Test DVD / Sandra, réalisé par Luchino Visconti

SANDRA (réalisé par Vaghe stelle dell’Orsa…Sandra), disponible le 3 juin 2019 en DVD chez Films sans Frontières

Acteurs : Claudia Cardinale, Michael Craig, Jean Sorel, Marie Bell, Renzo Ricci, Fred Williams, Amalia Troiani, Vittorio Manfrino…

Scénario : Luchino Visconti, Suso Cecchi D’Amico, Enrico Medioli

Photographie : Armando Nannuzzi

Musique : César Franck

Durée : 1h36

Année de sortie : 1965

LE FILM

Dans une grande propriété décatie et isolée de Volterra (en Toscane), Sandra, riche héritière juive, revient après des années d’absence, en compagnie de son mari américain. Une cérémonie doit être organisée en hommage à son père, mort à Auschwitz, suite à la délation probable de sa mère et de son amant, toujours en vie. Les retrouvailles avec ces derniers et surtout avec son frère, Gianni, naguère objet d’un amour interdit, vont faire resurgir les fantômes du passé…

Comme il le fera souvent ultérieurement après son accident vasculaire cérébral survenu sur le tournage de Ludwig ou le Crépuscule des dieux et qui le laissera à moitié paralysé, Luchino Visconti signe avec Sandra un quasi-huis clos qui lui permet de travailler dans un cadre sécurisé, à la limite de la théâtralisation. Après la flamboyance du Guépard, le cinéaste revient déjà derrière la caméra deux ans plus tard, alors qu’il lui fallait habituellement de trois à cinq ans pour peaufiner un nouveau projet, avec son huitième long métrage, Sandra donc. Le titre original Vaghe stelle dell’Orsa, que l’on peut traduire par « Pâles étoiles de la Grande Ourse », est emprunté au début du poème Le Ricordanze du recueil Canti de Giacomo Leopardi (1798-1837), écrivain, poète et philosophe italien, souvent considéré comme le deuxième plus célèbre et influent écrivain italien après Dante Alighieri.

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Test Blu-ray / Viva Django !, réalisé par Edoardo Mulargia

VIVA DJANGO ! (W Django !) réalisé par Edoardo Mulargia, disponible le 3 septembre 2019 en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre chez Artus Films

Acteurs : Anthony Steffen, Stelio Candelli, Glauco Onorato, Chris Avram, Donato Castellaneta, Esmeralda Barros, Benito Stefanelli, Simonetta Vitelli…

Scénario : Nino Stresa

Photographie : Marcello Masciocchi

Musique : Piero Umiliani

Durée : 1h30

Année de sortie : 1971

LE FILM

Django recherche les bandits qui ont violé et assassiné sa femme. Sur son chemin, il rencontre un voleur de chevaux qui a soi-disant assisté au meurtre. Il va l’aider à accomplir sa vengeance jusqu’à ce que Django se rende compte que ce dernier n’est pas complètement innocent.

Le personnage mythique de Django fait son apparition en 1966 dans le film éponyme de Sergio Corbucci, avec le mythique Franco Nero dans le rôle-titre. Après ce triomphe international, le rôle, ou plutôt le personnage ou même « le nom » qui sert plutôt d’accroche, est finalement repris trois ans plus tard par Anthony Steffen (1929-2004) dans Bravo Django, également connu sous le titre Quelques dollars pour Django, réalisé par León Klimovsky (1906-1996). La grande star du western transalplin, de son vrai nom Antonio Luiz de Teffé von Hoonholtz ou Antonio de Teffè, qui détient le record de films de westerns en tête d’affiche face à Franco Nero, Gianni Garko, Giuliano Gemma et Gian Maria Volonté, reprendra ce personnage emblématique dans La Horde des salopardsDjango il bastardo (1969), qu’il écrit et produit, et dans le film qui nous intéresse aujourd’hui, Viva DjangoW Django !, réalisé en 1971 par Edward G. Muller aka Edoardo Mulargia (1925-2005). Ce western spaghetti, aussi connu sous le titre Un homme appelé Django ! est une excellente surprise. Respectueux du genre et surtout des codes instaurés par Sergio Leone avec Pour une poignée de dollars en 1964, Viva Django !, est un super divertissement et qui n’a pas trop pris de rides malgré son quasi demi-siècle.

