Test Blu-ray / Nashville Lady, réalisé par Michael Apted

NASHVILLE LADY (Coal Miner’s Daughter) réalisé Michael Apted, disponible en DVD et Blu-ray le 5 juillet 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Sissy Spacek, Tommy Lee Jones, Levon Helm, Phyllis Boyens, William Sanderson, Beverly D’Angelo, Bob Hannah, Ernest Tubb…

Scénario : Tom Rickman, d’après l’autobiographie de Loretta Lynn, écrite avec George Vecsey

Photographie : Ralf D. Bode

Durée : 2h

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

Née dans une famille de mineurs, au cœur d’un village du Kentucky, Loretta se marie à 13 ans avec Doolittle Lynn. Décelant chez elle un véritable talent de chanteuse, il lui offre une guitare et l’encourage à se produire sur scène. Elle deviendra l’une des plus grandes vedettes de la Country Music.

En France, nous sommes loin d’imaginer le succès de Loretta Lynn, de son vrai nom Noretta Webb, star de la musique country, interprète, autrice et compositrice, née en 1932 à Butcher Hollow dans le Kentucky. Aux États-Unis, tout le monde connaît sa biographie et pour cause, puisque les studios Hollywoodiens n’ont pas attendu sa disparition (ce serait toujours le cas sinon, puisqu’elle vient de fêter ses 90 ans cette année) pour s’emparer de son incroyable histoire et pour retracer son itinéraire à travers un biopic. C’est donc Universal qui met en route Nashville Lady, aka Coal Miner’s Daughter en version originale, titre repris d’une des plus célèbres chansons de Loretta Lynn. Sorti en mars 1980 sur le sol de l’Oncle Sam, Nashville Lady rapporte 67 millions de dollars, soit l’équivalent de près de 240 millions aujourd’hui. Un triomphe, un raz-de-marée, qui aura valu à sa comédienne Sissi Spacek l’Oscar de la meilleure actrice, le Golden Globe et le BAFTA. Chose amusante, c’est Loretta Lynn elle-même qui aura jeté son dévolu sur la légendaire interprète de Carrie pour jouer son rôle au cinéma, en découvrant son visage sur quelques photographies de comédiennes pressenties. Comédie-dramatique hagiographique classiquement, mais efficacement mise en scène par le britannique Michael Apted, Nashville Lady vaut essentiellement, voire entièrement pour la prestation hors normes de Sissy Spacek et de son partenaire Tommy Lee Jones, dont l’alchimie emporte tout sur son passage.

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Test Blu-ray / Les Grands Ducs, réalisé par Patrice Leconte

LES GRANDS DUCS réalisé Patrice Leconte, disponible en DVD et Blu-ray le 3 mai 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Philippe Noiret, Catherine Jacob, Michel Blanc, Clotilde Courau, Pierre-Arnaud Juin, Jacques Mathou…

Scénario : Patrice Leconte & Serge Frydman

Photographie : Eduardo Serra

Musique : Angélique et Jean-Claude Nachon

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1996

LE FILM

Trois vieux comédiens, sans le sou, minables et au chômage, sont engagés dans une comédie de boulevard médiocre, qui part en tournée. Le spectacle est monté par un producteur escroc, bien décidé à le saboter afin de toucher l’argent des assurances. Mais les trois acteurs se prennent au jeu et s’investissent dans ce qui sera peut-être la dernière chance de leur vie.

S’il n’a pas connu de réel engouement à sa sortie de la part des spectateurs, en attirant « seulement » 500.000 français dans les salles en février 1996, Les Grands Ducs s’avère aujourd’hui l’un des films de Patrice Leconte les plus aimés des cinéphiles. Après l’échec cinglant du Parfum d’Yvonne et trois mois avant le triomphe critique et commercial de Ridicule, le réalisateur des Bronzés, de Viens chez moi j’habite chez une copine, de Tandem, de Monsieur Hire, du Mari de la coiffeuse et de Tango réunissait trois monstres sacrés du cinéma français, Jean-Pierre Marielle, Philippe Noiret et Jean Rochefort, plus de vingt ans après Que la fête commence de Bertrand Tavernier. Hymne aux comédiens et à leur passion dévorante du jeu, au vaudeville qui le temps d’une soirée met du baume au coeur à une audience déjà conquise, Les Grands Ducs est un film mené tambour battant, animé par une énergie folle et dévastatrice, dont l’intrigue resserrée sur 75 minutes est prétexte à d’extraordinaires numéros d’acteurs, qui embarquent le public dans une tornade ininterrompue de rires et de tendresse.

