Test Blu-ray / Conjuring 3 : Sous l’emprise du Diable, réalisé par Michael Chaves

CONJURING 3 : SOUS L’EMPRISE DU DIABLE (The Conjuring: The Devil Made Me Do It) réalisé par Michael Chaves, disponible en DVD et Blu-ray le 13 octobre 2021 chez Warner Bros.

Acteurs : Vera Farmiga, Patrick Wilson, Ruairi O’Connor, Sarah Catherine Hook, Julian Hilliard, John Noble, Eugenie Bondurant, Shannon Kook…

Scénario : David Leslie Johnson-McGoldrick

Photographie : Michael Burgess

Musique : Joseph Bishara

Durée : 1h52

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Dans cette nouvelle affaire terrifiante de meurtre issue de leurs dossiers secrets – l’une des plus spectaculaires – , Ed et Lorraine Warren, les enquêteurs paranormaux, commencent par se battre pour protéger l’âme d’un petit garçon, puis basculent dans un monde radicalement inconnu. Ce sera la première fois dans l’histoire des États-Unis qu’un homme soupçonné de meurtre plaide la possession démoniaque comme ligne de défense.

A l’occasion de la sortie en Blu-ray de La Malédiction de la Dame Blanche, nous faisions un point complet sur le Conjuring-Verse. Nous vous invitons donc à vous y reporter afin d’éviter toutes redites. Car aujourd’hui, nous parlerons de Conjuring 3 : Sous l’emprise du diable, troisième volet de la franchise du même nom, deuxième suite du film d’où tout est parti en 2013. Avant cela, rappelons que cet univers s’étoffait dernièrement du troisième épisode d’Annabelle, intitulé Annabelle : La Maison du mal, suite directe au film réalisé par John R. Leonetti (vous suivez ?), mis en scène par Gary Dauberman, dans lequel apparaissaient Vera Farmiga et Patrick Wilson dans le rôle des époux Warren, qui faisaient d’ailleurs aussi un caméo dans La Nonne de Corin Hardy. On reprend notre respiration. Bref, les Warren sont de retour avec leur propre film et si l’on est content de revoir les deux excellentes têtes d’affiche, on déchante assez rapidement. Occupé avec Malignant et surtout Aquaman and the Last Kingdom, James Wan, ne pouvant être sur tous les fronts, décline la réalisation de Conjuring 3 : Sous l’emprise du Diable, mais reste cependant producteur. Comme cela ne sert à rien de perdre du temps, autant prendre un metteur en scène de proximité et donc Michael Chaves, qui venait de livrer La Malédiction de la Dame Blanche, rempile pour ce huitième épisode de la saga horrifique. Malheureusement, ce passage de relai ne se fait pas sans heurts et ce Conjuring 3 ne dépasse jamais ou rarement le stade du tout-venant.

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Test Blu-ray / Bilitis, réalisé par David Hamilton

BILITIS réalisé par David Hamilton, disponible en Edition Collector Mediabook Blu-ray + CD de la bande originale et Edition Collector Mediabook DVD + CD de la bande originale depuis le 25 août 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Patti D’Arbanville, Mona Kristensen, Gilles Kohler, Bernard Giraudeau, Mathieu Carrière, Irka Bochenko, Jacqueline Fontaine, Marie-Thérèse Caumont…

Scénario : Catherine Breillat, Jacques Nahum et Robert Boussinot, d’après Les Chansons de Bilitis de Pierre Louÿs

Photographie : Bernard Daillencourt

Musique : Francis Lai

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

La découverte de l’amour et des plaisirs d’une jeune pensionnaire d’école privée, Bilitis, à travers l’objectif du photographe Lucas.

