Test Blu-ray / Everybody Wants Some !!, réalisé par Richard Linklater

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EVERYBODY WANTS SOME !! réalisé par Richard Linklater, disponible en Blu-ray et DVD le 20 août 2016 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Blake Jenner, Ryan Guzman, Tyler Hoechlin, Zoey Deutch, Glen Powell, Wyatt Russell, Will Brittain

Scénario : Richard Linklater

Photographie : Shane F. Kelly

Durée : 1h56

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Dans les années 80, suivez les premières heures de Jake sur un campus universitaire. Avec ses nouveaux amis, étudiants comme lui, il va découvrir les libertés et les responsabilités de l’âge adulte. Il va surtout passer le meilleur week-end de sa vie…

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Richard Linklater est un des réalisateurs indépendants américains les plus prolifiques et éclectiques du cinéma contemporain. On lui doit notamment un des plus beaux triptyques de ces quinze dernières années Before SunriseBefore SunsetBefore Midnight (1995-2004-2013) et dernièrement Boyhood, oeuvre exceptionnelle tournée par intermittence sur une période de douze ans, de 2002 à 2013, avec la même distribution et la même équipe technique. Son nouveau film, Everybody Wants Some !! apparaît comme une suite spirituelle à Génération rebelle (Dazed and Confused, 1993) et à Boyhood, et pose les mêmes questions, à savoir qu’est-ce que grandir et comment devient-on un adulte ? Si le premier se déroulait le dernier jour de classe de l’année et si Boyhood suivait l’évolution et le parcours d’un adolescent depuis son enfance jusqu’à son entrée à l’université, Everybody Wants Some !! se focalise sur un groupe de jeunes sportifs et le film démarre trois jours avant leur entrée en faculté. Un long week-end durant lequel le spectateur est invité à faire connaissance avec toute une bande de joyeux drilles qui comptent bien profiter des dernières heures de l’été. En suivant ces personnages, tout interprétés par des comédiens peu connus voire non professionnels, Richard Linklater nous renvoie à notre propre vie, au temps qui passe, sujet alors récurrent chez le cinéaste.

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Le titre est tiré d’une chanson du groupe Van Halen. Everybody Wants Some !! compile une flopée de titres rock, disco, country, metal, punk, new-wave avec notamment The Knack, Sugar Hill Gang, Sniff ‘n’ The Tears, ZZ Top, Cheap Trick, Blondie, Jermaine Jackson, Kool & The Gang, Donna Summer, Queen, Dire Straits, The Cars et bien d’autres. Mais plutôt que d’illustrer cette chronique d’adolescents qui se déroule à la fin du mois d’août 1980, cette bande originale s’avère une composante du scénario à part entière puisque les jeunes (et les autres) écoutaient constamment ces tubes et allaient danser dessus dans les discothèques aux éclairages fluo. Pour Richard Linklater, le titre résume à lui seul l’état d’esprit du film, en grande partie inspiré de souvenirs autobiographiques, et de ses personnages : « La chanson exprime parfaitement le sens de l’humour et l’obsession pour le sexe des garçons de 18 ans. Quand on est jeune et fougueux, on veut tout, tout de suite. On considère qu’on y a droit parce que, quand on est jeune, on ne se pose pas de question ».

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Linklater filme l’âge où tout est possible. Un pied encore dans l’enfance, l’autre déjà en avant vers le monde adulte. Les personnages se raccrochent encore aux vannes potaches et se comportent encore souvent comme des lycéens voire des collégiens, en ne pensant qu’à draguer les filles, à boire des coups et à faire la fête. Mais Jake (Blake Jenner), fraîchement débarqué sur le campus, révèle une autre sensibilité. S’il ne manque pas l’occasion de s’amuser avec ses nouveaux potes de l’équipe de baseball, il est surtout intéressé par une fille en particulier, Beverly (la délicieuse Zoey Deutch), qu’il aborde avec douceur et romantisme. Ce qu’il y a d’agréable dans le monde cinématographique de Richard Linklater, ce sont ses personnages qui souvent ne jugent pas les autres malgré leurs différences. Ainsi, si Jake ne la joue pas rentre-dedans comme ses amis, ceux-ci ne se moquent pas, respectent, même s’ils ne manquent pas l’occasion d’envoyer quelques vannes bon-enfant. Mais il y a toujours le risque que le groupe éclate. Chacun doit y penser, mais préfère profiter du moment présent.

