Test Blu-ray / Smith le taciturne, réalisé par Leslie Fenton

SMITH LE TACITURNE (Whispering Smith) réalisé par Leslie Fenton, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 22 mars 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Alan Ladd, Robert Preston, Brenda Marshall, Donald Crisp, William Demarest, Fay Holden, Murvyn Vye, Frank Faylen…

Scénario : Frank Butler & Karl Kamb, d’après le roman de Frank H. Spearman

Photographie : Ray Rennahan

Musique : Adolph Deutsch

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1948

LE FILM

Luke Smith, employé par une compagnie de chemins de fer est à la poursuite des frères Barton. Blessé au cours d’une attaque de train, Murray Sinclair, un vieil ami, le ramène chez lui pour le soigner. Smith découvre que Murray a pour relation un certain Rebstock, criminel qui cache le dernier des frères Barton. Smith essaye de faire revenir Murray dans le droit chemin, mais en vain.

Nous sommes en 1948, Alan Ladd vient d’avoir 35 ans et le comédien, alors star de la Paramount, tourne son premier western (ainsi que son premier film en couleur) comme tête d’affiche, Smith le taciturne Whispering Smith. S’il avait déjà tâté du genre en 1940 dans The Light of Western Stars de Lesley Selander, l’acteur de Tueur à gages This Gun for Hire de Frank Tuttle, La Clé de verre The Glass Key de Stuart Heisler et du Dahlia bleu The Blue Dahlia de George Marshall, délaisse le film noir pour le Far West. Il deviendra très vite l’un des visages incontournable du western et Smith le taciturne est une belle entrée en matière. Dans le rôle principal, Alan Ladd fait preuve d’un évident charisme et campe un personnage célèbre outre-Atlantique, qui a réellement existé et dont la vie a inspiré un roman de Frank H. Spearman au début des années 1900, qui narrait les aventures du detective de l’Union Pacific Railroad, James « Whispering » Smith. Le cinéma muet s’était déjà emparé de ses exploits, ainsi que le cinéma parlant bien sûr et ce à deux reprises avant le film qui nous intéresse aujourd’hui. Smith le taciturne est le plus connu d’entre tous. Cet opus mis en scène par Leslie Fenton (La Chevauchée de l’honneur), également vu devant la caméra de Raoul Walsh, Frank Borzage, Howard Hawks, John Ford, Josef von Sternberg, William A. Wellman, Michael Curtiz, fait preuve de rigueur dans la forme et parvient à maintenir l’intérêt des spectateurs, en dépit d’un scénario on ne peut plus classique.

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Test Blu-ray / Monella – Lola la frivole, réalisé par Tinto Brass

MONELLA – LOLA LA FRIVOLE (Monella) réalisé par Tinto Brass, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 16 janvier 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Anna Ammirati, Patrick Mower, Max Parodi, Susanna Martinková, Antonio Salines, Francesca Nunzi, Vittorio Attene, Laura Trotter…

Scénario : Tinto Brass, Barbara Alberti & Anna Cipriani

Photographie : Massimo Di Venanzo

Musique : Pino Donaggio

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 1998

LE FILM

Dans les années 1950, dans la campagne du Nord italien, Lola est sur le point de se marier avec Masetto. Lola, toujours vierge, a hâte de faire l’amour, entre autres pour être sûre que Masetto est l’homme qu’il lui faut mais ce dernier préfère qu’elle reste vierge jusqu’au mariage. Lola a bien l’intention de le faire changer d’avis et met tout en oeuvre pour cela.

