Test Blu-ray / Dans la souricière, réalisé par Norman Panama

DANS LA SOURICIÈRE (The Trap) réalisé par Norman Panama, disponible en combo Blu-ray + DVD le 20 janvier 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Richard Widmark, Lee J. Cobb, Tina Louise, Earl Holliman, Carl Benton Reid, Lorne Greene, Peter Baldwin, Chuck Wassil, Richard Shannon, Carl Milletaire…

Scénario : Richard Alan Simmons & Norman Panama

Photographie : Daniel L. Fapp

Durée : 1h20

Année de sortie : 1959

LE FILM

Ralph Anderson, avocat aisé, revient à Tula, 1108 habitants, la petite ville où il est né, accompagné des hommes de Victor Massenotti, parrain de la mafia. Poursuivi par la justice, Massenotti souhaite utiliser l’aérodrome local pour s’enfuir. Ralph doit alors convaincre son père, shérif de Tula, de renoncer à surveiller les lieux. Sinon, les gangsters promettent de mettre la ville à feu à sang.

Nous parlions dernièrement d’Étranges compagnons de lit Strange Bedfellows (1965) de Melvin Frank. En fait, avant de faire cavalier seul, ce réalisateur avait signé en binôme quelques fleurons de la comédie américaine avec le méconnu Norman Panama (1914-2003). Depuis le début des années 1950, les deux associés enchaînent alors Une rousse obstinéeThe Reformer and the Redhead (1950) avec Dick Powell, Proprement scandaleuxStrictly Dishonorable (1951) avec Janet Leigh, Callaway Went Thataway (1951) avec Fred MacMurray, Le Grand SecretAbove and Beyond (1952) de Robert Taylor, Un grain de folieKnock on Wood (1954) et Le Bouffon du roiThe Court Jester (1955) avec Danny Kaye et Si j’épousais ma femmeThat Certain Feeling (1956) avec le légendaire Bob Hope. Après une décennie de succès au box-office, les deux amis et scénaristes du mythique Noël blancWhite Christmas (1954) de Michael Curtiz, décident de voguer seuls vers de nouveaux horizons. Néanmoins, Norman Panama et Melvin Frank restent liés puisque même si le second est bel et bien le seul metteur en scène de Dans la souricière, sorti en 1959, les deux produisent ce premier coup d’essai en solo. Formidable série B, à la croisée du film noir et du western, The Trap est une œuvre aussi sèche et brutale que son titre le laissait espérer. Merveilleusement interprété par l’immense Richard Widmark, intense, passionnant, Dans la souricière est un petit film complètement et injustement oublié aujourd’hui, qu’il est toujours bon de réhabiliter.

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Test Blu-ray / The Rental, réalisé par Dave Franco

THE RENTAL réalisé par Dave Franco, disponible en DVD et Blu-ray le 12 février 2021 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Dan Stevens, Alison Brie, Sheila Vand, Jeremy Allen White, Toby Huss, Connie Wellman, Anthony Molinari…

Scénario : Dave Franco & Joe Swanberg

Photographie : Christian Sprenger

Musique : Danny Bensi & Saunder Jurriaans

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Deux couples louent une sublime maison face à l’océan pour un week-end de fête. Les quatre amis comprennent très vite que derrière la beauté de l’endroit, un danger les guette : une présence mystérieuse semble les espionner et révèle des secrets inavouables sur chacun d’eux. La tension monte et le week-end de rêve va virer au cauchemar absolu…

Frère de l’inénarrable James Franco, Dave Franco (né en 1985) est déjà apparu dans moult films, particulièrement des comédies, à l’instar de SuperGrave de Greg Mottola, 21 Jump Street de Phil Lord et Chris Miller, Nos pires voisins de Nicholas Stoller (et sa suite), ainsi que dans les blockbusters à succès, Insaisissables de Louis Leterrier (et sa suite) et Six Underground de Michael Bay. A défaut de briller devant la caméra, Dave Franco c’est avant tout une cool-attitude et un charisme légèrement suintant avec des yeux mi-clos et un rictus qui donne l’impression que le mec est en train de se foutre de vous. Ce dernier s’est mis en tête de suivre l’exemple de son aîné (qui affiche déjà une quarantaine de réalisations) et de passer derrière la caméra pour son premier long-métrage, The Rental, thriller horrifique, mais aussi comédie-dramatique de mœurs, on ne sait pas vraiment en fait comment qualifier ou classer ce coup d’essai, qui s’avère au final plutôt prometteur.

