Test Blu-ray / Faut pas jouer avec les vierges – Zenabel, réalisé par Ruggero Deodato

FAUT PAS JOUER AVEC LES VIERGES (Zenabel) réalisé par Ruggero Deodato, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Lucretia Love, John Ireland, Lionel Stander, Nicola Mauro Parenti, Fiorenzo Fiorentini, Elisa Mainardi, Luigi Leoni, Ignazio Leone…

Scénario : Gino Capone, Ruggero Deodato & Antonio Racioppi

Photographie : Roberto Reale

Musique : Bruno Nicolai

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1969

LE FILM

Une jeune femme nommée Zenabel découvre que son père a été un riche Espagnol tué par l’impitoyable don Alonso qui lui a volé son titre de noblesse. Elle décide alors de réunir ses amis pour réclamer son titre et combattre l’imposteur.

Zenabel – Davanti a lei tremavano tutti gli uomini ou plus connu en France sous le titre Faut pas jouer avec les vierges, est le sixième long-métrage réalisé par Ruggero Deodato (né en 1939). Agé de 29 ans, le jeune homme affichait alors un palmarès impressionnant en tant qu’assistant-réalisateur auprès de Roberto Rossellini, Sergio Corbucci, Antonio Margheriti, Riccardo Freda et Mauro Bolognini. Un C.V. spectaculaire qui a permis à Ruggero Deodato de passer lui-même derrière la caméra pour Gungala, la panthère nue Gungala la pantera nuda, en remplacement de Romano Ferrara. Utilisant à cette époque le pseudo de Roger Rockfeller, Ruggero Deodato fait preuve d’un réel savoir-faire derrière la caméra pour Zenabel, comme il le fera pour ses six longs-métrages mis en scène en l’espace d’à peine deux ans, dont Phénoménal et le trésor de Toutânkhamon Fenomenal e il tesoro di Tutankamen. Si l’on devait résumer Zenabel en un mot, ce serait bordélique. Mais n’y voyez rien de péjoratif, bien au contraire, car l’oeuvre de Ruggero Deodato transpire d’amour pour le cinéma et le divertissement populaire. Si « tous les hommes tremblaient devant elle » comme l’indique le sous-titre original, les spectateurs se laisseront volontiers embarquer aux côtés de cette héroïne aux cheveux flamboyants, interprétée par Lucretia Love (L’Assassin a réservé 9 fauteuils de Giuseppe Bennati, Les Amazones font l’amour et la guerre d’Alfonson Brescia), bad-ass, sexy et qui en fait voir de toutes les couleurs à la gent masculine.

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Test Blu-ray / Le Sens de la famille, réalisé par Jean-Patrick Benes

LE SENS DE LA FAMILLE réalisé par Jean-Patrick Benes, disponible en Blu-ray le 3 novembre 2021 chez Gaumont.

Acteurs : Alexandra Lamy, Franck Dubosc, Christiane Millet, Rose de Kervenoaël, Mathilde Roehrich, Nils Othenin-Girard, Artus, Jackie Berroyer…

Scénario : Jean-Patrick Benes, Antoine Gandaubert, Fabrice Goldstein & Antoine Rein

Photographie : Gilles Porte

Musique : Christophe Julien

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Un matin, les Morel se réveillent avec un gros problème. Ils découvrent que l’esprit de chacun est coincé dans le corps d’un autre membre de la famille ! Chacha, 6 ans, est dans le corps de Papa, Papa dans le corps de son ado de fils, le fils dans le corps de la grande sœur, la grande sœur dans le corps de la mère, et la mère dans le corps de Chacha…. Vous n’avez pas suivi ? Eux non plus. Et ce n’est que le début.