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Test Blu-ray / Le Parfum d’Yvonne, réalisé par Patrice Leconte

LE PARFUM D’YVONNE réalisé Patrice Leconte, disponible en DVD et Blu-ray le 3 mai 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Jean-Pierre Marielle, Hippolyte Girardot, Sandra Majani, Richard Bohringer, Paul Guers, Corinne Marchand, Philippe Magnan, Claude Derepp…

Scénario : Patrice Leconte, d’après le roman Villa triste de Patrick Modiano

Photographie : Eduardo Serra

Musique : Pascal Estève

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1994

LE FILM

À la fin des années 50, un jeune homme qui prétend être un comte d’origine russe, tombe amoureux d’une sublime jeune femme, toujours accompagnée d’un dogue allemand et d’un vieil excentrique. Tout le monde semble avoir quelque chose à cacher…

Tango aura permis à Patrice Leconte de se remettre en selle après l’échec du Mari de la coiffeuse (350.000 entrées) sorti trois ans plus tôt. Mais la première et vraie déculottée arrivera l’année suivante pour le cinéaste avec Le Parfum d’Yvonne. Pourtant, cette fois encore rétrospectivement, le douzième long-métrage du réalisateur demeure un petit trésor caché, que l’on redécouvre totalement quand on se concentre plus attentivement sur sa filmographie, à l’instar du Nouveau Monde d’Alain Corneau ou Un, deux, trois, soleil de Bertrand Blier, par ailleurs tournés quasiment au même moment, au milieu des années 1990. Adaptation personnelle du roman Villa triste de Patrick Modiano, publié en 1975, Le Parfum d’Yvonne est et restera probablement l’un des opus les plus méconnus de Patrice Leconte, seulement vu par 160.000 spectateurs à sa sortie en mars 1994, devant s’incliner face à Sister Act, acte 2, L’Affaire Pélican d’Alan J. Pakua, La Cité de la peur d’Alain Berberian et Philiadelphia de Jonathan Demme. Rarement diffusé à la télévision, ce drame éthéré, psychologique et même existentiel, teinté d’érotisme, possède de très nombreux atouts dans sa musette et mérite donc toute l’attention du cinéphile averti, qui saura l’apprécier à sa juste valeur, puisqu’il s’agit ni plus ni moins d’une des plus grandes réussites plastiques de Patrice Leconte.

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Test Blu-ray / Le Mari de la coiffeuse, réalisé par Patrice Leconte

LE MARI DE LA COIFFEUSE réalisé Patrice Leconte, disponible en DVD et Blu-ray le 3 mai 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Jean Rochefort, Anna Galiena, Roland Bertin, Maurice Chevit, Philippe Clévenot, Jacques Mathou, Claude Aufaure, Albert Delpy, Henry Hocking, Ticky Holgado, Michèle Laroque…

Scénario : Patrice Leconte & Claude Klotz

Photographie : Eduardo Serra

Musique : Michael Nyman

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 1990

LE FILM

Antoine a connu ses premiers émois amoureux dans le salon de coiffure de la plantureuse Madame Sheaffer. Il s’est fait une promesse : lorsqu’il sera grand, il épousera une coiffeuse. Il rencontre Mathilde, la coiffeuse de ses rêves. Le coup de foudre est réciproque.