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Test DVD / Les Apparences, réalisé par Marc Fitoussi

LES APPARENCES réalisé par Marc Fitoussi, disponible en DVD le 27 janvier 2021 chez M6 Vidéo.

Acteurs : Karin Viard, Benjamin Biolay, Lucas Englander, Laetitia Dosch, Pascale Arbillot, Evelyne Buyle, Martine Schambacher, Catherine Davenier…

Scénario : Marc Fitoussi & Sylvie Dauvillier, d’après une histoire originale de Karin Alvtegen

Photographie : Antoine Roch

Musique : Bertrand Burgalat

Durée : 1h46

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Vienne, ses palais impériaux, son Danube bleu…Et sa très privilégiée communauté d’expatriés français. Couple emblématique, Ève et Henri ont tout pour être heureux. Lui est un prestigieux chef d’orchestre, elle travaille à l’Institut Français. Une vie apparemment sans fausse note jusqu’au jour où Ève voit son univers protégé se fissurer et ses certitudes s’effondrer. Prête à tout pour ne pas perdre la face et maintenir les apparences, elle va se révéler totalement diabolique.

Les Apparences est le sixième long métrage de Marc Fitoussi (né en 1974) après La Vie d’artiste, Copacabana, Pauline détective, La Ritournelle et Maman a tort. Après ce dernier, le réalisateur avait participé au film collectif Selfie, ainsi qu’aux saisons 3 et 4 de la série à succès Dix pour cent. Depuis 2007, le réalisateur a su prouver la singularité et la sensibilité de son univers. Depuis La Vie d’artiste, Marc Fitoussi a toujours marqué ses films, pourtant souvent ancrés dans une réalité sociale, d’une douce folie. Ses œuvres possèdent également un décalage qui fait l’âme de son cinéma, toujours marquées par des dialogues subtils et d’une remarquable intelligence. Maman a tort, ne dérogeait pas à la règle et apparaissait même comme un film-somme. Pour Les Apparences, Marc Fitoussi change une fois de plus de registre et aborde le thriller paranoïaque. Si beaucoup ont loué sa ressemblance aux films du genre de Claude Chabrol, le cinéaste s’en éloigne et s’en approprie les codes à travers un humour cinglant et décapant, qu’il distille au compte-gouttes, dans la tradition d’Alfred Hitchcock auquel on pense dans une séquence qui évoque celle du concert de L’Homme qui en savait trop. Les Apparences est une très grande réussite, à la fois vénéneuse, grinçante et caustique, inquiétante et cynique, drôle et amorale, où trône l’impériale Karin Viard qui après Jalouse de David et Stéphane Foenkinos, Les Chatouilles d’Andréa Bescond et Éric Métayer et Chanson douce de Lucie Borleteau, prouve une fois de plus qu’elle n’a de cesse de se réinventer, de se mettre en danger et qu’elle demeure l’une de nos plus illustres comédiennes.

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Test DVD / Société anonyme anti-crime, réalisé par Stefano Vanzini

SOCIÉTÉ ANONYME ANTI-CRIME (La Polizia ringrazia) réalisé par Stefano Vanzina, disponible en DVD le 5 janvier 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Enrico Maria Salerno, Mariangela Melato, Mario Adorf, Franco Fabrizi, Cyril Cusack, Laura Belli, Jürgen Drews, Corrado Gaipa…

Scénario : Stefano Vanzini & Lucio De Caro

Photographie : Riccardo Pallottini

Musique : Stelvio Cipriani

Durée : 1h34

Année de sortie : 1972

LE FILM

Rome, la corruption a gangrené toutes les institutions. Le commissaire Bertone tente malgré tout de faire son travail correctement. Alors qu’il recherche deux voyous ayant assassiné un joaillier après un braquage, il retrouve l’un d’eux, mort, au bord du canal. Il va peu à peu découvrir qu’un groupe armé a entrepris de faire justice sur les malfrats libérés par une administration trop laxiste.

Rome est aussi à toi ! Aide-nous à la garder propre !