A l’occasion de la sortie récente de l’excellent Freaky de Christopher Landon, nous évoquions le body-swap au cinéma, autrement dit l’échange de corps entre deux personnages. Si cette astuce a largement inspiré le cinéma américain, la France s’en est aussi emparée à plusieurs reprises. Ainsi, Patrick Schulmann avec Rendez-moi ma peau… (1980), Bruno Chiche avec L’un dans l’autre (2017) et François Dupeyron avec La Machine (1994) se sont essayés, avec plus ou moins de réussite d’ailleurs, à ce truc toujours très efficace, tant du point comique pour les deux premiers, que dramatique, voire foncièrement inquiétant pour le troisième. Le Sens de la famille de Jean-Patrick Benes découle forcément de LA référence en la matière, Un vendredi dingue, dingue, dingue Freaky Friday de Gary Nelson (1976) avec Barbara Harris et Jodie Foster, film culte qui avait connu un remake très réussi, Freaky Friday : Dans la peau de ma mère (2003) avec Jamie Lee Curtis et Lindsay Lohan. Dans le film de Jean-Patrick Benes, ce sont – comme son titre l’indique – plusieurs membres d’une même famille qui du jour au lendemain vont se retrouver dans la peau de l’autre, le père dans celui de sa petite fille de cinq ans, le frère dans celui de sa sœur et l’on tient à préciser que cette famille ne vient pas du Nord ! Un peu d’humour ne fait jamais de mal. Le Sens de la famille est une comédie plutôt sympathique, qui n’exploite sans doute pas toutes les possibilités de son postulat de départ et qui ne sait plus trop où aller dans la seconde partie, mais qui contient son lot de quiproquos amusants. Franck Dubosc et Alexandra Lamy, qui se retrouvent à l’écran après le rigolo Bis (2015) de Dominique Farrugia et surtout le génial Tout le monde debout (premier long-métrage réalisé par le comédien) y sont entre autres brillants, tout comme le reste du casting. Bref, un bon moment.

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Test Blu-ray / Présidents, réalisé par Anne Fontaine

PRÉSIDENTS réalisé par Anne Fontaine, disponible en DVD et Blu-ray le 3 novembre 2021 chez Universal Pictures France.

Acteurs : Jean Dujardin, Grégory Gadebois, Pascale Arbillot, Doria Tillier, Jean-Charles Clichet, Pierre Lottin, Jean-Michel Lahmi, Roxane Bret, Denis Podalydès…

Scénario : Anne Fontaine

Photographie : Yves Angelo

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Nicolas, un ancien président de la République, supporte mal l’arrêt de sa vie politique. Les circonstances lui permettent d’espérer un retour sur le devant de la scène. Mais il lui faut un allié. Nicolas va donc partir en Corrèze, pour convaincre François, un autre ancien président (qui, lui, coule une retraite heureuse à la campagne) de faire équipe avec lui. François se pique au jeu, tandis que Nicolas découvre que le bonheur n’est peut-être pas là où il croyait… Et leurs compagnes respectives, elles, vont bientôt se mettre de la partie.

Nous avions laissé Anne Fontaine il y a peu de temps avec Police, que nous avions défendu à sa sortie en Blu-ray en début d’année. Revoilà déjà la réalisatrice, qui nous livre cette fois une comédie, une fantaisie, une fable inattendue puisqu’elle prend pour protagonistes Nicolas (Sarkozy) et François (Hollande), respectivement interprétés par Jean Dujardin et Grégory Gadebois. Si l’on ne savait pas trop comment accueillir le 18e long-métrage de la cinéaste, né pendant le premier confinement lié à la pandémie de Covid-19, on est très vite cueillis par l’excellence des comédiens, qui ont l’air de prendre beaucoup de plaisir à se donner la réplique. Une fois accepté cet étonnant postulat et ces partis-pris pour le moins originaux, Présidents s’avère un divertissement très sympa, un peu pépère certes, mais léger, drôle et intelligent, bien écrit et aux dialogues tordants. On en demandait pas plus et on est au final bien servi.

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Test Blu-ray / Freaky, réalisé par Christopher Landon

FREAKY réalisé par Christopher Landon disponible en DVD et Blu-ray le 20 octobre 2021 chez Universal Pictures France

Acteurs : Vince Vaughn, Kathryn Newton, Celeste O’Connor, Misha Osherovich, Emily Holder, Nicholas Stargel, Kelly Lamor Wilson, Mitchell Hoog…