On ne sait pas si la publicité pour l’huile d’olive Puget aura inspiré quelques plans iconiques de Monella – Lola frivole, mais toujours est-il que Tinto Brass (né en 1933) multiplie dans cet opus les gros plans sur les fesses magnifiques de sa comédienne, dévoilées par un coup de vent qui soulève la jupe de la délicieuse donzelle. Bon, ça c’était pour le prologue. Monella – la frivole est évidemment un nouveau portrait de femme moderne dressé par le maître italien et expert dans ce domaine, son héroïne rejoignant ainsi Teresa (dans La Clé), Miranda et Paprika. Nous sommes à la fin des années 1990 et le cinéaste continue envers et contre tous de s’adonner à l’érotisme et à sa représentation graphique à l’écran. Pour cela, il peut encore une fois compter sur le plein investissement de la superbe Anna Ammirati, âgée seulement de 18 ans au moment du tournage, qui n’était apparue que dans quelques épisodes d’une obscure série télévisée et qui fait ici ses premiers pas au cinéma. Et pour une introduction on peut dire que l’actrice est servie par Tinto Brass, qui ouvre d’ailleurs le film (et le clôt) dans la peau d’un chef d’orchestre et qui donne le la de cette symphonie du désir. Celui-ci va alors filmer son actrice sous tous les angles (s’il avait pu immiscer sa caméra plus profondément, on imagine qu’il ne se serait pas gêné), la met constamment en valeur (le bougre sait y faire pour exciter le spectateur), recréer une époque qu’il a lui-même connue et durant laquelle il a brûlé sa propre jeunesse, pour au final livrer la radiographie de son pays après la Seconde Guerre mondiale, doublée de celle d’une jeune femme à l’aube de son existence, de son éveil sexuel (la masturbation sur fond de Be Bop a Lula…) et de son émancipation. Une réussite.

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Test Blu-ray / Orgueil et Passion, réalisé par Stanley Kramer

ORGUEIL ET PASSION (The Pride and the Passion) réalisé par Stanley Kramer, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 7 décembre 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Cary Grant, Frank Sinatra, Sophia Loren, Theodore Bikel, John Wengraf, Jay Novello, José Nieto, Carlos Larrañaga…

Scénario : Edna Anhalt & Edward Anhalt, d’après le roman The Gun, de C.S. Forester

Photographie : Franz Planer

Musique : George Antheil

Durée : 2h12

Date de sortie initiale : 1957

LE FILM

Après avoir saisi un canon à longue portée, Miguel, guerrier espagnol, prévoit d’attaquer l’armée de Napoléon en abattant les murs de la ville d’Avila occupée par l’armée française. Mais pour y parvenir, il doit compter sur l’aide du Capitaine Trumbell, un officier britannique. Mais, s’ils sont alliés sur le champ de bataille, Trumbell et Miguel sont ennemis dans la guerre qu’ils se livrent pour gagner le coeur de la sulfureuse Juana…

Producteur indépendant acclamé (Le Champion, C’étaient des hommes, le Cyrano de Bergerac de Michael Gordon, L’Homme à l’affût, L’Équipée sauvage), Stanley Kramer (1913-2001) décide de passer lui-même derrière la caméra en 1955 avec Pour que vivent les hommes Not as a Stranger. Aussi ambitieux que lorsqu’il officiait avec d’autres réalisateurs, il jette son dévolu sur le roman de Cecil Scott Forester (auteur de L’Odyssée de l’African Queen et de Capitaine sans peur), Le Canon The Gun, publié en 1933, dans le but d’en faire un grand spectacle hollywoodien, mais aussi un pamphlet contre la guerre. Malheureusement, le scénario coécrit par Edna (Panique dans la rue, Sierra) et Edward Anhalt (L’Étrangleur de Boston, 7 secondes en enfer, Boeing Boeing), couple alors en instance de divorce, n’est pas à la hauteur des aspirations du cinéaste, qui devra commencer les prises de vue sans véritable script. Résultat des courses, Orgueil et Passion apparaît comme une succession ininterrompue de scènes de batailles, de rebondissements « hénaurmes » et de vagabondages des personnages, qui ne savent pas quoi faire, en dehors du transport de leur canon encombrant (on ne parle pas de Sophia Loren ici) et d’affronter les français qu’ils rencontrent sur le chemin. Même si The Pride and the Passion n’a rien à voir avec les intentions originales de Stanley Kramer, le divertissement est on ne peut plus généreux, de qualité et superbe à regarder.

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Test Blu-ray / Malicia 2000, réalisé par Salvatore Samperi

MALICIA 2000 (Malizia 2mila) réalisé par Salvatore Samperi, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 5 décembre 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Laura Antonelli, Turi Ferro, Roberto Alpi, Luca Ceccarelli, Barbara Scoppa, Miko Magistro…

Scénario : Ottavio Jemma & Salvatore Samperi

Photographie : Paolo Carnera

Musique : Fred Bongusto

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1991

LE FILM

Le riche Ignazio La Brocca coule des jours heureux avec Angela, son ancienne bonne, dans une splendide villa sicilienne. Le jour où un jeune architecte s’y installe avec son fils Jimmy âgé de quinze ans, l’harmonie du couple se fissure. L’adolescent tombe immédiatement sous le charme de la belle maîtresse des lieux et, pour la séduire, redouble d’imagination. S’il réussit à sortir son mari de sa maison en pleine nuit pour arriver à ses fins, il ne s’attendait pas à que ce soit son père qui profite des faveurs d’Angela. Aussi rusé qu’amoureux, Jimmy n’a pas dit son dernier mot…

