Test Blu-ray / Le Monstre vient de la mer, réalisé par Robert Gordon

LE MONSTRE VIENT DE L’ESPACE (It Came from Beneath the Sea) réalisé par Robert Gordon, disponible uniquement dans le coffret Blu-ray Ray Harryhausen – Coffret n° 3 : Le Monstre vient de la mer + Les Soucoupes volantes attaquent + À des millions de kilomètres de la terre le 15 octobre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Kenneth Tobey, Faith Domergue, Donald Curtis, Ian Keith, Dean Maddox Jr., Chuck Griffiths, Harry Lauter, Richard W. Peterson…

Scénario : George Worthing Yates & Harold Jacob Smith

Photographie : Henry Freulich

Musique : Mischa Bakaleinikoff

Durée : 1h19

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

Découverte dans les grands fonds par un sous-marin chargé de torpilles nucléaires, une pieuvre géante sort de son territoire de chasse pour faire route vers San Francisco. Si l’armée tente de l’arrêter, la créature atteint bientôt la ville…

En 1955, le créateur des effets spéciaux Ray Harryhausen rencontre le producteur Charles H. Schneer. L’entente est immédiate entre les deux hommes, qui décident de s’associer. Leur collaboration durera un quart de siècle. Avec Sam Katzman, célèbre et prolifique producteur spécialisé dans les films à très petit budget, ils se lancent dans leur premier projet, qui deviendra Le Monstre vient de la merIt Came from Beneath the Sea, inspiré par le succès du Monstre des temps perdusThe Beast from 20,000 Fathoms d’Eugène Lourié, sorti deux ans auparavant et pour lequel Ray Harryhausen s’était chargé de l’animation image par image de la Bête. Pour leur coup d’essai, l’artiste participe au scénario, même s’il n’est pas crédité, et créé bien évidemment la pieuvre gigantesque qui effraie les marins, avant de faire une entrée très remarquée au pied du Golden Gate de San Francisco. Si effectivement la thématique du film, projeté en double programme avec Le Tueur au cerveau atomiqueCreature with the Atom Brain d’Edward L. Cahn, se rapproche de celle du Monstre des temps perdus, Le Monstre vient de la mer pâtit aujourd’hui d’un cruel manque de rythme, d’une mise en scène plate et figée de l’inconnu Robert Gordon (1913-1990), d’une photo et d’une musique passe-partout, ainsi que d’une direction d’acteurs aux abonnés absents. Seules les diverses apparitions de la créature valent le déplacement, mais celles-ci s’avèrent bien trop sporadiques, surtout durant la première heure. Le dernier acte est plus animé et permet d’apprécier la beauté de l’animation, mais il est déjà trop tard et en dépit de sa courte durée (à peine 80 minutes), on s’ennuie beaucoup…

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Test Blu-ray / Death Warmed Up, réalisé par David Blyth

DEATH WARMED UP réalisé par David Blyth, disponible en combo DVD/Blu-ray le 5 août 2020 chez Extralucid Films.

Acteurs : Michael Hurst, Margaret Umbers, William Upjohn, Norelle Scott, David Letch, Geoff Snell, Gary Day, Bruno Lawrence, Ian Watkin, David Weatherley, Tina Grenville…

Scénario : Michael Heath

Photographie : James Bartle

Musique : Mark Nicholas

Durée : 1h20

Année de sortie : 1984

LE FILM

Michael Tucker a été programmé par le chirurgien en génétique Archer Howell pour assassiner ses parents. Suite au massacre, il est incarcéré dans un asile psychiatrique. Des années plus tard, Michael et ses amis voyagent sur une île isolée sur laquelle Howell mène des expérimentations sur des humains pour les transformer en des machines à tuer. Michael doit se venger d’Howell pour le meurtre de ses parents mais aussi l’arrêter pour le bien de l’humanité.