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Avec ses couleurs pétillantes et sa légèreté, Everybody Wants Some !! fait souvent penser à une bande dessinée avec des personnages bien spécifiques et dépeints, qui forment un groupe bien soudé, qui danse ensemble, qui se bastonne, qui drague et qui joue. Tout le monde est logé à la même enseigne car tous sont dans la même galère, avec les mêmes peurs, que la fiesta et les danses endiablées peuvent dissimuler, mais pour un temps limité seulement. Alors, comme la rentrée est proche pourquoi ne pas en profiter à fond ?

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Everybody Wants Some !! agit comme un véritable feel good movie généreux et chaleureux. La reconstitution des années 1980 est très soignée et participe à la grande réussite du film avec notamment sa garde-robe pas piquée des hannetons et ses moustaches duveteuses. Mais on retient surtout l’énergie contagieuse de tous les comédiens, excellents, drôles, complices, spontanés, merveilleusement dirigés. A l’instar du formidable The Myth of the American Sleepover de David Robert Mitchell (It Follows), Everybody Wants Some !! est la parfaite antithèse des teen-movies, loin des films graveleux (même si drôles) à la American Pie et autres films comparant les nanas à une tarte aux pommes tièdes. L’oeuvre de Richard Linklater peut paraître simple, mais comme toujours chez le cinéaste, la sensibilité et la nostalgie y sont universelles et la grande réussite est encore une fois au rendez-vous.

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LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray d’Everybody Wants Some !!, disponible chez Metropolitan Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est étonnamment fixe et muet.

ewsTout d’abord, l’éditeur propose de visionner le film avec l’option Liner notes, qui donne quelques détails sur toutes les chansons de la bande-son au moment où elles sont entendues, à savoir le nom de l’interprète, le titre, son histoire… Cette option pop-up est disponible sur les deux langues. A noter que le chapitrage est également proposé à travers le titre de ces chansons réparties selon les jours de la semaine !

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everybody13Le style des années 80 (4′) : Un des points forts d’Everybody Wants Some !! est sa reconstitution des années 1980. Ce petit module se focalise sur la (re)création des costumes, le maquillage, les décors et les accessoires, en compagnie des comédiens du film sur le plateau où règne une ambiance très détendue.

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Les talents en vidéo (5′) : Pour organiser son casting, le réalisateur Richard Linklater a demandé aux personnes intéressées de filmer leur talent au baseball. Ce montage compile les vidéos tournées par les comédiens finalement retenus.

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Rickipedia (4′) : Ce segment réalisé au fil du tournage, montre Richard Linklater à l’oeuvre avec ses comédiens, qui les dirige et leur donne des conseils quant au comportement et au langage appropriés à utiliser puisque les jeunes acteurs n’étaient pas nés dans les années 1980 ! Une authenticité qui repose entre autres sur l’excellente mémoire du réalisateur, qui épate constamment l’ensemble du cast.

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Des trucs qui ne sont pas dans le film (25′) : Comme son titre l’indique, ce supplément est constitué de scènes ratées, prolongées ou coupées, d’improvisations des acteurs, de bêtisier et d’images du dernier jour, ou plutôt la dernière nuit de tournage.

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Les joueurs de baseball savent danser (7′) : De retour avec les jeunes comédiens d’Everybody Wants Some !! qui sont réunis cette fois pour prendre quelques cours de danse après leur entraînement au baseball. Entre le disco, la country et le funk, les acteurs ont fort à faire, mais ne reculent devant rien, d’autant plus qu’ils se trouvent ici en charmante compagnie. Mais les chorégraphes les surveillent de près !

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L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces et des liens internet. 

L’image et le son

Le master HD restitue habilement les volontés artistiques du chef opérateur Shane F. Kelly (Boyhood). Point de grain vintage comme on pouvait s’y attendre, Richard Linklater a filmé son film entièrement en numérique via l’Arri Alexa. La patine est donc bien laquée, les couleurs chaudes et clinquantes, les contrastes léchés et le relief constamment palpable. Ces partis pris esthétiques bigarrés sont savamment pris en charge par une compression sans failles, la définition demeure exemplaire sur tous les plans et tout du long, sur les scènes sombres comme sur les lumineuses séquences diurnes. Les détails sont légion sur le cadre, le piqué aiguisé et la copie éclatante. C’est superbe.