Scénario : Michael Kennedy & Christopher Landon

Photographie : Laurie Rose

Musique : Bear McCreary

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Pas très sûre d’elle, Millie Kessler, 17 ans, tente de se faire remarquer le moins possible au lycée et de s’endurcir face aux sarcasmes des élèves les plus populaires. Jusqu’au jour où elle croise la route du Boucher, terrifiant tueur en série de la ville : sous l’effet du mystérieux poignard de l’assassin, Millie et son assaillant se retrouvent chacun dans le corps de l’autre ! La jeune fille ne dispose désormais que de 24 heures pour récupérer son corps – passé ce délai, elle restera coincée dans la peau d’un psychopathe de 50 ans ! Avec ses fidèles amis Nyla et Joshua, elle se lance dans une course contre-la-montre pour inverser le sort. Sauf qu’elle a le physique d’un tueur activement recherché par la police, tandis que le Boucher, lui, s’aperçoit que ressembler à une adolescente au visage angélique est une couverture idéale pour commettre son carnage.

Revoilà Christopher Landon, fils du célèbre Michael (La Petite maison dans la prairie, Les Routes du paradis tout ça…), né en 1975, tout d’abord scénariste chez Larry Clark (Another Day in Paradise, 1998), D.J. Caruso (Paranoïak Disturbia, 2007), ainsi que sur les opus 2,3 et 4 de la franchise Paranormal Activity. Il passe derrière la caméra au début des années 2010, puis écrit et réalise Paranormal Activity: The Marked Ones, spin off de la saga, en 2014. L’année suivante, il met en scène Manuel de survie à l’apocalypse zombie Scouts Guide to the Zombie Apocalypse, inédit en France, dans lequel il mixe l’horreur et la comédie. Jason Blum, grand manitou de Paranormal Activity, lui laisse alors carte blanche pour Happy Birthdead Happy Death Day, mélange singulier de Scream de Wes Craven et Un jour sans fin The Groundhog Day d’Harold Ramis. Produit pour cinq millions de dollars, le film en rapporte près de 120 millions à travers le monde et attire même plus d’un demi-million de spectateurs français dans les salles. Une suite est rapidement mise en chantier, qui ne connaîtra pas le même engouement en rapportant la moitié de ce qu’avait rapporté le premier, mais qui sera tout de même très largement rentable. Christopher Landon surfe sur ce qui avait fait le triomphe d’Happy Birthdead, autrement dit combiner le slasher et le fantastique, pour son dernier long-métrage en date, Freaky. Ce que l’on appelle le Body Swap a déjà moult fois inspiré le cinéma. On peut citer en vrac, Échange standard The Change-Up (2011) de David Dobkin, Femme et Mari Moglie et Marito (2018) de Simone Godano, Freaky Friday Dans la peau de ma mère (2003) de Mark Waters (remake d’Un vendredi dingue, dingue, dingue de Gary Nelson), L’un dans l’autre (2017) de Bruno Chiche, Rendez-moi ma peau… (1980) de Patrick Schulmann, La Machine (1994) de François Dupeyron et même dernièrement Le Sens de la famille de Jean-Patrick Benes. Big (1988) de Penny Marshall n’entre pas dans cette catégorie, puisque le personnage principal se réveillait dans son propre corps, plus vieux de vingt ans. Il existe toutefois moult combinaisons possibles. Dans Freaky, l’esprit d’un serial killer quasi-invulnérable se retrouve dans le corps d’une jeune adolescente mal dans sa peau qu’il tentait alors de tuer au moyen d’une dague aztèque envoûtée. Avec son sixième film, Christopher Landon livre un savoureux divertissement, à la fois hilarant grâce à la prestation hors normes de Vince Vaughn, aussi parfait en monstre sanguinaire qu’en jeune femme enfermée dans le corps d’une armoire à glace, que gore avec certaines séquences que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Une réussite de plus pour ce cinéaste qui nous embarque à nouveau pour un ride à la folie contagieuse.

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Test Blu-ray / Willy’s Wonderland, réalisé par Kevin Lewis

WILLY’S WONDERLAND réalisé par Kevin Lewis, disponible en DVD et Blu-ray le 2 novembre 2021 chez Program Store.

