Test Blu-ray / Le Plus grand cirque du monde, réalisé par Henry Hathaway

LE PLUS GRAND CIRQUE DU MONDE (Circus World) réalisé Henry Hathaway, disponible en Édition Blu-ray + DVD + DVD bonus + livre – Boîtier Mediabook le 24 mai 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : John Wayne, Claudia Cardinale, Rita Hayworth, Lloyd Nolan, Richard Conte, John Smith, Katharyna, Katherine Kath, Wanda Rotha, Maggie Rennie, Miles Malleson, José María Caffarel, Kay Walsh, Francois Calepides, Robert Cunningham, Hans Dantes…

Scénario : Ben Hecht, Julian Zimet & James Edward Grant, d’après une histoire originale de Bernard Gordon & Nicholas Ray

Photographie : Jack Hildyard

Musique : Dimitri Tiomkin

Durée : 2h17

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

Matt Masters est le propriétaire d’un grand cirque américain, célèbre pour ses numéros spectaculaires. Il décide de partir en tournée en Europe, où il espère retrouver Lili Alfredo, une trapéziste dont il a été amoureux. À son arrivée à Barcelone, le cirque est victime d’un grave incendie, qui détruit la plupart des équipements.

C’est la fin d’une ère, ou plutôt celle d’un empire, celui du producteur Samuel Bronston (1908-1994), qui venait d’enchaîner coup sur coup (on peut même écrire coût sur coût) Le Roi des roisKing of Kings (1961), Le CidEl Cid (1961), Les 55 jours de Pékin55 Days at Peking (1963) et La Chute de l’empire romain (1964), soit trois superproductions parmi les plus chères de la décennie. Le Plus grand cirque du mondeCircus World n’a sans doute pas le prestige des trois précédents opus, mais s’avère un très bel hommage aux artistes d’hier qui savaient donner de la joie aux spectateurs à travers un grand spectacle. Joliment réalisé, le film de Henry Hathaway est plus court et ramassé, possède un charme certain, mélange (sans se forcer) action, humour, bons sentiments et bien sûr de très beaux numéros visuels. John Wayne, qui multipliait alors les tournages, ici entre La Taverne de l’Irlandais Donovan’s Reef de John Ford et Première VictoireIn Harm’s Way d’Otto Preminger, porte facilement Circus World sur ses larges épaules et donne beaucoup de profondeur à son personnage qui parvient à rester optimiste malgré les malheurs qui s’abattent sur son cirque et ses virtuoses. Rétrospectivement, Le Plus grand cirque du monde n’a jamais bénéficié de l’aura de Sous le plus grand chapiteau du monde The Greatest Show on Earth (1952) de Cecil B. DeMille, auquel on ne peut s’empêcher de le comparer, mais le contrat est rempli, on en prend plein les yeux, la distribution est exceptionnelle, les décors gigantesques et l’évasion garantie.

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Test Blu-ray / Le Souffle de la tempête, réalisé par Alan J. Pakula

LE SOUFFLE DE LA TEMPÊTE (Comes a Horseman) réalisé par Alan J. Pakula, disponible en Combo Blu-ray + DVD – Édition limitée le 5 juillet 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : James Caan, Jane Fonda, Jason Robards, George Grizzard, Richard Farnsworth, Jim Davis, Mark Harmon ,Macon McCalman…

Scénario : Dennis Lynton Clark

Photographie : Gordon Willis

Musique : Michael Small

Durée : 1h53

Année de sortie : 1978

LE FILM

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans le Montana. Propriétaire d’un ranch dans l’Ouest, Ella Connors est harcelée par le riche J. W. Ewing, qui a des vues sur ses terres. Endettée, la jeune femme a dû vendre une parcelle à deux soldats démobilisés, dont l’un trouve bientôt la mort lors d’une échauffourée avec les hommes d’Ewing. L’autre, Frank Athearn, s’en tire avec une blessure et se réfugie chez Ella.

