Test Blu-ray / Folie meurtrière, réalisé par Tonino Valerii

FOLIE MEURTRIÈRE (Mio caro assassino) réalisé par Tonino Valerii, disponible en Blu-ray + CD-audio le 15 février 2022 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : George Hilton, Salvo Randone, William Berger, Marilù Tolo, Manuel Zarzo, Patty Shepard, Piero Lulli, Helga Liné…

Scénario : Roberto Leoni, Tonino Valerii, Franco Bucceri & José Gutiérrez Maesso

Photographie : Manuel Rojas

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

L’inspecteur Peretti enquête sur la mystérieuse décapitation d’un agent d’assurances. Au fur et à mesure, d’autres corps sont retrouvés… Un homme est supposé s’être suicidé, une femme est étranglée, une autre attaquée dans son appartement… Tous les indices convergent vers une affaire non résolue, concernant un enlèvement et un meurtre. La seule piste de Peretti sont les dessins d’une petite fille…

Le cinéphile se souvient essentiellement de Tonino Valerii (1934-2016) pour un film, un chef d’oeuvre incontesté, Mon nom est Personne Il mio nome è Nessuno, chant du cygne, oraison funèbre ou chant mortuaire du western spaghetti, l’enterrement de tout un genre, qui confrontait un personnage à la Sergio Leone (producteur et initiateur du projet) à celui tiré de son pastiche. Ancien assistant de Camillo Mastrocinque et là aussi de Sergio Leone sur Pour une poignée de dollars, ainsi que sur …et pour quelques dollars de plus, Tonino Valerii fait ses propres débuts derrière la caméra immédiatement après le second volet de la Trilogie des Dollars, avec quelques westerns. Il dirige notamment Giuliano Gemma et Lee Van Cleef dans Le Dernier jour de la colère I Giorni dell’ira, avant d’offrir le rôle de sa vie à Silvia Dionisio dans le drame psychologique Une jeune fille nommée Julien La ragazza di nome Giulio, adapté du roman à scandale de Milena Milani. En 1972, le metteur en scène désire changer de registre et de surfer sur le succès rencontré par les gialli dans les cinémas du monde entier. Ce sera Folie meurtrière Mio caro assassino, connu également sous son titre français Mon cher assassin, traduction littérale du titre original. Remarquable opus du genre, ce thriller prend aux tripes du début à la fin, happe l’audience dès sa première séquence, qui a très largement contribué au statut culte du film avec cette excavatrice qui attrape un homme par la tête pour ensuite le décapiter, avant de terrasser définitivement le spectateur au cours d’un final éprouvant pour les nerfs et dont l’image ultime glace les sangs à jamais. Assurément l’un des plus grands fleurons du giallo.

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Test Blu-ray / La Maison de la terreur, réalisé par Lamberto Bava

LA MAISON DE LA TERREUR (La Casa con la scala nel buio) réalisé par Lamberto Bava, disponible en Blu-ray + CD-audio le 15 février 2022 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Andrea Occhipinti, Anny Papa, Fabiola Toledo, Michele Soavi, Valeria Cavalli, Stanko Molnar, Lara Lamberti…

Scénario : Dardano Sacchetti & Elisa Briganti

Photographie : Gianlorenzo Battaglia

Musique : Guido De Angelis & Maurizio De Angelis

Durée : 1h46

Date de sortie initiale : 1983

LE FILM

Un compositeur de musiques de films se rend dans une villa de Rome pour trouver la concentration dont il a besoin pour composer. C’est là que les homicides et les disparitions impensables commencent l’un après l’autre. Ils mèneront à une vieille histoire ambiguë et dérangeante, mise à jour par un film.

