Test Blu-ray / 10 Minutes Gone, réalisé par Brian A. Miller

10 MINUTES GONE réalisé par Brian A. Miller, disponible en DVD et Blu-ray le 10 juin 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Bruce Willis, Michael Chiklis, Meadow Williams, Kyle Schmid, Texas Battle, Lydia Hull, Swen Temmel, John D. Hickman…

Scénario : Kelvin Mao, Jeff Jingle

Photographie : Peter Holland

Musique : Bob Mori, Michael Trent

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Frank, un truand notoire, prépare le braquage d’une banque avec son frère Joe et quelques complices. Au moment où ils s’apprêtent à sortir de la banque, l’alarme se déclenche et les policiers se trouvent rapidement sur les lieux. En prenant la fuite, Frank est assommé. Lorsqu’il reprend connaissance, dix minutes se sont écoulées. Le cadavre de son frère gît sur le sol. Il tente de comprendre ce qu’il s’est passé durant ce laps de temps.

« Ne t’inquiète pas Michael, la cantine est bonne, c’est déjà ça ! »

Tiens, Brian A. Miller est de retour ! Ce nom ne vous dit rien ? Vous n’êtes pas attentifs…Brian A. Miller est le metteur en scène de séries B aux titres évocateurs, Crossfire (2010, avec Chris Klein, vous vous rappelez ?), House of the Rising Sun (aka The Redemption en « VF », 2011, avec Dave Bautista), le navrant (euphémisme) Backtrace (2018) avec Sylvester Stallone et ses implants capillaires, mais aussi le sympatoche The Prince (2014) avec Jason Patric, John Cusack et Bruce Willis. Ce dernier est fidèle à Brian A. Miller, et ce en dépit de leurs mauvais films en commun, puisque l’ami Bruce et le réalisateur tourneront également Vice (2015) et Représaille (2018). A peine avions-nous eu le temps de peaufiner notre chronique de ce dernier, que les deux compères avaient déjà emballé 10 Minutes Gone ! En fait, on suppose que la mise en route d’un de leurs films se passe comme ça au téléphone : « Salut Bruce, c’est Brian ! » « Salut. » « Dis-moi tu aurais une journée de libre pour un tournage à Cincinatti ? » « Ouais, c’est un peu calme en ce moment, mais je suis bien reposé, j’ai même dormi durant les prises de vue de Glass, mais ça ne se voit pas trop. » « Ah bah justement j’ai un truc à te proposer. On a trouvé un étage vide dans un building désaffecté de la ville qu’on pourrait aménager avec quelques chaises et une pauvre table. Ça pourrait faire le bureau de ton personnage. On a aussi un costard trois-pièces à te faire porter. On ne l’a qu’en un seul exemplaire par contre, faudra faire gaffe de ne pas le tâcher, mais comme de toute façon tu ne quitteras pas ce décor de la journée et que tu réciteras tous tes dialogues au téléphone, cela ne devrait pas poser de soucis ! » « Ça me tente bien dis-donc ! On signe où ? J’en suis ! » « Parfait ! Rendez-vous samedi entre 9h et 16h, on devrait pouvoir enquiller toutes tes scènes avant le goûter. Michael Chiklis s’occupera du reste et il nous coûtera aussi cher que toi en shampooing ». Autant vous dire que si vous espérez revoir Bruce Willis en pleine action, passez votre chemin, car il ne fout absolument rien dans 10 Minutes Gone, à part plisser les yeux et pincer la bouche durant ses apparitions dispersées en pointillés durant 90 minutes.

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Test Blu-ray / La Bataille pour Anzio, réalisé par Edward Dmytryk

LA BATAILLE POUR ANZIO (ANZIO !) réalisé par Edward Dmytryk, disponible en DVD et Blu-ray le 15 juillet 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Robert Mitchum, Peter Falk, Robert Ryan, Earl Holliman, Mark Damon, Arthur Kennedy, Reni Santoni, Joseph Walsh…

Scénario : Harry A.L. Craig, Frank De Felitta, Duilio Coletti, Giuseppe Mangione d’après le roman Anzio de Wynford Vaughan-Thomas

