Test Blu-ray / Vierges, réalisé par Keren Ben Rafael

VIERGES réalisé par Keren Ben Rafael, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 7 octobre 2020 chez Extralucid Films.

Acteurs : Joy Rieger, Michael Aloni, Manuel Elkaslassy, Evgenia Dodina, Rami Heuberger, Eric Raphael Mizrahi, Vladimir Friedman, Yoni Meles…

Scénario : Keren Ben Rafael & Élise Benroubi

Photographie : Damien Dufresne

Musique : Renaud Mayeur

Durée : 1h28

Année de sortie : 2018

LE FILM

À Kiryat Yam, petite station balnéaire au nord d’Israël, tout semble s’être arrêté. Lana, 16 ans, s’est jurée de lutter contre l’immobilisme et la résignation. Elle est loin d’imaginer que la rumeur d’une sirène va réveiller sa ville de sa torpeur et lui permettre enfin de vivre.

La cinéaste et scénariste Keren Ben Rafael a tout d’abord étudié la philosophie et la littérature française à l’Université de Tel Aviv avant d’intégrer le département réalisation à la Fémis. Vierges, son premier long-métrage, est une vraie bouffée d’air frais, une comédie dramatique inspirée par un fait divers réel, remarquablement interprétée, notamment par la jeune comédienne israélienne Joy Rieger (née en 1994), lauréate du Prix de l’Académie israélienne de la télévision 2017 de la meilleure actrice pour Oboy. Largement récompensé ou nommé dans de multiples festivals, du Montenegro à Tribeca, en passant par Jerusalem et Cannes, Vierges est porté du début à la fin par un vent de liberté rafraîchissant, une poésie indéniable, la beauté de ses deux actrices principales et celle de sa lumineuse photographie.

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Test Blu-ray / Uniformes et jupon court, réalisé par Billy Wilder

UNIFORMES ET JUPON COURT (The Major and the Minor) réalisé par Billy Wilder, disponible en DVD et Blu-ray 4 novembre 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Ginger Rogers, Ray Milland, Rita Johnson, Robert Benchley, Diana Lynn, Edward Fielding, Frankie Thomas, Raymond Roe…

Scénario : Charles Brackett & Billy Wilder d’après la pièce de Edward Childs Carpenter et l’histoire de Fannie Kilbourne

Photographie : Leo Tover

Musique : Robert Emmett Dolan

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1942

LE FILM

Après avoir tenté sa chance à New York, Susan Applegate souhaite rentrer chez elle dans l’Iowa. Afin de bénéficier d’un billet de train à prix réduit, elle se fait passer pour une adolescente. Traquée par les contrôleurs, elle trouve refuge auprès du major Philip Kirby, qui, persuadé qu’elle est mineure, décide de lui venir en aide.