Ah oui mais là non quoi…Même en étant indulgent, il est impossible de défendre Malicia 2000, ou Malizia 2mila de l’autre côté des Alpes, ultime apparition à l’écran de Laura Antonelli. Alors que la cinquantaine approche, la carrière de la comédienne bat de l’aile. À cela s’ajoute son arrestation en avril 1991, après que la police ait retrouvé 36 grammes de cocaïne à son domicile suite à une perquisition. Assignée à résidence, Laura Antonelli fait la première page des journaux, les images de l’affaire judiciaire sont diffusées en boucle à la télévision et demeurent dans toutes les mémoires. La même année, elle accepte pourtant un projet inespéré, Malicia 2000, autrement dit la suite de son plus grand succès, réalisé près de vingt ans auparavant. Si toute l’équipe ou presque est réunie, devant comme derrière la caméra, rien, plus rien, absolument rien ne fonctionne dans cet immense navet honteux. Le charisme éteint, les yeux soulignés de cernes qu’elle peine à dissimuler, le corps fatigué, Laura Antonelli n’est plus que l’ombre d’elle-même dans cette séquelle inappropriée, qui ne lui offre rien à jouer et dans laquelle elle déambule comme un spectre qui ne demanderait qu’à se cacher ou à disparaître définitivement. Suite à ce gigantesque échec au box-office et aux critiques unanimement négatives (pléonasme) qui accompagneront le film à sa sortie, l’actrice fera ses adieux au cinéma, avant de connaître d’autres drames. Après avoir accepté des injections de collagène en vue du tournage de Malicia 2000, elle se retrouve avec le visage défiguré par la chirurgie esthétique, ce qui entraînera treize années de procès contre le chirurgien, Salvatore Samperi et le producteur Silvio Clementelli. Elle passera sa vie recluse dans un petit appartement de Ladispoli, dans l’ombre, dans la foi, avant de disparaître en 2015 à l’âge de 73 ans. Mais Laura Antonelli est éternelle, son talent et son incommensurable beauté ont été imprimés à vie sur la pellicule de Mario Bava, Jean-Paul Rappeneau, Philippe Labro, Pasquale festa Campanile, Lucio Fulci, Claude Chabrol, Dino Risi, Luigi Comencini, Luchino Visconti, Mauro Bolognini, Ettore Scola et bien d’autres, dont Salvatore Samperi, qui, en dépit de cette conclusion pathétique, tant sur le plateau que dans le privé, fera d’elle une déesse du septième art.

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Test Blu-ray / Péché véniel, réalisé par Salvatore Samperi

PÉCHÉ VÉNIEL (Peccato veniale) réalisé par Salvatore Samperi, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 5 décembre 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Laura Antonelli, Alessandro Momo, Orazio Orlando, Lilla Brignone, Tino Carraro, Monica Guerritore, Lino Toffolo, Stefano Amato, Lino Banfi…

Scénario : Ottavio Jemma & Alessandro Parenzo

Photographie : Tonino Delli Colli

Musique : Fred Bongusto

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1974

LE FILM

Dans la station balnéaire de Versilia où il passe ses vacances, le jeune Sandro passe le plus clair de son temps à feuilleter des revues érotiques et à observer les filles sur la plage. Son frère ainé contraint de s’absenter, il porte toute son attention sur Laura, sa belle-sœur, une femme terriblement attirante dont il est chargé de prendre soin. Et, effectivement, Sandro se montre tout particulièrement attentionné à l’égard de la belle Laura…

