THE BOAT réalisé par Winston Azzopardi, disponible en DVD et Blu-ray le 25 janvier 2020 chez Metropolitan Vidéo
Acteurs : Joe Azzopardi
Scénario : Winston Azzopardi, Joe Azzopardi
Photographie : Marek Traskowski
Musique : Lachlan Anderson
Durée : 1h29
Date de sortie initiale : 2018
LE FILM
Un marin est prisonnier d’un vaisseau fantôme perdu au milieu de la Méditerranée.
Voilà. C’est ça The Boat. Non, en réalité le premier long métrage du réalisateur maltais Winston Azzopardi est bien plus complexe que cela et mérite surtout qu’on s’y attarde. Scénariste, directeur de production sur World War Z, 13 Hours et Assassin’s Creed, producteur (Troie de Wolfgang Petersen, Le Crime de l’Orient-Express de Kenneth Branagh), Winston Azzopardi avait jusqu’à maintenant signé quelques téléfilms, courts-métrages et documentaires. L’histoire de The Boat se déroule au large de Malte et le casting se compose uniquement de Joe Azzopardi, fils de Winston, également co-producteur et co-scénariste. Véritable petit tour de force, The Boat est une série B très efficace, qui suinte d’amour pour le genre, pas forcément convaincante de bout en bout, mais suffisamment maline, prenante, mystérieuse et techniquement aboutie pour retenir l’attention du spectateur.
HALLOWEEN II réalisé par Rick Rosenthal, disponible en combo Blu-ray/DVD chez Le Chat qui fume
Acteurs : Jamie Lee Curtis, Donald Pleasence, Charles Cyphers, Jeffrey Kramer, Lance Guest, Pamela Susan Shoop, Hunter von Leer, Dick Warlock, Leo Rossi, Gloria Gifford, Dana Carvey…
Scénario : John Carpenter, Debra Hill
Photographie : Dean Cundey
Musique : John Carpenter, Alan Howarth
Durée : 1h32
Année de sortie : 1981
LE FILM
Michael Myers n’est pas mort ! Les six balles tirées par le Dr Loomis n’ont pas suffi à arrêter le tueur, qui poursuit son but : retrouver et supprimer Laurie Strode. Blessée et choquée, la jeune femme, transportée à l’hôpital de Haddonfield, est loin de se douter que Myers est encore à ses trousses, laissant toujours plus de cadavres dans son sillage, tandis que Samuel Loomis traque sans relâche son ancien patient…
« La nuit où il
est revenu se poursuit… ».
Pouvait-on passer après John Carpenter ? La réponse est oui ! En voyant le succès monstre rencontré par Vendredi 13 – Friday the 13th de Sean S. Cunningham en 1980 et sa suite Vendredi 13 : Chapitre 2 – Friday the 13th Part 2 de Steve Miner, John Carpenter et Debra Hill se voient proposer une somme plus que correcte pour imaginer la suite de leur triomphe de l’année 1978. Si Moustapha Akkad est toujours crédité comme producteur, c’est le mythique Dino De Laurentiis, qui vient alors de racheter la franchise, qui apporte les pépètes, soit 2,5 millions de dollars. La naissance de cette suite est difficile, on pense même faire réaliser un film en 3D, ce qui pourrait être un bon argument de vente, d’autant plus que John Carpenter a purement et simplement décidé de ne pas la mettre en scène. L’idée est rapidement abandonnée, alors les scénaristes imaginent plutôt une séquelle directe, qui commencerait là où s’arrêtait le premier, autrement dit quand le Dr Loomis découvre la disparition du corps de Michael Myers, après lui avoir tiré dessus à plusieurs reprises. Un procédé repris entre autres par les deux premiers Rocky.
