Test Blu-ray / Des pissenlits par la racine, réalisé par Georges Lautner

DES PISSENLITS PAR LA RACINE réalisé par Georges Lautner, disponible en Édition Digibook Blu-ray + DVD + Livret le 6 mars 2020 chez Coin de mire Cinéma

Acteurs : Louis de Funes, Michel Serrault, Mireille Darc, Maurice Biraud, Francis Blanche, Venantino Venantini, Darry Cowl, Hubert Deschamps, Raymond Meunier, Gianni Musy, Guy Grosso, Philippe Castelli…

Scénario : Clarence Weff, Georges Lautner, Albert Kantof, d’après le roman Y avait un macchabée de Clarence Weff

Photographie : Maurice Fellous

Musique : Georges Delerue

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

Un mauvais garçon vient de trépasser. Ceux qui l’avaient rendu à une vie meilleure, le cachèrent dans une contrebasse. Quand on apprit, dans le “milieu” que le truand possédait le ticket gagnant 100 millions au tiercé, et que ce ticket se trouvait dans la veste du “macchabée”, donc dans la contrebasse, ce fut le début d’une sacrée course au trésor…

Sans être un hôte abusif, j’aimerais savoir à qui est ce cadavre ?”.

A l’automne 1963, alors qu’il est en plein montage des Tontons flingueurs, Georges Lautner a déjà deux autres films sur le feu, dont le troisième et dernier volet de la trilogie du Monocle, qu’il se prépare à tourner à Hong Kong. Mais avant cela, il décide d’entamer les prises de vue d’une nouvelle comédie, Des pissenlits par la racine, l’adaptation du roman Y’avait un macchabée de Clarence Weff, pseudonyme d’Alexandre Valletti, coécrite par ce dernier avec le cinéaste lui-même, le tout supervisé par Michel Audiard et très largement inspiré du scénario de Three Strangers (1946) de Jean Negulesco, écrit par John Huston, avec Sydney Greenstreet et Peter Lorre. Tourné dans la précipitation en 10 jours, ce petit film permettait ainsi à Georges Lautner de “se couvrir” au cas où Les Tontons flingueurs se planterait au box-office. Rétrospectivement, Des pissenlits par la racine est une récréation pour le réalisateur et vaut essentiellement pour son casting quatre étoiles digne d’un Expendables à la française puisque Michel Serrault, Maurice Biraud, Mireille Darc, Louis de Funès, Francis Blanche, Venantino Venantini, Darry Cowl et Guy Grosso s’y donnent la (formidable) réplique, dans un délire complètement assumé et où l’humour noir très anglo-saxon coule à flots. Une vraie friandise acidulée comme le grand Georges Lautner en avait le secret.

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Test Blu-ray / Hercule contre les vampires, réalisé par Mario Bava

HERCULE CONTRE LES VAMPIRES (Ercole al centro della Terra) réalisé par Mario Bava, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre chez Artus Films

Acteurs : Reg Park, Christopher Lee, Leonora Ruffo, George Ardisson, Franco Giacobini, Ida Galli, Marisa Belli, Mino Doro, Rosalba Neri, Raf Baldassarre…

Scénario : Sandro Continenza, Franco Prosperi, Duccio Tessari, Mario Bava

Photographie : Mario Bava

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h22

Année de sortie : 1961

LE FILM

Afin de s’emparer du trône d’Œchalie, Lyco envoûte la belle Déjanire pour ensuite la sacrifier aux forces des ténèbres. Voulant sauver sa fiancée, Hercule consulte l’oracle Sybille, qui l’invite à aller chercher une pierre magique au royaume d’Hadès. Mais pour s’y rendre, il devra d’abord ramener une pomme des jardins des Hespérides. Avec l’aide de Thésée et de Télémaque, le héros part à l’aventure.

