Test Blu-ray / Le Chat, réalisé par Pierre Granier-Deferre

LE CHAT réalisé par Pierre Granier-Deferre, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 4 décembre 2020 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Jean Gabin, Simone Signoret, Annie Cordy, Jacques Rispal, Yves Barsacq, Nicole Desailly, Harry-Max, André Rouyer…

Scénario : Pascal Jardin & Pierre Granier-Deferre, d’après le roman de Georges Simenon

Photographie : Walter Wottitz

Musique : Philippe Sarde

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Dans leur petit pavillon de banlieue épargné par la démolition, un vieux couple sans enfants se déchire. Lui, Julien Bouin, ouvrier à la retraite, ne l’aime plus, elle, Clémence Bouin, ancienne trapéziste qui a dû abandonner sa carrière suite à une chute. Lorsque Julien recueille un chat à qui il donne toute son affection, la jalousie commence à s’emparer de Clémence.

C’est un chef d’oeuvre d’une noirceur inégalée dans le cinéma français. Le Chat, réalisé par Pierre Granier-Deferre demeure une des plus grandes références du drame psychologique et sans doute le meilleur film du réalisateur. Immédiatement après La Horse (2,1 millions d’entrées), le cinéaste est quelque peu poussé par son scénariste Pascal Jardin pour enchaîner immédiatement après avec l’adaptation du roman éponyme de Georges Simenon, Le Chat (publié en 1967). Ils parviennent à convaincre Jean Gabin de participer à ce projet. S’il était tout d’abord réticent, le comédien considérera ce long-métrage comme son meilleur film de l’après-guerre, qui lui vaudra d’ailleurs l’Ours d’argent du meilleur acteur au Festival de Berlin, récompense qu’il avait déjà obtenu en 1959 pour le mythique Archimède le clochard, et qu’il partagera d’ailleurs avec sa partenaire à l’écran, l’immense Simone Signoret. Le Chat est un film extrêmement difficile, redoutable, vachard, percutant et surtout bouleversant, dans lequel deux êtres qui se sont aimés, n’arrivent même plus ou à peine à se regarder. Comme du sel versé sur une plaie, Le Chat fait mal, physiquement avec certaines séquences et répliques qui agissent comme un direct à l’estomac, mais aussi à l’âme avec ces deux monstres que l’on a aimés séparément au cinéma et que l’on aurait voulu sans doute se voir s’aimer à l’écran, qui s’affrontent durement pendant un peu plus d’une heure vingt est une expérience que l’on pourrait qualifier de traumatisante. Si ce huis clos affiche un demi-siècle au compteur, il n’a absolument rien perdu de son fiel et prend encore le spectateur à la gorge.

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Test Blu-ray / La Veuve Couderc, réalisé par Pierre Granier-Deferre

LA VEUVE COUDERC réalisé par Pierre Granier-Deferre, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 4 décembre 2020 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Alain Delon, Simone Signoret, Ottavia Piccolo, Jean Tissier, Monique Chaumette, Boby Lapointe, Jean-Pierre Castaldi…

Scénario : Pascal Jardin, d’après le roman de Georges Simenon

Photographie : Walter Wottitz

Musique : Philippe Sarde

Durée : 1h25

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Dans le car qui longe le canal du Centre, Jean, fuyant la police et muni de faux papiers, fait la connaissance d’une paysanne, la veuve Couderc. C’est une femme qui vieillit seule et s’acharne à conserver sa ferme, possession que la famille de son mari lui conteste. Dans la ferme d’en face, vit une fille-mère de 16 ans. Jean va les prendre comme maîtresses. Entre ces deux femmes, aux antipodes l’une de l’autre, il va connaître un bonheur condamné d’avance…