Il existe un cinéma d’épouvante dans tous les pays du monde, ou presque. Souvenez-vous de Dracula au Pakistan (Khwaja Sarfraz, 1967) dont nous vous parlions il y a quelques mois ! Même chose en Nouvelle-Zélande ! Il n’y a pas que Martin Campbell, Peter Jackson, Geoff Murphy, Andrew Niccol, Lee Tamahori et Taika Waititi qui ont su démarquer dans ce pays d’Océanie, il y a aussi le dénommé David Blyth, né en 1956 à Auckland, qui reste l’un des fondateurs du cinéma d’horreur néo-zélandais, avec notamment son troisième long-métrage, Death Warmed Up, qui sort en 1984. Si le film se voit aujourd’hui comme une série B/Z, on ne pourra pas reprocher au réalisateur d’y mettre tout et n’importe quoi, avec une générosité de tous les instants et surtout de repousser les limites avec une noirceur franchement inattendue, surtout dans le traitement de ses personnages. Définitivement le genre de film qui devait s’arracher en VHS (René Chateau Vidéo présente…) dans les vidéoclubs avec sa jaquette au visuel forcément très attractif, Death Warmed Up fait toujours son petit effet 35 ans après sa sortie.

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Test Blu-ray / La Reine du mal, réalisé par Oliver Stone

LA REINE DU MAL (Seizure !) réalisé par Oliver Stone, disponible en combo DVD/Blu-ray le 19 août 2020 chez Extralucid Films.

Acteurs : Jonathan Frid, Martine Beswick, Joseph Sirola, Christina Pickles, Hervé Villechaize, Anne Meacham, Roger De Koven, Troy Donahue, Mary Woronov, Richard Cox…

Scénario : Oliver Stone, Edward Mann

Photographie : Roger Racine

Musique : Lee Gagnon

Durée : 1h31

Année de sortie : 1974

LE FILM

L’écrivain Edmund Blackstone voit son pire cauchemar prendre vie lorsque les membres de sa famille et ses amis sont tués un à un par la Reine du mal et ses serviteurs, un nain nommé Spider et un géant à la force surhumaine appelé Jackal. Est-ce un mauvais rêve ou la réalité ?

S’il y a bien un début pour tout le monde, nous étions loin d’imaginer Oliver Stone aux commandes d’un film d’épouvante pour son premier long-métrage, La Reine du mal, étonnamment plus connu par les cinéphiles français sous son titre original, Seizure !. Agé de 28 ans, le réalisateur issu d’une famille juive franco-américaine, entame d’abord des études à Yale où il a d’ailleurs pour un camarade un certain George W. Bush. Puis, suite aux refus successifs de nombreux éditeurs concernant un de ses manuscrits, Oliver Stone décide de s’engager dans l’armée et part au Viêt Nam en 1967, près de la frontière cambodgienne. De retour au pays, il reprend les cours et se tourne vers le cinéma en intégrant l’université de New York, où il a pour professeur Martin Scorsese. C’est ce dernier qui l’encourage à s’inspirer de son expérience personnelle sur le front pour le coucher sur papier. En 1971, il réalise son film de fin d’année, Last Year in Viet Nam, un court-métrage forcément influencé par son vécu. Trois ans plus tard, Oliver Stone a l’opportunité de mettre en scène son premier long-métrage, La Reine du mal, qui sera entièrement tourné au Québec. Rétrospectivement, il est difficile d’y reconnaître la griffe, l’âme et l’univers de celui qui écrira Midnight Express d’Alan Parker en 1978 et réalisera des œuvres aussi variées comme Salvador (1986), Platoon (1986), Wall Street (1987), JFK (1991), Tueurs nés (1994) et bien d’autres qui composeront l’une des filmographies les plus éclectiques et explosives du cinéma américain. Seizure ! étant une première œuvre, Oliver Stone y met beaucoup de choses, trop sans doute, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que La Reine du mal est un film complètement barré, survolté, étrange et complexe, qui joue avec les genres, tout en annonçant quelque part La Part des ténèbres qui sera écrit par Stephen King en 1989 et qui sera d’ailleurs adapté par George A. Romero en 1992. C’est donc un film bordélique, mais ô combien intéressant.

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Test Blu-ray / Mother’s Day, réalisé par Charles Kaufman

MOTHER’S DAY réalisé par Charles Kaufman, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 15 octobre 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Nancy Hendrickson, Deborah Luce, Tiana Pierce, Holden McGuire, Michael McCleery, Beatrice Pons, Robert Collins, Peter Fox…

Scénario : Charles Kaufman, Warren Leight

Photographie : Joseph Mangine

Musique : Phil Gallo, Clem Vicari Jr.

Durée : 1h27

Année de sortie : 1980

LE FILM

Trois copines de fac partent chaque année à l’aventure. Cette année, elles installent leur tente près d’une maison où vivent une mère et ses deux fils simples d’esprit. Or, ceux-ci ont pour habitude de massacrer les promeneurs égarés. Les trois jeunes femmes vont en faire les frais, mais tout ne va pas se passer comme prévu pour les ravisseurs.