SELF DEFENSE / SUNDAY IN THE COUNTRY / VENGEANCE IS MINE réalisé par John Trent, disponible le 7 janvier 2020 en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre chez Artus Films
Acteurs : Ernest Borgnine, Michael J. Pollard, Hollis McLaren, Louis Zorich, Cec Linder, Vladimír Valenta, Al Waxman, Tim Henry…
Scénario : Robert Maxwell, John Trent, David Main
Photographie : Marc Champion
Musique : Paul Hoffert, William McCauley
Durée : 1h29
Année de sortie : 1974
LE FILM
Dans la campagne de Locust Hill, le vieil Adam, aigri par la mort de sa fille, tente d’élever sa petite-fille selon ses principes de rédemption religieuse. Il se rend à l’office dominical quand il apprend que trois voyous sont en fuite après un braquage dans la ville d’à côté. Selon la police, ils rôderaient dans les parages. Ce serait une aubaine pour Adam de retrouver les voyous avant la police, et de leur donner la leçon qu’ils méritent…
Aaaaah Ernest Borgnine…immense comédien, une trogne, une rondeur, mais aussi et surtout un extraordinaire talent. Né en 1917 et mort en 2012, l’acteur d’origine italienne, aura tourné plus de 200 films, téléfilms, séries télévisées et prêté sa voix à des personnages animés. Les plus grands auront profité de sa tronche burinée, Robert Siodmak, Robert Parrish, Fred Zinnemann, André De Toth, Nicholas Ray, Delmer Daves, Robert Aldrich, John Sturges, avant que l’Oscar du meilleur acteur obtenu pour Marty (1955) de Delbert Mann vienne bouleverser sa carrière et prouver qu’une immense sensibilité se dissimulait sous cette belle carapace. Enfin respecté, Ernest Borgnine traversera près de soixante ans de cinéma, passant de grosses productions à des séries B voire Z, avec toujours le même entrain, la même jovialité, la même inspiration. Il n’avait qu’à être présent au générique d’un film pour qu’on ne voit que lui, même en tant que second rôle. Chez Richard Fleischer (Les Inconnus dans la ville, Les Vikings, Barrabas, Le Prince et le pauvre) et Sam Peckinpah (La Horde sauvage, Le Convoi), il vole systématiquement la vedette et n’aura de cesse de rester fidèle aux cinéastes qui lui auront donné sa chance dans les années 1950, tournant par exemple à six reprises pour Robert Aldrich en vingt ans. Juste avant de rejoindre ce dernier sur La Cité des dangers – Hustle, aux côtés de Burt Reynolds et Catherine Deneuve, Ernest Borgnine s’envole pour le Canada pour y tenir le rôle principal de Sunday in the Country, plus connu en France sous le titre Self Defense, sorti en VHS dans nos contrées, dans une version tronquée.
LA CHUTE DU PRÉSIDENT (Angel Has Fallen) réalisé par Ric Roman Waugh, disponible en DVD et Blu-ray le 3 janvier 2020 chez M6 Vidéo
Acteurs : Gerard Butler, Morgan Freeman, Lance Reddick, Jada Pinkett Smith, Piper Perabo, Nick Nolte, Tim Blake Nelson, Danny Huston…
Scénario : Robert Mark Kamen, Matt Cook, Ric Roman Waugh
Photographie : Jules O’Loughlin
Musique : David Buckley
Durée : 2h01
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
Victime d’un coup monté, Mike Banning, agent des services secrets, est accusé d’être le cerveau d’une tentative d’assassinat envers le président américain, Allan Trumbull. Poursuivi par le FBI, il va devoir combattre pour survivre et trouver l’identité de celui qui menace la vie du président…
Et c’est reparti pour Mike Banning ! Après avoir sauvé la Maison-Blanche de la Corée du Nord et Londres menacée d’être rayée de la carte par les islamistes, l’agent secret doit faire face cette fois…aux siens dans La Chute du président. Changement de ton, de réalisateur, d’ambiance et de partis pris pour un troisième volet étonnamment plus réussi que les deux précédents, moins bête, plus sobre et très largement inspiré par Le Fugitif d’Andrew Davis. Si Gerard Butler n’a pas la palette de jeu d’Harrison Ford, l’écossais buriné est ici plus attachant, le scénario n’hésitant pas à fouiller un peu plus le passé de son personnage, en lui donnant notamment un père, comme dans Indiana Jones et la dernière Croisade (toutes proportions gardées bien sûr), et en le mettant souvent face à lui-même. Une bonne surprise. Mais faisons d’abord un récapitulatif de la franchise qui réunit désormais Olympus Has Fallen – London Has Fallen – Angel Has Fallen.
LE BEAU-PÈRE (The Stepfather) réalisé par Joseph Ruben, disponible en DVD et combo Blu-ray/DVD le 12 novembre 2019 chez Elephant Films.