Fils du légendaire Mario Bava (1914-1980), Lamberto Bava (né en 1944) a su se faire un prénom dans le milieu du cinéma, et Dieu sait que cela n’a pas dû être facile…Tout d’abord assistant sur les films de son père (Opération peur, Danger : Diabolik !, Une hache pour la lune de miel, Roy Colt et Winchester Jack, La Maison de l’exorcisme, La Baie sanglante, Baron vampire) ainsi que de Ruggero Deodato (Le Dernier monde Cannibale, Le Dernier souffle et Cannibal Holocaust) et de Dario Argento sur Inferno et Ténèbres, Lamberto Bava commence sa carrière en tant que scénariste. Il fait ses armes sur Une ondata di piacere (1975) de Ruggero Deodato, puis enchaîne avec Les Démons de la nuit (1977) de Mario Bava, sur lequel il officie également comme metteur en scène, même s’il n’est pas crédité. Il signe son premier long-métrage (officiel) en tant que réalisateur en 1980 avec Baiser macabre Macabro, coécrit avec Pupi Avati. La Maison de la terreur La Casa con la scala nel buio est son deuxième long-métrage, coécrit cette fois par le grand Dardano Sacchetti (L’Éventreur de New York, L’Enfer des zombies et L’Au-delà de Lucio Fulci, Pulsions cannibales d’Antonio Margheriti, Le Cynique, l’infâme, le violent d’Umberto Lenzi, Le Chat à neuf queues de Dario Argento) et Elisa Briganti (L’Exécuteur vous salue bien… de Stelvio Massi, La Maison près du cimetière de Lucio Fulci). Autant dire que le film part sur de très bonnes bases et le résultat final tient justement toutes ses promesses. En dépit d’un budget qu’on imagine dérisoire, Lamberto Bava fait preuve d’une imagination constante pour maintenir l’intérêt des spectateurs, en exploitant à merveille le décor principal mis à sa disposition. Comme moult films d’épouvante, l’ombre d’Alfred Hitchcock, et plus particulièrement de Psychose plane sur La Maison de la terreur (ou A Blade in the Dark en anglais), ainsi que celle de Blow Up de Michelangelo Antonioni, et donc celle de Blow Out de Brian De Palma. Un vrai coup de coeur !

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Test Blu-ray / La Petite soeur du diable, réalisé par Giulio Berruti

LA PETITE SOEUR DU DIABLE (Suor Omicidi) réalisé par Giulio Berruti, disponible en Blu-ray + CD-audio bande originale du film le 15 février 2022 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Anita Ekberg, Alida Valli, Massimo Serato, Daniele Dublino, Laura Nucci, Lou Castel, Paola Morra, Alice Gherardi, Ileana Fraia, Lee De Barriault…

Scénario : Giulio Berruti & Alberto Tarallo, d’après une histoire originale d’Enzo Gallo

Photographie : Antonio Maccoppi

Musique : Alessandro Alessandroni

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1979

LE FILM

Dans la région de Lugano, Soeur Gertrude travaille au sein d’un hôpital prenant en charge des personnes âgées. Après une récente opération d’une tumeur au cerveau, la religieuse a développé une addiction à la morphine, ainsi qu’au sexe, la plongeant peu à peu dans la paranoïa. Et, pour couronner le tout, des patients sont bientôt assassinés dans l’établissement. Très vite, une partie du personnel suspecte Soeur Gertrude d’être la criminelle.

Vous n’aimez pas Le Jour du Seigneur sur France 2 le dimanche matin ? Si comme nous vous n’en savez rien, car qui a pu regarder une fois ce programme dans sa vie, et si vous désirez en savoir plus sur ce qui peut tournebouler une nonne, nous ne saurons que trop vous conseiller de jeter un œil sur La Petite sœur du diable, aka La Nonne qui tue, ou bien encore Suor Omicidi en version originale, et même The Killer Non en anglais ! Il s’agit du deuxième et dernier long-métrage de fiction réalisé par Giulio Berruti (né en 1937), qui aura essentiellement consacré sa vie professionnelle à monter les films des autres, à l’instar du Baba Yaga (1973) de Corrado Farina, ou à assister d’autres cinéastes, comme Mario Amendola sur Mes ennemis, je m’en garde! Dai nemici mi guardo io! (1968), Bruno Corbucci sur I 2 pompieri (1970), quand il ne participait pas lui-même à l’écriture (Croc Blanc et le chasseur solitaire Zanna Bianca e il cacciatore solitario d’Alfonso Brescia), avant de s’adonner au documentaire. La Petite sœur du diable est un film d’exploitation tardif, 1979, dans lequel Anita Ekberg, approchant la cinquantaine, devient une religieuse maquillée comme une voiture volée, qui serait quelque peu dépassée par certains problèmes psychologiques, au point d’être accusée de meurtres. Près de vingt ans après La Dolce vita, la comédienne suédoise alors en pleine traversée du désert, apparaît bien fatiguée et même fracassée dans La Petite sœur du diable, qui peine à maintenir l’intérêt du spectateur du début à la fin, en dépit de bonnes idées de scénario et de mise en scène éparpillées ici et là pendant 1h30. Une curiosité, pas mémorable, mais qui saura tout de même plaire aux aficionados de cinéma Bis.