Quel délire ! Dans la famille Kaufman je voudrais…le frère ! Autrement dit Charles et non pas Lloyd, le célèbre fondateur de la Troma Entertainment à qui l’on doit entre autres The Toxic Avenger et Tromeo and Juliet. Moins connu, mais tout aussi frappadingue, Charles Kaufman a fait ses classes en tant que gagman pour le compte de Bob Hope, mais aussi comme assistant auprès de son frère sur Squeeze Play (1979), ainsi qu’en tant que réalisateur de film pornographique avec Liberté des sensThe Secret Dreams of Mona Q (1977) que les plus coquins parviendront à trouver sur Xhamster, leur site préféré après Homepopcorn.fr. Anyway, Charles Kaufman a de la suite dans les idées et décide de se lancer dans l’écriture d’un slasher, genre alors en pleine explosion. Produit avec un budget dérisoire de 115.000 dollars, dans une vieille bâtisse abandonnée et avec quelques comédiens payés au lance-pierre, Mother’s Day est pourtant devenu un grand classique et un modèle de comédie noire horrifique, un rape & revenge qui parvient à faire rire, à mettre mal à l’aise et à faire réfléchir. Aujourd’hui, s’il s’est reconverti en tant que gérant d’une grande boulangerie à San Diego, Charles Kaufman peut être fier d’avoir signé un fleuron du genre, qui a même connu un (très mauvais) remake en 2010, réalisé par Darren Lynn Bousman (le responsable des opus II, III et IV de la saga Saw) et produit par Brett Ratner. Mais oublions ça et concentrons-nous sur le seul et véritable Mother’s Day !

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Test Blu-ray / The House on Sorority Row, réalisé par Mark Rosman

THE HOUSE ON SORORITY ROW réalisé par Mark Rosman, disponible en combo DVD/Blu-ray le 17 juin 2020 chez Extralucid Films.

Acteurs : Kate McNeil, Eileen Davidson, Janis Ward, Robin Meloy, Harley Jane Kozak, Jodi Draigie, Ellen Dorsher, Lois Kelso Hunt…

Scénario : Mark Rosman

Photographie : Tim Suhrstedt

Musique : Richard Band

Durée : 1h32

Année de sortie : 1983

LE FILM

Un groupe d’étudiantes vivant ensemble dans une grande maison, décident de faire une mauvaise blague à leur logeuse. Mais la farce tourne mal, et les jeunes filles de la sororité sont tuées les unes après les autres lors de la soirée de fin d’études…

Nous ne reviendrons pas sur l’émergence du slasher aux Etats-Unis dans les années 1970, car nous l’avons évoqué maintes et maintes fois au fil de nos articles, que nos lecteurs retrouverons facilement. Au début des années 1980, moult productions se sont inspirées de Massacre à la tronçonneuse, Black Christmas, Halloween, La Nuit des Masques et consorts, sans parler de ce qui se faisait en Europe, et plus particulièrement en Italie sous l’égide de Dario Argento avec Les Frissons de l’angoisse. Cette nouvelle décennie se place sous le signe du « more blood », les spectateurs étant de plus en plus friands d’hémoglobine et de meurtres encore plus sadiques et graphiques. Maniac de William Lustig donne le la et la même année sortent coup sur coup Vendredi 13 de Sean S. Cunningham, Le Monstre du train de Roger Spottiswoode, Le Bal de l’horreur de Paul Lynch et Nuits de cauchemars de Kevin Connor. Les cinémas et les drive-in sont très demandeurs, les productions se multiplient et certains producteurs y voient une occasion rêvée de s’enrichir puisque les budgets sont la plupart du temps très réduits et les recettes fructueuses. Suivront en vrac Carnage de Tony Maylam, Happy Birthday : Souhaitez ne jamais être invité de J. Lee Thompson, Massacres dans le train fantôme de Tobe Hooper, Halloween 2 de Rick Rosenthal (et de John Carpenter c’est vrai, mais nous ne referons pas le débat), Massacre au camp d’été de Robert Hiltzik, deux autres opus de Vendredi 13, bref le spectateur avide de sensations fortes se retrouve devant un choix illimité d’opus du genre. Plus discret, The House on Sorority Row sort sur les écrans américains, ainsi qu’au Royaume-Uni sous le titre House of Evil, en janvier 1983. Un an avant l’apparition de Freddy Krueger dans Les Griffes de la nuitA Nightmare on Elm Street de Wes Craven, qui allait donner une nouvelle orientation à l’épouvante au cinéma, The House on Sorority Row apparaît comme étant un premier chant du cygne de l’horreur dite traditionnelle. Tourné avec trois francs six sous (désolé de ne pas convertir en dollars), ce petit film réunit tous les ingrédients du genre et compile donc tous les clichés attendus, mais avec une générosité de tous les instants, en privilégiant le système D et surtout en reposant sur une bande d’actrices aussi jolies qu’à l’aise au moment où celles-ci doivent s’époumoner devant la terreur.