Contrairement à ce que l’on a souvent pensé, Uniformes et jupon courtThe Major and the Minor (1942) n’est pas le premier long-métrage mis en scène par Billy Wilder (1906-2002). En effet, son premier coup d’essai derrière la caméra demeure Mauvaise graine, interprété par la jeune Danielle Darrieux, qu’il co-réalise à Paris avec Pierre Mingand en 1934, juste après avoir fui l’Allemagne nazie et dans lequel on retrouvait déjà moult motifs qui caractériseront son œuvre à venir, notamment une mise en scène constamment inventive et un rythme trépidant. Mauvaise graine n’était qu’une étape, une escale, puisque Billy Wilder parvient à s’envoler pour les Etats-Unis sous les conseils et avec l’aide du cinéaste Joe May (La Maison aux sept pignons, pionnier du cinéma allemand). Sur le sol de l’Oncle Sam, Billy Wilder, bien qu’ayant encore du mal avec la langue anglaise, devient scénariste. Outre Musique dans l’airMusic in the Air de Joe May qui lui a permis de laisser l’Europe derrière lui, il s’associe avec Charles Brackett et signent tous les deux l’histoire de La Huitième Femme de Barbe-BleueBluebeard’s Eighth Wife d’Ernst Lubitsch en 1938. C’est une révélation et les deux hommes ne se quitteront plus jusqu’à Boulevard du crépusculeSunset Boulevard (1950). Après Cet âge ingratThat Certain Age (1938) d’Edward Ludwig, La Baronne de minuit Midnight (1939) de Mitchell Leisen, Ninotchka (1939) d’Ernst Lubitsch, What a Life (1939) de Theodore Reed, Éveille-toi mon amour Arise, my love (1940) de Mitchell Leisen, Boule de feuBall of Fire (1941) de Howard Hawks et Par la porte d’orHold Back the Dawn (1941) de Mitchell Leisen, Billy Wilder obtient le feu vert pour mettre en scène son premier long-métrage américain, Uniformes et jupon court, pour lequel il demande une fois de plus à son complice Charles Brackett d’écrire le scénario avec lui, en s’inspirant d’une pièce d’Edward Childs Carpenter. C’est un petit coup de maître, un film matriciel, celui d’où l’une des plus grandes filmographies de l’histoire cinéma américain est partie. Si rétrospectivement The Major and the Minor apparaît subsidiaire, cette comédie n’en reste pas moins corrosive et culottée, puisque pour reprendre les mots de Billy Wilder lui-même « il s’agit du premier film américain qui traite clairement de pédophilie », où suite à un quiproquo, un homme de 35 ans se trouve sexuellement attiré par ce qu’il pense être une jeune fille de 12 ans…Contre toute attente, Billy Wilder est passé à travers les mailles du filet de la censure du tristement célèbre Code Hays qui faisait de ravages, en misant avant tout sur le caractère divertissant d’un vrai postulat de vaudeville, tout en faisant confiance à l’intelligence des spectateurs qui n’y verront avant tout qu’une confusion de la part de protagonistes idiots qui entourent le personnage principal. Toujours est-il qu’Uniformes et jupon court est une comédie truculente, dans laquelle brille Ginger Rogers, le véritable premier astre de la carrière cinématographique de Billy Wilder, définitivement lancé dans l’arène des cinéastes hollywoodiens.

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Test Blu-ray / Les Parfums, réalisé par Grégory Magne

LES PARFUMS réalisé par Grégory Magne, disponible en DVD et Blu-ray le 3 novembre 2020 chez Pyramide Vidéo.

Acteurs : Emmanuelle Devos, Grégory Montel, Gustave Kervern, Sergi López, Zelie Rixhon, Pauline Moulène, Sacha Bourdo, Eva Chico…

Scénario : Grégory Magne

Photographie : Thomas Rames

Musique : Gaëtan Roussel

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Mademoiselle Walberg, impérieuse et asociale, est un nez qui a eu son heure de gloire autrefois, Guillaume Favre un chauffeur de maître au bout du rouleau : lorsque la première fait appel aux services du second par l’intermédiaire de l’agence qui l’emploie, tout semble mal parti entre les deux. Pourtant…

En 2012, sort un tout petit film charmant et très attachant, qui passe malheureusement complètement inaperçu, L’Air de rien, coécrit et coréalisé par Grégory Magne et Stéphane Viard. Dans ce premier long-métrage, comme dans un monde parallèle à la Jean-Philippe, les deux réalisateurs imaginaient un Michel Delpech qui aurait arrêté la chanson au top de sa popularité à la fin des années 70, qui se retrouverait criblé de dettes et tenu de trouver une issue avec les huissiers. Et pourquoi pas un retour sur scène ? Pour cela, les deux metteurs en scène s’étaient attachés les services du chanteur populaire, dont le charisme à l’écran se révélait indéniable, dont le naturel et le talent avaient déjà pu être appréciés devant la caméra dans Les Bien-aimés de Christophe Honoré. Mais ce qui se détachait de ce film, c’était sa sincérité, sa tendresse, sa douce mélancolie et l’on y découvrait surtout un brillant comédien, Grégory Montel. Huit ans après L’Air de rien, les deux Grégory se retrouvent pour Les Parfums, brillante comédie-dramatique, leur deuxième association et le premier film réalisé en solo pour Grégory Magne. Si certains s’en souviendront comme étant l’un des premiers films proposés après le premier confinement (il aura d’ailleurs réussi à attirer plus de 250.000 spectateurs durant cette délicate période), Les Parfums est avant tout un merveilleux film dont on retrouve la grande sensibilité du cinéaste, dans lequel Grégory Montel (la série Dix pour cent) crève l’écran une fois de plus et tient la dragée haute à l’excellente Emmanuelle Devos. Un vrai petit bijou.