Acteurs : Terry O’Quinn, Jill Schoelen, Shelley Hack, Charles Lanyer, Stephen Shellen, Stephen E. Miller, Robyn Stevan, Jeff Schultz…
Scénario : Donald E. Westlake
Photographie : John W. Lindley
Musique : Patrick Moraz
Durée : 1h29
Date de sortie initiale : 1987
LE FILM
Jerry Blake semble en apparence mener une petite vie sans histoire. Un travail satisfaisant, une famille soudée, il a tout. Mais quand un grain de sable vient enrayer la machine, l’homme change radicalement de comportement. La perfection est son obsession…
« Wait a minute ! Who am I here ? »
A l’origine du Beau-père – The Stepfather (1987), il y a un récit machiavélique que l’on doit à l’un des plus grands écrivains américains de tous les temps, Donald E. Westlake (1933-2008). Auteur d’une centaine de romans (au bas mot), créateur des personnages mythiques de Dortmunder et de Parker (sous le pseudo de Richard Stark), adapté par les plus grands comme John Boorman (Le Point de non-retour), Peter Yates (Les Quatre malfrats), John Flynn (Echec à l’organisation), Brian Helgeland (Payback) et même par les français Jean-Luc Godard (Made in U.S.A.), Yves Robert (Le Jumeau), Michel Deville (La Divine poursuite) et Costa-Gavras (Le Couperet), Donald Westlake transpose lui-même son histoire originale avec un autre confrère, Brian Garfield, l’auteur de Death Wish, adapté en 1974 par Michael Winner, mais aussi Death Sentence, devenu également un long métrage en 2007 réalisé par James Wan. Autant dire que Le Beau-père part d’emblée sous les meilleurs auspices. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que The Stepfather est et demeure une des plus grandes références du thriller des années 1980, merveilleusement interprété par l’incroyable Terry O’Quinn, qui campe un type absolument monstrueux et flippant, encore plus aujourd’hui quand on lui prête une ressemblance physique avec Jean-François Copé. Mais ce n’est pas le sujet. Bref, Le Beau-père est un putain de bon film !
EN TOUTE INNOCENCE réalisé par Alain Jessua, disponible en combo Blu-ray+DVD le 27 novembre 2019 chez Studiocanal.
Acteurs : Michel Serrault, Nathalie Baye, François Dunoyer, Suzanne Flon, Philippe Caroit, Sylvie Fennec, Bernard Fresson, André Valardy…
Scénario : Alain Jessua, Luc Béraud, Dominique Roulet, d’après le roman Suicide à l’amiable d’André Lay
Photographie : Jean Rabier
Musique : Michel Portal
Durée : 1h40
Date de sortie initiale : 1988
LE FILM
Paul Duchesne, industriel du Bordelais, mène une vie bourgeoise et paisible auprès de son fils Thomas et de sa belle-fille Catherine. Très attaché aux valeurs familiales, il est profondément choqué lorsqu’il découvre que la jeune femme a un amant à tel point que, perturbé et inattentif, il est victime d’un accident qui le laisse paralysé et muet. Une lutte secrète va alors l’opposer à Catherine, à l’insu des autres membres de la famille…
Comédie noire, thriller pervers, drame bourgeois, s’il y a bien une chose que l’on puisse dire, c’est qu’En toute innocence n’a rien perdu de son caractère inclassable trente ans après sa sortie. Huitième et avant-dernier long métrage d’Alain Jessua (1932-2017), ce film étrange et singulier de l’ancien assistant de Max Ophüls, Marcel Carné, Yves Allégret et de Jacques Becker est une pépite de plus dans une des filmographies les plus étonnantes et originales de l’histoire du cinéma français. Dès son premier film, La Vie à l’envers (1964) avec Charles Denner et Jean Yanne, primé à Venise et une grande inspiration pour Martin Scorsese, le réalisateur a su imposer un univers qui lui est propre, qui a toujours détonné au sein de l’industrie cinématographique hexagonale. Suivront Jeu de massacre (1967) avec Jean-Pierre Cassel et Michel Duchaussoy, les deux opus avec Alain Delon, Traitement de choc (1973) et Armaguedon (1977), puis le légendaire Les Chiens (1979) avec Gérard Depardieu et Victor Lanoux, Paradis pour tous (1982), le dernier film de Patrick Dewaere et enfin le non-moins culte Frankenstein 90 (1984). Quatre ans plus tard, Alain Jessua jette son dévolu sur le roman Suicide à l’amiable, d’André Lay. En toute innocence est une adaptation culottée dans le sens où le réalisateur ne recherche pas un récit standard, mais distille son venin, goutte à goutte, dans un décor comme placé sous cloche, où les protagonistes, peu aimables et ambigus, s’affrontent violemment, mais sans véritable effusion. Il y a quelque chose de foncièrement troublant dans En toute innocence, et ce jeu entre l’immense Michel Serrault et la belle Nathalie Baye devient franchement jubilatoire.