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Test Blu-ray / Les Révoltés de l’an 2000, réalisé par Narciso Ibáñez Serrador

LES RÉVOLTÉS DE L’AN 2000 (¿Quién puede matar a un niño?) réalisé par Narciso Ibáñez Serrador, disponible en DVD et Blu-ray le 16 septembre 2020 chez Carlotta Films.

Acteurs : Lewis Fiander, Prunella Ransome, Javier de la Cámara, Maria Druille, Antonio Iranzo, María Luisa Arias, Marisa Porcel, Luis Ciges…

Scénario : Narciso Ibáñez Serrador d’après le roman de Juan José Plans

Photographie : José Luis Alcaine

Musique : Waldo de los Ríos

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1976

LE FILM

Un couple d’Anglais, Tom et Evelyn, débarque dans la station balnéaire de Benavis pendant les festivités d’été. Préférant fuir la foule, ils prévoient de partir le lendemain pour la petite île d’Almanzora. Dans ce lieu ignoré des touristes, les Anglais auront tout à loisir de se reposer pendant leurs deux semaines de vacances, en particulier Evelyn qui est enceinte. Mais à leur arrivée, ils découvrent un village totalement abandonné de ses habitants. Bientôt, des enfants au comportement étrange font leur apparition. Et s’ils avaient quelque chose à voir avec la disparition de la population adulte ?

C’est un film d’épouvante complètement méconnu. Pourtant, malgré son Prix de la critique obtenu au Festival international du film fantastique d’Avoriaz en 1977, Les Révoltés de l’an 2000¿Quién puede matar a un niño?, exploité aussi sous ses divers titres internationaux Who can kill a child?, Island of Death, Would you kill a child?, Trapped, Island of the Damned, Death is Child’s play ou The Killers’s Playground, réalisé par l’uruguayen Narciso Ibáñez Serrador (1935-2019) en 1976 est une œuvre matricielle du cinéma fantastique espagnol et à l’origine de la vocation des plus grands noms contemporains du genre. Bien avant l’exceptionnel Midsommar d’Ari Aster, Les Révoltés de l’an 2000 montrait que l’on pouvait inspirer l’angoisse et la peur à travers un récit qui se déroule essentiellement en plein jour, sous un soleil de plomb et une ambiance aussi moite qu’étouffante. Si son nom reste connu en Espagne pour ses prolifiques créations à la télévision, les cinéphiles amateurs de sensations fortes vouent un culte à celui qui est surnommé Chicho Ibáñez Serrador, pour La Résidence La Residencia (1969) et Les Révoltés de l’an 2000, ses deux seules mises en scène pour le cinéma, qui ont posé les bases du fantastique et de l’horreur à venir, tout en reflétant la situation d’un pays ayant vécu quasiment quarante ans sous le règne de Franco. Sorti cinq mois après la mort du dictateur, ¿Quién puede matar a un niño?, librement adapté du roman El juego de los niños de Juan José Plans, est un choc cinématographique, qui agit comme une séance d’hypnose ou un cauchemar éveillé, qui n’a absolument rien perdu de sa force quarante-cinq ans après.

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Test 4K Ultra-HD / Les Week-ends maléfiques du Comte Zaroff, réalisé par Michel Lemoine

LES WEEK-ENDS MALÉFIQUES DU COMTE ZAROFF réalisé par Michel Lemoine, disponible en édition 4K Ultra HD + Blu-ray le 13 juillet 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Michel Lemoine, Nathalie Zeiger, Howard Vernon, Joëlle Coeur, Martine Azencot, Stéphane Lorry, Robert de Laroche, Sophie Grynholc…

Scénario : Michel Lemoine

Photographie : Philippe Théaudière

Musique : Guy Bonnet

Durée : 1h25

Année de sortie : 1974

LE FILM

D’apparence affable, Boris Zaroff est un homme d’affaires passablement tourmenté, héritier d’une lignée d’aristocrates décadents. Zaroff vit dans le domaine ancestral en compagnie de son fidèle majordome, Karl. Lié par un pacte, le serviteur joue les rabatteurs pour son maître, ramenant de magnifiques jeunes femmes au château. Celles-ci seront bientôt les victimes des pulsions sadiques de Zaroff, en proie à de terribles visions où il se voit tourmenté par le fantôme d’une femme qui fut autrefois la maîtresse de son père. Seuls ses jeux pervers l’empêchent de plonger définitivement dans la folie… Jusqu’à quand ?

