Test Blu-ray / Le Bal de l’horreur, réalisé par Paul Lynch

LE BAL DE L’HORREUR (Prom Night) réalisé par Paul Lynch, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 9 septembre 2019 chez Rimini Editions

Acteurs : Jamie Lee Curtis, Leslie Nielsen, Casey Steven, Anne-Marie Martin, Antoinette Bower, Michael Tough, Robert A. Silverman, Pita Oliver, David Mucci, Jeff Wincott…

Scénario : William Gray d’après une histoire originale de Robert Guza Jr.

Photographie : Robert C. New

Musique : Paul Zaza, Carl Zittrer

Durée : 1h32

Année de sortie : 1980

LE FILM

Dans une vieille école déserte, une petite fille meurt accidentellement des conséquences d’un jeu organisé par une bande de jeunes, qui devant l’horreur de la situation décident de ne jamais révéler la vérité. Mais une ombre les a vus, et décide de se venger six ans plus tard, à l’occasion du bal de fin d’année des gamins devenus de jeunes adultes. Est-ce ce tueur psychopathe qui vient de s’évader d’un hôpital psychiatrique ? Les meurtres vont alors se succéder et se précipiter lors de cette fameuse « Prom Night ».

Etonnamment, après sa révélation dans Halloween, la nuit des masques de John Carpenter, les propositions restent timides voire inexistantes pour Jamie Lee Curtis. Agée tout juste de vingt ans, la légendaire Laurie Strode, fille de Tony Curtis et de Janet Leigh, espérait plus que les ersatz d’Halloween qu’on lui propose. Si John Carpenter lui crée un rôle exprès pour l’aider dans Fog, la comédienne accepte finalement une production canadienne d’épouvante. Le Bal de l’horreurProm Night est seulement son troisième long métrage. Si le lien avec Halloween est évident, ce slasher s’inspire également de Carrie au bal du diable (1976) de Brian de Palma puisque l’action se situe durant la fête de fin d’année d’un lycée et que deux personnages renvoient directement à ceux campés par Nancy Allen et John Travolta dans l’adaptation du roman de Stephen King. Décor qui devient alors celui d’un jeu de massacre, avec un tueur masqué, qui semble animé par une vengeance, assassinant un à un des lycéens bien ciblés à l’avance. Ecrit par William Gray (L’Enfant du diable, Philadelphia Experiment), Le Bal de l’horreur est un slasher éminemment sympathique, dans lequel le charme et le sex-appeal de Jamie Lee Curtis, même coiffée avec les bigoudis chauffants de Bernadette Chirac, font toujours leur effet.

Si Prom Night n’a pas pour vocation de révolutionner un genre alors en pleine explosion aux Etats-Unis, le slasher découlant d’ailleurs du cinéma transalpin, le giallo créé par Mario Bava, puis repris par Dario Argento, ce petit film d’épouvante est devenu culte et demeure un très bon moment. On s’amuse de ces « adolescents » ayant entre 20 et 25 ans, qui en font un peu trop dans le genre « Arrêteuh ! », « Oh il est trop beau ! », « Ce soir c’est le grand soir, je suis excitée comme une puce », et qui vont passer un sale quart d’heure. C’est bien connu, les jeunes filles s’apprêtant à perdre leur virginité ou qui viennent de coucher avec leur premier amant, ne s’en sortiront sûrement pas. Jamie Lee Curtis, The Body, The Scream Queen, surfe évidemment sur le rôle et le genre qui l’ont fait connaître deux ans auparavant et s’en sort très bien, y compris lorsqu’elle exécute une chorégraphie endiablée sur un morceau disco kitsch et entraînant. Un petit plan complètement gratuit, que nous aimons beaucoup, la montre le chemisier ouvert, scrutant les alentours pour découvrir celui ou celle qui s’est amusé(e) à lui faire peur dans les vestiaires.

Si elle nous ravit constamment les yeux, Jamie Lee Curtis, nommée par ailleurs aux Génie de la meilleure actrice pour ce rôle, signe surtout une belle prestation, jusqu’au final complètement inattendu et très réussi, qui parvient à créer la surprise, à nous émouvoir et surtout à nous rouler dans la farine. Elle est également soutenue par de solides comédiens quasi-inconnus, qui le sont d’ailleurs restés pour la plupart, mais également par l’immense Leslie Nielsen. Bien qu’ayant 25 ans de carrière derrière lui et de multiples rôles dramatiques à son palmarès, dont le mythique Planète interditeForbidden Planet (1956) de Fred M. Wilcox et L’Aventure du PoséidonThe Poseidon Adventure (1972) de Ronald Neame dans lequel il interprétait le capitaine du fameux paquebot, ce dernier devra pourtant attendre le triomphe de Y a-t-il un pilote dans l’avion ?Airplane! de Jim Abrahams, David Zucker et Jerry Zucker pour se faire un nom. La sortie de cette comédie mythique quelques semaines avant celle du Bal de l’horreur, profitera au film de Paul Lynch.

Ce dernier, cinéaste britannique né en 1946, en était alors à son troisième long métrage après The hard Part Begins (1973) et Blood & Guts (1980) et se montre tout à fait à l’aise dans les scènes d’horreur (on a même droit à une décapitation frontale), où il parvient à faire monter la tension (pas mal de suspects potentiels) et l’angoisse, à l’instar de la poursuite du tueur et de l’étudiante dans les dédales du lycée, ou bien encore lors de la séquence finale véritablement marquante et dramatique. Le succès du Bal de l’horreur sera tel, qu’il sera suivi de (fausses) suites diverses et variées, Le Bal de l’horreur 2 : Hello Mary Lou (1987), Le Bal de l’horreur 3 : Dernier baiser avant l’enfer (1990) et Le Bal de l’horreur 4 : Délivrez-nous du Diable (1992), ainsi que d’un remake du film original par Nelson McCormick en 2008, avec Brittany Snow et Idris Elba.

