Sherman, les deux acteurs pétillants prennent définitivement leur envol avec No Room for the Groom, fantastique comédie débridée, moderne, culottée, en plus d’être superbe à regarder.
DEPARDIEU PAR MOCKY, trois courts-métrages réalisés par Jean-Pierre Mocky, disponible en DVD le 10 décembre 2019 chez ESC Editions.
Acteurs : Gérard Depardieu, Pierre Richard, Philippe Duquesne, Prescillia Andreani, Emmanuel Nakach…
Scénario : Jean-Pierre Mocky
Musique : Vladimir Cosma
Durée : 20 minutes + 12 minutes + 24 minutes
Date de sortie initiale : 2015
LES COURTS-MÉTRAGES
Malgré leurs quarante ans d’amitié, Gérard Depardieu et Jean-Pierre Mocky n’avaient jamais collaboré avant 2015. les écrits d’Anton Tchekov les ont finalement réuni à travers trois courts-métrages, du moins pour les deux premiers. Un triptyque formidable monté sur le nom de l’acteur, mais dont le premier vaut aussi et surtout pour ses retrouvailles à l’écran avec l’immense Pierre Richard. Drôles, gentiment paillards, tournés dans de superbes décors naturels, ces petits films mettent en valeur le talent gargantuesque de Gérard Depardieu, qui semble prendre beaucoup de plaisir à porter ces mini-histoires. Enfin, c’est aussi l’occasion d’écouter les fabuleuses partitions du grand Vladimir Cosma
Agafia (2015-20’).
Diffusé dans le programme Histoires Courtes proposé par France Télévisions, Agafia réunit le duo Gérard Depardieu – Pierre Richard presque trente ans après les trois célèbres comédies de Francis Veber, La Chèvre (1981), Les Compères (1983) et Les Fugitifs (1986). Agafia est une jeune femme russe, qui, comme toutes les femmes de son village, tombe amoureuse d’un vagabond qui vit dans la forêt avec son ami. Tourné dans de superbes paysages naturels et marqué par la beauté d’Olga Korotyayeva, Agafia offre à ses deux têtes d’affiche l’occasion de réaliser de beaux numéros, même si l’on ne peut s’empêcher de trouver le film beaucoup trop court. Mais ne boudons pas notre plaisir, d’autant plus qu’Agafia est également empreint d’une douceur et d’une sensibilité que l’on avait souvent tendance à oublier chez Jean-Pierre Mocky.
TA GUEULE, JE T’AIME ! réalisé par Serge Korber, disponible en DVD depuis le 15 juillet 2016 chez LCJ Editions
Acteurs : Brigitte Lahaie, Henri Czarniak, Michèle Perello, Anne Libert, Pierre Danny, Jean-Loup Philippe, Anne Libert, France Lomay…
Scénario : Christian Watton
Photographie : Gérard Loubeau
Musique : Roger Candy
Durée : 1h16
Date de sortie initiale : 1980
LE FILM
À la suite d’un accident lors d’une promenade en voiture, Fanny et Marco se retrouvent dans la luxueuse maison de campagne d’Henry, le garagiste qui les a secourus mais qui est aussi un ancien copain de régiment de Marco. Tous les habitants de la maison, de la femme d’Henry au livreur de yaourt, en passant par le curé, sont obsédés par le sexe et chacun s’en donne à cœur joie.
Serge Korber (né en 1936), c’est avant tout le réalisateur du merveilleux Un idiot à Paris (1967), adapté du roman éponyme de René Fallet et sans doute le plus beau rôle de Jean Lefebvre au cinéma. Il y a aussi les deux collaborations avec Louis de Funès, L’Homme orchestre (1970) et Sur un arbre perché (1971), deux des pires films de Fufu. A la même période, Serge Korber met en scène quelques films pornographiques sous le pseudo de John Thomas, dans lesquels il fera tourner son acteur fétiche, Richard Darbois, devenu l’immense comédien de doublage que l’on connaît depuis plus de quarante ans. S’enchaîneront des œuvres aux titres fleuris tels que Hard Love (1975), A bout de sexe (1975), Dans la chaleur de Julie (1975), L’Essayeuse (1976), L’Odyssée de l’extase (1977) et Pornotissimo (1977). Pour Ta gueule, je t’aime !, John Thomas redevient Serge Korber, même s’il s’agit d’une comédie polissonne dans laquelle jouent les divines Cathy Stewart (Les Gourmandes de sexe, Bouches expertes), Brigitte Lahaie (la même année que Pénétrations méditerranéennes et Six Suédoises à la pompe), Michèle Perello (Prenez la queue comme tout le monde, Les Deux gouines), Anne Libert (Les Expériences érotiques de Frankenstein, Les Confidences érotiques d’un lit trop accueillant) et France Lomay (Vicieuses pour hommes seuls, Je suis une petite cochonne). Un beau programme en perspective ! Sauf que Ta gueule, je t’aime ! est en fait une comédie de boulevard avec quelques touches coquines qui ne vole pas bien haut. Enormément de longueurs, de lourdeurs et surtout un manque d’intérêt plombent constamment le film de Serge Korber. Demeure surtout Brigitte Lahaie, dont les costumes n’ont visiblement pas coûté bien cher, puisqu’en dehors d’une scène de repas la comédienne apparaît dans le plus simple appareil à chaque apparition, arborant seulement une paire de chaussures à talons hauts. C’est déjà ça de pris.