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Everybody Wants Some !! n’est pas un film à effets et les mixages français et anglais DTS-HD Master Audio 5.1 ne font pas d’esbroufe inutile. L’essentiel de l’action est canalisé sur les enceintes avant, même si chacune des séquences en extérieur s’accompagne inévitablement de petites ambiances naturelles sur les latérales. Il en est de même pour l’incroyable bande-son, systématiquement mise en valeur par l’ensemble des enceintes, mais qui aurait pu être encore plus dynamique. Les voix demeurent claires, limpides, solidement délivrées par la centrale, bien que la version française (au doublage réussi) demeure moins ardente que son homologue et trop axée sur les voix.

everybody14everybody16Copyright Metropolitan FilmExport / Captures du Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Le Voyage de Fanny, réalisé par Lola Doillon

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LE VOYAGE DE FANNY réalisé par Lola Doillon, disponible en DVD et Blu-ray le 12 octobre 2016 chez Métropolitan Vidéo

Acteurs : Léonie Souchaud, Cécile De France, Stéphane De Groodt, Fantine Harduin, Juliane Lepoureau, Ryan Brodie, Anaïs Meiringer, Lou Lambrecht, Igor van Dessel

Scénario : Lola Doillon, Anne Peyregne, d’après le roman de Fanny Ben-Ami

Photographie : Pierre Cottereau

Musique : Sylvain Favre,, Gisèle Gérard-Tolini

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Du haut de ses 12 ans, Fanny a la tête dure ! Mais c’est surtout une jeune fille courageuse qui, cachée dans un foyer loin de ses parents, s’occupe de ses deux petites sœurs.
Devant fuir précipitamment, Fanny prend alors la tête d’un groupe de huit enfants, et s’engage dans un dangereux périple à travers la France occupée pour rejoindre la frontière suisse.
Entre les peurs, les fous rires partagés et les rencontres inattendues, le petit groupe fait l’apprentissage de l’indépendance et découvre la solidarité et l’amitié…

Les Visiteurs

Le Voyage de Fanny est le troisième long métrage de Lola Doillon, fille du réalisateur Jacques Doillon et de la monteuse Noëlle Boisson, après la chronique adolescente Et toi, t’es sur qui ? (2007) et le huis clos Contre toi (2011). La réalisatrice signe son film le plus ambitieux avec cette libre adaptation du livre autobiographique Le Journal de Fanny, écrit par la romancière Fanny Ben Ami. Née en 1930, Fanny Ben Ami a 12 ans lorsqu’elle se retrouve à la tête d’un groupe d’enfants de confession juive (y compris ses deux sœurs), livrés à eux-mêmes pendant la Seconde Guerre mondiale. Le conflit n’apparaît pas à l’écran, mais Lola Doillon a voulu le faire ressentir en adoptant le point de vue de ses petits héros qui tentent d’échapper aux allemands et de rejoindre la Suisse. Si la cinéaste a voulu respecter le parcours de Fanny et de ses compagnons, Lola Doillon a évidemment eu recours à la fiction pour livrer un véritable road movie tourné entre la France et la Belgique. Le Voyage de Fanny s’adresse en priorité aux enfants, pour les sensibiliser sur le sujet et pourquoi pas les aider à poser des questions.

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Les événements sont vécus à travers les yeux de ce groupe de jeunes, abandonnés malgré eux après avoir fui le pensionnat de campagne où leurs parents les avaient cachés, après que le curé du village les ait dénoncé. S’ils ne se sont pas retrouvés sous les bombes, ils ont quand même vécu cette angoisse quotidienne et permanente, la violence du conflit et la peur de se retrouver orphelins, tout en faisant preuve d’un immense courage en continuant d’avancer jusqu’à la frontière. A ce titre, Lola Doillon s’en sort vraiment très bien en misant sur une belle reconstitution des années 1940, avec un soin particulier apporté aux décors et aux costumes. Malgré son sujet sombre, Le Voyage de Fanny demeure un film chaleureux avec des couleurs pétillantes et estivales. En revanche, le casting des enfants (près de 1000 ont été auditionnés) demeure inégal, surtout en ce qui concerne la jeune actrice Léonie Souchaud, qui interprète le rôle-titre, peu convaincante et attachante, et dont le jeu manque singulièrement de nuances. Malgré une courte apparition, Cécile de France marque les esprits par sa très belle interprétation de Mme Forman, personnage inspiré de véritables figures héroïques de la Résistance, en l’occurrence Nicole Salon-Weil et Lotte Schwartz, qui avaient aidé et caché des enfants pendant la Seconde Guerre mondiale. Même chose pour l’excellent Stéphane De Groodt, qui campe un fermier bourru sans histoire, qui recueille les gamins pour une nuit malgré le risque de se faire arrêter par les allemands postés dans la région.