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Test Blu-ray / Il gatto dagli occhi di giada, réalisé par Antonio Bido

IL GATTO DAGLI OCCHI DI GIADA réalisé par Antonio Bido, disponible en Mediabook Blu-ray + DVD le 5 avril 2022 chez Uncut Movies.

Acteurs : Corrado Pani, Paola Tedesco, Franco Citti, Fernando Cerulli, Giuseppe Addobbati, Gianfranco Bullo, Jill Pratt, Bianca Toccafondi…

Scénario : Vittorio Schiraldi, Antonio Bido, Roberto Natale & Aldo Serio

Photographie : Mario Vulpiani

Musique : Trans Europa Express

Durée : 1h32

Année de sortie : 1977

LE FILM

Mara, une jeune et jolie danseuse de cabaret est le témoin indirect d’un meurtre brutal commis par un tueur ganté et vêtu de noir. Pensant que la jeune fille détient inconsciemment des informations qui pourraient amener la police à découvrir son identité, l’assassin décide de retrouver sa trace afin de tenter de l’éliminer. De son côté Mara, terrorisée et ne souhaitant pas apporter son témoignage à la police, se confie à son fiancé Lukas sur sa mésaventure afin qu’il essaie de remonter la piste du meurtrier sadique. Une piste qui va vite s’avérer jalonnée de cadavres et où chaque nouvelle victime de l’assassin constitue une pièce supplémentaire du puzzle qui permettra à Lukas de reconstituer le profil du meurtrier. Parviendra-t-il à découvrir les sanglantes motivations du tueur et son identité avant que celui-ci ne s’attaque à la jolie Mara ?

Les débuts de Homepopcorn.fr ont été marqués par la chronique de Terreur sur la lagune Solamente Nero (1978) d’Antonio Bido (né en 1949), sorti chez Le Chat qui fume. Le réalisateur, qui a peu tourné depuis ses débuts il y a plus de cinquante ans (un court, un moyen et cinq longs-métrages + un documentaire), est arrivé au moment où le giallo entamait son chant du cygne. Ou comment un metteur en scène émerge en Italie quand son cinéma connaît ses dernières heures de gloire, y compris le thriller aux tueurs masqués et gantés de cuir. Aujourd’hui, l’oeuvre d’Antonio Bido est reconnue pour son caractère ambitieux et libre, à l’époque où la télévision commençait à avoir la mainmise sur le cinéma. Avec son premier long-métrage, Il gatto dagli occhi di giada (en français, « le chat aux yeux de jade »), ou bien encore Watch Me When I Kill pour sa sortie internationale, sorti en 1977, s’inscrit dans la continuité de la tradition du giallo, une œuvre dans laquelle Antonio Bido exprime son admiration pour Dario Argento et Mario Bava. Pourtant le cinéaste aura toujours avoué ne pas avoir beaucoup d’affection pour le slasher, la violence et le sang au cinéma, et aura toujours cherché à instaurer la peur aux spectateurs en jouant sur les effets suggérés et la montée de tension grâce à des effets de mise en scène recherchés et stylisés. Coup d’essai et coup de maître pour Antonio Bido, dont la virtuosité crève l’écran dès la première séquence et donc le meurtre inaugural. Un diamant noir éclaboussé de rouge-sang, le tout sur un fond jaune, un « capolovoro ».

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Test Blu-ray / Faut pas jouer avec les vierges – Zenabel, réalisé par Ruggero Deodato

FAUT PAS JOUER AVEC LES VIERGES (Zenabel) réalisé par Ruggero Deodato, disponible en Blu-ray chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Lucretia Love, John Ireland, Lionel Stander, Nicola Mauro Parenti, Fiorenzo Fiorentini, Elisa Mainardi, Luigi Leoni, Ignazio Leone…

Scénario : Gino Capone, Ruggero Deodato & Antonio Racioppi

Photographie : Roberto Reale

Musique : Bruno Nicolai

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1969

LE FILM

Une jeune femme nommée Zenabel découvre que son père a été un riche Espagnol tué par l’impitoyable don Alonso qui lui a volé son titre de noblesse. Elle décide alors de réunir ses amis pour réclamer son titre et combattre l’imposteur.