UNE JOURNÉE DE FOUS (The Dream Team) réalisé par Howard Zieff, disponible en DVD et Blu-ray le 21 janvier 2020 chez Rimini Editions
Acteurs : Michael Keaton, Christopher Lloyd, Peter Boyle, Stephen Furst, Dennis Boutsikaris, Lorraine Bracco, Philip Bosco, Milo O’Shea…
Scénario : Jon Connolly, David Loucka
Photographie : Adam Holender
Musique : David McHugh
Durée : 1h53
Date de sortie initiale : 1989
LE FILM
Le Dr Weitzman, psychiatre, décide d’emmener quatre de ses patients en balade à New York. Il y a là Billy, sujet à des accès de violence, Henry, schizophrène et paranoïaque, Albert, incapable de communiquer avec les autres, et Jack, qui croit être la réincarnation du Christ. Mais le médecin est victime d’une agression, et nos quatre énergumènes se trouvent livrés à eux-mêmes, dans une ville encore plus folle qu’eux.
Hit the road Jack and
don’t you come back No more, no more, no more, no more Hit
the road Jack and don’t you come back no more…
Méconnu, voire totalement inconnu en France, Une journée de fous – The Dream Team est pourtant un joyau de la comédie américaine de la fin des années 1980, réalisé par Howard Zieff (1927-2009), qui avait signé La Bidasse – Private Benjamin (1980) avec Goldie Hawn, et plus tard les deux volets de My Girl (1991 et 1994) avec Dan Aykroyd, Jamie Lee Curtis, Macaulay Culkin (pour le premier opus) et Anna Chlumsky. Sur un scénario coécrit par Jon Connolly (Eddie, avec Whoopy Goldberg) et David Loucka (La Maison au bout de la rue), le cinéaste dirige un quatuor de comédiens exceptionnels, Michael Keaton, Christopher Lloyd, Peter Boyle et Stephen Furst. Une journée de fous est une totale découverte, complètement passée inaperçue en France à sa sortie en septembre 1989.
WAXWORK réalisé par Anthony Hickox, disponible en combo Blu-ray/DVD chez Le Chat qui fume
Acteurs : Zach Galligan, Patrick Macnee, Joe Baker, David Warner, John Rhys-Davies, Jennifer Bassey, Deborah Foreman, Michelle Johnson, Dana Ashbrook, Miles O’Keeffe, Eric Brown…
Scénario : Anthony Hickox
Photographie : Gerry Lively
Musique : Roger Bellon
Durée : 1h37
Année de sortie : 1988
LE FILM
Un groupe d’adolescents est invité à visiter un curieux musée de cire qui expose de célèbres classiques de la littérature d’horreur. Au fur et à mesure ils vont se rendre compte que les sculptures de cire sont plus que de simples statues.
Premier long métrage du britannique Anthony Hickox (né en 1959), Waxwork est un vrai film culte. Comme l’indiquent les remerciements en fin de générique, le réalisateur vouait alors un culte aux œuvres de la Hammer, aux films de Dario Argento, George A. Romero, Joe Dante, John Landis, Steven Spielberg et de John Carpenter. Sorti en 1988, Waxwork est immédiatement devenu mythique auprès des spectateurs et un carton en VHS, à tel point que le film connaîtra une suite en 1992, Waxwork II : Perdus dans le temps – Waxwork II : Lost in Time. Mais pour l’heure, ce film fantastique emblématique des années 1980 reste un immense divertissement bourré d’imaginations, réalisé avec une passion contagieuse pour le cinéma et dont l’affrontement final contre les créatures ramenées à la vie demeure un des moments les plus foutraques et surtout les plus jouissifs du genre.