Photographie : Giuseppe Rotunno

Musique : Riz Ortolani

Durée : 1h57

Date de sortie initiale : 1968

LE FILM

Le 22 juin 1944, à Anzio, en Italie, 35 000 soldats des forces alliées débarquent de 253 navires de guerre dans le but de marcher triomphalement sur Rome. Ces soldats, américains et anglais, ont pour mission de stopper l’armée allemande menée par le Général Kesselring. Parmi eux, le caporal Dick Ennis, un correspondant de guerre cynique et désabusé, et sept de ses compagnons vont subir les conséquences des erreurs tactiques et stratégiques du responsable de l’opération, le général Leslly. Sa passivité va, en effet, permettre à Kesselring de réorganiser sa défense, et même de contre-attaquer victorieusement, menant les troupes alliées au bord de la catastrophe…

Parler du cinéaste Edward Dmytryk (1908-1999) est toujours un immense plaisir. Nous l’avons déjà fait, mais nous allons le refaire. Edward Dmytryk, sympathisant de la gauche politique américaine, adhérant au parti communiste américain, figure parmi les célèbres Dix d’Hollywood. Convoqué par la Commission des Activités Anti-Américaines, il est condamné à six mois de prison, 500 dollars d’amende, puis s’exile en Grande-Bretagne à la fin des années 1940. Il revient peu de temps après aux USA, purge sa peine de prison et à l’instar d’Elia Kazan dénonce finalement certains acteurs, réalisateurs et scénaristes afin de s’affranchir des soupçons qui pèsent sur lui. C’est un scandale, sa carrière ne s’en remettra jamais totalement. Néanmoins, le cinéaste n’aura jamais arrêté de tourner jusqu’à la fin des années 1970. Edward Dmytryk c’est pêle-mêle L’Homme à l’affûtThe Sniper (1952), La Lance brisée – Broken Lance (1954), Ouragan sur le CaineThe Caine Mutiny (1954), Le Bal des mauditsThe Young Lions (1958),L’Homme aux colts d’orWarlock (1959), La Rue chaude – Walk on the Wild Side (1962), Alvarez Kelly (1966) et bien d’autres ! S’il avait déjà la moitié de sa carrière derrière lui avec près de 25 longs métrages au compteur, Edward Dmytryk signera ses plus belles et ses plus grandes œuvres dans les années 1950. La Bataille pour Anzio, ou simplement Anzio (son titre international), ou bien encore Lo Sbarco di Anzio puisqu’il s’agit d’une coproduction italo-américaine à laquelle le cinéaste transalpin Duilio Coletti participera et sera d’ailleurs mentionné comme co-réalisateur aux côtés d’Edward Dmytryk, vaut essentiellement aujourd’hui pour son casting qui réunit Robert Mitchum, Peter Falk, Robert Ryan, Earl Holliman, ainsi que la figure reconnaissable des acteurs du cru, Giancarlo Giannini et Venantino Venantini. Comme très souvent, Dino De Laurentiis donne tous les moyens nécessaires pour créer sur grand écran un divertissement colossal, pris en charge cette fois par un metteur en scène qui n’a plus rien à prouver et qui signe une œuvre propre, sans fioritures, formidablement interprétée, pas indispensable certes, mais qui a su conserver un charme indiscutable.

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Test Blu-ray / Comme un oiseau sur la branche, réalisé par John Badham

COMME UN OISEAU SUR LE BRANCHE (Bird on a Wire) réalisé par John Badham, disponible en DVD et Blu-ray le 8 juillet 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Mel Gibson, Goldie Hawn, David Carradine, Bill Duke, Stephen Tobolowsky, Joan Severance, Harry Caesar, Jeff Corey, Alex Bruhanski, John Pyper-Ferguson, Clyde Kusatsu…

Scénario : David Seltzer, Louis Venosta, Eric Lerner

Photographie : Robert Primes

Musique : Hans Zimmer

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 1990

LE FILM

15 ans plus tôt, Rick Jarmin a témoigné contre deux agents fédéraux corrompus. Depuis, il vit sous une fausse identité. Mais il croise par hasard Marianne Graves, son amour de jeunesse, qui le reconnaît. Au même moment, les agents qu’il a fait condamner retrouvent sa trace. Désormais, Rick et Marianne ne sont plus en sécurité.