Ancien assistant de Marcel Carné, Jean-Paul le Chanois et Denys de La Patellière, Pierre Granier-Deferre (1927-2007), fait ses débuts derrière la caméra au début des années 1960 avec Le Petit Garçon de l’ascenseur. Le premier succès arrive avec le succulent La Métamorphose des cloportes (1965), dans lequel Lino Ventura, Charles Aznavour, Pierre Brasseur et Maurice Biraud se régalent (et nous aussi) avec les dialogues de Michel Audiard. En 1970, La Horse marque un grand tournant dans sa carrière et installe définitivement Pierre Granier-Deferre comme l’un des réalisateurs les plus importants du cinéma français de la décennie, avec lequel les grands noms du septième art voudront collaborer. Après Le Chat sorti en avril 1971, Simone Signoret, emballée par leur collaboration, demande au cinéaste de trouver un sujet qui pourrait les réunir à nouveau. Pierre Granier-Deferre jette alors son dévolu sur un autre roman de Georges Simenon, La Veuve Couderc, sorti en 1942, adapté ici par son complice Pascal Jardin. La comédienne est ravie et donne immédiatement son accord, mais il faut lui trouver un partenaire, forcément plus jeune, puisque le livre évoque deux personnages profondément éloignés l’un de l’autre par l’origine, l’âge et le caractère. Le metteur en scène parvient à convaincre Alain Delon, même si seulement quatorze ans séparent les monstres du cinéma hexagonal, ce dernier demandant à Pierre Granier-Deferre de redoubler de direction d’acteur au moment des scènes intimistes, au point de lui ordonner de lui indiquer les gestes et intentions pendant les prises. Quasiment cinquante ans après sa sortie, La Veuve Couderc reste l’un des sommets de la carrière du réalisateur, qui conduit son récit de la même main de maître avec laquelle il avait dirigé Le Chat l’année précédente. Le couple star est époustouflant, crevant l’écran une fois de plus par leur talent et leur charisme hors du commun, tandis que Pierre Granier-Deferre s’approprie la sève du roman original puisqu’il y retrouve quelques-uns de ses thèmes de prédilection, la nostalgie, le temps qui passe et les relations éphémères. Chef d’oeuvre absolu.

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Test Blu-ray / The Game, réalisé par David Fincher

THE GAME réalisé par David Fincher, disponible en Blu-ray le 3 novembre 2020 chez L’Atelier d’Images.

Acteurs : Michael Douglas, Sean Penn, Carroll Baker, Deborah Kara Unger, Armin Mueller-Stahl, James Rebhorn, Peter Donat…

Scénario : John Brancato & Michael Ferris

Photographie : Harris Savides

Musique : Howard Shore

Durée : 2h09

Date de sortie initiale : 1997

LE FILM

Nicholas Van Orton, un richissime homme d’affaires reçoit comme cadeau d’anniversaire de la part de son frère Conrad une invitation à participer à un jeu d’un genre nouveau. D’abord sceptique, il se laisse tenter par cette aventure. Cette partie se révèle être un engrenage aux mécanismes diaboliques…

Durant de longues années, The Game a probablement été le film le plus mal aimé de David Fincher. Peut-être parce que le réalisateur était attendu au tournant après le triomphe international de Se7en (330 millions de dollars de recette, 100 millions rien qu’aux Etats-Unis et 5 millions d’entrées en France), son véritable premier long-métrage puisque l’intéressé avait déjà renié Alien 3, monté, puis remonté par les producteurs sans son accord. Rétrospectivement, The Game est l’un des meilleurs opus du cinéaste et surpasse même quelques autres de ses films acclamés, comme Zodiac (2007), L’Étrange Histoire de Benjamin Button (2008), The Social Network (2010) et Gone Girl (2014). The Game, c’est comme qui dirait le bijou dissimulé dans l’écrin de la carrière du metteur en scène, celui qui condense tout son amour pour le cinéma classique hollywoodien et dans lequel apparaissent clairement toutes ses obsessions. Certes, la fin a été largement décriée et le sera probablement toujours, mais ce thriller paranoïaque teinté d’humour noir demeure pourtant un très grand film, que certains qualifieront de « malade », comme le disait François Truffaut : « Un grand film malade, ce n’est rien d’autre qu’un chef-d’œuvre avorté, une entreprise ambitieuse qui a souffert d’erreurs de parcours : un beau scénario intournable, un casting inadéquat, un tournage empoisonné par la haine ou aveuglé par l’amour, un trop fort décalage entre intention et exécution, un enlisement sournois ou une exaltation trompeuse. Cette notion de “grand film malade” ne peut s’appliquer évidemment qu’à de très bons metteurs en scènes, à ceux qui ont démontré dans d’autres circonstances qu’ils pouvaient atteindre la perfection. ». Le mot malade pourrait être adapté pour la conclusion de The Game, mais tout le reste est de haut niveau, en particulier l’interprétation de Michael Douglas, immense, qui trouvait ici l’un de ses plus grands rôles des années 1990, aux côtés de Basic Instinct (1992) de Paul Verhoeven et Chute libreFalling Down (1993) de Joel Schumacher. Tout cela pour dire qu’on ne cesse de redécouvrir The Game et que même l’effet « dérangeant » du dernier acte (on reparle de celui de Fight Club d’ailleurs ?) s’est estompé pour au final dévoiler à ceux qui se voilaient la face jusqu’alors qu’il s’agit bel et bien d’un chef d’oeuvre.

