Test Blu-ray / Les Charognards, réalisé par Don Medford

LES CHAROGNARDS (The Hunting Party) réalisé par Don Medford, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 12 février 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Oliver Reed, Gene Hackman, Candice Bergen, Simon Oakland, Mitchell Ryan, Ronald Howard, L.Q. Jones, William Watson…

Scénario : William W. Norton, Gilbert Alexander & Lou Morheim

Photographie : Cecilio Paniagua

Musique : Riz Ortolani

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Redoutés dans toute la région, Frank Calder et sa bande de hors-la-loi font irruption dans le comté de Ruger, Texas. Son but : enlever une institutrice qui lui apprendrait à lire et écrire. Il ignore encore que son otage, la belle Melissa, est l’épouse de Brandt Ruger, le maître de la région qui ne connaît qu’une réponse : la loi du plus fort. Et, à la tête d’une petite armée, il se lance sur les traces de Calder et de ses hommes, déterminés à leur faire définitivement mordre la poussière…

En 1971, l’âge d’or du western américain est bel et bien révolu. Le Nouvel Hollywood est en plein essor et surtout le genre tel que nous l’avons connu a depuis été trituré, digéré, parodié même en Italie depuis l’avènement et le triomphe d’On l’appelle Trinita Lo chiamavano Trinità… d’Enzo Barboni en 1970. Les CharognardsThe Hunting Party, réalisé par Don Medford, arrive un peu par surprise en 1971 et s’avère non seulement un western très réussi, mais aussi sérieux, frontal, marqué par la violence emblématique de l’époque et tout droit héritée – entre autres – par les œuvres de Sam Peckinpah, en particulier La Horde Sauvage The Wild Bunch (1969), qui reste à n’en point douter LA référence du genre. Une fois n’est pas coutume, le titre français, Les Charognards donc, est très bien choisi et caractérise bien les personnages du film, même si l’intrigue révélera très vite que les rapaces ne sont pas ceux qu’on attendait. The Hunting Party est évidemment plus explicite, puisque le film oppose deux camps, l’un étant pris en chasse par l’autre, autrement dit Oliver Reed et sa bande poursuivis par Gene Hackman et les siens. Au centre, l’objet de cette traque, une femme, interprétée par la superbe Candice Bergen. Et c’est parti pour une poursuite de près de deux heures, marquée par quelques explosions impressionnantes de rage et d’animalité, parcourue par une réelle réflexion sur le caractère primitif de l’être humain, de l’homme plutôt, teintée d’humour (la célèbre séquence des pêches ingurgitées) et même d’émotions complètement inattendues. Un western à ne surtout pas manquer.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Les Charognards, réalisé par Don Medford »

Test Blu-ray / Californie en flammes, réalisé par Lew Landers

CALIFORNIE EN FLAMMES (California Conquest) réalisé par Lew Landers, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 12 février 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Cornel Wilde, Teresa Wright, Alfonso Bedoya, Lisa Ferraday, Eugene Iglesias, John Dehner, Ivan Lebedeff, Tito Renaldo…

Scénario : Robert E. Kent

Photographie : Ellis W. Carter

Durée : 1h19

Date de sortie initiale : 1952

LE FILM

Les Californiens, alors sous contrôle espagnol, repoussent une tentative des Russes pour s’emparer de leur territoire.

C’est un tout petit western. On pourrait même dire qu’il s’agit aussi d’un film de cape et d’épée en fait, un petit divertissement sans aucune prétention et destiné uniquement à convier les spectateurs à quelques aventures sympathiques pour leur faire oublier les difficultés du quotidien, tout en permettant à la Columbia de se faire au passage un maximum de billets verts. Soyons clairs, Californie en flammesCalifornia Conquest (1952) ne reste pas et ne demeurera jamais dans les mémoires après la projection, mais s’avère une curiosité amusante, dans le sens où l’Histoire est triturée à souhait, malaxée, digérée et réinterprétée dans un but dramatique qui préfère miser sur l’efficacité plutôt que sur la réflexion. De ce point de vue-là, Californie en flammes se révèle être une récréation qui passe très vite et durant laquelle le spectateur n’a pas le temps de s’ennuyer.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Californie en flammes, réalisé par Lew Landers »