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Test Blu-ray / Les Monstres, réalisé par Dino Risi

LES MONSTRES (I Mostri) réalisé par Dino Risi, disponible en DVD et Blu-ray le 15 octobre 2020 chez LCJ Editions.

Acteurs : Vittorio Gassman, Ugo Tognazzi, Michèle Mercier, Lando Buzzanca, Marisa Merlini, Rika Dialina…

Scénario : Agenore Incrocci, Furio Scarpelli, Elio Petri, Dino Risi, Ettore Scola, Ruggero Maccari

Photographie : Alfio Contini

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1963

LE FILM

Dix-neuf sketches, souvent féroces, sur les petites bassesses de tous les jours interprétés avec vigueur par Vittorio Gassman et Hugo Tognazzi.

Les MonstresI Mostri (1963) est l’un des films les plus célèbres de l’immense et prolifique réalisateur Dino Risi (1916-2008), le maître incontesté de la comédie italienne. Tour à tour médecin, psychiatre, journaliste, puis devenu metteur en scène presque par hasard, le mythique cinéaste du Fanfaron, Parfum de femme et Il Vedovo signe avec Les Monstres l’une des meilleures comédies italiennes de l’âge d’or du genre. Observateur implacable de ses contemporains, pourfendeur des travers de son époque, le réalisateur laisse libre cours à sa verve satirique. En une vingtaine de « tableaux », le cinéaste croque une humanité dont la bêtise n’a d’égale que la cruauté. Se défendant de faire du cinéma militant, le réalisateur transalpin n’épargne personne et toutes les couches sociales sont touchées, de gauche comme de droite, de la grande bourgeoisie au prolétariat. Cinéaste humaniste mais profondément ironique, considéré comme le plus pessimiste des réalisateurs italiens – « tout est grave mais rien n’est sérieux » disait-il – et qui se sert de la puissance du cinéma populaire pour lancer des débats après la projection, Dino Risi, doctorant en psychologique, donne à réfléchir sur les relations humaines dans la société italienne contemporaine, après le boom économique. Les Monstres reste l’une des plus grandes références du film à sketches (qui sont d’ailleurs de qualité et de durée inégales), genre que le cinéaste retrouvera en 1969 dans Une poule, un train… et quelques monstres, en 1971 dans Moi, la femme et en 1973 dans Le Sexe fou – Sessomatto. Enfin, le film est un véritable festival porté par deux autres « monstres », mais du cinéma cette fois, Vittorio Gassman et Ugo Tognazzi.

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Test 4K UHD / Sherlock Holmes : Jeu d’ombres, réalisé par Guy Ritchie

SHERLOCK HOLMES : JEU D’OMBRES (Sherlock Holmes: A Game of Shadows) réalisé par Guy Ritchie, disponible en 4K Ultra HD + Blu-ray le 16 septembre 2020 chez Warner Bros. Entertainment France.

Acteurs : Robert Downey Jr., Jude Law, Noomi Rapace, Rachel McAdams, Jared Harris, Stephen Fry…

Scénario : Michele Mulroney & Kieran Mulroney d’après les personnages créés par Sir Arthur Conan Doyle

Photographie : Philippe Rousselot

Musique : Hans Zimmer

Durée : 2h08

Année de sortie : 2011

LE FILM

Sherlock Holmes a toujours été réputé pour être l’homme à l’esprit le plus affûté de son époque. Jusqu’au jour où le redoutable professeur James Moriarty, criminel d’une puissance intellectuelle comparable à celle du célèbre détective, fait son entrée en scène… Il a même sans doute un net avantage sur Holmes car il met non seulement son intelligence au service de noirs desseins, mais il est totalement dépourvu de sens moral. Partout dans le monde, la presse s’enflamme : on apprend ainsi qu’en Inde un magnat du coton est ruiné par un scandale, ou qu’en Chine un trafiquant d’opium est décédé, en apparence, d’une overdose, ou encore que des attentats se sont produits à Strasbourg et à Vienne et qu’aux Etats-Unis, un baron de l’acier vient de mourir…
Personne ne voit le lien entre ces événements qui semblent sans rapport, hormis le grand Sherlock Holmes qui y discerne la même volonté maléfique de semer la mort et la destruction. Et ces crimes portent tous la marque du sinistre Moriarty.