Klute, À cause d’un assassinatThe Parallax View, Les Hommes du présidentAll the President’s Men, Le Choix de SophieSophie’s Choice, Présumé Innocent Presumed Innocent, L’Affaire Pélican The Pelican Brief et Ennemis rapprochésDevil’s Own…ou les films les plus célèbres du réalisateur d’Alan J. Pakula (1928-1998). En regardant ses œuvres d’un peu plus près, on se rend compte que la moitié de ses opus demeurent étonnamment obscurs ou tout du moins peu renommés. Suite au triomphe international rencontré par Les Hommes du président, récompensé par quatre Oscars en 1977 (sur huit nominations), Alan J. Pakula a les mains libres pour choisir le sujet qui l’intéresse. Contre toute attente, il jette son dévolu sur un scénario de Dennis Lynton Clark, ancien directeur artistique d’Un homme nommé ChevalA Man Called Horse (1970) d’Elliot Silberstein, du Convoi sauvage Man in the Wilderness (1971) de Richard C. Sarafian et d’American Graffiti (1973) de George Lucas, un western, alors que le genre était quasiment mort à la fin des années 1970 après avoir viré au pastiche au milieu de la décennie. La postérité n’a pas retenu grand-chose du sixième long-métrage d’Alan J. Pakula, en dehors de son casting de luxe composé de James Caan, Jane Fonda et Jason Robards. Le Souffle de la tempête se place dans la continuité de Missouri Breaks d’Arthur Penn, même s’il n’en possède pas l’étrangeté et s’avère plus épuré, proche des romans de feu Cormac McCarthy. Lent, parfois contemplatif, volontairement anti-spectaculaire, Comes a Horseman vaut il est vrai et avant tout pour ses comédiens, que l’on admire, qui subjuguent, plutôt que pour son histoire il faut bien le dire qui manque d’enjeux et qui pourra en lasser certains par l’absence de rebondissements et surtout d’action. Mais Le Souffle de la tempête est une merveille visuelle incontestable et l’émotion emporte finalement et facilement l’adhésion.

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Test Blu-ray / Dillinger, réalisé par John Milius

DILLINGER réalisé par John Milius, disponible en Combo Blu-ray + DVD + Livret – Édition limitée le 7 juin 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Warren Oates, Ben Johnson, Michelle Phillips, Cloris Leachman, Harry Dean Stanton, Geoffrey Lewis, John P. Ryan, Richard Dreyfuss…

Scénario : John Milius

Photographie : Jules Brenner

Musique : Barry De Vorzon

Durée : 1h43

Année de sortie : 1973

LE FILM

Le gangster John Dillinger devient la cible du FBI de Kansas City après avoir participé au meurtre de cinq agents. A force de témérité, il s’attire la sympathie du public et devient vite l’ennemi public n°1…

Quinze ans après L’Ennemi public Baby Face Nelson de Don Siegel, le scénariste John Milius passe derrière la caméra et revient à Dillinger et sa bande dans…Dillinger. Ayant le vent en poupe et devenu l’un des auteurs les mieux payés d’Hollywood après avoir participé à L’Inspecteur Harry Dirty Harry, écrit Jeremiah Johnson de Sydney Pollack, Juge et Hors-la-loi The Life and Times of Judge Roy Bean de John Huston et bien sûr Magnum Force de Ted Post, John Milius accepte de baisser son énorme cachet habituel pour Dillinger, qui sera son premier long-métrage en tant que réalisateur. Après Lawrence Tierney dans Dillinger, l’ennemi public n° 1 de Max Nosseck et Leo Gordon dans L’Ennemi public, c’est au tour de l’exceptionnel Warren Oates d’enfiler le costume trois-pièces du gangster et qui une fois n’est pas coutume accède en haut de l’affiche. S’il s’acquitte admirablement de sa tâche, un autre comédien partage cette place convoitée en la personne du génial Ben Johnson, qui dans la peau de Melvin Purvis, l’agent du FBI lancé à la poursuite de Dillinger, est tout aussi remarquable et par ailleurs mis sur un pied d’égalité avec son partenaire. Anarchiste zen, comme il se définissait lui-même dans sa jeunesse, prenant le train en marche du Nouvel Hollywood, mais aussi et avant tout défenseur des valeurs traditionnelles américaines, John Milius met tout dans Dillinger, son mode de pensée, son âme, son adulation des armes à feu, sa vision de l’héroïsme américain, le tout marqué par une violence sèche, brutale, sanglante, qui participe à la pérennité de ceux qu’il considère alors comme des mythes. Il en résulte un polar mâtiné de film noir et même de western souvent implacable, teinté d’humour et qui n’omet pas l’émotion, qui s’avère aussi et surtout toujours divertissant un demi-siècle après sa sortie explosive.