Comédien et réalisateur, Michel Lemoine (1922-2013) s’est distingué dans les années 1970-1980 avec des films aux titres évocateurs tels que Les Chiennes / Le Manoir aux louves, Viens, je suis chaude, Cuissardes, Les Confidences érotiques d’un lit trop accueillant, Langues profondes, Alice… tu glisses, Prenez moi !, Ardeurs perverses, L’été les petites culottes s’envolent, Slips fendus et porte-jarretelles. Un beau programme quoi. Passionné par le cinéma de genre, il est d’ailleurs apparu devant les caméras de Duccio Tessari (Una voglia da morire, 1964), Mario Bava (Arizona Bill, 1964), Antonio Margheriti (I criminali della galassia et I diafanoidi vengono da Marte, sortis en 1966), Sergio Sollima (Agent 3S3, massacre au soleil, 1965) et Jesús Franco (Les Yeux verts du diable, 1968), Michel Lemoine se distingue dans le genre érotique. José Bénazéraf (1922-2012) sera d’ailleurs un catalyseur dans sa carrière puisqu’il le dirigera dans L’Éternité pour nous / Le Cri de la chair (1962), Le Concerto de la peur / La Drogue du vice (1963) et Joe Caligula (1966). Il se décide à passer lui-même derrière la caméra. Pour son premier coup d’essai, Comme il est court le temps d’aimer (1970), il n’est pas crédité à la mise en scène, au même titre que son confrère Jean-François Davy, et le film sera signé Pier A. Caminnecci. En revanche, Les Désaxées (1972) est officiellement sa première réalisation, largement inspirée de sa propre vie, film dans lequel il donne la réplique à son épouse Janine Reynaud. Après s’être fait la main (et quelques nanas à l’écran), Michel Lemoine peut enfin mettre en route le film fantastique qu’il avait longtemps imaginé, Les Week-ends maléfiques du Comte Zaroff, connu sous le titre Sept filles pour un sadique, et Seven Women for Satan pour son exploitation internationale. Tourné entre Les Petites Saintes y touchent, également connu sous le titre Jeunes filles en extase (1974) et Tire pas sur mon collant (1978), l’érotisme possède une place prépondérante dans cette série B tournée en 13 jours avec un budget dérisoire, mais l’ensemble se tient car irrigué par un amour contagieux pour l’épouvante avec quelques scènes bien gratinées où le sang coule sur les poitrines des belles donzelles, toujours prêtes à tomber sous le charme de ce mystérieux Boris Zaroff.

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Test Blu-ray / La Bête tue de sang-froid, réalisé par Aldo Lado

LA BÊTE TUE DE SANG-FROID (L’Ultimo treno della notte) réalisé par Aldo Lado, disponible en Blu-ray le 13 août 2020 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Flavio Bucci, Macha Méril, Gianfranco De Grassi, Enrico Maria Salerno, Marina Berti, Franco Fabrizi, Irene Miracle, Laura D’Angelo, Dalila Di Lazzaro…

Scénario : Aldo Lado, Renato Izzo d’après une histoire originale d’Ettore Sanzò & Roberto Infascelli

Photographie : Gábor Pogány

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h32

Année de sortie : 1975

LE FILM

Deux jeunes filles doivent se rendre pour le week-end dans la famille de l’une d’elles. Dans le train de nuit qu’elles empruntent, elles sont agressées par deux marginaux accompagnés d’une femme désaxée.