Zenabel – Davanti a lei tremavano tutti gli uomini ou plus connu en France sous le titre Faut pas jouer avec les vierges, est le sixième long-métrage réalisé par Ruggero Deodato (né en 1939). Agé de 29 ans, le jeune homme affichait alors un palmarès impressionnant en tant qu’assistant-réalisateur auprès de Roberto Rossellini, Sergio Corbucci, Antonio Margheriti, Riccardo Freda et Mauro Bolognini. Un C.V. spectaculaire qui a permis à Ruggero Deodato de passer lui-même derrière la caméra pour Gungala, la panthère nue Gungala la pantera nuda, en remplacement de Romano Ferrara. Utilisant à cette époque le pseudo de Roger Rockfeller, Ruggero Deodato fait preuve d’un réel savoir-faire derrière la caméra pour Zenabel, comme il le fera pour ses six longs-métrages mis en scène en l’espace d’à peine deux ans, dont Phénoménal et le trésor de Toutânkhamon Fenomenal e il tesoro di Tutankamen. Si l’on devait résumer Zenabel en un mot, ce serait bordélique. Mais n’y voyez rien de péjoratif, bien au contraire, car l’oeuvre de Ruggero Deodato transpire d’amour pour le cinéma et le divertissement populaire. Si « tous les hommes tremblaient devant elle » comme l’indique le sous-titre original, les spectateurs se laisseront volontiers embarquer aux côtés de cette héroïne aux cheveux flamboyants, interprétée par Lucretia Love (L’Assassin a réservé 9 fauteuils de Giuseppe Bennati, Les Amazones font l’amour et la guerre d’Alfonson Brescia), bad-ass, sexy et qui en fait voir de toutes les couleurs à la gent masculine.

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Test Blu-ray / La Dame rouge tua sept fois, réalisé par Emilio Miraglia

LA DAME ROUGE TUA SEPT FOIS (La Dama rossa uccide sette volte) réalisé par Emilio Biraglia, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 7 septembre 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Barbara Bouchet, Ugo Pagliai, Marina Malfatti, Marino Masé, Pia Giancaro, Sybil Danning, Nino Korda, Fabrizio Moresco…

Scénario : Fabio Pittorru & Massimo Felisatti

Photographie : Alberto Spagnoli

Musique : Bruno Nicolai

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

Au cours d’une dispute dans le jardin du château familial, Kathy Wildenbrück tue sa soeur Evelyne. Peu après, un étrange personnage vêtu de rouge assassine des proches de Kathy. Des témoins affirment avoir reconnu Evelyne qui est pourtant morte. Ceci serait la continuation de la malédiction qui touche la dynastie des Wildenbrück : tous les cent ans, la « Dame rouge » posséderait le corps d’un membre de la famille, l’obligeant ainsi à tuer sept personnes…

Nous parlions dernièrement d’Emilio Miraglia à travers notre chronique de L’Appel de la chair. Cette étoile filante du cinéma italien n’aura réalisé que six longs-métrages de 1967 à 1972. La Dame rouge tua sept fois La dama rossa uccide sette volte est l’ultime long-métrage du cinéaste. Après La Notte che Evelyn uscì dalla tomba, il signe son unique western avec Joe Dakota Spara Joe… e così sia!, dans lequel il dirige Richard Harrison (Scalps). Puis, comme s’ils n’étaient pas satisfaits de leur première mouture rendue de L’Appel de la chair, Emilio Miraglia et son scénariste Fabio Pittorru reprennent quasiment les mêmes motifs et les éléments du récit précédent, pour repousser les limites. Ce sera La Dame rouge tua sept fois, une référence du giallo, considéré comme l’un des fleurons du genre, dans lequel brille l’un de ses astres emblématiques, la divine Barbara Bouchet. Damnation, héritage, faux-semblants, développement kafkaïen, meurtres sanglants, personnages troubles, ambiguïté à tous les étages, psyché perturbée, crypte secrète, château aux pièces sentant le renfermé, couleurs primaires aveuglantes, on en prend plein la vue et le spectacle est garanti.