Quand il réalise et coécrit Hercule contre les vampires avec Sandro Continenza, Franco Prosperi et Duccio Tessari, Mario Bava n’a qu’un seul long métrage à son actif en tant que réalisateur, Le Masque du démon (1960). Officiellement du moins, car le cinéaste, bien que non crédité, a également co-réalisé Les Vampires (1957) et Caltiki, le monstre immortel (1959) aux côtés de Riccardo Freda, Le Danger vient de l’espace (1958) de Paolo Heusch et Hercule et la Reine de Lydie (1959) de Pietro Francisci. Après avoir fait ses classes en tant que directeur de la photographie, puis dans le domaine du documentaire, Mario Bava commence donc par « rendre service » aux cinéastes qui l’emploient. Fils d’un sculpteur, il a hérité du don de son père pour modeler la matière mise à sa disposition. Ancien élève des Beaux-Arts, fasciné par les plus grands peintres, Mario Bava use de son talent en tant que chef opérateur pour Roberto Rossellini, Dino Risi et même pour Raoul Walsh sur Esther et le roi (1960). Même si Hercule contre les vampiresErcole al centro della terra (1961) mentionne souvent Franco Prosperi à la mise en scène, il s’agit bel et bien d’un film de Mario Bava, dans lequel son fascinant univers pictural explose une fois de plus.

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Test Blu-ray / Le Monocle rit jaune, réalisé par Georges Lautner

LE MONOCLE RIT JAUNE réalisé par Georges Lautner, disponible en Édition Digibook Blu-ray + DVD + Livret le 6 mars 2020 chez Coin de mire Cinéma

Acteurs : Paul Meurisse, Marcel Dalio, Olivier Despax, Robert Dalban, Barbara Steele, Edwards Meeks, Rénée Saint-Cyr, Lino Ventura…

Scénario : Albert Kantof, Jacques Robert, Colonel Remy

Photographie : Maurice Fellous

Musique : Michel Magne

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

Le monde entier subit une vague de meurtres de savants atomistes et d’attentats contre des installations nucléaires. Lorsqu’un commando est surpris en plein acte, on charge le commandant Dromard, dit « Le Monocle » de mener l’enquête qui le conduit à Hong-Kong…

Troisième et dernier volet de la trilogie dite du Monocle, Le Monocle rit jaune (1964) est assurément le meilleur volet de la saga. A l’époque du Monocle noir (1961), le réalisateur Georges Lautner n’a que quatre longs métrages à son actif quand il découvre le roman éponyme, écrit par le Colonel Rémy et publié en 1960. Résolument sombre, cette série noire (Prix du Quai des Orfèvres en 1960) évoque même un avortement et un foetus jeté dans les flammes. Peu passionné par le livre, le réalisateur y voit néanmoins l’occasion de dynamiter les codes du polar au cinéma en y intégrant une dose massive de second degré et de fantaisie. Une comédie d’espionnage, ce qui était alors impensable. Rétrospectivement, Le Monocle noir est le film avec lequel le cinéaste des Tontons flingueurs, Les Barbouzes et Ne nous fâchons pas, créé sa marque de fabrique. Toutefois, même si la mise en scène demeure géniale avec ses cadres composés et son N&B élégant, Le Monocle noir souffre aujourd’hui d’une exposition poussive et interminable, d’un rythme en dents de scie, de loooongues scènes de dialogues, d’un intérêt très relatif et d’une intrigue à laquelle on ne comprend absolument rien et qui surtout ne passionne jamais. Tout repose sur la réalisation de Georges Lautner donc, mais aussi sur les dialogues concoctés par Pierre Laroche (également scénariste), l’interprétation explosive du grand Paul Meurisse, qui de son côté avait tout fait pour «  saboter  » une oeuvre «  sérieuse  » que lui imposait son contrat.

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Test Blu-ray / Au nom de la terre, réalisé par Edouard Bergeon

AU NOM DE LA TERRE réalisé par Edouard Bergeon, disponible en DVD et Blu-ray le 4 février 2020 chez Diaphana

Acteurs : Guillaume Canet, Veerle Baetens, Anthony Bajon, Rufus, Samir Guesmi, Yona Kervern, Solal Forte, Raffin Melanie…

Scénario : Edouard Bergeon, Emmanuel Courcol, Bruno Ulmer

Photographie : Eric Dumont

Musique : Thomas Dappelo

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Pierre a 25 ans quand il rentre du Wyoming pour retrouver Claire sa fiancée et reprendre la ferme familiale. Vingt ans plus tard, l’exploitation s’est agrandie, la famille aussi. C’est le temps des jours heureux, du moins au début… Les dettes s’accumulent et Pierre s’épuise au travail. Malgré l’amour de sa femme et ses enfants, il sombre peu à peu… Construit comme une saga familiale, et d’après la propre histoire du réalisateur, le film porte un regard humain sur l’évolution du monde agricole de ces 40 dernières années.