Comme un oiseau sur la brancheBird on a Wire (1990) n’est sans doute pas le long métrage le plus célèbre avec Mel Gibson, mais il a pourtant su conserver de très nombreux aficionados, qui en ont fait un vrai film culte, notamment en raison du tandem formé avec la formidable Goldie Hawn. Véritablement explosive, la comédienne, trop rare au cinéma, trouve ici un de ses meilleurs rôles, dans lequel elle laisse libre cours à sa fantaisie et à son talent comique, avec une spontanéité renversante doublée d’une évidente sensualité. Le duo fait des étincelles dans cette comédie d’aventures et d’action menée à cent à l’heure, qui en dépit d’un final bien trop étiré, demeure aussi jubilatoire que foncièrement divertissante trente ans après sa sortie.

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Test Blu-ray / Pelle le conquérant, réalisé par Bille August

PELLE LE CONQUÉRANT (Pelle erobreren) réalisé par Bille August, disponible en DVD et Blu-ray le 25 juin 2020 chez BQHL Editions.

Acteurs : Max von Sydow, Pelle Hvenegaard, Astrid Villaume, Erik Paaske, Björn Granath…

Scénario : Bille August d’après le roman de Martin Andersen Nexös

Photographie : Jörgen Persson

Musique : Stefan Nilsson

Durée : 2h23

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

Suède, à la toute fin du 19ème siècle. Pour échapper à la misère, le jeune Pelle et son vieux père, Lasse, embarquent pour le Danemark où ils espèrent connaître une vie meilleure. A peine y sont-ils arrivés qu’ils prennent conscience que l’existence sera difficile là aussi, que les immigrés comme eux n’y ont aucun droit, sinon courber l’échine et travailler dans des conditions épouvantables contre quelques sous. Engagés comme vachers dans une ferme, ils subissent la violence et les humiliations d’un régisseur et de son adjoint. En dépit des épreuves, Pelle et Lasse gardent espoir.

Etrange carrière que celle du danois Bille August. Si son nom reste souvent méconnu des cinéphiles et des spectateurs, il est pourtant l’un des rares réalisateurs à avoir remporté deux fois la Palme d’or au Festival de Cannes pour Pelle le Conquérant en 1988, inspiré du livre et classique de la littérature de son compatriote Martin Andersen Nexo et Les Meilleures intentions en 1992, portrait de jeunesse des parents d’Ingmar Bergman, dont il était un ami proche. Ses plus grands succès restent La Maison aux esprits (1994) grâce à son casting international et sa version Reader’s Digest des Misérables réalisé en 1998 avec Liam Neeson dans le rôle de Jean Valjean. En dehors de cela, Bille August, ancien directeur de la photographie, n’a jamais vraiment arrêté de tourner, même si ses œuvres restent marquées par un académisme souvent ronflant. Mais ce n’est pas du tout le cas de Pelle le conquérantPelle erobreren, chef d’oeuvre absolu et intemporel, également récompensé par le Golden Globe et l’Oscar du meilleur film étranger, qui transcende les années et les décennies, sans prendre de rides et qui demeure entre autres célèbre pour l’immense interprétation de Max von Sydow, qui lui a valu une mention pour sa contribution exceptionnelle au Festival de Cannes, ainsi qu’une nomination à l’Oscar du meilleur acteur. Si finalement la statuette convoitée sera décernée à Dustin Hoffman pour Rain Man, le comédien sera salué par le Bodil Award (récompense cinématographique danoise) du meilleur acteur en 1988. Sensationnel film-fleuve écrit, préparé et tourné sur trois années, Pelle le conquérant est sans nul doute l’un des monuments du cinéma européen et l’un des films les plus acclamés, à juste titre, des années 1980.

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Test Blu-ray / Point limite, réalisé par Sidney Lumet

POINT LIMITE (Fail-Safe) réalisé par Sidney Lumet, disponible en DVD et Blu-ray le 16 juin 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Henry Fonda, Walter Matthau, Dan O’Herlihy, Frank Overton, Ed Binns, Fritz Weaver, Larry Hagman…

Scénario : Walter Bernstein d’après le roman d’Eugene Burdick et Harvey Wheeler

Photographie : Gerald Hirschfeld

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

À la suite d’une erreur technique, un groupe d’avions de guerre américains est envoyé en mission avec l’ordre de bombarder Moscou. Il est désormais impossible de les arrêter. Le président des États-Unis va tout faire pour éviter une guerre nucléaire.