Dans le cinéma d’exploitation, en particulier celui qui a submergé les salles italiennes dans les années 1970, sont dissimulées quelques pépites qui allaient bien au-delà du simple cinéma Bis, qui ont su traverser les années et même les décennies sans (trop) de dommages et dont le propos demeure d’une redoutable efficacité et d’une folle modernité. C’est le cas de Société anonyme anti-crime, réalisé par Stefano Vanzina (1917-1988), plus connu par les cinéphiles sous le pseudonyme de Steno. Pour faire simple, nous dirons purement et simplement que La Polizia ringrazia annonce ni plus ni moins Magnum Force de Ted Post, le deuxième volet de la saga Harry Callahan, co-écrit par John Milius et Michael Cimino. Dans cette deuxième enquête de l’inspecteur Harry, ce dernier se retrouvait face à des meurtres ayant pour cible des proxénètes, des trafiquants et des assassins, commis par une « brigade spéciale » de flics néofascistes, auto-proclamés juges et bourreaux, qui avaient décidé de nettoyer la ville à leur façon. Si dans Société anonyme anti-crime, le personnage principal impeccablement campé par Enrico Maria Salerno est un modèle d’intégrité, Callahan se retrouvait comme qui dirait face à lui-même dans Magnum Force puisque les motards tueurs usaient des mêmes méthodes expéditives. Mais le sujet reste le même et le film de Steno interroge sur cette question de l’autodéfense qui revenait sans cesse dans la bouche de celles et ceux qui étaient victimes ou témoins de vols à main armée, de kidnappings et de meurtres qui régissaient leur quotidien dans les rues des grandes villes dans l’Italie des Années de plomb. Société anonyme anti-crime est un polar solide, excellemment mis en scène et interprété, qui a des choses à dire et les dit bien, sans avoir recours à une violence gratuite. Il en ressort une noirceur et une ironie sombre qui à l’instar du final tragique et pessimiste imprègne le spectateur et le fait s’interroger sur la valeur morale des institutions qui régissent la vie des citoyens.

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Test DVD / Opération K, réalisé par Luigi Petrini

OPÉRATION K (Operazione Kappa: sparate a vista) réalisé par Luigi Petrini, disponible en DVD le 5 janvier 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Mario Cutini, Marco Marati, Maria Pia Conte, Patricia Pilchard, Mario Bianchi, Maria Francesca, Linda Sini, Edmondo Tieghi…

Scénario : Luigi Petrini

Photographie : Luigi Ciccarese

Musique : Franco Bixio, Fabio Frizzi & Vince Tempera

Durée : 1h30

Année de sortie : 1977

LE FILM

Expulsé d’une fête mondaine pour avoir couché avec la fille des propriétaires, le jeune paumé Paolo rencontre Giovanni, le fils rebelle d’un professeur. Sous l’effet de la drogue, les deux amis violent Anna, la fiancée de Giovanni, et tuent la voisine qui voulait intervenir. En fuite, avec la police à leurs trousses, ils décident de prendre un restaurant en otage…

Ne cherchez pas, le nom de Luigi Petrini ne vous dira sûrement rien. Né à Rome en 1934, ce réalisateur ne sera actif que de 1964 à 1988 et mettra en scène une dizaine de longs-métrages, en passant allègrement d’un genre à l’autre. Il débute dans le registre dramatique avec son premier long-métrage, Una storia di notte, avec la sublime Sylva Koscina, puis enchaîne directement sur la romance Le Sedicenni (1965), avant de signer son premier polar, A suon di lupara (1968). En 1970, il s’intéresse à une histoire d’amour entre deux femmes dans Così, così… più forte, puis continue sur cette lancée l’année suivante dans La Ragazza dalle mani di corallo (1971). Luigi Petrini aborde ensuite la comédie avec Scusi, si potrebbe evitare il servizio militare?… No! (1974). Les années 1970 touchent à leur fin et le cinéaste commence à racler les fonds de tiroir en mélangeant un peu de tout, notamment avec A.A.A. cercasi spia… disposta spiare per conto spie, mélange gloubi-boulga de comédie-policière et de comédie-musicale. S’il arrêtera sa carrière sur un « coup d’éclat » intitulé White Pop Jesus (1980) – on vous prévient, vous n’en croirez pas vos yeux – Luigi Petrini livre aussi ce qui est probablement son meilleur film, Opération KOperazione Kappa: sparate a vista. Sorti en 1977, ce polar étrange, mélange de poliziottesco, genre qui tirait alors sur sa fin (comme tout le cinéma d’exploitation en fait), et de rape and revenge n’a rien du grand film, mais s’avère un rejeton quelque peu dégénéré et surtout peu aimable, qui étonne par sa violence sèche et brutale, ainsi que par le traitement de ses personnages, repoussants, abjects, vulgaires, misogynes et puants, filmés néanmoins comme des héros tragiques car montrés comme des victimes de la société dans l’Italie des tristement célèbres Années de plomb.