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Test Blu-ray / L’Appel de la chair, réalisé par Emilio Miraglia

L’APPEL DE LA CHAIR (La Notte che Evelyn uscì dalla tomba) réalisé par Emilio Biraglia, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 7 septembre 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Anthony Steffen, Marina Malfatti, Enzo Tarascio, Giacomo Rossi Stuart, Umberto Raho, Roberto Maldera, Joan C. Davis, Erika Blanc…

Scénario : Fabio Pittorru & Massimo Felisatti

Photographie : Gastone Di Giovanni

Musique : Bruno Nicolai

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Depuis la mort de son épouse Evelyn, Alan Cunningham, un lord anglais, voit sa santé mentale s’effondrer. Il passe son temps à se livrer à des jeux sadomasochistes avec des prostituées dans son château en ruines. Un jour, il rencontre la belle Gladys, sosie parfait d’Evelyn. Il la demande en mariage et la fait venir vivre au château. Peu à peu, il devient alors victime d’hallucinations, hanté par le fantôme de sa première femme.

Il y a de fortes chances que le nom d’Emilio Miraglia (1924-1982, même si son décès reste incertain) ne vous dise rien, à moins d’être calé dans le domaine du giallo, il y en a forcément, mais néanmoins ce cinéaste n’aura réalisé que six longs-métrages en l’espace de cinq années, de 1967 à 1972, L’Appel de la chair La Notte che Evelyn uscì dalla tomba, sorti en France en VHS sous le titre Holocauste pour une vierge ou bien encore La Crypte du fou, étant son quatrième film. Dans celui-ci, le metteur en scène reprend quelques motifs apparus dans ses précédents opus, dont une histoire d’héritage qui était déjà au centre de son premier coup d’essai La Peur aux tripes Assassination avec Henry Silva, qui tenait par ailleurs le rôle titre de Ce salaud d’inspecteur Sterling Quella carogna dell’ispettore Sterling (1969). L’Appel de la chair est un giallo pour ainsi dire gothique, empreint de fantastique, qui se démarque du tout venant à l’époque où fleurissaient les thrillers transalpins, qui envahissaient les salles du monde entier. Produit par Antonio Sarno (Parlons femmes et Drame de la jalousie d’Ettore Scola), ce film demeure aujourd’hui l’un des parfaits représentants du genre, à la fois psychologique, tendu, rempli de rebondissements, de faux-semblants et de magnifiques poitrines dénudées.

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Test Blu-ray / Les Contrebandiers de Santa Lucia, réalisé par Alfonso Brescia

LES CONTREBANDIERS DE SANTA LUCIA (I contrabbandieri di Santa Lucia) réalisé par Alfonso Brescia, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 7 septembre 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Mario Merola, Antonio Sabàto, Gianni Garko, Jeff Blynn, Edmund Purdom, Sabrina Siani, Lorraine De Selle, Marco Girondino…

Scénario : Ciro Ippolito & Piero Regnoli

Photographie : Silvio Fraschetti

Musique : Eduardo Alfieri

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1979

LE FILM

Le capitaine Ivano Radevic enquête sur un trafic international d’héroïne. Pour cela, il n’hésite pas à infiltrer le milieu des contrebandiers napolitains, et se lie avec Don Autiero, un trafiquant de cigarettes. Celui-ci le mènera à Don Vizzini, un parrain de la mafia.

