Test Blu-ray / Che !, réalisé par Richard Fleischer

CHE ! réalisé par Richard Fleischer, disponible en DVD et Blu-ray le 28 novembre 2019 chez BQHL Editions

Acteurs : Omar Sharif, Jack Palance, Cesare Danova, Robert Loggia, Woody Strode, Barbara Luna, Frank Silvera, Albert Paulsen…

Scénario : Sy Bartlett, David Karp, Michael Wilson

Photographie : Charles F. Wheeler

Musique : Lalo Schifrin

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1969

LE FILM

La vie d’Ernesto Guevara, dit le Che, révolutionnaire communiste qui fut un proche de Fidel Castro et qui voulut conduire la révolution en Amérique du Sud.

Ernesto Guevara, le Che, est mort depuis seulement deux ans quand débarque sur les écrans le film de Richard Fleischer consacré au révolutionnaire marxiste-léniniste et internationaliste, exécuté en octobre 1967 par l’armée bolivienne. Le cinéaste né en 1916 a déjà plus de 25 films derrière lui et se voit confier un budget confortable de près de dix millions de dollars par la Twentieth Century Fox. Durant les années 1960, Richard Fleischer sera passé du drame criminel (Drame dans un miroir) au film d’aventure (Le Grand risque), en passant par le péplum (Barabbas), la science-fiction (Le Voyage fantastique), la comédie-musicale (L’Extravagant docteur Dolittle) et le thriller (L’Etrangleur de Boston). Il clôt cette décennie avec ce film biographique, qui dresse un portrait ambigu du Che, à la fois idéaliste et humaniste, mais aussi redoutable guerrier. Che ! est à la fois un vrai drame intimiste centré sur un homme hors du commun, mais aussi un véritable film de guerre très violent, qui compte de nombreuses séquences d’assauts, de fusillades et d’affrontements, qui entraînent un nombre impressionnant de victimes. Des scènes sèches, brutales, sanglantes par moments. S’il est et demeure un Fleischer « mineur », d’ailleurs le film ne rentrera pas dans ses frais, Che ! démontre une fois de plus toute la virtuosité d’un des plus grands réalisateurs de l’histoire du cinéma.

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Test DVD / Le Rocher du diable, réalisé par William Cameron Menzies

LE ROCHER DU DIABLE (Drums in the Deep South) réalisé par William Cameron Menzies, disponible en DVD le 3 décembre 2019 chez Artus Films

Acteurs : James Craig, Barbara Payton, Guy Madison, Barton MacLane, Robert Osterloh, Tom Fadden, Robert Easton, Louis Jean Heydt…

Scénario : Philip Yordan, Sidney Harmon, Hollister Noble

Photographie : Lionel Lindon

Musique : Dimitri Tiomkin

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 1951

LE FILM

Durant la Guerre de sécession, deux amis de promotion à West Point, les majors Clayburn et Denning, se retrouvent dans les camps opposés. Clayburn qui se bat pour le Sud prend possession d’un pic rocheux d’où ses hommes pourront stopper un train d’approvisionnement nordiste défendu par le major Denning. Jadis amoureuse des deux hommes, Kathie Summers va tenter d’éviter l’affrontement des deux ex-amis.

Voilà un petit western très intéressant. D’une part pour sa mise en scène élégante et inspirée, d’autre part pour son cadre étonnant, puisque l’action se déroule essentiellement au pied de la Devils Tower, monolithe naturel situé dans le Nord-Est du Wyoming aux Etats-Unis, rendu célèbre par Rencontres du troisième type de Steven Spielberg. Cette « tour du diable » de 386 mètres de haut est un personnage à part entière dans Le Rocher du diableDrums in the Deep South, réalisé en 1951 par William Cameron Menzies (1896-1957). Une petite curiosité à laquelle les cinéphiles voudront bien accorder 80 minutes.

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Test Blu-ray / Khartoum, réalisé par Basil Dearden

KHARTOUM réalisé par Basil Dearden, disponible en Édition Mediabook Collector Blu-ray + DVD le 1er octobre 2019 chez Rimini Editions

Acteurs : Charlton Heston, Laurence Olivier, Richard Johnson, Ralph Richardson, Alexander Knox, Johnny Sekka, Michael Hordern, Zia Mohyeddin, Marne Maitland, Nigel Green, Hugh Williams…

Scénario : Robert Ardrey

Photographie : Edward Scaife

Musique : Frank Cordell

Durée : 2h10

Date de sortie initiale : 1966

LE FILM

En 1883, un régiment anglais de 10000 hommes est massacré dans le désert du Soudan par une armée de fanatiques conduite par un leader religieux, le Mahdi. A Londres, le Premier Ministre Gladstone décide d’envoyer au Soudan le général Gordon, un héros national. Celui-ci rejoint Khartoum où se trouvent encore 13000 militaires et civils anglais.

Si l’histoire du cinéma ne l’a pas retenu comme un chef d’oeuvre ou un indispensable du 7e art, Khartoum demeure pourtant un film très prisé par les cinéphiles et les amateurs de grandes fresques. D’ailleurs, il n’est pas exagéré de dire que le film réalisé par Basil Dearden (1911-1971) est peut-être l’un des plus impressionnants jamais projetés sur grand écran, et ce en raison de son tournage en 70mm Ultra Panavision, format exclusif et rare, jusque-là utilisé sur L’Arbre de vie d’Edward Dmytryk (1957), Ben-Hur de William Wyler (1959), Les Révoltés du Bounty de Lewis Milestone (1962), La Conquête de l’Ouest de John Ford, Henry Hathaway et George Marshall (1962), Un monde fou, fou, fou, fou de Stanley Kramer (1963), La Chute de l’empire romain d’Anthony Mann (1964), La Plus grande histoire jamais contée de George Stevens (1965), Sur la piste de la grande caravane de John Sturges (1965) et La Bataille des Ardennes de Ken Annakin (1965). Khartoum sera le dixième et le dernier film à bénéficier de ces prises de vues prestigieuses. Il faudra attendre Les Huit SalopardsThe Hateful Eight de Quentin Tarantino (2015) pour qu’un réalisateur apprivoise de nouveau ce format gargantuesque. Si le 70mm Ultra Panavision convient évidemment à Khartoum pour ses scènes de batailles, le format isole également les personnages lors de leur confrontation, deux représentants, deux « icônes » semblables placées face à face, perdus dans l’immensité du désert, chacun porté par une mission, des idéaux. Si l’on excepte le grimage aujourd’hui plus amusant que déplacé de Laurence Olivier, Khartoum reste un immense divertissement, dépaysant, passionnant, excellemment écrit sur lequel trône l’impérial Charlton Heston.

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Test Blu-ray / Genghis Khan, réalisé par Henry Levin

GENGHIS KHAN réalisé par Henry Levin, disponible en DVD et Blu-ray le 2 juillet 2019 chez Rimini Editions

Acteurs : Omar Sharif, Stephen Boyd, James Mason, Eli Wallach, Françoise Dorléac, Telly Savalas, Robert Morley, Michael Hordern, Yvonne Mitchell, Woody Strode…

Scénario : Clarke Reynolds, Beverley Cross

Photographie : Geoffrey Unsworth

Musique : Dusan Radic

Durée : 2h05

Date de sortie initiale : 1965

LE FILM

Au XIII siècle en Mongolie, après l’exécution de son père par un chef de guerre rival, le jeune prince Temujin est réduit en esclavage. Il parvient à s’évader, bien décidé à se venger et à unir les tribus mongoles Sous le nom de Gengis Khan, il se lance dans la plus grande série de conquêtes de l’Histoire.

