Test Blu-ray / Le Chat et le canari, réalisé par Radley Metzger

LE CHAT ET LE CANARI (The Cat and the Canary) réalisé par Radley Metzger, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 22 mars 2024 chez Rimini Editions

Acteurs : Honor Blackman, Michael Callan, Edward Fox, Wendy Hiller, Olivia Hussey, Beatrix Lehmann, Carol Lynley, Daniel Massey, Peter McEnery, Wilfrid Hyde-White…

Scénario : Radley Metzger, d’après la pièce de théâtre de John Willard

Photographie : Alex Thomson

Musique : Steven Cagan

Durée : 1h29

Année de sortie : 1978

LE FILM

À Glendiff en 1914, le riche et extravagant Cyrus West meurt dans son château. Vingt ans plus tard, la notaire Allison Crosby réunit tous les héritiers dans la grande salle afin de divulguer le testament. Elle découvre qu’Annabelle West en est la légataire universelle. Peu à peu les invités disparaissent puis sont retrouvés assassinés…

Tandis que les gialli et films d’épouvante de Dario Argento et de ses confrères compatriotes remplissent les salles dans les années 1970, que le slasher est sur le point de prendre son envol avec La Nuit des masques – Halloween de John Carpenter et que les enquêtes d’Hercule Poirot semblent intéresser les spectateurs (après Le Crime de l’Orient-Express, Mort sur le Nil se profile à l’horizon), le producteur Richard Gordon (Inseminoïd, Monstres invisibles, Corridors of Blood) a de la suite dans les idées. Pourquoi ne pas mixer tous ces ingrédients, les passer à la sauce à la menthe (autrement dit british) et tenter de surfer sur ces effets de mode ? Voilà comment est né Le Chat et le canari The Cat and the Canary, adapté d’une pièce de théâtre de John Willard, déjà transposée dans les années 1920 par Paul Leni, qui combine le film d’horreur (plusieurs meurtres y sont commis), l’enquête policière (un assassin se cache dans une demeure) et le whodunit (le meurtrier en question est peut-être dissimulé parmi les personnages principaux). Formidable opus que Le Chat et le canari version 1978, solidement mis en scène par Radley Metzger (1929-2017), bourré de trouvailles à la fois sur le fond et sur la forme et surtout merveilleusement interprété par une troupe de dix comédiens exceptionnels qui ont l’air de s’amuser du début à la fin. Une belle et grande découverte.

À Glendiff, en Grande-Bretagne, le 27 septembre 1914, le milliardaire M. West meurt dans son château. Vingt ans plus tard, jour pour jour, madame Allison Crosby, notaire, est chargée de l’ouverture et de la divulgation du testament. Elle convoque les héritiers du défunt, tous cousins, et réunit tout ce petit monde dans la grande salle à manger du château, à l’heure du dîner où Cyrus West leur a réservé une surprise à travers un enregistrement réalisé juste avant sa mort. Il s’avère qu’une jeune femme, Annabelle, est légataire universelle. Peu à peu, les invités disparaissent l’un après l’autre, froidement assassinés. Et si cela était l’oeuvre d’ un dangereux psychopathe évadé de l’asile voisin, qui a justement choisi cette date pour dépecer ses victimes comme un chat fait de même aux canaris ?

Au-delà de la mécanique implacable du scénario, ce que nous retenons premièrement du Chat et le canari est l’excellence de sa distribution et comme les acteurs ne sont pas nombreux, nous pouvons aisément tous les citer, Honor Blackman (la légendaire Pussy Galore de Goldfinger, Jason et les Argonautes, Shalako, Fright, Chapeau melon et bottes de cuir), Michael Callan (Lutte sans merci, L’Île Mystérieuse), Edward Fox (Gandhi, Le Miroir se brisa, Les Duellistes), Wendy Hiller (Elephant Man, Le Crime de l’Orient-Express), Olivia Hussey (Ça – Il est revenu, Les Traqués de l’an 2000, Mort sur le Nil, Black Christmas), Beatrix Lehmann (L’Escalier), Carol Lynley (Attention au Blob !, L’Aventure du Poséidon, El Perdido), Daniel Massey (Enquête sur une passion, Le Caveau de la terreur, Marie Stuart, Reine d’Écosse), Peter McEnery (Le Orme, Les Contes aux limites de la folie, La Victime) et Wilfrid Hyde-White (La Bible ne fait pas le moine, My Fair Lady). Tels des pions sur un plateau de jeu Cluedo (avec ses passages secrets qui relient la cuisine au bureau et de la véranda au salon), auquel on ne peut s’empêcher de penser avec ce manoir constitué de pièces immenses et au plafond démesuré, ils déambulent, s’observent, se scrutent, se confrontent, se battent aussi parfois quand quelques rancoeurs ou sous-entendus remontent à la surface.