Test Blu-ray / La Dernière fanfare, réalisé par John Ford

LA DERNIÈRE FANFARE (The Last Hurrah) réalisé par John Ford, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 20 octobre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Spencer Tracy, Jeffrey Hunter, Dianne Foster, Pat O’Brien, Basil Rathbone, Donald Crisp, James Gleason, Edward Brophy…

Scénario : Frank S. Nugent d’après le roman The Last hurrah d’Edwin O’Connor

Photographie : Charles Lawton Jr.

Durée : 2h01

Date de sortie initiale : 1958

LE FILM

Maire d’une ville de la Nouvelle Angleterre, le roublard Frank Skeffington brigue un cinquième mandat. Il se lance dans une campagne féroce au terme de laquelle, il est donné perdant. Avec contre lui, un candidat supporté par les grands industriels de la région et un autre, plus jeune, qui utilise des moyens modernes, Skeffington ne s’avoue pourtant pas vaincu…

C’est un bijou complètement méconnu, rare et jusqu’alors difficile à trouver en DVD et Blu-ray. La Dernière fanfareThe Last Hurrah (1958) est un autre chef d’oeuvre insoupçonné dans l’immense et prolifique carrière de John Martin Feeneya, dit John Ford (1894-1973). A la fin des années 1950, le cinéaste avoisine les 65 ans et sent le vent tourner. S’il a plus de cent films à son actif (rappelons qu’il a fait ses débuts au cinéma en 1917), John Ford ne peut que constater que les spectateurs se détournent des grandes salles et préfèrent rester chez eux, devant la télévision. L’année d’Inspecteur de serviceGideon’s Day, il réalise La Dernière fanfare, qui annonce la dernière partie de l’oeuvre du metteur en scène, placée sous le signe de l’adieu aux héros, de la mélancolie et de la nostalgie. A travers le roman d’Edwin O’Connor (qui obtiendra le prix Pulitzer en 1962 pour L’Instant de véritéThe Edge of Sadness), inspiré par l’histoire de James Michael Curley, maire de Boston, John Ford se reconnaît à travers le personnage de Frank Skeffington, vieux briscard qui a oeuvré toute sa vie pour sa ville et qui se retrouve contre toute attente viré de ses fonctions après avoir brigué un ultime mandat de maire. La Dernière fanfare n’est finalement pas celle de la victoire, mais celle qui retentit après que le couperet soit tombé, comme la parade d’une mort annoncée. Dans le rôle principal, Spencer Tracy, qui n’apparaîtra plus que cinq fois au cinéma après ce film, trouve ici l’un des plus beaux et l’un des plus grands rôles de sa vie, 28 ans après Up the River (1930), sa première collaboration avec John Ford. Quand on demandait au réalisateur de s’exprimer sur La Dernière fanfare, qu’il avait lui-même produit, John Ford préférait couper court ou demandait directement à passer à la question suivante. Sans doute parce qu’il s’agissait de son film le plus personnel (pour lequel il avait rappelé certains comédiens et amis, qui effectuaient ici leur dernier tour de piste), dans lequel il s’était totalement projeté et qu’il ne trouvait rien à redire dessus puisqu’il s’était déjà livré à travers le personnage principal. Autant dire que The Last Hurrah est à (re)découvrir immédiatement.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / La Dernière fanfare, réalisé par John Ford »

Test Blu-ray / Rio Grande, réalisé par John Ford

RIO GRANDE réalisé par John Ford, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 15 septembre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : John Wayne, Maureen O’Hara, Ben Johnson, Claude Jarman Jr., Harry Carey Jr., Chill Wills, J. Carrol Naish, Victor McLaglen…