Genghis Khan, à ne pas confondre avec Dschinghis Khan, le groupe de musique pop allemand créé en 1979 pour participer au concours de l’Eurovision (Moskau Moskau…), est comme son titre l’indique une évocation cinématographique de la vie et des combats de Temujin, fondateur et premier empereur mongol sous le nom de Gengis Khan. Superproduction internationale produite par la Columbia, ce film d’aventures convoque un casting international mené par Omar Sharif qui sortait tout juste du tournage du Docteur Jivago de David Lean. Si les passionnés d’Histoire s’arracheront les cheveux quant aux libertés prises par les scénaristes, force est d’admettre que Genghis Khan demeure un très beau spectacle hollywoodien, rempli de couleurs, de costumes fabuleux, de décors grandioses et d’affrontements en tous genres.

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Test DVD / Deux salopards en enfer, réalisé par Tonino Ricci

DEUX SALOPARDS EN ENFER (Il Ditto nella piaga) réalisé par Tonino Ricci, disponible en DVD depuis le 2 juin 2015 chez Artus Films

Acteurs : Klaus Kinski, George Hilton, Ray Saunders, Betsy Bell, Lanfranco Cobianchi, Enrico Pagani…

Scénario : Tonino Ricci, Piero Regnoli

Photographie : Sandro Mancori

Musique : Riz Ortolani

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1969

LE FILM

Italie. 1941. Condamnés à mort par la cour martiale, deux soldats américains, un blanc et un noir, sont miraculeusement sauvés grâce à l’irruption d’un commando de parachutistes allemands. Ayant également échappé au massacre, l’officier chargé de leur exécution doit s’unir à eux pour tenter de survivre. Les trois hommes trouvent refuge dans un village pittoresque. Ils vont alors organiser la défense des villageois face aux Nazis.

Dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le cinéma italien, à travers le néoréalisme, exulte ses démons en produisant des films sur ce conflit. Une quinzaine d’années plus tard, le cinéma Bis s’empare du genre et exploite le filon, sous un angle de divertissement populaire. Tous les artisans italiens se frottent au genre, relayant en cela le western qui s’essouffle.

Et qu’est-ce que c’est bon ! Deux salopards en enfer Il Dito nella piaga en version originale, est le premier long métrage réalisé par Tonino Ricci (1927-2014) dont les titres de films fleurent le bon le cinéma Bis : Storia di karatè, pugni e fagioli (1973), Robin, flèche et karaté (1976), Afghanistan Connection (1986).

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Test Blu-ray / Aux postes de combat, réalisé par James B. Harris

AUX POSTES DE COMBAT (The Bedford Incident) réalisé par James B. Harris, disponible en DVD et Blu-ray le 20 juin 2019 chez Rimini Editions

Acteurs : Richard Widmark, Sidney Poitier, James MacArthur, Martin Balsam, Wally Cox, Eric Portman, Michael Kane, Colin Maitland…

Scénario : James Poe d’après le roman de Mark Rascovich

Photographie : Gilbert Taylor

Musique : Gerard Schurmann

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 1965

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Test Blu-ray / Le Train, réalisé par John Frankenheimer

LE TRAIN (The Train) réalisé par John Frankenheimer, disponible en Édition Digibook Blu-ray + DVD + Livret le 22 mai 2019 chez Coin de mire Cinéma et L’Atelier d’images

Acteurs : Burt Lancaster, Paul Scofield, Jeanne Moreau, Michel Simon, Suzanne Flon, Wolfgang Preiss, Albert Rémy, Jacques Marin…

Scénario : Franklin Coen, Frank Davis, Albert Husson d’après une histoire originale et le roman de Rose Valland « Le Front de l’art »

Photographie : Jean Tournier, Walter Wottitz

Musique : Maurice Jarre

Durée : 2h13

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

En 1944, le Colonel von Waldheim fait évacuer des tableaux de maîtres du Jeu de Paume pour les envoyer en Allemagne. Labiche, un cheminot résistant, est chargé de conduire le train transportant ces objets d’art.

« J’ai connu une fille qui avait posé pour Renoir…elle sentait encore la peinture… »

Le TrainThe Train est la quatrième collaboration entre le cinéaste John Frankenheimer et le comédien Burt Lancaster. Sorti en 1964, ce film fait suite au Temps du châtiment The Young Savages (1961), Le Prisonnier d’AlcatrazBirdman of Alcatraz (1962) et Sept jours en maiSeven Days in May (1964). Le Train est une superproduction au budget très confortable, intégralement tourné en France, avec un casting essentiellement européen et surtout hexagonal. Remarquable film de guerre, solidement mis en scène et porté par un casting éblouissant, Le Train aborde également un sujet fort, qui pose constamment la question « Une œuvre d’art vaut-elle le sacrifice d’une vie humaine ? ».

Août 1944, à quelques jours de la Libération de Paris. Les troupes alliées approchent de la capitale. Le colonel von Waldheim est chargé de faire main basse sur les tableaux exposés au musée du Jeu de Paume et de les acheminer vers l’Allemagne le plus rapidement possible. Mademoiselle Villard, la conservatrice du musée, contacte la Résistance et tente de persuader Paul Labiche, le responsable du réseau Est, d’arrêter le train transportant les toiles. Labiche ne cache pas ses réticences. Il n’a guère envie de risquer des vies pour quelques peintures, même célèbres. Finalement, après que le conducteur du train a été fusillé pour l’avoir saboté, la Résistance décide d’organiser rien moins que la disparition du convoi…

L’histoire du Train, qui a également inspiré celle du regrettable The Monuments Men de George Clooney, s’inspire d’un épisode réel de la Seconde Guerre mondiale, celui du déraillement du train d’Aulnay, survenu en août 1944, qui contenait des œuvres d’art de grande valeur. Suite au signalement de la célèbre Rose Valland (dont le livre Le Front de l’art : défense des collections françaises, 1939-1945 a servi de base), conservatrice au Musée de Jeu de Paume, cet acte de résistance avait interrompu le convoi de ce précieux train vers l’Allemagne. Plus de 60 000 œuvres d’art et objets divers spoliés par les nazis aux institutions publiques et aux familles juives pendant l’Occupation ont pu être récupérées et sauvées. Sur ce passionnant postulat de départ, le réalisateur John Frankenheimer, qui a remplacé au pied levé son confrère Arthur Penn suite à son renvoi par le producteur Burt Lancaster pour « divergences artistiques », signe un drame de guerre, qui concilie à la fois les scènes d’action ultra-spectaculaires avec quelques séquences de bombardements et de déraillements sensationnels, psychologie des personnages avec notamment celui campé par Burt Lancaster lui-même, parfait dans le rôle du français Labiche. Le britannique et shakespearien Paul Scofield campe un von Waldheim trouble et ambigu, un homme de goût, sans jamais tomber dans le cliché du soldats allemand machiavélique, qui parvient même à tromper ses supérieurs qui jugent le chargement du train peu essentiel en cette période de déroute.

Très attaché à ces œuvres, jugées dégénérées par le IIIe Reich, von Waldheim décide d’agir essentiellement pour lui et espère revenir au bercail avec les œuvres de Gauguin, Renoir, Picasso, Degas, Cézanne, Matisse, Braque, Utrillo, Manet, Miro…C’était sans compter sur le dénommé Labiche, qui, avec l’aide de ses camarades cheminots résistants, vont tenter de le stopper avant qu’il ne parvienne à la frontière.

A l’instar de Buster Keaton avec Le Mécano de la Générale, John Frankenheimer décide de jouer au petit train, mais grandeur nature, en sublimant les locomotives. Disposant de moyens considérables, certaines séquences sont filmées avec près de dix caméras, surtout sur celles de déraillements ou de raids aériens (celui du bombardement de la gare de triage de Vaires-sur-Marne n’a rien à envier à un film contemporain), Le Train souffre peut-être aujourd’hui d’un rythme assez lent, mais n’ennuie jamais. Le récit demeure excellemment conduit, on jubile de voir Burt Lancaster donner la réplique à Michel Simon (pour qui il avait une vraie fascination), Albert Rémy, Jacques Marin, Suzanne Flon, Jeanne Moreau, et la beauté plastique du film (photographie de Jean Tournier) subjugue à chaque plan.