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Test Blu-ray / La Ballade des sans-espoirs, réalisé par John Cassavetes

LA BALLADE DES SANS-ESPOIRS (Too Late Blues) réalisé par John Cassavetes, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 6 juin 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Bobby Darin, Stella Stevens, Everett Chambers, Nick Dennis, Vince Edwards, Val Avery, Marilyn Clark, James Joyce…

Scénario : John Cassavetes & Richard Carr

Photographie : Lionel Lindon

Musique : David Raksin

Durée : 1h37

Année de sortie : 1961

LE FILM

Pianiste et compositeur « Ghost » Wakefield dirige un quintette de jazz, qui peine à rencontrer le succès malgré le talent des musiciens. Ceux-ci doivent souvent se contenter de jouer dans des squares déserts ou pour des galas de charité. Lors d’une fête, Ghost rencontre Jess Polanski, une chanteuse accompagnée par Benny, leur imprésario commun. Il décide de composer une chanson pour elle…

New York, 1956, John Cassavetes fonde un atelier théâtral, le Variety Arts Studio, où il fait travailler ses élèves sur des improvisations. Au cours de l’année 1958, il participe à une émission télévisée et lance un appel afin de récolter des fonds lui permettant de tourner un long métrage en 16 mm à partir d’improvisations faites en atelier. John Cassavetes part tourner avec sa troupe dans les rues de New York. Il demande au jazzman Charles Mingus d’improviser lui aussi la musique. Une première version du film ne le satisfait pas. John Cassavetes retourne dans la rue pour filmer certaines scènes, mais en supprime d’autres. Il dira que le seul but de Shadows était « de mieux connaître leur métier tout en effaçant les marquées destinées aux comédiens dans le but de les laisser vivre ». En rupture totale, dynamitant les codes du cinéma traditionnel avec l’aide de comédiens inconnus, un vent nouveau souffle sur le cinéma américain. Shadows marque les débuts de John Cassavetes. Rétrospectivement, on retrouve déjà quelques partis pris qui feront sa marque de fabrique, notamment avec les visages des comédiens que la caméra (à l’épaule) ne quitte jamais, tout en laissant une liberté d’action totale aux acteurs. Shadows porte sur des jeunes Noirs et Métis, confrontés à la discrimination raciale ainsi que sur leur quête d’identité, déambulant de nuit dans les rues humides de New York. Tourné dans l’anonymat le plus complet, ce premier film expérimental obtient un succès international, en particulier en Europe alors marquée par l’émergence de la Nouvelle Vague. Le cinéma spontané dit « vérité » est né. Forcément remarqué par Hollywood, John Cassavetes, qui doit nourrir sa famille, accepte de mettre en scène son premier film de studio, en l’occurrence la Paramount Pictures. Ce sera La Ballade des sans-espoirs ou Too Late Blues en version originale. Évidemment de facture plus classique que les œuvres les plus représentatives de son cinéma habituel, ce mélodrame s’avère une belle porte d’entrée pour les non-initiés dans l’univers de John Cassavetes, tandis qu’il reste une fabuleuse curiosité pour les cinéphiles.

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Test Blu-ray / Sweet Sixteen, réalisé par Jim Sotos

SWEET SIXTEEN réalisé par Jim Sotos, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 15 juin 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Bo Hopkins, Susan Strasberg, Patrick Macnee, Don Stroud, Dana Kimmell, Don Shanks, Aleisa Shirley, Steve Antin…

Scénario : Erwin Goldman

Photographie : James L. Carter

Musique : Tommy Vig

Durée : 1h29

Année de sortie : 1983

LE FILM

La famille de Melissa vient d’emménager dans une petite ville du Texas, et la jeune fille est rapidement l’objet de toutes les attentions. Or, tous les hommes, jeunes ou plus âgés, qui s’approchent d’elle sont victimes d’un tueur fou. Le shérif Dan Burke mène l’enquête et découvre bientôt d’étranges éléments.