Scénario : James Kevin McGuinness d’après une nouvelle de James Warner Bellah

Photographie : Bert Glennon

Musique : Victor Young

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 1950

LE FILM

Peu après la guerre de Sécession, l’attention se tourne vers les indiens apaches. L’officier Kirby York est en charge de l’entraînement de 15 nouvelles recrues parmi lesquelles se trouve son fils qu’il n’a pas vu depuis 15 ans. Alors qu’il entraîne son fils à se battre contre les apaches, Kirby voit arriver la mère de celui-ci qu’il n’a pas vu non plus depuis des années…

Herbert J. Yates, producteur et surtout fondateur et président de Republic Pictures était très clair sur un point. Si John Ford voulait réaliser L’Homme tranquilleThe Quiet Man, film qui lui tenait à coeur et qu’il n’arrivait pas à financer, alors le cinéaste devra lui livrer un western avec John Wayne – ce qui devrait en toute logique largement remplir le tiroir-caisse – avant de se lancer dans sa « petite histoire irlandaise ridicule » à laquelle personne ne croyait. Si ce qui deviendra finalement Rio Grande demeure une œuvre de commande dans la filmographie de John Ford, le film rapportera moins que L’Homme tranquille. En comptant les figurations non créditées au générique du comédien, alors Rio Grande est la quatorzième collaboration entre le réalisateur et John Wayne. Un an après La Charge héroïque, les deux hommes n’avaient pas prévu de remettre immédiatement le couvert pour un autre western, mais puisqu’il fallait en passer par là pour mettre en route L’Homme tranquille, les deux complices sont bien obligés d’aller au casse-pipe. S’il est souvent considéré comme étant un opus mineur dans la carrière prolifique de John Ford, Rio Grande est pourtant un western splendide, profondément humain, qui privilégie les personnages au détriment des scènes d’attaques. Ce troisième volet de la trilogie dite de « la cavalerie », jusqu’ici composée du Massacre de Fort Apache (1948) et La Charge héroïque (1949), n’a rien d’un « petit » film et s’avère même un immense spectacle, magistralement mis en scène et porté par le couple splendide John Wayne et Maureen O’Hara (Qu’elle était verte ma vallée), réunis pour la première fois au cinéma et dont l’alchimie était telle que les deux comédiens se retrouveront à plusieurs reprises, dans L’Homme tranquille (1952) et L’Aigle vole au soleil (1957) de John Ford, Le Grand McLintock (1963) d’Andrew V. McLaglen (sur lequel John Ford assura la mise en scène de quelques séquences durant une courte convalescence de son confrère) et Big Jake (1971) de George Sherman et John Wayne lui-même.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Rio Grande, réalisé par John Ford »

Test Blu-ray / Passeur d’hommes, réalisé par J. Lee Thompson

PASSEUR D’HOMMES (The Passage) réalisé par J. Lee Thompson, disponible en DVD et Blu-ray le 3 novembre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Anthony Quinn, James Mason, Malcolm McDowell, Patricia Neal, Kay Lenz, Christopher Lee, Michael Lonsdale, Marcel Bozzuffi…

Scénario : Bruce Nicolaysen d’après son roman

Photographie : Michael Reed

Musique : Michael J. Lewis

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 1979

LE FILM

Le professeur Bergson, savant précieux pour les Allemands en guerre, pourchassé par Von Derko, officier SS, trouve d’abord refuge dans les greniers d’une maison close, à Toulouse. Un montagnard basque, sollicité par Perea et Renoudot, membres de la Résistance, accepte de faire passer la frontière espagnole au professeur. Lorsqu’il se rend compte qu’il est accompagné de ses deux enfants et de sa femme malade, le Basque veut refuser. Mais il est déjà trop tard pour réfléchir.