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Test DVD / All Inclusive, réalisé par Fabien Onteniente

ALL INCLUSIVE réalisé par Fabien Onteniente, disponible en DVD chez Warner Bros. le 17 juillet 2019

Acteurs : Franck Dubosc, François-Xavier Demaison, Josiane Balasko, Thierry Lhermitte, Caroline Anglade, Amelle Chahbi, Mister V, Camille Lavabre, Yvick Letexier, Maïwenn, Victor Belmondo, Thaïs Alessandrin, Kev Adams…

Scénario : Fabien Onteniente, Guy Laurent, Franck Dubosc

Photographie : Pierric Gantelmi d’Ille

Musique : Benjamin Biolay, Daniel Koueloukouenda

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Planté par sa fiancée à l’aéroport, Bruno s’envole seul pour une semaine dans un club de vacances All Inclusive aux Caraïbes. Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, il va devoir partager sa chambre avec Jean-Paul Cisse, éternel célibataire très envahissant… Avec Lulu, retraitée et veuve très open, Caroline, Manon et Sonia, trois copines venues enterrer le divorce de la première et Edouard Laurent, le directeur du Club Caraïbes Princess, les deux vacanciers ne sont pas prêts d’oublier leur séjour sous le soleil des cocotiers.

(A lire très vite) Top ! Je suis un réalisateur français né en 1958. J’ai attiré plus de 20 millions de spectateurs avec douze films à mon actif. Je me considère comme un auteur à part entière et mes comédies sont souvent synonymes de portraits sociaux, à travers lesquels les français moyens peuvent se reconnaître avec une grosse dose d’indulgence. Mon premier grand succès remonte à 2000 où je moque gentiment d’une élite constituée de milliardaires et d’aristocrates dont la principale occupation est de « faire la fête » dans des endroits réservés et branchés. Après avoir évoqué le monde du football avec Jean Tibéri dans son propre rôle, j’ai réalisé la suite de mon premier succès quatre ans plus tard qui n’a pas rencontré le même accueil. Il n’empêche qu’en 2006 j’ai invité près de 5,5 millions de français au camping des Flots Bleus mais 1,5 million d’adhérents se sont désistés quatre saisons plus tard après un lamentable épisode Disco. Désireux de retrouver les faveurs d’une critique qui ne cesse de m’échapper, je me tourne vers une histoire de quatre potes fans de tiercé qui décident d’acheter un cheval, mais manque de bol mon film tombe en plein scandale lié à la viande chevaline dans l’industrie alimentaire, ce qui me vaut le rejet total des spectateurs qui font alors une overdose de lasagnes. Après ce bide intersidéral, je décide de filmer un troisième opus de Camping, un nouveau succès, malgré le score le plus faible de la trilogie. Dernièrement, je viens de récidiver avec Franck Dubosc avec All Inclusive, sans doute le pire film de l’année 2019, je suis ? Je suis ?? Fabien Onteniente !