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Test Blu-ray / Tous les dieux du ciel, réalisé par Quarxx

TOUS LES DIEUX DU CIEL réalisé par Quarxx, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD le 18 février 2020 chez Extralucid Films.

Acteurs : Jean-Luc Couchard, Melanie Gaydos, Thierry Frémont, Zélie Rixhon, Albert Delpy, Loïc Houdré, Xavier Mussel, Chryssa Florou…

Scénario : Quarxx

Photographie : Antoine Carpentier

Musique : Kevin Simon

Durée : 1h42

Année de sortie : 2018

LE FILM

Simon, trentenaire, travaille à l’usine et vit reclus dans une ferme décrépite. C’est un homme solitaire, en charge de sa sœur Estelle, lourdement handicapée à la suite d’un jeu qui a mal tourné dans leur enfance. Malgré ses remords et l’agressivité du monde environnant, Simon garde au plus profond de sa chair le secret espoir de sauver sa sœur en la libérant de la pesanteur terrestre. Et si leur salut venait des cieux ?

Quarxx. Retenez-bien ce nom car vous risquez d’en entendre parler ces prochaines années. C’est ce qu’on se dit après avoir visionné Tous les dieux du ciel, le premier long-métrage d’Alexandre Claudin (qui se dissimule derrière cet étrange pseudo), version « étendue » de son court-métrage Un ciel bleu presque parfait. Ayant du mal à trouver les financements pour son long-métrage, Quarxx décide de tourner ce qui correspond à un tiers de son scénario, pour en tirer un court-métrage de 36 minutes, en espérant que celui-ci soit remarqué, afin d’obtenir le budget nécessaire pour aller au bout de son projet initial. Bien lui en a pris, car Un ciel bleu presque parfait a été un triomphe partout où le film a été projeté, de Sundance à Hollywood, en passant par Paris, Columbus, San Diego, Montréal, Clermont-Ferrand…Récompensé à de multiples reprises pour son film, Quarxx a réussi son pari et a pu obtenir les fonds nécessaires pour mettre en scène son premier long-métrage. Il en résulte un vrai coup de maître, une œuvre coup de poing, terrifiante et dérangeante qui nous serre les entrailles durant 1h35, qui nous effraie certes à plusieurs reprises en jouant sur la notion de l’horreur au quotidien, mais surtout qui n’oublie jamais l’émotion. C’est d’ailleurs sur ce dernier point où l’on ne s’attendait pas à être littéralement cueilli, car Tous les dieux du ciel a beau avoir l’apparence d’un (superbe) film fantastique et d’épouvante, le film de Quarxx est avant tout un vrai drame familial et psychologique, un conte macabre magistralement interprété par Jean-Luc Couchard et l’incroyable Melanie Gaydos.

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Test Blu-ray / Les Adolescentes, réalisé par Alberto Lattuada

LES ADOLESCENTES (I Dolci inganni) réalisé par Alberto Lattuada, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 20 octobre 2020 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Catherine Spaak, Jean Sorel, Christian Marquand, Juanita Faust, Marilù Tolo, Milly, Antonella Erspamer, Giovanna Pignatelli…

Scénario : Alberto Lattuada, Francesco Ghedini, Claude Brulé

Photographie : Gábor Pogány

Musique : Piero Piccioni

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1960

LE FILM

Jeune fille de bonne famille, Francesca, dix-sept ans, découvre son attirance pour Enrico, un architecte de vingt ans plus âgé qu’elle. Une attirance qui va hanter cette journée d’été au cours de laquelle elle va décider de ne pas résister à l’appel de la vie adulte. Au risque de subir une désillusion…