Avec plus de 200 millions de dollars récoltés sur le sol de l’Oncle Sam et plus de 300 millions dans le reste du monde, un second épisode des aventures de Sherlock Holmes était forcément attendu et ne s’est pas fait attendre. Deux ans plus tard, débarquait sur les écrans Sherlock Holmes : Jeu d’ombresSherlock Holmes: A Game of Shadows. On prend les mêmes – des deux côtés de la caméra – et on recommence ? Certes. Sauf que ce deuxième opus s’avère une franche réussite où l’humour complètement décalé fonctionne à plein régime, comme si Guy Ritchie, conforté par le succès du premier film, avait enfin pu y aller à fond dans le nawak et la relation gay friendly qui unit Holmes et Watson. Contrairement à Sherlock Holmes premier du nom, ce Jeu d’ombres voit les deux héros traverser l’Europe, ce qui donne à l’enquête un côté road movie très plaisant, d’autant plus qu’ils sont accompagnés cette fois par une certaine Madame Simza Heron, interprétée par la géniale Noomi Rapace, qui participe à l’action, complète parfaitement le tandem et qui ne sera pas de trop face au professeur Moriarty, l’ennemi juré de Sherlock Holmes. Tout cela pour dire que Sherlock Holmes : Jeu d’ombres met réellement les bouchées doubles et une fois n’est pas coutume s’avère une suite qui surpasse (et de loin) le premier opus.

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Test Blu-ray / La Grande pagaille, réalisé par Luigi Comencini

LA GRANDE PAGAILLE (Tutti a casa) réalisé par Luigi Comencini, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 6 octobre 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Alberto Sordi, Serge Reggiani, Carla Gravina, Martin Balsam, Didi Perego, Nino Castelnuovo, Alex Nicol, Claudio Gora…

Scénario : Agenore Incrocci, Furio Scarpelli

Photographie : Carlo Carlini

Musique : Angelo Francesco Lavagnino

Durée : 1h55

Date de sortie initiale : 1960

LE FILM

8 septembre 1943. Mussolini est destitué et l’Italie signe l’armistice avec les alliés. Le sous-lieutenant Innocenzi et deux de ses hommes tentent de rentrer chez eux. Le voyage sera long et mouvementé, cocasse et bouleversant…

Immense star en Italie, peut-être la plus grande de toute l’histoire du cinéma transalpin, adulé par les spectateurs, encore plus que les autres piliers Marcello Mastroianni, Vittorio Gassman, Nino Manfredi, Ugo Tognazzi et autres monstres, le mythique Alberto Sordi (1920-2003) a fait les grandes heures de la comédie italienne. Loin de se reposer sur ses lauriers, le comédien n’aura de cesse de se renouveler de film en film, plus de 150 au total, étalés sur soixante ans. Alors âgé de 40 ans, le comédien vient d’enchaîner tour à tour La Grande guerreLa Grande Guerra de Mario Monicelli, Profession MagliariI Magliari de Francesco Rosi et Le VeufIl Vedovo de Dino Risi. S’il n’avait fait que ces trois longs-métrages, Alberto Sordi serait déjà inscrit au panthéon des plus grands acteurs dans son pays. Pourtant, les années 1960 seront encore plus spectaculaires avec notamment Il Vigile et Il medico della mutua de Luigi Zampa, Une vie difficileUna vita difficile de Dino Risi, Mafioso ou L’Homme de la Mafia d’Alberto Lattuada ou Il boom de Vittorio De Sica. Mais cette extraordinaire filmographie compte aussi huit collaborations avec un autre maître du cinéma italien, Luigi Comencini (1916-2007). Cinq ans après La Belle de Rome La bella di Roma, les deux hommes se retrouvent pour La Grande pagailleTutti a casa. Il serait redondant de dire qu’il s’agit d’une de leurs meilleures associations, puisqu’ils signeront plus tard Le Commissaire Il commissario (1962), L’Argent de la vieilleLo scopone scientifico (1972) et Le Grand EmbouteillageL’ingorgo (1979), mais c’est bel et bien le cas. La Grande pagaille, étrangement moins connu en France que les titres mentionnés précédemment, n’en demeure pas moins sensationnel à tout point de vue, de l’interprétation en passant par la mise en scène, le scénario, la qualité des dialogues, tout en faisant passer le spectateur du rire aux larmes en un claquement de doigts. Il fut un temps où le cinéma italien était le plus grand d’Europe. En voici une nouvelle démonstration.