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Test Blu-ray / La Malédiction de la Dame Blanche, réalisé par Michael Chaves

LA MALÉDICTION DE LA DAME BLANCHE (The Curse of La Llorona) réalisé par Michael Chaves, disponible en DVD et Blu-ray chez Warner Bros. le 21 août 2019

Acteurs : Linda Cardellini, Roman Christou, Jaynee-Lynne Kinchen, Raymond Cruz, Marisol Ramirez, Patricia Velasquez, Sean Patrick Thomas, Tony Amendola…

Scénario : Mikki Daughtry, Tobias Iaconis

Photographie : Michael Burgess

Musique : Joseph Bishara

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

La Dame Blanche. Spectre terrifiant, pris en étau entre le paradis et l’enfer, piégé par un terrible destin dont elle est elle-même l’artisan. La seule évocation de son nom sème la terreur dans le monde depuis des siècles. Quand elle était en vie, elle a noyé ses enfants dans un accès de folle jalousie, puis, dévastée par le chagrin, elle s’est jetée dans le fleuve déchaîné.
Désormais, ses larmes sont devenues éternelles. Elles sont même mortelles et tous ceux qui entendent ses appels sinistres la nuit sont maudits. Tapie dans l’ombre, la Dame Blanche s’attaque aux enfants, cherchant désespérément à remplacer les siens. Au fil des siècles, elle est devenue de plus en plus prédatrice… et ses méthodes de plus en plus terrifiantes.
Los Angeles, années 1970. La Dame Blanche hante la nuit… et les enfants.
Ignorant les avertissements d’une mère soupçonnée de violence sur mineurs, une assistante sociale et ses enfants sont projetés dans un monde surnaturel des plus effrayants. Pour espérer survivre à la fureur mortelle de la Dame Blanche, leur seul recours est un prêtre désabusé et ses pratiques mystiques destinées à repousser les forces du mal… à la frontière où la peur et la foi se rencontrent…
Méfiez-vous de ses pleurs glaçants… Elle est prête à tout pour vous entraîner vers les ténèbres. Car sa douleur ne connaît pas de répit – son âme tourmentée n’a pas droit au repos. Et il n’existe aucun moyen d’échapper à la malédiction de la Dame Blanche.

En 2013, Conjuring : Les dossiers Warren, produit avec un budget modeste de 13 millions de dollars en rapporte 318 millions dans le monde. Bien que surestimé, le film de James Wan (Saw, Insidious 1 et 2) casse la baraque y compris en France avec plus d’1,1 million d’entrées. Annabelle n’est pas une suite, mais un spin-off préquel dirons-nous puisque l’action se déroule avant celle de Conjuring et se focalise sur « l’origine » de la poupée maléfique aperçue dans la salle des trophées du couple d’exorcistes dans l’oeuvre de James Wan. Un film à tout petit budget (5 millions de dollars !) pour surfer allègrement sur le triomphe de Conjuring et en espérant amasser le plus possible de billets verts. Avec 245 millions de dollars de recette et 1,5 million d’entrées en France, la mission est réussie. 2016, James Wan donne suite aux aventures des Warren avec Conjuring 2 : Le Cas Enfield : 315 millions de dollars récoltés. La Warner n’allait pas laisser passer l’opportunité de surfer sur le succès d’Annabelle en lui donnant une suite, une préquelle plutôt avec Annabelle 2 : La Création du mal, qui se permet de surpasser le premier volet au box office avec 305 millions de dollars de recette pour un budget de 15 millions. Une entreprise très lucrative. James Wan et les studios ont le nez fin. Sachant que le personnage de la Nonne maléfique de Conjuring 2 : Le Cas Enfield avait fait sensation auprès des spectateurs, un nouveau spin-off est encore imaginé. Résultat, La Nonne, « premier » volet dans l’ordre chronologique des événements de la franchise, est devenu le plus grand succès commercial de la saga avec 365 millions de dollars de recette. Cela n’a pas été le cas pour l’inattendue Malédiction de la Dame Blanche, qui a certes cartonné en rapportant 120 millions de dollars aux producteurs (contre 15 millions de budget), mais qui marque un « léger » essoufflement dans le Conjuring-verse. A croire que ce film a été rattaché au dernier moment à cette franchise, The Curse of La Llorona a d’ailleurs été officiellement estampillé « Conjuring » après les premières projections presse, le film de Michael Chaves peine à se démarquer du tout-venant. Demeure l’interprétation de la géniale et pourtant méconnue Linda Cardelini, inoubliable Sylvia Rosen de la série Mad Men, Samantha Taggart dans Urgences et Meg Rayburn dans Bloodline. Il serait d’ailleurs temps de lui confier plus de rôles au cinéma !