Trois ans après le triomphe international d’Emmanuelle de Just Jaeckin, le cinéma érotique voire pornographique remplit les salles. Bilitis est le premier long-métrage réalisé par le photographe britannique David Hamilton (1933-2016). Il s’agit en fait d’un roman-photo dont les clichés prendraient vie grâce à la magie du septième art, puisqu’on y retrouve le style éthéré qui a fait la renommée de l’artiste à travers le monde, avec des images ouatées, à l’instar d’un rêve éveillé ou de réminiscences. D’ailleurs la toute première séquence renvoie à cette idée en nous présentant celle qui sera le personnage principal du film et qui lui donne son titre, Bilitis, qui assise sur son lit paraît se remémorer un passé proche. Des flashs lui arrivent alors sous la forme de photographies, dont le format s’étend soudainement sur tout l’écran. Puis les images s’animent…Bilitis est un produit de son époque, le témoignage d’un temps révolu. Si certains et certaines ne manqueront pas de crier au scandale, puisque David Hamilton y montre longuement de jeunes adolescentes dans le plus simple appareil (dans le premier quart d’heure du moins), comme il l’a toujours fait, d’autres pourront sûrement apprécier ce catalogue d’images papier glacé, naïf à souhait, joliment mis en scène, dans lequel déambulent Bernard Giraudeau, Patti d’Arbanville dans le rôle-titre et surtout Mona Kristensen qui vole la vedette à ses deux partenaires par sa beauté troublante. Près de 45 ans après sa sortie sur les écrans, Bilitis demeure une vraie curiosité.

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Test Blu-ray / Willy’s Wonderland, réalisé par Kevin Lewis

WILLY’S WONDERLAND réalisé par Kevin Lewis, disponible en DVD et Blu-ray le 2 novembre 2021 chez Program Store.

Acteurs : Nicolas Cage, Emily Tosta, Beth Grant, Ric Reitz, Chris Warner, Kai Kadlec, Caylee Cowan, Jonathan Mercedes…

Scénario : G.O. Parsons

Photographie : David Newbert

Musique : Émoi

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Un mystérieux vagabond accepte un travail de concierge dans un parc d’attractions pour enfants abandonné, appelé Willy’s Wonderland. Il va découvrir qu’il est pris au piège et qu’il a été désigné comme sacrifice humain pour d’étranges créatures. Le parc se transforme alors en cauchemar vivant peuplé d’animatroniques possédés par des démons…

Ceux qui nous lisent savent à quel point nous vouons un culte à Nicolas Cage. Ces dernières années, nous avons passé en revue USS Indianapolis de Mario Van Peebles, Dog Eat Dog de Paul Schrader, Vengeance de Johnny Martin, Arsenal de Steven C. Miller, Usurpation de Jonathan Baker, Code 211 de York Alec Shackleton, Grand Isle, piège mortel de Stephen S. Campanelli, Froide vengeance de Shawn Ku, Running with the Devil de Jason Cabell, Kill Chain de Ken Sanzel, Primal de Nick Powell et Jiu Jitsu de Dimitri Logothetis. Il ne chôme pas le Nicky et nous donne toujours de quoi nous sustenter. Et croyez-le ou non, la plupart de ces DTV sont très recommandables, le comédien rappelant qu’on peut encore compter sur lui et qu’il s’investira totalement même dans les productions les plus fauchées ou improbables. C’est ce qu’on appelle le génie. Revoyez Army of One de Larry Charles, Mandy de Panos Cosmatos et Color Out of Space de Richard Stanley, ses prestations y sont complètement hallucinantes. Alors que Pig de Michael Sarnoski, porté par des critiques élogieuses, est actuellement dans les salles et que Prisoners of the Ghostland de Sion Sono se fait attendre en France, Nicolas Cage se retrouve cette fois enfermé dans un parc d’attractions quelque peu délabré et y affronte les mascottes du parc qui ont décidé de prendre vie et la mauvaise idée de s’en prendre à lui. Tenant grâce à des boissons énergétiques Punch Pop qu’il prend à heure fixe, notre héros, que rien ni personne ne semble impressionner, va passer une folle nuit et ce pour notre plus grand plaisir. Willy’s Wonderland est un savoureux divertissement, un poil redondant certes, mais ô combien jouissif, dans lequel notre Nicky Cage est «iconisé » à chaque instant. Cela faisait d’ailleurs bien longtemps que ce dernier n’avait pas été aussi bien filmé et l’on sent constamment l’amour que lui porte le réalisateur Kevin Lewis. Bref, vous cherchez un gros délire assumé, un mélange d’horreur liant le sang et l’huile et d’humour frappadingue ? Alors précipitez-vous sur Willy’s Wonderland, chaînon manquant entre Jeu d’enfant – Child’s Play et La Nuit au musée – Night at the Museum !