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Test 4K UHD / Sherlock Holmes, réalisé par Guy Ritchie

SHERLOCK HOLMES réalisé par Guy Ritchie, disponible en 4K Ultra HD + Blu-ray le 16 septembre 2020 chez Warner Bros. Entertainment France.

Acteurs : Robert Downey Jr., Jude Law, Rachel McAdams, Mark Strong, Eddie Marsan, Robert Maillet, Kelly Reilly…

Scénario : Lionel Wigram, Michael Robert Johnson, Anthony Peckham, Simon Kinberg d’après les personnages créés par Sir Arthur Conan Doyle

Photographie : Philippe Rousselot

Musique : Hans Zimmer

Durée : 2h08

Année de sortie : 2009

LE FILM

Aucune énigme ne résiste longtemps à Sherlock Holmes… Flanqué de son fidèle ami le Docteur John Watson, l’intrépide et légendaire détective traque sans relâche les criminels de tous poils. Ses armes : un sens aigu de l’observation et de la déduction, une érudition et une curiosité tous azimuts; accessoirement, une droite redoutable. Mais une menace sans précédent plane aujourd’hui sur Londres – et c’est exactement le genre de challenge dont notre homme a besoin pour ne pas sombrer dans l’ennui et la mélancolie. Après qu’une série de meurtres rituels a ensanglanté Londres, Holmes et Watson réussissent à intercepter le coupable : Lord Blackwood. A l’approche de son exécution, ce sinistre adepte de la magie noire annonce qu’il reviendra du royaume des morts pour exercer la plus terrible des vengeances. La panique s’empare de la ville après l’apparente résurrection de Blackwood. Scotland Yard donne sa langue au chat, et Sherlock Holmes se lance aussitôt avec fougue dans la plus étrange et la plus périlleuse de ses enquêtes…

Grand succès commercial de l’année 2009 avec plus d’un demi-milliard de dollars de recettes à l’international, Sherlock Holmes de Guy Ritchie (né en 1968) aura pourtant fait grincer pas mal de dents chez les passionnés du célèbre détective privé. Apparu en 1887 dans le roman Une étude en rouge, le personnage de Sherlock Holmes a été le héros de 4 romans et 56 nouvelles signés Sir Arthur Conan Doyle (1859-1930). Ce dernier a également mis en scène son héros dans 3 pièces de théâtre et 2 textes parodiques. En fait, Sherlock Holmes version Ritchie est adapté d’un comic book (non édité) de Lionel Wigram, inspiré des personnages créés par Sir Arthur Conan Doyle. On comprend mieux alors pourquoi le réalisateur se laisse aller à quelques expériences visuelles disons « originales », ainsi qu’à un traitement personnel réservé à ses protagonistes. Sherlock Holmes est un divertissement bourrin et sans aucune finesse, mais portée par l’enthousiasme et l’évidente complicité de ses deux stars, Robert Downey Jr. et Jude Law, qui en font des caisses, tout en assurant aussi bien dans la comédie (poussive) que dans les scènes d’action (souvent aberrantes). Tout cela pour dire que Sherlock Holmes n’a pas eu trop de mal à trouver son public dans le monde entier, y compris en France où le film a su rassembler plus de 2,1 millions de spectateurs.