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Test Blu-ray / La Classe de neige, réalisé par Claude Miller

LA CLASSE DE NEIGE réalisé par Claude Miller, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 23 mai 2018 chez LCJ Editions

Acteurs : Clément Van Den Bergh, Lokman Nalcakan, François Roy, Yves Verhoeven, Emmanuelle Bercot, Tina Sportolaro, Yves Jacques, Chantal Banlier…

Scénario : Claude Miller, Emmanuel Carrère d’après le roman de ce dernier

Photographie : Guillaume Schiffman

Musique : Henri Texier

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1998

LE FILM

Nicolas est un enfant grave, fragile et perturbé, qui vit dans son monde intérieur, peuplé de fantasmes terrifiants. Son père l’accompagne lui-même sur les lieux de la classe de neige où il rejoint ses camarades de classe. Malgré l’attention de Mademoiselle Grimm, sa maîtresse, Nicolas reste isolé, retiré dans son monde d’hallucinations morbides. Il sympathise avec Hodkann, un enfant turbulent, qu’il entraîne dans sa dérive mentale en lui racontant des histoires terribles. Au chalet, Nicolas, tombé malade, est choyé par le moniteur Patrick et par sa maîtresse. Pour Nicolas et Hodkann, la réalité se révèle plus éprouvante que ses fantasmes les plus cruels.

L’un des thèmes récurrents de l’oeuvre du cinéaste Claude Miller (1942-2012) est l’enfance. Dans tous ses états. Ou le passage à l’âge adulte, la fin de l’innocence, cet instant de révolte où l’être est en guerre contre le reste du monde. Ou tout simplement celui de l’enfance perturbée et mise à mal en raison d’un facteur extérieur. Le roman d’Emmanuel Carrère, La Classe de neige, publié en 1995 et Prix Fémina, ne pouvait pas laisser le réalisateur indifférent.

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Test Blu-ray / Le Bal de l’horreur, réalisé par Paul Lynch

LE BAL DE L’HORREUR (Prom Night) réalisé par Paul Lynch, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 9 septembre 2019 chez Rimini Editions

Acteurs : Jamie Lee Curtis, Leslie Nielsen, Casey Steven, Anne-Marie Martin, Antoinette Bower, Michael Tough, Robert A. Silverman, Pita Oliver, David Mucci, Jeff Wincott…

Scénario : William Gray d’après une histoire originale de Robert Guza Jr.

Photographie : Robert C. New

Musique : Paul Zaza, Carl Zittrer

Durée : 1h32

Année de sortie : 1980

LE FILM

Dans une vieille école déserte, une petite fille meurt accidentellement des conséquences d’un jeu organisé par une bande de jeunes, qui devant l’horreur de la situation décident de ne jamais révéler la vérité. Mais une ombre les a vus, et décide de se venger six ans plus tard, à l’occasion du bal de fin d’année des gamins devenus de jeunes adultes. Est-ce ce tueur psychopathe qui vient de s’évader d’un hôpital psychiatrique ? Les meurtres vont alors se succéder et se précipiter lors de cette fameuse « Prom Night ».