Point limiteFail-Safe (1964) est le huitième film de Sidney Lumet. Le cinéaste commence sa carrière à la télévision au début des années 1950, avant de réaliser son premier long-métrage pour le cinéma en 1957, qui a pour titre Douze hommes en colère – 12 Angry Men, un film de procès. D’ailleurs, sa filmographie abordera régulièrement le système judiciaire avec par exemple Le Verdict (1982). Il dirige par deux fois l’acteur Al Pacino qui se retrouve dans la peau d’un policier qui décide de dénoncer la corruption dans Serpico (1973) puis en braqueur de banque dans Un après-midi de chienDog Day Afternoon (1975). Avec Network : Main basse sur la télévision (1976), Sidney Lumet propose une critique cynique du monde du petit écran.

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Test Blu-ray / Farinelli : Il Castrato, réalisé par Gérard Corbiau

FARINELLI : IL CASTRATO réalisé par Gérard Corbiau, disponible en DVD et Blu-ray le 5 mars 2020 chez BQHL Editions.

Acteurs : Stefano Dionisi, Enrico Lo Verso, Elsa Zylberstein, Caroline Cellier, Marianne Basler, Jacques Boudet, Jeroen Krabbe…

Scénario : Andrée Corbiau, Gérard Corbiau, Marcel Beaulieu

Photographie : Walther van den Ende

Musique : Riccardo Broschi

Durée : 1h46

Date de sortie initiale : 1994

LE FILM

Naples, début du XVIIIe siècle. Pour que son jeune frère Carlo conserve sa voix cristalline au-delà de l’enfance, Riccardo Broschi parvient, sous prétexte d’un accident, à le priver de sa virilité. Désormais castrat, Carlo Broschi devient Farinelli, un chanteur lyrique dont la célébrité s’étend jusqu’en Angleterre. Si, en donnant de la voix dans un petit théâtre, il le sauve de la faillite, il s’attire aussi la convoitise du grand compositeur Haendel qui, en lui révélant la vérité sur la nature de son don, l’éloigne de son frère…

C’est un film culte. Farinelli : Il Castrato est le long métrage le plus célèbre du réalisateur belge Gérard Corbiau (né en 1941), également metteur en scène du Maître de musique (1988), de L’Année de l’éveil (1991) et du Roi danse (2000). Si les années n’ont pas été très douces avec le film, surtout en raison d’un doublage français calamiteux et d’un playback souvent approximatif, Farinelli : Il Castrato demeure une œuvre très soignée sur la forme avec notamment des costumes flamboyants et des décors sublimes. Récompensé par le Golden Globe 1995 du meilleur film en langue étrangère et nommé à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, Farinelli : Il Castrato vaut essentiellement le coup d’oeil aujourd’hui pour l’originalité de son récit, troublant, et l’interprétation sensuelle et sensible d’Elsa Zylberstein.

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Test Blu-ray / Une vie cachée, réalisé par Terrence Malick

UNE VIE CACHÉE (A Hidden Life) réalisé par Terrence Malick, disponible en DVD et Blu-ray le 10 juin 2020 chez UGC.

Acteurs : August Diehl, Valerie Pachner, Maria Simon, Tobias Moretti, Bruno Ganz, Matthias Schoenaerts, Karin Neuhäuser, Ulrich Matthes…

Scénario : Terrence Malick

Photographie : Jörg Widmer

Musique : James Newton Howard

Durée : 2h53

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Franz Jägerstätter, paysan autrichien, refuse de se battre aux côtés des nazis. Reconnu coupable de trahison par le régime hitlérien, il est passible de la peine capitale. Mais porté par sa foi inébranlable et son amour pour sa famille, Franz veut rester un homme libre et entreprend une correspondance avec sa femme Franziska, qui est restée au village.