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Test 4K UHD / Les Goonies, réalisé par Richard Donner

LES GOONIES (The Goonies) réalisé par Richard Donner, disponible en Édition Collector – 4K Ultra HD + Blu-ray + Goodies le 16 septembre 2020 chez Warner Bros. Entertainment France.

Acteurs : Sean Astin, Josh Brolin, Jeff Cohen, Corey Feldman, Martha Plimpton, Jonathan Ke Quan, Kerri Green, Joe Pantoliano, Robert Davi, Anne Ramsey, John Matuszak…

Scénario : Chris Columbus d’après une histoire originale de Steven Spielberg

Photographie : Nick McLean

Musique : Dave Grusin

Durée : 1h50

Année de sortie : 1985

LE FILM

Avec leurs amis, Choco, Data et Bagou, Mikey et Brand Walsh forment la bande des Goonies. Mais la maison de leurs parents va être saisie et les deux frères vont devoir quitter le quartier et leurs copains. En fouillant dans le grenier familial, ils font une découverte qui leur rend l’espoir : une carte de pirate indiquant l’emplacement d’un trésor. Le découvrir empêcherait la saisie de la maison.

Tout le monde ou presque connaît Mikey, Brand, Choco, Bagou, Andy, Steph, Data, mais aussi les Fratelli, la mère et ses trois rejetons, Jake, Francis et Lotney, alias Sinok. C’est un film doudou, celui que vous sortez de votre trousse à pharmacie quand vous n’allez pas bien, celui qui vous fait un petit truc dans le ventre quand vous entendez la chanson The Goonies ‘R’ Good Enough de Cyndi Lauper ou le thème principal de Dave Grusin, celui qui vous ramène à votre propre enfance quand vous regardiez le film sur La Cinq et que vous refaisiez des scènes avec vos potes dans la cour de récré. Les GooniesThe Goonies a déjà 35 ans et demeure l’une des plus grandes aventures créées pour les enfants (les petits comme les grands que nous sommes désormais), par un trio magique, Richard Donner à la mise en scène, Steven Spielberg à la production (mais également auteur de l’histoire originale et même réalisateur de seconde équipe) et Chris Colombus au scénario. Il en résulte un chef d’oeuvre miraculeux qui a marqué plusieurs générations de spectateurs, qui continue à faire de nouveaux adeptes, qui passe les années (les décennies) sans prendre de rides et qui reste emblématique des productions Amblin des années 1980. Et c’est un immense bonheur absolu de se laisser entraîner chaque fois dans cette chasse au trésor en compagnie de cette bande de gosses qu’on a quasiment tous rêvé de rejoindre dans leurs péripéties.

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Test Blu-ray / Spéciale première, réalisé par Billy Wilder

SPÉCIALE PREMIÈRE (The Front Page) réalisé par Billy Wilder, disponible en DVD et Blu-ray le 16 septembre 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Jack Lemmon, Walter Matthau, Vincent Gardenia, Susan Sarandon, Allen Garfield, Charles Durning, Austin Pendleton, Carol Burnett…

Scénario : Billy Wilder, I.A.L. Diamond d’après la pièce The Front Page de Ben Hecht & Charles MacArthur

Photographie : Jordan Cronenweth

Durée : 1h44

Date de sortie initiale : 1974

LE FILM

Rédacteur en chef d’un journal, Walter Burns est en colère contre Hildy Johnson, son meilleur journaliste, qui, absent, risque de lui faire manquer l’exécution d’un dangereux assassin. Mais le reporter désire abandonner le journalisme et toute recherche de scoop, et préfère se marier. Walter va tout faire pour qu’Hildy revienne sur sa décision.