Passeur d’hommes The Passage est peut-être l’un des films les plus méconnus de J. Lee Thompson (1914-2002), réalisateur britannique de son vrai nom John Lee Thompson, passé à la postérité avec Les Canons de Navarone (1961) et Les Nerfs à vif (1962), tous deux avec Gregory Peck. Excellent technicien et ayant dirigé les plus grands acteurs, on lui doit également Tarass Boulba (avec Tony Curtis et Yul Brynner), ainsi que moult longs métrages avec Charles Bronson, avec lequel il s’associera sur près d’une dizaine de films dont le désormais culte (malgré-lui) Le Justicier braque les dealers (1987). Avec Passeur d’hommes, le cinéaste clôt une décennie marquée surtout par les deux opus, La Conquête de la planète des singes Conquest of the Planet of the Apes (1972) et La Bataille de la planète des singesBattle for the Planet of the Apes (1973). J. Lee Thompson retrouve pour la troisième et dernière fois Anthony Quinn (même si le rôle a semble-t-il été envisagé pour Charles Bronson), qu’il avait dirigé dans Les Canons de Navarone près de vingt ans auparavant et L’Empire du grec The Greek Tycoon. Immédiatement après ce dernier, les deux complices remettent le couvert avec un film de guerre, conspué par la critique, encore aujourd’hui d’ailleurs, qui s’avère pourtant un grand divertissement, porté par un casting exceptionnel et merveilleusement photographié par Michael Reed (La Gorgone, Au service secret de sa Majesté).

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Passeur d’hommes, réalisé par J. Lee Thompson »

Test Blu-ray / Les Rescapés du futur, réalisé par Richard T. Heffron

LES RESCAPÉS DU FUTUR (Futureworld) réalisé par Richard T. Heffron, disponible en DVD et Blu-ray le 3 novembre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Peter Fonda, Blythe Danner, Arthur Hill, Yul Brynner, John P. Ryan, Stuart Margolin, Allen Ludden, Robert Cornthwaite…

Scénario : Mayo Simon & George Schenck

Photographie : Gene Polito & Howard Schwartz

Musique : Fred Karlin

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1976

LE FILM

Deux ans après le massacre de ses visiteurs par les cyborgs, le parc de loisirs futuristes de Delos rouvre ses portes. Entre du ski sur Mars et une immersion dans le monde des Tsars, les attractions rivalisent de prouesses technologiques, animées par des robots toujours plus perfectionnés. Deux journalistes y découvrent cependant que même les employés sont des machines, clones parfaits des humains. Et c’est bientôt leur propre double que les reporters rencontrent, preuve qu’une main invisible prépare, dans les entrailles de Dalos, le remplacement des grands de ce monde par leur reproduction à l’identique…

Si Michael Crichton (1942-2008) l’a décliné, Les Rescapés du futur Futureworld est la suite directe de Mondwest Westworld, qui marquait les débuts derrière la caméra de l’auteur mythique de La Grande Attaque du train d’or, Soleil levant, Jurassic Park, Harcèlement, Sphère et Le 13e Guerrier. Le premier volet se distinguait par un scénario malin et un décor soigné, mais ce que les cinéphiles retenaient avant tout de ce premier coup d’essai était la participation du grand Yul Brynner dans la peau de l’androïde quasi-mutique, l’impitoyable Gunslinger, le cowboy-robot, pour lequel le comédien reprenait son costume des 7 MercenairesThe Magnificent Seven de John Sturges, qu’il arborait treize années auparavant. Les producteurs des Rescapés du futur s’en sont souvenus et n’ont pas hésité à mettre le nom de l’acteur en haut de l’affiche, ainsi que son visage légendaire, alors que celui-ci ne fait qu’un caméo muet de deux minutes, dans la scène la plus stupide du film qui plus est. Il s’agira de la dernière apparition au cinéma de Yul Brynner. Cet argument publicitaire aura longtemps attisé la colère des spectateurs. Cela est d’autant plus frustrant que l’on se retrouve face à une séquelle mou du genou, qui ne tient même pas ses promesses d’emmener ses personnages et donc le public dans un monde futuriste, en dehors de quelques scènes vite expédiées, puisque le reste de l’intrigue se déroule dans des couloirs remplis de tuyaux et de fumée. Futureworld est une suite ratée, avec une mise en scène transparente signée Richard T. Heffron (1930-2007) qui renvoie souvent à celle d’un épisode de série télévisée des années 1970, tout juste sauvée par l’interprétation de la toujours géniale et trop souvent oubliée Blythe Danner (la femme de Robert De Niro dans la trilogie Mon Beau-père…), tandis que Peter Fonda a l’air de s’endormir à ses côtés.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Les Rescapés du futur, réalisé par Richard T. Heffron »