Alors que 20 ans séparaient Les Moissons du ciel et La Ligne rouge, Terrence Malick a pris un nouvel envol depuis le triomphe de The Tree of Life (Palme d’or au Festival de Cannes en 2011) puisque seulement deux ans ont séparé les sorties de ce dernier et A la merveille, soit l’écart le plus court entre deux films pour le cinéaste. Premier opus d’une trilogie « sur la vie », le film reprenait les motifs merveilleusement installés dans The Tree of Life, sans jamais parvenir à retrouver la magie qui s’en dégageait. Sorti en 2015, Knight of Cups était encore plus hermétique et les fans du cinéaste de la première heure commençaient sérieusement à désespérer de le voir à nouveau inspirer. Certains avaient même commencé à lui tourner le dos et à prendre la poudre d’escampette. Après un documentaire intitulé Voyage of time : au fil de la vie, narré par Brad Pitt dans la version IMAX et par Cate Blanchett dans la version 35-millimètres, Song to Song arrivait dans les salles avec beaucoup d’appréhensions. Et là, le miracle ! La réaction chimique qui se créait en visionnant The Tree of Life, était là. Alors qu’A la merveille et Knight of Cups faisaient penser à un montage de « scènes coupées » de The Tree of Life, Song to Song semblait être le film que recherchait Terrence Malick à travers ses deux films précédents. S’il restait indéniablement lié sur le fond (la foi, le souvenir, la passion qui se délite, la solitude, la mélancolie) comme sur la forme aux deux films précédents, Song to Song retrouvait ce qu’il leur manquait, l’émotion. Deux ans plus tard, le cinéaste est de nouveau sur le devant de la scène avec Une vie cachéeA Hidden Life. Cette fois, Terrence Malick parvient non seulement à prolonger son dispositif visuel et narratif, mais il livre aussi en même temps son œuvre la plus accessible depuis Les Moissons du ciel, et pas seulement en raison de la linéarité de son récit.

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Test Blu-ray / Viens chez moi, j’habite chez une copine, réalisé par Patrice Leconte

VIENS CHEZ MOI, J’HABITE CHEZ UNE COPINE réalisé par Patrice Leconte, disponible en Blu-ray le 1er août 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Michel Blanc, Bernard Giraudeau, Thérèse Liotard, Anémone, Sylvie Granotier, Marie-Anne Chazel, Béatrice Costantini, Gaëlle Legrand…

Scénario : Michel Blanc d’après la pièce de Jean-Luc Voulfow, Jean-Paul Sevres, Luis Rego et Didier Kaminka

Photographie : Bernard Zitzermann

Musique : Jean-Philippe Goude, Ramon Pipin et Renaud

Durée : 1h25

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Guy, à la rue et sans travail, trouve une bonne âme pour l’héberger, son copain Daniel, déménageur, qui vit chez sa copine Françoise. Terrible loser, Guy va non seulement faire perdre son travail à Daniel mais également le brouiller avec sa copine. Tandis que les tourtereaux finissent par se raccommoder, Guy, de nouveau seul, élabore de nouvelles galères.

« Ouais j’ai des diplômes… enfin faudrait que je remette la main dessus… enfin j’en ai… mais je suis Français… Non je dis ça parce que des fois euh… attendez ne quittez pas, faut que je surveille mon bain. »

Rétrospectivement, Viens chez moi, j’habite chez une copine est et restera probablement le troisième plus grand succès de la carrière de Patrice Leconte avec 2,8 millions d’entrées, derrière les 10 millions des Bronzés 3, amis pour la vie (2006) et les 5,3 millions de spectateurs des Spécialistes (1985). Le quatrième long métrage du réalisateur est aussi la première véritable collaboration avec Michel Blanc, hors-Bronzés, puisque les deux complices collaboreront à cinq reprises, Viens chez moi, j’habite chez une copine (1980), Ma femme s’appelle reviens (1981), Circulez y a rien à voir (1983), Monsieur Hire (1989), ainsi que sur Les Grands Ducs (1996). C’est à travers ce film culte que Michel Blanc crée définitivement « son » personnage, un prolongement du Jean-Claude Dusse des Bronzés, qui devient le mec collant, combinard, l’incruste par excellence qui embarque celles et ceux qui l’aident dans de fabuleux plans foireux. Adapté de la pièce éponyme de Luis Rego, Jean-Luc Voulfow, Jean-Paul Sèvres et Didier Kaminka montée au théâtre Édouard VII en 1975, Viens chez moi, j’habite chez une copine demeure l’une des plus grandes réussites de Patrice Leconte et l’un des meilleurs films écrit et interprété par Michel Blanc, dans lequel le tandem formé avec le regretté Bernard Giraudeau fait des étincelles.

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Test Blu-ray / Spasmo, réalisé par Umberto Lenzi

SPASMO réalisé par Umberto Lenzi, disponible en DVD et Blu-ray le 5 mars 2020 chez BQHL Editions.