Après la géniale présentation de tous les personnages, qui n’évite pas une certaine théâtralité, mais qui appuie le fait que chacun paraît constamment en représentation en se donnant un air guindé qui contraste souvent avec leur statut social réel (il n’y a qu’à voir l’état de leurs bagages), Le Chat et le canari enchaîne avec « l’apparition » de Cyrus West. Alors que tous sont attablés et dégustent un vin de vingt ans d’âge, l’ancien propriétaire des lieux passé de vie à trépas il y a deux décennies, participe au dîner avec ses convives, à travers un enregistrement audio et vidéo, les deux synchronisés à travers un gramophone. Les enjeux sont posés, la partie peut commencer. Enfin presque, puisque là-dessus intervient un médecin appartenant à l’hôpital psychiatrique situé non loin de la demeure Cyrus, afin de prévenir les cousins, la notaire et la gouvernante qu’un dangereux criminel se prenant pour un chat, a pris la poudre d’escampette et a peut-être jeté son dévolu sur cette habitation. Cette fois, c’est parti !

Le réalisateur Radley Metzger, échappé du genre érotico-porno dans lequel il officie habituellement (Dictionary of Sex, La Maison de la jouissance, Porno Paradise) fait preuve de beaucoup d’imagination derrière la caméra, s’avère un solide directeur d’acteurs, enchaîne les rebondissements sans aucun temps mort, n’oublie jamais d’incorporer beaucoup d’humour forcément noir dans son récit et l’on se souviendra longtemps de l’intervention de Cyrus West, de celle du toubib de l’asile, ainsi que du générique de fin, peut-être l’une des idées les plus originales du cinéma.

Avec sa photographie élégante signée du virtuose Alex Thomson (Hamlet de Kenneth Branagh, Ultime décision, Demolition Man, Cliffhanger : Traque au sommet, Alien³, Le Sicilien, Legend, L’Année du dragon, Excalibur…on pourrait continuer longtemps), son suspense savamment entretenu (même si l’identité du tueur peut se deviner assez facilement) et son casting haut de gamme, Le Chat et le canari se révèle être un remarquable divertissement, qui a très bien vieilli, qui se déguste de la première à la dernière image.

LE COMBO BLU-RAY + DVD + LIVRET

Rimini Éditions ne nous laisse aucun répit et c’est tant mieux ! La collection Angoisse est déjà de retour figurez-vous ! Après La Nuit de la comète et avant Les Rats attaquent de Robert Clouse, voilà que débarque Le Chat et le Canari de Radley Metzger ! Comme d’habitude, nous nous trouvons en présence d’un Digipack à trois volets, renfermant les deux disques, ainsi qu’un livret très informatif de 24 pages rédigé par Marc Toullec, qui revient longuement sur la genèse, le tournage et la réception du film. Le menu principal est animé et musical.

Aucun supplément, pas même la bande-annonce…

L’Image et le son

Si certains tiqueront devant un grain souvent très lissé, la copie HD du Chat et le canari présentée ici tient ses promesses. Tout d’abord, la propreté est quasi-exemplaire et le cadre stable. Ensuite, les couleurs affichent une clarté inattendue, les teintes vertes surtout, très présentes. Le master est lumineux, le piqué pointu, le relief inattendu et hormis quelques légères baisses de la définition, ce Blu-ray offre un confort de visionnage on ne peut plus large.

Evitez la piste française, la plus faible du lot et qui mise avant tout sur le report des voix. Mais le doublage est très chouette. La version originale, bercée par ce délicieux et inimitable accent, est de plus mieux équilibrée, dynamique, sans aucun souffle, avec des dialogues clairs, une solide restitution de la musique. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Crédits images : © Grenadier Films / Rimini Éditions / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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