Alors que le tournage devait s’étendre sur trois mois, John Frankenheimer restera finalement un an en France pour les prises de vue du Train. Cascades, aventures (toute la partie du train dérouté grâce au maquillage des plaques de gare est particulièrement jubilatoire), suspense (avec une économie de dialogues et de musique, pourtant composée par Maurice Jarre), émotions, action, tout y est et Le Train reste une valeur sûre, un divertissement haut de gamme, immersif, moderne et souvent virtuose, doublé d’un superbe hommage – comme un carton d’introduction l’indique – aux cheminots français d’hier et d’aujourd’hui.

LE DIGIBOOK

Le Train est le premier film américain édité par Coin de Mire Cinéma en partenariat avec L’Atelier d’images. Coffret Digibook prestige numéroté et limité à 3.000 exemplaires, au format 142 x 194 mm, comprenant un Blu-ray et un DVD, un livret 24 pages cousu au boîtier, reproduisant des archives sur le film (dont un extrait de la revue Historail), la reproduction de 10 photos d’exploitations cinéma sur papier glacé au format 120 x 150 mm rangées dans 2 étuis cartonnés. Sans oublier la reproduction de l’affiche originale en format 215 x 290 mm pliée en 4. Le menu principal est fixe et musical.

En cette 39e semaine de l’année 1964, voici notre bulletin d’informations (9’) : Une bombe datant de la dernière guerre, étonne les passants dans les rues de Varsovie, le comédien Guy Grosso participe au Prix de l’Arc de Triomphe, Françoise Giroud présente la nouvelle formule de L’Express, le général de Gaulle démarre son marathon présidentiel en Amérique du sud, le roi Constantin II de Grèce épouse la princesse Anne-Marie de Danemark en la cathédrale d’Athènes, tandis que l’on rend hommage à Pierre de Coubertin.

Caramels d’Isigny ! Nougats Coupo Santo ! Cigarettes « Française » ! Faites-vous plaisir avant la séance ! Les réclames de l’année 1964 (5’) s’enchaînent, comme également celle pour le nouveau frigo mural de chez Frigéco (125 litres) !

Attention, nous trouvons également un making of du film ! Ces images exceptionnelles réalisées par le service cinéma de la SNCF, montrent Michel Simon (dont les propos servent de fil conducteur au reportage) monter dans un train affrété pour la presse, afin de se rendre sur les lieux du tournage. Les images sont en couleur et dévoilent l’envers du décor avec Burt Lancaster sur le plateau, les techniciens qui préparent les collisions et surtout l’explosion de la gare de triage qui aura nécessité quatre mois pour installer deux tonnes de dynamite. Un document exceptionnel (10’).

Last but not least, le commentaire audio (VOSTF) de John Frankenheimer est également au programme, même s’il n’est pas indiqué sur la jaquette. Les propos sont certes souvent espacés par de très longs silences, mais les quelques anecdotes glanées ici et là valent le coup. Le cinéaste explique d’ailleurs être tombé amoureux de la France, il s’est d’ailleurs marié le premier jour du tournage, et cette aventure qui aura duré une année lui aura finalement donné l’envie de s’installer dans nos contrées où il restera sept ans. Il donne également quelques éléments sur la photographie et ses intentions, les partis pris (éclairer les tableaux comme des acteurs en début de film, le choix du N&B), les comédiens (« le visage de Michel Simon attirait ma caméra »), les conditions de tournage (en plein hiver alors que le film est supposé se dérouler au mois d’août) et sa quatrième collaboration avec Burt Lancaster dont il n’a de cesse de louer le talent et son investissement dans les scènes d’action.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces.

L’Image et le son

Le Train a bénéficié d’une restauration HD à partir du négatif original. Ce n’est pas parfait. Subsistent quelques pétouilles, points noirs et blancs, tâches et même des rayures verticales à l’instar de la séquence où Burt Lancaster s’enfuit par la fenêtre de sa chambre. La texture argentique est préservée, mais la gestion du grain est curieusement aléatoire, plus appuyé ici, lissé par là, parfois même sur un champ-contrechamp. Notons également de sensibles fourmillements et des scènes plus émaillées de scories. Hormis cela, les détails impressionnent sur les gros plans avec les visages en sueur et noirs de suie des comédiens (voire la tronche de Michel Simon), tandis que la composition de chaque cadre permet enfin d’apprécier les partis pris de John Frankenheimer et du chef opérateur Jean Tournier (futur directeur de la photographie de Moonraker, Chacal), qui ne pourra terminer le film et qui sera remplacé par Walter Wottitz, qui lui-même calquera son travail sur celui de prédécesseur. Les contrastes savent rester fermes, les noirs sont très beaux et la palette de gris suffisamment riche.

La version originale fait parler tous les protagonistes en langue anglaise, alors qu’en français, les allemands parlent entre eux dans la langue de Goethe. La première option délivre des dialogues plus pincés, mais prend le dessus sur son homologue au niveau des scènes d’action et des bombardements. Dans les deux cas, les pistes DTS-HD Master Audio Mono font ce qu’elles peuvent et parviennent à instaurer un certain confort acoustique, même si encore une fois, du point de vue homogénéité des effets (à l’instar des sifflets de train) et des voix, la piste anglaise prend l’avantage. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © MGM / Coin de Mire Cinéma / L’Atelier d’images / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test 4K Ultra-HD / A la poursuite d’Octobre Rouge, réalisé par John McTiernan

À LA POURSUITE D’OCTOBRE ROUGE (The Hunt for Red October) réalisé par John McTiernan, disponible en édition 4K Ultra HD + Blu-ray le 5 décembre 2018 chez Paramount Pictures

Acteurs : Sean Connery, Alec Baldwin, Scott Glenn, James Earl Jones, Sam Neill, Tim Curry, Stellan Skarsgård, Jeffrey Jones …

Scénario : Larry Ferguson, Donald Stewart d’après le roman Octobre Rouge (The Hunt For Red October) de Tom Clancy

Photographie : Jan de Bont

Musique : Basil Poledouris

Durée : 2h15

Date de sortie initiale : 1990

LE FILM

Le sous-marin Russe « Octobre Rouge » de conception révolutionnaire met le cap sur les Etats-Unis. Lors de ses premiers essais en mer, il est détourné par le capitaine Ramius… Les flottes soviétiques et américaines se mettent à sa poursuite tandis que Ryan, analyste de la CIA, s’efforce d’interpréter les véritables intentions de l’officier : provocation, geste de démence ou de paix ?

A la poursuite d’Octobre Rouge The Hunt for Red October est la première adaptation au cinéma d’un roman de Tom Clancy (1947-2013), mais également la toute première aventure de son héros récurrent Jack Ryan, publiée en 1984. L’écrivain américain spécialisé dans les histoires d’espionnage avait tout pour plaire à Hollywood puisque ses récits appelés également techno-thrillers ou thrillers politiques, combinaient à la fois le divertissement, mais aussi l’approche documentaire et réaliste à la John le Carré. Outre le portrait d’un analyste de la CIA lancé malgré lui sur le terrain, les romans de Tom Clancy décrivaient alors l’ambiance des agences de renseignements américaines durant la guerre froide, ainsi que la montée du terrorisme à la fin du XXe siècle. A la poursuite d’Octobre Rouge est un monument du cinéma américain du début des années 1990. Pas étonnant de retrouver à la barre l’un des plus grands cinéastes, John McTiernan, qui sortait alors des triomphes de Predator (1987) et Piège de cristal (1988). Véritable référence du genre et interprété par un casting exceptionnel, A la poursuite d’Octobre Rouge, réalisé durant la perestroïka, n’a pas pris une seule ride et demeure un immense divertissement, intelligent, oppressant et virtuose, dont la mise en scène laisse toujours autant pantois d’admiration.