Etonnamment, après sa révélation dans Halloween, la nuit des masques de John Carpenter, les propositions restent timides voire inexistantes pour Jamie Lee Curtis. Agée tout juste de vingt ans, la légendaire Laurie Strode, fille de Tony Curtis et de Janet Leigh, espérait plus que les ersatz d’Halloween qu’on lui propose. Si John Carpenter lui crée un rôle exprès pour l’aider dans Fog, la comédienne accepte finalement une production canadienne d’épouvante. Le Bal de l’horreurProm Night est seulement son troisième long métrage. Si le lien avec Halloween est évident, ce slasher s’inspire également de Carrie au bal du diable (1976) de Brian de Palma puisque l’action se situe durant la fête de fin d’année d’un lycée et que deux personnages renvoient directement à ceux campés par Nancy Allen et John Travolta dans l’adaptation du roman de Stephen King. Décor qui devient alors celui d’un jeu de massacre, avec un tueur masqué, qui semble animé par une vengeance, assassinant un à un des lycéens bien ciblés à l’avance. Ecrit par William Gray (L’Enfant du diable, Philadelphia Experiment), Le Bal de l’horreur est un slasher éminemment sympathique, dans lequel le charme et le sex-appeal de Jamie Lee Curtis, même coiffée avec les bigoudis chauffants de Bernadette Chirac, font toujours leur effet.

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Test Blu-ray / Canicule, réalisé par Yves Boisset

CANICULE réalisé par Yves Boisset, disponible en combo Blu-ray+DVD le 31 juillet 2019 chez Studiocanal

Acteurs : Victor Lanoux, Lee Marvin, Miou-Miou, Jean Carmet, David Bennent, Bernadette Lafont, Grace De Capitani, Henri Guibet, Jean-Pierre Kalfon…

Scénario : Jean Herman, Michel Audiard, Dominique Roulet, Serge Korber et Yves Boisset d’après un roman de Jean Vautrin

Photographie : Jean Boffety

Musique : Francis Lai

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

Suite au hold-up manqué d’une banque d’Orléans, Jimmy Cobb, un gangster américain vieillissant, s’enfuit avec le magot et trouve refuge dans une ferme de la Beauce. Là, une bande de culs terreux vont lui mener la vie dure.

En 1983, Yves Boisset réalise Le Prix du danger, film prophétique sur les dérives de la télévision, qui s’inspire d’une nouvelle de l’écrivain de science-fiction américain Robert Sheckley (1928-2005) publiée en 1958. Fable et satire sociale du devenir de l’humanité, cette dystopie centrée sur une chasse à l’homme autorisée, télévisée et favorisée par les autorités, demeure un modèle français du genre. Un beau succès dans les salles avec 1,4 million de spectateurs. Le cinéaste avait ensuite prévu d’aborder le commerce des armes dans un projet intitulé Barracuda, que devait interpréter Jean-Paul Belmondo. Après l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir, Yves Boisset doit revoir sa copie et le film tombe à l’eau. Michel Audiard lui propose alors de reprendre le flambeau de son adaptation de Canicule, d’après le roman homonyme de Jean Vautrin, pseudonyme de Jean Herman, après la défection de Serge Korber, dont le travail parallèle dans le domaine pornographique était mal perçu. Bien lui en a pris, car Canicule est devenu l’un des films les plus populaires d’Yves Boisset. Passionné par le cinéma américain, en particulier le film noir, le cinéaste s’approprie le genre qu’il affectionne, qu’il malaxe et pétrit, pour le déverser dans la campagne française en utilisant un ingrédient inattendu et miraculeux, à savoir la présence de Lee Marvin en tête d’affiche. Ou comment le film « redneck » débarque en pleine Beauce !

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Test DVD / Le Traquenard des sans-loi, réalisé par Fred F. Sears

LE TRAQUENARD DES SANS-LOI (Utah Blaine) réalisé par Fred F. Sears, disponible en DVD le 9 septembre 2019 chez Sidonis Calysta

Acteurs : Rory Calhoun, Susan Cummings, Angela Stevens, Max Baer, Paul Langton, George Keymas, Ray Teal, Gene Roth, Dean Fredericks…

Scénario : Robert E. Kent d’après un roman de Louis L’Amour

Photographie : Benjamin H. Kline

Musique : George Duning

Durée : 1h12

Date de sortie initiale : 1957

LE FILM

Utah Blaine aide Joe Neal qui possède un ranch et doit faire face à Russ Nevers qui cherche à la tête d’une bande de vauriens, à s’emparer de toutes les terres. Neal est assassiné, souhaitant que Utah et Angie Kinyon, dont le père a aussi été tué par Nevers, prennent soin de son ranch. Dans leur combat contre Nevers, Utah et Angie sont rejoints par Mary Blake dont le père a également été tué, et par Gus Ortmann, toujours ravi de se battre.