Test Blu-ray / L’Horrible invasion, réalisé par John « Bud » Cardos

L’HORRIBLE INVASION (Kingdom of the Spiders) réalisé par John « Bud » Cardos, disponible en DVD et Blu-ray le 3 novembre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : William Shatner, Tiffany Bolling, Woody Strode, Lieux Dressler, David McLean, Natasha Ryan…

Scénario : Richard Robinson, Alan Caillou, Jeffrey M. Sneller & Stephen Lodge

Photographie : John Arthur Morrill

Musique : Dorsey Burnette

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Verde Valley, une petite communauté rurale d’Arizona où la vie s’écoule paisiblement. Ou, du moins, s’écoulait jusqu’à que des animaux ne meurent dans des circonstances étranges, victimes de doses massives de poison dont le vétérinaire Rack Hansen ne parvient pas à trouver l’origine. Quand il y réussit, avec l’aide de l’entomologiste Diane Ashley, il est trop tard. Des dizaines de milliers de mygales déferlent déjà sur la ville, rendues plus agressives encore par les produits chimiques que le maire déverse sur elles.

«  Venimeuses, silencieuses, MONSTRUEUSES  » ou «  Des crochets pour MORDRE, du venin pour TUER  » scandait l’affiche de L’Horrible invasion ou Kingdom of the Spiders pour les puristes, géniale série B réalisée par John «  Bud  » Cardos (né en 1929 et toujours de ce monde à l’heure de cette chronique) en 1977, alors son second long-métrage. Cascadeur (La Horde sauvage), acteur (Le Rescapé de la vallée de la mort), responsable des effets spéciaux, producteur, parfois décorateur, assistant-réalisateur, Cardos passe à la mise en scène en 1970 avec le western The Red, White, and Black. Mais parmi la dizaine de ses films, celui qui trouve grâce aux yeux des cinéphiles déviants (ou non) est donc L’Horrible invasion avec William Shatner, débarqué de l’Enterprise NCC-1701 depuis déjà six ans, ne sachant où aller depuis, avant de finalement remonter à bord de son vaisseau en 1979 pour le grand écran.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / L’Horrible invasion, réalisé par John « Bud » Cardos »

Test Blu-ray / À des millions de kilomètres de la Terre, réalisé par Nathan Juran

A DES MILLIONS DE KILOMÈTRES DE LA TERRE (20 Million Miles to Earth) réalisé par Nahan Juran, disponible uniquement en coffret Blu-ray ou DVD Ray Harryhausen – Coffret n° 3 : Le Monstre vient de la mer + Les Soucoupes volantes attaquent + À des millions de kilomètres de la terre le 15 octobre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : William Hopper, Joan Taylor, Frank Puglia, John Zaremba, Thomas Browne Henry, Tito Vuolo…

Scénario : Christopher Knopf & Robert Creighton Williams, d’après une histoire originale de Charlotte Knight

Photographie : Irving Lippman & Carlo Ventimiglia

Musique : Mischa Bakaleinikoff

Durée : 1h22

Date de sortie initiale : 1957

LE FILM

Une fusée américaine s’écrase au large de la Sicile. Des pécheurs parviennent à sauver deux astronautes qui se trouvaient à son bord avant que l’aéronef ne coule dans la Méditerranée. Quelques heures plus tard, un petit garçon du village découvre un tube sur une plage, tube contenant un étrange objet visqueux. En fait, le vaisseau spatial revient d’un voyage sur la planète Vénus et cette « chose » est un cocon extraterrestre !