On connaît essentiellement Jim Sotos pour L’Héritier de Beverly HillsBeverly Hills Brats avec Burt Young et Martin Sheen, sorti en 1989. Mais avant cela, le réalisateur avait signé deux films de genre. Le premier, intitulé Forced Entry (1975), aussi connu sous le titre The Last Victim, ou Viol sans issue en version française, est le remake d’un film d’horreur pornographique sorti deux ans auparavant, dans lequel Jim Sotos dirigeait la sublime Tanya Roberts. L’autre, celui qui nous intéresse aujourd’hui, est Sweet Sixteen, qu’il produit et met en scène en 1983, un slasher qui sort à la même période que Meurtres en 3 dimensionsFriday the 13th Part III de Steve Miner et Psychose 2 de Richard Franklin, juste avant l’avènement de Freddy Krueger dans Les Griffes de la nuit A Nightmare on Elm Street de Wes Craven. Alors que l’on venait de voir le génial Bo Hopkins en shérif dans le très chaudement recommandé Mutant de John Bud Cardos, on le retrouve dans le même uniforme dans Sweet Sixteen, dans lequel il enquête sur une série de meurtres violents qui touche une petite bourgade du Texas. Aux côtés du comédien, la magnifique Susan Strasberg (Hurler de peur, Kapò, Picnic) apporte une vraie plus-value à ce petit opus fort sympathique, efficace, bien écrit et joliment photographié.

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Test Blu-ray / Mutant, réalisé par John « Bud » Cardos

MUTANT (Night Shadows) réalisé par John « Bud » Cardos, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 25 mai 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Wings Hauser, Bo Hopkins, Jody Medford, Lee Montgomery, Marc Clement, Cary Guffey, Jennifer Warren, Danny Nelson…

Scénario : Peter Z. Orton, Michael Jones & John C. Kruize

Photographie : Alfred Taylor

Musique : Richard Band

Durée : 1h39

Année de sortie : 1984

LE FILM

Deux frères, Josh et Mike, débarquent pour quelques jours dans une petite ville du Texas. Ils découvrent que de nombreux habitants sont morts récemment, ou portés disparus. Lorsque Mike disparaît à son tour, Josh fait équipe avec le shérif local et une institutrice pour le retrouver, sans se douter de l’horrible vérité qui les attend…

On connaissait le dénommé John «  Bud  » Cardos (1929-2020) pour une des meilleures séries B des années 1970, L’Horrible invasionKingdom of the Spiders. Cascadeur (La Horde sauvage), acteur (Le Rescapé de la vallée de la mort), responsable des effets spéciaux, producteur, parfois décorateur, assistant, Cardos passe à la mise en scène en 1970 avec le western The Red, White, and Black. Parmi sa dizaine de réalisations, de démarque un autre film de genre, Mutant, connu aussi le titre La Nuit des mutants, ou bien encore Night Shadows en version originale (son premier titre d’exploitation). Comme cela lui était déjà arrivé (sur The Dark, après le départ de Tobe Hooper), John Bud Cardos devait remplacer au pied levé Mark Rosman, viré quelques jours après le début des prises de vue par la production, qui craignait des dépassements de budget en raison d’un manque de préparation. Comme souvent, Cardos s’en tire merveilleusement et livre un formidable film d’épouvante, extrêmement généreux en affrontements avec des zombies, surtout durant la deuxième partie où cela ne s’arrêtera plus une seconde jusqu’à la fin. Certes, divers éléments rendent compte d’un souci d’argent flagrant, mais avec un tel capitaine aux manettes, Mutant demeure encore aujourd’hui un sacré ride, drôle et bourré de charme.

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Test Blu-ray / Une époque formidable…, réalisé par Gérard Jugnot

UNE ÉPOQUE FORMIDABLE… réalisé par Gérard Jugnot, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 2 mai 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Gérard Jugnot, Richard Bohringer, Victoria Abril, Ticky Holgado, Roland Blanche, Chick Ortega, Eric Prat, Julien Harlay, Beryl Le Lasseur, Charlotte de Turckheim, Zabou Breitman…

Scénario : Gérard Jugnot & Philippe Lopes-Curval

Photographie : Gérard de Battista

Musique : Francis Cabrel

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1991

LE FILM

Michel Berthier a tout pour être heureux : une femme, des enfants, un emploi stable. Mais du jour au lendemain, tout s’écroule et il est obligé de fuir le domicile conjugal. Il devient alors sans domicile fixe, aux côtés de Mimosa, de Crayon et du Toubib.