FANATIC réalisé par Silvio Narizzano, disponible en Édition Blu-ray + DVD + Livret le 3 décembre 2019 chez ESC Editions
Acteurs : Tallulah Bankhead, Stefanie Powers, Peter Vaughan, Maurice Kaufmann, Yootha Joyce, Donald Sutherland, Gwendolyn Watts, Robert Dorning, Philip Gilbert…
Scénario : Richard Matheson d’après le roman Nightmare d’Anne Blaisdell
Photographie : Arthur Ibbetson
Musique : Wilfred Josephs
Durée : 1h38
Date de sortie initiale : 1965
LE FILM
Patricia Carroll, une jeune américaine, vient en Angleterre pour se marier avec Alan Glentower, mais avant de retrouver ce dernier elle décide d’aller rendre visite à la mère de son ancien fiancé décédé, Stephen Trefoile. Madame Trefoile vit dans un château isolé et délabré avec son domestique excentrique, sa servante malveillante et son jardinier simple d’esprit. Madame Trefoile se révèle fanatique religieuse et enferme dans son château Patricia afin de la purifier…
Après Maniac et Paranoïaque, voici Fanatic, réalisé en 1965 par un certain Silvio Narizzano (1927-2011). Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais ce cinéaste a connu son heure de gloire en 1966 avec le film Georgy Girl, avec James Mason et Alan Bates, comédie nommée dans quatre catégories aux Oscar et aux BAFTA, récompensée aux Golden Globes pour l’interprétation de Lynn Redgrave. Mais pour l’heure, Fanatic marque ses débuts au cinéma après avoir fait ses classes à la télévision. Si Fanatic est quelque peu oublié dans l’immense liste des productions de la Hammer Films, il n’en demeure pas moins intéressant à plus d’un titre. Tout d’abord pour son scénario écrit par Richard Matheson (Je suis une légende, L’Homme qui rétrécit) d’après un roman d’Anne Blaisdell. Un quasi-huis clos anxiogène teinté d’humour très noir. Ensuite, Fanatic confie l’un des deux rôles principaux à la comédienne Tallulah Bankhead, grande tragédienne, célèbre pour ses frasques et ses sautes d’humeur imbibées d’alcool sur les plateaux. Elle est ici la grande attraction du film, le monstre terrifiant. Durant cette période, la Hammer va livrer quelques comédies sombres à la frontière du film d’épouvante en prenant des personnages de femmes âgées comme élément central du récit. A l’instar de Bette Davis dans Confession à un cadavre – The Nanny (1965) de Seth Holt et The Anniversary (1967) de Roy Ward Baker, Tallulah Bankhead livre une prestation hors-normes face à la jeune Stefanie Powers, qui deviendra célèbre grâce à la série culte Pour l’amour du risque (1979-1984) dans laquelle elle incarnera Jennifer Hart, justicière milliardaire aux côtés de Robert Wagner. Ce petit thriller très drôle au demeurant, marque également l’une des premières apparitions au cinéma du comédien Donald Sutherland. Raison de plus pour accueillir les bras ouverts cet excellent opus de la Hammer.
THE MANIAC réalisé par Michael Carreras, disponible en Édition Blu-ray + DVD + Livret le 26 novembre 2019 chez ESC Editions
Acteurs : Kerwin Mathews, Nadia Gray, Donald Houston,Liliane Brousse, George Pastell, Arnold Diamond, Norman Bird, Justine Lord, Jerold Wells…
Scénario : Jimmy Sangster
Photographie : Wilkie Cooper
Musique : Stanley Black
Durée : 1h26
Date de sortie initiale : 1963
LE FILM
Dans le sud de la France, un peintre américain entretient une relation amoureuse avec une tenancière de bar. Cette dernière lui demande de l’aider à faire évader son mari, enfermé dans un asile pour un sordide meurtre au chalumeau, en échange de quoi elle sera sienne pour toujours. Une tâche peu aisée pour un modeste peintre, mais le jeu en vaut la chandelle. Si seulement tout pouvait se passer comme prévu…
Michael Carreras (1927-1994) est le fils d’Enrique Carreras, l’un des deux fondateurs de la mythique Hammer Films avec William Hinds, société de production née en 1934. Ce que l’on sait moins, c’est que la Hammer a fait faillite à la fin des années 1930, avant d’être reprise par Anthony Hinds et Michael Carreras, les fils des créateurs du studio. Devenu un immense producteur touche à tout avec près de 70 titres produits en près de trente ans de carrière, Michael Carreras aura également signé quelques scénarios, Meurtres sans empreintes (1954) de Terence Fisher, le mythique Un million d’années avant J.C. (1966) de Don Chaffey, avec la sculpturale Raquel Welsh, mais il passera également lui-même derrière la caméra dès la fin des années 1950, pour une douzaine de longs-métrages. The Maniac est son quatrième film et l’on doit le scénario au légendaire Jimmy Sangster (1927-2011), l’un des grands noms de la Hammer, capable de passer d’un genre à l’autre en suivant la mode et surtout le goût des spectateurs. L’auteur des films cultes Frankenstein s’est échappé ! (1957), Dracula (1958) et La Revanche de Frankenstein (1958), tous les trois réalisés par l’immense Terence Fisher, s’inspire ici des succès foudroyants des Diaboliques (1954) de Henri-Georges Clouzot et de Psychose d’Alfred Hitchcock (1960), qui démontraient alors l’attrait du public pour les thrillers psychologiques. The Maniac convie le spectateur en France, plus précisément en Camargue, où une petite bourgade va connaître d’étranges évènements et où rôde un fou armé d’un chalumeau.