Deuxième film que le cinéaste Alberto Lattuada (1914-2005) consacre aux jeunes filles, Les AdolescentesI Dolci inganni sort en Italie en octobre 1960, accompagné d’un petit parfum de scandale, aussi bien de la part de la censure démocrate-chrétienne que des spectateurs. En effet, le film, dont le titre original – beaucoup plus évocateur – signifie « les douces déceptions », dresse le portrait d’une jeune fille/femme de 17 ans, qui découvre le désir et la sexualité, avec une rare frontalité pour l’époque. Dès l’extraordinaire introduction filmée en plan-séquence, Alberto Lattuada capte l’attention du spectateur. Celle que l’on va suivre toute une journée, se réveille en plein milieu de la nuit, visiblement sous le choc de ce dont elle vient de rêver. Un cauchemar ? Non. Parcourue de frissons, se caressant ou plutôt frôlant doucement ses très belles jambes et sa poitrine que l’on devine derrière la mince étoffe de sa chemise de nuit, Francesca ne sait pas ce qui lui arrive. L’éveil des sens n’a probablement jamais été aussi intense et explicite au cinéma en 1960, surtout concernant un personnage aussi jeune. Cette adolescente, c’est la sublime et fascinante Catherine Spaak, qui faisait ici ses débuts au cinéma, la même année que Le Trou de Jacques Becker. De tous les plans, la comédienne et fille du scénariste Charles Spaak (collaborateur de Jean Grémillon, Georges Lacombe, Julien Duvivier, Jacques Feyder, Marcel L’Herbier et bien d’autres), crève l’écran du haut de ses 15 ans et représente toutes les jeunes filles de son âge dans ce merveilleux drame passionnel et psychologique, prolongement naturel de Guendalina sorti trois ans auparavant, dans lequel Alberto Lattuada narrait une première passion amoureuse. Avec une sensualité encore plus appuyée, une délicatesse de tous les instants et une mise en scène qui effleure le visage et la peau de son héroïne, Les Adolescentes est une des autres réussites majeures de son auteur.

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Test Blu-ray / Les Révoltés de l’an 2000, réalisé par Narciso Ibáñez Serrador

LES RÉVOLTÉS DE L’AN 2000 (¿Quién puede matar a un niño?) réalisé par Narciso Ibáñez Serrador, disponible en DVD et Blu-ray le 16 septembre 2020 chez Carlotta Films.

Acteurs : Lewis Fiander, Prunella Ransome, Javier de la Cámara, Maria Druille, Antonio Iranzo, María Luisa Arias, Marisa Porcel, Luis Ciges…

Scénario : Narciso Ibáñez Serrador d’après le roman de Juan José Plans

Photographie : José Luis Alcaine

Musique : Waldo de los Ríos

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1976

LE FILM

Un couple d’Anglais, Tom et Evelyn, débarque dans la station balnéaire de Benavis pendant les festivités d’été. Préférant fuir la foule, ils prévoient de partir le lendemain pour la petite île d’Almanzora. Dans ce lieu ignoré des touristes, les Anglais auront tout à loisir de se reposer pendant leurs deux semaines de vacances, en particulier Evelyn qui est enceinte. Mais à leur arrivée, ils découvrent un village totalement abandonné de ses habitants. Bientôt, des enfants au comportement étrange font leur apparition. Et s’ils avaient quelque chose à voir avec la disparition de la population adulte ?