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Test Blu-ray / Paiement Cash, réalisé par John Frankenheimer

PAIEMENT CASH (52 Pick-Up) réalisé par John Frankenheimer, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 16 octobre 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Roy Scheider, Ann-Margret, Vanity, John Glover, Robert Trebor, Lonny Chapman, Kelly Preston, Doug McClure…

Scénario : John Steppling, d’après le roman d’Elmore Leonard

Photographie : Jost Vacano

Musique : Gary Chang

Durée : 1h50

Date de sortie initiale: 1986

LE FILM

Un industriel américain, Harry Mitchell, mène une vie très active entre son entreprise florissante et sa femme Barbara qui « manage » un homme politique. Mais Harry s’est entiché d’une jeune mannequin et le jour où il décide de rompre, un maître-chanteur et deux complices lui projettent une cassette contenant des preuves irréfutables de cette aventure. Harry décide, après une explication très franche avec Barbara, de ne pas céder…

Paiement Cash 52 Pick-Up, ou quand John Frankenheimer (1930-2002), le réalisateur du Prisonnier d’Alcatraz (1962), Un crime dans la tête (1962), Le Train (1964) et Grand prix (1966), French Connection 2 (1975) se mettait au service de la légendaire Cannon Films ! Contrairement à À armes égalesThe Challenge (1982), film de ninja et d’action de seconde zone dans lequel il était difficile de reconnaître la griffe du metteur en scène, Paiement Cash est comme qui dirait un pot-pourri de tout le bagage technique de John Frankenheimer, qui se fait plaisir avec ce thriller de série B (de luxe), adapté du roman Fifty-Two Pickup de l’immense Elmore Leonard, publié en 1974, qu’il transpose pour ainsi dire page par page, parfois à la réplique près, juste en délocalisant le lieu de l’action de Detroit à Los Angeles. S’il n’a connu aucun succès dans les salles, 52 Pick-Up est rapidement devenu culte et demeure par ailleurs un des derniers bons films où Roy Scheider tenait le haut de l’affiche. Le comédien retrouvera John Frankenheimer quatre ans plus tard pour La Quatrième Guerre The Fourth War. En l’état, Paiement Cash reste un savoureux divertissement, solidement réalisé et dont l’univers malsain dans lequel se déroule l’intrigue annonce 8 Millimètres de Joel Schumacher.

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Test Blu-ray / Les Ripoux, réalisé par Claude Zidi

LES RIPOUX réalisé par Claude Zidi, disponible en Blu-ray le 6 octobre 2021 chez Gaumont.

Acteurs : Philippe Noiret, Thierry Lhermitte, Régine, Grace De Capitani, Claude Brosset, Albert Simono, Julien Guiomar, Henri Attal…

Scénario : Claude Zidi, Didier Kaminka & Simon Michaël

Photographie : Jean-Jacques Tarbès

Musique : Francis Lai

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

René est inspecteur de police dans le 18ème arrondissement de Paris. Depuis des années, il tient son quartier à coups de combines. François jeune inspecteur fraîchement diplômé et droit comme la justice est le nouveau partenaire de René. La cohabitation s’annonce difficile…

Les Ripoux est considéré à juste titre comme étant le sommet de la carrière de Claude Zidi : près de 6 millions d’entrées (sur 60 semaines d’exploitation !), récompensé par le César du meilleur réalisateur, du meilleur film, du meilleur montage, porté par une critique positive qui jusque-là échappait au cinéaste et un bouche-à-oreille exceptionnel. Un succès, un triomphe populaire qui entraîna également deux suites tardives, Ripoux contre ripoux (1990) et Ripoux 3 (2003). Pour son quinzième long-métrage, Claude Zidi, dont Banzaï venait de pulvériser le box-office, s’appuie sur un scénario plus « classique » que d’habitude, coécrit avec Simon Michaël, ancien officier de police judiciaire qui apporte son vécu, son dialecte, ses souvenirs. C’est sans doute pour cela que Les Ripoux demeure authentique, même si les années ont passé et que la délinquance a évolué. Témoin de son temps, le film de Claude Zidi décrit admirablement la vie du 18e arrondissement, ses arnaques, sa vivacité, ses habitants, ses bruits, son fourmillement. Rien que l’affiche signée Patrick Claeys est déjà inoubliable.

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Test Blu-ray / Mare of Easttown, réalisé par Craig Zobel

MARE OF EASTTOWN réalisé par Craig Zobel, disponible en DVD le 15 septembre 2021 chez HBO et Warner Bros.