À des millions de kilomètres de la Terre 20 Million Miles to Earth est la première collaboration entre Ray Harryhausen et le cinéaste Nathan Juran (1907-2002). L’ancien chef décorateur oscarisé pour Qu’elle était verte ma valléeHow Green Was My Valley de John Ford se spécialise tout d’abord dans le thriller (Le Mystère du château noirThe Black Castle, La Tueuse de Las Vegas, Piège double), le western (Gunsmoke, Quand la poudre parle, Qui est le traître ?, La Rivière sanglante), avant que sa carrière bifurque vers le fantastique. 1957 est une grande année pour lui puisque quelques mois seulement séparent la sortie de trois de ses films, qui deviendront des fleurons du genre : La Chose surgit des ténèbresThe Deadly Mantis, dans lequel une mante religieuse géante, qui après avoir été libérée d’un iceberg brisé, attaque New York et Washington, puis À des millions de kilomètres de la Terre20 Million Miles to Earth, avec sa créature vénusienne qui sème la panique dans les rues de Rome, puis enfin – sous le nom de Nathan Hertz – Le Cerveau de la planète Arous (The Brain from Planet Arous) et son extraterrestre nommé Gor, qui souhaite asservir la Terre. S’ils sont signés Fred Knoth dans La Chose surgit des ténèbres, qui avait travaillé sur L’Homme qui rétrécit de Jack Arnold, les effets spéciaux d’À des millions de kilomètres de la Terre sont créés par le maître en la matière, Ray Harryhausen, qui à cette occasion imagine l’une de ses créatures les plus célèbres et que ses aficionados connaissent sous le nom d’Ymir, inspiré par un géant provenant de la mythologie nordique. Entre Les Soucoupes volantes attaquent et Le Septième Voyage de Sinbad, le concepteur et créateur d’effets visuels donne vie à Ymir, un être arraché à son sol natal par une équipe d’astronautes et de militaires américains, alors qu’il n’était même pas né. L’ombre du King Kong de Merian Caldwell Cooper et Ernest Beaumont Schoedsack plane certainement sur 20 Million Miles to Earth, mais le récit parvient à s’en démarquer et à trouver une identité propre, imputable à l’efficacité de la mise en scène de Nathan Juran et au génie de Ray Harryhausen qui met au monde l’un de ses monstres les plus empathiques. C’est ce qu’on appelle un chef d’oeuvre de la série B.

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / À des millions de kilomètres de la Terre, réalisé par Nathan Juran »

Test Blu-ray / Les Soucoupes volantes attaquent, réalisé par Fred F. Sears

LES SOUCOUPES VOLANTES ATTAQUENT (Earth vs. the Flying Saucers) réalisé par Fred F. Sears, disponible uniquement en coffret Blu-ray ou DVD Ray Harryhausen – Coffret n° 3 : Le Monstre vient de la mer + Les Soucoupes volantes attaquent + À des millions de kilomètres de la terre le 15 octobre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Hugh Marlowe, Joan Taylor, Donald Curtis, Morris Ankrum, John Zaremba, Thomas Browne Henry, Grandon Rhodes, Larry J. Blake…

Scénario : Curt Siodmak, Bernard Gordon & George Worthing Yates

Photographie : Fred Jackman Jr.

Musique : Mischa Bakaleinikoff

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 1956

LE FILM

Surgis des profondeurs de l’espace, les vaisseaux spatiaux d’une civilisation technologiquement avancée apparaissent dans le ciel. Bien que d’abord pacifiques, les visiteurs se transforment vite en envahisseurs, causant des destructions massives sur toute la surface du globe…