C’est un film d’épouvante complètement méconnu. Pourtant, malgré son Prix de la critique obtenu au Festival international du film fantastique d’Avoriaz en 1977, Les Révoltés de l’an 2000¿Quién puede matar a un niño?, exploité aussi sous ses divers titres internationaux Who can kill a child?, Island of Death, Would you kill a child?, Trapped, Island of the Damned, Death is Child’s play ou The Killers’s Playground, réalisé par l’uruguayen Narciso Ibáñez Serrador (1935-2019) en 1976 est une œuvre matricielle du cinéma fantastique espagnol et à l’origine de la vocation des plus grands noms contemporains du genre. Bien avant l’exceptionnel Midsommar d’Ari Aster, Les Révoltés de l’an 2000 montrait que l’on pouvait inspirer l’angoisse et la peur à travers un récit qui se déroule essentiellement en plein jour, sous un soleil de plomb et une ambiance aussi moite qu’étouffante. Si son nom reste connu en Espagne pour ses prolifiques créations à la télévision, les cinéphiles amateurs de sensations fortes vouent un culte à celui qui est surnommé Chicho Ibáñez Serrador, pour La Résidence La Residencia (1969) et Les Révoltés de l’an 2000, ses deux seules mises en scène pour le cinéma, qui ont posé les bases du fantastique et de l’horreur à venir, tout en reflétant la situation d’un pays ayant vécu quasiment quarante ans sous le règne de Franco. Sorti cinq mois après la mort du dictateur, ¿Quién puede matar a un niño?, librement adapté du roman El juego de los niños de Juan José Plans, est un choc cinématographique, qui agit comme une séance d’hypnose ou un cauchemar éveillé, qui n’a absolument rien perdu de sa force quarante-cinq ans après.

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Test Blu-ray / Chanson douce, réalisé par Lucie Borleteau

CHANSON DOUCE réalisé par Lucie Borleteau, disponible en DVD et Blu-ray le 1er avril 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Karin Viard, Leïla Bekhti, Antoine Reinartz, Assya Da Silva, Noëlle Renaude, Rehab Mehal…

Scénario : Lucie Borleteau et Jérémie Elkaïm, d’après le roman Chanson douce de Leïla Slimani

Photographie : Alexis Kavyrchine

Musique : Pierre Desprats

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Paul et Myriam ont deux enfants en bas âge. Ils engagent Louise, une nounou expérimentée, pour que Myriam puisse reprendre le travail. Louise se montre dévouée, consciencieuse, volontaire, au point que sa présence occupe une place centrale dans la famille. Mais très vite les réactions de Louise deviennent inquiétantes.

Avec son premier long métrage en tant que réalisatrice, Fidelio, l’odyssée d’Alice (2014), la comédienne Lucie Borleteau, vue dans La Fille du 14 juillet d’Antonin Peretjatko, offrait un rôle en or à la divine Ariane Labed. Après quelques formidables courts-métrages, Lucie Borleteau imposait d’emblée une immense sensibilité qui transparaissait déjà dans Les Voeux en 2008, le premier moyen-métrage de la cinéaste, fable magique et sensuelle, librement adaptée du Nom sur le bout de la langue de Pascal Quignard. Après la série Cannabis, création pour Arte, Lucie Borleteau signe son deuxième long-métrage et passe la vitesse supérieure avec Chanson douce, adaptée du roman éponyme et best-seller de Leïla Slimani, Prix Goncourt en 2016. Un véritable défi relevé haut la main, que la réalisatrice a écrit avec Jérémie Elkaïm (qui fait une apparition dans le film) et qui offre à Karin Viard l’un de ses rôles les plus difficiles, celui d’un croquemitaine en apparence bien sous tous rapports. La comédienne n’est sûrement pas passée loin de son quatrième César (elle détient celui de la meilleure actrice pour Haut les coeurs ! de Sólveig Anspach et ceux du meilleur second rôle pour Embrassez qui vous voudrez de Michel Blanc et Les Chatouilles d’Andréa Bescond et Éric Métayer) avec ce personnage pervers et dangereux, qui empoisonne progressivement l’existence d’une famille, en s’en prenant à leurs deux enfants. Le regard à la fois perdu et où semblent brûler les flammes de l’enfer de l’actrice est de ceux que le spectateur n’est pas prêt d’oublier.

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Test Blu-ray / Quelqu’un derrière la porte, réalisé par Nicolas Gessner

QUELQU’UN DERRIÈRE LA PORTE réalisé par Nicolas Gessner, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 8 juillet 2020 chez Studiocanal.

Acteurs : Charles Bronson, Anthony Perkins, Jill Ireland, Henri Garcin, Adriano Magistretti, Agathe Natanson, Viviane Everly, André Penvern…

Scénario : Jacques Robert, Marc Behm, Nicolas Gessner d’après le roman de Jacques Robert

Photographie : Pierre Lhomme

Musique : Georges Garvarentz

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Un chirurgien de grande renommée spécialisé dans le cerveau accueille chez lui un homme amnésique, recherché pour viol. Il veut en faire l’instrument qui le vengera de sa femme infidèle.