Aujourd’hui encore, Malicia (ou Malizia pour les puristes) de Salvatore Samperi, figure dans le top 20 des plus grands succès de l’histoire du cinéma en Italie, avec plus de 11,7 millions de spectateurs, ce qui lui avait valu la même année la troisième marche sur le podium, juste derrière les 21,7 millions d’entrées du Parrain et les 15,6 millions du Dernier Tango à Paris. Ce triomphe international allait faire de son actrice, Laura Antonelli, l’un des sex-symbols les plus célèbres des années 1970. La comédienne, peu avare de ses charmes (et quels charmes!) depuis le bandant (mais pas queue) Ma femme est un violon Il merlo maschio de Pasquale Festa Campanile, enfonce le clou avec le tordant (et turgescent) Sexe fou Sessomatto de Dino Risi. Mais Salvatore Samperi (1944-2009) a de la suite dans les idées, ou presque, autrement dit réunir les deux têtes d’affiche de Malicia, Laura Antonelli et Alessandro Momo, les mêmes auteurs, Ottavio Jemma (La Fille de Trieste, La Proie de l’autostop, Sacco et Vanzetti, L’Amour à cheval) et Alessandro Parenzo (Les Chiens enragés, Qui l’a vue mourir?), y compris le même compositeur, Fred Bongusto (Les Ordres sont les ordres, Venez donc prendre le café chez nous, Exécutions, L’Homme à la Ferrari). Toujours sous la houlette du producteur Silvio Clementelli (Les Adolescentes, Il Bidone), le réalisateur surfe bien sûr sur son hit précédent, prolonge les thèmes qu’il abordait précédemment. Intensément sensuel, Péché véniel est avant tout le récit d’apprentissage, sentimental et sexuel d’un adolescent de seize ans, qui n’est en aucun cas un copier-coller de Malicia, mais à (re)voir plutôt comme une version alternative, par ailleurs nullement redondante. Les deux longs-métrages se complètement parfaitement et Péché véniel repose aussi bien sur l’extraordinaire beauté de son actrice principale, mais aussi et surtout sur son jeu beaucoup plus fin, intelligent et pertinent qu’on avait bien trop souvent tendance à sous-estimer. Une très grande réussite.

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Test Blu-ray / Les Envahisseurs de la planète rouge, réalisé par William Cameron Menzies

LES ENVAHISSEURS DE LA PLANÈTE ROUGE (Invaders from Mars) réalisé par William Cameron Menzies, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 21 novembre 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Helena Carter, Arthur Franz, Jimmy Hunt, Leif Erickson, Hillary Brooke, Morris Ankrum, Max Wagner, William Phipps, Milburn Stone, Janine Perreau…

Scénario : Richard Blake

Photographie : John F. Seitz

Musique : Raoul Kraushaar

Durée : 1h19

Date de sortie initiale : 1953

LE FILM

Une nuit, alors qu’il est à la fenêtre de sa chambre, le jeune David McLean, passionné d’astronomie, aperçoit un engin spatial qui se pose près de sa maison. Il prévient son père George McLean, un scientifique, qui part investiguer les lieux. Revenu du site suspect, celui-ci n’est désormais plus tout à fait le même. David soupçonne une emprise extraterrestre. Et, très vite, celle-ci s’étend, transformant les habitants de la localité en marionnettes humaines.

Vous ne le savez peut-être pas, mais on doit au réalisateur William Cameron Menzies (1896-1957) l’un des films de science-fiction les plus importants de l’histoire du cinéma, La Vie future Things To Come (1936), adaptation du roman d’H.G. Wells, produit par Alexander Korda et supervisé par l’écrivain lui-même. Également décorateur et scénariste, William Cameron Menzies signait une fresque méconnue, troublante, ahurissante, prophétique et souvent prodigieuse, une réflexion politique sur la société sous la forme d’un pamphlet virulent ainsi que sur l’avenir de l’homme, étroitement lié au progrès technologique, rendant compte de l’anxiété ambiante à l’idée de voir le monde basculer à nouveau dans un conflit mondial. Formidable cinéaste à réhabiliter d’urgence, connu aussi pour son western Le Rocher du diableDrums in the Deep South (1951), qui se déroulait essentiellement au pied de la Devils Tower, monolithe naturel situé dans le Nord-Est du Wyoming aux Etats-Unis, rendu célèbre par Rencontres du troisième type de Steven Spielberg, William Cameron Menzies avait plusieurs cordes à son arc et était l’un des artistes les plus respectés à Hollywood. En 1953, il se voit confier les rênes d’un gros film de science-fiction, supposé concurrencer La Guerre des mondes de Byron Haskin, qui marquera alors toute une génération de metteurs en scène en devenir (John Landis, Joe Dante, Steven Spielberg, George Lucas, Don Coscarelli), Les Envahisseurs de la planète rouge Invaders from Mars, qui sera son avant-dernier long-métrage comme réalisateur. Avec ses effets spéciaux soignés qui n’ont rien perdu de leur magie (le film devait même être exploité en 3D, procédé abandonné par manque de moyens), mais aussi ses décors conçus à hauteur d’enfant, cet opus de SF vintage a tout de même pris du plomb dans l’aile et en dépit d’une première partie très réussie, le film finit par s’enliser dès l’arrivée de l’armée qui prend le relais aux côtés de notre jeune héros. Sympathique, amusant, mais nullement indispensable.