Après avoir réalisé le documentaire Les Fils de la terre, diffusé à la télévision en 2012, Édouard Bergeon passe au grand écran avec Au nom de la Terre. Il revient sur l’histoire, aussi véridique que personnelle, de son père.

Le spectateur se retrouve face à Guillaume Canet qui, très investi dans le rôle, s’est rasé le crâne laissant une couronne, au lieu de porter une prothèse qui aurait engendré un manque d’authenticité. De plus, il porte une moustache. Cette transformation physique nous fait oublier l’acteur Guillaume Canet, et nous fait croire à la présence d’un véritable paysan.

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Test Blu-ray / Patrick, réalisé par Richard Franklin

PATRICK réalisé par Richard Franklin, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 6 mars 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Susan Penhaligon, Robert Helpmann, Robert Thomson, Julia Blake, Rod Mullinar, Bruce Barry, María Mercedes, Walter Pym…

Scénario : Everett De Roche

Photographie : Donald McAlpine

Musique : Brian May

Durée : 1h52

Année de sortie : 1978

LE FILM

Nouvellement embauchée dans une clinique privée, Kathy fait la rencontre de Patrick, 24 ans, dans le coma depuis plusieurs années. Mais si le jeune homme a perdu l’usage de ses cinq sens, Kathy découvre qu’il en a développé un sixième : la capacité de pouvoir changer l’ordre des choses.

Avant Soif de sang (1979) de Rod Hardy, Harlequin (1980) de Simon Wincer, Le Survivant d’un monde parallèle (1981) de David Hemmings, Les Traqués de l’an 2000 (1982) de Brian Trenchard-Smith, Montclare: Rendez-vous de l’horreurNext of Kin (1982) de Tony Williams et Fair Game (1986) réalisé par Mario Andreacchio, mais juste après La Dernière Vague The Last Wave (1977) de Peter Weir, il y a eu Patrick, mis en scène par Richard Franklin (1948-2007) en 1978, devenu l’un des symboles du cinéma d’exploitation australien destiné au marché international. Passionné par le cinéma d’Alfred Hitchcock, le cinéaste a d’abord fait ses classes à la télévision avec la série Homicide, pour laquelle il réalise onze épisodes. Son premier long métrage The True Story of Eskimo Nell (1975) était une comédie de western où Richard Franklin se faisait plaisir. Son second film, Fantasm, signé sous le nom de Richard Bruce était également une comédie. Amoureux du thriller et du paranormal, le réalisateur décide d’adapter le scénario écrit par Everett De Roche, futur auteur d’Harlequin, qui allait livrer tour à tour Patrick, Long Weekend de Colin Eggleston et Snapshot de Simon Wincer. Cependant, même si le film ne sortira qu’en 1978, Patrick est un projet qui remonte à plusieurs années. Après quelques réécritures, ce thriller de science-fiction centré autour d’un patient muet et paraplégique (un défi donc) qui détient des dons de télékinésie sort enfin dans le monde entier où il obtient un succès colossal, à l’exception de l’Australie, frileuse envers ses productions commerciales. Aujourd’hui, Patrick est et reste une grande référence du genre.