Acteurs : Nicolas Cage, Emily Tosta, Beth Grant, Ric Reitz, Chris Warner, Kai Kadlec, Caylee Cowan, Jonathan Mercedes…

Scénario : G.O. Parsons

Photographie : David Newbert

Musique : Émoi

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Un mystérieux vagabond accepte un travail de concierge dans un parc d’attractions pour enfants abandonné, appelé Willy’s Wonderland. Il va découvrir qu’il est pris au piège et qu’il a été désigné comme sacrifice humain pour d’étranges créatures. Le parc se transforme alors en cauchemar vivant peuplé d’animatroniques possédés par des démons…

Ceux qui nous lisent savent à quel point nous vouons un culte à Nicolas Cage. Ces dernières années, nous avons passé en revue USS Indianapolis de Mario Van Peebles, Dog Eat Dog de Paul Schrader, Vengeance de Johnny Martin, Arsenal de Steven C. Miller, Usurpation de Jonathan Baker, Code 211 de York Alec Shackleton, Grand Isle, piège mortel de Stephen S. Campanelli, Froide vengeance de Shawn Ku, Running with the Devil de Jason Cabell, Kill Chain de Ken Sanzel, Primal de Nick Powell et Jiu Jitsu de Dimitri Logothetis. Il ne chôme pas le Nicky et nous donne toujours de quoi nous sustenter. Et croyez-le ou non, la plupart de ces DTV sont très recommandables, le comédien rappelant qu’on peut encore compter sur lui et qu’il s’investira totalement même dans les productions les plus fauchées ou improbables. C’est ce qu’on appelle le génie. Revoyez Army of One de Larry Charles, Mandy de Panos Cosmatos et Color Out of Space de Richard Stanley, ses prestations y sont complètement hallucinantes. Alors que Pig de Michael Sarnoski, porté par des critiques élogieuses, est actuellement dans les salles et que Prisoners of the Ghostland de Sion Sono se fait attendre en France, Nicolas Cage se retrouve cette fois enfermé dans un parc d’attractions quelque peu délabré et y affronte les mascottes du parc qui ont décidé de prendre vie et la mauvaise idée de s’en prendre à lui. Tenant grâce à des boissons énergétiques Punch Pop qu’il prend à heure fixe, notre héros, que rien ni personne ne semble impressionner, va passer une folle nuit et ce pour notre plus grand plaisir. Willy’s Wonderland est un savoureux divertissement, un poil redondant certes, mais ô combien jouissif, dans lequel notre Nicky Cage est «iconisé » à chaque instant. Cela faisait d’ailleurs bien longtemps que ce dernier n’avait pas été aussi bien filmé et l’on sent constamment l’amour que lui porte le réalisateur Kevin Lewis. Bref, vous cherchez un gros délire assumé, un mélange d’horreur liant le sang et l’huile et d’humour frappadingue ? Alors précipitez-vous sur Willy’s Wonderland, chaînon manquant entre Jeu d’enfant – Child’s Play et La Nuit au musée – Night at the Museum !

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Test Blu-ray / Ripoux contre Ripoux, réalisé par Claude Zidi

RIPOUX CONTRE RIPOUX réalisé par Claude Zidi, disponible en Blu-ray le 6 octobre 2021 chez Gaumont.

Acteurs : Philippe Noiret, Thierry Lhermitte, Guy Marchand, Jean-Pierre Castaldi, Grace De Capitani, Line Renaud, Michel Aumont, Jean-Claude Brialy, Jean Benguigui…

Scénario : Claude Zidi, Didier Kaminka & Simon Michaël

Photographie : Jean-Jacques Tarbès

Musique : Francis Lai

Durée : 1h46

Date de sortie initiale : 1990

LE FILM

René et François sont maintenant associés dans les trafics du quartier dont ils sont les inspecteurs. Mais François veut préparer le concours de commissaire. À la suite d’un malentendu, alors que François tentait justement de se racheter une conduite, les deux compères sont suspendus. Leurs remplaçants s’avèrent encore plus « ripoux » que leurs prédécesseurs…