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Test Blu-ray / Horror Hotel, réalisé par John Llewellyn Moxey

HORROR HOTEL (The City of the Dead) réalisé par John Llewellyn Moxey, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 21 novembre 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Dennis Lotis, Christopher Lee, Patricia Jessel, Tom Naylor, Betta St. John, Venetia Stevenson, Valentine Dyall, Ann Beach…

Scénario : George Baxt, d’après une hsitoire originale de Milton Subotsky

Photographie : Desmond Dickinson

Musique : Douglas Gamley

Durée : 1h18

Date de sortie initiale : 1960

LE FILM

Chargée pour la fin de ses études d’une thèse sur la sorcellerie, l’étudiante Nan Barlow suit les conseils du professeur Alan Driscoll qui la dirige vers Whitewood, une localité où de nombreux bûchers se sont dressés au 17ème siècle. Bien que son frère et son petit ami la désapprouvent, elle s’y rend seule et découvre que les croyances païennes persistent dans la région, portées par la certitude de certains, que la sorcière Elizabeth Selwyn pourrait surgir du royaume des morts… Et malheur à qui s’y intéresse de trop près !

Solide technicien, John Llewellyn Moxey (1925-2019) sera repéré par l’industrie américaine, qui lui confiera essentiellement les manettes de multiples téléfilms et séries de renom comme Hawaï, police d’état, Mission impossible, Mannix, Magnum et Arabesque. L’une de ses rares incursions au cinéma s’intitule Le Cirque de la peurCircus of fear – Psycho-Circus (1966), petit opus fort sympathique qui oscille entre le film de casse et le cinéma d’horreur, le tout prenant la forme d’un whodunit à la Cluedo, dont la particularité est de voir son récit se dérouler sous le chapiteau d’un cirque. Mais avant cela, le premier long-métrage du réalisateur, The City of the Dead, également connu sous le titre Horror Hotel, ou bien encore La Cité des morts, démontrait déjà le talent de John Llewellyn Moxey. Dans un merveilleux N&B stylisé et gothique concocté par le chef opérateur Desmond Dickinson (L’Enfer des tropiques Fire Down Below de Robert Parrish, Hamlet de Laurence Olivier, L’Homme de Berlin The Man Between de Carol Reed), qui aurait inspiré Christophe Gans pour son adaptation de Silent Hill, le metteur en scène livre un formidable film d’épouvante, remarquablement écrit par George Baxt, futur auteur de classiques du genre comme Le Cirque des vampires Vampire Circus de Robert Young et Le Spectre du chat The Shadow of the Cat de John Gilling (deux produits de la Hammer Films), ainsi que La Tour du diable Tower of Devil de Jim O’Connolly. Avec l’immense Christopher Lee en tête d’affiche, qui retrouvera le metteur en scène six ans plus tard pour Le Cirque de la peur, Horror Hotel conserve non seulement un savoureux parfum vintage, mais s’avère toujours aussi original et furieusement moderne.

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Test Blu-ray / L’Homme à la peau de serpent, réalisé par Sidney Lumet

L’HOMME À LA PEAU DE SERPENT (The Fugitive Kind) réalisé par Sidney Lumet, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 19 septembre 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Marlon Brando, Anna Magnani, Joanne Woodward, Maureen Stapleton, Victor Jory, R.G. Armstrong, Virgilia Chew, Ben Yaffee…

Scénario : Tennessee Williams & Meade Roberts, d’après la pièce de théâtre de Tennessee Williams

Photographie : Boris Kaufman

Musique : Kenyon Hopkins

Durée : 1h54

Date de sortie initiale : 1960

LE FILM

Val Xavier, guitariste et vagabond, arrive de La Nouvelle-Orléans (où il a eu des ennuis avec la justice) dans une petite ville du Mississippi, avec la ferme volonté de devenir honnête et travailleur. Il est embauché par « Lady Torrance », patronne d’un bazar, aigrie par son mariage malheureux avec Jabe Torrance, actuellement malade et alité. Bientôt, elle tombe sous le charme du musicien qui ne laisse pas non plus indifférentes Vee Talbot, l’épouse du shérif, et une jeune femme alcoolique et nymphomane, Carol Cutrere.