Acteurs : Robert Hoffmann, Suzy Kendall, Ivan Rassimov, Adolfo Lastretti, Franco Silva, Mario Erpichini, Maria Pia Conte, Luigi Antonio Guerra…

Scénario : Massimo Franciosa, Umberto Lenzi, Pino Boller, Luisa Montagnana

Photographie : Guglielmo Mancori

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1974

LE FILM

Playboy et fils d’un riche industriel décédé, Christian tombe sous le charme de Barbara, une jeune et jolie femme qu’il découvre évanouie sur une plage. Lorsque, peu après, il la retrouve sur un yacht, celle-ci l’entraîne dans un maelström d’événements étranges et cruels, de meurtres et de faux-semblants. Avec le sentiment d’être pris au piège d’une gigantesque toile d’araignée, Christian croit trouver la clef de l’énigme en se faisant passer pour mort, y compris auprès de son propre frère, quelqu’un qui paraît beaucoup plus stable que lui sur le plan psychologique…

Umberto Lenzi (1931-2017) est l’exemple typique du réalisateur qui a su suivre la mode, les goûts et les préférences des spectateurs, en passant successivement du film de pirates (Mary la rousse, femme pirate, Les Pirates de la Malaisie) au péplum (Maciste contre Zorro, Hercule contre les mercenaires) dans les années 1960, puis du giallo (Le Tueur à l’orchidée) au poliziottesco (Brigade spéciale, La Rançon de la peur, Le Cynique, l’Infâme et le Violent) dans les années 1970, pour terminer sa carrière dans le genre épouvante (La Secte des cannibales, L’Avion de l’apocalypse). Un cinéaste prolifique, diplômé du Centro Sperimentale di Cinematografia, avec plus de 60 films à son actif réalisés en 35 ans de carrière. Spasmo (1974) apparaît tout juste au milieu de sa carrière. Formidable thriller qui s’éloignait alors du giallo traditionnel, comme le réalisateur l’avait déjà fait avec Le Couteau de glaceIl Coltello di ghiaccio deux ans auparavant, Spasmo est un pur film de mise en scène, reposant sur un scénario machiavélique, intrigant, tortueux et pervers, kafkaïen en diable et incroyablement sombre, qui démontre une fois de plus toute la virtuosité d’Umberto Lenzi que la critique avait coutume de qualifier de simple faiseur.

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Test Blu-ray / Seuls sont les indomptés, réalisé par David Miller

SEULS SONT LES INDOMPTÉS (Lonely Are the Brave) réalisé par David Miller, disponible en Édition Limitée Blu-ray + DVD le 26 juin 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Kirk Douglas, Gena Rowlands, Walter Matthau, Michael Kane, Carroll O’Connor, George Kennedy, William Schallert, Karl Swenson…

Scénario : Dalton Trumbo d’après le roman d’Edward Abbey

Photographie : Philip H. Lathrop

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1962

LE FILM

Au Nouveau-Mexique, Jack Burns, authentique cowboy perdu dans notre monde moderne, retourne volontairement en prison pour aider son ami Paul à s’échapper. Mais comme celui-ci a décidé de purger sa peine jusqu’au bout, Jack s’évade tout seul mais est poursuivi par le shérif Johnson…

Kirk Douglas n’a eu de cesse de le répéter tout au long de sa prestigieuse carrière et de sa très longue vie, Seuls sont les indomptésLonely Are the Brave est toujours resté son film préféré. Le comédien, également producteur, tourne ce faux western et vrai drame existentiel entre El Perdido de Robert Aldrich et Quinze jours ailleurs de Vincente Minnelli, adapté du roman d’Edward Abbey, The Brave Cowboy. Une transposition signée Dalton Trumbo, dont le vrai nom était réapparu au générique d’un film depuis Exodus d’Otto Preminger, après avoir été inscrit sur la liste noire d’Hollywood. Autant dire que Seuls sont les indomptés bénéficie de sérieux atouts, même si le réalisateur David Miller (1909-1992) demeure méconnu. Certaines rumeurs affirment que Kirk Douglas aurait mis en scène une bonne partie du film, mais cela a été démenti depuis. Le cinéaste, auteur de plusieurs pépites comme La Pêche au trésor (1949) avec les Marx Brothers, Le Masque arraché (1952) avec Joan Crawford et Jack Palance et Complot à Dallas (1973) avec Burt Lancaster (encore écrit par Dalton Trumbo) a certes été remplacé quelques jours pour lui permettre de se rendre aux côtés de son père mourant, mais c’est à lui que l’on doit une grande partie de la réussite de The Lonely Brave, chef d’oeuvre crépusculaire et désenchanté, quasi-inclassable, d’une richesse inouïe et merveilleusement interprété.

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