Les Visiteurs

En dépit de son aspect un peu sage et scolaire, Le Voyage de Fanny est une plaisante aventure humaine, bien réalisée, belle à regarder, non dénuée d’humour, avec beaucoup d’émotions et ce qu’il faut de suspense pour instruire les enfants et finalement divertir toute la famille.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray du Voyage de Fanny, disponible chez Metropolitan Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

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C’est ce qu’on appelle une galette bien fournie !

On commence par le commentaire audio de Lola Doillon, qui attaque bille en tête ses anecdotes, sans se présenter. Ensuite, de sa très belle voix, la réalisatrice enchaîne avec ses intentions, dévoile la genèse du projet, le casting et le travail avec ses jeunes comédiens, les partis pris esthétiques, le travail sur les décors et la reconstitution, les conditions de tournage. Un excellent commentaire audio, dense, divertissant, largement conseillé.

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Le making of (20’) illustre les propos tenus par Lola Doillon dans son commentaire puisqu’on y trouve essentiellement des images issues du plateau, montrant les gamins à l’oeuvre devant la caméra. Lola Doillon, les comédiens et Fanny Ben-Ami interviennent également sur les thèmes du film, son origine, la reconstitution des années 1940.

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Nous retrouvons une fois de plus l’auteure Fanny Ben-Ami, à l’occasion d’une exposition regroupant ses dessins, ses croquis et ses peintures (23’). Visiblement très émue, Fanny Ben-Ami nous présente ses œuvres qui retracent cette fameuse épopée, quand du haut de ses douze ans elle est venue en aide à un groupe d’enfants juifs à gagner la Suisse en traversant la France occupée. Les propos ont été recueillis par Lola Doillon elle-même, qui a fait exprès le déplacement en Israël.

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Ne manquez pas la section consacrée au casting des jeunes comédiens (12’) qui ne cessent d’étonner par leur spontanéité et leur talent naturel.

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La séquence d’ouverture originale (3’) était très belle, même si un peu trop appuyée dans les coïncidences. Marina Vlady interprète Fanny âgée, qui arrive en France d’Israël pour retrouver ses anciens compagnons. En arrivant à l’institut, elle croise une petite fille qui s’appelle Fanny et qui joue au football avec ses amis. Elle est également interprétée par Léonie Souchaud.

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Nous trouvons aussi une seule scène coupée (1’), visiblement laissée en raison du manque de conviction des jeunes comédiens.

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L’Image et le son

La définition est optimale et fait la part belle à une magnifique colorimétrie. Ce transfert HD du Voyage de Fanny ne cesse de flatter les mirettes avec une luminosité omniprésente et un piqué incisif. Les séquences extérieures, particulièrement celles se déroulant en forêt, sont les mieux loties et le soleil qui perce à travers les arbres possède un relief fort étonnant. La palette est vive, chaude et bigarrée, les contrastes denses y compris en intérieur, les détails foisonnent sur le cadre large. Le film de Lola Doillon profite entièrement des apports de la Haute Définition.

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La piste DTS-HD Master audio 5.1 met en avant la composition de Sylvain Favre et Gisèle Gérard-Tolini, spatialisée sur l’ensemble des enceintes. Les dialogues sont solidement positionnés sur la centrale, la balance frontale riche et dynamique. De nombreuses ambiances naturelles pointent évidemment sur les séquences en extérieur. L’éditeur joint également les sous-titres destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste audiodescription.