Au début des années 1980, tout va pour le mieux pour Patrice Leconte. Les deux Bronzés ont été de grands succès au cinéma, et il entame alors plusieurs autres associations avec Michel Blanc, Viens chez moi, j’habite chez une copine, Ma femme s’appelle reviens et Circulez y’a rien à voir. 1985, le triomphe des Spécialistes (5,3 millions d’entrées) arrive à point nommé et permet au réalisateur de faire ce qu’il désire. Difficile de se lancer un nouveau challenge après avoir rassemblé autant de spectateurs dans les salles et être parvenu à s’immiscer sur la troisième marche du podium cette année-là derrière les dix millions de Trois hommes et un couffin et les 5,8 millions de Rambo 2 : la mission. Plutôt que de rechercher un succès à tout prix et facilement, le cinéaste décide d’aller au contraire vers quelque chose de diamétralement opposé, un tout petit film, une équipe réduite, une comédie mélancolique, un road-movie inattendu qui se concentre sur un nouveau duo d’acteurs, Jean Rochefort et Gérard Jugnot. Tandem est un tournant dans la carrière de Patrice Leconte, dont l’immense sensibilité éclate au grand jour, comme s’il était temps pour lui à désormais 40 ans de trouver un langage cinématographique inédit, qui exprimerait une nouvelle facette de sa personnalité. Ce merveilleux film, doux, tendre, drôle, émouvant et désabusé, pourtant optimiste, allait là aussi trouver son public, avec près de 600.000 entrées. Sur cette lancée, suivra Monsieur Hire, son sixième long-métrage avec Michel Blanc, l’un de ses chefs d’oeuvre et un pilier de sa filmographie. Sept fois nommé aux César, Monsieur Hire passera cette fois la barre des 600.000 spectateurs. Ce sera une autre paire de manches pour Le Mari de la coiffeuse, probablement son premier revers au box-office, qui parvient tout de même attire la curiosité de 360.000 français, malgré la présence en face de lui de 58 minutes pour vivre et l’arrivée imminente de Total Recall de Paul Verhoeven et celle du Château de ma mère d’Yves Robert. Rétrospectivement, Le Mari de la coiffeuse est l’un des opus les plus singuliers de son auteur, l’un des plus sensuels aussi surtout. Car ce dont on parle rarement en évoquant le cinéma de Patrice Leconte, c’est de sa façon de filmer les comédiennes, de les rendre fantasme, aussi envoûtantes qu’inaccessibles. On comprend alors encore plus le désir du personnage incarné par le monstre Jean Rochefort, de rester toute la journée dans le salon de coiffure tenu par son épouse, interprétée par Anna Galiena. Patrice Leconte convie son audience à partager un rêve pastel, érotique, charnel et passionnel de 75 minutes. Et on y plonge avec une réelle délectation.

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Test Blu-ray / Les Traqués de l’an 2000, réalisé par Brian Trenchard-Smith

LES TRAQUÉS DE L’AN 2000 (Turkey Shoot) réalisé Brian Trenchard-Smith, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 26 mai 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Steve Railsback, Olivia Hussey, Michael Craig, Carmen Duncan, Noel Ferrier, Lynda Stoner, Roger Ward, Michael Petrovitch…

Scénario : Jon George & Neill D. Hicks, d’après une histoire originale de George Schenk, Robert Williams & David Lawrence

Photographie : John R. McLean

Musique : Brian May

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 1982

LE FILM

Une société totalitaire, dans un futur proche. Des citoyens considérés comme déviants sont capturés et enfermés dans un camp de réhabilitation. Brimades et tortures sont au rendez-vous mais le directeur du camp pousse le sadisme jusqu’à une chasse à l’homme des plus sanglantes.

Le 15 juin 1983, en France, débarquait sur nos écrans Turkey Shoot (bien plus pertinent que le titre français Les Traqués de l’an 2000), alors que Mad Max 2 : Le Défi était sorti deux ans auparavant. On est au coeur de la période la plus prolifique de l’Ozploitation et le film de Brian Trenchard-Smith (Le Gang des BMX, Leprechaun 3) mélange aventures dystopiques et récit horrifique. C’est une sorte de remake des Chasses du Comte ZaroffThe Most Dangerous Game (1932) rétrofuturiste, avec des réminiscences du Pont de la Rivière KwaïThe Bridge on the River Kwai (1957) et de Furyo (1983). En dépit des drastiques restrictions budgétaires de dernière minute, la mise en scène est sans grand éclat certes, mais bien troussée. Des restrictions d’argent et donc forcément de temps. Et dans cette urgence, on sent parfois une direction d’acteurs à l’arrache. Mais au-delà de son aspect ultra violent et parfois kitsch, Les Traqués de l’an 2000 se réapproprie les thématiques de l’abus de pouvoir, de la liberté et de l’asservissement de manière très efficace et avec un rythme toujours maintenu dans une satire politique un brin vieillotte sous certains aspects, mais anxiogène et terrifiante (d’ailleurs, le directeur du camp se nomme… Thatcher !). Mais la cerise sur le gâteau est très certainement ses nombreuses trouvailles visuelles et les ondes de comédie noire qui traversent le récit (comme la présence d’un catcheur-loup garou chopé dans une foire au freaks, la femme qui monte et charge un fusil les yeux bandés le plus vite possible) ou les touches gores que ne renieraient pas Lucio Fulci et Mario Bava.