LA DEUXIÈME FEMME (The Second Woman) réalisé par James V. Kern, disponible en DVD le 3 décembre 2019 chez Artus Films
Acteurs : Robert Young, Betsy Drake, John Sutton, Florence Bates, Morris Carnovsky, Henry O’Neill, Jean Rogers, Raymond Largay…
Scénario : Mort Briskin, Robert Smith
Photographie : Hal Mohr
Musique : Joseph Nussbaum
Durée : 1h27
Date de sortie initiale : 1950
LE FILM
Ellen Foster rend visite à sa tante sur la côte californienne et rencontre un voisin nommé Jeffrey Cohalan, un homme séduisant vivant dans une bâtisse à l’architecture futuriste perchée au sommet d’un pic rocheux. Ellen se sent irrésistiblement attirée par ce solitaire frappé trop régulièrement par des accidents inexplicables qui affectent son quotidien. Ces évènements sont-ils liés à la mort de sa fiancée survenue quelques années auparavant dans un mystérieux accident de voiture ?
Il y a parfois des petits films dont nous n’attendons forcément pas grand-chose au départ, et qui s’avèrent au final bien plus divertissants que certaines grosses productions qui ne tiennent pas du tout leurs promesses. C’est le cas de La Deuxième femme – The Second Woman, réalisé en 1950 par un certain James V. Kern (1909-1966), petit thriller largement influencé par Rebecca d’Alfred Hitchcock sorti dix ans auparavant. C’est aussi l’occasion de revoir une actrice méconnue, pourtant talentueuse et pleine de grâce, Betsy Drake (1923-2015), dont la carrière a quelque peu été éclipsée par son mariage avec Cary Grant. Elle vole ici la vedette avec son joli minois qui rappelle parfois celui d’Audrey Hepburn. Drame psychologique, La Deuxième femme enchaîne les rebondissements et les fausses pistes, frôle parfois le genre fantastique et se révèle être un petit modèle de série B bien sympathique.
I…COMME ICARE réalisé par Henri Verneuil, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 30 août 2017 chez LCJ Editions
Acteurs : Yves Montand, Michel Etcheverry, Roger Planchon, Jacques Denis, Pierre Vernier, Jacques Sereys…
Scénario : Henri Verneuil, Didier Decoin
Photographie : Jean-Louis Picavet
Musique : Ennio Morricone
Durée : 2h02
Date de sortie initiale : 1979
LE FILM
Jarry, un chef d’état, est abattu au cours d’une visite officielle, alors qu’il circulait dans une voiture décapotable, son assassin, Karl Eric Daslow, est retrouvé mort dans l’ascenseur de l’immeuble d’où il a tiré. Après une année d’investigations, l’hypothèse du tueur psychopathe et isolé semble s’imposer. Cependant, l’un des membres de la commission d’enquête, le procureur Volney, refuse de se rallier à la version officielle et décide de poursuivre seul l’enquête, avec l’aide de ses assistants. Or, au fur et à mesure que ses investigations avancent, les témoins du crime meurent tous les uns après les autres, dans de troublantes circonstances…
« Cette histoire est
entièrement vraie, puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre ». Boris Vian, L’écume des jours .
Habitué à sortir un film tous les deux ans, Henri Verneuil mettra un an supplémentaire pour écrire et mettre en scène I…comme Icare, sublime thriller très largement inspiré de l’assassinat de JFK et de l’enquête qui a suivi, la célèbre Commission Warren. Carré, passionnant, froid comme l’acier, magistralement interprété par Yves Montand dans un de ses plus grands rôles et par toute une ribambelle de comédiens talentueux, I…comme Icare propose certaines pistes de réflexion, joue avec un aspect documentaire inattendu (voire l’expérience de Milgram en milieu de film) et n’oublie jamais sa dimension divertissante. Du grand art, du cinéma populaire au sens le plus noble. Du Verneuil quoi !