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Test Blu-ray / Long Weekend, réalisé par Colin Eggleston

LONG WEEKEND réalisé par Colin Eggleston, disponible en Blu-ray depuis le 20 novembre 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : John Hargreaves, Briony Behets, Mike McEwen…

Scénario : Everett De Roche

Photographie : Vincent Monton

Musique : Michael Carlos

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1978

LE FILM

Un jeune couple de citadins décide de profiter d’un week-end pour s’adonner à du camping sauvage au bord de la mer. Par d’imperceptibles étapes, le décor paradisiaque de plage isolée où ils s’installent se charge de mystères avant de se transformer en un véritable enfer : la Nature paraît soudain prendre une sourde revanche sur la civilisation …

Bien avant l’inénarrable PhénomènesThe Happening (2008) de M. Night Shyamalan, le scénariste Everett De Roche (1946-2014) s’interrogeait trente ans avant sur ce qui se passerait si la nature se retournait contre l’humanité, à travers son premier récit pour le cinéma, Long Weekend. Avant de devenir l’un des scénaristes les plus en vue du cinéma australien, celui qui allait signer d’autres œuvres légendaires du cru comme Harlequin de Simon Wincer, Patrick de Richard Franklin et Razorback de Russell Mulcahy, abordait le genre horrifique avec un thriller tendu et angoissant, qui s’amuse à prendre le spectateur petit à petit par la gorge, jusqu’à un dernier acte complètement inattendu et un final abrupt qui laisse pantois. Derrière la caméra, Colin Eggleston (1941-2002) peut enfin exprimer à l’écran tout son amour pour le cinéma d’Alfred Hitchcock (d’ailleurs, Les Oiseaux ne sont jamais bien loin dans Long Weekend) et de Roman Polanski (Le Couteau dans l’eau entre autres), en dilatant le temps, en créant un stress qui va crescendo en dressant le portrait d’un couple en crise, un homme et une femme qui ne respectent rien autour d’eux et qui n’ont d’ailleurs aucun respect pour l’autre. S’il n’a obtenu aucun succès dans son pays, comme c’était d’ailleurs souvent le cas pour les films de genre tournés en Australie, cela n’a pas été le cas dans le reste du monde et surtout en Europe, au point d’être récompensé par l’Antenne d’or au Festival international du film fantastique d’Avoriaz en 1979 (ex aequo avec L’Invasion des profanateurs de Philip Kaufman), le Prix Spécial du Jury au Festival du film de Paris, puis par le Prix du Meilleur Film, le Prix du jury de la critique internationale pour Colin Eggleston et la Médaille d’argent du meilleur acteur au Festival international du film de Catalogne de Sitges. Tombé peu à peu dans l’oubli, Long Weekend connaît un regain de popularité depuis la fin des années 2000 en raison d’un remake réalisé en 2008 par Jamie Blanks (Urban Legend, Mortelle Saint-Valentin) avec Jim Cazievel et du documentaire Not Quite Hollywood: The Wild, Untold Story of Ozploitation ! (2008) de Mark Hartley qui a redonné au cinéma australien ses lettres de noblesse. Long Weekend en demeure assurément l’un des plus dignes représentants.

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Test Blu-ray / Enragé, réalisé par Derrick Borte

ENRAGÉ (Unhinged) réalisé par Derrick Borte, disponible en DVD et Blu-ray le 19 décembre 2020 chez M6 Vidéo.

Acteurs : Russell Crowe, Jimmi Simpson, Gabriel Bateman, Caren Pistorius, Anne Leighton, Austin P. McKenzie, Michael Papajohn, Lucy Faust…

Scénario : Carl Ellsworth

Photographie : Brendan Galvin

Musique : David Buckley

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

La Nouvelle-Orléans. Mauvaise journée pour Rachel : en retard pour conduire son fils à l’école, elle se retrouve coincée au feu derrière un pick-up qui ne redémarre pas. Perdant patience, elle klaxonne et passe devant. Quelques mètres plus loin, le même véhicule s’arrête à son niveau. Son conducteur, Tom Cooper, la somme de s’excuser, mais elle refuse. Furieux, il commence à la suivre…Enragé, cet homme est prêt et ne craint pas de mourir et parle même de suicide par police interposée. Si la journée de Rachel s’annonçait compliquer, celle-ci se transforme en véritable cauchemar.