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Test Blu-ray / Panique année zéro, réalisé par Ray Milland

PANIQUE ANNÉE ZÉRO (Panic in Year Zero!) réalisé par Ray Milland, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 18 mai 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Ray Milland, Jean Hagen, Frankie Avalon, Mary Mitchel, Joan Freeman, Richard Garland, Richard Bakalyan, Rex Holman…

Scénario : Jay Simms & John Morton

Photographie : Gilbert Warrenton

Musique : Les Baxter

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1962

LE FILM

Tandis que la famille Baldwin est en route pour un week-end à la campagne, Los Angeles est victime d’une attaque nucléaire. Réalisant peu à peu l’ampleur de l’événement, ils vont devoir s’organiser pour se mettre à l’abri, survivre et faire face aux survivants, dont certains sont prêts à tout.

En 1962, un an après l’érection du mur de Berlin, quelques semaines après le débarquement de la baie des Cochons et trois mois avant la Crise des missiles de Cuba, le péril atomique fait trembler la planète. Une Troisième Guerre mondiale semble imminente. Le cinéma s’empare de cette paranoïa omniprésente et internationale. Plusieurs films vont alors traiter, à leur façon, de cette hystérie qui couve, The Creation of the Humanoids de Wesley Barry, La Jetée de Chris Marker, This Is Not a Test de Fredric Gadette et Panique année zéro – Panic in Year Zero! de Ray Milland. En effet, l’acteur d’Uniformes et jupon court, Le Poison (Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes et Oscar du meilleur acteur), Californie, terre promise, La Fille sur la balançoire, Espions sur la Tamise, Un pacte avec le diable et Le Crime était presque parfait était déjà passé derrière la caméra à plusieurs reprises et ce depuis 1955, année d’Un homme traqué A Man Alone. Si ses travaux en tant que réalisateur seront essentiellement destinés à la télévision, Ray Milland dirigera également quatre autres longs-métrages pour le cinéma, dont Panique année zéro, survival (il s’agissait d’ailleurs du titre original), film de science-fiction à tout petit budget, mais rempli d’imagination et qui repose sur un script malin signé Jay Simms (The Giant Gila Monster, Les Musaraignes tueuses et cette fois encore de The Creation of the Humanoids), d’après deux nouvelles de Ward Moore, L’Aube des nouveaux jours (Lot, 1953) et Les Nouveaux Jours (Lot’s Daughter, 1954), contes post-apocalyptiques d’inspiration biblique. En dépit d’un manque évident de moyens, Ray Milland se défend très bien à la mise en scène et livre un opus bourré de charme, pas si sympathique que ça, qui rend compte de la complexité et de la noirceur de l’âme humaine en cas de situation extrême. Panique année zéro est à la fois rétro dans sa forme, mais on ne peut plus d’actualité…

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Test Blu-ray / Les Chasseurs de scalps, réalisé par Sydney Pollack

LES CHASSEURS DE SCALPS (The Scalphunters) réalisé par Sydney Pollack, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 7 avril 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Burt Lancaster, Shelley Winters, Telly Savalas, Ossie Davis, Dabney Coleman, Paul Picerni, Dan Vadis, Armando Silvestre…

Scénario : William W. Norton

Photographie : Duke Callaghan & Richard Moore

Musique : Elmer Bernstein

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1968

LE FILM

En 1850, dans les Montagnes Rocheuses. Un trappeur, Joe Bass, rencontre des Indiens Kiowas, qui lui proposent d’échanger ses fourrures contre un esclave noir. Joe est obligé d’accepter. Plus tard, il retrouve les Indiens scalpés. Il décide de retrouver ses chasseurs, payés par l’Etat, afin de reprendre ses fourrures.