DEUX MOI réalisé par Cédric Klapisch, disponible en DVD et Blu-ray le 15 janvier 2020 chez Studiocanal
Acteurs : François Civil, Ana Girardot, Camille Cottin, François Berléand, Simon Abkarian, Eye Haidara, Rebecca Marder, Pierre Niney…
Scénario : Santiago Amigorena, Cédric Klapisch
Photographie : Élodie Tahtane
Musique : Loïc Dury, Christophe Minck
Durée : 1h50
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
Rémy et Mélanie ont trente ans et vivent dans le même quartier à Paris. Elle multiplie les rendez-vous ratés sur les réseaux sociaux pendant qu’il peine à faire une rencontre. Tous les deux victimes de cette solitude des grandes villes, à l’époque hyper connectée où l’on pense pourtant que se rencontrer devrait être plus simple… Deux individus, deux parcours. Sans le savoir, ils empruntent deux routes qui les mèneront dans une même direction… celle d’une histoire amour ?
Treizième long métrage de Cédric Klapisch, Deux moi marque le comeback du réalisateur dans sa chère capitale. Après New York dans Casse-tête chinois (2013) et la Bourgogne dans Ce qui nous lie (2017), le cinéaste a décidé de filmer à nouveau la Ville lumière et ses habitants comme il a toujours su le faire. On y retrouve les petits quartiers oubliés de Paris comme à l’époque de Chacun cherche son chat (1996) où Cédric Klapisch filmait le XIe arrondissement, même si Deux moi se partage essentiellement entre le XVIIIe et le XIXe, dans le quartier de la Chapelle-Marx Dormoy ou près du boulevard Macdonald. Un vrai retour aux sources très réussi pour cette chronique à la fois dramatique et poétique, douce-amère, ultra-sensible sur la solitude dans les grandes villes, où rayonne le couple vedette Ana Girardot et François Civil, déjà présents à l’affiche de Ce qui nous lie.
TENUE DE SOIRÉE réalisé par Bertrand Blier, disponible en Blu-ray le 1er janvier 2020 chez Studiocanal
Acteurs : Michel Blanc, Gérard Depardieu, Miou-Miou, Bruno Cremer, Michel Creton, Jean-François Stévenin, Mylène Demongeot, Jean-Pierre Marielle…
Scénario : Bertrand Blier
Photographie : Jean Penzer
Musique : Serge Gainsbourg
Durée : 1h24
Date de sortie initiale : 1986
LE FILM
Antoine est amoureux de la froide Monique qui le rabroue en permanence. Alors Antoine confie son désespoir à son copain Bob qui l’écoute avec beaucoup d’intérêt, car il est amoureux d’Antoine. C’est ainsi que débute cette histoire d’amour…
Regarde-toi dans mes
yeux, tu vas te trouver sublime.
Quand on visionne Tenue de soirée, on ne peut s’empêcher de trouver impressionnante toute cette poésie de chaque instant, que ces répliques crues renferment une immense sensibilité, et surtout que Bertrand Blier livre de fabuleux portraits de marginaux solitaires, furieusement en manque d’amour et de tendresse. Aujourd’hui, il serait impensable voire carrément impossible de refaire un film comme Tenue de soirée, « PUTAIN DE FILM ! », comme le scandait l’affiche d’exploitation. Enorme succès populaire en avril 1986 avec près de 3,2 millions de spectateurs, ce qui le place en seconde position dans le top du réalisateur derrière les 5,7 millions d’entrées des Valseuses en 1974, Tenue de soirée est une chronique amoureuse, mais aussi un drame psychologique et social, une comédie de mœurs comme pouvait l’être La Grande Bouffe (1973) de Marco Ferreri. Là où ce dernier avait fait scandale (euphémisme) au Festival de Cannes, le film de Bertrand Blier enthousiasmait alors la Croisette. Michel Blanc se voyait récompenser du Prix d’interprétation masculine, ex aequo avec Bob Hoskins pour Mona Lisa de Neil Jordan, par le Président du jury Sydney Pollack. Plus de trente ans après sa sortie, Tenue de soirée n’a absolument rien perdu de sa verve (et de sa verge), fait toujours grincer les dents et embarque les spectateurs pour un rollercoaster d’émotions sur un rythme effréné, de très belles images signées Jean Penzer et la musique balancée de Serge Gainsbourg (sa dernière pour le cinéma), où l’on reste pantois d’admiration pour le magnifique trio d’acteurs et les dialogues exceptionnels.