Mine de rien, Russell Crowe n’a pas l’air de tourner tant que ça, mais signe quelques coups d’éclat tous les deux ou trois ans, histoire de rappeler que l’on peut, ou plutôt que l’on doit encore compter sur lui. L.A. Confidential de Curtis Hanson, Révélations The Insider de Michael Mann et Gladiator de Ridley Scott ont beau avoir plus de vingt ans, le comédien néo-zélandais n’a jamais cessé de tourner et même si les années 2010 n’ont pas été pour lui aussi inspirées, on sauvera évidemment ses prestations dans NoéNoah de Darren Aronofsky, The Nice Guys de Shane Black et même sa participation à Man of Steel de Zack Snyder, dans lequel il supplantait tout le reste du casting dans la peau de Jor-El. 2020 est déjà un très bon cru pour Russell Crowe qui vient d’être récompensé par le Golden Globe du meilleur acteur pour la mini-série The Loudest Voice, et livre aussi une prestation impressionnante dans EnragéUnhinged, sixième long-métrage du méconnu Derrick Borte, remarqué en 2009 avec son premier film indépendant, La Famille Jones The Joneses, interprété par Demi Moore, David Duchovny et Amber Heard. Si ses autres opus sont passés sous le radar en France, y compris son film sur les Clash intitulé London Town (2016) avec un Jonathan Rhys Meyers sous substances (pléonasme) dans la peau de Joe Strummer, Enragé s’impose comme un modèle de série B, bien bourrin dans son genre, mené tambours battants et surtout porté par les larges épaules de Russell Crowe. Ce dernier est absolument monstrueux, tout en bedaine saillante et le front constellé de sueur, et en fait voir de toutes les couleurs à sa partenaire, Caren Pistorius, l’une des plus belles révélations de l’année 2020.

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Test Blu-ray / La Vengeance d’un acteur, réalisé par Kon Ichikawa

LA VENGEANCE D’UN ACTEUR (Yukinojo henge) réalisé par Kon Ichikawa, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 1er décembre 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Kazuo Hasegawa, Fujiko Yamamoto, Ayako Wakao, Eiji Funakoshi, Narutoshi Hayashi, Eijiro Yanagi, Chusha Ichikawa, Ganjiro Nakamura…

Scénario : Daisuke Itō, Teinosuke Kinugasa & Natto Wada, d’après le roman de Otokichi Mikami

Photographie : Setsuo Kobayashi

Musique : Yasushi Akutagawa

Durée : 1h49

Date de sortie initiale : 1963

LE FILM

Au cours d’une de ses représentations, l’acteur Yukinojo Nakamura reconnait dans le public le seigneur Dobé et deux de ses complices. Ce sont les hommes qui ont conduit son père à la faillite, et provoqué le suicide de ses parents. Yukinojo va pouvoir venger ses parents.

Que l’on soit adepte ou pas du cinéma japonais classique, on ne peut être que subjugué par la beauté incommensurable de La Vengeance d’un acteurYukinojo henge, réalisé en 1963 par l’éclectique et prolifique Kon Ichikawa (1915-2008), connu en France pour Kokoro (1955), La Harpe de BirmanieBiruma no tategoto (1956), Les Feux dans la plaineNobi (1959) et Seul sur l’océan PacifiqueTaiheiyo hitori-botchi (1963). Kon Ichikawa, c’est presque cent longs-métrages, séries télévisées et documentaires, téléfilms et courts-métrages tournés sur une période incroyable de 70 ans, puisque le cinéaste exercera son métier quasiment jusqu’à sa mort. Influencé par Walt Disney (il commencera sa carrière comme dessinateur) et Jean Renoir, Kon Ichikawa était souvent considéré comme un simple yes-man, un faiseur comme on le dit vulgairement. Pourtant, si l’on devait rapprocher le réalisateur de ses confrères américains, il serait indubitablement l’équivalent d’un Sidney Lumet, d’un Robert Wise ou d’un Richard Fleischer, qui bien que sous contrat avec de gros studios, passaient d’un genre à l’autre et enchaînaient les films sans aucun complexe, avec un savoir-faire colossal, une profonde connaissance du cinéma et surtout qui s’appropriaient le sujet qu’on leur proposait pour l’inscrire dans leur filmographie à travers des motifs, des thèmes, une sensibilité particuliers et uniques. Même chose donc pour Kon Ichikawa qui signe – et se voit d’ailleurs imposer le projet par la Daiei en raison du résultat décevant de ses derniers longs-métrages – avec La Vengeance d’un acteur, par ailleurs remake d’un triptyque éponyme mis en scène en 1935 par Teinosuke Kinusaga et – chose surprenante – déjà interprété par Kazuo Hasegawa (ici dans son avant-dernière apparition au cinéma et son 300è film !) sous le nom de Chōjirō Hayashi, l’un ses opus phares et surtout un immense chef d’oeuvre.