Sydney Pollack (1934-2008) doit comme qui dirait les débuts de sa carrière à Burt Lancaster (1913-1994), ce dernier ayant remarqué le talent qui couvait chez ce jeune aspirant metteur en scène sur le tournage du Temps du châtiment de John Frankeinheimer (1961) où il officiait comme stagiaire, l’avait encouragé et fait sa promo auprès de quelques gens importants des studios. C’est tout d’abord à la télévision qu’il va faire ses classes, en mettant en boite moult épisodes de séries diverses et variées (Bob Hope Presents the Chrysler Theatre, Haute tension, Ben Casey, The Law and Mr. Jones, Shotgun Slade), avant de signer son premier long-métrage en 1965, 30 minutes de sursis The Slender Thread, avec Sidney Poitier, Anne Bancroft et Telly Savalas. Il enchaîne très vite sur Propriété interdite This Property Is Condemned, d’après une pièce de Tennessee Williams et un scénario de Francis Ford Coppola, sur lequel il dirige Robert Redford, Natalie Wood et Charles Bronson. 1968, Sydney Pollack dirige enfin Burt Lancaster dans un western quelque peu tardif, Les Chasseurs de scalps The Scalphunters, d’après une histoire de William W. Norton, futur auteur du formidable The Hunting Party Les Charognards (1971) de Don Medford et de White Lightning Les Bootleggers de Joseph Sargent (1973). Alors qu’On l’appelle Trinita – Lo chiamavano Trinità… n’était même pas encore sorti, le troisième long-métrage du réalisateur flirtait déjà avec le western parodique, sans se vautrer complètement dans la comédie (au contraire de Cat Ballou d’Elliot Silverstein sorti trois ans plus tôt), mais comporte tout de même beaucoup d’humour et même quelques séquences quasi-burlesques, qui contrastent avec la violence sèche des affrontements. Chasse à l’homme, survival, road-trip, comédie, buddy-movie, Les Chasseurs de scalps est bel et bien et avant tout un vrai et excellent western.

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Test Blu-ray / Rock-O-Rico, réalisé par Don Bluth

ROCK-O-RICO (Rock-A-Doodle) réalisé par Don Bluth, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 6 avril 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Glen Campbell, Ellen Greene, Christopher Plummer, Sorrell Booke, Eddie Deezen, Phil Harris, Sandy Duncan, Dee Wallace, Eddy Mitchell, Lio, Tom Novembre…

Scénario : Don Bluth, John Pomeroy, David J. Steinberg, David N. Weiss, T.J. Kuenster & Gary Goldman, d’après la pièce Chantecler d’Edmond Rostand

Photographie : Robert Paynter

Musique : Robert Folk

Durée : 1h14

Date de sortie initiale : 1991

LE FILM

Pour les animaux de la basse-cour, le soleil ne se lève que lorsque le coq se met à chanter. Or, ce matin-là, Chanteclerc, le coq le plus rock’n roll de la ferme a oublié de chanter et le soleil s’est quand même levé. Ridiculisé, il décide de quitter la ferme. Une bonne nouvelle pour le Grand Duc, le hibou qui va pouvoir faire régner la nuit éternelle. Pour les autres animaux de la ferme, un seul objectif : faire revenir leur coq.

Quelle énergie, quelle fougue, quelle frénésie ! Plus de trente ans après sa sortie, Rock-O-Rico, ou Rock-A-Doodle en version originale demeure à la fois l’un des opus les plus méconnus sans doute de Don Bluth, et paradoxalement l’un de ses plus ambitieux en matière d’animation. On reconnaît bien là le style, la griffe, la patte de l’auteur de Brisby et le secret de NIMH (1982), de Fievel et le Nouveau Monde (1986) et du Petit dinosaure et la vallée des merveilles (1988), qui a très longtemps placé le réalisateur en digne héritier, mais aussi en concurrent direct des productions Disney, où Don Bluth (né en 1937) aura officié pendant près d’une dizaine d’années, en oeuvrant sur Robin des Bois, Les Aventures de Bernard et Bianca, ou bien encore Rox et Rouky. Après trois beaux succès internationaux, Charlie, mon héros connaît un certain revers au box-office. Si les résultats ne sont pas catastrophiques (le film rapporte 27 millions aux Etats-Unis), ils sont loin d’égaler ceux des deux précédents. Don Bluth jette son dévolu sur un projet de longue date, un scénario inspiré librement de Chantecler d’Edmond Rostand, envisagé par Walt Disney et son équipe au cours des années 1960. Rock-O-Rico repose sur une histoire de David N. Weiss (producteur des Razmoket, futur scénariste de Shrek 2), même s’ils sont six à avoir planché sur ces aventures, dont le fidèle Gary Goldman, également coréalisateur. Il en résulte un film quelque peu hybride, d’ailleurs Rock-O-Rico contient des séquences live, tournées avec de véritables comédiens, ce qui renvoie parfois à Peter et Elliott le dragon de Don Chaffey, sur lequel Don Bluth était chargé de l’animation de la créature, ainsi qu’au Magicien d’Oz. Rock-O-Rico est branché sur cent mille volts et ne laisse pas un moment de répit aux spectateurs, qui comme le personnage principal d’Edmond, se retrouvent emportés dans une tornade de rebondissements, d’action, de chansons, de musique, d’émotions et de couleurs qui ne s’arrêtent jamais.