C’est comme qui dirait le dernier grand film de la première partie de la carrière cinématographique de Marlon Brando. L’Homme à la peau de serpent The Fugitive Kind, est l’adaptation de la pièce La Descente d’OrphéeOrpheus Descending, créée par Tennessee Williams en 1957, elle-même une relecture de Bataille d’angesBattle of Angels, autre pièce de Tennessee Williams écrite en 1940, métaphore du mythe d’Orphée. Au début des années 1960, l’écrivain et dramaturge a le vent en poupe, puisque le septième art ne cesse de s’emparer de ses œuvres pour les transposer sur grand écran, donnant naissance à de multiples succès tels qu’Un tramway nommé Désir d’Elia Kazan, La Rose tatouée de Daniel Mann, La Chatte sur un toit brûlant de Richard Brooks et Soudain l’été dernier de Joseph Mankiewicz. Avant La Nuit de l’iguane de John Huston et Propriété interdite de Sydney Pollack, c’est Sidney Lumet qui s’y colle pour Orpheus Descending, pièce qui n’a jamais connu de réel engouement, qui avait été refusée par Marlon Brando et qui se voit même rebaptisée pour son passage au cinéma, à savoir The Fugitive Kind. Tout juste auréolé par le triomphe de Douze Hommes en colère12 Angry Men, Sidney Lumet aura ensuite très vite enchaîné avec l’excellent Les Feux du théâtre Stage Struck et le sympathique Une espèce de garceThat Kind of Woman. Il se retrouve donc à diriger deux monstres, Marlon Brando d’un côté et Anna Magnani de l’autre, l’actrice ayant été récompensée par l’Oscar de la meilleure actrice pour La Rose tatouée, couple que voulait d’ailleurs à l’origine former Tennessee Williams sur scène. Après quelques ajustements demandés par l’acteur alors numéro un et le mieux payé du monde (un million de dollars de cachet, soit la moitié du budget total), The Fugitive Kind peut enfin voir le jour. Il est difficile voire impossible de visionner L’Homme à la peau de serpent sans penser à Un tramway nommé Désir, tant le personnage de Marlon Brando rappelle celui de Stanley Kowalski. Si Anna Magnani et Joanne Woodward sont aussi formidables, leur partenaire vampirise tout autour de lui et l’on ne voit que Brando, magnétique, fascinant dès la fabuleuse séquence d’ouverture. Sans doute moins célèbre que Viva Zapata !, Sur les quais ou L’Équipée sauvage, The Fugitive Kind est pourtant l’un des longs-métrages les plus symboliques et représentatifs de la filmographie du Dieu vivant qu’était Brando.

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Test Blu-ray / Miranda, réalisé par Tinto Brass

MIRANDA réalisé par Tinto Brass, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 22 août 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Serena Grandi, Andrea Occhipinti, Franco Interlenghi, Andy J. Forest, Franco Branciaroli, Malisa Longo, Laura Sassi, Isabelle Illiers…

Scénario : Tinto Brass, d’après la pièce de théâtre de Carlo Goldoni

Photographie : Silvano Ippoliti

Musique : Riz Ortolani

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 1985

LE FILM

Italie, début des années 1950. La superbe Miranda tient une auberge. Libertine, elle tente d’oublier son mari, supposé mort à la guerre, dans les bras des hommes de passage dans son établissement : un chauffeur, un Américain, un élu local, un ancien fasciste… Lequel d’entre eux la satisfera à la fois en tant qu’amant et comme mari ? L’heure du choix a sonné et son employé, Toni, espère bien qu’il sera l’heureux élu.