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Test Blu-ray / And Soon the Darkness, réalisé par Robert Fuest

AND SOON THE DARKNESS réalisé par Robert Fuest, disponible en combo Blu-ray+DVD le 19 février 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Pamela Franklin, Michele Dotrice, Sandor Elès, John Nettleton, Clare Kelly, Hana-Maria Pravda, John Franklyn, Claude Bertrand, Jean Carmet…

Scénario : Brian Clemens, Terry Nation

Photographie : Ian Wilson

Musique : Laurie Johnson

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1970

LE FILM

June et Cathy, deux jeunes anglaises, passent leurs vacances en France, seules et à vélo. Dans un café, l’une d’elles fait la connaissance d’un homme. Peu après les deux amies se disputent et se séparent. Quand Jane revient dans le village pour retrouver Cathy, celle-ci a disparu…​

Bienvenue chez les Ch’tis ! Dans le Nord de la France (même si le film a été tourné en pleine Beauce), personne ne vous entendra crier. Nous sommes au début des années 1970 et depuis quelques années, le cinéma d’horreur britannique aime poser ses valises dans l’Hexagone, à l’instar de Hurler de peur (1961) et The Maniac (1963) de Michael Carreras, deux excellentes productions de la Hammer Films, qui s’inspiraient de l’ambiance installée par Henri-Georges Clouzot dans Les Diaboliques (1955). Le film à suspense a la cote dans les cinémas du monde entier, surtout depuis l’explosion dans les salles de Psychose (1960) d’Alfred Hitchcock. And Soon the Darkness fait partie de ces thrillers champêtres, qui reposent sur une atmosphère éthérée et la peur qui s’installe dans un pays étranger dont on ne parle pas la langue. A la barre, Robert Fuest (1927-2012), l’un des réalisateurs phares de Chapeau melon et bottes de cuir (et du futur L’Abominable Dr Phibes avec Vincent Price), qui met en scène un scénario coécrit par Brian Clemens (Terreur aveugle de Richard Fleischer) et Terry Nation, également liés à la même série, surtout le premier avec plus de trente épisodes à son actif. And Soon the Darkness est devenu un vrai classique en Angleterre, où il est encore très souvent diffusé à la télévision et qui a même connu un remake du même en nom en 2010, réalisé par Marcos Efron, avec Amber Heard et Karl Urban, se déroulant cette fois en Argentine. Toujours est-il que And Soon the Darkness reste un petit film d’exploitation très efficace, excellemment interprété par la jolie Pamela Franklin, dix ans après sa révélation dans Les Innocents de Jack Clayton dans lequel elle interprétait Flora.

Dès les premières minutes, Robert Fuest instaure une atmosphère mystérieuse, sous un soleil d’été brillant de mille feux, avec ses petites buvettes perdues sur les routes isolées et quasi-désertes de la campagne française. Les deux amies anglaises, Jane et Cathy, infirmières et collègues d’une vingtaine d’années, ont quitté Nottingham pour découvrir la France profonde à vélo. Cet été aurait pu être l’occasion pour elles de se détendre et d’oublier quelque peu leur travail difficile, mais c’était sans compter sur leur caractère diamétralement opposé. Jane, la brune, doit faire face à Cathy, la blonde, quelque peu explosive et désireuse de rencontrer quelques jeunes hommes français. L’occasion se présente durant une pause bien méritée. Cathy aperçoit un individu étrange, le regard dissimulé derrière des lunettes fumées, mais bien que les deux s’observent, les deux vacancières repartent sur les routes. Derrière elle, elles entendent un bruit de moteur et sont rapidement dépassées par un scooter.

And Soon the Darkness place le spectateur du point de vue de Jane, qui parle à peine français et qui se retrouve perdue, sans pouvoir véritablement expliquer à ceux qu’elle croise que son amie a disparu. Ces derniers, de bons gars de chez nous, on peut même dire des bouseux, interprétés par des acteurs du cru avec nos Jean Carmet et Claude Bertrand nationaux, sont soit bougons, soit ignorants, et semblent tous avoir quelque chose à cacher ou à se reprocher. Beaucoup de suspects potentiels donc. De ce point de vue-là, le réalisateur en fait un peu trop avec le personnage de Paul, incarné par Sandor Elès (Comtesse Dracula), qui passe de façon inexpliquée de l’empathie à la menace. Certes, cela fait perdre ses repères au spectateur, qui se demande alors qui a bien pu enlever Cathy comme dans tout whodunit qui se respecte, mais la crédibilité en prend alors un coup.

Cela n’empêche pas And Soon the Darkness de conserver une tension jusqu’à la dernière seconde. Le film se clôt d’ailleurs sur un plan sublime, où le soleil plombant laisse place à une pluie diluvienne, qui révèle les péchés et la cruauté humaine.