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Test DVD / Mise en scène with Arthur Penn (Une conversation), réalisé par Amir Naderi

MISE EN SCÈNE WITH ARTHUR PENN (UNE CONVERSATION) (Mise en scène with Arthur Penn (a conversation)) réalisé par Amir Naderi, disponible en DVD le 1er mars 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Arthur Penn

Photographie : Amir Naderi

Durée : 6h

Date de sortie initiale : 2014

LE FILM

En 2002, le réalisateur iranien Amir Naderi, passionné par le travail d’Arthur Penn, entame avec celui un long entretien, qu’il enregistre chez le cinéaste au fil de multiples rendez-vous. A ce jour, jamais le public n’avait pu voir ces échanges, en dehors d’une version courte projetée il y a quelques années au Festival de Venise.

Jean-Pierre Vasseur, le grand manitou de Rimini Editions, a toujours eu une immense affection pour le cinéma d’Arthur Penn. Après le DVD de Georgia, les Blu-ray de Missouri Breaks et de Miracle en Alabama, sans oublier le combo consacré au merveilleux Alice’s Restaurant, l’éditeur propose cette pièce de résistance, qui trônera fièrement dans votre DVDthèque, Mise en scène with Arthur Penn (une conversation), un document exceptionnel présenté dans sa version intégrale de six heures ! Le dispositif est simple, en 2002, Arthur Penn, à l’aube de ses 80 ans, accepte de s’entretenir avec le réalisateur iranien Amir Naderi (Le Coureur, L’eau, le vent, la poussière), face caméra, seul, chez lui dans son appartement new-yorkais, regardant son interlocuteur droit dans les yeux. Enregistré sur plusieurs jours, parfois éloignés de quelques semaines, cette interview rétrospective aborde des sujets divers et variés, comme l’enfance du cinéaste, qui n’a cessé d’être ballotté entre son père et sa mère divorcés, sur son amour pour les femmes (qu’il mettra en valeur tout au long de son illustre carrière, sur scène comme au cinéma), sa passion pour Howard Hawks, George Stevens, John Ford, William Wyler, Joseph L. Mankiewicz, Orson Welles, Akira Kurosawa, Ingmar Bergman, Elia Kazan, Robert Bresson, Louis Malle, Jean-Luc Godard, François Truffaut, Claude Chabrol (la Nouvelle vague a été déterminante dans son approche du cinéma, notamment en ce qui concerne l’utilisation de la caméra comme moyen de raconter une histoire), Gregg Toland et Ghislain Cloquet (directeurs de la photographie), Federico Fellini, Roberto Rossellini, Martin Ritt, Robert Towne, Horton Foote, Jack Smight, Warren Beatty, Vittorio De Sica, Bernardo Bertolucci, George Sidney, Raoul Walsh Nicholas Ray, Fred Zinnemann, que ça soit pour leur travail et/ou pour leur personne, Arthur Penn ayant pu rencontrer certains de ces grands noms au fil de sa vie.