1984. Équipé d’un nouveau système de propulsion silencieux appelé « la chenille » qui le rend indétectable, le sous-marin Octobre Rouge est le fleuron de la marine soviétique. Les premiers essais sont confiés au commandant Marko Ramius, un vétéran aux états de service irréprochables. Mais ce dernier, qui a compris que cet engin est une arme de première frappe, désobéit aux ordres et met le cap sur les États-Unis, afin de passer à l’Ouest. L’État-major soviétique est informé de ses intentions par une lettre que le commandant Ramius a postée avant son départ. Les Soviétiques font tout pour l’empêcher de livrer le sous-marin aux Etats-Unis, y compris annoncer aux Américains que Ramius, dans une crise de folie, veut les attaquer, pour les forcer à attaquer le sous-marin s’ils le détectent. Du côté américain, l’analyste de la CIA Jack Ryan connaît Marko Ramius et arrive à la conclusion qu’il souhaite passer à l’Ouest. Les militaires ne sont pas convaincus, mais un dirigeant lui donne trois jours pour prouver sa théorie.

Pas étonnant que les écrits de Tom Clancy aient connu un regain de popularité après les attentats du 11 septembre 2001. Ses histoires n’ont jamais été aussi contemporaines, comme l’a par ailleurs prouvé la série Amazon prime Jack Ryan avec John Krasinski dans le rôle-titre. Plusieurs comédiens auront interprété l’agent de la CIA au cinéma. Harrison Ford à deux reprises dans Jeux de guerre (1992) et Danger immédiat (1994) de Philip Noyce, Ben Affleck dans La Somme de toutes les peurs de Phil Alden Robinson et Chris Pine dans un reboot intitulé The Ryan Initiative mis en scène par Kenneth Branagh. Mais celui qui aura ouvert le bal est Alec Baldwin, après le refus de Kevin Costner. Pour la première fois à la tête d’une grosse production hollywoodienne, l’acteur révélé par Tim Burton dans Beetlejuice deux ans auparavant, est une incarnation parfaite du personnage. Parfois proche de John McClane ce personnage « ordinaire » doit régler une affaire qui le dépasse, entre autres éviter un conflit opposant les deux plus grandes puissances mondiales. Si Alec Baldwin est impeccable et se permet même quelques touches d’humour dans une histoire très sérieuse, les regards se portent surtout sur l’immense et fascinant Sean Connery. Pour la critique et de nombreux spectateurs, le comédien écossais trouve l’un de ses plus grands rôles dans A la poursuite d’Octobre Rouge. Son visage remplit d’ailleurs l’affiche du film. Impérial, magnifique, d’une classe folle, Sean Connery donne à son personnage une rare ambiguïté. Derrière son apparent sang-froid, le spectateur ressent la tristesse et la douleur de son personnage, dont la vie s’est effondrée à la mort de son épouse.

Ce passionnant huis clos à 10.000 pieds sous les mers convoque également le talent de Scott Glenn, Sam Neill, James Earl Jones, Tim Curry, Stellan Skarsgård, Jeffrey Jones et bien d’autres qui composent les équipages américains et soviétiques. Ajoutez à cela le score de Basil Poledouris et la sublime photographie du néerlandais Jan de Bont, qui avait déjà collaboré avec John McTiernan sur Piège de cristal, dont les partis pris parviennent à situer les spectateurs dans l’action, en passant d’un sous-marin à un autre, sans avoir recours aux sempiternelles indications écrites. Trente ans après sa sortie, A la poursuite d’Octobre Rouge reste un indémodable chef d’oeuvre.

LE 4K UHD

Sorti en Blu-ray en 2012, A la poursuite d’Octobre Rouge fait donc sa première apparition en 4K UHD, toujours sous la houlette de Paramount Pictures. Cette nouvelle édition se compose de deux disques, le 4K d’un côté et le Blu-ray traditionnel de l’autre. Pour ce test, seule l’édition UHD a été envoyée par l’éditeur, galette sur laquelle nous ne trouvons que le commentaire audio. Le making of se trouve sur l’autre disque. Le menu principal est fixe sur le thème de Basil Poledouris.

Ceux qui ont eu la chance de l’entendre en masterclass à la Cinémathèque française en septembre 2014 le savent, si John McTiernan a l’air peu prolixe, il reste pourtant l’un des cinéastes les plus intéressants à écouter. Son commentaire audio réalisé pour A la poursuite d’Octobre Rouge est du même acabit. Quelques silences à déplorer certes, mais les propos sont passionnants, surtout lorsque l’intéressé s’autocritique et parle de son rapport avec le spectateur. Ce qui revient le plus souvent durant ces 135 minutes, c’est de voir John McTiernan se demander sans cesse si ses intentions ont bien été perçues par l’audience, si les éléments dramaturgiques qui pouvaient être évidents pour lui le sont également pour les spectateurs. Le travail sur les décors, la photographie de Jan de Bont, la réécriture du scénario par John Milius, le casting, l’adaptation du roman de Tom Clancy, les effets visuels, les lieux de tournage. Mine de rien, John McTiernan nous gratifie d’une belle et grande leçon de cinéma.

L’Image et le son

Alors, que vaut A la poursuite d’Octobre Rouge en 4K UHD HDR ? Cette nouvelle édition profite tout d’abord à la colorimétrie, notamment en ce qui concerne les décors principaux des divers submersibles. Du côté russe, les intérieurs sont noirs et chromés, composés d’écrans verts et d’éclairages bleus. Chez les américains, nous sommes plutôt dans les tons jaunes chauds aux éclairages rouges. A côté de cela, les noirs sont d’une densité rarement démentie. La propreté de la copie est évidente même si quelques tâches subsistent ici et là, le cadre large en met plein les yeux, le grain original est très présent et excellemment géré, les gros plans regorgent de détails, des instruments de navigation jusqu’au postiche de Sean Connery. En revanche, si cette édition 4K dépasse l’édition HD standard, quelques scènes posent problème, notamment celle du largage de Jack Ryan. La pluie battante donne une impression d’image sale, alors que ce n’est pas du tout le cas, mais la définition chancelle, quelques flous sporadiques s’invitent à la partie et le piqué est émoussé. Même chose pour la séquence finale tournée sur transparence. A sa sortie, l’épilogue paraissait déjà faux, mais en 4K le fond bleuté fait vraiment artificiel avec les deux acteurs qui s’en détachent bien trop grossièrement. Mais dans l’ensemble, revoir le chef d’oeuvre de John McTiernan et la magnifique photographie du chef opérateur Jan de Bont dans ces conditions est très impressionnant.

A la poursuite d’Octobre Rouge repose moins sur ses scènes d’action, très peu présentes, que sur la tension psychologique. Et n’oublions pas que l’essentiel du récit se déroule dans plusieurs sous-marins ! Alors si l’on pouvait être dubitatif sur la présence d’une piste anglaise Dolby True HD, la surprise est de taille puisque jamais nous n’avions jamais eu cette sensation d’être plongés dans les océans en compagnie des personnages. Les bips, les tuts et autres onomatopées caractéristiques de la vie en submersible se font entendre grâce à une utilisation systématique et intelligente des latérales. La composition de Basil Poledouris n’est pas en reste, tout comme les ambiances naturelles avec la pluie battante, l’orage, les attaques à base de torpilles dont se délecte également le caisson de basses. Un mixage très immersif. Bon, en ce qui concerne la version française c’est autre chose, puisque comme c’est souvent le cas, nous devrons nous contenter d’une petite Dolby Digital 5.1 bien obsolète. Mais le doublage qui convoque des géants en la matière, Jean-Claude Michel pour Sean Connery, Hervé Jolly pour Alec Baldwin, Benoît Allemane pour James Earl Jones, Claude Giraud pour Richard Jordan, Daniel Beretta pour Jeffrey Jones est un vrai ravissement.