Gérard Jugnot signe son premier film en tant que réalisateur avec Pinot simple flic en 1984. Ce succès public lui permet d’enchaîner rapidement sur Scout toujours… en 1985, un deuxième engouement populaire qui l’aide ensuite à trouver les financements pour une comédie médiévale ambitieuse, Sans peur et sans reproche, qui se solde malheureusement sur un échec retentissant en 1988. Il aura fallu attendre trois ans pour que Gérard Jugnot repasse derrière la caméra. En 1991, Une époque formidable… s’impose comme l’un des sommets de sa carrière avec un large plébiscite de la part des spectateurs et de la profession, marqué par trois nominations aux César en 1992. Mais contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas du plus grand hit de Gérard Jugnot, puisqu’en terme d’entrées Une époque formidable… se place juste derrière Scout toujours… et sera d’ailleurs dépassé en 2002 par Monsieur Batignole. En revanche, sa popularité ne s’est jamais démentie au point que le film connaîtra un triomphe en 1993 lors de sa diffusion à la télévision, en réunissant plus de 13 millions de téléspectateurs. Remarquable comédie-dramatique, excellemment écrite et interprétée par Gérard Jugnot, mais aussi par un superbe Richard Bohringer dans l’un de ses meilleurs rôles, Victoria Abril entre éclats et sensibilité à fleur de peau, sans oublier Ticky Holgado et Chick Ortega, boules d’énergies et bagou dévastateur, Une époque formidable… est une tendre et bouleversante chronique qui n’a rien perdu de sa fraîcheur et de son mordant.

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Test Blu-ray / Sans peur et sans reproche, réalisé par Gérard Jugnot

SANS PEUR ET SANS REPROCHE réalisé par Gérard Jugnot, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 2 mai 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Gérard Jugnot, Rémi Martin, Patrick Timsit, Anémone, Gérard Darmon, Victoria Abril, Roland Giraud, Ticky Holgado, Martin Lamotte, Josiane Balasko, Michel Blanc, Bruno Carette…

Scénario : Gérard Jugnot, Jean-Bernard Pouy & Christian Biegalski

Photographie : Gérard de Battista

Musique : Yves de Bujadoux

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1988

LE FILM

Le capitaine Bellabre, redoutable mais vieillissant chevalier du roi de France, est ridiculisé au cours d’un tournoi par un jeune inconnu, Pierre Terrail de Bayard. Les armées du roi de France doivent traverser l’Italie pour aller conquérir le royaume de Naples. Bellabre prend sous sa coupe le jeune homme, espérant se venger.

Après le succès de Scout toujours…, même si moins conséquent que Pinot simple flic, Gérard Jugnot épate à la fois la critique et le public dans Tandem de Patrice Leconte, dans lequel il donne la (merveilleuse) réplique à Jean Rochefort et se voit même auréolé d’une nomination pour le César du meilleur acteur en 1988. La même année, sort son troisième long-métrage en tant que réalisateur, Sans peur et sans reproche, qui connaît un sacré revers au box-office avec seulement 416.000 entrées. Ce qui restera comme étant l’un des plus grands échecs commerciaux de Gérard Jugnot et indéniablement l’un de ses opus les plus méconnus (et pour cause), reste pourtant l’un de ses meilleurs. Furieusement drôle, vachard, paillard, bien ironique et porté par une distribution exceptionnelle, Sans peur et sans reproche est aussi une impressionnante réussite plastique, bénéficiant de décors soignés, d’une reconstitution médiévale pointilleuse (des costumes en passant par les accessoires) et d’une photographie stylisée de Gérard de Battista (Un, deux, trois, soleil de Bertrand Blier, Gazon maudit de Josiane Balasko, Vénus Beauté (Institut) de Tonie Marshall). Si certains cinéphiles et spectateurs auront depuis bien intégré des dialogues dans leur langage courant, Sans peur et sans reproche est assurément LE film à réhabiliter de Gérard Jugnot, qui annonce ni plus ni moins Les Visiteurs avant l’heure.

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Test Blu-ray / Pinot simple flic, réalisé par Gérard Jugnot

PINOT SIMPLE FLIC réalisé par Gérard Jugnot, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 2 mai 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Gérard Jugnot, Fanny Bastien, Jean-Claude Brialy, Jean Rougerie, Pascal Légitimus, Patrick Fierry, Pierre Mondy, Gérard Loussine, Alain Doutey…

Scénario : Pierre Geller, Christian Biegalski & Gérard Jugnot

Photographie : Eduardo Serra

Musique : Louis Chédid

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

Gardien de la paix sympathique et maladroit, Robert Pinot décide de prendre sous son aile Marie-Lou, une jeune toxicomane originaire du même village que lui. Mais la jeune femme est sous l’emprise de Tony, un dangereux dealer. Le policier a déjà reçu de nombreuses réprimandes, pourtant, il va prendre tous les risques dans une affaire qui pourrait lui coûter sa carrière… ou faire de lui un héros.