Depuis le triomphe des Ripoux, les films suivants de Claude Zidi n’ont pas rencontré le même engouement. Les Rois du gag (1,5 million d’entrées), Association de malfaiteurs (1,2 million) et Deux (330.000 spectateurs) marquent le creux de la vague pour le cinéaste, surtout ce dernier avec lequel il souhaitait aborder un autre genre, celui du drame romantique. Mais la sauce n’a pas pris. Avec l’aide de son scénariste Simon Michaël, Claude Zidi planche alors sur un projet d’adaptation des Ripoux pour la télévision. Finalement, à la fin des années 1980, TF1 laisse tomber ce projet, mais le réalisateur souhaite tout de même retrouver René et François, d’autant plus que Les Ripoux demeure son dernier grand succès populaire. Il décide de reprendre deux des histoires écrites préalablement pour des épisodes de 50 minutes de la série télévisée, afin de les transformer en un scénario, dans l’idée d’en faire un nouveau long métrage. Selon Claude Zidi, afin de rester cohérente avec le superbe épilogue du premier volet, cette suite est supposée se dérouler pendant l’intrigue du premier opus. C’est en réalité une échappatoire pour que le metteur en scène puisse mettre en route Ripoux contre ripoux, car si l’on se fie à cette déclaration, le film contient son lot d’incohérences. Ceci est une autre histoire, la production est lancée.

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Test Blu-ray / Les Ripoux, réalisé par Claude Zidi

LES RIPOUX réalisé par Claude Zidi, disponible en Blu-ray le 6 octobre 2021 chez Gaumont.

Acteurs : Philippe Noiret, Thierry Lhermitte, Régine, Grace De Capitani, Claude Brosset, Albert Simono, Julien Guiomar, Henri Attal…

Scénario : Claude Zidi, Didier Kaminka & Simon Michaël

Photographie : Jean-Jacques Tarbès

Musique : Francis Lai

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

René est inspecteur de police dans le 18ème arrondissement de Paris. Depuis des années, il tient son quartier à coups de combines. François jeune inspecteur fraîchement diplômé et droit comme la justice est le nouveau partenaire de René. La cohabitation s’annonce difficile…

Les Ripoux est considéré à juste titre comme étant le sommet de la carrière de Claude Zidi : près de 6 millions d’entrées (sur 60 semaines d’exploitation !), récompensé par le César du meilleur réalisateur, du meilleur film, du meilleur montage, porté par une critique positive qui jusque-là échappait au cinéaste et un bouche-à-oreille exceptionnel. Un succès, un triomphe populaire qui entraîna également deux suites tardives, Ripoux contre ripoux (1990) et Ripoux 3 (2003). Pour son quinzième long-métrage, Claude Zidi, dont Banzaï venait de pulvériser le box-office, s’appuie sur un scénario plus « classique » que d’habitude, coécrit avec Simon Michaël, ancien officier de police judiciaire qui apporte son vécu, son dialecte, ses souvenirs. C’est sans doute pour cela que Les Ripoux demeure authentique, même si les années ont passé et que la délinquance a évolué. Témoin de son temps, le film de Claude Zidi décrit admirablement la vie du 18e arrondissement, ses arnaques, sa vivacité, ses habitants, ses bruits, son fourmillement. Rien que l’affiche signée Patrick Claeys est déjà inoubliable.

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Test Blu-ray / Arrête ou ma mère va tirer, réalisé par Roger Spottiswoode

ARRÊTE OU MA MÈRE VA TIRER (Stop ! Or My Mom Will Shoot) réalisé par Roger Spottiswoode, disponible en DVD, Blu-ray et combo Blu-ray + DVD chez Elephant Films.

Acteurs : Sylvester Stallone, Estelle Getty, JoBeth Williams, Roger Rees, Martin Ferrero, Gailard Sartain, John Wesley, Al Fann…

Scénario : Blake Snyder, William Osborne & William Davies

Photographie : Frank Tidy

Musique : Alan Silvestri

Durée : 1h27

Date de sortie initiale: 1992

LE FILM

Joe Bomowski est un officier de la police de Los Angeles. Bourru, il n’hésite jamais à faire usage de la force pour arriver à ses fins. Mais tout va se compliquer pour lui : sa supérieure hiérarchique, avec laquelle il entretient une liaison, le quitte et Tutti, sa vieille mère maladroite, débarque pour une visite impromptue. Quand cette dernière est témoin d’un meurtre, Joe va devoir résoudre une affaire tout en ayant sa mère dans les pattes…