Crédits images : © Paramount Pictures France / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test 4K Ultra-HD / Rambo 3, réalisé par Peter MacDonald

RAMBO 3 (Rambo III) réalisé par Peter MacDonald, disponible en Coffret Trilogie (4K Ultra HD + Blu-ray – Édition boîtier SteelBook) le 14 novembre 2018 chez Studiocanal

Acteurs : Sylvester Stallone, Richard Crenna, Marc de Jonge, Kurtwood Smith, Spiros Focas, Sasson Gabai…

Scénario : Sylvester Stallone, Sheldon Lettich

Photographie : John Stanier

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 1988

LE FILM

Le Colonel Trautman contacte Rambo dans sa retraite en Thaïlande pour qu’il l’accompagne dans une mission périlleuse en Afghanistan. Mais l’ex-soldat refuse afin de se consacrer aux moines bouddhistes qui l’ont recueilli. Lorsque, quelques jours plus tard, l’agent Griggs lui explique que Trautman a été capturé par le Colonel Zaysen, Rambo décide de sauver son ami. Il s’infiltre dans les lignes ennemies et découvre toute l’horreur du conflit qui oppose les moudjahidins à l’armée soviétique. Déterminé, il s’attaque à toute une armée sans oublier son objectif premier : récupérer Trautman.

God would have mercy, John Rambo won’t !

C’est probablement l’épisode sur lequel il y a le moins de choses à dire. Pourtant, Rambo 3 était à l’époque l’une des plus grosses productions cinématographiques jamais entreprise à la fin des années 1980 ! Rambo 2 – La Mission et Rocky 4 marquent l’apogée commerciale de Sylvester Stallone. Deux triomphes mondiaux. Après un Cobra très violent et un Bras de fer mal aimé – pour lequel l’acteur avait obtenu un cachet record – qui a pourtant traversé les années sans trop de dommages, Sly décide de revenir à John Rambo en 1988. Et pour cela rien de tel que de s’en prendre à nouveau à ces « pourritures communistes » en ciblant l’Afghanistan et peu importe si personne ne sait où ce pays se trouve sur une carte. Du moment que Rambo dézingue quelques rouges mal intentionnés, les spectateurs s’en fichent. Sylvester Stallone s’entraîne dur et dessine ses dorsaux. Pour l’aider au scénario, Sly fait appel à Sheldon Lettich, l’auteur de Russkies de Rick Rosenthal, qui évoquait déjà la Guerre Froide, et qui vient de signer également Bloodsport – Tous les coups sont permis qui révélait alors JCVD au monde entier. Mal aimé par les fans de la première heure, Rambo 3 n’en reste pas moins un divertissement bourrin encore ahurissant aujourd’hui, réalisé avant l’avènement des images de synthèse, dans lequel Stallone pousse encore plus loin les manettes en faisant définitivement de Rambo un personnage de cartoon invincible. C’est explosif, jouissif, on en prend plein les yeux, bref Rambo 3 est un immense plaisir.

Tentant d’oublier sa vie de guerrier, John Rambo vit désormais dans un monastère thaïlandais. Alors quand son ami le Colonel Samuel Trautman et l’agent de la CIA, attaché à l’ambassade américaine, Robert Griggs lui demandent de participer à une mission en Afghanistan, occupée par les Soviétiques depuis 1979, Rambo décline. Trautman part donc faire la mission seul mais il est capturé et torturé par le Colonel Zaysen. Quand Rambo apprend la nouvelle par Robert Griggs, il accepte de partir en Afghanistan. Recueilli par des moudjahidins, il assiste à la destruction de leur camp par les hélicoptères de Zaysen. Les rebelles préfèrent alors se retirer au Pakistan alors que Rambo tente sans succès de libérer Trautman du fort soviétique où il est retenu prisonnier.

Alors…où est-ce que les missiles sont localisés ?

Tout près…

Où ça ?

Dans ton cul !

Si Rambo 3 est l’épisode qui comporte le moins de séquences anthologiques, il demeure celui qui contient le plus de punchlines. Conscient de « l’hénaurmité » dans laquelle il s’est fourré, Sylvester Stallone se permet quelques répliques bourrées d’humour du style « Qu’est-ce que c’est qu’ça ? » « Une lumière bleue. » « Et ça fait quoi ? » « Du bleu. » « Je vois… ». Avant cela, le cinéaste Russell Mulcahy (Razorback, Highlander) est renvoyé au bout de deux semaines pour « divergences artistiques » avec la production. Réalisateur de la seconde équipe, le britannique Peter MacDonald est désigné pour le remplacer. Loin d’être un manchot, ce dernier aura travaillé auparavant comme responsable de la deuxième équipe sur L’Empire contre-attaque, Excalibur, Rambo 2 – La Mission, mais aussi comme cadreur chez Bob Fosse (Cabaret), John Boorman (Zardoz), Sidney Lumet (Le Crime de l’Orient-Express), Richard Attenborough (Un pont trop loin), Richard Donner (Superman) et Ridley Scott (Legend). C’est ce qui s’appelle avoir un C.V. qui a la classe ! Un peu pris au dépourvu, Peter MacDonald reprend le flambeau et s’en acquitte formidablement.

Le problème, c’est que durant la production, Mikhaïl Gorbatchev décide de retirer les troupes russes d’Afghanistan et de serrer la main à Ronald Reagan. Le scénario ne peut être remanié à temps. Les ennemis du film ne le seront plus à sa sortie, le monde change, l’Histoire est bouleversée. Qu’à cela ne tienne, Rambo 3 devient alors un gros divertissement où l’action prend le dessus sur tout, y compris sur la psychologie et le réalisme. Peu importe si les russes y sont une fois de plus montrés comme des salopards inhumains (le français Marc de Jonge incarne le perfide Zaysen), Stallone et MacDonald privilégient les explosions et les bastons sur un rythme trépident. Rambo 3 devient de la vraie BD filmée avec un héros qui se prend des coups, des flèches et des bastos, sans jamais tomber. Si son corps musclé à l’extrême est meurtri, Rambo cautérise ses plaies avec de la poudre extraite d’une balle, avant de repartir encore plus vénère.

Stallone n’a jamais été aussi monolithique que dans Rambo 3. Souvent filmé de dos afin que les spectateurs prennent le temps d’admirer ses efforts dans la salle de sport, le comédien exagère et abuse de son expression figée. Impossible de ne pas rire et cela fait partie du spectacle. L’un des points forts de cet épisode est également d’avoir accordé une plus grande place au Colonel Trautman. Les scènes entre Richard Crenna et Stallone fonctionnent à plein régime dans la dernière partie et les deux rivalisent de badasserie. Enfin, il serait également hypocrite de dire le contraire, Rambo 3 est un film qui a vraiment de la gueule. Peter MacDonald soigne son cadre large, la profondeur de champ est sans cesse exploitée, les séquences d’action soutenues par l’équipe de l’indispensable Vic Armstrong sont jubilatoires et bénéficient surtout d’un montage toujours lisible. Les tympans sont crevés, les yeux révulsés et on aime ça. Le film est sans cesse redécouvert et se voit aujourd’hui avec une certaine nostalgie. Pour résumer, on passe encore un put*** de bon moment.