C’est ce qu’on appelle un film coup de poing. La Bête tue de sang-froidL’Ultimo treno della notte, connu également sous le titre Le Dernier Train de la nuit, mais aussi La Chienne du train de nuit, Le Train de la mort et Train d’enfer, est le sixième long métrage réalisé par l’excellent Aldo Lado (né en 1934). L’auteur et metteur en scène de quelques références du cinéma d’exploitation italien, à qui l’on doit Je suis vivantLa Corta notte delle bambole di vetro (1971), Qui l’a vue mourir ?Chi l’ha vista morire ? (1972), La Cosa Buffa (1972), La CousineLa Cugina (1974) et plus tard L’humanoïdeL’Umanoide (1979), signe ici un remarquable thriller, dramatique et anxiogène, percutant et redoutable. Un film qui n’a pour ainsi dire pas pris de rides et qui reste aussi célèbre que chéri par les amateurs de cinéma Bis pour la sensationnelle interprétation de Macha Méril, surprenante, sadique et glaçante en bourgeoise frappadingue qui usera de ses charmes de poupée de porcelaine auprès de deux jeunes délinquants, pour assouvir ses pulsions violentes, voire meurtrières. La Bête tue de sang-froid est un chef d’oeuvre de genre.

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Test Blu-ray / Dreamkatcher, réalisé par Kerry Harris

DREAMKATCHER réalisé par Kerry Harris, disponible en DVD et Blu-ray le 1 août 2020 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Radha Mitchell, Henry Thomas, Finlay Wojtak-Hissong, Lin Shaye, Jules Willcox, Joseph Bishara, Duncan Foster-Allen, J. Christian Ingvordsen…

Scénario : Dan V. Shea

Photographie : George Wieser

Musique : Joseph Bishara

Durée : 1h25

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Gail est psychothérapeute à Manhattan. Elle part s’installer quelques temps au calme dans les montagnes avec son beau-fils Josh qui souffre de terribles cauchemars. Ils ne tardent pas à rencontrer leur étrange voisine Ruth qui collectionne les attrape-rêves. Quand Josh lui dérobe l’un d’entre eux, ses cauchemars disparaissent mais son comportement en est profondément modifié…

Premier long-métrage du réalisateur Kerry Harris, Dreamkatcher n’est pas sorti dans les salles de cinéma en France, mais directement en vidéo à la demande, ainsi qu’en DVD et en Blu-ray. Ce film d’horreur commence sur une définition de l’attrape-rêves, n’oubliant pas de mentionner qu’il a une origine ancienne et inconnue, mettant l’accent sur le côté mystérieux de cet objet…Durant la scène d’introduction, nous suivons la vie quotidienne d’une femme. Elle fait son jogging, prend un bain puis joue du piano. Rien de plus banal, me direz-vous ? Oui, ce serait le cas s’il n’y avait pas cette musique inquiétante, cette personne qui passe à toute vitesse devant une fenêtre ou encore un enfant charmant qui a l’intention de tuer, avec une hache à la main. Inutile de vous dire qu’il s’agit sans doute de la dernière journée de cette pauvre femme.

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Test Blu-ray / The Lodge, réalisé par Severin Fiala & Veronika Franz

THE LODGE réalisé par Severin Fiala & Veronika Franz, disponible en DVD et Blu-ray le 15 juillet 2020 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Riley Keough, Lola Reid, Jaeden Martell, Lia McHugh, Richard Armitage, Alicia Silverstone, Katelyn Wells…

Scénario : Sergio Casci, Veronika Franz, Severin Fiala

Photographie : Thimios Bakatakis

Musique : Danny Bensi, Saunder Jurriaans

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Peu avant Noël, un frère et sa sœur sont envoyés dans un chalet isolé en montagne avec leur nouvelle belle-mère au passé inquiétant. Entre les enfants et la jeune femme s’installe un climat de suspicion réciproque. Un matin, tous trois découvrent le chalet totalement vidé : plus de nourriture, de téléphone, de vêtements. Bloqués par la neige au milieu de nulle part, ils vont être le jouet de forces obscures.

Le duo Veronika Franz/Severin Fiala s’était fait remarquer en 2014 avec leur premier long-métrage intitulé Goodnight Mommy, qui mélangeait drame et horreur. Le film racontait l’histoire de deux jumeaux de dix ans qui attendent le retour de leur mère dans une maison de campagne perdue au milieu des champs et des bois. Lorsqu’elle refait son apparition, son visage est bandé suite à une opération de chirurgie esthétique. Les enfants mettent alors en doute son identité. Veronika et Serverin Fiala reviennent avec un nouveau film The Lodge, co-produit par la Hammer Film Productions, célèbre société britannique connue pour ses longs-métrages fantastiques, d’horreur et d’aventures, qui a connu une notoriété dans les années 50 et 60 avec la saga des Dracula.

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