C’est marrant comme avec les années on peut devenir indulgent. Il y a une vingtaine d’années, l’auteur de ces mots avait écrit à propos d’Arrête ou ma mère va tirer : « Sylvester Stallone s’essaie à la comédie : non, cela ne lui va pas du tout… Le film est lourd, lent, naze… une tache malheureusement indélébile dans la filmographie de Sly, qu’est-il allé faire dans cette galère ? Et croyait-il vraiment qu’on y embarquerait à ses côtés ? Si oui, il ne doit pas être bien intelligent, le garçon… ». Aujourd’hui, beaucoup de ceux qui critiquaient ce film le regardent avec plus de tendresse. Pourquoi ce revirement ? Sûrement par nostalgie, ou en raison du niveau foncièrement outrancier de la comédie contemporaine. Évidemment qu’Arrête ou ma mère va tirer n’est pas « bon » en soi, mais il est constamment animé par une bonne humeur finalement contagieuse et l’on régresse volontiers devant ces petites 90 minutes. Pour la petite histoire, si Sylvester Stallone aurait accepté de faire ce film, ce serait en raison de sa rivalité avec Arnold Schwarzenegger. Ce dernier, trouvant le scénario très mauvais, avait laissé entendre par voie de presse qu’il était très intéressé par ce projet. Demandant exprès une somme d’argent conséquente, le tronc autrichien voit les producteurs le remercier pour aller présenter Stop ! Or My Mom Will Shoot à son concurrent direct, Sylvester Stallone, qui bien sûr avait entendu dire que le Tronc Autrichien était sur le point de s’engager. Cela n’a pas raté, Sly signe pour cette comédie, peut-être même sans lire le script, tandis que Schwarzy devait se marrer entre deux taffes de cigare. Cela n’empêchera pas Sly de faire un clin d’oeil à son adversaire en évoquant Terminator au détour d’une réplique. Toujours est-il qu’Arrête ma mère va tirer est un petit plaisir (ne dites pas « coupable », car il serait temps s’assumer vos goûts et de laisser tomber cette expression qui ne veut rien dire) de cinéphage, devant lequel on ne peut pas s’abstenir de se marrer trente ans après.

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Test Blu-ray / L’Été prochain, réalisé par Nadine Trintignant

L’ÉTÉ PROCHAIN réalisé par Nadine Trintignant, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 16 juin 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Philippe Noiret, Claudia Cardinale, Fanny Ardant, Jean-Louis Trintignant, Marie Trintignant, Jérôme Anger, Pierre-Loup Rajot, Judith Godrèche…

Scénario : Nadine Trintignant

Photographie : William Lubtchansky

Musique : Philippe Sarde

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 1985

LE FILM

Jeanne et Édouard Séverin partagent avec leurs six enfants un chalet dans les Alpes du Sud. Dino, une de leurs filles, décoratrice de profession, a pour compagnon un dramaturge, Paul, qui traverse une crise d’inspiration, qu’il ne résiste pas à lui faire partager et dont la jalousie maladive est de surcroît bien difficile à supporter. Quant à Sidonie, le couple qu’elle forme avec Jude, comme elle un brillant jeune pianiste, présente toutes les apparences d’une association harmonieuse et heureuse. Pour sa part, Édouard semble ne pas douter qu’il est un mari idéal et un père irréprochable. Il a pourtant de nombreuses aventures.

Regardez un peu cette affiche : Philippe Noiret, Claudia Cardinale, Jean-Louis Trintignant, Fanny Ardant, Marie Trintignant, ainsi que Christian et Serge Marquand. Ils sont tous réunis pour le septième long-métrage écrit et réalisé par Nadine Trintignant, qui fait donc tourner son époux, sa fille et ses deux frères pour un film forcément très personnel, L’Été prochain. Cinq ans après Premier voyage, la cinéaste faisait son retour au cinéma après avoir signé un documentaire sur le compositeur et homme politique grec Míkis Theodorákis (Z de Costa-Gavras, Zorba le grec de Michael Cacoyannis, Serpico de Sidney Lumet), en s’entourant une fois de plus des siens. L’Été prochain est avec Ça n’arrive qu’aux autres (1971) l’un des plus grands succès de Nadine Trintignant. Certes, cette comédie-dramatique n’a pas cassé la baraque au box-office à sa sortie avec 368.000 spectateurs en janvier 1985, où elle devait faire face à Train d’enfer de Roger Hanin, À nous les garçons de Michel Lang et même le Kaos des frères Taviani, mais a su tirer son épingle du jeu grâce à son fabuleux casting. Aujourd’hui, L’Été prochain demeure complètement méconnu, mais vaut assurément qu’on s’y attarde, rien pour admirer ses fabuleux comédiens, tous visiblement ravis de se donner la réplique.