La sortie de Rambo 3 est difficile. L’Histoire a rattrapé et même doublé Hollywood. Le film déboule sur les écrans américains le 25 mai 1988 et atteint péniblement les 53 millions de dollars de recette en fin de parcours, ce qui ne rentabilise pas le budget pharaonique de 65 millions de dollars, loin derrière les 150 millions récoltés par le second épisode trois ans auparavant. L’accueil à l’international permet néanmoins à Rambo 3 d’être un succès commercial avec près de 140 millions de dollars. Il cartonne en outre en Allemagne, en Italie et même en France avec près de 2 millions d’entrées. Conscient des temps qui changent, Sylvester Stallone range son treillis, son arc et son couteau dans une malle. Contre toute attente, l’acteur ressuscitera le personnage vingt ans après pour un exceptionnel quatrième épisode, écrit et réalisé par ses soins, sobrement intitulé dans nos contrées John Rambo (Rambo aux Etats-Unis), juste après avoir repris les gants pour son splendide Rocky Balboa. L’un des plus beaux comebacks du cinéma. Alors, vivement Rambo – Last Blood mis en scène par Adrian Grunberg (Kill the Gringo) qui sortira en automne 2019.

LE 4K-UHD

Studiocanal regroupe les trois premiers opus de la saga Rambo dans un boîtier Steelbook. Cette édition se compose des Blu-ray 4K empilés sur le côté gauche du coffret et des Blu-ray traditionnels empilés sur la droite. Certains apprécieront, la plupart regretteront ce choix qui abîme les galettes. Autrefois apparu sous la forme d’une boîte de rationnement militaire ou même sous la forme d’une grenade, le coffret présenté ici est plus sobre, aux reflets verdâtres-argentés. Les seuls suppléments disponibles sur les disques UHD sont les commentaires audio, tout le reste est disposé sur les Blu-ray standard. Le menu principal est animé et musical.

Le commentaire audio de Peter MacDonald (vostf) est plutôt intéressant, même s’il intervient finalement rarement. Toutefois, le cinéaste est fier de son film et aborde le renvoi de Russell Mulcahy et sa nomination en tant que réalisateur alors qu’il s’occupait jusque-là de la seconde équipe. Peter MacDonald parle évidemment beaucoup de Sylvester Stallone et de son implication dans les scènes d’action.

Divisé en trois parties, l’acte III du nouveau documentaire intitulé Rambo, symbole des années 80 (11’) donne la parole à l’écrivain David Morrell, aux monteurs Adam Woodward et Joe Mackertich, au comédien Chris Murkey, au réalisateur Peter Macdonald (Rambo III), ainsi qu’à d’autres intervenants (des critiques notamment), qui replacent Rambo 3 dans son contexte cinématographique, mais également historique (« Le monde changeait et faisait la paix, alors qu’on tuait 15 russes par jour sur le tournage » dit le metteur en scène) et politique, ainsi que dans la carrière de Sylvester Stallone. Tout ce beau petit monde se focalise surtout ici sur l’évolution du cinéma d’action dans les années 1980 et de l’émergence des stars du genre (aidées en cela par l’explosion de la VHS), avec comme point d’orgue la rivalité Stallone/Schwarzenegger.

L’éditeur reprend le clip inutile (La boucle est bouclée) de six minutes composés d’images tirées du film. Probablement un spot promotionnel destiné à la vente du film à l’étranger.

Le Voyage d’un héros (25’30 ) : L’écrivain David Morrell revient sur la création du personnage, sa mythologie, ses valeurs et sur l’évolution de John Rambo au fil des trois premiers épisodes de la franchise.

Plus anecdotique est le module intitulé Le matériel de survie de Rambo (9’) qui présente toutes les armes du personnage, leur calibre, leur poids, leur portée…

Studiocanal a mis la main sur un début alternatif (3’30) probablement non retenu car non focalisé sur John Rambo, mais sur un commando qui se fait décimer par un hélicoptère. Nous retiendrons les scènes coupées (7’), notamment celle où Rambo prépare son arsenal et forge lui-même son couteau, devenu ici une véritable machette, avant de partir au combat. Une séquence qui sera reprise par Stallone pour son John Rambo en 2008. Une réplique alternative (« Un touriste égaré ! » à la place de « Ton pire cauchemar ! »), ainsi qu’un épilogue différent au cours duquel Rambo décidait de rester avec les moudjahidins.

Présent dans le coffret 2002, le documentaire Afghanistan, un pays en crise (30′) donne la parole aux producteurs de Rambo 3, à des historiens et à Sylvester Stallone, pour remettre le film dans son contexte politique et historique, du moins au début du tournage. Quelques images d’archives viennent illustrer ce module.

Du coffret 2002, Studiocanal a également repris le supplément Le courage et la gloire (27′) qui propose un retour sur la Rambomania, le merchandising qui accompagnaient les épisodes 2 et 3, l’évolution du personnage en parallèle de la politique de Ronald Reagan, puisque les trois épisodes ont couvert les deux mandats du Président des Etats-Unis. Passionnant.

L’éditeur propose ensuite un comparatif avant/après la restauration (1’30).

Les fans apprécieront le making of d’époque (6’) montrant l’envers du décor et le tout commenté par les comédiens. A cela s’ajoute un segment consacré à la relation Rambo/Trautman (2’30), toujours avec des interviews des acteurs sur le plateau de Rambo 3.

Dirigez-vous ensuite sur l’entretien dense et intelligent de Sylvester Stallone (9’) réalisé à l’occasion de sa venue en France pour la sortie de John Rambo. Si les propos tenus ici renvoient à ceux entendus dans son commentaire audio sur le premier film, il est toujours plaisant de passer un moment avec Sly, qui mine de rien est définitivement entré dans les livres d’histoires du cinéma et dont les œuvres commencent depuis quelques années à être reconsidérées, analysées, commentées et étudiées. Mieux vaut tard que jamais ! Sly, qui a beaucoup de recul sur sa création, revient également sur l’évolution pas toujours heureuse de son personnage. Il déclare également porter l’entière responsabilité de l’échec de Rambo 3.

On termine par une séance de musculation ! Ne riez pas car Franco Columbu, alors âgé de 70 ans en 2011, va vous apprendre à devenir Rambo (15’). Dans sa salle de sport, le coach et docteur en chiropratique et nutrition raconte comment il a entraîné Sylvester Stallone et propose de nous montrer les exercices auxquels s’est plié le comédien au fil du tournage des trois épisodes.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce et des spots TV.

Ah oui, ne manquez pas le bonus caché qui était déjà présent sur l’ancien coffret métallique. Pour y accéder, placez votre curseur sur le premier supplément et appuyez sur la flèche du haut. Le couteau de Rambo apparaît en bas de page. Validez. Vous accéderez à un montage génial (4’30) réalisé à partir des jouets d’époque (avec le prix original qui s’affiche) animés et qui rejouent les plus grandes scènes des trois films.

L’Image et le son

Des trois masters 4K, celui de Rambo 3 est celui qui en met plein la vue. Le négatif original a été scanné en 4K chez Technicolor Hollywood avant d’être pris en charge par l’indispensable laboratoire Eclair pour sa remasterisation. La promotion UHD est quasi-omniprésente. Le soleil tape dur sur les paysages secs et poussiéreux ! Les tons sont ici sableux, chatoyants et la palette chromatique possède ici une richesse assez inouïe. Chaque séquence en extérieur, que ça soit durant le coucher du soleil en Thaïlande ou lors de la scène du bouzkachi, ou pendant les affrontements entre les chars et les hélicoptères apparaît flambant neuve, tout en préservant la belle texture argentique originale, avec peut-être un grain plus grumeleux sur les scènes sombres. Cette galette 4K Ultra-HD labellisée Dolby Vision HDR 10 est franchement superbe. La propreté de l’image est remarquable, tout comme sa clarté, les contrastes, la gestion des noirs. Le cadre large regorge de détails, comme sur les visages (voir celui de Rambo perlé de sueur lors du combat inaugural) et la profondeur de champ laisse pantois. Ou comment redécouvrir Rambo 3 dans les meilleures conditions techniques à ce jour.