Voulant passer derrière la caméra, Gérard Jugnot franchit le pas en 1984 (comme son pote Michel Blanc avec Marche à l’ombre) avec son premier long-métrage, Pinot simple flic. Après les succès du Père Noël est une ordure, Pour cent briques, t’as plus rien…, Le Quart d’heure américain et Papy fait de la résistance, le comédien a le vent en poupe et concrétise on rêve d’adolescent. S’il n’est pas à l’origine de ce projet pour la seule et unique fois de sa carrière de réalisateur, Gérard Jugnot s’empare de l’histoire de Christian Biegalski et Pierre Geller, pour déjà y imprimer sa marque de fabrique. Pinot simple flic demeure une comédie tendre et burlesque, bourrée d’idées, dans laquelle l’acteur-metteur en scène ne tire pas la couverture et met constamment en avant ses camarades de jeu, comme un vrai film choral. Certes, il ne s’agit pas d’un coup de maître, mais pour un coup d’essai c’est vraiment très réussi, blindé de savoureux mots d’auteur, généreux en gags, nappé d’émotions et de petites scènes devenues cultes grâce aux multiples rediffusions à la télévision.

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Test DVD / Girl at the Window, réalisé par Mark Hartley

GIRL AT THE WINDOW réalisé par Mark Hartley, disponible en DVD le 2 mars 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Radha Mitchell, Ella Newton, Karis Oka, James Mackay, Vince Colosimo, Andrew S. Gilbert, Jackson Gallagher, Sharon Johal…

Scénario : Terence Hammond & Nicolette Minster

Photographie : Garry Richards

Musique : Jamie Blanks

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Amy, une adolescente très perturbée par le décès de son père, vient de déménager avec sa mère afi n d’entamer une nouvelle vie. La jeune fille observe des activités suspectes dans la maison voisine et pense avoir entendu des cris. Elle finit par soupçonner leur voisin d’être le tueur en série qui terrorise les environs.

Quand le réalisateur des géniaux et indispensables Not Quite Hollywood: The Wild, Untold Story of Ozploitation! (2008) et Electric Boogaloo: The Wild, Untold Story of Cannon Films (2014) s’associe au producteur des mythiques Patrick (1977), Harlequin (1980), Le Survivant d’un monde parallèle The Survivor (1981) et Les Traqués de l’an 2000Turkey Shoot (1982), on pouvait s’attendre à un long-métrage de qualité, ou qui éviterait de tomber dans les pièges dénoncés par les deux documentaires susmentionnés…Monumentale erreur comme le dirait Jack Slater. D’ailleurs, Mark Hartley et Antony I. Ginnane avaient déjà livré ensemble le remake de Patrick en 2013. Ils récidivent avec Girl at the Window, thriller complètement largué, dépassé, éculé, risible. Comment penser que ce film puisse être sérieux, ou ait été tourné au premier degré ? Rien, absolument aucun élément n’est crédible ne serait-ce qu’une seule seconde. Très vite, la médiocrité, pour ne pas dire le ridicule de la « mise en scène » frappe aux yeux, en enchaînant les effets de style has-been que renierait même un Uwe Boll torché. C’est d’autant plus dommage que nous retrouvons au générique Radha Mitchell, une formidable comédienne, devenue trop rare, révélée au début des années 2000 dans Pitch Black de David Twohy et Phone Game de Joel Schumacher, avant d’exploser successivement avec Man on Fire de Tony Scott, Neverland de Marc Forster et Melinda & Melinda de Woody Allen. On se réjouissait de la revoir, mais même si celle-ci fait ce qu’elle peut pour sauver les meubles, Girl at the Window ne cesse d’osciller constamment entre le navet et le nanar. À ne regarder qu’en connaissance de cause. Si c’est le cas, il est fort possible que vous passiez un bon moment puisqu’on se marre du début à la fin devant le comportement improbable des personnages et son suspense de pacotille. Pour une soirée « mauvais films sympathiques » c’est impeccable donc.

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