LE BLU-RAY

Comme nous l’indiquions dans notre chronique de La peurFright, le numéro 21 de la collection Make My Day disponible chez Studiocanal est arrivé ! A l’instar du combo Digipack Hitler…connais pas / France société anonyme qui regroupait un film de Bertrand Blier et d’Alain Corneau, ainsi que celui du combo Folle tuer / Canicule qui comprenait deux longs métrages d’Yves Boisset, l’éditeur et Jean-Baptiste Thoret proposent ici deux thrillers britanniques très rares, And Soon the Darkness (1970) de Robert Fuest et Fright (1971) de Peter Collinson. Aujourd’hui nous passons en revue le premier. Le menu principal est typique de la collection, sensiblement animé et muet.

En tant que créateur de cette collection, Jean-Baptiste Thoret présente tout naturellement le film qui nous intéresse au cours d’une préface en avant-programme (6’). Comme il en a l’habitude, le critique replace de manière passionnante And Soon the Darkness dans son contexte, dans la filmographie et le parcours de Robert Fuest. Il évoque également le casting, ainsi que les deux scénaristes et d’autres membres de l’équipe technique, dont le dénominateur commun s’avère la série Chapeau melon et bottes de cuir. Tout cela est abordé sans pour autant spoiler le film pour celles et ceux qui ne l’auraient pas encore vu.

Auteur et critique, Kim Newman propose une analyse sur le fond comme sur la forme de And Soon the Darkness (28’30). Egalement, romancier, Kim Newman évoque l’évolution du thriller au cinéma au début des années 1970, et aborde la mise en scène de Robert Fuest, ainsi que le casting et le statut culte du film, bien inscrit dans la conscience collective en Angleterre. En revanche, le remake de 2010 n’est pas mentionné. Mais est-ce bien le plus important ?!

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

And Soon the Darkness en Haute-Définition en France ! Même si le film de Robert Fuest n’a pas le même statut chez nous qu’à l’étranger, nous n’allons pas faire la fine bouche ! D’autant plus que le transfert est quasi-irréprochable, le master – restauré 4K – immaculé, stable et dépourvu de déchets résiduels. Les noirs sont concis, la colorimétrie chaude et agréable, le grain argentique élégant. De très beaux gros plans qui foisonnent de détails, ainsi qu’une profondeur de champs éloquente sont les points forts de ce master HD. La gestion des contrastes est également très solide. Ce Blu-ray présenté dans son format d’origine 1.85. est exemplaire.

Le film de Robert Fuest bénéficie d’un doublage français. Au jeu des comparaisons avec la version originale, la piste française s’accompagne de quelques chuintements. De plus, And Soon the Darkness jouant sur les problèmes de communication entre les langues anglaise et française, l’ensemble n’est guère approprié. La piste anglaise est évidemment plus dynamique, propre et intelligible, homogène dans son rendu, notamment au niveau des effets sonores.

Crédits images : © Studiocanal / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Les Damnés, réalisé par Joseph Losey

LES DAMNÉS (The Damned) réalisé par Joseph Losey, disponible en Édition Blu-ray + DVD + Livret le 4 février 2020 chez ESC Editions.

Acteurs : Macdonald Carey, Shirley Anne Field, Viveca Lindfors, Alexander Knox, Oliver Reed, Walter Gotell, James Villiers, Tom Kempinski, Kenneth Cope, Brian Oulton…

Scénario : Evan Jones d’après le roman d’après le roman « The Children of Light » de H.L. Lawrence.

Photographie : Arthur Grant

Musique : James Bernard

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 1962

LE FILM

Dans un petit port britannique de la côte sud, l’Américain Simon Wells est dévalisé par une bande de blousons noirs dirigés par King. La soeur de ce dernier, Joan, qui a servi d’appât, prend la défense de Wells et s’enfuit avec lui à bord de son petit yacht. Un peu plus tard, caché dans une maison sur la falaise, refuge de la sculpteur Freya, la maîtresse de Bernard, un agent du gouvernement, le couple est retrouvé par King et sa bande. En fuyant à nouveau, Joan et Simon tombent de la falaise et prennent pied dans une grotte où ils sont bientôt rejoints par King.