Nous nous retrouvons avec les mêmes propositions que pour les deux précédents volets, à savoir des pistes anglaises et françaises disponibles en DTS-HD Master Audio 5.1. Cette fois encore, la version française n’arrive pas à la cheville de l’autre option acoustique, même si la spatialisation est plus enveloppante et mieux équilibrée. Toutefois, les basses auraient mérité d’être plus accentuées. En revanche, grosses ambiances explosives pour la version originale, très immersive lors des scènes d’action dès le combat en début de film avec les acclamations des spectateurs. A ce titre, la dernière demi-heure mettra à mal votre installation. Seul bémol de cette piste, les scènes plus « calmes » délaissent les effets naturels lors des échanges. Sans surprise, le score de Jerry Goldsmith est l’élément qui profite de la DTS-HD. On aurait tellement aimé une Dolby Atmos ou DTS-X…

Crédits images : © Studiocanal/ Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test 4K Ultra-HD / Rambo 2 – La Mission, réalisé par George Pan Cosmatos

RAMBO 2 – La Mission (Rambo: First Blood Part II) réalisé par George Pan Cosmatos, disponible en Coffret Trilogie (4K Ultra HD + Blu-ray – Édition boîtier SteelBook) le 14 novembre 2018 chez Studiocanal

Acteurs : Sylvester Stallone, Richard Crenna, Charles Napier, Julia Nickson, Steven Berkoff, Martin Kove…

Scénario : Kevin Jarre, Sylvester Stallone, James Cameron

Photographie : Jack Cardiff

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1985

LE FILM

John Rambo purge une peine de prison lorsque le Colonel Trautman lui donne la possibilité de sortir pour une mission délicate : avoir la preuve qu’il reste bel et bien des prisonniers américains au Vietnam. Supposé n’être qu’un observateur, Rambo désobéit aux ordres et tente de sauver un prisonnier. Murdock, le responsable de la mission, décide alors de l’abandonner en territoire ennemi, Rambo, seul, sans armes et face à l’ennemi, prépare sa vengeance et son retour au pays.

Aucun homme, aucune loi, aucune guerre ne peuvent l’arrêter.

Bheeeeeeeeeuaaaaaaaar ! Cette fois on y va pour gagner Colonel ? Trois ans après l’incroyable succès de Rambo, il fallait bien que Sylvester Stallone revienne à ce personnage immédiatement adopté par les spectateurs du monde entier, y compris par le monde politique. Alors qu’il vient d’entamer son deuxième mandat, le Président Ronald Reagan n’hésite pas à citer Rambo dans quelques discours. Il n’en fallait pas plus pour Sly pour préparer le retour de son personnage John Rambo, d’autant plus que la suite de La Fièvre du samedi soir, Staying Alive, qu’il a mis en scène, n’a pas été le succès escompté, tout comme la comédie musicale Rhinestone aka Le Vainqueur de Bob Clark qui reste un des moments les plus gênants de sa carrière. Rambo 2 – La Mission / Rambo – First Blood Part II est donc lancé, sur une histoire originale de James Cameron, oui oui, reprise ensuite par le comédien afin de la mettre à sa sauce, à sa propre gloire, à celle de son pays, histoire de panser les plaies de la guerre du Vietnam encore présente dans les esprits. Mais contrairement au premier opus de Ted Kotcheff, celui réalisé par George Pan Cosmatos (Le Pont de Cassandra, Bons baisers d’Athènes) prend comme partis pris de faire de Rambo le représentant d’une nation. Ici, le personnage va enfin permettre à The Star-Spangled Banner d’être fièrement brandi au Vietnam puisque Rambo va à lui-seul remporter la victoire en massacrant à la chaîne toute une armée jusqu’aux dents. Ou comment Sylvester Stallone va trahir de façon outrancière son personnage afin d’écraser la concurrence au box-office. Rambo 2 – La Mission est et demeure l’un des plus grands phénomènes cinématographiques des années 1980.

Ce que vous appelez l’enfer, il appelle ça chez lui.

Après son arrestation à la fin du premier volet, Rambo est emprisonné et condamné aux travaux forcés. Son mentor, le Colonel Samuel Trautman (Richard Crenna avec son béret vissé de travers sur la tête) débarque et lui propose d’accomplir une mission périlleuse : trouver des preuves de la présence de prisonniers américains au Vietnam, en échange de quoi il retrouvera sa liberté. Arrivé dans la jungle, il entre en contact avec l’espionne anti-communiste Co Bao. Ensemble, ils découvrent un camp vietnamien et Rambo libère un prisonnier. Alors que l’hélicoptère chargé d’exfiltrer Rambo arrive, Murdock, le chef de la mission, qui a eu vent de la libération du prisonnier, décide d’annuler la mission sans récupérer ni ce dernier ni Rambo, malgré la tentative du colonel Trautman pour infléchir ses ordres. Murdock espérait en effet que Rambo ne découvre aucune preuve pour pouvoir classer l’affaire car le Congrès américain n’a aucune envie d’une nouvelle guerre du Vietnam. Trahi et abandonné à son sort, Rambo est ramené au camp vietnamien et torturé. Il fera tout pour s’échapper, venir en aide à d’autres prisonniers, se venger de Murdock, mais aussi et surtout prendre sa revanche sur le Vietnam.

Pour survivre à la guerre il faut devenir la guerre.

Quand on y regarde de plus près et surtout près de 35 ans après sa sortie, les américains ne sont pas aussi bien lotis qu’on pourrait le croire dans Rambo 2 – La Mission. Certes, Rambo joue au ball-trap pendant 1h30 en flinguant tout ce qui bouge (près de 70 hommes y passent) et cette fois sans sourciller, mais ceux qui l’ont employé sont quand même d’immenses salopards (Charles Napier avec son sourire carnassier) qui ont voulu faire bonne figure en faisant croire qu’ils pensent encore aux soldats disparus en organisant de pseudo-recherches. Mais ils reculent dès qu’on leur présente la preuve de ce qu’ils avançaient, n’hésitant pas pour cela à trahir l’un des leurs par lâcheté. Cela étant, Rambo 2 – La Mission reste symbolique de la politique Reaganienne, fustigeant les régimes communistes, tout à la gloire du Pays de l’Oncle Sam où le Rêve américain est ouvert à tous, où le fric déborde de partout, sans oublier le culte du corps. Bref, l’hégémonie américaine est omniprésente.

Ayant abusé de la gonflette, Sylvester Stallone apparaît deux fois plus énorme que dans le premier. Tout est fait pour faire de son personnage une icône, une référence au même titre qu’un G.I. Joe. Tout est prétexte pour mettre en valeur les muscles bandés de l’acteur, y compris lorsqu’il affûte son couteau (avec sa lame également deux fois plus grande que dans Rambo), ou quand il lace ses Rangers comme dans la mythique bande-annonce. Difficile aujourd’hui de revoir Rambo 2 – La Mission sans sourire ou même rire devant la parade de Stallone. Pourtant, ce dernier assure. Il fait tout exploser à l’écran (des communistes surtout c’est vrai, puisque les méchants russes sont également de la partie contre notre super-héros), tire avant de parler, prend le temps de tomber amoureux tout en se recoiffant, prend un bain de boue, prépare son arsenal et surtout ses flèches avec lesquelles il rase une bonne partie de la jungle. Le sketch Rambo d’Albert Dupontel reste le meilleur résumé du film au monde.