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Copyright Metropolitan FilmExport / Captures du Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Criminal – Un espion dans la tête, réalisé par Ariel Vromen

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CRIMINAL – UN ESPION DANS LA TETE (Criminal) réalisé par Ariel Vromen, disponible en Blu-ray et DVD le 5 septembre 2016 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Kevin Costner, Gary Oldman, Tommy Lee Jones, Gal Gadot, Jordi Mollà, Michael Pitt, Ryan Reynolds, Alice Eve et Scott Adkins

Scénario : Douglas Cook, David Weisberg

Photographie : Dana Gonzales

Musique : Keith Power, Brian Tyler

Durée : 1h53

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Dans une ultime tentative pour contrecarrer un complot et une terrifiante catastrophe, les autorités décident d’implanter la mémoire et le savoir-faire d’un agent de la CIA décédé dans le corps d’un condamné à mort aussi imprévisible que dangereux. Il est l’unique chance – à haut risque – d’achever la mission… D’autant qu’en récupérant l’esprit de l’ancien agent, le condamné a aussi hérité de ses secrets…

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Même s’il n’a jamais retrouvé le succès qu’il a connu dans les années 1990, Kevin Costner n’a jamais arrêté de tourner. Les années ont fait de lui un fringuant sexagénaire, un monstre de charisme, un des rares comédiens à insuffler l’élégance propre aux stars du cinéma classique dans l’industrie contemporaine. Ces dernières années, le comédien se sera facilement démarqué dans l’excellent The Company Men de John Wells et Le Pari (Draft Day) d’Ivan Reitman, inédit dans les salles françaises et pourtant très bon. On ne l’attendait pas dans le rôle d’un sociopathe dans Criminal – Un espion dans la tête, réalisé par Ariel Vromen, auteur d’un navet avec Marisa Tomei, Danika, et du très bon The Iceman avec Michael Shannon, Winona Ryder et James Franco. A l’instar de son précédent long métrage, Ariel Vromen offre à Kevin Costner l’opportunité d’incarner un homme dépourvu d’émotions et de remords, très violent et glacial. Criminal – Un espion dans la tête repose sur une réalisation soignée, un cadre léché, une photographie inspirée et un casting haut de gamme excellemment dirigé auquel s’ajoutent Gary Oldman, Tommy Lee Jones, Ryan Reynolds, Jordi Mollà, Gal Gadot, Michael Pitt, Alice Eve et Scott Adkins.

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Croisement entre La Machine de François Dupeyron (à réhabiliter et d’ailleurs à quand en DVD ?), Volte/Face de John Woo et Renaissances de Tarsem Singh pour lequel Ryan Reynolds fait d’ailleurs étrangement le lien, le quatrième long métrage trouve sa propre identité après un prologue très « Jason Bourne ». Un petit élément de science-fiction vient ensuite se greffer à l’histoire d’espionnage, en gros un anarchiste espagnol est sur le point de s’emparer d’un virus informatique grâce auquel il pourrait contrôler l’armement de toutes les nations. Jerico Stewart (Kevin Costner) est un prisonnier placé sous haute-surveillance qui a passé plus de la moitié de sa vie derrière les barreaux. Il est utilisé comme cobaye dans une expérience scientifique, dernière chance pour mettre la main sur celui qui menace la planète. Décédé lors d’une mission où il devait faire passer aux Etats-Unis un hacker repenti détenant le secret du piratage informatique, la partie encore active du cerveau de l’agent de la CIA Bill Pope (Ryan Reynolds) est transplantée dans celui de Jerico Stewart, qui possède une particularité rare puisqu’une partie de son cerveau demeure en jachère. Cette expérience menée par le Dr. Franks (Tommy Lee Jones) sous la supervision de Quaker Wells (Gary Oldman) l’agent chargé de l’affaire, va donner quelques résultats troublants. Mais Jerico parvient (évidemment) à se faire la malle. Toutefois, il est rattrapé par les souvenirs, les réflexes, la déontologie et les talents de Bill Pope. Jerico Stewart doit se rendre à l’évidence, il ressent pour la première fois. Assailli par des sentiments, il découvre que Bill Pope était marié et père d’une petite fille. Il décide de leur rendre une petite visite…