Quelqu’un derrière la porte n’est assurément pas le film le plus connu de la carrière européenne de Charles Bronson. Pourtant, ce drame psychologique qui flirte avec le thriller est probablement celui où le comédien a le plus d’éléments dramatiques à défendre, ainsi que les dialogues les plus abondants de toute sa filmographie réunie. Réalisé par le méconnu Nicolas Gessner, Quelqu’un derrière la porte est un quasi-huis clos très prenant, singulier et tordu, qui repose également sur l’interprétation morbide du grand Anthony Perkins. A connaître absolument.

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Test DVD / L’Inciseur, réalisé par Christian Alvart

L’INCISEUR (Abgeschnitten) réalisé par Christian Alvart, disponible en DVD le 15 juillet 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Moritz Bleibtreu, Jasna Fritzi Bauer, Lars Eidinger, Fahri Yardim, Enno Hesse, Christian Kuchenbuch, Urs Jucker, Barbara Prakopenka…

Scénario : Christian Alvart d’après le roman de Sebastian Fitzek et Michael Tsokos

Photographie : Jakub Bejnarowicz

Musique : Maurus Ronner et Christoph Schauer

Durée : 2h06

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

Paul Herzfeld est médecin légiste au sein de la police criminelle de Berlin. Alors qu’il pratique une autopsie sur une jeune femme atrocement mutilée, il découvre dans son crâne une capsule contenant un morceau de papier sur lequel est noté un prénom et un numéro de téléphone, qu’il s’empresse d’appeler. Au bout du fil, sa fille, enlevée par un mystérieux individu…

L’Inciseur ou bien Abgeschnitten en version originale qui veut dire « Couper » en allemand, est l’adaptation du roman coécrit par Sebastian Fitzek, né en 1971 et considéré comme le maître du roman à suspens allemand (et par ailleurs auteur des meilleures ventes en librairie en son pays) et Michael Tsokos, médecin légiste allemand et professeur à la Charité à Berlin. Une association rêvée pour le lecteur avide de sensations fortes et de détails anatomiques réalistes qui a conduit au best-seller L’Inciseur, sorti en 2012 en Allemagne et en 2015 dans nos contrées. Les passionnés de thrillers tordus et passionnants vont être aux anges avec cette adaptation cinématographique, réalisée par Christian Alvart, qui a depuis signé le remake teuton de La isla mínima d’Alberto Rodríguez (2014). Vous cherchez un polar sombre ? Un thriller prenant, glauque et bourré de rebondissements ? Alors ne cherchez plus, L’Inciseur est fait pour vous !

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Test Blu-ray / Point limite, réalisé par Sidney Lumet

POINT LIMITE (Fail-Safe) réalisé par Sidney Lumet, disponible en DVD et Blu-ray le 16 juin 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Henry Fonda, Walter Matthau, Dan O’Herlihy, Frank Overton, Ed Binns, Fritz Weaver, Larry Hagman…

Scénario : Walter Bernstein d’après le roman d’Eugene Burdick et Harvey Wheeler

Photographie : Gerald Hirschfeld

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

À la suite d’une erreur technique, un groupe d’avions de guerre américains est envoyé en mission avec l’ordre de bombarder Moscou. Il est désormais impossible de les arrêter. Le président des États-Unis va tout faire pour éviter une guerre nucléaire.

Point limiteFail-Safe (1964) est le huitième film de Sidney Lumet. Le cinéaste commence sa carrière à la télévision au début des années 1950, avant de réaliser son premier long-métrage pour le cinéma en 1957, qui a pour titre Douze hommes en colère – 12 Angry Men, un film de procès. D’ailleurs, sa filmographie abordera régulièrement le système judiciaire avec par exemple Le Verdict (1982). Il dirige par deux fois l’acteur Al Pacino qui se retrouve dans la peau d’un policier qui décide de dénoncer la corruption dans Serpico (1973) puis en braqueur de banque dans Un après-midi de chienDog Day Afternoon (1975). Avec Network : Main basse sur la télévision (1976), Sidney Lumet propose une critique cynique du monde du petit écran.

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