Un vrai classique du genre qui inspirera plus tard – toutes proportions gardées – Scream de Wes Craven et Souviens-toi… l’été dernier de Jim Gillespie.

LE COMBO BLU-RAY/DVD

A l’instar de son édition de Happy Birthday to me dont nous vous parlions au mois de mai, Rimini Editions livre une fois de plus un superbe packaging. Cette édition collector DVD-Blu-ray-Livret du Bal des horreurs se présente sous la forme d’un Digipack à trois volets, glissé dans un surétui cartonné du plus bel effet, reprenant le très célèbre visuel de l’affiche du film. Le menu principal est animé et musical.

Le livre de 20 pages écrit par Marc Toullec et bien illustré, donne moult informations sur la production du film qui nous intéresse, mais également sur l’histoire du slasher au début des années 1980.

Les suppléments suivants sont disponibles sur le DVD et sur le Blu-ray :

On démarre cette longue et plaisante interactivité par un making of rétrospectif (41’) réalisé en 2014. Pas d’intervention de Jamie Lee Curtis, mais en revanche, le réalisateur Paul Lynch, le chef décorateur Reuben Freed, quelques comédiens rescapés du film (Michael Tough, Joy Thompson, Mary Beth Rubens, Jeff Wincott), ainsi que le compositeur Paul Zaza s’expriment sur la genèse du Bal de l’horreur et les conditions de tournage, ainsi que sur son statut culte. Chacun revient également sur le travail avec Jamie Lee Curtis. Le tout regorge d’anecdotes où l’on apprend par exemple que Leslie Nielsen se promenait systématiquement avec un coussin-péteur et qu’il laissait toujours une véritable empreinte olfactive après son passage. Un très bon segment.

On passe ensuite à l’interview du scénariste William Gray (20’30). S’il en profite pour faire son mea culpa en expliquant être « devenu un vrai con » et « avoir pris le melon » dans les années 1980, William Gray se penche sur Le Bal de l’horreur, film qu’il affectionne et qu’il trouve drôle. Il revient sur son amitié avec Paul Lynch, sur leur travail en commun, sur l’idée de départ de Prom Night, ainsi que sur le casting du film.

Nous trouvons également la bande-annonce originale du Bal de l’horreur.

Le Blu-ray contient d’autres suppléments et non des moindres, puisque l’éditeur joint onze minutes de scènes ajoutées pour la diffusion du film à la télévision. Comme nous l’indique Michael MacLaverty, monteur de cette version, certaines séquences ont dû être rallongées, puisque d’autres ont été supprimées, comme tout ce qui concerne les douches des jeunes femmes. Cela concerne notamment le personnage de Leslie Nielsen. Nous le voyons ici accompagner son épouse chez le médecin le jour du sixième anniversaire de la mort de leur fille. Une séquence pouvait également nous faire douter quant à sa culpabilité, puisque nous voyons le proviseur, chez lui, couper du bois avec une hache. D’autres scènes font office de remplissage, comme celles centrées sur la secrétaire quelque peu foldingue du proviseur. [SPOILERS] Une autre scène donne quelques indications possibles quant au rouge à lèvres étrange que le tueur arbore à la fin. On apprend en effet qu’Alex est en réalité le frère jumeau de Robin. Alex aura peut-être adopté une part de la personnalité de sa sœur, peut-être pour l’imaginer encore en vie…[FIN DES SPILERS]

En plus d’un montage d’images de tournage (cela fait beaucoup de mot en « age ») de 23 minutes, montrant souvent les comédiens juste avant le clap et le cut du réalisateur. Un montage mis en musique et dans l’ordre chronologique du récit.

L’interactivité se clôt sur un comparatif avant/après la restauration HD (2’30), quelques spots TV (3’), ainsi qu’une belle galerie de photos et d’éléments marketing (6’).

L’Image et le son

Le cadre regorge de jolis détails aux quatre coins et ce dès la première séquence. Si le générique est évidemment plus doux, la définition reste solide comme un roc, la stabilité est de mise et le grain original flatte constamment la rétine. La propreté de la copie est irréprochable, à part peut-être quelques pétouilles, mais ce serait vraiment chipoter. La palette chromatique profite de cet upgrade avec des teintes revigorées. Les séquences diurnes en extérieur bénéficient d’un piqué pointu et d’une luminosité inédite. Ajoutez à cela des noirs denses, une magnifique patine (le grain est plus appuyé sur divers plans retravaillés en postproduction), quelques éclairages luminescents et vous obtenez l’une des éditions indispensables de septembre 2019.

La version originale est proposée en Anglais Dual Mono. Les dialogues sont clairs et les effets percutants, l’ensemble dynamique. L’éditeur joint également la version française Mono au rendu plus confiné et moins spectaculaire. Mais les puristes qui auront découvert le film ainsi dans leur jeunesse (il y en a), miseront une fois de plus sur cette adaptation au doublage par ailleurs très chouette.

Crédits images : © Rimini Editions / Guardian trust Company (in trust) / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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