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Test Blu-ray / Les Pirates du métro, réalisé par Joseph Sargent

LES PIRATES DU MÉTRO (The Taking of Pelham One Two Three) réalisé par Joseph Sargent, disponible en Combo Blu-ray + DVD + DVD de bonus le 5 avril 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Walter Matthau, Robert Shaw, Martin Balsam, Hector Elizondo, Earl Hindman, James Broderick, Dick O’Neill, Lee Wallace…

Scénario : Peter Stone, d’après le roman de John Godey

Photographie : Owen Roizman

Musique : David Shire

Durée : 1h44

Date de sortie initiale : 1974

LE FILM

À New York, quatre hommes armés, utilisant des couleurs comme noms, prennent en otage une voiture de métro et demandent une rançon d’un million de dollars pour la libération des passagers. Le Lieutenant Zachary Garber de la police du métro de New York doit gérer cette affaire, alors même qu’il doit faire visiter le centre de contrôle du réseau à des responsables du métro de Tōkyō.

Les Pirates du métro The Taking of Pelham 123 est réalisé en 1974 par Joseph Sargent. De son vrai nom Giuseppe Danielle Sorgente, il naît en 1925 dans le New Jersey et commence sa carrière au cinéma en tant qu’acteur. Il attrape le virus de la comédie quand il a une dizaine d’années, au moment où il reçoit une caméra 8 mm de la part de son oncle, avec laquelle il s’amuse à réaliser et à interpréter quelques courts métrages bien évidemment amateurs. Il intègre ensuite les rangs de l’Actors Studios dans les années 1940 et commence à se produire à Broadway dans quelques pièces, tout en multipliant les apparitions dans diverses séries télévisées, comme Peter Gunn ou The Lone Ranger. Il apparaît également comme figurant dans Tant qu’il y aura des hommes de Fred Zinnemann en 1953. Mais au milieu des années 1950 Joseph Sargent change son fusil d’épaule et souhaite devenir réalisateur. Il a l’opportunité de mettre en scène son premier long-métrage en 1959, Streetfighter, un drame à petit budget, écrit et interprété par Vic Savage, qui raconte l’histoire d’un jeune délinquant en quête de rédemption, après la mort de celle qu’il aimait. Mais c’est véritablement au cours de la décennie suivante que Joseph Sargent va apprendre son métier et surtout s’épanouir derrière la caméra, en réalisant moult épisodes de séries télévisées diverses et variées, Lassie, Gunsmoke, Les Envahisseurs, Bonanza, Le Fugitif, Opération vol et surtout Des agents très spéciaux. En 1966-1967, sortent deux longs-métrages, Un espion de trop et L’Espion au chapeau vert, qui sont en fait constitués chacun de deux épisodes de la série tirés de la seconde et de la troisième saison. Puis Joseph Sargent signe un film de guerre avec Claudia Cardinale et Rod Taylor, Tous les héros sont morts. Au début des années 1970, Joseph Sargent va signer son premier chef d’oeuvre, Le Cerveau d’acier Colossus : The Forbin Projet, sublime film de science-fiction apocalyptique, dans lequel Eric Braden, « monsieur Moustaches » des Feux de l’amour, qui avait alors une carrière intéressante au cinéma (Les Evadés de la planète des singes ou Les 100 fusils de Tom Gries), affrontait une intelligence artificielle, sur le point de prendre le contrôle de la Terre et de ses habitants. Toutes proportions gardées bien sûr, cette relecture glaçante du mythe de Prométhée apparaît comme un chaînon manquant entre 2001 l’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick et Point Limite de Sidney Lumet. Méconnu et néanmoins précurseur, ce film aurait grandement inspiré James Cameron pour la création du Skynet de Terminator. Tout en continuant son travail pour la télévision, entre téléfilms et séries télévisées, il a d’ailleurs réalisé l’épisode de Kojak, Joseph Sargent reçoit de plus en plus de propositions pour le cinéma. En 1972, il commence le tournage d’un western, Buck et son complice, avec Sidney Poitier et Harry Belafonte, mais suite à des divergences avec la production, il est débarqué du tournage peu de temps après le début des prises de vues. Il sera remplacé par Sidney Poitier lui-même. Il enchaîne avec The Man Le numéro 4, téléfilm dans lequel James Earl Jones interprète le premier président des Etats-Unis afro-américain. Un téléfilm qui connaîtra une petite exploitation dans les salles et qui deviendra culte, au point d’être projeté lors de la première investiture de Barack Obama en 2009. Puis, Joseph Sargent réalise un film d’action avec Burt Reynolds, Les Bootlegers, dont l’acteur réalisera une suite trois ans plus tard et avec laquelle il fera lui-même ses débuts à la mise en scène. On lui propose alors de prendre les manettes des Pirates du métro.

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