Même s’il a avoué par la suite qu’il s’agissait probablement de l’opus de sa filmographie dont il était le moins fier, Ray Harryhausen franchit une nouvelle étape dans sa carrière avec Les Soucoupes volantes attaquentEarth vs. the Flying Saucers, qui sort tout juste un an après Le Monstre vient de la merIt Came from Beneath the Sea. Dans ce film, l’animateur ne crée pas de monstres ou de créatures, mais des objets volants non identifiés, qui sont devenus une référence en la matière, à l’instar de ceux de La Guerre des mondes de Byron Haskin, sorti trois ans auparavant et que Ray Harryhausen souhaité adapter, avant de se faire coiffer au poteau. Le film et ses effets révolutionnaires seront notamment déterminants dans la passion pour le cinéma du jeune Tim Burton, qui lui rendra un hommage fabuleux avec son chef d’oeuvre Mars Attacks !, en s’inspirant du design des soucoupes volantes et en reprenant même certaines scènes de destruction quasiment à l’identique. 65 ans après sa sortie, Les Soucoupes volantes attaquent demeure un vrai blockbuster et pose les bases qui seront ensuite consignées dans un cahier des charges respecté par les plus grands divertissements des années 1990 du style Independence Day de Roland Emmerich. En d’autres termes, tout cinéphile qui se respecte doit avoir vu Earth vs. the Flying Saucers !

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Les Soucoupes volantes attaquent, réalisé par Fred F. Sears »

Test Blu-ray / Le Monstre vient de la mer, réalisé par Robert Gordon

LE MONSTRE VIENT DE L’ESPACE (It Came from Beneath the Sea) réalisé par Robert Gordon, disponible uniquement dans le coffret Blu-ray Ray Harryhausen – Coffret n° 3 : Le Monstre vient de la mer + Les Soucoupes volantes attaquent + À des millions de kilomètres de la terre le 15 octobre 2020 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Kenneth Tobey, Faith Domergue, Donald Curtis, Ian Keith, Dean Maddox Jr., Chuck Griffiths, Harry Lauter, Richard W. Peterson…

Scénario : George Worthing Yates & Harold Jacob Smith

Photographie : Henry Freulich

Musique : Mischa Bakaleinikoff

Durée : 1h19

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

Découverte dans les grands fonds par un sous-marin chargé de torpilles nucléaires, une pieuvre géante sort de son territoire de chasse pour faire route vers San Francisco. Si l’armée tente de l’arrêter, la créature atteint bientôt la ville…

En 1955, le créateur des effets spéciaux Ray Harryhausen rencontre le producteur Charles H. Schneer. L’entente est immédiate entre les deux hommes, qui décident de s’associer. Leur collaboration durera un quart de siècle. Avec Sam Katzman, célèbre et prolifique producteur spécialisé dans les films à très petit budget, ils se lancent dans leur premier projet, qui deviendra Le Monstre vient de la merIt Came from Beneath the Sea, inspiré par le succès du Monstre des temps perdusThe Beast from 20,000 Fathoms d’Eugène Lourié, sorti deux ans auparavant et pour lequel Ray Harryhausen s’était chargé de l’animation image par image de la Bête. Pour leur coup d’essai, l’artiste participe au scénario, même s’il n’est pas crédité, et créé bien évidemment la pieuvre gigantesque qui effraie les marins, avant de faire une entrée très remarquée au pied du Golden Gate de San Francisco. Si effectivement la thématique du film, projeté en double programme avec Le Tueur au cerveau atomiqueCreature with the Atom Brain d’Edward L. Cahn, se rapproche de celle du Monstre des temps perdus, Le Monstre vient de la mer pâtit aujourd’hui d’un cruel manque de rythme, d’une mise en scène plate et figée de l’inconnu Robert Gordon (1913-1990), d’une photo et d’une musique passe-partout, ainsi que d’une direction d’acteurs aux abonnés absents. Seules les diverses apparitions de la créature valent le déplacement, mais celles-ci s’avèrent bien trop sporadiques, surtout durant la première heure. Le dernier acte est plus animé et permet d’apprécier la beauté de l’animation, mais il est déjà trop tard et en dépit de sa courte durée (à peine 80 minutes), on s’ennuie beaucoup…

Continuer la lecture de « Test Blu-ray / Le Monstre vient de la mer, réalisé par Robert Gordon »