Test Blu-ray / Nekrotronic, réalisé par Kiah Roache-Turner

NEKROTRONIC réalisé par Kiah Roache-Turner, disponible en DVD et Blu-ray le 4 janvier 2020 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Ben O’Toole, Monica Bellucci, Caroline Ford, Tess Haubrich, David Wenham, Epine Bob Savea, Berynn Schwerdt, Jay Gallagher, Felix Williamson…

Scénario : Kiah Roache-Turner, Tristan Roache-Turner

Photographie : Tim Nagle

Musique : Michael Lira

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

Avec l’aide de deux soeurs chasseuses de démons, Howard doit apprendre à maîtriser les pouvoirs dont il a hérités pour détruire des hordes de créatures démoniaques. Entre les rafales d’armes automatiques, les attaques de zombies hystériques, les chairs explosées, les éclairs de plasma et les assauts de sa mère qui essaie de manger son âme immortelle, Howard va vivre une véritable journée en enfer.

Arrêtez tout et plongez dans ce délire tout droit venu d’Australie ! Nekrotronic, un titre aussi nawak que chiant à écrire, est un film fourre-tout mais ô combien jubilatoire concocté par les deux frangins Roache-Turner (Road of the Dead), Kiah à la mise en scène et au scénario, Tristan coauteur et producteur. Passionnés par le cinéma et plus particulièrement du genre fantastique, les frères signent un premier long métrage complètement survolté, bourré de références, de couleurs psychédéliques, d’effets visuels et de créatures surnaturelles, le tout passé à la centrifugeuse pendant près de cent minutes qui ne laissent aucun répit au spectateur. Assurément l’une des découvertes les plus sympas du moment.

Dans un futur où règne une technologie supérieure, des démons envahissent le monde via Internet et possèdent la population en se servant d’une application populaire pour smartphone, ce qui les transforme en zombies. Un jeune homme, Howard, est sauvé par des chasseurs d’esprits maléfiques, les Nekromancer, qui sont les seuls capables de vaincre ces entités démoniaques. Ces derniers leur apprennent qu’il est l’Élu, le dernier descendant d’une famille ancestrale aux pouvoirs supérieurs dont il a hérité. Alors qu’il doit apprendre à les contrôler, les Nekromancer déclarent la guerre aux démons, dirigés par la diabolique Finnegan, une dévoreuse d’âmes… qui n’est d’autre que la mère d’Howard.

Il y a de tout dans Nekrotronic. Du S.O.S. Fantômes, du Hellraiser, du Hellboy, du Scooby-Doo, du Matrix, du Men in Black. Ça part dans tous les sens, même les joueurs zombies de Pokemon Go en prennent pour leur grade, mais le film est animé par une rage, une furieuse envie de cinéma, de créer un lien avec une audience nourrie à la pop culture. Sur un montage extrêmement nerveux, mais toujours lisible, les frères Roache-Turner, on ne peut les dissocier puisque Tristan était constamment présent avec son frangin derrière la caméra, se font plaisir avec cette adaptation de leur propre court-métrage DaemonRunner (2017) qui apparaissait déjà comme un essai concluant sur le même thème. Dans Nekrotronic, on retrouve la même direction artistique, notamment ces partis pris bariolés qui font la belle part aux néons. La photographie très stylisée et plaisante de Tim Nagle (Outback) s’inspire entre autres du travail de Jordan Cronenweth sur Blade Runner (1982) de Ridley Scott, grande influence des Roache-Turner, nés à la fin des années 1970, qui ont grandi avec tous les classiques du genre.

Au milieu d’un casting au diapason, autrement dit bad-ass et explosif composé des méconnus Ben O’Toole (vu dans Tu ne tueras point et Detroit), Caroline Ford (la série Carnival Row), Tess Haubrich (Alien : Covenant) et Epine Bob Savea (l’élément comique du groupe), David Wenham (Faramir dans la trilogie Le Seigneur des Anneau, 300, la série Top of the Lake) apporte sa notoriété pour aider la production, même s’il ne fait quasiment qu’une petite participation. En revanche, la grande méchante est étonnamment interprétée par Monica Bellucci, dont le surjeu habituel (ou non-jeu, c’est selon) convient bien ici puisqu’elle incarne une ancienne chasseuse de démons, devenue elle-même possédée et prête à tout pour s’emparer du monde entier.

Toute cette entreprise aurait pu prendre le goût insipide du Gloubi-Boulga, mais il n’en est rien. Bourré d’humour, d’action frénétique, d’aventures faites pour les geeks, de musique boum-boum, on ne s’ennuie pas une seule seconde devant ce Nekrotronic. On en prend plein les yeux, on s’amuse et l’extrême générosité des frères Roache-Turner est contagieuse. Que demander de plus ?

LE BLU-RAY

Nekrotronic arrive directement dans les bacs français en DVD et en Blu-ray, après un petit détour par L’Etrange Festival en septembre 2019. Et c’est à Metropolitan que l’on doit cette belle sortie. Le menu principal, très légèrement animé et musical, rappelle bougrement Iron Man avec ce gros plan sur Ben O’Toole en costume anti-possession et son logo brillant au milieu du torse.

On commence par les trois premiers modules qui font office de making of. Le premier (15’) se focalise essentiellement sur les comédiens, l’histoire du film, les intentions des frères Roache-Turner, le tout largement illustré par des images de tournage et les propos de toute l’équipe. Les deux autres segments se concentrent sur la création des monstres (6’35) avec les responsables des maquillages et des effets spéciaux, ainsi que l’élaboration des décors et des costumes (6’).

Un bêtisier (4’) est également disponible, ainsi que le court-métrage DaemonRunner (4’30) à l’origine de Nekrotronic et un lot de bandes-annonces.

L’Image et le son

L’image de ce Blu-ray au format 1080p ( AVC) frôle la perfection. D’emblée, les contrastes affichent une densité remarquable. La clarté est de mise, la définition subjugue, les couleurs sont riches, élégantes et variées, les noirs denses, le piqué est très acéré aux quatre coins du cadre large, les détails abondent et les nombreuses scènes nocturnes, souvent éclairées avec les néons environnants, sont vraiment très belles. L’apport HD demeure omniprésent et indispensable pour bien rentrer dans ce trip acidulé.

Dès la première séquence, l’ensemble des enceintes des pistes anglaise et française DTS-HD Master Audio 5.1 est mis à contribution aux quatre coins cardinaux. Les ambiances fusent de tous les côtés, la musique très présente de Michael Lira bénéficie d’un traitement de faveur avec une large ouverture, plongeant instantanément le spectateur dans l’action. Les dialogues ne sont jamais pris en défaut et demeurent solidement plantés sur la centrale tandis que les effets ne cessent d’être balancés de gauche à droite, et des enceintes avant vers les arrières. Le moindre affrontement est propice à de multiples effets du début à la fin. N’oublions pas le caisson de basses, qui se mêle ardemment à ce spectacle acoustique. Ça décoiffe !

Crédits images : © Metropolitan FilmExport/ Nekromancer Holdings / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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