Au cours de nos chroniques, nous avons déjà parlé d’Alfonso Brescia (1930-2001), parfois connu sous son pseudonyme Al Bradley, ancien assistant de Roberto Bianchi Montero, Giuseppe Vari, Mario Amendola, Silvio Amadio, Mario Caiano, grâce auxquels il apprend son boulot de metteur en scène sur leurs comédies, péplums et films d’aventures. En 1964, il passe lui-même derrière la caméra avec La Révolte des prétoriens La rivolta dei pretoriani, très vite suivi du Gladiateur magnifique Il magnifico gladiatore (1964), avec Mark Forest. Le réalisateur signera une cinquantaine de longs-métrages, en passant par tous les genres possibles et imaginables, dont les titres demeurent emblématiques du cinéma Bis et reflètent l’évolution des goûts du public, Goldocrack à la conquête de l’Atlantide Il conquistatore di Atlantide (1965), Furie au Missouri – Il Giorni della violenza (1967). Tête de pont pour huit implacables Testa di sbarco per otto implacabili (1968), Le Labyrinthe du sexe Nel labirinto del sesso (1969), Un joli corps qu’il faut tuer Il tuo dolce corpo da uccidere (1970), Le Manoir aux filles Ragazza tutta nuda assassinata nel parco (1972), Supermen contre les Amazones Superuomini, superdonne, superbotte (1975), La Bataille des étoiles Cosmo 2000 – Battaglie negli spazi stellari (1978) et bien d’autres. A la fin des années 1970, Alfonso Brescia délaisse la science-fiction, il venait d’emballer quatre « space opera » et revient au polar mafieux avec Napoli serenata calibro 9, L’Ultimo guappo, Il mammasantissima et Les Contrebandiers de Santa Lucia I contrabbandieri di Santa Lucia, les quatre films ayant pour particularité d’avoir été tournés à Naples. S’il retrouvera le polizziotescho et cette ville encore après, le film qui nous intéresse est donc Les Contrebandiers de Santa Lucia, formidable thriller qui propose à la fois une intrigue policière solide doublée d’une dimension documentaire puisqu’Alfonso Brescia y plonge sa caméra dans les rues, dans les us et coutumes de Naples, au milieu de ses habitants, de leur quotidien et de leurs magouilles.

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Test Blu-ray / Flics en jeans, réalisé par Bruno Corbucci

FLICS EN JEANS (Squadra Antiscippo) réalisé par Bruno Corbucci, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 7 septembre 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Tomas Milian, Jack Palance, Maria Rosaria Omaggio, Guido Mannari, Jack La Cayenne, Raf Luca, Benito Stefanelli, Toni Ucci…

Scénario : Mario Amendola & Bruno Corbucci

Photographie : Sebastiano Celeste

Musique : Guido & Maurizio De Angelis

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1976

LE FILM

Mal rasé et mal fringué, l’inspecteur Nico Giraldi, à la tête de son équipe de motards, fait la chasse aux truands de la ville en employant des méthodes peu orthodoxes. Alors qu’il est sur le point d’arrêter un voyou, celui-ci dérobe une mallette pleine d’argent à un gangster américain. Les voyous se font alors éliminer l’un après l’autre, ce qui va mener Giraldi à s’occuper de l’affaire.

