Test DVD / Une affaire d’hommes, réalisé par Nicolas Ribowski

UNE AFFAIRE D’HOMMES réalisé par Nicolas Ribowski, disponible en DVD le 17 février 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Claude Brasseur, Jean-Louis Trintignant, Jean-Paul Roussillon, Patrice Kerbrat, Eva Darlan, Béatrice Camurat, Jean-Pierre Bernard, Peter Bonke, Jean Carmet, Serge Sauvion, Roland Giraud, Jacques Boudet…

Scénario : Georges Conchon

Photographie : Jean-Paul Schwartz

Musique : Vladimir Cosma

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Une histoire policière se déroulant dans un club de cyclistes qui roulent à Longchamp. Un tueur des toits sévit et a tué trois femmes dans Paris. L’épouse de Louis Faguet, riche promoteur et cycliste amateur, est la quatrième victime. L’enquête est confiée au divisionnaire de police Servolle, lui aussi cycliste et ami de peloton de Faguet. Mais ses liens amicaux le poussent à se faire dessaisir au profit de son adjoint Ensor.

Rares sont les films français à prendre le sport, amateur ou professionnel, comme sujet principal ou même comme toile de fond. On peut quand même citer pêle-mêle Soigne ton gauche (1936) de René Clément, Pour le maillot jaune (1939) de Jean Stelli, Coup de tête (1979) de Jean-Jacques Annaud, À mort l’arbitre (1983) de Jean-Pierre Mocky, 3 zéros (2002) de Fabien Onteniente, Michel Vaillant (2003) de Louis-Pascal Couvelaire, Les Seigneurs (2012) d’Olivier Dahan, La Grande boucle (2013) de Laurent Tuel et Une belle équipe (2020) de Mohamed Hamidi. Si le football se distingue nettement dans le septième art, le cyclisme s’est toujours fait un peu plus discret chez nous. Si l’on aurait pu aussi citer Les Cracks (1968) d’Alex Joffé, il existe un polar plutôt méconnu où le vélo tient une place prépondérante dans le récit, même si « ce flim n’est pas un flim sur le cyclimse ». Il s’agit d’Une affaire d’hommes, le premier long-métrage réalisé par Nicolas Ribowski (né en 1939), qui a fait ses classes comme assistant auprès d’Alain Cavalier (Le Combat dans l’île), de Claude Berri (Le Poulet), de Jean-Paul Rappeneau (La Vie de château), de René Allio (La Vieille Dame indigne, L’une et l’autre) et de Jacques Tati (Playtime). Mais c’est à la télévision qu’il fait réellement ses armes derrière la caméra, aussi bien à travers des téléfilms (il signera d’ailleurs plus tard les adaptations de Marcel Pagnol pour Roger Hanin dans les années 2000), que des séries (Médecins de nuit) ou des émissions (Apostrophes). Alors qu’il couvre le Tour de France, Nicolas Ribowski se rend compte à quel point le cyclisme est cinématographique. Il imagine une trame policière autour de ce sujet, à laquelle se grefferait une histoire d’amitié. Le réalisateur en parle à son ami Georges Conchon (1925-1990), écrivain, journaliste et scénariste, que le cinéma s’arrache, de Luchino Visconti (L’Étranger) à Francis Girod (L’État sauvage, La Banquière), en passant par Jacques Rouffio (Sept morts sur ordonnance, Le Sucre), Jean-Jacques Annaud (La Victoire en chantant) et Patrice Chéreau (Judith Therpauve). Georges Conchon ira plus loin en abordant la trahison d’une amitié. Étrangement, l’affiche d’exploitation d’Une affaire d’hommes reste plus célèbre que le film lui-même, avec ce visuel montrant Jean-Louis Trintignant à gauche et Claude Brasseur (qui sortait du triomphe international de La Boum de Claude Pinoteau, et qui coproduit aussi le film) à droite, en train de s’affronter au bras de fer, en se regardant droit dans les yeux. S’il annonce visiblement une opposition, ce dessin n’évoque pas du tout le cyclisme, passion à l’origine de l’osmose des deux protagonistes. Toujours est-il qu’Une affaire d’hommes vaut bien plus pour le duel de ces monstres du cinéma français et son intrigue originale que pour sa mise en scène fonctionnelle voire paresseuse. A sa sortie en novembre 1981, le film de Nicolas Ribowski peine à attirer 600.000 spectateurs dans les salles. Peu diffusé à la télévision, ce coup d’essai, auréolé en 1982 d’une nomination aux Césars pour la compression de la Meilleure première oeuvre, a su néanmoins marquer l’esprit de quelques cinéphiles et demeure aujourd’hui une curiosité.

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Test Blu-ray / Farinelli : Il Castrato, réalisé par Gérard Corbiau

FARINELLI : IL CASTRATO réalisé par Gérard Corbiau, disponible en DVD et Blu-ray le 5 mars 2020 chez BQHL Editions.

Acteurs : Stefano Dionisi, Enrico Lo Verso, Elsa Zylberstein, Caroline Cellier, Marianne Basler, Jacques Boudet, Jeroen Krabbe…

Scénario : Andrée Corbiau, Gérard Corbiau, Marcel Beaulieu

Photographie : Walther van den Ende

Musique : Riccardo Broschi

Durée : 1h46

Date de sortie initiale : 1994

LE FILM

Naples, début du XVIIIe siècle. Pour que son jeune frère Carlo conserve sa voix cristalline au-delà de l’enfance, Riccardo Broschi parvient, sous prétexte d’un accident, à le priver de sa virilité. Désormais castrat, Carlo Broschi devient Farinelli, un chanteur lyrique dont la célébrité s’étend jusqu’en Angleterre. Si, en donnant de la voix dans un petit théâtre, il le sauve de la faillite, il s’attire aussi la convoitise du grand compositeur Haendel qui, en lui révélant la vérité sur la nature de son don, l’éloigne de son frère…

C’est un film culte. Farinelli : Il Castrato est le long métrage le plus célèbre du réalisateur belge Gérard Corbiau (né en 1941), également metteur en scène du Maître de musique (1988), de L’Année de l’éveil (1991) et du Roi danse (2000). Si les années n’ont pas été très douces avec le film, surtout en raison d’un doublage français calamiteux et d’un playback souvent approximatif, Farinelli : Il Castrato demeure une œuvre très soignée sur la forme avec notamment des costumes flamboyants et des décors sublimes. Récompensé par le Golden Globe 1995 du meilleur film en langue étrangère et nommé à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, Farinelli : Il Castrato vaut essentiellement le coup d’oeil aujourd’hui pour l’originalité de son récit, troublant, et l’interprétation sensuelle et sensible d’Elsa Zylberstein.

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