Test Blu-ray / Jumeaux, réalisé par Ivan Reitman

JUMEAUX (Twins) réalisé par Ivan Reitman, disponible en DVD et combo Blu-ray + DVD le 17 août 2021 chez Elephant Films.

Acteurs : Arnold Schwarzenegger, Danny DeVito, Kelly Preston, Chloe Webb, Bonnie Bartlett, Marshall Bell, Trey Wilson, David Caruso…

Scénario : William Davies, William Osborne, Timothy Harris & Herschel Weingrod

Photographie : Andrzej Bartkowiak

Musique : Georges Delerue & Randy Edelman

Durée : 1h47

Date de sortie initiale: 1988

LE FILM

Julius Benedict vit sur une île située entre Bora-Bora et l’Australie depuis sa naissance. Il n’a jamais vu la civilisation. Quand il apprend qu’il est le fruit d’une expérience génétique et qu’il a un frère jumeau, Vincent, aux Etats-Unis, il décide de tout faire pour le retrouver. Mais Vincent n’a pas eu la vie tranquille de Julius. Il vivote de petites arnaques en petites arnaques. Leur rencontre va tout bouleverser…

« Seule leur mère peut les différencier » scandait ironiquement l’affiche de JumeauxTwins, qui rétrospectivement s’avère le plus grand succès commercial d’Arnold Schwarzenegger dans le monde entier, durant les années 1980, avec 216 millions de dollars amassés à l’international, pour une mise de départ de 18 millions. Il demeure le premier film du Tronc Autrichien à avoir dépassé la fameuse barre des cent millions de dollars de recette sur le sol américain. En France, Jumeaux se hisse à la septième place du box office de l’année 1989, entre SOS Fantômes 2 (également mis en scène par Ivan Reitman) et le Batman de Tim Burton. Twin reste le sixième hit de Schwarzy dans nos contrées, derrière Total Recall (2,3 millions d’entrées) et devant Expendables 2 : unité spéciale (1,9 millions d’entrées). Autant dire que Jumeaux a su immédiatement trouver son public dans tous les pays du monde. Alors qu’il vient d’enchaîner Predator, Running Man et Double Détente, Arnold Schwarzenegger, dont la cote de popularité n’a de cesse de grandir, désire changer quelque peu son fusil d’épaule en ciblant un public encore plus large. Si l’humour a très souvent été présent dans ses films précédents, à l’instar de ses deux précédents opus, le comédien voudrait s’essayer à la comédie pure et dure. Cela tombe bien, car tandis qu’Ivan Reitman peaufine la suite de Ghostbusters, le réalisateur canadien, qui vient de connaître un nouveau succès avec L’Affaire Chelsea Deardon, trouve le parfait scénario pour que l’ancien bodybuilder puisse laisser libre cours à sa fantaisie. Ce sera donc Jumeaux, comédie au pitch « improbable », mais prétexte à un humour bon enfant, dans laquelle Arnold Schwarzenegger et son partenaire Danny DeVito s’éclatent à fond et où leur bonne humeur, leur complicité, leur alchimie même sont instantanément attachantes. Si on reste très attaché au monumental doublage français de Patrick Floersheim et de Daniel Russo, la prestation des deux acteurs est toujours aussi rafraîchissante près de 35 ans après sa sortie et Jumeaux demeure une valeur sûre de la comédie américaine.

Julius (Arnold Schwarzenegger) et Vincent (Danny DeVito) Benedict sont jumeaux, le résultat d’une expérience secrète menée en 1953 dans un laboratoire de génétique pour combiner l’ADN de six pères sélectionnés pour leurs conditions physiques exceptionnelles et leur Q.I. hors du commun, pour ainsi produire l’enfant parfait. À la surprise des scientifiques, l’embryon s’est séparé et les jumeaux sont nés. La mère, Mary Ann Benedict (la divine Heather Graham, dans l’une de ses premières apparitions au cinéma) apprend que Julius est mort à la naissance, mais ignore l’existence de Vincent. Ce dernier a été confié à un orphelinat de Los Angeles, pensant que sa mère l’avait abandonné. N’ayant personne d’autre que lui-même sur qui compter, Vincent s’échappe de l’établissement et devient plus tard un petit criminel endetté. Julius est quant à lui élevé sur une île du Pacifique Sud par le professeur Werner (Tony Jay), l’un des scientifiques de l’expérience, qui l’a soumis à un entraînement physique intense et à des études approfondies. Chaque jumeau ignore l’existence de l’autre. Au 35e anniversaire de Julius, Werner parle enfin de Vincent à Julius. Avec la bénédiction de Werner, Julius se rend à Los Angeles pour faire connaissance avec son frère. Après avoir erré dans les rues de la ville (et s’être moqué des biscottos de l’acteur sur l’affiche de Rambo 3), il finit par le retrouver en prison, où il est détenu pour contraventions de stationnement impayées et conduite avec un permis expiré. Julius renfloue Vincent, lui explique leur histoire, mais Vincent ne le croit pas une seconde et l’abandonne. Julius poursuit son frère sur son lieu de travail et le trouve menacé par l’un des trois frères usuriers à qui Vincent doit une importante somme d’argent. Julius intervient à temps, puis gagne la confiance et le respect de son frère. Il rencontre plus tard la petite amie de Vincent, Linda Mason (Chloe Webb), qui est accompagnée de sa sœur jumelle Marnie (Kelly Preston). Ne connaissant rien de la vie, à part ce qu’il a pu lire dans les livres, Julius ne sait comment approcher Marnie. Heureusement, Vincent est là pour lui apprendre comment charmer les femmes et même pour à danser la valse. Mais il lui montre aussi un document qu’il a volé à l’orphelinat au moment de son évasion, qui prouve que leur mère est toujours en vie, mais Vincent, pensant avoir été rejeté, ne montre aucun intérêt à la retrouver. Croyant qu’on a peut-être aussi menti à leur mère, Julius met la main sur l’un de leurs six pères afin de connaître la vérité.

Alors qu’ils auraient pu imposer d’être payés comme d’habitude, autrement dit de façon conséquente, les deux stars du film acceptent à la place de bénéficier de 20 % des recettes engendrées au box-office. Une des meilleures décisions de leur vie, puisqu’ils allaient faire le plus gros bénéfice de leur carrière. Jumeaux a explosé les compteurs en décembre 1988 aux Etats-Unis et en mars 1989 dans l’Hexagone. Pourtant, peu misaient sur cette comédie dont le postulat reposait surtout sur le contraste entre le mètre 88 de Schwarzy d’un côté et le mètre 47 de Danny DeVito de l’autre, opposition appuyée dans le film avec la confrontation du grand génie naïf et le petit teigneux roublard. Véritable buddy-movie, Jumeaux repose sur un scénario écrit à huit mains, William Davies et William Osborne (Arrête, ou ma mère va tirer !, L’Affaire Karen McCoy), Timothy Harris et Herschel Weingrod (Un fauteuil pour deux, Comment claquer un million de dollars par jour, Space Jam, Un flic à la maternelle), quatre auteurs qui ont su faire leur place dans le genre et dont la plupart des films sont devenus des classiques.

Le prologue donne le ton, Jumeaux est un conte du genre « Il était une fois », une fantaisie légère et insouciante, dans laquelle les deux têtes d’affiche font penser à des personnages de bande dessinée. Si les deux acteurs principaux sont géniaux, celles qui incarnent les deux sœurs jumelles Mason sont aussi irrésistibles, la pétillante Chloe Webb (Le Ventre de l’architecte de Peter Greenaway, Sid & Nancy d’Alex Cox) et la sublime et regrettée Kelly Preston (aperçue brièvement dans Le Justicier de minuit et Christine de John Carpenter) n’ont rien à leur envier. Le quatuor fonctionne à plein régime, grâce à des répliques qui font mouche, un montage alerte et soigné, sans oublier une mise en scène élégante et une énergie contagieuse.

Devant le triomphe rencontré par Jumeaux, Arnold Schwarzenegger reviendra à la comédie après son périple sur Mars, toujours devant la caméra d’Ivan Reitman. Ce sera pour Un flic à la maternelle Kindergarten Cop, nouveau succès pour le tandem, qui se reformera une troisième et ultime fois en 1994 pour Junior, dans lequel Danny DeVito fera également son retour auprès de ses deux complices, mais qui ne connaîtra pas le même accueil.

LE BLU-RAY

Rappelez-vous, ou plutôt non, ne vous rappelez pas de l’édition DVD de Jumeaux, précédemment sorti chez Universal, avec le film présenté en plein cadre 1.33…Il aura fallu attendre longtemps pour voir Twins revenir sur le devant de la scène et heureusement, Elephant Films corrige le tir avec le film enfin disponible dans son format original 1.85. Voici donc une nouvelle édition DVD et un combo Blu-ray + DVD qui devrait ravir les fans de Schwarzy. Boîtier Blu-ray avec surétui, jaquette réversible. Le menu principal est fixe et musical.

On attendait sans doute un peu plus de la présentation de Julien Comelli (14’) concernant Jumeaux. En effet, le journaliste en culture pop s’égare pas mal en parlant surtout dans la première partie de la partie « comédie » de la carrière de…Sylvester Stallone, de Tango & Cash à Arrête, ou ma mère va tirer !, en passant par L’Embrouille est dans le sac. Heureusement, Comelli en vient quand même au film qui nous intéresse aujourd’hui, en parlant de la volonté des acteurs musclés des années 1980, de sortir de leur genre et carcan habituels, au profit de productions plus populaires et familiales. C’est évidemment le cas pour Arnold Schwarzenegger, sur lequel le complice d’Elephant Films a finalement peu de choses à dire, préférant se concentrer sur Kelly Preston (on le comprend…), en parlant d’une autre comédie culte de la comédienne, introuvable en France, intitulée Une amie qui vous veut du bien Secret Admirer (1985) de David Greenwalt. Pour conclure, Julien Comelli évoque le projet lancé il y a quelques années, Triplets, suite envisagée de Jumeaux, où Eddie Murphy incarnerait le frère caché de Julius et Vincent Bennedict ! Un deuxième opus qui revient sans cesse dans les médias, tout autant repoussé, qui semblerait ne plus être d’actualité.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces.

L’Image et le son

En dépit de son immense succès à sa sortie et de ses très nombreux fans à travers le monde, Jumeaux n’a jamais bénéficié de traitement de faveur de la part d’Universal. Si nous sommes heureux de revoir enfin le film d’Ivan Reitman dans son format original 1.85, le master affiche de nombreuses heures de vol. La définition est acceptable, mais l’ensemble ne peut rivaliser avec les restaurations plus récentes. Il faudra donc se contenter d’une copie manquant singulièrement de relief, vieillotte, où brille l’absence de textures. Celle de la pellicule est complètement aléatoire. Il en résulte un aspect quelque peu artificiel, tandis que la palette chromatique manque aussi de peps et les contrastes de fermeté. Blu-ray au format 1080p (AVC).

Les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio Mono 2.0 distillent parfaitement la composition de Georges Delerue et Randy Edelman. Une fois n’est pas coutume, la piste française semble plus riche et dynamique. Comme nous le disions dans la critique du film, le doublage est excellent. Les dialogues de la version anglaise paraissent parfois un peu noyés. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Crédits images : © Elephant Films / Universal Pictures / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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