Quatre ans après le rejet total de La Vie privée de Sherlock HolmesThe Private Life of Sherlock Holmes et deux ans après l’accueil tiède d’Avanti !, aussi bien de la part de la critique que du public, Billy Wilder, qui a illuminé le cinéma américain pendant près de vingt ans, sent le vent tourner. Pourtant, le cinéaste ne souhaite pas se laisser emporter par cette nouvelle vague qui secoue l’industrie hollywoodienne depuis l’arrivée sur les écrans d’Easy Rider de Peter Fonda à la fin des années 1960. Curieusement, il jette son dévolu sur une commande (rejetée par Joseph L. Mankiewicz), une nouvelle adaptation de la pièce The Front Page de Ben Hecht et Charles MacArthur, écrite près de cinquante ans auparavant et qui avait déjà connu deux adaptations au cinéma. La première, The Front Page réalisée en 1931 par Lewis Milestone, la seconde en 1940 par Howard Hawks, La Dame du vendrediHis Girl Friday, mettant en vedette Cary Grant dans le rôle de Walter et Rosalind Russell. Billy Wilder y a certainement vu une aubaine pour se refaire une santé au box-office, tout en sachant que la mouture d’Howard Hawks, déjà considérée comme un classique, suffisait largement. Néanmoins, le réalisateur se plonge dans son scénario avec l’aide de son acolyte – depuis Certains l’aiment chaud – I.A.L. Diamond, qui avait d’ailleurs écrit Chérie, je me sens rajeunirMonkey Business (1952) du même Howard Hawks. S’il apparaît complètement anachronique quand il fait son apparition au milieu des années 1970, Spéciale première n’a cessé d’être redécouvert. Certes, The Front Page de Billy Wilder n’est pas un chef d’oeuvre et quoi qu’on en dise restera toujours un film mineur dans sa carrière, mais cette comédie trépidante n’est pas un film raté comme il a été trop longtemps considéré. Billy Wilder y retrouvait le tandem Jack Lemmon – Walter Matthau pour la seconde fois huit ans après La Grande combineThe Fortune Cookie et sept ans avant leur ultime collaboration avec Victor la gaffeBuddy Buddy, impensable remake de L’Emmerdeur d’Edouard Molinaro avec lequel le cinéaste allait tirer sa révérence. Dans l’état, Spéciale première, l’antépénultième long-métrage de Billy Wilder, demeure un divertissement de haute volée, magistralement interprété et qui rappelle parfois les anciens typhons comiques de son auteur.

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Test Blu-ray / Tango, réalisé par Patrice Leconte

TANGO réalisé par Patrice Leconte, disponible en combo DVD/Blu-ray le 21 octobre 2020 chez Pathé.

Acteurs : Philippe Noiret, Richard Bohringer, Thierry Lhermitte, Carole Bouquet, Jean Rochefort, Miou-Miou, Judith Godrèche, Michèle Laroque, Jean Benguigui, Laurent Gamelon, Ticky Holgado…

Scénario : Patrice Leconte, Patrick Dewolf

Photographie : Eduardo Serra

Musique : Angélique Nachon, Jean-Claude Nachon

Durée : 1h29

Année de sortie : 1993

LE FILM

La femme de Paul, fatiguée d’être trompée par son mari volage, l’a quitté. Depuis, au lieu de profiter de cette toute nouvelle liberté, Paul se morfond. Il court chez son oncle, célibataire endurci, lui demander conseil. Pour l’oncle une seule solution: se débarrasser de la mauvaise épouse. Pour ce faire ils font appel à Vincent, mari autrefois trompé.

Tango est probablement l’un des films de Patrice Leconte qui a connu le plus de critiques assassines, la plupart taxant le réalisateur de misogyne. Comme bien souvent, la presse n’avait absolument rien compris aux intentions du réalisateur qui avait voulu au contraire rendre un vibrant hommage aux femmes à travers l’immaturité des hommes, qui au-delà de leur lâcheté et de leur mesquinerie, ne peuvent vivre sans elles. A sa sortie dans les salles, près de 650.000 spectateurs décident de se faire leur propre avis sur ce film quelque peu vilipendé. Cela peut paraître modeste, mais Tango aura quand même permis à Patrice Leconte de se remettre en selle après l’échec du Mari de la coiffeuse (350.000 entrées) sorti trois ans plus tôt. Mais la première et vraie déculottée arrivera l’année suivante pour le cinéaste avec Le Parfum d’Yvonne. Souvent comparé au cinéma de Bertrand Blier, hilarant, tendre, gentiment grivois et avant tout une profonde réflexion sur les rapports entre les hommes et les femmes, Tango est l’une des œuvres les plus sous-estimées de la filmographie de Patrice Leconte.

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