Petit western de l’année 1957, Le Traquenard des sans-loiUtah Blaine est réalisé par Fred F. Sears (1913-1957). C’est donc l’un de ses derniers longs métrages en tant que metteur en scène. S’il apparaît très régulièrement dans près de 80 films sans être crédité la plupart du temps, Fred F. Sears n’aura jamais arrêté de tourner depuis la fin des années 1940, allant parfois jusqu’à mettre en boite huit films par an ! Exécutant, « maker » comme on le dit vulgairement, le cinéaste passera d’un genre à l’autre, du polar au film fantastique, en passant par le drame social et évidemment le western. 1957 est d’ailleurs représentatif de cette carrière insolite et prolifique, puisque Fred F. Sears enchaînera donc Le Traquenard des sans-loi (western), Calypso Heat Wave (drame musical), The Night the World Exploded (science-fiction) et The Giant Claw (horreur et fantasy). Utah Blaine, titre original du film qui nous intéresse aujourd’hui, est le nom du personnage interprété par Rory Calhoun (1922-1999), comédien emblématique du western américain, découvert au début des années 1940 dans le formidable The Red HouseLa Maison rouge de Delmer Daves. Si les amateurs de films d’épouvante se souviennent essentiellement de lui dans le cultissime Nuits de cauchemarMotel Hell (1980) de Kevin Connor, dans lequel il jouait un fermier frappadingue, Rory Calhoun reste également célèbre pour avoir tenu l’affiche de Rivière sans retourRiver of No Return (1954) d’Otto Preminger aux côtés de Robert Mitchum et Marilyn Monroe. Il est ici impeccable dans la peau de ce cowboy revenant du Mexique, qui se retrouve par hasard confronté à une bande bien décidée à s’emparer des meilleures terres de la région, quitte à tuer les véritables propriétaires et à décimer ceux qui voudraient leur prêter main-forte.

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Test DVD / Seul contre tous, réalisé par Jesse Hibbs

SEUL CONTRE TOUS (Rails into Laramie) réalisé par Jesse Hibbs, disponible en DVD le 16 juillet 2019 chez ESC Editions

Acteurs : John Payne, Mari Blanchard, Dan Duryea, Joyce Mackenzie, Barton MacLane, Ralph Dumke, Harry Shannon, James Griffith, Lee Van Cleef, Myron Healey…

Scénario : D.D. Beauchamp, Joseph Hoffman

Photographie : Maury Gertsman

Musique : Henry Mancini, Milton Rosen, Herman Stein

Durée : 1h18

Date de sortie initiale : 1954

LE FILM

Le Wyoming, 1869. Inquiet que la construction du chemin de fer transcontinentale stoppe net aux abords de Laramie, le général Augur envoie sur place le sergent Jeff Harder, une tête brûlée qui, justement, connaît Jim Shanessy, le propriétaire du saloon local. De vieux amis certes, mais, rapidement, ils auront toutes les raisons du monde d’en venir aux mains…