S’il y a bien une chose que l’on ne peut nier ni reprocher à Sylvester Stallone, c’est sa générosité en ce qui concerne les scènes d’action. Rambo 2 – La Mission peut largement être critiqué, mais en aucun cas pour sa notion de divertissement. Le film reste d’ailleurs l’une des références en la matière et moult ersatz verront le jour après, sans jamais atteindre la réussite de spectacle pyrotechnique savamment mis en scène par George Pan Cosmatos, joliment photographié par le célèbre chef opérateur Jack Cardiff et toujours sur une musique tonitruante de Jerry Goldsmith. Sorti en 1985 et accompagné d’une campagne promotionnelle internationale dévastatrice, Rambo 2 – La Mission dépasse tous les pronostiques.

C’est vous qui avez commis une erreur.

Et vous allez me dire laquelle.

Rambo.

Si le budget est largement supérieur à celui du premier épisode avec 45 millions de dollars, le triomphe est ahurissant (voire obscène) avec 150 millions de dollars de recettes sur le sol américain, l’équivalent dans le reste du monde. En France, Sylvester Stallone connaîtra alors son plus grand succès en attirant près de six millions de spectateurs (deuxième plus gros hit de l’année derrière Trois hommes et un couffin de Coline Serreau) et rentre dans l’histoire en devenant le premier film à passer la barre des 500.000 entrées la première semaine. Il restera également pendant dix ans le plus gros démarrage en région parisienne avec plus de 80.000 spectateurs sur la première journée d’exploitation le 16 octobre 1985. La Rambomania bat son plein, les gamins jouent à la guerre dans la rue, les mecs bombent le torse et vont au club de gym, Ronald Reagan rêve d’avoir le nouveau patriote Rambo à ses côtés. Sly et Pan Cosmatos referont immédiatement équipe avec Cobra. Mais Sylvester Stallone prépare activement Rocky IV, qu’il a écrit entre deux prises de Rambo 2 – La Mission, et mettra quatre ans avant de revenir une troisième fois à Rambo.(à suivre…)

LE 4K UHD

Studiocanal regroupe les trois premiers opus de la saga Rambo dans un boîtier Steelbook. Cette édition se compose des Blu-ray 4K empilés sur le côté gauche du coffret et des Blu-ray traditionnels empilés sur la droite. Certains apprécieront, la plupart regretteront ce choix qui abîme les galettes. Autrefois apparu sous la forme d’une boîte de rationnement militaire ou même sous la forme d’une grenade, le coffret présenté ici est plus sobre, aux reflets verdâtres-argentés. Les seuls suppléments disponibles sur les disques UHD sont les commentaires audio, tout le reste est disposé sur les Blu-ray standard. Le menu principal est animé et musical.

Contrairement aux excellents commentaires audio présents sur le premier opus, celui du réalisateur George Pan Cosmatos (vostf) est soporifique et à fuir. Ce dernier paraphrase ce qui se passe à l’écran du début à la fin, s’endort visiblement parfois, puis reprend en racontant quelques anecdotes sans intérêt ou reprises dans les suppléments suivants de façon nettement plus enjouée.

Divisé en trois parties, l’acte II du nouveau documentaire intitulé Rambo, symbole des années 80 (12’) donne la parole à l’écrivain David Morrell, aux monteurs Adam Woodward et Joe Mackertich, au comédien Chris Murkey, au réalisateur Peter Macdonald (Rambo III), ainsi qu’à d’autres intervenants (des critiques notamment), qui replacent Rambo 2 – La Mission dans son contexte cinématographique, mais également historique et politique, ainsi que dans la carrière de Sylvester Stallone. Le ton est bien évidemment plus cynique et pince-sans-rire que pour le premier épisode.

Reprise ici du documentaire de 2002 intitulé On y va pour gagner (20’), suite d’Avant que le sang ne coule, réalisé pour le vingtième anniversaire de Rambo, et composé d’interviews des comédiens, de David Morrell, du réalisateur George Pan Cosmatos et des producteurs qui racontent plus ou moins les mêmes anecdotes et souvenirs de tournage déjà entendues précédemment. Ce qui n’empêche pas ce documentaire d’être très bon. Quelques photos et images de plateau viennent illustrer l’ensemble.

Dans la jungle (8’) est un making of d’époque composé d’interviews d’époque de Sylvester Stallone, de Julia Nickson-Soul et de George Pan Cosmatos, qui racontent les grandes lignes de cette suite.

Place à un document d’archive (2’) consacré à Robert Garwood, le dernier prisonnier de guerre américain capturé au Vietnam, libéré en 1979 après 14 ans de détention.

Le module suivant Sean Baker (2’) montre la visite sur le plateau d’un adolescent fan de Sylvester Stallone, qui aurait vu 220 fois le premier épisode. Le film de Ted Kotcheff et surtout la force surhumaine de Rambo aurait aidé le jeune homme, condamné par la maladie, à combattre le cancer qui le ronge. Devant la caméra, Sly tape la discute avec Sean Baker et lui raconte quelques souvenirs de tournage du premier film.

S’ensuivent deux interviews de Sylvester Stallone (2’) et Richard Crenna (1’30) réalisées sur le plateau.

L’éditeur propose ensuite un comparatif avant/après la restauration (1’), puis un montage d’images brutes de tournage (2’).

On termine par une séance de musculation ! Ne riez pas car Franco Columbu, alors âgé de 70 ans en 2011, va vous apprendre à devenir Rambo (14’). Dans sa salle de sport, le coach et docteur en chiropratique et nutrition raconte comment il a entraîné Sylvester Stallone et propose de nous montrer les exercices auxquels s’est plié le comédien au fil du tournage des trois épisodes.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce et des spots TV.

L’Image et le son

Comme pour le premier opus et pour le troisième dont le test arrive très bientôt, le transfert UHD pour Rambo 2 – La Mission tient toutes ses promesses. Le négatif original a été scanné en 4K chez Technicolor Hollywood avant d’être pris en charge par l’indispensable laboratoire Eclair pour sa remasterisation. La promotion 4K est ici encore plus flagrante que pour le film de Ted Kotcheff, plus sombre, plus poisseux. Ce qu’on l’on oublie souvent, c’est que la photographie de l’épisode réalisé par George Pan Cosmatos est vraiment très belle. Le travail du vétéran Jack Cardiff (Le Narcisse noir, Les Chaussons rouges, Pandora, La Comtesse aux pieds nus) n’a jamais été aussi choyé avec une luminosité de chaque instant et un aspect parfois ouaté du plus bel effet quand Rambo est en compagnie de sa douce. Voilà probablement l’édition Ultime de Rambo 2 – La Mission. Cette galette 4K Ultra-HD labellisée Dolby Vision HDR 10 est franchement superbe. La palette chromatique est resplendissante dès le premier plan sur la carrière, les verts et les marrons de la jungle ressortent comme jamais auparavant. Les explosions (la scène où Rambo court au ralenti) en mettent plein la vue. La propreté de l’image est remarquable, tout comme sa clarté, les contrastes, la gestion du grain argentique et des noirs. Le cadre large est loin d’être avare en détails, notamment sur la tronche burinée (et toujours en sueur) de Stallone et sur ses abdos huilés.

Les versions anglaise et française sont disponibles en DTS-HD Master Audio 5.1. Bon, ceux qui auront découvert le film dans la langue de Molière et qui restent attachés au doublage risquent d’être déçus devant le manque d’ampleur de cette option acoustique, même si l’ensemble est nettement plus agité que sur le premier. Le report des voix est trop léger ou sourd, tout comme la balance frontale. La piste originale est également mieux lotie, surtout lors de la dernière demi-heure où les explosions et les déflagrations s’enchaînent non-stop jusqu’au retour de Rambo où il détruit le matériel de l’armée. Alors, si cette piste anglaise DTS-HD Master Audio 5.1 n’atteint pas la dynamique des films contemporains, le spectacle est bel et bien présent avec des basses percutantes. La spatialisation est plus éloquente (ambiances de la jungle, rotors d’hélicoptères), et profite encore une fois à la composition de l’immense Jerry Goldsmith.

Crédits images : © Studiocanal/ Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr