Test DVD / La Femme déshonorée, réalisé par Robert Stevenson

LA FEMME DÉSHONORÉE (Dishonored Lady) réalisé par Robert Stevenson, disponible en DVD le 7 décembre 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Hedy Lamarr, Dennis O’Keefe, John Loder, William Lundigan, Morris Carnovsky, Natalie Schafer, Paul Cavanagh, Douglass Dumbrille…

Scénario : Edmund H. North, d’après une pièce de Edward Sheldon et Margaret Ayer Barnes

Photographie : Lucien N. Andriot

Musique : Carmen Dragon

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 1947

LE FILM

Directrice de presse, Madeleine Damien fait une tentative de suicide. Le docteur Caleb la prend en charge et la convainc de changer de vie. Elle emménage alors à Greenwich Village et se met à la peinture. Elle rencontre David, un scientifique, qui va lui redonner peu à peu goût à la vie. Un soir, elle retrouve Félix, un ancien amant.

La dernière fois que nous évoquions Hedy Lamarr, c’était pour parler du Démon de la chair The Strange Woman (1946) d’Edgar G. Ulmer, thriller viscéral adapté d’un roman de Ben Ames Williams, produit et interprété par la sublimissime Hedy Lamarr (1914-2000), femme fatale, vénéneuse et à se damner dans un rôle taillé sur mesure, dans lequel elle enflammait l’écran et les sens. Si vous désirez en savoir plus sur la comédienne, ainsi que sur sa vie et son parcours atypiques, vous saurez retrouver notre chronique. Nous reprendrons donc où nous en étions, puisque le film qui nous intéresse aujourd’hui, La Femme déshonoréeDishonored Lady (1947) est le long-métrage tourné dans la continuité par Hedy Lamarr. Également productrice sur cet opus, cette dernière est toujours aussi magnétique et foudroie par la modernité de son jeu, sur lequel le temps semble ne pas avoir d’emprise. Confié au légendaire Robert Stevenson (1905-1986), réalisateur des mythiques productions Disney Un Amour de coccinelle et Un Nouvel amour de coccinelle, L’Apprentie sorcière, Mary Poppins,L’Espion aux pattes de velours, L’Île sur le toit du monde, Le Fantôme de Barbe-Noire et Professeur tête en l’air, La Femme déshonorée est un drame psychologique saupoudré de quelques petites touches de film noir, qui conserve un charme fou. Et c’est encore une fois l’occasion d’admirer l’une des plus belles actrices de l’histoire du cinéma.

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Test Blu-ray / Benedetta, réalisé par Paul Verhoeven

BENEDETTA réalisé par Paul Verhoeven, disponible en DVD et Blu-ray le 17 novembre 2021 chez Pathé.

Acteurs : Virginie Efira, Charlotte Rampling, Daphne Patakia, Lambert Wilson, Olivier Rabourdin, Louise Chevillotte, Hervé Pierre, Clotilde Courau…

Scénario : David Birke & Paul Verhoeven, d’après le livre de Judith C. Brown

Photographie : Jeanne Lapoirie

Musique : Anne Dudley

Durée : 2h11

Année de sortie : 2021

LE FILM

Au XVIIe siècle, alors que la peste se propage en Italie, la très jeune Benedetta Carlini rejoint le couvent de Pescia, en Toscane. Dès son plus jeune âge, Benedetta est capable de faire des miracles et sa présence au sein de sa nouvelle communauté va changer bien des choses dans la vie des sœurs.

Revoilà Paulo, notre hollandais préféré, l’un des réalisateurs les plus fous de l’histoire du cinéma. On attendait de pied ferme (et pas queue) son dernier film en date Benedetta, depuis son affiche teaser révélée à Cannes, où une religieuse, incarnée par Virginie Efira, était vêtue d’un voile qui dévoilait un sein généreux. Repoussé plusieurs fois en raison de cette satanée pandémie et de problèmes de santé du réalisateur, Benedetta a pu enfin connaître une sortie sur les écrans. Heureusement d’ailleurs, car il y a plus d’audace durant ces deux heures que dans tous les films français réunis sortant une même année. N’y allons pas par quatre chemins, si Benedetta n’a peut-être pas l’impact des œuvres précédentes de Paul Verhoeven, cette production belgo-néerlando-française est une grosse claque qu’on aimerait se prendre bien plus souvent dans la tronche. Évidemment provocateur, parfois kitsch (tout ce qui concerne ce cher Jésus, sujet de fascination du cinéaste), totalement assumé, drôle (on pense même à Novices libertines de Bruno Mattei, fleuron de la nunsploitation), avec même quelques petites touches scatos, mystérieux, sensuel, sexuel, réflectif et intelligent, Benedetta ne laisse pas indifférent et, encore mieux, ne fera jamais l’unanimité. Avec ce seizième long-métrage, le metteur en scène prouve qu’à plus de 80 ans, son cinéma reste éternellement jeune, car rebelle, tout en offrant sûrement à Virginie Efira l’un des rôles de sa vie et dont le personnage rejoint naturellement la « faune féminine verhoevenienne » aux côtés de Katie Tippel, Fientje, Agnes, Catherine Tramell, Nomi Malone et bien d’autres.

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Test Blu-ray / Christmas Evil, réalisé par Lewis Jackson

CHRISTMAS EVIL réalisé par Lewis Jackson, disponible en DVD et Blu-ray le 1er décembre 2021 chez Carlotta Films.

Acteurs : Brandon Maggart, Jeffrey DeMunn, Dianne Hull, Andy Fenwick, Brian Neville, Joe Jamrog, Wally Moran, Gus Salud…

Scénario : Lewis Jackson

Photographie : Ricardo Aronovich

Musique : Don Christensen, Joel Harris & Julia Heyward

Durée : 1h30

Année de sortie : 1980

LE FILM

Enfant, Harry surprend sa mère en plein ébat avec le Père Noël. Cette vision le hantera toute sa vie. Trente ans plus tard, Harry travaille dans une usine de jouets et son existence entière tourne autour du Père Noël. Il souhaite incarner l’innocence que représente à ses yeux cette figure, mais l’époque a changé et le cynisme règne en maître. Harry va alors endosser son costume et distribuer lui-même les cadeaux… ou les châtiments…

Cette année, vous avez intérêt à croire au Père Noël, sinon il vous « hottera » la vie. Si la tagline exagère un brin, puisque le film est assez sage, Christmas Evil, connu aussi sous le titre You Better Watch Out, ou bien encore Terreur au royaume des jouets chez nos amis canadiens, est à ce jour le dernier long-métrage du réalisateur Lewis Jackson. Sorti discrètement en 1980, cet opus a en fait été vendu comme un slasher, dans lequel un homme arbore le costume du Père Noël et s’en va trucider quelques individus qui n’ont sûrement pas été sages, alors qu’il ne s’agit pas du tout de ça. Christmas Evil est un thriller dramatique psychologique qui narre la folie d’un homme, à la fois fasciné et traumatisé par Noël, qui a tout simplement décidé de devenir celui par qui – normalement – le bonheur arrive le 25 décembre de chaque année. Sauf qu’à l’exception des gamins innocents, même si certains ne confirment pas cette règle, la plupart des adultes semblent avoir perdu leur fantaisie, leur joie de vivre et n’arrivent pas à profiter de ce jour unique. Un homme décide alors de revêtir l’habit rouge, de transformer son van en traîneau et d’aller fureter en ville le soir du réveillon, dans l’espoir de donner du plaisir à ses concitoyens. Mais évidemment, cela ne va pas se passer comme prévu. Christmas Evil n’est pas exempt de faiblesses et de maladresses. Toutefois, on comprend pourquoi le film de Lewis Jackson, très joliment photographié par Ricardo Aronovich (Le Souffle au cœur de Louis Malle, L’Attentat de Yves Boisset, L’important c’est d’aimer d’Andrzej Żuławski), a su marquer les esprits des spectateurs depuis quarante ans. En raison de son ton désabusé, par le portrait à la fois effrayant et bouleversant d’un homme au bout du rouleau, qui va se perdre en vivant son fantasme jusqu’au bout. « Cette année, laissez la cheminée allumée ! » disait la bande annonce. C’est un conseil auquel nous adhérons.

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Test Blu-ray / Bergman Island, réalisé par Mia Hansen-Løve

BERGMAN ISLAND réalisé par Mia Hansen-Løve, disponible en DVD le 3 novembre 2021 chez Blaq Out.

Acteurs : Mia Wasikowska, Tim Roth, Vicky Krieps, Anders Danielsen Lie, Melinda Kinnaman, Joel Spira, Anki Larsson, Gabe Klinger

Scénario : Mia Hansen-Løve

Photographie : Denis Lenoir

Durée : 1h48

Année de sortie : 2021

LE FILM

Un couple de cinéastes s’installe pour écrire, le temps d’un été, sur l’île suédoise de Fårö, où vécut Bergman. A mesure que leurs scénarios respectifs avancent, et au contact des paysages sauvages de l’île, la frontière entre fiction et réalité se brouille…

Tout est pardonné (2007), Le Père de mes enfants (2009), Un amour de jeunesse (2011), Eden (2014), L’Avenir (2016) et Maya (2018), une des plus belles filmographies de ces dernières années en France, celle de la réalisatrice Mia Hansen-Løve, définitivement inscrite dans le peloton de tête des auteures hexagonales avec Céline Sciamma, Léa Fehner et Katell Quillévéré. A travers toute son œuvre, bouleversante et universelle, la réalisatrice née en 1981 aborde souvent les thèmes de la séparation, du temps qui passe (et de la jeunesse envolée), des désillusions, de la solitude et du destin. Si Bergman Island n’a peut-être pas la force de ses autres films, la sensibilité à fleur de peau de la cinéaste transparaît à chaque plan, à chaque ligne de dialogue, à chaque non-dit. Lettre d’amour enflammée à Ingmar Bergman, ce film lumineux et même solaire, tourné sur les terres du metteur en scène suédois était sans doute inévitable dans la carrière de Mia Hansen-Løve, qui une fois de plus, au détour d’un regard brouillé par les larmes, par un silence prolongé, par une absence, ou par des gestes esquissés et retenus, hypnotise le spectateur. La digne héritière d’un cinéma vibrant, mélancolique, délicat, élégant et humain.

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Test DVD / The Son, réalisé par Ivan Kavanagh

THE SON (Son) réalisé par Ivan Kavanagh, disponible en DVD le 2 novembre 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Andi Matichak, Emile Hirsch, Luke David Blumm, Cranston Johnson, Blaine Maye, J. Robert Spencer, Rocco Sisto, Kristine Nielsen…

Scénario : Ivan Kavanagh

Photographie : Piers McGrail

Musique : Aza Hand

Durée : 1h34

Année de sortie : 2021

LE FILM

Laura, enceinte, s’enfuit de la secte satanique où elle a grandi. Huit ans plus tard, elle vit en toute tranquillité avec son fils David quand, un soir, Laura voit des inconnus réunis autour du lit du jeune garçon. Après une étrange cérémonie, ce dernier développe des troubles inquiétants et est hospitalisé en urgence. La santé mentale de Laura intrigue rapidement les enquêteurs.

On vous avait bien dit de retenir le nom du réalisateur irlandais Ivan Kavanagh à la sortie de Never Grow Old, western crépusculaire, sombre et poisseux, noir anthracite, jusque dans sa sublime photographie. En effet, celui-ci revient avec son septième long-métrage, un thriller d’épouvante, Son ou bien The Son dans certains pays, dont il signe une fois de plus le scénario, récompensé au Festival International du film fantastique de Bruxelles et au Festival International du film de Dublin. Il retrouve à cette occasion Emile Hirsch (impeccable, même s’il commence bizarrement à ressembler à Jack Black), qu’il avait dirigé dans son précédent opus, mais confie le premier rôle à l’américaine Andi Matichak, qui incarne la petite fille de Laurie Strode dans la trilogie Halloween de David Gordon Green. La comédienne crève l’écran ici dans un rôle ambigu et difficile, troublant et émouvant, celui d’une mère traumatisée par un passé extrêmement violent, qui revient perturber son quotidien et qui pourrait bien attenter à la vie de son fils. Mieux vaut en savoir le moins possible cette fois encore sur les multiples rebondissements qui jalonnent le récit et pour mieux se laisser porter par ce conte macabre souvent virtuose. Une grande claque.

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Test Blu-ray / Le Bazaar de l’épouvante, réalisé par Fraser C. Heston

LE BAZAAR DE L’ÉPOUVANTE (Needful Things) réalisé par Fraser C. Heston, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 22 novembre 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Max von Sydow, Ed Harris, Bonnie Bedelia, Amanda Plummer, J.T. Walsh, Ray McKinnon, Duncan Fraser, Valri Bromfield…

Scénario : W.D. Richter, d’après le roman de Stephen King

Photographie : Tony Westman

Musique : Patrick Doyle

Durée : 2h + version longue TV 3h

Année de sortie : 1994

LE FILM

Dans l’échoppe de l’aimable Leland Gaunt, chacun peut y trouver ce dont il a toujours rêvé pour un prix dérisoire. Mais ces acquisitions sont empoisonnées et réveillent haines et jalousies. Les conflits insignifiants tournent au meurtre, à l’apocalypse. Seul le shérif Pangborn échappe aux ruses de celui qui pourrait bien être le Diable…

S’il n’est définitivement pas le meilleur film adapté d’une œuvre de Stephen King, Le Bazaar de l’épouvante Needful Things n’en reste pas moins très aimé des fans du maître de l’horreur. Produit par la société Castle Rock Entertainment, créée en 1987 entre autres par Rob Reiner, cet opus tiré du roman du même nom publié en 1991 s’en tire fort honorablement, ce qui n’était pas une mince affaire compte tenu de la densité conséquente de l’ouvrage original. Mais comment transposer près de 700 pages en deux heures de film ? Le scénariste W. D. Richter, réalisateur du légendaire Les aventures de Buckaroo Banzaï à travers la 8e dimension (1984), également l’auteur de Nickelodeon (1976) de Peter Bogdanovich, de L’Invasion des profanateurs (1978) de Philip Kaufman, du Dracula (1979) de John Badham, mais aussi l’un des créateurs des Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin (1986) de John Carpenter s’en est admirablement bien tiré et parvient à restituer l’âme du roman, malgré quelques inévitables coupes drastiques. Alors que les adaptations des livres de Stephen King se multipliaient dans les années 1980-1990, Le Bazaar de l’épouvante, situé entre La Part des ténèbres The Dark Half de George A. Romero et Les Évadés The Shawshank Redemption de Frank Darabont parvient à tirer son épingle du jeu. La preuve en est que le premier long-métrage mis en scène Fraser Clarke Heston (fils du grand Charlton) est devenu un petit film culte près de trente ans après sa sortie.

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Test DVD / Seize printemps, réalisé par Suzanne Lindon

SEIZE PRINTEMPS réalisé par Suzanne Lindon, disponible en DVD le 6 octobre 2021 chez Blaq Out.

Acteurs : Suzanne Lindon, Arnaud Valois, Frédéric Pierrot, Florence Viala, Rebecca Marder, Arthur Giusi, Arthur Giusi-Périer, Pauline Rugo, Dominique Besnehard…

Scénario : Suzanne Lindon

Photographie : Jérémie Attard

Musique : Vincent Delerm

Durée : 1h15

Année de sortie : 2021

LE FILM

Suzanne a seize ans. Elle s’ennuie avec les gens de son âge. Tous les jours pour aller au lycée, elle passe devant un théâtre. Elle y rencontre un homme plus vieux qu’elle qui devient son obsession. Grâce à leur différence d’âge, ils pensent ne plus s’ennuyer ensemble et tombent amoureux. Mais Suzanne sent qu’elle risque de passer à côté de sa vie, celle de ses seize ans qu’elle avait tant de mal à vivre comme les autres.

Pauvre petite…A l’âge de 15 ans, Suzanne Lindon (née en 2000) commence à écrire un film, Seize printemps, car elle ne sait pas trop quoi faire pendant que sa mère Sandrine Kiberlain est en pleine promotion de Floride de Philippe Le Guay et que son père Vincent Lindon reçoit le Prix d’interprétation au Festival de Cannes pour La Loi du marché de Stéphane Brizé, avant d’obtenir quelques mois plus tard le César du meilleur acteur. « Et pourquoi pas moi ? » a dû se dire cette demoiselle qui trouve alors le temps long au lycée Henri-IV, tout en éparpillant ses ongles rongés d’impatience sur les trottoirs du Quartier latin. Qu’à cela ne tienne, elle prend son stylo plume Montblanc et s’empare de son papier à lettres parfumé au jasmin pour y coucher une histoire vaguement inspirée par L’Effrontée de Claude Miller, matinée de La Boum de Claude Pinoteau, ses films cultes. Désirant être comédienne avant tout, Suzanne Lindon passera les années suivantes à s’imaginer elle-même dans le film qu’elle écrit entre une soirée Ozu au Champo et une rétro Rohmer à la Cinémathèque. En 2021 sort sur les écrans Seize printemps, qu’elle a donc écrit, qu’elle réalise et interprète. Moult cinéastes et scénaristes en herbe rêveraient de voir l’une de leurs créations, non seulement entrer en production, mais aussi et surtout être exploitée dans les salles. C’est là que le bât blesse pour Suzanne Lindon, qui en voulant « être légitime » comme elle le dit, n’a pas dû connaître, ou à peine, les difficultés quotidiennes, récurrentes et même éternelles des « autres », pour que son long-métrage soit mis en route. Et disons-le franchement, Seize printemps est plus qu’un mauvais film, c’est un nanar, un mauvais film sympathique donc, devant lequel on rit pendant ces incroyables 75 minutes remplies de clichés, qui font penser à une parodie ultime du film d’auteur hexagonal. Vous vous rappelez du sketch de la Cérémonie des Escarres des Inconnus ? Les films que ces génies y parodiaient n’étaient rien à côté de Seize printemps. « Je ne m’attendais à rien et je suis quand même déçu » comme dirait aussi un certain Dewey…

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Test Blu-ray / Bilitis, réalisé par David Hamilton

BILITIS réalisé par David Hamilton, disponible en Edition Collector Mediabook Blu-ray + CD de la bande originale et Edition Collector Mediabook DVD + CD de la bande originale depuis le 25 août 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Patti D’Arbanville, Mona Kristensen, Gilles Kohler, Bernard Giraudeau, Mathieu Carrière, Irka Bochenko, Jacqueline Fontaine, Marie-Thérèse Caumont…

Scénario : Catherine Breillat, Jacques Nahum et Robert Boussinot, d’après Les Chansons de Bilitis de Pierre Louÿs

Photographie : Bernard Daillencourt

Musique : Francis Lai

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

La découverte de l’amour et des plaisirs d’une jeune pensionnaire d’école privée, Bilitis, à travers l’objectif du photographe Lucas.

Trois ans après le triomphe international d’Emmanuelle de Just Jaeckin, le cinéma érotique voire pornographique remplit les salles. Bilitis est le premier long-métrage réalisé par le photographe britannique David Hamilton (1933-2016). Il s’agit en fait d’un roman-photo dont les clichés prendraient vie grâce à la magie du septième art, puisqu’on y retrouve le style éthéré qui a fait la renommée de l’artiste à travers le monde, avec des images ouatées, à l’instar d’un rêve éveillé ou de réminiscences. D’ailleurs la toute première séquence renvoie à cette idée en nous présentant celle qui sera le personnage principal du film et qui lui donne son titre, Bilitis, qui assise sur son lit paraît se remémorer un passé proche. Des flashs lui arrivent alors sous la forme de photographies, dont le format s’étend soudainement sur tout l’écran. Puis les images s’animent…Bilitis est un produit de son époque, le témoignage d’un temps révolu. Si certains et certaines ne manqueront pas de crier au scandale, puisque David Hamilton y montre longuement de jeunes adolescentes dans le plus simple appareil (dans le premier quart d’heure du moins), comme il l’a toujours fait, d’autres pourront sûrement apprécier ce catalogue d’images papier glacé, naïf à souhait, joliment mis en scène, dans lequel déambulent Bernard Giraudeau, Patti d’Arbanville dans le rôle-titre et surtout Mona Kristensen qui vole la vedette à ses deux partenaires par sa beauté troublante. Près de 45 ans après sa sortie sur les écrans, Bilitis demeure une vraie curiosité.

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Test DVD / Le Mensonge, réalisé par Vincent Garenq

LE MENSONGE réalisé par Vincent Garenq, disponible en DVD depuis le 9 juin 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Daniel Auteuil, Charlie Bruneau, Grégoire Bonnet, Catherine Alric, Benjamin Bellecour, Alex Terrier-Thiebaux, Maud Imbert, Jean-Baptiste Puech, Bruno Ricci, Jeanne Arènes, Myriam Bourguignon, Victor Meutelet, Alicia Rousseau…

Scénario : Vincent Garenq, d’après le livre de Christian Iacono

Photographie : Renaud Chassaing

Musique : Nicolas Errèra

Durée : 3h (4×45 minutes)

Date de sortie initiale : 2020

LA MINI-SÉRIE

Claude a tout réussi dans sa vie : son mariage, sa carrière… Maire de sa ville, il se destine à devenir sénateur. Pour Lucas, son petit-fils adoré, la vie est bien moins souriante : ses parents divorcent, il n’est pas bien dans sa peau, et il accuse un jour son grand-père de viol…

S’il n’a jamais arrêté de tourner, les années 2010 n’ont pas été brillantes pour Daniel Auteuil. Peu de films marquants en dehors de La Mer à boire de Jacques Maillot, Le Brio d’Yvan Attal et La Belle Époque de Nicolas Bedos. Le comédien s’est certes quelque peu égaré, mais sa cote de popularité demeure haute dans le coeur des spectateurs et l’on notera un certain rebond à la fin de la décennie. Mais l’un des plus beaux rôles de sa carrière reste sans aucun doute celui que lui a offert en 2016 le réalisateur Vincent Garenq dans Au nom de ma fille, drame inspiré de l’affaire Dieter Krombach, une affaire criminelle remontant au début des années 1980, dans laquelle un médecin était soupçonné d’avoir violé et assassiné Kalinka, sa belle fille âgée de 14 ans. Le père de Kalinka, André Bamberski, se battait alors pour que justice soit faite. Le succès a été plutôt modeste dans les salles avec un peu plus de 350.000 entrées, mais Daniel Auteuil et le cinéaste ont vite décidé de collaborer à nouveau. Cela a donné naissance à la mini-série Le Mensonge, événement de l’année 2020 sur France Télévisions, divisée en quatre épisodes de 45 minutes et en tout point exceptionnelle.

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Test DVD / Villa Caprice, réalisé par Bernard Stora

VILLA CAPRICE réalisé par Bernard Stora, disponible en DVD le 6 octobre 2021 chez M6 Vidéo.

Acteurs : Niels Arestrup, Patrick Bruel, Irène Jacob, Paul Hamy, Michel Bouquet, Laurent Stocker, Sophie Verbeeck, Eva Darlan…

Scénario : Bernard Stora & Pascale Robert-Diard

Photographie : Thomas Hardmeier

Musique : Vincent Stora

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Gilles Fontaine, l’un des patrons les plus puissants de France, est suspecté d’avoir acquis dans des conditions douteuses une magnifique propriété sur la Côte d’Azur, la « Villa Caprice ». Il choisit alors pour le défendre un avocat célèbre et redouté, Maître Luc Germon. En principe alliés, une relation de rivalité s’installe bientôt entre les deux hommes. Qui détient le pouvoir, de l’avocat ou de celui qui le paie ? Derrière l’affaire qui les a réunis s’en profile une autre, plus obscure.

En toute honnêteté, on ne misait pas un kopeck sur Villa Caprice. Au vu de la bande-annonce, on pouvait s’attendre à un énième pseudo-thriller juridico-psychologique tourné sur la Côte d’Azur, où les décors naturels secs capturés sous un soleil de plomb refléteraient les rapports tendus et fiévreux entre les personnages. Que nenni ! En effet, pour son retour au cinéma, 22 ans après Un dérangement considérable, Bernard Stora (né en 1944) livre un film de cet acabit, mais qui s’avère particulièrement brillant, excellemment écrit, aux dialogues même exceptionnels et servi par un casting parfait sur lequel trône l’impérial Niels Arestrup. A ses côtés, Patrick Bruel n’avait pas été à pareille fête depuis bien longtemps et se révèle être impeccable en homme d’affaires impitoyable. Le comédien-chanteur a l’air de se délecter en incarnant une vraie saloperie, prêt à tout pour défendre ses intérêts (conséquents), sa place (privilégiée) dans le monde, prêt pour cela à utiliser comme des pions ceux qu’il considère inférieurs à lui et donc obligés de se mettre à son service. Très belle réussite que cette Villa Caprice, chaudement recommandé aux amateurs de bons mots et de grands numéros d’acteurs.

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