Acteurs : Kate Winslet, Julianne Nicholson, Jean Smart, Angourie Rice, David Denman, Neal Huff, Guy Pearce, Cailee Spaeny, John Douglas Thompson, Joe Tippett, Evan Peters, Sosie Bacon, James McArdle…

Scénario : Brad Ingelsby

Photographie : Ben Richardson

Musique : Lele Marchitelli

Durée : 7 heures (7 épisodes)

Date de sortie initiale : 2021

LA MINI-SÉRIE

Mare Sheehan, héroïne locale et inspectrice de police d’une petite ville de Pennsylvanie enquête sur un mystérieux meurtre, alors que sa propre vie s’effondre autour d’elle. L’exploration du côté sombre d’une petite communauté proche l’amènera à découvrir que les histoires de famille et les tragédies antérieures peuvent définir notre présent.

Si elle a peu tourné dans les années 2010, Kate Winslet prouvait qu’on pouvait encore compter sur elle dans le magnifique Wonder Wheel (2017) de Woody Allen et surtout que cela nous manquait de la voir dans des rôles forts. Mais finalement c’est à la télévision que la comédienne aura le plus brillé, en 2011, dans la somptueuse mini-série Mildred Pierce de Todd Haynes. Dix ans plus tard, Kate Winslet fait son retour sur le petit écran avec Mare of Easttown, une autre mini-série créée par Brad Ingelsby (Les Brasiers de la colère Out of the Furnace (2013) de Scott Cooper et Night Run (2015) de Jaume Collet-Saura), entièrement réalisée par Craig Zobel, remarqué en 2012 avec Compliance, puis avec Les Survivants Z for Zachariah (2015) et dernièrement avec The Hunt (2020). Une solide collaboration qui débouche sur un polar en sept épisodes d’une heure, une future référence du genre comme avait pu l’être la première saison de True Detective en 2014, récompensée à quatre reprises aux Emmy Awards, dont un pour chacun des trois acteurs principaux, Kate Winslet, Julianne Nicholson et Evan Peters. Mare of Easttown est ni plus ni plus l’un des événements de l’année 2021.

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Test Blu-ray / Queimada, réalisé par Gillo Pontecorvo

QUEIMADA réalisé par Gillo Pontecorvo, disponible en édition 2 DVD ou 2 Blu-ray + Livret le 21 septembre 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Marlon Brando, Evaristo Márquez, Renato Salvatori, Dana Ghia, Valeria Ferran Wanani, Giampiero Albertini, Carlo Palmucci, Norman Hill…

Scénario : Franco Solinas & Giorgio Arlorio

Photographie : Marcello Gatti & Giuseppe Ruzzolini

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h50 (version courte) et 2h10 (version longue)

Année de sortie : 1969

LE FILM

Au début du XIXe siècle, Sir William Walker débarque à Queimada, une île des Antilles. Officiellement, il est là pour son plaisir. En réalité, il a été chargé par le gouvernement britannique de mettre fin au monopole commercial du royaume ibérique. Il manipule habilement un Noir, José Dolores, et un métis, Teddy, qu’il persuade pas à pas d’instaurer un gouvernement libre. Les indigènes croient faire leur révolution. Teddy devient gouverneur de l’île et signe avec l’Angleterre un traité avantageux. Dix ans plus tard, Walker est de retour. Mais sa nouvelle mission est d’un tout autre ordre…

Pour la plupart des cinéphiles, Gillo Pontecorvo (1919-2006) est surtout le réalisateur de La Bataille d’Alger La Battaglia di Algeri (1966), phénoménale reconstitution de l’action policière de l’armée française survenue en 1957, qui avait opposé la 10e division parachutiste de l’Armée française aux indépendantistes algériens du Front de libération nationale. Auréolé du Lion d’or au Festival de Venise, le cinéaste voit sa renommée exploser à travers le monde, même si l’exploitation de son film demeure difficile voire interdite, comme c’est le cas en France jusqu’en 2004. Trois ans plus tard, il revient avec Queimada, interprété par Marlon Brando, qui à l’instar de La Bataille d’Alger, fera grincer quelques dents. Dans ce qui sera son avant-dernier long-métrage, le metteur en scène fustige la colonisation et l’exploitation des peuples, de leurs terres et bien sûr de leurs richesses, par les grandes puissances du monde. Ou comment l’Angleterre va créer un monstre révolutionnaire aux Antilles, afin de renverser le Portugal alors en place, dans le but de s’approprier le marché du sucre, sous couvert de redonner sa liberté à la population locale. Queimada est un chef d’oeuvre absolu, viscéral, intelligent, passionnant et divertissant, qui rappelle souvent le Mandingo de Richard Fleischer, récemment réhabilité. Il est temps aujourd’hui que le cinéma de Gillo Pontecorvo connaisse le même engouement.