Produit entre les formidables Maniac (1963) de Michael Carreras et Paranoïaque (1964) de Freddie Francis, Les DamnésThe Damned, ou bien encore These Are the Damned pour son exploitation aux Etats-Unis, a pour particularité d’avoir été mis en scène par un réalisateur que nous n’imaginions pas s’associer avec la célèbre firme britannique. Il s’agit de Joseph Losey (1909-1984), cinéaste américain à la filmographie déjà impressionnante en 1963, qui compte parmi ses œuvres les plus célèbres Le Garçon aux cheveux verts (1948) avec Dean Stockwell encore tout gamin dans le rôle-titre, Le Rôdeur The Prowler (1951) ou bien encore le formidable M (1951) remake du chef d’oeuvre de Fritz Lang. Avant d’obtenir le Grand prix du jury pour Accident au Festival de Cannes en 1967 et la Palme d’or pour Le Messager en 1971, le futur réalisateur de The Servant (1963), Cérémonie secrète (1968) et de Monsieur Klein (1976) emballe cette production Hammer, inspirée par le succès mondial du Village des damnésVillage of the Damned (1960) de Wolf Rilla. Etrange drame fantastique profondément pessimiste sur l’avenir de l’humanité, Les Damnés est autant un divertissement très réussi qu’un merveilleux objet de cinéma, dans lequel se démarque – une fois de plus – le grand Oliver Reed. Complètement méconnu et par ailleurs très souvent oublié quand on évoque l’histoire de la Hammer Films, The Damned connaît à juste titre un véritable regain d’intérêt depuis quelques années.

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Test Blu-ray / La Peur – Fright, réalisé par Peter Collinson

LA PEUR (Fright) réalisé par Peter Collinson, disponible en combo Blu-ray+DVD le 19 février 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Honor Blackman, Susan George, Ian Bannen, John Gregson, George Cole, Dennis Waterman, Tara Collinson…

Scénario : Tudor Gates

Photographie : Ian Wilson

Musique : Harry Robertson

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Amanda garde les enfants des amis ou des voisins. Un couple qui vient de s’installer dans le village lui demande de garder leur enfant. Le même soir, l’ex-époux et père de l’enfant, dangereux psychopathe, s’évade de l’établissement spécialisé dans lequel il était interné.​

Du réalisateur Peter Collinson (1936-1980), les cinéphiles se souviennent surtout de L’Or se barreThe Italian Job (1969) avec Michael Caine et Noël Coward, Les BaroudeursYou Can’t Win ‘Em All (1970) avec Tony Curtis, Charles Bronson et Michèle Mercier, ainsi que de l’adaptation d’Agatha Christie, Dix petits nègresAnd Then There Were None (1974), qui s’éloigne de la trame originale (dont le dénouement), mais qui vaut le coup pour son casting exceptionnel composé entre autres d’Olivier Reed, Richard Attenborough, Charles Aznavour et Stéphane Audran. Plus confidentiel, Thriller ou Fright en version originale, ou bien encore La Peur, titre français alternatif est un petit thriller emballé avec peu de moyens, mais qui réserve son lot d’émotions fortes et qui repose sur l’intense interprétation de l’incroyable Susan George.

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Test Blu-ray / Les Magnats du pouvoir – Winter Kills, réalisé par William Richert

LES MAGNATS DU POUVOIR (Winter Kills) réalisé par William Richert, disponible en combo Blu-ray+DVD le 29 janvier 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Jeff Bridges, John Huston, Anthony Perkins, Eli Wallach, Sterling Hayden, Dorothy Malone, Tomas Milian, Belinda Bauer, Ralph Meeker, Toshirô Mifune…

Scénario : William Richert d’après le roman de Richard Condon

Photographie : Vilmos Zsigmond

Musique : Maurice Jarre

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 1979

LE FILM

Nick est le demi-frère d’un président des Etats-Unis assassiné il y a plus de quinze ans. Il est plongé dans le passé, quand un homme mourant lui révèle être le véritable assassin de son frère. Le présumé coupable arrêté à l’époque par la police n’était qu’un homme de paille. Nick mène l’enquête mais sa propre vie est alors menacée…