1954 est une année faste pour le western. Se bousculent dans les salles Vera Cruz et Bronco Apache de Robert Aldrich, Johnny Guitare de Nicholas Ray, Je suis un aventurier d’Anthony Mann, Le Jardin du diable d’Henry Hathaway, Rivière sans retour d’Otto Preminger, L’Aigle solitaire de Delmer Daves, La Lance brisée d’Edward Dmytryk et nous pourrions continuer ainsi longtemps. Tous les comédiens et cinéastes tournent des westerns. A côté de ces mastodontes, les séries B se multiplient. C’est le cas du fantastique Quatre étranges cavaliersSilver Rode du prolifique Allan Dwan ou du film qui nous intéresse aujourd’hui, Seul contre tous Rails into Laramie, réalisé par Jesse Hibbs. Ces deux westerns sont portés par l’excellent John Payne (1912-1989). Aujourd’hui souvent oublié ou sous-estimé, il serait temps de réhabiliter cet acteur très prisé par les cinéastes dans les années 1940-50, qui aura tourné chez William Wyler, Raoul Walsh, Lloyd Bacon, Henry King et André De Toth. La carrière du cinéaste Jesse Hibbs (1906-1985) reste liée à celle d’Audie Murphy avec lequel il signera six films dont trois westerns très prisés par les amateurs du genre, Chevauchée avec le diable (1954), L’Homme de San Carlos (1956), L’Etoile brisée (1958). Le réalisateur et Audie Murphy connaîtront également un immense succès critique et commercial avec L’Enfer des hommes To Hell and Back (1955), adaptation cinématographique de l’autobiographie du comédien ! Mais pour l’heure, Seul contre tous, quatrième long métrage de Jesse Hibbs, démontre déjà tout le savoir-faire du metteur en scène qui contribuera plus tard au succès des séries Bonanza, Perry Mason, Les Mystères de l’Ouest et Les Envahisseurs. Immense plaisir de cinéma, Rails into Laramie est un western pur et dur, sans fioritures, joliment photographié et solidement interprété, le tout saupoudré d’humour. A ne pas manquer.

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Test DVD / Dernier amour, réalisé par Benoît Jacquot

DERNIER AMOUR réalisé par Benoît Jacquot, disponible en DVD le 20 août 2019 chez Diaphana

Acteurs : Vincent Lindon, Stacy Martin, Valeria Golino, Julia Roy, Nancy Tate, Anna Cottis, Hayley Carmichael, Christian Erickson…

Scénario : Benoît Jacquot, Jérôme Beaujour, Chantal Thomas d’après l’oeuvre de Giacomo Casanova

Photographie : Christophe Beaucarne

Musique : Bruno Coulais

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Au XVIIIe siècle, Casanova, connu pour son goût du plaisir et du jeu, arrive à Londres après avoir dû s’exiler. Dans cette ville dont il ignore tout, il rencontre à plusieurs reprises une jeune courtisane, la Charpillon, qui l’attire au point d’en oublier les autres femmes. Casanova est prêt à tout pour arriver à ses fins mais La Charpillon se dérobe toujours sous les prétextes les plus divers. Elle lui lance un défi, elle veut qu’il l’aime autant qu’il la désire.

« S’attacher à une seule femme, c’est la pire des choses…Elle vous retire le goût des autres. »

Moult cinéastes se sont penchés sur la vie (ou le vit c’est selon) de Giacomo Casanova (1725-1798). Si Jean Boyer aura offert le rôle-titre à Georges Guétary dans Les Aventures de Casanova en 1946, le film définitif sur le prince des séducteurs demeure Le Casanova de Fellini réalisé trente ans après, avec Donald Sutherland. Casanova, un adolescent à Venise de Luigi Comencini (1969) reste également une grande référence et l’une des plus grandes réussites du maître italien. Oublions Le Retour de Casanova (1992) d’Édouard Niermans avec Alain Delon, ou plutôt Casanova dans le rôle d’Alain Delon qui essayait de séduire la jeune Elsa. Que pouvait apporter un cinéaste comme Benoît Jacquot à ce personnage célèbre pour ses prouesses amoureuses et ses innombrables conquêtes ? Le violoniste, écrivain, diplomate et bibliothécaire Giacomo Casanova aura rédigé ses mémoires éditées en 12 volumes, donc le réalisateur aura probablement déniché un épisode méconnu de cette vie trépidante.

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