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Test Blu-ray / L’Oeuf du serpent, réalisé par Ingmar Bergman

L’OEUF DU SERPENT (The Serpent’s Egg) réalisé par Ingmar Bergman, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 5 octobre 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Liv Ullmann, David Carradine, Gert Fröbe, Heinz Bennent, Glynn Turman, James Whitmore…

Scénario : Ingmar Bergman

Photographie : Sven Nykvist

Musique : Rolf A. Wilhelm

Durée : 1h55

Année de sortie : 1977

LE FILM

Berlin, 1923, Abel Rosenberg se sent triplement étranger puisqu’il est juif, américain et chômeur. Alors qu’il se perd dans l’alcool, il découvre le corps de son frère Max, suicidé d’une balle dans la bouche. Interrogé par le commissaire, il a l’intuition qu’on le soupçonne de plusieurs meurtres perpétrés dans le quartier. Il se réfugie auprès de Manuela, ancienne compagne de son frère qui joue un numéro dans un cabaret des bas-fonds. Ensemble, ils font une rencontre perfide et s’égarent dans la peur, menacés par un mal innommable qui « tel un œuf de serpent, laisse apparaître à travers sa fine coquille la formation du parfait reptile. »

Avec les années, les admirateurs du réalisateur suédois Ingmar Bergman (1918-2007) n’ont eu de cesse de réévaluer L’Oeuf du serpent The Serpent’s Egg(1977). Classique pourtant méconnu, doté d’un budget colossal servi par son ami Dino De Laurentiis, de décors faramineux et de nombreux figurants, cet opus se situe alors entre Face à face Ansikte mot ansikte et Sonate d’automne Höstsonaten, avant que le cinéaste délaisse petit à petit le cinéma pour la télévision. L’Oeuf du Serpent est une véritable superproduction MGM européenne mettant en scène la muse du cinéaste Liv Ullmann et David Carradine (après la défection de Dustin Hoffman) dans l’un de ses rôles les plus marquants. Si cet opus est inhabituel pour Ingmar Bergman, entre autres son seul film tourné quasi-intégralement en langue anglaise (ce qu’il avait refusé jusqu’à présent), il n’en demeure pas moins passionnant et prenant, ouvertement politique puisque le metteur en scène y évoque une Allemagne troublée et lessivée, avec la montée de l’antisémitisme en filigrane. D’une admirable richesse visuelle et proche de l’univers de Rainer Werner Fassbinder (qui reprendra le décor principal pour son fabuleux Berlin Alexanderplatz), L’Oeuf du Serpent est un film sur la peur, le vide et la psychose, thèmes fondamentaux de l’œuvre « bergmanienne ». Un grand film à redécouvrir et à réhabiliter.

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Test Blu-ray / Les Tigres Volants, réalisé par David Miller

LES TIGRES VOLANTS (Flying Tigers) réalisé par David Miller, disponible en DVD et Blu-ray le 22 septembre 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : John Wayne, John Carroll, Anna Lee, Paul Kelly, Gordon Jones, Mae Clarke, Addison Richards, Edmund MacDonald…

Scénario : Kenneth Gamet & Barry Trivers

Photographie : Jack A. Marta

Musique : Victor Young

Durée : 1h41

Année de sortie : 1942

LE FILM

En Chine, au début de la Seconde Guerre mondiale. Une poignée de volontaires américains constitue l’escadrille les Tigres Volants. Ils sont chargés de défendre la population chinoise et affrontent dans les airs l’envahisseur japonais.