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Test Blu-ray / Le Couteau sous la gorge, réalisé par Claude Mulot

LE COUTEAU SOUS LA GORGE réalisé par Claude Mulot, disponible en Blu-ray depuis le 20 novembre 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Brigitte Lahaie, Florence Guérin, Alexandre Sterling, Natasha Delange, Jean-Pierre Maurin, Pierre Londiche…

Scénario : Claude Mulot

Photographie : Bruno Affret

Musique : Alain Guélis

Durée : 1h16

Date de sortie initiale : 1986

LE FILM

Mannequins, Catherine et Florence posent pour des photos coquines.Tout va bien jusqu’au jour où des assassinats éliminent un par un l’entourage de Catherine qui va devoir se méfier car le tueur n’est pas loin.

Juste avant sa disparition dans un accident survenu le 13 octobre 1986, le réalisateur Claude Mulot réalisait cette même année son dernier film avec Le Couteau sous la gorge, thriller inspiré du giallo. Si certains y voient un vrai nanar, ceux qui s’intéressent à l’oeuvre de Claude Mulot y verront une fois de plus une vraie déclaration d’amour au cinéma d’exploitation cher à son coeur, comme pouvait l’être La Saignée, polar franco-italien tourné entre New York et la Somme. Certes, Le Couteau sous la gorge n’atteint pas l’immense réussite de ce dernier, et encore moins celle de La Rose écorchée, mais cet ultime opus reste une curiosité fort sympathique, où la violence et le sexe sont – comme bien souvent chez le cinéaste – omniprésents.

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Test Blu-ray / Le Soleil des voyous, réalisé par Jean Delannoy

LE SOLEIL DES VOYOUS réalisé par Jean Delannoy, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 4 décembre 2020 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Jean Gabin, Robert Stack, Margaret Lee, Jean Topart, Suzanne Flon, Walter Giller, Lucienne Bogaert, Albert Michel…

Scénario : Alphonse Boudard & Jean Delannoy, d’après le roman de J.M. Flynn

Photographie : Walter Wottitz

Musique : Francis Lai

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1967

LE FILM

Denis Ferrand est un homme tranquille et riche, propriétaire d’un café, d’un garage et d’une auberge luxueuse. Il jouit de la considération générale de la ville. Pourtant dans sa jeunesse, il était Denis « le fignoleur », un truand rusé et audacieux. Pour l’amour de Marie-Jeanne qu’il a épousée, il s’est rangé définitivement. En face de son bar, se trouve une banque. Toutes les fins de mois, lorsque Denis reste pour faire ses comptes, il peut voir le convoi qui vient chercher la paye du centre nucléaire de Farville. Alors Denis rêve… petit à petit il échafaude le coup qu’il aurait monté dans sa jeunesse…

L’une des collaborations les plus fructueuses et prolifiques de Jean Gabin reste celle entamée en 1952 avec le cinéaste Jean Delannoy (1908-2008). Six longs métrages en commun, six énormes succès populaires avec La Minute de vérité (1952), Chiens perdus sans collier (1955), Maigret tend un piège (1958), Maigret et l’Affaire Saint-Fiacre (1959), Le Baron de l’écluse (1960) et Le Soleil des voyous (1967), qui auront attiré plus de 18 millions de français dans les salles ! Ce dernier permet à Jean Gabin de se refaire une santé au box-office, après l’échec du Jardinier d’Argenteuil de Jean-Paul Le Chanois. Mais le « Vieux » n’a rien à craindre, puisque près de 35 millions de spectateurs se sont rués au cinéma pour voir ses films, rien que depuis le début des années 1960 ! Le Soleil des voyous est étrangement méconnu dans la carrière de Jean Gabin et pourtant le film possède plusieurs atouts non négligeables. Il y a surtout l’association inattendue du comédien avec l’américain Robert Stack, le légendaire Eliot Ness de la série télévisée Les Incorruptibles, rôle qui l’a rendu mondialement célèbre et qu’il campera dans près de 120 épisodes tournés entre 1959 et 1963. Le duo fonctionne très bien et reste la plus grande curiosité du Soleil des voyous, à ce jour l’unique adaptation d’un roman de J.M. Flynn, qui reste également un polar carré, propre, un film de casse au charme inaltérable.

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