Deux ans après La Clé, Tinto Brass, conforté par son précédent succès, continue sur sa lancée et plonge toujours plus profondément dans l’érotisme avec Miranda. En s’inspirant de la pièce La Locandiera (La Belle aubergiste) de Carlo Goldoni, dont la protagoniste s’appelle Mirandoline, le réalisateur de Caligula dresse un nouveau portrait d’une autre femme libre, qui assume son existence et la dirige comme elle le souhaite, surtout sa sexualité. Après avoir renoncé à engager Stefania Sandrelli, devenue trop chère à la suite du triomphe de La Clé, Tinto Brass jette son dévolu sur Serena Grandi, qui jusqu’à présent n’avait rien fait de vraiment mémorable, en dehors d’AnthropophagousAntropophagus (1980) de Joe d’Amato et quelques apparitions en tant que « silhouette » en tant qu’infirmière, caissière, policière et (c’était alors un passage obligé) prostituée. Le cinéaste remarque ses courbes affolantes (105-60-100) et décide de lui confier le premier rôle de Miranda. Disons-le carrément, les amateurs de poils, de postérieurs proéminents et de poitrines généreuses seront aux anges, Tinto Brass ne reculant devant rien pour mettre en valeur ces trois éléments cinégéniques (et ce dès le tout premier plan), quitte à choquer certains, même si rétrospectivement, la sincérité de la démarche prend le pas sur la vulgarité. Miranda, que son auteur a toujours trouvé supérieur à La Clé, n’est certes pas aussi riche sur le plan thématique, mais n’en reste pas moins une réussite et surtout moderne dans son message féministe.

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Test Blu-ray / La Clé, réalisé par Tinto Brass

LA CLÉ (La Chiave) réalisé par Tinto Brass, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 22 août 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Stefania Sandrelli, Frank Finlay, Franco Branciaroli, Barbara Cupisti, Armando Marra, Maria Grazia Bon, Gino Cavalieri, Piero Bortoluzzi…

Scénario : Tinto Brass, d’après le roman de Jun’ichirō Tanizaki

Photographie : Silvano Ippoliti

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1983

LE FILM

Venise, début 1940, alors que l’Italie se prépare à entrer en guerre auprès du Troisième Reich, Nino Rolfe, un aristocrate libertin d’âge mur, ne parvient plus à satisfaire sexuellement Teresa, cette épouse qu’il aime aussi passionnément qu’au premier jour. Tandis que son mari note ses fantasmes dans un journal intime, Teresa dissimule de moins en moins bien son attirance grandissante pour Laszlo, le fiancé de sa fille Lisa. Bravant interdits et tabous, la belle quadragénaire entame une relation avec son futur gendre…

Pour l’ensemble de la critique, il y a eu un avant et un après La CléLa Chiave dans la carrière de Giovanni Brass dit «Tinto » (né en 1933), même si celui-ci l’a toujours réfuté, dans le sens où son quatorzième long-métrage aborde des thèmes qui parcouraient déjà quelques-uns de ses films précédents. Ce que la postérité a surtout retenu de La Clé, c’est avant tout Stefania Sandrelli, volcanique, sans doute la comédienne la plus sexy de l’âge d’or du cinéma italien après Laura Antonelli. Au-delà de son incandescente prestation, l’actrice alors âgé de 37 ans et qui possédait déjà un C.V. qui en ferait jalouser plus d’un/e (Pietro Germi, Jean-Pierre Melville, Lucio Fulci, Bernardo Bertolucci, Mario Monicelli, Sergio Sollima, Luigi Comencini, Ettore Scola, Mauro Bolognini, Sergio Corbucci et bien d’autres), se livre pour la première fois nue en intégralité à la caméra et donc aux spectateurs, mis en situation de voyeur. Car La Clé n’est pas seulement voire pas du tout une œuvre où l’on se rince l’oeil uniquement, mais où l’intellect de l’audience est aussi mise à contribution, à travers une réflexion sur le couple et la sexualité, où l’homme tente de percer le mystère de la femme par n’importe quel moyen, comme si sa vie (ou son vit, c’est selon) en dépendait. Il y a du Visconti chez Tinto Brass, l’ancien assistant de Roberto Rossellini (Inde, terre mère, Le Général de la Rovere), qui adapte le roman La Clef (La Confession impudique) de Jun’ichirō Tanizaki, par ailleurs déjà adapté en 1959 par Kon Ichikawa, à Venise, dont l’atmosphère humide et éthérée convient parfaitement au réalisateur. Furieusement érotique, marqué par des scènes extrêmement crues (une érection par ci, un gros plan sur un sexe féminin par là) et le magnétisme de Stefania Sandrelli, La Clé a marqué l’esprit des cinéphiles du monde entier et continue quarante ans après sa sortie de faire de nouveaux adeptes, tout en s’imprimant de façon indélébile sur les yeux des heureux individus qui le découvriront pour la première fois.

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