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Test Blu-ray / Les Arnaud, réalisé par Léo Joannon

LES ARNAUD réalisé par Léo Joannon, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 20 mai 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Bourvil, Salvatore Adamo, Christine Delaroche, Gérard Croce, Alain Doutey, Xavier Fonty, Gisèle Grandpré, Suzanne Courtal…

Scénario : Léo Joannon & Jacques Robert

Photographie : Willy Faktorovitch

Musique : Franck Pourcel

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1967

LE FILM

Henri Arnaud, juge au tribunal pour enfants d’Aix-en-Provence, est connu pour sa clémence envers les jeunes délinquants. Au cours d’un procès, il fait la connaissance d’un étudiant en droit, André Arnaud qui est aussi son homonyme. Ce dernier est orphelin et ne peut poursuivre ses études que grâce à l’aide financière de son oncle, un simple ouvrier. Mais celui-ci meurt dans un accident de travail et André, qui a besoin d’argent, accepte les avances de Josseron, un antiquaire homosexuel…

Quasiment un an après le triomphe de La Grande vadrouille, Bourvil faisait son retour au cinéma avec Les Arnaud, l’ultime long-métrage du réalisateur Léo Joannon (1904-1969). Complètement oublié aujourd’hui, ce dernier, également scénariste et producteur a quand même tourné plus d’une trentaine de films et dirigé les plus grands, Pauline Carton, Simone Simon, Danielle Darrieux, Arletty, Raimu, Pierre Brasseur, Pierre Fresnay, Edwige Feuillère, Jules Berry, Annie Girardot, Fernandel, Jean Rochefort et même Laurel & Hardy ! Réputé pour sa nervosité et même son mauvais caractère, Léo Joannon s’est aussi fait un nom durant l’Occupation allemande, en oeuvrant pour la société de production Continental, créée par Joseph Goebbels, époque durant laquelle il n’hésite pas à menacer son collègue Raymond Bernard, de le dénoncer lui et sa famille juive, s’il n’obtient pas l’obtention de certains scénarios. Un peu plus tard, il se rallie au régime de Vichy, ce qui lui vaudra d’être écarté de la profession à la Libération, pour une durée de cinq ans. Puis, il reprend tranquillement ses activités de cinéaste, où à travers ses films il traitera notamment des thèmes de la rédemption. Natif d’Aix-en-Provence, il y tourne son dernier opus, Les Arnaud, pour lequel il réunit un duo inattendu, Bourvil donc, et surtout Salvatore Adamo, âgé de 23 ans, vedette de la chanson dont le succès a été fulgurant depuis 1963. Étonnant de voir l’interprète de Tombe la neige, Vous permettez, Monsieur ? et Mes mains sur tes hanches jouer un étudiant en droit, qui durant sa quatrième année tue un antiquaire qui voulait abuser de lui. Léo Joannon joue sur ce décalage, un jeune homme bien sous tous rapports, qui du jour au lendemain devient malgré lui un meurtrier. Si Adamo s’en tire bien, on ne peut qu’être admiratif de la prestation de Bourvil, bouleversant dans la peau de ce magistrat vieux garçon, qui se prend d’affection pour cet étudiant destiné à une brillante carrière, dont le destin paraît brutalement interrompu. Tourné un an avant les événements qui allaient fleurir dans toutes les universités du monde, Les Arnaud semble imprégné d’une colère sourde, contenue, qui contraste avec la chaleur humaine, la délicatesse et la tendresse qui émanent du personnage du juge, et donc forcément de Bourvil. Une redécouverte des Arnaud s’impose.

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