Nous avons déjà longuement parlé du mythe Tomás Milián (1933-2017) à travers nos chroniques sur Les Tueurs de l’Ouest El precio de un hombre (1966) d’Eugenio Martín, Tire encore si tu peux Se sei vivo, spara (1967) de Giulio Questi, Liens d’amour et de sang Beatrice Cenci (1969) et La Longue nuit de l’exorcisme Non si sevizia un paperino (1972) de Lucio Fulci, Le Conseiller Il Consigliori (1973) d’Alberto De Martino, Folle à tuer (1975) d’Yves Boisset, Le Cynique, l’Infâme et le Violent Il Cinico, l’infame, il violento (1977) d’Umberto Lenzi et Les Magnats du pouvoir Winter Kills (1979) de William Richert. Un phénomène international, l’acteur se prêtant alors à tous les genres et voyageant dans tous les pays du monde. En 1975, alors qu’il est bien installé en Italie, le comédien interprète pour la première fois le rôle le plus emblématique de toute sa carrière, Nico Giraldi, un ancien voleur devenu flic, plus précisément maréchal des logis de la Brigade anti-fauche (il deviendra inspecteur au début des années 1980), officiant à Rome. Fils d’une prostituée, il décide de se ranger après plusieurs arrestations et d’utiliser ses connaissances du milieu romain et du terrain, qu’il explore avec sa bécane. Très largement inspiré par le Serpico de Sidney Lumet, dont l’affiche et les photos d’exploitation ornent d’ailleurs l’habitation du personnage et qui possède un rat baptisé du même nom, Nico Giraldi arbore un vieux bonnet de laine élimé (aux couleurs du drapeau italien), une barbe pouilleuse, les cheveux longs et gras, plusieurs pulls rongés par les mites, des pantalons crasseux et des chaussettes montantes aux couleurs de l’arc-en-ciel. Cette apparence peut faire rire, mais les résultats sont là, Giraldi est le policier le plus efficace de la capitale transalpine. Au total, Tomás Milián incarnera ce personnage à onze reprises au cours de sa prolifique et éclectique carrière, autrement dit dans Flics en jeans Squadra antiscippo (1976), Un flic très spécial Squadra antifurto (1977), Nico l’arnaqueur Squadra antitruffa (1977), Brigade antimafia Squadra antimafia (1978), Brigade antigang Squadra antigangsters (1979), Meurtre sur le Tibre Assassinio sul Tevere (1979), Crime à Milan Delitto a Porta Romana (1980), Delitto al ristorante cinese (1981), Delitto sull’autostrada (1982), Crime en Formule 1 Delitto in Formula Uno (1984) et Pas folle, le flic Delitto al Blue Gay (1985). Les épisodes de cette saga de néo-polars sont tous mis en scène par Bruno Corbucci (Tire, Django, tire !) et écrits par le scénariste Mario Amendola (Furie au Missouri, Pair & impair, Salut l’ami, adieu le trésor !). Tout ce beau petit monde a donc trouvé une recette qui marche, qu’ils n’auront de cesse d’épuiser au fil des épisodes et durant une dizaine d’années. Dans Flics en jeans, nous faisons connaissance avec ce fameux Nico Giraldi, auquel l’acteur cubain prête ses traits, tandis que Ferruccio Amendola, qui doublait habituellement Tomás Milián, participe également à la création du personnage avec ce dialecte romain si particulier. Rétrospectivement, Squadra antiscippo (ou The Cop in Blue Jeans pour son exploitation internationale) est un opus bien sage de la franchise, mais vaut assurément pour la folie et l’énergie contagieuses de Tomás Milián, qui mine de rien crée un personnage iconique, ainsi que pour la participation inattendue de Jack Palance.

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Test DVD / Le Lion de Saint Marc, réalisé par Luigi Capuano

LE LION DE SAINT MARC (Il leone di San Marco) réalisé par Luigi Capuano, disponible en DVD le 6 juillet 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Gordon Scott, Gianna Maria Canale, Rik Battaglia, Alberto Farnese, Giulio Marchetti, Franca Bettoia, Feodor Chaliapin Jr., Mirko Ellis…

Scénario : Luigi Capuano, Arpad DeRiso & Ottavio Poggi

Photographie : Alvaro Mancori

Musique : Carlo Rustichelli

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1963

LE FILM

Au XVIIe siècle, Venise est la proie des pirates. Le fils du Doge, Manrico, est fiancé à Isabelle et son père veut le lancer dans la carrière diplomatique, mais celui-ci n’a qu’un désir : libérer Venise du joug des pirates. Il réunit secrètement quelques amis dans une taverne et décide de suppléer les mercenaires commandés par le capitaine Ostemberg…

Alors qu’il vient de tourner un cross-over pour le moins inattendu, Zorro et les 3 Mousquetaires Zorro e i tre moschettieri, le réalisateur Luigi Capuano décide de surfer sur cette mouvance du « Renard rusé qui fait sa loi », même si la série avec Guy Williams n’arrivera pas en Italie avant 1966, et renoue avec le film de pirates en y intégrant un héros justicier épéiste, dont l’identité est dissimulée sous un masque. Pour cela, il engage à nouveau le comédien américain Gordon Scott (1926-2007), qui venait d’interpréter Zorro, et le confronte à la divine Gianna Maria Canale, dans son antépénultième apparition au cinéma et un an avant de mettre fin définitivement à sa carrière à l’âge de 37 ans. Contrairement au Tigre des mers La Tigre dei sette mari, du même cinéaste et mis en scène un an auparavant, Le Lion de Saint Marc ne se déroule pas sur l’eau et les affrontements ne sont pas maritimes. L’intrigue se passe principalement à Venise, très bien filmée d’ailleurs, sublime décor merveilleusement bien exploité par un Luigi Capuano en pleine forme derrière la caméra, qui compile les séquences d’action, les conspirations et une histoire d’amour, sur un rythme soutenu et sans aucun temps mort durant 1h25.

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