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Voilà en gros le résumé de la première partie de cet excellent thriller, qui n’a malheureusement connu aucun succès dans les salles. Le scénario possède un côté old-school proche du divertissement des années 1990. Cela n’a rien d’étonnant quand on constate que Criminal – Un espion dans la tête a été écrit par Douglas Cook et David Weisberg, scénaristes du cultissime Rock de Michael Bay. Le récit est solidement tenu, le rythme lent mais maîtrisé et la ville de Londres offre un décor atypique à l’ensemble, qui ne manque pas de classe. Kevin Costner avait d’abord refusé le rôle principal deux fois de suite en raison d’un scénario trop paresseux. Oui bon d’accord, il avait récemment accepté celui de Luc Besson pour 3 Days to Kill le navet de McG, mais cela lui a peut-être servi de leçon ! Toujours est-il que les réécritures ont visiblement porté leurs fruits, d’autant plus que Kevin Costner s’est ensuite non seulement impliqué à fond dans l’incarnation de Jerico, mais également dans la salle de montage où il a donné un coup de main au réalisateur.

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Le film ne repose pas sur ses scènes d’action, finalement peu présentes, mais sur l’évolution de son personnage et l’émotion affleure là où on l’attendait le moins. Si Criminal – Un espion dans la tête contentera les adeptes du cinéma d’action, ce thriller vaut surtout pour l’exceptionnelle performance de Kevin Costner, bad-ass dans ce rôle musclé, sombre, complexe et violent. En un mot impérial.

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LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Criminal – Un espion dans la tête, disponible chez Metropolitan Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Pour sa sortie dans les bacs, le film d’Ariel Vromen arbore le même visuel que l’affiche d’exploitation française. Le menu principal est sobre, animé et musical.

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La section des suppléments comprend tout d’abord quatre petites scènes coupées (4’). Nous retiendrons notamment la première qui montre Bill Pope (Ryan Reynolds) tuer un des hommes de Xavier Heimdahl (Jordi Mollà) qui le traquaient. La troisième confronte le Dr. Franks à Xavier Heimdahl, qui s’en prend à sa mère dans une maison de repos.

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A l’occasion de la sortie de Criminal – Un espion dans la tête dans les salles françaises, Kevin Costner et Ariel Vromen se plient au jeu de la promotion. Le comédien parle de son personnage, de la façon dont il l’a abordé et considère qu’il s’agit d’un de ses rôles les plus intéressants. De son côté, le réalisateur parle de ses références (Sidney Lumet, William Friedkin, Alan J. Pakula, Tony Scott et Michael Mann) et des partis pris. Quelques images dévoilent l’envers du décor avec le cinéaste à l’oeuvre sur le plateau avec ses acteurs.

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Mais le plus gros de cette interactivité s’avère le making of (40’), composé cette fois encore d’images issues des prises de vues, mais également de formidables interviews de l’équipe du film (producteurs, scénariste, réalisateur, comédiens, compositeur), notamment Kevin Costner qui parle de sa carrière sans langue de bois, posément, en avouant également avoir refusé le rôle deux fois de suite car il ne trouvait pas le scénario à la hauteur. Les acteurs parlent essentiellement du personnage atypique de Kevin Costner et de leur collaboration avec lui. Ariel Vromen a ensuite proposé au comédien de participer au montage pendant une quinzaine de jours. Ses précieux conseils l’ont notamment aidé à revoir l’intégralité des scènes déjà montées, mais également celles qu’il avait mises de côté.

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L’Image et le son

Ce master HD (1080p, AVC) de Criminal – Un espion dans la tête ne déçoit pas et se révèle même superbe. Le piqué et le relief sont acérés tout du long et permet d’apprécier les visages des comédiens, la clarté est de mise, le léger grain respecté, le cadre large offre un lot confondant de détails y compris sur les très nombreuses scènes sombres et la belle photographie marquée par des teintes chaudes est habilement restituée. Evidemment, la copie est d’une propreté immaculée, les contrastes sont denses. Les meilleures conditions techniques sont réunies et la définition est exemplaire.

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Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 français et anglais, autant dans les scènes d’affrontements secs que dans les séquences plus calmes. Les quelques pics de violence peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec les balles qui environnent le spectateur. Les effets annexes sont très présents et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film.