Complètement méconnu, ou même totalement oublié par les historiens du cinéma et par les cinéphiles, Les Magnats du pouvoir, connu également sous le titre Qui a tué le président ? ou bien encore Winter Kills en version originale, est un des films les plus étranges que vous pourrez voir dans votre vie. Quasi-inclassable, comédie noire et décalée, thriller d’espionnage pur et dur, drame psychologique, on ne sait ou plutôt on ne peut jamais trancher et même longtemps après, le film ne cesse de revenir dans la tête. Réalisé par William Richert (né en 1942), à la base producteur de documentaires (Derby, A Dancer’s life), scénariste (La Loi de la pagaille), acteur occasionnel, Winter Kills est son premier long métrage en tant que réalisateur. Aussi passionnant à l’écran que pour l’histoire de son tournage catastrophique, Les Magnats du pouvoir est en fait l’aboutissement de quinze années d’enquête sur l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy, puisque son récit condense toutes les théories du complot qui ont fleuri autour de ce drame historique. Sur un scénario foisonnant, passionnant, mais aussi ultra-complexe, William Richert livre une fabuleuse adaptation du roman de Richard Condon (auteur d’Un crime dans la tête, transposé par John Frankenheimer en 1962) dans laquelle brillent de fantastiques comédiens (et quel casting !), menés par le grand Jeff Bridges. Une découverte s’impose.

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Test Blu-ray / La Rose et la Flèche, réalisé par Richard Lester

LA ROSE ET LA FLÈCHE (Robin and Marian) réalisé par Richard Lester, disponible en DVD et Blu-ray le 18 février 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Sean Connery, Audrey Hepburn, Robert Shaw, Richard Harris, Nicol Williamson, Denholm Elliott, Ian Holm, Kenneth Haigh, Ronnie Barker, Victoria Abril…

Scénario : James Goldman

Photographie : David Watkin

Musique : John Barry

Durée : 1h46

Année de sortie : 1976

LE FILM

Après vingt ans passés aux Croisades, Robin des Bois et Petit-Jean reviennent au pays. Ils y retrouvent certains de leurs anciens compagnons. Marianne est devenue religieuse et le shérif de Nottingham sévit toujours. La nouvelle du retour de Robin se répand.

On a coutume de dire que les légendes sont immortelles. Certes, mais avant cela, il faut bien le héros en question disparaisse et que sa mort participe à l’histoire qui sera contée à travers les siècles. C’est le cas pour Robin des Bois, ou Robin Hood pour les intimes, personnage fictif né au Moyen Age en Angleterre, apparu à travers la littérature britannique du XIVe siècle. Le cinéma s’est très vite emparé de l’histoire de ce brigand au grand coeur, qui vivait avec ses compagnons dans la forêt de Sherwood et celle de Barnsdale. Si le premier film sur Robin des Bois remonte à 1908, on peut mentionner celui avec réalisé en 1922 par Allan Dwan avec Douglas Fairbanks dans le rôle-titre, mais aussi et surtout Les Aventures de Robin des BoisThe Adventures of Robin Hood (1938) de Michael Curtiz, avec Errol Flynn et Olivia de Havilland. On compte ensuite plusieurs dizaines de films (au bas mot) prenant pour personnage principal l’habile braconnier et défenseur des pauvres et des opprimés, dont une fantastique transposition produite par Walt Disney Pictures et réalisée par Wolfgang Reitherman en 1973. C’est alors que le réalisateur américain Richard Lester décide de mettre en scène La Rose et la FlècheRobin and Marian en 1976, d’après un scénario de James Goldman (Le Lion en hiver avec Katharine Hepburn), qui s’éloigne des représentations précédentes, puisque le film narre la vieillesse et la mort des personnages. Succès très mitigé à sa sortie, La Rose et la Flèche est devenu rapidement un film culte et demeure aujourd’hui très prisé par les cinéphiles, notamment en raison de l’interprétation de son couple star, Sean Connery et Audrey Hepburn.

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