Quand il tourne Les Tigres Volants Flying Tigers en 1942, Marion Robert Morrison alias John Wayne a déjà 35 ans et plus de quinze années de cinéma à son actif. S’il n’est évidemment pas le mythe qu’il deviendra par la suite, le comédien est un visage reconnaissable dans le milieu et compte à son actif des collaborations avec King Vidor, John Ford et Michael Curtiz. Sa carrière aurait pu prendre un nouveau tournant en 1930 avec La Piste des géants The Big Trail de Raoul Walsh, mais le film est malheureusement un échec au box-office. Il enchaîne alors les westerns de série B sur un rythme effréné, allant jusqu’à jouer dans dix films par an, même s’il envisage sérieusement de se reconvertir dans la boxe. En 1939, La Chevauchée fantastique Stagecoach de John Ford change la donne, le succès est là et le film est nommé sept fois aux Oscars. John Wayne est désormais l’une des stars les plus en vue à Hollywood. 1941, après l’attaque des Japonais à Pearl Harbor, les États-Unis entrent en guerre. Certains acteurs et réalisateurs sont mobilisés sur le front ou s’engagent volontairement, mais la demande de John Wayne, étant père de quatre enfants et déjà « âgé », est déclinée. Qu’à cela ne tienne, il « combattra » à sa manière, à travers quelques films de propagande, même si en tant que fervent patriote, il regrettera toute sa vie de ne pas avoir pu participer sur le terrain comme il le souhaitait. C’est ainsi qu’il se retrouve à l’affiche de son premier film de guerre, réalisé en l’honneur de l’escadrille des Tigres Volants, tout simplement intitulé…Les Tigres Volants, dont l’action se déroule en 1941, quelques semaines avant Pearl Harbor. Forcément rétro, Flying Tigers reste un témoignage d’époque, une œuvre qui n’hésitait pas à forcer le trait en montrant de vrais grands héros luttant pour leur pays chéri, le tout sur une musique grandiloquente, des regards appuyés, une emphase qui a de quoi faire sourire et des actes chevaleresques où le sacrifice de soi était non seulement inévitable, mais aussi chaudement recommandé. S’il remplit effectivement tous les points cruciaux de cahier des charges, il n’est pas interdit de passer du bon temps devant les aventures de ces Tigres Volants, dans lequel le Duke s’impose sans mal en capitaine bad-ass et charismatique.

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Test Blu-ray / L’Été prochain, réalisé par Nadine Trintignant

L’ÉTÉ PROCHAIN réalisé par Nadine Trintignant, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 16 juin 2021 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Philippe Noiret, Claudia Cardinale, Fanny Ardant, Jean-Louis Trintignant, Marie Trintignant, Jérôme Anger, Pierre-Loup Rajot, Judith Godrèche…

Scénario : Nadine Trintignant

Photographie : William Lubtchansky

Musique : Philippe Sarde

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 1985

LE FILM

Jeanne et Édouard Séverin partagent avec leurs six enfants un chalet dans les Alpes du Sud. Dino, une de leurs filles, décoratrice de profession, a pour compagnon un dramaturge, Paul, qui traverse une crise d’inspiration, qu’il ne résiste pas à lui faire partager et dont la jalousie maladive est de surcroît bien difficile à supporter. Quant à Sidonie, le couple qu’elle forme avec Jude, comme elle un brillant jeune pianiste, présente toutes les apparences d’une association harmonieuse et heureuse. Pour sa part, Édouard semble ne pas douter qu’il est un mari idéal et un père irréprochable. Il a pourtant de nombreuses aventures.

Regardez un peu cette affiche : Philippe Noiret, Claudia Cardinale, Jean-Louis Trintignant, Fanny Ardant, Marie Trintignant, ainsi que Christian et Serge Marquand. Ils sont tous réunis pour le septième long-métrage écrit et réalisé par Nadine Trintignant, qui fait donc tourner son époux, sa fille et ses deux frères pour un film forcément très personnel, L’Été prochain. Cinq ans après Premier voyage, la cinéaste faisait son retour au cinéma après avoir signé un documentaire sur le compositeur et homme politique grec Míkis Theodorákis (Z de Costa-Gavras, Zorba le grec de Michael Cacoyannis, Serpico de Sidney Lumet), en s’entourant une fois de plus des siens. L’Été prochain est avec Ça n’arrive qu’aux autres (1971) l’un des plus grands succès de Nadine Trintignant. Certes, cette comédie-dramatique n’a pas cassé la baraque au box-office à sa sortie avec 368.000 spectateurs en janvier 1985, où elle devait faire face à Train d’enfer de Roger Hanin, À nous les garçons de Michel Lang et même le Kaos des frères Taviani, mais a su tirer son épingle du jeu grâce à son fabuleux casting. Aujourd’hui, L’Été prochain demeure complètement méconnu, mais vaut assurément qu’on s’y attarde, rien pour admirer ses fabuleux comédiens, tous visiblement ravis de se donner la réplique.

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