L’éditeur joint également les sous-titres français, destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

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Crédits images : © Metropolitan Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard

Chronique du Blu-ray / En cavale, réalisé par Peter Billingsley

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EN CAVALE (Term Life) réalisé par Peter Billingsley, disponible en Blu-ray/DVD le 20 juillet 2016 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Vince Vaughn, Hailee Steinfeld, Bill Paxton, Jon Favreau, Taraji P. Henson, Terrence Howard, Mike Epps, Cécile de France, Annabeth Gish

Scénario : Andy Lieberman

Photographie : Roberto Schaefer

Musique : Dave Porter

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Tout le monde veut voir Nick mort : des trafiquants, des chasseurs de prime et des flics ripoux. Organisateur d’un casse qui a mal tourné, Nick doit prendre la fuite avec sa fille qu’il n’a pas vue depuis des années. Et comme si cela ne suffisait pas à ses problèmes, l’adolescente est en révolte contre l’autorité parentale et le considère comme le dernier des ringards… La vie de gangster n’est décidément pas facile tous les jours !

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Comédien, mais surtout producteur des films de son complice Vince Vaughn (La Rupture, Tout…sauf en famille), Peter Billingsley passe à la mise en scène en 2009 avec Thérapie de couples, pour lequel Jon Favreau signe le scénario avec…Vince Vaughn ! Le comédien tenait alors le premier rôle aux côtés de Malin Akerman et Jason Bateman. Les deux amis se retrouvent pour En cavaleTerm life. Adapté du roman graphique d’Andy Lieberman, ce film policier teinté d’humour permet à Vince Vaughn de renouer avec un genre plus dramatique, même si son rôle n’est pas aussi sombre que celui qu’il tenait dans la deuxième saison de True Detecttive. S’il ne rate pas l’occasion de balancer quelques vannes, Vince Vaughn s’avère parfait dans le rôle de Nick, un quadra dont le talent rare est d’organiser des casses et qui propose ses services au plus offrant.

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Préférant vivre seul et sans attache, Nick regarde sa fille Cate, âgée de seize ans, grandir au jour le jour, en restant caché. Un jour, un des vols qu’il a mis au point tourne mal. La bande responsable du larcin se fait doubler et tuer par des rivaux. Parmi les victimes se trouve le fils d’un important chef de cartel. Ce dernier souhaite venger la mort de son rejeton en s’en prenant à Nick, qu’il tient pour responsable. La vie de la fille de Nick est aussi rapidement mise en danger. Pour la première fois, Nick affronte sa fille et les deux vont bien être obligés d’apprendre à se connaître si ils veulent s’en sortir indemnes. Ils prennent donc la poudre d’escampette pour échapper à la mafia et à une bande de flics pourris. Sur ce canevas classique et sans réelles surprises, En cavale divertit sans se forcer grâce à la solide interprétation de Vince Vaughn donc, mais aussi de l’excellente et prometteuse Hailee Steinfeld, la grande révélation de True Grit des frères Coen en 2010, sans oublier Bill Paxton, Jonathan Banks, Jordi Mollà et Terrence Howard, ainsi qu’un petit cameo de Jon Favreau.

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L’intrigue policière est finalement prétexte pour voir un père et sa fille réunis et faire équipe, et de ce point de vue-là les deux acteurs principaux assurent du début à la fin. En cavale pèche néanmoins par son intrigue lambda et passe-partout, dont la résolution s’avère expéditive. Ce qui n’empêche pas le film d’être très sympa.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray d’En cavale, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est fixe et muet. Une pure sortie technique pour ce DTV.

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L’éditeur ne propose que la bande-annonce du film en guise d’interactivité. Rien de plus.

En cavale débarque chez nous directement en DVD et Blu-ray. Comme d’habitude, l’éditeur soigne son master HD qui se révèle quasi-exemplaire. Les contrastes sont d’une densité rarement démentie, à part peut-être durant les séquences sombres où l’image paraît plus douce. Le reste du temps, la clarté demeure frappante, le piqué est affûté, les gros plans détaillés et la colorimétrie saturée, vive et chaude. Les détails sont légion aux quatre coins du cadre large.

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Bien que le film soit étonnamment avare en scènes « agitées », les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 assurent pour instaurer un confort acoustique ample et plaisant. La musique composée par Dave Porter (Breaking Bad) est systématiquement spatialisée grâce au soutien énergique des latérales. Si les dialogues auraient mérité d’être un peu plus relevés sur la centrale en version originale, ils sont heureusement toujours nets et précis, la balance frontale est puissante et le caisson de basses utilisé à bon escient, sans esbroufe. A titre de comparaison, la piste française se révèle quand même moins riche et naturelle que son homologue.

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Crédits images : © Metropolitan Vidéo